Dictionnaire des rimes
Les rimes en : ensorceler
Que signifie "ensorceler" ?
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- Troubler physiquement ou moralement par de prétendus sortilèges.
 - Elle avoua que depuis long-temps, et de concert avec le démon, elle avait pratiqué la magie et les maléfices, qu’elle avait positivement ensorcelé la pauvre madame Lutkens. — (E.T.A. Hoffmann, Le Diable à Berlin, 1820, traduit par Henry Egmont)
 - (Sens figuré) Troubler par une violente passion, un amour qui va jusqu’à la folie, jusqu’à la fureur.
 - Nous avons appris tout à la fois le funeste destin de Front-de-Bœuf, et ta fuite avec cette belle sorcière juive dont les yeux noirs t’ont ensorcelé. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - Captiver.
 - Est-ce l’atmosphère de cete ville qui m’ensorcelle? — (Rose-Line Brasset, Juliette à Venise, éditions Hurtubise, 2024, page 86)
 - Vous nous ensorcelez, vous enchantez nos sens. — (Jean Desmarets de Saint-Sorlin, Visionnaires)
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "ensorceler".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            palais
                                                                                            
?- (Anatomie) Paroi supérieure qui sépare la fosse nasale de la bouche, chez les êtres humains.
 - Marcoul ne peut s'abstenir de trinquer avec son sauveur. Il n'aime pourtant guère cet alcool lourd et râpeux, si dur au palais. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - J’avalai une trop grande gorgée de café et me brûlai le palais. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 67)
 - (18e et 19e siècles) Cette même paroi, chez les animaux dont l'homme se nourrit.
 - Un palais de bœuf, un palais de mouton, un ragout de palais de bœuf, etc. — (Dictionnaire de l’Académie (de 1718 à 1878))
 - Goût ; sens du goût.
 - Les arômes contribuent à rendre le produit agréable au palais, ce qui dépend essentiellement de la présence de produits laitiers ou de la matière édulcorante dans la formule. — (Germain Ménard et al., « La Biscuiterie industrielle », dans Armand Boudreau et Germain Ménard (coordonnateurs), Le Blé: éléments fondamentaux et transformation, Presses de l’Université Laval, Québec (QC), 1992, page 305)
 - Je me demande même si le contrôle de la fermentation malolactique, en atténuant l’acerbité habituelle, n'a pas aidé nos vins à conquérir le palais de nos compagnes. — (Émile Peynaud, Le vin et les jours, Bordas, 1988, Dunod, 2012)
 - Le condiment (littéraire) n'a que peu ou point d'action sur le palais de la foule. — (Baudelaire, l'Art romantique, XX, i.)
 - Grâce à cette méthode, les cuisiniers peuvent donc créer des recettes surprenantes mais qui ne décevront pas votre palais.— (Jacques Pezet, Le secret de la cuisine indienne percé par un algorithme, L’Obs, 4 juin 2015)
 
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                                            fermer
                                                                                            
?- Clore ce qui était ouvert, par une porte, un couvercle, une trappe, etc.
 - Elle vit plusieurs fois s’ouvrir et se fermer la porte, et à chaque fois, par l’entrebâillement, elle aperçut Catherine rajeunie par l’action, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X)
 - L’entrée était d’abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - Fermer une chambre.
 - Fermer une armoire, un secrétaire, une malle.
 - Fermer une boîte.
 - Fermer une cour.
 - Clore un édifice, un établissement, un lieu de réunion, etc., en vue d'interrompre ce qui s'y faisait, momentanément ou définitivement.
 - Fermer un théâtre.
 - Fermer un bureau.
 - (Absolument) Les maisons de commerce ferment les dimanches et les jours de fête.
 - Interdire ; mettre en interdiction.
 - Faire fermer une école pour cause d'épidémie.
 - Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur.
 - Cesser un commerce, une occupation.
 - La plupart des commerces devant lesquels je passai en bringuebalant sur Main Street avaient déjà fermé pour la journée… si tant est qu'ils se soient donné la peine d’ouvrir. — (Elizabeth Little, Les réponses, traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibony, Paris : Sonatine éditions, 2015)
 - Fermer boutique, cesser son commerce.
 - Boucher une ouverture, une entrée, un passage et se dit en parlant des objets qui servent à la clôture.
 - […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
 - Fermer la porte.
 - Fermer une trappe, un judas.
 - Fermer une écluse.
 - Fermer la porte à clef, au verrou.
 - La porte n’était fermée qu’au loquet.
 - Fermer la porte en dedans, en dehors.
 - Fermer un robinet.
 - (Absolument) On ferme ! on va fermer les portes.
 - Fermer un tiroir, le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.
 - Fermer les rideaux, tirer les rideaux pour se garantir du froid, de la chaleur, du grand jour, etc.
 - Interrompre un passage, le rendre impossible ou très difficile.
 - Fermer un chemin, une allée, une issue.
 - Faire fermer des fenêtres avec des grilles.
 - Des portes de bronze fermaient l’entrée du temple.
 - L’avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières.
 - Des bancs de sable ferment l’entrée du port.
 - Des broussailles fermaient l’entrée de la grotte.
 - (Par extension) Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l’accès, l’entrée ou la sortie.
 - Ce corps d'armée ferme le passage à l’ennemi.
 - Fermer les ports, les mers, les chemins.
 - (Sens figuré) Fermer à quelqu’un le chemin des honneurs.
 - Cette carrière lui est à jamais fermée.
 - Enclore.
 - Fermer une ville, un parc, un jardin, enclore de murailles, de haies, de fossés.
 - La grande muraille qui ferme la Chine au nord.
 - Rapprocher l’une contre l'autre des parties dont l’écartement formait une ouverture.
 - Fermer un sac, une bourse.
 - Fermer la bouche.
 - Fermer la main.
 - Fermer un livre.
 - Cette plaie se fermera bientôt.
 - Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît.
 - Fermer une lettre, un paquet, plier et cacheter une lettre, un paquet.
 - Clore, arrêter, terminer.
 - Fermer un compte.
 - Fermer une discussion.
 - Fermer les débats.
 - Fermer une liste, une souscription.
 - Son nom ferme la liste.
 - (Vosges) Fermer la lumière : arrêter l’éclairage.
 - (Intransitif) Être clos, se clore.
 - Ce coffre ferme à clef.
 - Ces fenêtres ne ferment pas bien.
 - Cette porte ferme mal.
 - La Bourse a fermé à tel cours.
 - Cette valeur a fermé à tel cours, le cours des valeurs ou de cette valeur était tel à la fin de la Bourse.
 - (Vosges) Éteindre.
 - Tu pourrais fermer la lumière en sortant !
 - (Sens figuré) (Pronominal) Se renfermer sur soi-même, stopper tout dialogue.
 - C’était incroyable comme le visage de Niclas se transformait quand il souriait. Puis le sérieux repris le dessus et il se ferma de nouveau. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 315)
 
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                                            suggérer
                                                                                            
?- Insinuer ou faire entrer dans l’esprit de quelqu’un ; inspirer à une personne une opinion ou un dessein.
 - La maison de production fournissait les choristes et les musiciens, suggérait fortement les chansons, déterminait les arrangements, et quelques choubidous plus tard, Françoise Deldick, Agnès Loti, Michèle et ses Wouaps sortaient de l'ombre. — (Luc Mercure, La mort de Blaise, Editions Leméac, 2008, p. 35)
 - Laisser entendre ; donner à penser.
 - Cependant, la croissance de L. pneumophila a été récemment décrite par nécrotrophie sur des bactéries, des amibes ou des biofilms tués par la chaleur, suggérant que L. pneumophila pourrait survivre et se répliquer extracellulairement en présence de bactéries mortes présentes par exemple au sein des biofilms ou dans les systèmes d'eau chauffée. — (Maëlle Molmeret, « Réplication intracellulaire de Legionella », dans Legionella, coordonné par Sophie Jarraud et Jean Freney, Éditions Tec & Doc, 2011, 2e éd. : 2012, p. 98)
 
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                                            soulager
                                                                                            
?- Délivrer, débarrasser d’une partie de quelque fardeau.
 - Il faut soulager ce mulet, sa charge est trop lourde.
 - Diminuer, adoucir le travail, la peine, le mal, la douleur de quelqu’un.
 - Enfin, une frotteuse de caractères d’imprimerie, qui était en proie à une colique saturnine des plus violentes, fut soulagée comme par enchantement par l'arrivée inespérée de ses règles. — (Louis Tanquerel des Planches, Traité des maladies de plomb ou saturnines, tome 1, Paris : chez Ferra, 1839, p. 223)
 - Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Base d'une sorte de médecine coranique, la graine de nigelle, elle aussi recommandée par un hadith (une parole rapportée) du Prophète et réputée soulager les maux les plus divers, se décline en poudre ou en huile essentielle. — (Bernadette Sauvaget, Halal est grand, dans Libération (journal), des 8 & 9 janvier 2011)
 - (Pronominal) (Par euphémisme) Satisfaire un besoin naturel, faire ses besoins.
 - Médor s’est soulagé sur la moquette.
 - (Pronominal) Se procurer du soulagement.
 - Il s’est soulagé par cet aveu.
 
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                                            espérer
                                                                                            
?- (Occitanie) Attendre.
 - Duchotel. — Est-il pressé !Cassagne.— Pardon, espère un moment, espère.Duchotel, qui ne comprend pas. — Quoi ?Cassagne, passant devant lui et allant à Moricet. — Espère un peu ! — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
 - (Vieilli) (Soutenu) ou (Acadie) (Louisiane) et (Poitevin-Saintongeais) (Transitif) Attendre la venue de quelqu’un.
 - Peut-être Janine appartient-elle à cette race qu’un vieil avocat connaît bien : ces femmes chez qui l’espérance est une maladie, qui ne guérissent pas d’espérer, et qui, après vingt ans, regardent encore la porte avec des yeux de bête fidèle. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 154)
 - Nous vous espérons demain à la maison pour le dîner.
 - – Qu’est-ce que tu fais là ?– J’attends Nougaro…– En Afrique, on ne dit pas qu’on attend quelqu’un, on dit qu’on l’espère !...– Alors je suis en train d’espérer Nougaro … — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 170)
 - (Absolument) (Religion) Attendre les bienfaits divins.
 - Vivre comme un dieu exige que l’on cesse de croire aux dieux. Ainsi, la leçon des épicuriens est que la philosophie change les hommes en dieux en leur enseignant qu’il n'y a pas sur cette terre d’autres dieux qu’eux-mêmes dès lors qu’ils auront cessé de croire et vainement d’espérer. — (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pages 72-73)
 - Considérer l’objet de son souhait comme réalisable.
 - Un mémoire que je publierai prochainement ne laissera plus, je l’espère, aucune incertitude dans l’esprit de tous les archéologues de bonne foi. — (Prosper Mérimée, Carmen, 1845 (Pocket, 1990, page 30))
 - Les différentes dévaluations, dont la dernière en vigueur datait du 8 juin 1306, étaient loin de lui avoir rapporté ce qu’il en avait espéré. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - Comme dans les prépas scientifiques, il est tout à fait possible de la redoubler (on dit « cuber ») en espérant être accepté dans une école plus prestigieuse. — (Philippe Mandry, Bien choisir son école de commerce et sa filière d’économie-gestion à la fac, page 20, Éditions l’Étudiant, 2007)
 - Vers 2 heures du matin, je parviens à quitter la soirée. J’ai passé mon temps à ignorer au maximum Elias […]. J’ai aussi laissé Gabriel me draguer en espérant que ça fasse les pieds au premier. — (Laeti Kane, Bleu Caramel, éd. L’ivre-Book, 2017)
 
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                                            particularité
                                                                                            
?- Caractère particulier d’un objet, d’une chose.
 - Le lorrain, dont la prononciation reproduit souvent la nôtre dans ses particularités les plus caractéristiques, dit aussi ma, pâ, jemâ pour mais, paix, jamais : si v'piâ z = s'il vous plaît. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, p.1)
 - Ainsi parlait Hérodote des Sassanides, soulignant la particularité du zoroastrisme, culte officiel de l’État perse de l'époque : son monothéisme. Bien avant l’avènement du christianisme et sans doute du judaïsme, les zoroastriens plaçaient leur foi en une divinité unique et abstraite, Ahura Mazda (…). — (Célian Macé, Ainsi parlait le zoroastrien, dans Libération (journal), du 3 août 2012, p.IV)
 - Circonstance particulière.
 - Vous venez de le voir, mon jeune ami, reprit le vieillard, il était impossible que vous restassiez plus longtemps parmi nous sans connaître quelques-unes des affreuses particularités de la vie de cette sainte femme. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
 - Particularité essentielle, remarquable, importante, curieuse.
 - Il m’a conté toutes les particularités de cette affaire.
 - Il a omis dans son récit plusieurs particularités nécessaires.
 - Je ne savais pas cette particularité de sa vie.
 
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                                            arborer
                                                                                            
?- Dresser quelque chose droit comme un arbre.
 - Arborer les enseignes. Arborer un étendard. Arborer les drapeaux. Arborer les couleurs nationales. On voit des drapeaux arborés à toutes les fenêtres pour la Fête nationale.
 - (Sens figuré) Montrer avec ostentation face à quelqu'un.
 - Il arbore superbement un scepticisme, un snobisme de décadence qui leur reste inaccessible et fermé. — (Anatole Claveau, Le Tout-Paris, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 31)
 - Le parfait gentleman qu'est mon vieil ami Jacques arborait ce soir-là une suave écharpe de soie, d'impeccables chaussures vernies, un pardessus du bon faiseur et un chapeau d'au moins vingt louis. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
 - Des « collectifs citoyens » mahorais se sont associés au mouvement en appelant la population à se rassembler à Mamoudzou, le chef-lieu du département, où quelque 200 personnes ont manifesté, arborant des salouvas, le pagne traditionnel, aux couleurs de Mayotte. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 16 septembre 2022, page 4)
 - Les révoltés du Moyen-ÂgeL’ont arboré sur maints beffrois.Emblème éclatant du courage,Toujours il fit pâlir les rois. — (Paul Brousse, Le drapeau Rouge, 1877)
 - Ses rasoirs, à manche d'agate, coupaient bien, et il arborait un tablier de basaine blanche, immaculé, détail dont il n'aurait eu cure douze ans auparavant. — (Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, Éditions Gallimard, 2011)
 - Que ce soit le gaminet, le jersey, la casquette ou l'autocollant, ce qui arbore les couleurs des regrettés « Fleurdelisés » a décidément la cote depuis quelques semaines. Et les ventes bondissent. — (Pierre-Olivier Fortin, Retour des Nordiques: vague bleue à la caisse , Le Soleil (www.lapresse.ca/le-soleil), le 22 septembre 2010)
 - (Marine) Hisser pour le montrer, dans le cas d’un pavillon, d’une marque d’un bateau.
 - Arborer un pavillon, une flamme, Les hisser et les déployer au vent.
 
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                                            réinventer
                                                                                            
?- Inventer de nouveau.
 - Des procédés industriels oubliés depuis longtemps ont été réinventés de nos jours.
 - Les réponses types évitent alors d’avoir à réinventer des finalités, des procédés et des significations à chaque cas qui se présente. Dès lors, le travailleur peut « suivre » le chemin tracé par l’expérience des autres et en bénéficier. — (Marie-Anne DUJARIER, Le management désincarné, Enquête sur les nouveaux cadres du travail, La Découverte, 2015.)
 - Renouveler.
 - Bientôt, il lui faudrait affronter la rentrée, commencer une nouvelle année. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Lucile détestait cette période. Chaque année, il fallait réinventer les horaires, redéfinir les itinéraires, tout recommencer. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
 - Réinventer le passé, inventer le futur, se désappuyer du poteau « sens interdit ». — (Jacques Arnould, Lucienne D. Rousseau, Le parfum et les larmes, 1999)
 - Mais cette série aime se réinventer. — (journal 20 minutes, 7 décembre 2018, page 28)
 - Cette crise est l’occasion pour tout un secteur d’être créatif, de se réinventer. — (Catherine Rollot, Et si l’Oise était le nouveau Sri Lanka ? Le « staycation » ou les vacances près de chez soi, Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
 
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                                            spontanéité
                                                                                            
?- Caractère de ce qui est spontané.
 - Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
 - Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, n°46, page 120)
 
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                                            monnaie
                                                                                            
?- (Économie) Unité de mesure de la valeur et d’échange commerciaux (généralement émise par une institution officielle).
 - La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.93)
 - La monnaie est un attribut de souveraineté nationale jalousement gardé et chaque État-nation tient à avoir sa propre monnaie et à en fixer la valeur comme il lui plaît, par des décisions intérieures, nationales, souveraines. — (Emery Reves, Anatomie de la Paix, 1945)
 - En 1921, un triumvirat dirigé par le général José Maria Orellana (1921-1926) renversa Herrera. Orellana entreprit de renégocier avec l'entreprise d'électricité Bond & Share ; il créa le quetzal comme monnaie en parité avec le dollar, ce qui était une dévaluation de fait, au bénéfice des producteurs de café. — (L'enfer guatémaltèque, 1960-1996: le rapport de la Commission « Reconstitution de la mémoire historique », sous la direction de Maurice Barth, Karthala éditions, 2000, page 248)
 - Le bitcoin est défini comme une donnée informatique qui passe directement de l'ordinateur du vendeur à celui de l'acheteur en P2P (peer to peer, d'ordinateur à ordinateur). Ces monnaies virtuelles représentent donc l'outil rêvé pour les transactions qui nécessitent une opacité extrême et une discrétion totale comme celles qui participent au blanchiment de l’argent sale. — (Michel Hautefeuille & Emma Wieviorka, La Légalisation des drogues: Une mesure de salut public, Odile Jacob, 2014)
 - Ensemble des billets ou pièces utilisés comme monnaie dans les échanges commerciaux (par opposition aux chèques, aux cartes bancaires, à la monnaie électronique).
 - (Spécialement) Ensemble des pièces d’or, d’argent, de bronze, de nickel, etc., frappées d’une empreinte légale, qui servent aux échanges et dont la valeur varie suivant le métal, le poids, le titre et la convention.
 - Abus et fraudes qui se commettent au pèsement des monnaies et des autres matières d’or et d’argent. — (Catalogue de l’histoire de France, page 273, Bibliothèque nationale, 1861)
 - Or, jusqu’au 19ème siècle, il y a convertibilité de ces trois valeurs : la monnaie or, de bon aloi, est thésaurisable. — (Laurent Gille, Aux sources de la valeur: des biens et des liens, 2006, page 226)
 - Il tira une poignée de monnaie et l’examina : trois pennies, une pièce de six pence et une d’un shilling. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 384 de l’édition de 1921)
 - (Par extension) Tout bien utilisé par une société comme ayant une valeur définie.
 - En Mélanésie, surtout aux îles Salomon, où les Cyprées sont très courantes, on utilisait d’autres coquillages comme monnaie.[…]. A présent encore, à Malaïta, les femmes de l’atoll Langa Langa fabriquent de la monnaie avec les Chama que pêchent les hommes. — (R. Tucker Abbott, Kingdom of the seashell,)
 - Balzac n’a pas payé... Il n’a payé qu’en chefs-d'œuvre : monnaie qui n’a pas cours à l'Académie. — (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)
 - Petites espèces.
 - N’avez-vous point de monnaie sur vous ?
 - [...] si bien qu'elle rencontra effectivement un coureur sur la route, à qui, faute de monnaie, elle remit cent francs de pourboire. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IX, Gallimard, 1937)
 - Pièces ou billets de moindre valeur que l’on donne en échange d’une pièce ou d’un billet, ou que l’on rend pour faire la différence entre le prix à payer et la somme versée.
 - La boulangère lui rendit la monnaie.
 - Je ne peux pas vous rendre la monnaie.
 - Donnez-moi la monnaie de cent francs.
 - Avez-vous la monnaie de ce billet de cent francs ?
 - (Par extension) Atelier où l'on bat monnaie et qui en garantit la valeur.
 - C'est cette industrie privée qui fondra les métaux , les alliera entre eux , les laminera , les décapera , les découpera, etc. , et la monnaie de Paris viendra seulement leur imprimer le sceau de l’État; c'est cependant de la fonte et de toutes les opérations qui la suivent que dépend l'identité de la monnaie. — (Jean-François Terme, Discours sur les monnaies: prononcé dans la séance de la chambre des députés du 1er juin 1843, p. 15)
 - (Sens figuré) Paroles dont il se fait une sorte d’échange dans la société.
 - Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur.
 - (Sens figuré) Bien qui subsiste correspondant à un bien disparu.
 - Si ce n’est point un harmonium, c’est sa monnaie, du moins. Un accordéon s’essouffle entre les mains de M. Caterna. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XIX, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 
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                                            taper
                                                                                            
?- (Familier) Frapper du plat de la main, battre, donner un ou plusieurs coups.
 - Taper un enfant.
 - Si vous désobéissez, je vous taperai.
 - Elles se tapèrent comme les laveuses tapent leur linge, rudement, en cadence. Quand elles se touchaient, le coup s’amortissait, on aurait dit une claque dans un baquet d’eau. — (Émile Zola, L’Assommoir, 1877, page 400)
 - Se taper le front.
 - Ça riait en se tapant les cuisses. — (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 67)
 - Frapper, cogner, toquer pour produire un bruit.
 - Dedans on buvait des boissons variées qu’à la couleur on reconnaissait pour du cidre, du café ou de l’eau-de-vie, et l’on tapait les verres ou les tasses sur les tables avec des éclats de voix qui ressemblaient à des disputes. — (Hector Malot, En famille, 1893)
 - Il faisait joyeusement taper ses béquilles sur le pavé. — (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 150)
 - Taper trois coups à la porte.
 - (Théâtre) Frapper trois coups pour annoncer le début du spectacle.
 - L’Annoncier tape fortement le sol avec sa canne, et lorsque le silence règne, il annonce : Le Soulier de satin ou Le Pire n’est pas toujours sûr — (Paul Claudel, Le Soulier de satin, 1944)
 - (Musique) Mal jouer de la musique en frappant sans nuance sur un instrument.
 - Il n’y avait guère là, le soir, que la seconde des corsets, miss Powell, qui tapait sèchement du Chopin sur le piano. — (Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 648)
 - Dactylographier, écrire à la machine ou à l'ordinateur, les doigts frappant le clavier.
 - Je lui dictais sévèrement des choses ennuyeuses qu’elle tapait avec une application timide, toute frêle, toute mièvre dans sa robe de confection simili popeline. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 199)
 - J’étais écœurée de son attitude, elle jouait les étonnées et essayait de me persuader que c'était Jojo qui avait tapé ce courrier. — (Catherine Podgorski, Charlatan, Scélérat, Menteur! Je vous présente mon employeur, Éditions Publibook, 2001, page 68)
 - Je tapai un début de phrase, sans conviction. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 30)
 - Jouer, le complément d’objet désignant des cartes (→ voir taper le carton) ou un jeu de cartes.
 - Il regarda dans la glace quatre vieux qui tapaient une belote en silence. — (René Fallet, Banlieue sud-est, 1947, page 33)
 - Les vrais « hommes » se réfugient chez Dupont tout est bon, où la banalité est encore de mise, dans les tabacs rebelles aux effets, et tapent leurs parties de cartes sur le tapis de tout le monde sans verser dans un académisme de sages-femmes. — (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, page 137)
 - (Argot) Prendre.
 - On pique, on avale… on tape dans le tas avec les doigts… le tout c’est de s’y mettre… Et c’est excellent ! — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Mort à crédit, Denoël, Paris, 1936, page 324)
 - (Populaire) Se faire donner ou prêter de l'argent.
 - Mon fils m’a tapé vingt euros.
 - Gontran.— Non, je viens pour le taper, ainsi vous comprenez…Moricet.— Le taper !… Vous frappez votre famille ?Gontran.— Mais non… Je voudrais qu’il me prête cinq cents francs. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
 - Je ne sais pas si vous savez que vous êtes comtesse de Combray et que le chapitre vous doit une redevance ?— Je ne sais pas ce que me doit le chapitre, mais je sais que je suis tapée de cent francs tous les ans par le curé, ce dont je me passerais. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 198)
 - L’idée du mariage flottait autour de Jacques : « Je ne puis pourtant plus taper maman », pensait-il ; de fait, la marquise d’Iscamps était bien capable de se ruiner toute seule et sans qu’on l’y aidât. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
 - Lecouvreur était encore un bleu dans le métier de bistrot. Il ne savait pas se débarrasser des raseurs qui le tapaient d’une tournée. — (Eugène Dabit, L’Hôtel du Nord, 1929, page 60)
 - Entre vingt et trente ans, on peut taper les copains pour finir le mois, ça n’a pas d’importance. Entre trente et quarante, ça commence à devenir pénible. Au-dessus de quarante, c’est intolérable. — (Roger Vailland, Drôle de jeu, 1945, page 206)
 - (Intransitif) Frapper, donner un ou plusieurs coups, rosser, heurter, cogner.
 - Taper sur quelque chose.
 - Il lui tapa sur le ventre.
 - Elles couraient et couraient. Leur cœur tapait ; bientôt le souffle leur manqua. — (Henri Pourrat, Gaspard des montagnes, 1930, page 242)
 - Ce fut lui, enfin, qui enfonça les crochets pour les fameux rideaux, non sans taper du marteau sur ses doigts. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
 - Levaque, délassé et excité d’avoir tapé sur sa femme, tâcha vainement d’entraîner Maheu chez Rasseneur. — (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1233)
 - (Intransitif) (Par extension) En parlant du soleil, frapper par sa puissance ou sa luminosité.
 - Le soleil tapait à travers la vitre, je comptais les gares et je lisais et relisais l’adresse et le numéro de téléphone sur la carte de Georges. — (Lolita Pille, Bubble gum, Bernard Grasset, Paris, 2004, ISBN 2-246-64411-9, chapitre III, page 43)
 - Mets-toi une casquette, le soleil va taper fort aujourd'hui. — (Michel Rabagliati, Paul à la pêche, éditions la Pastèque, Montréal, 2006, page 75)
 - (Intransitif) Frapper, atteindre.
 - Taper à côté : Échouer.
 - Taper dans le mille : Réussir.
 - (Intransitif) Monter à la tête, enivrer.
 - Tu monteras deux bouteilles de notre Lunel… du deux francs… de celui qui tape. — (Edmond et Jules de Goncourt, Germinie Lacerteux, 1864, page 129)
 - Prendre au nez, à la gorge, puer.
 - Ça tape ici !
 - Il tape des arpions que c’est pas croyable… On se recule nauséeux. — (Bertrand Blier, Les Valseuses, 1972)
 - (Pronominal) (Populaire) Manger, boire.
 - J’avais de quoi alimenter la conversation chez Lipp où j’avais l’intention d’aller me taper une choucroute. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 19)
 - Tiens, ma vieille elle a soixante-cinq ans, j’habite avec elle. Eh bien, à son âge, elle se tape encore son kil de rouge dans la journée. — (Jean-Paul Sartre, Les Chemins de la liberté : La Mort dans l’âme, 1949, page 247)
 - (Pronominal) Faire, être obligé, contraint de faire.
 - C’est moi qui ait dû me taper tout le travail.
 - «Qu’il se débrouille. Je me suis déjà tapé les mesures à défendre», souffle à Chez Pol un cador du groupe LREM à l’Assemblée. — (Sylvain Chazot, Etienne Baldit et Chez Pol, À LREM, la patience envers Jean-Michel Blanquer a des limites, Libération, 18 janvier 2022)
 - J’ai dû me taper tout le trajet à pied.
 - (Pronominal) Être atteint par, subir.
 - Se taper une angine.
 - (Pronominal) (Vulgaire) Se faire, faire l’amour avec.
 - Se taper un mec.
 - Se taper une meuf.
 - (Pronominal) (Populaire) Faire coup blanc, ne rien obtenir, faire des efforts en vain.
 - Tu peux toujours te taper.
 - (Pronominal) (Vulgaire) Se branler, n’en avoir rien à foutre.
 - Je m’en tape !
 - Je n’en ai rien à taper.
 - Nous faisons des confidences, toujours des confidences – « grande rencontre », « profonde générosité », « c’est un homme formidable » – d’une impudeur démente et dont tout le monde se tape. — (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 198)
 - (Familier) Consommer de la drogue par le nez.
 - […] ce n’est pas parce que 11% des fumeurs de cannabis vont ensuite se taper une ligne de coke qu’ils le font à cause de la ganja qu’ils ont fumée. — (Théo Chapuis, Une fois pour toutes, le cannabis conduit-il à la consommation d'autres drogues ?, site konbini.com, 29 avril 2015)
 
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                                            terminer
                                                                                            
?- Borner, limiter.
 - Ce bois termine agréablement la vue.
 - Ces montagnes terminent heureusement l’horizon.
 - Être à la fin, marquer la fin, mettre un terme.
 - La description qui termine le premier chant de son poème.
 - La mort termina les conquêtes d’Alexandre.
 - Achever ; finir.
 - Les opérations cadastrales ont été commencées dans le département du Rhône en 1808, et ont été terminées en 1830. — (F.-A. Varnet, Géographie du département du Rhône, Lyon : chez tous les libraires (impr. Protat frères à Mâcon),, s.d. (entre 1894 & 1897), p. 13)
 - Mais le Firecrest faisait toujours un peu d'eau, et je décidai de le remettre une nouvelle fois à terre et de terminer par là où j'aurais dû commencer en enlevant complétement le doublage en cuivre et en refaisant le calfatage de la coque. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Il a terminé heureusement sa vie, sa carrière.
 - Terminer une campagne par une victoire.
 - Terminer un ouvrage, une lecture.
 - Cette campagne ne se termina pas sans combat.
 - Tout cela s’est heureusement terminé.
 - (Pronominal) Prendre fin.
 - Il jeta un rapide coup d’œil sur la victime et hocha la tête ; il eût préféré que la partie se terminât sans ce coup de feu. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, troisième partie, chapitre II)
 - (Pronominal) Être terminé (par).
 - Les verbes dont l’infinitif se termine en er, en ir, etc.
 
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                                            aller
                                                                                            
?- le latin eo, is, ii (ivi), itum, ire (j’irai) pour les formes en ir- ;
 - et le latin vado, vadis, vadere (je vais) pour les formes en v- ;
 - une origine incertaine pour les formes en all- et aill-, lesquelles ont fait l'objet de nombreuses hypothèses parmi lesquelles :
 
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                                            lier
                                                                                            
?- Serrer avec une corde ou avec toute autre chose flexible.
 - Deux autres aides […] enlevèrent rapidement la camisole de Troppmann, lui placèrent les mains derrière le dos, les lièrent en croix et lui couvrirent le corps de courroies. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
 - Lier un fagot, une botte de foin, une gerbe de blé. — Lier avec un mouchoir.
 - En ce moment, l'entretien fut interrompu par l'apparition de Tord-Chêne, qui frappa le petit avec un gros gourdin, en lui reprochant de n'avoir pas seulement lié encore un fagot. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
 - Vous liez ce sac trop lâche, il faut le lier plus serré, plus étroitement.
 - Lier des fleurs ensemble pour en faire un bouquet.
 - Lier un paquet. — Lier un homme à un arbre, à un poteau. — Lier un fou furieux.
 - (Fauconnerie) Saisir l’oiseau avec ses serres, en parlant d'un oiseau de proie.
 - Faire un nœud.
 - Lier les cordons de ses souliers.
 - Lier des rubans.
 - Joindre ensemble différentes parties par quelque substance qui s’incorpore dans les unes et dans les autres.
 - Seules la testostérone et la dihydrotestostérone sont des androgènes actifs qui se lient spécifiquement aux récepteurs des androgènes. — (Loïc Guillevin, Sémiologie médicale, 2e éd., Lavoisier, 2011, p.343)
 - La chaux et le ciment servent à lier les pierres.
 - (Cuisine) Donner de la consistance, épaissir une sauce.
 - Lier une sauce.
 - La farine sert à lier les sauces.
 - Il faut remuer cette sauce jusqu’à ce qu’elle se lie.
 - Ces ingrédients ne peuvent pas se lier, s’incorporer ensemble.
 - Joindre les lettres dans l’écriture.
 - Lier les lettres.
 - Liez bien vos lettres.
 - Liez mieux vos lettres.
 - (Musique) Exécuter successivement deux ou plusieurs notes d’un même coup d’archet, ou d’un seul coup de langue sur un instrument à vent, ou d’un seul coup de gosier en chantant.
 - Lier des notes.
 - Faire une liaison lors d’un énoncé, modifier la prononciation d’un mot en fonction de son contexte dans la phrase.
 - Dans le mot « quinquet » le « t » ne se lie pas.
 - - Comment allez-vous? demandai-je à Mme Pergamino en veillant à éviter de lier le t de comment à l’a d’allez-vous, car c'est le ton du ton dans les VIIIe et XVIe arrondissements de Paris. — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
 - (Sens figuré) …
 - Lier les idées, les propositions, les pensées, les parties d’un discours, etc., Les unir entre elles, les enchaîner les unes aux autres.
 - La logique est l’art de lier les idées.
 - Ce conférencier n’a pas bien lié les différentes parties de son exposition.
 - Toutes les parties de cette démonstration sont étroitement liées.
 - Les scènes de cette pièce se lient mal entre elles, Elles ne sont point amenées les unes par les autres.
 - Le fait que vous racontez se lie à une aventure dont j’ai connaissance, Il a du rapport avec cette aventure, il s’y rattache.
 - Lier partie, Concerter son action, unir ses intérêts avec une ou plusieurs personnes.
 - Ils ont partie liée, leurs intérêts dépendent les uns des autres.
 - On dit dans le même sens :
 - Mon sort est lié au vôtre.
 - Jouer en parties liées, Jouer avec la condition que l’enjeu appartiendra à celui qui aura gagné le plus de parties sur un nombre déterminé.
 - (Sens figuré) …
 - Lier amitié avec quelqu’un, Contracter amitié avec quelqu’un.
 - (Sens figuré) Entrer en conversation, en commerce, en relations avec quelqu’un.
 - Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
 - (Sens figuré) Attacher, unir, enchaîner ensemble en parlant des personnes.
 - La sympathie les a liés autant que l’intérêt.
 - Ils sont liés d’une étroite amitié.
 - Je me suis liée avec lui.
 - Ils se sont liés dès qu’ils se sont connus.
 - Nous nous sommes liés d’amitié.
 - Astreindre, obliger.
 - En règle générale, les avis du Conseil d’État ne lient pas le Gouvernement. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
 - Les paroles, les contrats lient les hommes.
 - Son serment, sa parole le lie d’une manière indissoluble.
 - Je suis lié par ma promesse.
 - Se lier par un serment, un vœu, etc. S’astreindre à quelque obligation par un serment, par un vœu, etc.
 - (Religion) Exprime le pouvoir de juridiction spirituelle donné par Jésus-Christ à l’église, au for intérieur et au for extérieur.
 - Lier ou délier.
 
 - 
                                            approcher
                                                                                            
?- (Transitif) Mettre proche, mettre près.
 - Approchez cet enfant de la table.
 - (Transitif) (Sens figuré) Faire voir comme plus proche.
 - Cette lunette approche les objets.
 - (Transitif) (Sens figuré) Admettre dans sa familiarité, dans sa proximité.
 - Ce prince l’a approché de lui, de sa personne.
 - Memnon, puis-je à mon tour être admise aujourd'huiParmi les courtisans qu'il approche de lui ? — (Voltaire, Irène, acte I, scène II)
 - (Transitif) Se placer, se trouver auprès de quelqu’un.
 - Empêchez cet homme de m’approcher. Il fait le bonheur de tous ceux qui l’approchent.
 - (Transitif) (Sens figuré) Avoir un accès libre et facile auprès de quelqu’un.
 - Il résume ses deux grandes difficultés actuelles: « J'ai de la difficulté à m’intégrer. J'ai de la misère à approcher les filles. […] J'ai appris une façon de les approcher, mais je ne sais pas si c'est la meilleure. » — (Danielle Laberge, L'errance urbaine, Éditions MultiMondes, 2000, page 154)
 - (Transitif) (Spécialement) Prendre langue, en parlant de quelqu'un.
 - C’est un homme qu’on ne saurait approcher.
 - (Transitif) (En particulier) Déterminer approximativement.
 - A condition de cuber l'épandeur en multipliant la longueur par la largeur et par la hauteur du chargement pour connaître le volume de fumier qu'il contient, il est possible d’approcher le poids de fumier chargé de 2 façons. — (Comment régler son épandeur d'engrais ou de produits organiques ?, ARVALIS, 2004)
 - (Intransitif) Devenir proche.
 - Le temps approche où le grand commerce va, plus que les guerres de chevalerie, tenter les jeunes Anglais aventureux. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, p.236)
 - (Intransitif) Avancer (vers), arriver à proximité (de).
 - Empêchez qu’il n’approche. Approchez, que je vous parle. L’ennemi approche.
 - J’ai vu qu’il approchait de moi et j’ai évité sa rencontre.
 - À mesure qu’il approchait de ses antagonistes, des craquements, des soupirs et des han ! l’aidaient à se diriger. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
 - Accompagné de trois cavaliers, il approchait de Troyes : avec sa monture, il y avait donc quatre chevaux. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - (Intransitif) (Absolument) Approcher du but.
 - Ce n’est pas tout à fait ce que vous dites, mais vous approchez.
 - Approcher toujours, n’arriver jamais ; telle est la loi. La civilisation est une asymptote. — (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, page 30)
 - (Intransitif) Avoir quelque convenance, quelque rapport, quelque parité, quelque ressemblance.
 - Ces deux couleurs approchent beaucoup l’une de l’autre. Son style approche de celui de Cicéron.
 - Il fait des vers qui approchent de ceux d’Horace et de Virgile. Rien n’approche de la grandeur, de la magnificence de ce prince.
 - La beauté de la fille n’approche pas de celle de la mère. Ces imaginations-là approchent fort de la folie.
 - (Pronominal) Devenir proche.
 - La partie repart, les clients sadiques s’approchent, soudain intéressés de voir un froggy en situation délicate, et arrive mon tour. — (Bruno Léandri, C’est curieux ce truc…, 2016)
 - Tout en parlant, mon compagnon s'était approché du comptoir, où je le rejoignis, et l'on nous servit nos grogs. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - Et, laissant échapper le rideau, il s'approcha du lit. Flossie continuait de ronfler, la bouche ouverte. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 57)
 - Les parcs sont pour le moment bondés. Je m’inquiète pour mes enfants : ne vais-je pas en faire des sociopathes, au sens littéral, si je les gronde dès lors qu’ils s’approchent d’autres personnes ? — (Svenja Flaßpöhler, traduction Octave Larmagnac-Matheron, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 30/03/220 de Philosophie Magazine)
 
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                                            sujet
                                                                                            
?- (Vieilli) Soumis, subordonné, dépendant, obligé d’obéir.
 - Nous sommes tous sujets aux lois et aux coutumes du pays où nous vivons.
 - Être sujet aux ordres de quelqu’un.
 - Soumis par la conquête.
 - Au lieu de quoi, l’Égypte, l’Inde et les contrées sujettes en général avaient enfanté des générations nouvelles qui vivaient dans un état d’indignation passionnée et faisaient preuve d’une énergie extrême, d’une activité toute moderne. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 123 de l’édition de 1921)
 - L’Empire carthaginois, en Afrique du Nord, en Espagne du Sud, en Corse, en Sardaigne et en Sicile méridionale, était un État marchand qui tirait sa richesse des provinces sujettes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
 - (Vieilli) Assujetti.
 - Tout propriétaire est sujet à l’impôt foncier.
 - Il est sujet à telle servitude.
 - Astreint à quelque nécessité inévitable.
 - Tous les hommes sont sujets à la mort.
 - La nature humaine est sujette à beaucoup d’infirmités.
 - Accoutumé de faire quelque chose, porté par inclination, habitué.
 - Il ne rendait visite qu’à sa mère et encore, cette dernière, entourée de vieilles personnes ridicules et sujette elle-même à des radotages, lui agaçait les nerfs […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - J'ai grand-peur, confie-t-il un jour a des familiers, que cette dame débauchée ne la fasse devenir sujette au vin et aux femmes, et ne la mette sur les dents avant de me la rendre. — (Éric Le Nabour, La porteuse d’ombre: Madame de Maintenon et le Roi-Soleil, Éditions Tallandier, 1999, page 85)
 - Exposé à éprouver fréquemment certains accidents.
 - II y a le bigarreau tardif ou de fer, qui mûrit plus tard, & qui n'est pas si sujet aux vers que l’ordinaire : il fait un bel arbre. — (La nouvelle Maison rustique, ou, Économie rurale pratique et générale de tous les biens de la campagne, par Louis Liger, tome 2, Paris : chez les Libraires associés, 1790, page 152)
 - M. le marquis de Dampierre objecte que malheureusement les Othellos sont trop sujets au phylloxera. Il a été obligé de sulfurer les siens. — (Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France, volume 24, page 390, 1893)
 - Nous dirons en passant que les céréales sont beaucoup moins sujettes à la verse en Champagne que dans d’autres contrées. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
 - De même que toutes les autres parties situées au fond de la bouche, les tonsilles sont sujettes à différentes sortes d’engorgements dont la nature varie autant que les suites. — (Samuel Cooper, Dictionnaire de chirurgie pratique, 2e partie (I-Z), traduit de l’anglais, Paris : chez Crevot, 1826, page 512)
 
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                                            combler
                                                                                            
?- Remplir jusque par dessus les bords.
 - Combler une mesure.
 - Faire que ce qui était creux ne le soit plus.
 - Venise aura le sort d'Alger, […]. Un jour, par mesure sanitaire, on comblera tous les canaux. Il y passera des tramways de banlieue, c'est à dire des trains de cinq voitures. — (Pierre Louÿs, La ville plus belle que le monument, dans Archipel, 1932)
 - Après le « mur murant » de 1786, les fortifications de 1840 ont été démolies pierre par pierre, et la terre de leurs glacis à servi à combler les fossés de défense dont on l'avait tirée. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 243)
 - (Sens figuré) Remplir un vide, compenser un défaut.
 - Être ultra-resserré sans la balle et déployé avec, une stratégie qui permet de combler les lacunes individuelles quand le ballon est perdu. — (Julien Momont, Christophe Kuchly, Raphaël Cosmidis, Les entraîneurs révolutionnaires du football, 2017)
 - (Par extension) Satisfaire ; exaucer.
 - — C’est bon ?— À combler le Prophète, murmura Mokkhi. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
 - Privilégiez le naturel et la simplicité. Cela comblera d’aise la personne qui vous chérit le plus. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 36)
 - En rentrant du dîner, j'ai couché avec Seb dans sa Maserati, mais je n’étais pas comblée, alors, j'ai rappelé N. Il n'a pas décroché et n'a pas répondu à mon sexto non plus. Je suis dépitée et frustrée. — (Rose Émilien, Les Michetonneuses, Éditions Don Quichotte, 2016)
 - Charger.
 - J'ai été comblé de faveurs.
 - Mes succès scolaires la comblaient d’orgueil. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 25)
 - (Vieilli) Mettre le comble à quelque chose, le rendre complet.
 - Il a comblé sa perfidie.
 - Cette perte a comblé ses infortunes.
 
 - 
                                            protégé
                                                                                            
?- En parlant des choses, mis à l’abri.
 - Périmètre protégé.
 - En parlant des personnes, bénéficiant d’une protection de la part d’un puissant.
 - (Programmation) Se dit d’une variable dont la portée est restreinte aux classes qui en héritent.
 
 - 
                                            vivacité
                                                                                            
?- Caractère de ce qui est vif ; animation, activité, promptitude à agir, à se mouvoir.
 - Le vent sauta au nord et le froid reprit avec une extrême vivacité. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
 - (Sens figuré) Manière de sentir prompte et animée.
 - La vivacité de l’esprit, de l’imagination. La vivacité des sentiments, des sensations.
 - Dans le tumulte et la vivacité des passions.
 - (Absolument) Vivacité de caractère, disposition à s’irriter, à s’emporter facilement.
 - Il a eu un mouvement de vivacité.
 - (Par extension) (Surtout au pluriel), Emportements légers et passagers.
 - Il faut s’efforcer de réprimer ses vivacités.
 - Ardeur, la promptitude avec laquelle une chose est faite.
 - La vivacité du combat, de la dispute. Cela lui est échappé dans la vivacité de la conversation.
 - Éclat vif.
 - La vivacité des couleurs. La vivacité du teint.
 - Avoir de la vivacité dans les yeux. La vivacité du regard.
 - avoir une physionomie pleine de vivacité
 - (Armement) (Matériaux énergétiques) Aptitude d’une poudre ou d’un chargement propulsif à brûler plus ou moins vite en fonction de la composition chimique et de la forme géométrique des grains ou des brins de poudre.
 - (Informatique) Fait pour un système de garantir qu'une propriété sera vraie dans un système à partir d'une certaine étape de l'exécution.
 
 - 
                                            légèreté
                                                                                            
?- Qualité de ce qui est léger, peu pesant.
 - La légèreté de l’air.
 - La légèreté des vapeurs, du papier, de l’aluminium, du liège.
 - Agilité.
 - Les syndicats peuvent être fort utilement employés à faire de la propagande électorale ; il faut, pour les utiliser avec fruit, une certaine adresse, mais les politiciens ne manquent pas de légèreté de main. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, La grève générale politique, 1908, chapitre V, page 207)
 - Marcher, courir avec légèreté.
 - La légèreté des oiseaux, d’un cerf, d’un danseur.
 - La légèreté de sa marche, de sa danse, de sa course.
 - Il a une grande légèreté de main, se dit, au propre, d’un Cavalier, d’un ouvrier, d’un joueur d’instruments.
 - Il se dit encore, au figuré, d’un écrivain qui s’exprime avec aisance et délicatesse.
 - Il a une grande légèreté de pinceau, se dit d’un Peintre dont la touche est légère.
 - Il, elle a beaucoup de légèreté dans la voix, se dit d’un Chanteur, d’une Chanteuse qui fait aisément les modulations, les traits ou les vocalises.
 - Agrément, facilité de l’esprit ou du style.
 - Par sa floribondité, l'éclat de ses fleurs et sa légèreté, cette plante est très en honneur dans les jardins […]. — (B. Vercier, La Culture des Fleurs, Hachette, 1932, édition 1967, page 128)
 - Les colonnes qui supportent les voûtes de la chapelle de la Vierge sont d'une légèreté telle que pour un peu on crierait au miracle. — (Jean Bertot, Août 1893: la France en bicyclette de Paris à Grenoble et Marseille, Ancienne maison Quantin, 1894, page 42)
 - Il a de la légèreté dans la manière d’écrire.
 - (Sens figuré) Inconstance ; instabilité.
 - C’est encore à l’intranspiration des chiens qu'il faut a attribuer la légèreté du sommeil, qui les rend si aptes à nous servir de sentinelles. — (D. Lalouette, Essai sur la rage, cité dans Mercure de France, 1812, volume 51, page 499)
 - […] ; elle lui pardonna une légèreté d’esprit, dont, après tout, elle n’avait jamais souffert : quand les défauts des autres ne nous nuisent pas, il est rare qu’ils nous choquent beaucoup. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
 - Elle se dit qu’il fallait montrer aujourd’hui tout son courage, être comme ces femmes de la ville, ces grandes dames qui savent mépriser les hommes peu fidèles et regarder avec hauteur leur légèreté oublieuse. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
 - Irréflexion ; imprudence.
 - Dans la légèreté et même la superficialité de ce garçon, il y avait quelque chose qui plaisait à Violaine. Après tout, elle aussi vivait au jour le jour, avec son fardeau sur le cœur. — (Madeleine Chapsal, Une saison de feuilles, Fayard, 1988)
 - Faute commise par étourderie, d’un tort peu grave.
 - Cette légèreté ne méritait pas une si grande punition.
 - Ce ne sont que des légèretés qui tiennent à son âge.
 - Liberté excessive, d’un souci insuffisant de la décence dans le langage.
 - Il tient des propos d’une trop grande légèreté.
 
 - 
                                            vérité
                                                                                            
?- Caractère de ce qui est vrai, conformité d’un récit, d’une relation avec un fait, de ce que l’on dit avec ce que l’on pense.
 - « Qu’est-ce que la vérité ? » — (Ponce Pilate, Évangile de Jean XVIII, 38)
 - Si prompt qu’il eût été, ce mouvement n’avait cependant pas échappé à Hilda qui sourit avec un peu d’amertume et hocha approbativement la tête ; dans son regard, clair et droit, Serge Brunof lut sans peine la vérité. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, troisième partie, chapitre IV)
 - — On les condamne donc à mort ceux qui vont proclamant des vérités,— Tiens !… Parbleu !… Il ne manquerait plus qu’on les nommât ministres ou archevêques… ou qu’on leur donnât la croix de la Légion d’honneur !… Ah! çà !… D’où venez-vous ? — (Octave Mirbeau, La vache tachetée, 1918)
 - La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, édition 1942, page 156)
 - Dieu me pardonne, mais je crois que son logis est encore plus humide que le mien ; la vérité, c’est qu’il faudrait installer partout des calorifères et que jamais on ne s’y résoudra, faute d’argent. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
 - (Religion) Ce qui est vrai de façon immuable et de toute éternité.
 
 - 
                                            messager
                                                                                            
?- Celui qui est chargé de porter un message.
 - Messager fidèle.
 - Je lui ai envoyé messager sur messager.
 - Donnez-moi cette lettre, je serai votre messagère.
 - Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s’efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d’une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol. 46, no 46, p. 120)
 - Celui qui se charge de transporter les colis d’une localité à une autre.
 - Apparemment conçu pour que personne ne s’y attarde, sauf les chauffeurs-gardes du corps venus déposer et attendre leurs ministres qui assistent au Conseil ou à diverses autres réunions, ce hall ne comporte aucun véritable endroit pour s’asseoir, à l’exception de deux longues banquettes de bois peu invitantes et sur lesquelles traînent invariablement colis et enveloppes en attente d’un messager ou d'un taxi. — (Martine Tremblay, Derrière les portes closes, 2013)'
 - (Poétique) Le messager des dieux : Mercure, Hermès.
 - (Sens figuré) Messager de malheur : Celui qui apporte, ou qui est dans l’habitude d’apporter de mauvaises nouvelles.
 - (Sens figuré) Dans le style élevé, annonciateur, avant-coureur.
 - Les hirondelles sont les messagères du printemps.
 - (Marine) Fin cordage servant à guider une drisse à l'intérieur d'un mât.
 - (Biochimie) Molécule qui intervient dans la régulation des processus physiologiques en véhiculant une information, notamment en participant à la signalisation cellulaire.
 
 - 
                                            donner
                                                                                            
?- Faire un don ; transférer, sans rétribution, la propriété d’une chose que l’on possède ou dont on jouit, à une autre personne.
 - […] puis le voyant mort, car vous le tuâtes du coup, vous prîtes la fuite sur le cheval qu’il vous avait donné. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
 - Les synagogues furent données au clergé pour qu’il les transformât en églises. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - Ce n'était pas la première fois que des boîtes de singe entraient dans la maison ; parfois des soldats nous en donnaient, mais jamais nous n’en avions rapporté autant. — (René Lucot, Almanach de la Grande Guerre vers la Victoire de 1917, chapitre 4 de Le grand break, Corps 9 éditions, 1985)
 - Offrir à des invités un dîner, une fête, un bal, etc.
 - Elle s’enjoyait des après-midi à leur courir après, jouer avec eux dans le parc, leur donner à manger, les dorloter. — (Céline Chevet, La fille qui tressait les nuages, Éditions du Chat Noir, 2018, chapitre 4)
 - Donner un dîner, une soirée, une fête, une matinée musicale, dansante, un bal, un concert, la comédie.
 - Offrir ; présenter.
 - Elles mangent des sandwichs, des wraps et des chips, rient avec leurs collègues et amis, qui sont parfois au bout du fil. Et visiblement désopilants. Des écureuils et des pigeons attendent qu'on leur donne les restes. — (Justin Cartwright, Au paradis par la voie des eaux, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon, Éditions Jacqueline Chambon (Actes Sud), 2017, chapitre 8)
 
 - 
                                            adorer
                                                                                            
?- (Religion) Honorer une divinité en lui rendant le culte qui lui est dû.
 - Ils soutenoient qu’il ne faut point adorer l’eucharistie parce que le corps de Jesus-Christ n’y est point, le Seigneur ayant été élevé au ciel en corps & en ame ; […]. — (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, volume 33, page 487, Yverdon, 1774)
 - Les israélites adorèrent le veau d’or. Ce peuple adorait le soleil.
 - Note : S’emploie quelquefois absolument.
 - Les juifs adoraient à Jérusalem et les Samaritains à Samarie.
 - Le peuple d’Israël allait adorer sur les montagnes.
 - Une grâce intérieure les pressait jour et nuit d’adorer le vrai Dieu. — (Adrien-Charles Launay, Missions étrangères de Paris, Histoire des missions de Chine : mission du Kouy-Tcheou, volume 1, 1907)
 - Rendre des respects extraordinaires en se prosternant.
 - La reine Esther adora le roi Assuérus. Les rois de Perse se faisaient adorer.
 - Aimer extrêmement (une personne).
 - Louis II et Élisabeth s'adoraient depuis l'enfance. — (Secrets d'histoire, n° 34, juin-juillet-août 2022, page 20)
 - Quand elle s’est vue abandonnée pour la jeune première à qui elle a trempé une soupe ! ah ! l’a-t-elle giroflettée !… et qu’elle a eu perdu le père Thoul qui l’adorait, elle a voulu renoncer aux hommes. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
 - Les odeurs forestières, senteurs adorées par les âmes friandes de poésie à qui plaisent les mousses les plus innocentes, les cryptogames les plus vénéneux, les terres mouillées, les saules, les baumes, le serpolet, les eaux vertes d’une mare, l’étoile arrondie des nénuphars jaunes ; toutes ces vigoureuses fécondations se livrent à vos narines en vous livrant toute une pensée, leur âme peut-être. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
 - Aimer extrêmement (un aliment).
 - Ces épices sont vraiment délicieuses, vous allez les adorer.
 
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                                            simplicité
                                                                                            
?- Qualité de ce qui n’est pas composé.
 - Le lendemain, j’ai vu la chambre dans la simplicité de la lumière du jour. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
 - Caractère de ce qui n’est pas compliqué.
 - Le mécanisme de ce cylindre, quoique de la dernière simplicité, ne fut d'abord que très-embrouillé dans ma tête; mais, en attendant que mes premières idées se nettoyassent, je fus si aise de les avoir eues, que j'en tressaillis, […]. — (« Quatrième mémoire : Projet d'un nouvel orgue... », dans les Œuvres complètes de Diderot, tome 9, Paris : chez Garnier frères, 1875, page 158)
 - Quels termes saurai-je trouver, suffisamment simples dans leur sublimité, — suffisamment sublimes dans leur simplicité, — pour la simple énonciation de mon thème ? — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
 - Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr).)
 - Caractère de ce qui est sans apprêt, sans recherche.
 - Il est d’une grande simplicité dans ses vêtements, dans ses manières, dans son langage.
 - Cet écrivain a une grande simplicité de style.
 - D'ailleurs, j'aime rappeler que la simplicité n'est nullement absence de profondeur. — (Nuit blanche, n° 166, printemps 2022, page 23)
 - Qualité de ce qui est sans détours, sans déguisement.
 - Pendant un moment, la morgue germanique lutta en lui avec la simplicité anglaise, et aussi avec sa bienveillance naturelle et sa loquacité, et elle eut le dessous. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 174 de l’édition de 1921)
 - La simplicité d’un enfant.
 - Simplicité de cœur.
 - Aimable simplicité.
 - La simplicité a deux sœurs : la grâce et la dignité. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, p. 76)
 - Naïveté, trop grande facilité à croire, à se laisser tromper.
 - Je ne vis jamais une si grande simplicité.
 - C’est une grande simplicité de croire cela.
 - Il y a de la simplicité dans son cas.
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.