Dictionnaire des rimes
Les rimes en : enlaidir
Que signifie "enlaidir" ?
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- Rendre laid.
 - […]; c'est sur cette même place où son union avec Marie-Antoinette d'Autriche fut célébrée par une fête qu’enlaidirent des présages sinistres. — (Christophe Félix L. Ventre de la Touloubre, Éloge historique et funèbre de Louis XVI, roi de France et de Navarre, à Paris, chez Lebègue, chez Crapart, chez Petit & chez Plancher, avril 1814, page 293)
 - Alors que Denny se demandait comment Mitch avait pu lui mettre le grappin dessus, elle découvrit qui se tenait sur son perron et ses traits s’enlaidirent aussitôt d'une expression mauvaise. — (James Patterson, Tirs croisés, J.-C. Lattès, 2014, § 60)
 - Le soudain tutoiement, la violence des mots, enlaidissent Hugues aussitôt. Ce n'est plus qu'un petit voyou, plein de haine. — (Laure Angélis, Le lys écarlate, Editions Pierre Téqui, 1998, page 130)
 - Telle fut la légende de sainte Énimie, fille de Clotaire II et sœur de Dagobert : Sollicitée au mariage, bien qu'ayant fait vœu de chasteté, cette fervente Mérovingienne avait prié Dieu de l’enlaidir pour écarter les prétendants. Dieu l'exauça : une lèpre horrible dévora son corps, rongea son visage. — (Louis Barron, Le Nouveau Voyage de France, Tours : chez Alfred Mame & fils, 1899, p. 164)
 - Elles sont toutes là, soupeuses de Montmartre ou de la rue Royale, avec leurs aigrettes fausses ou vraies, et ces mèches canailles — appelez-les des tanguettes, car on ne dit plus des guiches — qui ne parviennent pas à enlaidir leurs délicieux visages à la pulpe de fleurs. — (Maxime Formont, L'audace, Paris : chez : A. Lemerre, 1916, p. 182)
 
Mots qui riment avec "ir"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "enlaidir".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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                                            ravir
                                                                                            
?- Enlever de force, emporter avec violence.
 - Si les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c’est qu’elle m’aura été ravie. — (Pierre Benoit, L’Atlantide, Albin Michel, 1920, p. 9-14)
 - Ravir une femme.
 - Ravir le bien d’autrui.
 - (Sens figuré) Enlever, ôter, priver de.
 - Ravir l’honneur à une jeune fille.
 - Ravir à un général la gloire d’une action.
 - Charmer l’esprit ou le cœur de quelqu’un, faire éprouver un transport d’admiration, de plaisir, etc.
 - […]: c’est qu'on mesure mal l’état de divertissement où sont ravis tant de jeunes gens qui découvrent à la fois les livres et les femmes. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.44)
 - Les merveilles que vous me racontez me ravissent.
 - C’est une beauté qui ravit tous ceux qui la voient, qui ravit tous les cœurs.
 - Cette musique a ravi tous ceux qui l’ont entendue.
 - Ce prédicateur, cet avocat a ravi tout son auditoire.
 - Un homme ravi de joie, ravi d’admiration, Un homme transporté de joie, d’admiration.
 - (Par hyperbole) (Familier) En éprouver un vif plaisir, en être bien aise.
 - L’élu se ravit que désormais les visiteurs puissent se promener sur le toit de la criée. — (journal Sud-Ouest, supplément Guide saison 2022 Charente-Maritime, page 22)
 - (Religion) Transporter au ciel.
 - Saint Paul fut ravi jusqu’au troisième ciel.
 - (Mysticisme) Être transporté hors de soi par une forte contemplation et par l’effet d’une grâce particulière.
 - Ce saint a été plusieurs fois ravi en extase.
 - (Sens figuré) Être transporté hors de soi par un sentiment très vif d’admiration.
 - À la vue de ce grand monument, il fut ravi en extase.
 
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                                            empire
                                                                                            
?- Groupe d’États qui sont dirigés par un État qui les domine.
 - Faites une France très forte, et nul n'osera jamais convoiter ses colonies. Laissez la France se débiliter davantage et son empire colonial, d'une manière ou d'une autre, s'écroulera. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Pour le Chili du XIXe siècle, qui faisait l'expérience d'un début d'industrialisation, l’ennemi et le partenaire principal était l’Empire britannique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
 - Autorité absolue.
 - Le Prince les développa avec une énergie et une habileté merveilleuses, résolu, disait-il, à donner à l’Allemagne l’empire du ciel, des mers et de la terre. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
 - La Fable attribuait à Neptune l’empire des mers, à Pluton l’empire des enfers. - Alexandre rêvait de conquérir l’empire du monde.
 - (Sens figuré) Ascendant, influence dominante.
 - Atala ne pouvait pas prendre sur un homme un faible empire : pleine de passions, elle était pleine de puissance ; il fallait ou l’adorer, ou la haïr. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
 - Ce sentiment n’avait eu sur moi jusqu’ici qu’un empire partagé avec d’autres passions rivales ; dorénavant il me remplira tout entière, […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - C'est dire que nos banques devraient cesser de vivre sous l’empire d'un monopole aussi absolu qu’injuste et funeste. — (Michel Gustave Partounau du Puynode, De la monnaie, du crédit et de l'impôt, page V, 1853)
 - Mais si la beauté impressionne les sens, elle ne saurait obtenir d’empire durable et puissant qu’autant qu’elle les subjugue. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
 - C'est aussi sous l'empire du même sentiment que la Chambre abordera la question de la séparation des Églises et de l'État, déjà étudiée avec beaucoup de soin par une des Commissions … — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
 - Tout l’empire que Mlle de la Ferté pouvait avoir sur elle-même, elle dut l’employer, pendant que sa mère parlait, pour rester calme. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, Cercle du Bibliophile, page 44.)
 - Comme approchait le jour de l'inauguration du nouveau président, le désordre, la crainte et la misère étendaient leur empire. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
 - (En particulier) Autorité absolue d’un chef d’État qui porte le titre d’empereur.
 - Aspirer, parvenir à l’empire.
 - (Par extension) État, nations soumis à cette autorité.
 - Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, […]. — (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)
 - Comparé à la libéralité et au confort de la vie ordinaire de l’époque, l’ordre de l’Empire romain, sous les Antonins, apparaît local et limité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l’édition de 1921)
 - Certains chroniqueurs prétendent même qu'il aurait étendu cette mesure à tous les juifs de son royaume, à l'instigation de l'empereur d'Orient, Héraclius, qui lui aurait fait savoir qu'aux dires de ses astrologues l'empire chrétien était menacé par un peuple circoncis. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - L’Empire romain, qui s'étendait des sables d’Arabie jusqu’aux neiges d’Écosse, fut constamment à la recherche de frontières défendables. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
 - Période de temps qu’a régné un empereur.
 - L’empire d’Auguste fut une époque de paix pour Rome. - Les guerres du Premier empire, du Second empire.
 - (Absolument) (Histoire de France) Règne de Napoléon Ier ou celui de Napoléon III.
 - La France allait faire ses adieux à Napoléon, à la veille d'une campagne dont les dangers étaient prévus par le moindre citoyen. Il s'agissait, cette fois, pour l'Empire Français, d'être ou de ne pas être. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Pas une goutte de sang n'avait été versée; l'empire s'était écroulé tout seul; personne ne se leva pour le défendre, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
 - Je sors d'un département, l'Orne, qui est celui où l'on trouva le plus de réfractaires sous le premier Empire ; et ceux qui connaissent ce pays fourré et isolé comprendront que l'esprit de Chouannerie y est éternel. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 173, Hartmann, 1937)
 - (Biologie) Rang taxinomique supérieur au règne.
 - L’empire des Eucaryotes.
 - L’empire des Procaryotes.
 - (Zoologie) Grande région zoogéographique, à l'échelle d'un continent.
 - Un empire faunique ou faunistique.
 - L’empire afro-tropical ou éthiopien.
 - L’empire antarctique.
 - L’empire australasien ou australien.
 - L’empire indo-malais ou oriental.
 - L’empire néarctique.
 - L’empire néotropical.
 - L’empire paléarctique.
 - L’empire océanien ou polynésien.
 
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                                            roidir
                                                                                            
?- (Vieilli) Raidir.
 - La pierre, trop lourde pour les bras décharnés qui la soutiennent et qu’on sent près de craquer, retombe malgré les efforts du spectre et d’autres petits fantômes qui roidissent simultanément leurs bras d’ombre ; plusieurs sont déjà pris sous la pierre un instant déplacée. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
 - « Attention ! » cria Norman, en roidissant l’écoute de manière à présenter l’embarcation debout au vent sous l’action de la barre. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
 - En approchant de la maison de son père, Marthe tâcha de se remettre ; elle essuya son visage et se roidit de toutes ses forces contre son émotion. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
 - Au quartier, à l’hôpital, il rencontra les mêmes faces fermées et dures, semblables à celle de son ordonnance, roidie, sortie de l’humanité. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
 - Au moyen de palans je « roidis » les étais et j’amarre le beaupré aussi solidement qu’il est possible sur le pont maintenant rasé à l’avant. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Elle les recevait debout derrière les hommes, aussi grande qu’eux, et plus droite, parce qu’elle se roidissait pour retenir son courage qu’elle sentait la quitter. — (Roger Vercel, En dérive, Albin Michel, 1931, page 42)
 
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                                            rouir
                                                                                            
?- (Art) Se dit en parlant de plante (comme le lin, le chanvre ou le manioc) que l’on fait tremper dans l’eau, afin que les fibres textiles puissent aisément se séparer de la partie ligneuse.
 - […] ; de même que le travail de rouir, tiller et peigner le chanvre, saler ou sécher le poisson , etc. , passe pour un appendice de l'industrie de ceux qui récoltent le chanvre, ou qui pêchent le poisson. — (Jean-Baptiste Say, Cours complet d’Économie politique pratique, 3e édition augmentée de notes par Horace Émile Say, chez Guillaumin & Cie, Paris, 1852, volume 1, 2e partie, chapitre 1, page 206)
 - Quand le lin a roui, on lui fait subir une sorte de décortication qui ne laisse subsister que la fibre textile. Ce fut le travail auquel le pauvre Kermelle crut pouvoir se livrer sans déroger. Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de broyeur de lin. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 27)
 - Une herbe plus sombre, mêlée à des joncs, marquait la place d’anciens étangs où l’on faisait jadis rouir le chanvre ; ils n’étaient pas tous asséchés et dès la tombée du jour les grenouilles s’y mettaient à chanter. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 114)
 - On voit rouir dans la chaleurDes gerbes longues, lasses, lâches ;C’est comme un embarras de fleurs,D’oeillets, de mauves, de bourraches. — (Anna de Noailles, « Chaleur dans un jardin », Les Éblouissements, 1907 → lire en ligne)
 - Faire rouir du lin.
 - Le chanvre ne rouit pas bien dans l’eau courante.
 - Mettre du lin, du chanvre à rouir.
 
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                                            dessertir
                                                                                            
?- Dégager une pierre précieuse, une pierre gravée, un portrait, de ce qui les retient dans une monture de métal.
 
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                                            confire
                                                                                            
?- Faire cuire dans un sirop, une liqueur, une graisse, certains aliments en vue de leur conservation. La substance choisie pénètre alors l’aliment et s’y incorpore.
 - Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, p.197, 1803)
 - Le chinois confit est déjà mentionné par Machet dans son Confiseur moderne, au début du XIXe siècle, sous le nom d'« orange de Chine ». Ce fruit n’est confit qu'après un long séjour dans l'eau fraîche, destiné à lui ôter son amertume. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, Éditions Robert Laffont, 2012)
 - On peut confire au sucre, au miel, à l’eau-de-vie des fruits, des fleurs ou des légumes.
 - L’oie, le canard, le foie gras et le porc peuvent être confits par cuisson lente dans leur graisse.
 - (Sens figuré) (Désuet) Tremper à l’excès dans un domaine, une activité, en perdre sa personnalité.
 - Elle nous force, dans cette civilisation que les mathématiques ont confite en intelligence, à passer outre à la cohérence, à respirer un peu d'air malin. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, page 64)
 - Un soir, au moment où les parties étaient finies, que toutes les dames avaient commencé une de ces causeries familières où se confisent les médisances, et que la comtesse faisait son service auprès de la reine, madame de L… saisit cette occasion pour apprendre à l’assemblée féminine le grand secret de l’amour de monsieur de B. pour sa bru. — (Honoré de Balzac, Physiologie du mariage (méditation XXI))
 - Être tout confit en dévotion, c’est être dans les grandes pratiques de la dévotion.
 
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                                            amollir
                                                                                            
?- Rendre mou et maniable.
 - L'hiver était rude. Sur les routes que le court dégel de midi amollissait vaguement, la boue se ridait, se hérissait en lilliputiennes murailles et les sillons durcis qui bordaient les ornières ne s'affaissaient point. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - La constipation se guérit en insinuant du beurre dans l’anus de l’animal pour amollir la fiente ; la tirer ensuite avec le doigt, ce qui se nomme défienter : suppositoires de savon ; lavemens comme aux tranchées. — (abbé Rozier, J.A. Mongez le jeune, M. de la Métherie, Observations sur la physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts, 1786, page 97)
 - J’attendais un miracle, un fabuleuse révélation au moment où l’Eucharistie fondrait dans ma bouche. J’appréhendais aussi de l’avaler, la sachant trop large pour mon gosier, et ignorant qu’elle fût susceptible de s’amollir, tel un cachet. — (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition Folio, page 83)
 - (Sens figuré) Affaiblir, efféminer.
 - La volupté amollit le courage.
 - La retraite fortifie la vertu, la vie dissipée l’amollit.
 - Pour gagner ce cœur de petite fille, qui se montrait si froid et si dur, madame Donis avait cru qu’elle devait commencer par l’amollir. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
 - (Pronominal) Devenir mou.
 - La terre commence à s’amollir.
 - (Pronominal) Devenir moins net.
 - Il ne pleut pas vraiment encore, mais une espèce de bruine doit flotter dans l’air, car les contours s’amollissent. — ( Philippe Delerm, La sieste assassinée, Gallimard, collection Folio, 2001, page 9)
 - (Pronominal) (Sens figuré) S’affaiblir, devenir efféminé.
 - Son courage s’amollit.
 - Il s’est amolli dans les voluptés.
 
 - 
                                            abrutir
                                                                                            
?- Rendre stupide comme une bête brute.
 - Le sentiment de révolte que l'on rencontre dans les classes pauvres se colorera dès lors d'une atroce jalousie. Nos journaux démocratiques entretiennent cette passion avec beaucoup d'art, dans la pensée que c'est le meilleur moyen d’abrutir leur clientèle et de se l’attacher ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 227)
 - Pour que le téléspectateur ne soit pas totalement abruti par des talk-shows et leurs têtes à clashs ou des téléréalités avec des personnages ignares et exubérants. — (Jean-Marc Gheraille, La culture à la télévision: encore quelques îlots de résistance, le 10 novembre 2019, sur le site de La DH Les Sports+ (www.dhnet.be))
 - (Pronominal) Devenir stupide comme une bête brute.
 - Cet homme s’abrutit devant sa télé.
 - Sur le perron, Édolfius s'abrutissait de cognac. — (Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors, Gallimard (folio), 2009, page 31)
 - (Familier) Accabler ; éreinter.
 - Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - Ça m’abrutissait à tel point que je butai sur un gosse qui tenait un sac : « Tu peux pas faire attention, saligaude ! » hurla-t-il. — (Calixthe Beyala, Assèze l'Africaine, Albin Michel, 2012, chapitre 14)
 
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                                            effleurir
                                                                                            
?- (Chimie, Minéralogie) Devenir à l’état d’efflorescence.
 - […]; en examinant les vieilles fenêtres en France, on voit, dit-il, que le côté du verre exposé à l'air est imprégné de molécules salines ; et le plus beau verre, qui contient une forte proportion d'alcali, s’effleurira, c'est-à-dire, que le sable et l'alcali se désuniront si on le garde long-temps dans des lieux souterrains. — (Samuel Parkes & Martin, Essais chimiques sur les arts et les manufactures de la Grande-Bretagne, traduit par M. Delaunay, tome 2, Paris : chez L. Colas, 1820, p. 325)
 - La chaux doit, autant que possible, être éteinte aussitôt qu'elle est cuite et refroidie; plus on attend et plus elle perd de ses qualités. Si l'on différait trop longtemps, elle s’éventerait, c'est-à-dire s’effleurirait en absorbant l'humidité de l'air, et ne serait plus bonne. — (Théodore Bona, Manuel des constructions rurales, 3e édition refondue, Bruxelles : Librairie agricole d’Émile Tarlier, non daté (1861), p. 25)
 - (En particulier) Qualifie un minéral qui tombe en poudre, notamment en perdant son eau de cristallisation ou de constitution.
 - En quelques points de la surface de la craie, on rencontre des boules arrondies que l’on prend dans le pays pour des aérolithes ou pour des pierres de tonnerre. Ce sont des pyrites de fer qui se décomposent et s’effleurissent très facilement à l’air. — (Edmond Nivoit & Jules Alexandre Alphonse Meugy, Statistique agronomique de l'arrondissement de Vouziers, département des Ardennes, Charleville : chez Eugène Jolly, 1873, p. 140)
 
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                                            appointir
                                                                                            
?- Tailler en pointe.
 - Appointir des aiguilles.
 - (Sens figuré) Précipitamment elle tire son mouchoir, frotte sa joue et fait deux petits pas en tendant sa figure appointie. — (Léon Frapié, La conquête de Rose, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 14)
 
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                                            martyr
                                                                                            
?- (Christianisme) Personne qui se laisse tuer (et souvent torturer) pour porter témoignage d'une foi chrétienne inébranlable.
 - Les saints martyrs canadiens.
 - Or, ce qui fait le martyr, ce n'est pas sa mort, mais la cause pour laquelle il offre sa vie, le sens qu'il donne à son supplice. — (Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la dir. de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, p. 438.)
 - Telle que les anciens martyrs, elle accusait au fond du cœur les Indiens de perdre un temps précieux en cérémonies inutiles. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
 - S’il y eut des saintes et des martyres, en revanche point de papesses ou seulement de clergeonnes. La messe est purement virile. — (Roger Judrin, Goûts et couleurs : portrait abécédaire, Plon, 1966, p. 108)
 - (Par extension) Personne qui est tuée ou torturée à cause de son appartenance à une religion ou de son adhésion à une doctrine qu'elle ne veut pas renier.
 - Aucune classe d’hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol. 2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p. 65)
 - (Par extension) Personne ayant involontairement subi un sort tragique dû à la méchanceté d'autres hommes.
 - Du mur des fusillés de mai 71, j’aurais voulu saluer les morts des hécatombes nouvelles, les martyrs de Montjuich, les égorgés d’Arménie, les foules écrasées d’Espagne, […]. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, à la suite du frontispice)
 - (Sens figuré) Personne subissant une situation présentée comme insupportable.
 - Modeste, impitoyable pour les dix martyrs qu’elle faisait, pria Canalis de lire une de ses pièces de vers. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - (Par analogie) Morceau de matériau destiné à être usé ou abîmé.
 - (Technologie) Plateau ou cale fait d’un matériau assez tendre destiné à supporter les dépassements d’usinage, notamment les perçages ou les fraisages ; il est placé au contact (et généralement en dessous) de la pièce à usiner au moment où l’on installe dans l’étau la pièce à usiner.
 - (Menuiserie) Cale dont on se sert lorsque l’on utilise une scie.
 - La lame de scie, qui dépasse forcément un peu sous la pièce, entame le martyr sur quelques millimètres mais épargne le plan de travail. — (Dico Bois+ Le Bouvet → lire en ligne)
 - (Marine) Pièce de métal ou de bois mise là où certains frottements ou ragages useraient le bateau.
 - Les martyrs sont en général de forme plane et arrondie, et doivent adopter la forme de l’emplacement à protéger.
 - (Marine) (Spécialement) Pièce en métal ou bois (en général barre ou tige) placée au centre d’un nœud afin qu’une fois souqué, il ne puisse plus être défait, et qu'on peut retirer ensuite pour donner le mou nécessaire au desserrage.
 - Avant de serrer un nœud de plein poing qui permettra de haler un objet lourd, on s’avisera d’y glisser un martyr.
 - Un tournevis peut servir momentanément de martyr.
 - (Agriculture) Morceau de bois posé sur l’enclumette à battre les faux qui sert à être martelé par la massette à la place de cette première quand on l’enfonce dans le sol[1].
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 - (Taille de pierre) Pièce que l’on utilise pour séparer les blocs, en les frappant pour les enfoncer.
 - Les martyrs servent à décoller les bandes de pierre, placés dans les fentes et calés avec des cales plates (utilisation des crémones), sur lequel on frappe. — (Guy Prigent, Témoignage sonore enregistré de Augustin Rault, Erquy : 2004, Témoignage oral de Augustin Rault, ancien artisan carrier d’Erquy)
 
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                                            languir
                                                                                            
?- Être dans un état de langueur.
 - Il est malade, il y a trois ans qu’il languit.
 - (Par analogie) Végéter faiblement ; ne donner que peu de fruits, en parlant des végétaux.
 - Cet arbre languit, ces fleurs languissent faute d’eau.
 - (Poétique) Être en état d’engourdissement, en parlant de la nature.
 - La nature languit, toutes choses languissent pendant l’hiver.
 - (Sens figuré) Manquer de force, de chaleur, de vivacité, en parlant des ouvrages d’esprit.
 - Ces vers languissent.
 - Cette pièce commence bien, mais sur la fin elle languit.
 - La conversation languissait car personne ne la soutenait, on la laissait tomber.
 - Si la conversation tendait à languir (car on ne peut constamment à deux, dont une femme, frapper des pensées ingénieuses), aussitôt elle se battait légèrement les côtés, ce qui faisait lever de la poussière. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
 - (Sens figuré) Être en état atone, en parlant des affaires.
 - L’industrie languit, le commerce n’est pas encouragé. — (Anonyme, Brésil. - situation financière, Revue des deux Mondes, 1829, tome 1)
 - Traîner en longueur ; ne pas connaître de conclusion.
 - L’affaire languit.
 - Souffrir de la continuité, de la durée d’un supplice, d’un châtiment, d’un besoin, d’un mal physique autre que la maladie.
 - On le fit languir dans de cruels tourments.
 - Languir de faim, de soif, de misère.
 - Languir dans une prison, dans un long exil.
 - (Sens figuré) Être en état de tourment, en parlant des peines de l’esprit et de l’âme.
 - Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. — (Jean Racine, Phèdre)
 - Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
 - Languir d’ennui, d’amour, dans l’attente.
 - (Pronominal) Éprouver du chagrin de l’absence de quelqu’un ou de quelque chose. Ressentir cruellement l’absence. Note : certainement d’origine occitane
 - Vous avez un peu tardé. Je me languis toujours de mes amis. — (Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier)
 - Il se languit de sa chérie.
 - Je me languis de vous.
 - Attendre longtemps.
 - Ne me fais pas languir.
 - (Occitanie) (Pronominal) Attendre avec impatience quelque chose que l’on veut vraiment
 - Ne me fais pas languir, dis-moi tout.
 - Je me languis de mettre ce but qui me fera franchir ce palier, qui sera extraordinaire pour moi. — (Andy Delort au micro de Bertrand Queneutte pour France Bleu Hérault, 2021. → lire en ligne)
 - Être impatient de voir quelqu’un ou d’obtenir quelque chose.
 - « Moi, ici, ce qui me manque, c’est le Gaz. Franchement, je languissais de partir, à cause du Gaz ! » — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 107)
 
 - 
                                            assourdir
                                                                                            
?- Rendre sourd momentanément.
 - Elle ne disait pas une phrase que mes oreilles ne fussent assourdies par ce mot qui tintinnabulait sans cesse et secouait sur moi l’agaçante et folle musique de ses mille grelots. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - Le canon, le bruit du canon l’avait assourdi.
 - Il criait à nous assourdir.
 - Dans la première année de leur liaison, Tereza criait pendant l’amour, et ce cri, comme je l’ai dit, cherchait à aveugler et assourdir les sens. — (Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être, Folio, page 241)
 - Ce bruit m’assourdit tellement que je ne puis entendre ce que vous me dites.
 - Rendre moins sonore, étouffer le son.
 - Cet épais rideau assourdit les bruits de la rue.
 - Sons assourdis.
 - Notes assourdies.
 - Il dévissa les barres de fer, les sortit de leurs trous sans faire le plus léger bruit, les plaça près du mur, et ouvrit les volets en pesant sur les gonds afin d’en assourdir les grincements. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
 - Les hommes mangeaient dans la chambre de Michel ; pour entrer ils passaient par la porte de derrière, en assourdissant leurs pas. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
 - (Peinture) (Par extension) Diminuer la lumière et les détails dans les demi-teintes.
 - Teinte assourdie.
 
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                                            désétablir
                                                                                            
?- Faire cesser un établissement, une institution.
 - (En particulier) (Protestantisme) Ôter à l’Église anglicane les droits et privilèges dont elle jouit en tant qu’Église nationale.
 - Les partis qui s’y entre-choquent [dans l’Église nationale d’Angleterre] s’habituent à la désétablir. — (Joseph Milsand, Revue des Deux-Mondes, 15 septembre 1874, page 379)
 
 - 
                                            appesantir
                                                                                            
?- Rendre plus pesant.
 - L’eau avait tellement appesanti ses habits qu’il avait peine à marcher.
 - En chargeant ainsi votre voiture, vous l’appesantirez tellement que votre cheval ne pourra la traîner.
 - Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières - Ses paupières, ses yeux s’appesantissent, l’envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.
 - Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race - La main de Dieu s’est appesantie sur ce peuple. : Il lui a envoyé des châtiments.
 - (Par extension) Rendre moins propre à l’exercice des facultés physiques ou intellectuelles.
 - Trop manger, trop dormir vous appesantira.
 - L’âge, la vieillesse, l’oisiveté, la fainéantise appesantit les corps.
 - Sa dernière maladie l’a beaucoup appesanti.
 - L’âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
 - La main de ce peintre s’appesantit, commence à s’appesantir.
 - L’âge n’a point encore appesanti son esprit.
 - Son esprit baisse et s’appesantit de jour en jour.
 - (Pronominal) Devenir plus pesant.
 - Le corps s’appesantit par l’oisiveté, par un trop long repos.
 - Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
 - Le couteau sur la gorge elle criait : – « Je te dis que tu es le meilleur des hommes. » Et c’est à ce moment justement que la main du meurtrier s’appesantit et que le sang gicla, la parole coupée. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 164)
 - La paix s'appesantissait sur nous, insolite à n'y pas croire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 194)
 - (Pronominal) (Sens figuré) Porter tout le poids de son attention sur un sujet, le développer avec insistance; s’arrêter trop longtemps sur des détails.
 - Ce n'est pas pour faire de l'horrible à froid que nous nous appesantissons sur un pareil sujet. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
 - Il est un fait qui mérite d’être consigné et sur lequel on ne saurait trop s’appesantir, c’est la façon dont les Indiens généralement traitent leurs prisonniers. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
 - Ici l’auteur pourrait s’appesantir un tantinet sur le problème de la cohabitation de la fillette avec cette mère qui se livre à la prostitution. — (Pascal Lainé, La dentellière, Folio, page 21)
 
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                                            maintenir
                                                                                            
?- Tenir ferme et fixe.
 - Les cordelettes m’entraient dans la chair, les mains me faisaient mal et la position dans laquelle mes bras étaient maintenus me brisaient les épaules. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - […] ; l'armée permanente de l'Islande se réduit à deux policemen, dont les gourdins suffisent à maintenir l'ordre le plus parfait sur toute l'étendue du territoire. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 48)
 - Cette barre de fer maintient la charpente.
 - (Sens figuré) Conserver dans le même état.
 - Les forces américaines maintiennent une base militaire à Al-Tanf (dans le sud du pays, à la frontière de la Syrie avec l’Irak et la Jordanie). — (Swann Bommier et Victoire Caïla, Face à l’impunité des multinationales, in revue Études, janvier 2020)
 - Ayant réquisitionné une bicyclette dans une boutique abandonnée, Bert l’enfourcha, et, maintenant en équilibre son chargement pharmaceutique, il revint à l’hôtel-hôpital. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
 - Le soir, dédaignant les taxis, je rentrais à bord presque toujours en courant pour me maintenir en bonne condition physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Tant que l’homme est comprimé, tant que la contrainte des iniquités sociales le maintient prostré, l’on est en droit d’espérer beaucoup de l’inéclos qu'il porte en lui. — (André Gide, Retouches à mon "Retour de l’U.R.S.S." -1937)
 - Or, nous devons tout essayer pour maintenir peuplés ces plateaux de sol ingrat et non chercher à éloigner la population, l’obligeant à vivre dans des usines malsaines, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Je maintiendrai la vertu et noblesse. Je maintiendrai de mon nom la haultesse. Je maintiendrai l'honneur, la foy, la loy de Dieu, du Roy, de mes amys et moy. — (w:Je maintiendrai, Guillaume Ier d'Orange-Nassau, janvier 1565)
 - (Par extension) Affirmer ; soutenir.
 - Son monocle a l’air de ne servir qu’à maintenir son arrogance. — (Pierre Audibert, Les Comédies de la Guerre, 1928, p.88)
 - Je maintiendrai partout que cela est vrai. Je maintiens que cette opinion est fausse.
 - (Informatique) Assurer la maintenance.
 - Maintenir un logiciel.
 
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                                            étire
                                                                                            
?- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de étirer.
 - Je m’étire comme un chat, je me nicotine une fois de plus. — (Laurence Emmanuelle Hadjas, Maux en dérives d’amour, 2019)
 - Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de étirer.
 - Première personne du singulier du présent du subjonctif de étirer.
 - Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de étirer.
 - Deuxième personne du singulier de l’impératif de étirer.
 
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                                            élixir
                                                                                            
?- (Pharmacie) Liqueur spiritueuse qui résulte du mélange de certains sirops avec de l’alcool.
 - Dites-moi bien tout alors, ne me cachez rien, j’aurai des élixirs pour toutes vos douleurs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 180 de l’édition Houssiaux de 1855)
 - [L]e curé de Graveson me versa deux doigts d’une liqueur verte, dorée, chaude, étincelante, exquise… J’en eus l’estomac tout ensoleillé.— C’est l’élixir du Père Gaucher, la joie et la santé de notre Provence, me fit le brave homme d’un air triomphant […]. — (Alphonse Daudet, « L’élixir du révérend père Gaucher », Lettres de mon moulin, 1887)
 - (Désuet) La substance la plus pure que l’on tire de certaines choses.
 - Leur ignominie, que j’avais estimée complète, irréprochable et savoureuse autant que peut l’être un élixir de malédiction, n’avait plus la moindre sapidité et ressemblait à de la noblesse en comparaison de cet indévoilable cauchemar d’opprobre. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, 1906)
 - (Par extension) Liqueur réputée dotée d’effets magiques.
 - Il a connu Cagliostro et le comte de Saint-Germain : il prétend être de leur famille, avoir comme eux le secret de l’élixir de longue vie. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
 - Baume universel, élixir composé par les alchimistes : c’est, disent-ils, le remède souverain et infaillible de toutes les maladies. Il peut même, au besoin, ressusciter des morts. — (Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
 - (Sens figuré) La quintessence d’une chose.
 - Tout mes travaux et expos se rejoignent dans l’humour et le dessin pour en extraire l’élixir de l'auto[-]dérision — (Nicolas Caudeville, BD / Coronavirus : « l’origine avant le confinement » 3 par l’artiste perpignanais Quentin Harel sur L’archipel contre-attaque, 20 avril 2020. Consulté le 17 juin 2020)
 
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                                            bienvenir
                                                                                            
?- (Vieilli) Accueillir favorablement. — Note : Il est réputé n’être plus usité qu’à l’infinitif, soit dans l’expression se faire bienvenir, parfois écrite se faire bien venir.
 - Bertoloni reçoit Fava, le loge en sa maison, le bienvient et honore comme prelat qui luy estoit extremement recommandé par l’evesque de Concordia, prend de luy la lettre de change, la presente à Angelo Dossa, qui l’accepte et promet payer dans le temps. — (Histoire des faulsetez de Francesco Fava, 1608, dans Édouard Fournier, Variétés historiques et littéraires, Tome 2, Libraire P. Jannet, Paris, 1855)
 - De la tête : nous convions, nous renvoyons, avouons, désavouons, démentons, bienvenons, honorons, vénérons, dédaignons, demandons, éconduisons, égayons, lamentons, caressons, tançons, soumettons, bravons, enhortons [exhortons], […] — (Michel de Montaigne, Les Essais', Volume 1, Arléa, 2002 (langue modernisée par Claude Pinganaud))
 - Encor estoit Zilie si religieuse (je dyrai, superstitieuse) et rigoureuse à observer les coustumes, quelle ne faisoit cas de nier le baiser aux gentils hommes survenant ; civilité qui de long temps a eu lieu et encor tient place, par la plus part des Gaules : que les demoiselles bienviennent les estrangers, et hostes en leurs maisons, avec un honneste et chaste baiser. — (Bandello en France au 16e siècle, dans Bulletin italien, Volumes 13 à 14, Feret & fils, 1913)
 - Des visages comme le sien, j'en connais qui, pour vivre, somnolent dans des administrations nauséabondes et qui bienviennent le visiteur fourvoyé dans leur poussière avec le plus rébarbatif et le plus patibulaire des sourires, […]. — (La Relève, vol. 1 & 2, 1934, p. 185)
 - D'abord, on a cru que c'étaient des arbres au-dessus de la Haie Sainte, puis on a reconnu de la cavalerie et quand on les a eus sur les côtes, aux coups de sabre dont ils nous bienvenaient, on a tout de suite compris que c'étaient des Prussiens […]. — (Jean Burnat, D comme Dupont: La chanson de geste du pousse-caillou français, Paris : Le Livre contemporain, 1959)
 - 58 3 j'interromps la prolifération du résumé pour insister en style télégraphique : attends suggestions pour restitutions orales bavardagesElles bienviennent nombreuses. - a) psalmodier sur plusieurs tons - b) se déplacer de la droite vers la gauche en face de l'auditoire […]. — (Jacques Roubaud, La dissolution, Nous éditions, 2008, p. 296)
 
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                                            rabougrir
                                                                                            
?- Gêner, empêcher le développement d’un arbre, d’une plante. Il ne se dit proprement qu’en parlant des arbres et des plantes que la mauvaise nature de la terre, les vents ou quelque autre cause empêchent de profiter.
 - Quand les racines touchent le tuf, les arbres se rabougrissent.
 - sur ces landes élevées les vents âpres rabougrissent les maigres bouquets d’arbres qui dressent çà et là leurs branches tordues et tourmentées.— (Hector Malot, Sans famille, Dentu E., 1887)
 - Pendant trois quarts de siècle, il a gardé la vigueur de ces fleurs printanières qui jaillissent dès la fonte des neiges; ce n'est qu'au soir d'un long automne qu'il semble se rabougrir, à l'arrivée de la mauvaise saison. — (François Weil, Les Franco-américains: 1860-1980, 1989)
 - (Par extension) Décroître, rétrécir.
 - Les maisons du village sont de brique, sans étage. Entre les deux alignements la route se rabougrit, mais ce n'est quand même pas une rue malgré les trottoirs asphaltés et minutieusement laqués d'habitude par la pluie. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 11)
 - L’homme contemporain transforme son domicile, autant qu’il le peut, en prison dorée. Il devient progressivement asocial. Il se rabougrit mentalement. Il se désengage de la société et devient étranger à ses charmes. — (Mathieu Bock-Côté, La face cachée du télétravail : comment nos domiciles se transforment en prisons dorées, Le Journal de Québec, 17 janvier 2023)
 
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                                            fuir
                                                                                            
?- S’éloigner à toute vitesse, par peur.
 - Et il fuit, il fuit toujours, et il bute contre les pierres, contre les mottes de terre, contre les touffes d’herbe, poursuivi sans cesse par les cris de mort. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
 - En effet, mon arrière-arrière-grand-père avait fui la Chine, vers 1890, pour aller au Cambodge, à cause de la misère et de la pauvreté. Il n’est jamais retourné en Chine. — (David Lepoutre, avec Isabelle Cannoodt, Souvenirs de familles immigrées, Éditions Odile Jacob, 2005)
 - (Sens figuré) Différer, éluder, empêcher qu’une chose ne se termine, se dérober à une explication.
 - Je ne puis terminer avec cet homme, il fuit toujours.
 - Il fuit habilement, mais je l’atteindrai.
 - (Par analogie) Courir ou se mouvoir avec rapidité, s’éloigner ou sembler s’éloigner, en parlant des choses qui s’échappent ou semblent s’échapper.
 - Un ruisseau qui fuit dans la prairie.
 - Les nuages fuient et le ciel se découvre.
 - Du vaisseau qui nous emportait nous voyions fuir le rivage.
 - Nos beaux jours fuient rapidement.
 - Hâtons-nous, le temps fuit.
 - Le terrain fuyait sous leurs pas.
 - (Sens figuré) S’échapper à notre pensée, à notre mémoire.
 - Ce souvenir me fuit.
 - (Peinture) Paraître s’enfoncer et s’éloigner de la vue du spectateur, en parlant des parties d’un tableau.
 - Cette partie ne fuit pas assez.
 - On fait fuir les objets en diminuant la proportion, en affaiblissant la couleur, etc.
 - (Par analogie) — Son front fuit.
 - S’échapper d’un réceptacle, par quelque fêlure, quelque fente, en parlant du liquide qu’il contient.
 - Les boues toxiques fuyaient du réservoir par une fissure sur l'un des côtés de la digue.
 - Laisser échapper, par quelque fêlure, quelque fente, le liquide qu’il contient, en parlant d’un réceptacle.
 - Tu devrais réparer ce robinet qui fuit.
 - Ce tonneau, ce pot, ce vase fuit. — Il faut l’empêcher de fuir.
 - Cette conduite de gaz fuit.
 
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                                            méconduire
                                                                                            
?- (Belgique) Se conduire mal.
 - Dès que l'élève tombe enceinte et que les parents sont au courant, toute la famille la rejette l'accusant de se méconduire et de déshonorer la famille. — (Antoine Hasabumutima, « La femme burundaise face aux conflits » in Ndongozi Burundi n°311, 2003)
 
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                                            anordir
                                                                                            
?- (Marine) Prendre la direction du nord, en parlant du vent.
 - Le vent anordit.
 - Le vent nous forçait d’anordir et nous accostâmes le banc de Terre-Neuve. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1848)
 
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                                            repolir
                                                                                            
?- Polir de nouveau.
 - Il faut plusieurs jours pour repolir le miroir d’un grand télescope.
 - Cette glace fondait un tantinet à midi mais regelait le soir, et, chaque matin, on commençait par la repolir avec amour. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Les crêtes se ciselèrent et s’amincirent. Des couloirs burinèrent profondément les faces, et les tourmentes polirent et repolirent les grandes dalles jusqu’à leur donner l’aspect du bronze. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, pages 279-280)
 - Repolir de l’argenterie, de l’acier.
 - (Sens figuré) Améliorer, en parlant de tout ouvrage, y compris ceux de l’esprit.
 - Vingt fois sur le métier remettez votre ouvragePolissez-le sans cesse, et le repolissez. — (Nicolas Boileau, L'Art poétique, chant 1, 1674)
 
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                                            définir
                                                                                            
?- (Rare) Délimiter, circonscrire.
 - Qu’on la restreigne ou qu’on l’étende dans une certaine mesure, qu’on la définisse d’une manière ou d’une autre, selon le génie ou les nécessités des temps, il n’en est pas moins certain que la terre que l’homme cultive lui-même lui est aussi personnelle que son vêtement. — (George Sand, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 343)
 - Déterminer avec précision.
 - Pour caractériser la cubicité, c'est-à-dire la forme aussi compacte que possible des grains d’agrégats, l’AFNOR a défini un coefficient volumétrique qui peut s'appliquer soit à un grain, soit à l'ensemble des grains d'un agrégat. — (J. Arrambide & M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques, aciers et métaux usuels, page 54, Éditions du Moniteur des Travaux Publics, 1958)
 - On définit les termes abstraits et composés ; on décrit les objets sensibles ; on énonce les idées simples.
 - On ne peut définir les couleurs.
 - Un sentiment que je ne saurais définir s’empara de moi.
 - (Religion) Fixer un point de dogme.
 - Les conciles ont défini que…
 - Les questions définies par l’église.
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.