Dictionnaire des rimes
Les rimes en : encourir
Que signifie "encourir" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Attirer sur soi, faciliter la survenue, la réalisation, d'un châtiment, d'une peine venant d’une autorité supérieure, d'une pénalité, d'un jugement moral. Le sens de ce verbe contient une connotation de probabilité mais non de certitude : l'objet encouru n'est pas systématiquement réalisé (une peine encourue n'est pas systématiquement appliquée).
- Schomberg, qui le connaissait bien, avait agi précisément comme le maître avait écrit, ne compromettant que quelques troupes légères, et combattant assez pour ne pas encourir de reproche d’inaction, et pas assez pour obtenir un résultat quelconque. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Encourir les peines portées par la loi.
- Encourir le blâme.
- Il avait encouru l’excommunication.
- Sous peine d’encourir…
- Vous encourrez l’indignation de votre famille.
- Encourir la disgrâce, le déshonneur, l’infamie.
- Encourir la haine publique, le mépris public.
- Subir la peine encourue.
- (Par extension) Mériter un châtiment, une peine, un jugement moral.
- Hélas ! si la dame de Montragoux n’avait attenté qu’à l’honneur de son époux, sans doute, elle encourrait le blâme de la postérité […] — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent. — (Communiqué du premier président et du procureur général de la Cour de cassation, président du Conseil supérieur de la magistrature, 1er mars 2017)
- (Par extension) Risquer d'être condamné à une peine, risquer d'être sanctionné.
- Ils seront jugés devant le tribunal correctionnel d'Epinal et encourent cinq ans d'emprisonnement. — (Laurence Munier, Mort par overdose : trois interpellations, Vosges Matin, 13 mai 2016)
- Il encourt une amende — ("Rubrique Dire, Ne pas dire" du site de l'Académie Française)
- (Par extension) Être susceptible de devoir payer une somme.
- En cas de retard de livraison, le fournisseur encourt des frais supplémentaires dont le montant est détaillé en annexe.
- Pour tout Go de données au-delà des 5 Go offerts, l’utilisateur encourt des frais à hauteur de 5€ par tranche de 2 Go supplémentaire.
- (Pronominal) S'esquiver rapidement.
- Là-dessus, Camille Pierrotte s’encourt vite, toute confuse et le feu aux joues, comme si elle venait de mentir. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 271)
- Pris d’une folle peur, je m’encourus vers le chemin, tandis que le jeune M. de V… que son chien entraînait me poursuivait en se moquant de moi. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 30)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "encourir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
engloutir
- Avaler gloutonnement.
- Il tenait levée une pleine fourchette de haricots qu'il allait engloutir. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Pendant les trois semaines précédant le Carême 1667, la maison de la princesse Palatine aura ainsi englouti 200 unités vendues par le marchand de volailles, dont une quinzaine de chapons et autant de chapons gras. — (Jérôme Fehrenbach, La princesse Palatine : L'égérie de la Fronde, Éditions du Cerf, 2016)
- Un gros brochet engloutit une carpe tout entière.
- (Absolument) Il ne mange pas, il engloutit.
- (Sens figuré) Consumer des biens, en parlant de la fortune.
- Il a englouti en peu de temps cette riche succession.
- La faillite de cette banque a englouti les économies de beaucoup de gens.
- (Par extension) Engouffrer, faire disparaître dans un gouffre, dans un abîme, submerger.
- Tout un crépitement de coups de feu et d’éclatements de projectiles commença, et Bert vit autour de lui, l’enveloppant, l’engloutissant, le submergeant, une immense fulguration blanche accompagnée d’un coup de tonnerre semblable à l’explosion d’un monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- Telle est la chair des femmes, un abîme où s’engloutir sans recours, et celle des vierges un brasier qui consume l'âme. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- A chaque tempête, les dunes progressent vers l'intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e édition, page 111)
- Nous n’étions pas nous-mêmes à l’abri des plus grandes frayeurs ; un de ces débris pouvait nous atteindre et engloutir notre frêle nacelle. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 51)
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j'ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- (Sens figuré) Tous ces petits états furent engloutis par cet empire formidable.
-
obtenir
- Se faire accorder par tel ou tel moyen une chose que l’on désire.
- Et il réfléchissait. Ce qui est inintelligible, se dit-il, c’est la disproportion qui existe entre les promesses que Jésus lui fit et les résultats qu’elles obtinrent. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Fernando de Noronha étant le bagne brésilien de l’État de Pernambuco, nous obtenons du directeur du pénitencier que deux cents forçats soient mis à notre disposition. — (Jean Mermoz, Mes Vols, p.90, Flammarion, 1937)
- Les patrons répondent alors par le licenciement de tous les ouvriers, plongeant toute une population dans la misère. […]. Après un conflit très dur qui durera jusqu'au 18 octobre, une partie seulement des ouvriers sera finalement réintégrée après avoir obtenu les augmentations de salaire de 6 à 10%. — (François Auvray, 1936, ils ont osé, ils ont gagné: histoire des grèves en Seine-Inférieure, Institut CGT d'histoire sociale de Seine-Maritime, 2006, p. 85)
- (En particulier) (Justice) Parvenir à avoir, de la justice, ce qu’on demande.
- Des créanciers récalcitrants ont obtenu un jugement contre moi et mon compte est bloqué chez Hachette. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 206)
- (Sciences) Avoir pour résultat de son action.
- […] ; en outre, différents auteurs adaptèrent à des zootropes, soit des figures construites d’après mes notations chronographiques, soit des images obtenues par le célèbre photographe américain, et obtinrent ainsi une représentation saisissante d’animaux en mouvement. — (Étienne-Jules Marey, Le Fusil photographique, dans La Nature - Revue des sciences, page 326, 1882)
- Par ce procédé chimique, on obtient tel produit.
- La lumière qu’on obtient par ce moyen est d’une grande intensité.
-
reproduire
- Produire de nouveau.
- Les potamologues savent que les levées de la Loire ne tiendront pas si des crues comme celles de 1854 et 1864 se reproduisent. Les renforcer coûterait cher et obligerait à déplacer des gens. — (Daniel Zajdenweber, Regard sur l'assurance des catastrophes, Propos recueillis par Margueritte Laforce et Guillaume Maujean, Les Échos (www.lesechos.fr), le 18/04/2006)
- La plupart des arbres coupés jusque sur leurs racines reproduisent un nouveau plant.
- Il commence à se reproduire dans le monde,
- (Vieilli) Commencer à fréquenter de nouveau la société, en parlant d'une personne qui s'en était retirée.
- Présenter de nouveau ; montrer de nouveau ; répéter ; rendre exactement.
- Le lorrain, dont la prononciation reproduit souvent la nôtre dans ses particularités les plus caractéristiques, dit aussi ma, pâ, jemâ pour mais, paix, jamais : si v'piâ z = s'il vous plaît. — (E. de Chambure, Glossaire du Morvan, Paris, H. Champion & Autun, Dejussieu père & fils, 1878, page 1)
- — Un verre ! fait-il, mais en ponctuant d'une chiée de points d’exclamation, tant tellement que si je les reproduisais ici, tu croirais une ligne à haute tension à travers la Beauce. — (Frédéric Dard, San-Antonio, n° 75 : Une Banane dans l'oreille, Paris : Éditions Fleuve Noir, 1977, chap. 1)
- Ce plaideur n’a fait que reproduire ses moyens qui ont déjà été écartés.
- Il a reproduit dans sa traduction le mouvement de l’original.
- Les mêmes événements, les mêmes passions, les mêmes fautes se reproduisent souvent dans le monde.
- Publier l'article d'un journal ou d'une revue dans un autre journal, dans un autre recueil.
- Donner des copies d'un tableau, d'une statue, etc., les vulgariser par un procédé quelconque.
- On a reproduit ce tableau par la gravure, par la photographie.
-
récrire
- Variante de réécrire.
- S’appuyant sur les résultats acquis ces quarante dernières années par cette archéologie de sauvetage, il récrit l’histoire de France. — (É. Crubézy, Le livre du mois, La Recherche, juillet-août 2012)
- On n'a rien inventé, et je ne sais pas si on peut récrire l'histoire, réinventer des scénarii inscrits dans le cœur humain depuis toujours. — (Wendy Delorme, La mère, la sainte et la putain, Au diable vauvert, 2012, page 84)
- Parce qu’il ne traduisait pas, il récrivait. Parfois c’était mieux que l’original. — (Réjean Tremblay, Les droits de Bobby Orr, dans Le journal de Montréal, 3 novembre 2020)
-
requérir
- Demander, exiger.
- Cela requiert votre présence.
- La nécessité requérait que…
- Une pétition d’universitaires sur change.org, reprochant à la Chine de vouloir « exporter sa censure », a recueilli plus de 1 millier de signatures en quelques jours, principalement d’Asie - parfois de Chine, ce qui requiert un vrai courage-, mais aussi des États-Unis et d’Europe. — (Laurent Bigorne, Chine-Occident, la nouvelle guerre du savoir, Le Point n° 2347, 31 août 2017)
- Prier, demander quelqu’un.
- Qui est-ce qui vous a requis?
- C’est lui qui m’en a requis.
- Il en a été requis.
- Il en dépêcha deux à la ville pour requérir les gendarmes. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange-Gardien, 1888)
- Sommer, demander de.
- Un serrurier fut requis, et on monta au premier étage. Après quelques difficultés, le pêne joua dans la serrure ; mais la porte me s'ouvrit pas. — Fermée en dedans, dit l'inspecteur, bien ! — (Adolphe Belot & Jules Dautin, Le Parricide, tome 1, 2e éd., Paris : chez E. Dentu, 1873, p. 3)
- Je vous prie et, au besoin, vous requiers de faire telle chose.
-
revêtir
- Pourvoir de vêtements quelqu’un qui en a besoin.
- Revêtir les pauvres.
- Couvrir d’un vêtement, spécialement en parlant des habits de cérémonie ou des autres marques de dignité.
- Les chevaliers du Saint Esprit étaient revêtus du grand collier de l’ordre.
- Le président du tribunal était revêtu de sa robe de magistrat.
- (Sens figuré) Recevoir des emplois, des titres, des dignités, du pouvoir, de l’autorité, dont ainsi on est investi.
- La charge dont je vous ai revêtu.
- Le titre, le pouvoir, les dignités dont il est revêtu.
- Il se dépouilla de l’autorité avec plus de contentement qu’il n’en avait eu à s’en revêtir, à s’en voir revêtu.
- (Sens figuré) Donner une apparence parfois trompeuse.
- Les plus importants phénomènes de la météorologie revêtent la forme cyclonique. — (Hervé Faye, ib. t. LXXVI, page 510 — cité par Littré)
- En outre, l’organisation de la famille française s’est achevée sous l’influence du droit canon et du droit romain qui revêtaient hier encore un aspect d’éternité et qui nous surprennent aujourd’hui par l’imminence de leur déclin. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l’amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- Revêtir ses pensées d’un style brillant.
- Revêtir le mensonge, l’erreur des apparences de la vérité.
- Mettre sur soi, spécialement en parlant des habits de cérémonie et des autres marques de dignité. — Note : S’emploie alors avec le nom du vêtement comme complément direct.
- Qu’est-ce que l’expression se coucher, comparée à se piausser, revêtir une autre peau ! — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
- […] en songeant à Héléna, il prit courage, quitta les habits qu’il avait fait faire à Cologne et revêtit ceux qui lui étaient destinés à l’avenir. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- […] elles quittaient la livrée conventuelle, revêtaient les robes de gala, les ballons et les coques, les vertugadins et les fraises à la mode dans ce temps-là […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Les femmes, très coquettes, revêtent en général le costume traditionnel ; la petite veste très serrée moulant le torse et les bras, passe dans la ceinture d’une culotte flottante. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- En 2000, je suis allé au Kosovo et j’ai revêtu une de ces cuirasses des démineurs. C'est lourd, ça pèse trente-cinq kilos. — (Pascal Convert, Raymond Aubrac. Résister, reconstruire, transmettre, Éditions du Seuil, 2011)
- (Sens figuré) Prendre, se donner ou s’attribuer telle ou telle apparence ou telle ou telle qualité.
- Elle découvre des gestes de coquetterie qui, comme les gestes de pudeur, revêtent une sorte de beauté austère d’être accomplis dans la solitude. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- La mesure de la teneur en humidité d’un sol et la force de rétention de l’eau par celui-ci revêtent une grande importance pour l’aménagement des bassins versants et l’hydrologie. — (H. Tschinkel, « Mesure de la tension de l’eau dans le sol », Revue internationale des forts et des industries forestières, 1974, archives de la FAO)
- Cette fois, ce fut Damen que les soldats congratulèrent. Il revêtait désormais un prestige nouveau à leurs yeux, en tant que celui dont les réflexes affûtés avaient sauvé la moitié des hommes et la totalité du vin. — (C.S. Pacat, Prince Captif, tome 2 : Le Guerrier, traduit de l'anglais (Australie) par Louise Lafon, éd. Milady/Bragelonne, 2017, chapitre 8)
- (Architecture) Faire un revêtement.
- Revêtir un fossé, un bastion.
- Revêtir une terrasse de gazon.
- Revêtir une muraille de carreaux de faïence.
- Revêtir de marbre, de stuc, les lambris d’un appartement.
- (Plus généralement) Recouvrir, enduire.
- Revêtir l’aire d’une grange d’une touche de sable et de terre battus.
- Revêtir le fond d’un bassin d’un lit de glaise.
- (Pronominal) Se rhabiller.
- Savinet. — C’est vous qui étiez tout à l’heure chez madame Savinet quand je suis arrivé inopinément ! Vous qui, en m’entendant, vous êtes revêtu à la hâte ! Et vous êtes enfui par le salon pendant que j’entrais par le couloir !… Mais pas assez vite pour que je ne puisse m’élancer sur vos traces ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
-
querir
- (Archaïsme) Variante de quérir.
- Le Roy ordonna aussi tost aux Officiers de sa Garde robe d’aller querir un de ses plus beaux habits — (Charles Perrault, Le chat botté, dans Histoires, ou Contes du temps passé, page 92. 1697)
- Va querir une échelle. — (Émile Zola, La Terre, deuxième partie, chapitre IV)
-
bienvenir
- (Vieilli) Accueillir favorablement. — Note : Il est réputé n’être plus usité qu’à l’infinitif, soit dans l’expression se faire bienvenir, parfois écrite se faire bien venir.
- Bertoloni reçoit Fava, le loge en sa maison, le bienvient et honore comme prelat qui luy estoit extremement recommandé par l’evesque de Concordia, prend de luy la lettre de change, la presente à Angelo Dossa, qui l’accepte et promet payer dans le temps. — (Histoire des faulsetez de Francesco Fava, 1608, dans Édouard Fournier, Variétés historiques et littéraires, Tome 2, Libraire P. Jannet, Paris, 1855)
- De la tête : nous convions, nous renvoyons, avouons, désavouons, démentons, bienvenons, honorons, vénérons, dédaignons, demandons, éconduisons, égayons, lamentons, caressons, tançons, soumettons, bravons, enhortons [exhortons], […] — (Michel de Montaigne, Les Essais', Volume 1, Arléa, 2002 (langue modernisée par Claude Pinganaud))
- Encor estoit Zilie si religieuse (je dyrai, superstitieuse) et rigoureuse à observer les coustumes, quelle ne faisoit cas de nier le baiser aux gentils hommes survenant ; civilité qui de long temps a eu lieu et encor tient place, par la plus part des Gaules : que les demoiselles bienviennent les estrangers, et hostes en leurs maisons, avec un honneste et chaste baiser. — (Bandello en France au 16e siècle, dans Bulletin italien, Volumes 13 à 14, Feret & fils, 1913)
- Des visages comme le sien, j'en connais qui, pour vivre, somnolent dans des administrations nauséabondes et qui bienviennent le visiteur fourvoyé dans leur poussière avec le plus rébarbatif et le plus patibulaire des sourires, […]. — (La Relève, vol. 1 & 2, 1934, p. 185)
- D'abord, on a cru que c'étaient des arbres au-dessus de la Haie Sainte, puis on a reconnu de la cavalerie et quand on les a eus sur les côtes, aux coups de sabre dont ils nous bienvenaient, on a tout de suite compris que c'étaient des Prussiens […]. — (Jean Burnat, D comme Dupont: La chanson de geste du pousse-caillou français, Paris : Le Livre contemporain, 1959)
- 58 3 j'interromps la prolifération du résumé pour insister en style télégraphique : attends suggestions pour restitutions orales bavardagesElles bienviennent nombreuses. - a) psalmodier sur plusieurs tons - b) se déplacer de la droite vers la gauche en face de l'auditoire […]. — (Jacques Roubaud, La dissolution, Nous éditions, 2008, p. 296)
-
agrandir
- Rendre plus grand.
- Peu à peu, il agrandit son établissement, lui adjoignit un hôtel borgne où de savantes passes lui assurèrent de larges profits. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Philéas Beauvisage, garçon sage et plein de respect pour sa mère, eut bientôt conclu l’affaire avec son patron ; et comme il tenait de ses parents la bosse que les phrénologistes appellent l’acquisivité, son ardeur de jeunesse se porta sur ce commerce qui lui parut magnifique et qu’il voulut agrandir par la spéculation. — (Honoré de Balzac, Le Député d’Arcis, roman laissé inachevé par Balzac, 1847)
- Il a agrandi son parc de tant d’hectares.
- Cette ouverture est trop petite, il faut l’agrandir.
- Cette ouverture s’est trop agrandie.
- Ce prince a fort agrandi ses états.
- (Sens figuré) Rendre plus grand en puissance, en biens, en dignité, en fortune, en vertu.
- Ce prince a bien agrandi sa nation.
- La faveur avait seule agrandi cette famille.
- Le malheur avait agrandi son âme.
- Un courage qui s’agrandit au milieu des revers.
- Faire paraître plus grand.
- Ce vêtement agrandit la taille.
- Une distribution bien entendue agrandit un jardin.
- Donner un caractère de grandeur à ce qu’on dit, à ce qu’on écrit, à ce qu’on fait.
- Cet écrivain agrandit les sujets qu’il traite.
- Il a su agrandir son héros sans qu’il en coûtât rien à la vérité.
- (Ironique) Exagérer.
- Cet homme est un peu sujet à agrandir le récit.
- Il agrandit volontiers.
- Porter son ambition, ses désirs plus haut, plus loin.
- Agrandir ses prétentions.
- (Pronominal) Particulièrement Augmenter sa terre, son domaine, sa maison.
- Il s’est bien agrandi du côté de la rivière.
- Il était logé trop étroitement, il a trouvé moyen de s’agrandir.
-
buire
- Vase servant à mettre des liqueurs.
- Buire d’argent, d’or.
- On en était au saki, la liqueur de riz apportée bouillante dans de très délicates buires de porcelaines à long col. — (Pierre Loti, La Troisième Jeunesse de Madame Prune, 1905, page 55)
- (Désuet) Pot à anse.
- On ne dit rien non plus, je gage, contre ceux qui mangent au nid les mouchons — les moineaux — qui accrochent sous leur toit et aux murs des buires de terre pour qu'ils viennent y pondre et couver. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
-
endurcir
- Rendre dur.
- Donner une nouvelle trempe à du fer pour l’endurcir davantage.
- Le corail s’endurcit à l’air.
- La plante des pieds s’endurcit à la marche.
- (Par extension) Rendre fort, rendre robuste.
- Le travail endurcit le corps.
- (Sens figuré) Accoutumer à ce qui est dur, fâcheux, pénible.
- Il est bon d’endurcir de bonne heure les jeunes gens au travail, aux intempéries de l’air, aux privations.
- S’endurcir à la peine.
- S’endurcir à la douleur, à la fatigue.
- S’endurcir aux injures, aux affronts.
- (Par extension) Contracter une mauvaise habitude, au point de n’en avoir ni honte, ni remords.
- S’endurcir dans le vice, dans le crime.
- S’endurcir au crime.
- Rendre impitoyable, insensible.
- L’avarice lui avait endurci le cœur.
- S’endurcir aux misères d’autrui.
- Un cœur qui s’est endurci.
-
cotir
- Abîmer (un fruit) par un choc.
- (Sens figuré) Abimé dans sa chair.
- Des femmes noires et coties, leurs jupes sentent le beurre oublié dans le garde-manger, rien à voir avec les mamies sucrées du livre de lectures, surmontées d’un chignon neigeux et qui moumoutent leurs petits-enfants en leur racontant des histoires de fées, des aïeules ça s’appelle. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 325)
- Frapper, froisser.
- Ils avaient l’air calme et placide de deux citoyens d’outre-Manche qui vont se casser une dent ou se cotir les zigomas. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 45)
- S’ils croient que j’vas aller dans leur clos cotir la tête des crapauds pour dix francs par jour. — (Roger Vercel, En dérive, Albin Michel, 1931, page 90)
- Lécheur se réveilla, courbatu, les fesses coties par le carrelage du couloir. — (Jean-Louis Bory, Mon village à l’heure allemande, Flammarion, 1945, page 74)
-
convenir
- Être convenable, approprié ou adéquat.
- Puis, apercevant, sur le sentier du bas-côté, un caillou dont l’aspect lui convint, il le ramassa et le mit dans sa poche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 381 de l’édition de 1921)
- De nombreuses expériences m’avaient convaincu que le régime végétarien était celui qui me convenait le mieux et me donnait la plus grande résistance physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il est bien évident que les plantes vivent uniquement dans les milieux qui leur conviennent, […] : ainsi l’isotherme de 4°5 moyenne du mois de janvier concorde remarquablement avec la répartition de Rubia peregrina en Europe occidentale. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 67)
- Il redoutait probablement de ne plus lui convenir et de rentrer dans le rang, de reprendre le bissac du trimardeur. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 54)
- Et dans la foulée, si le raccourci cubi ne vous convient pas, n'hésitez pas davantage à faire usage d'un cubiteneur en remplacement du cubitainer. Aucune raison pour que le vin s'aigrisse davantage dans l'un que dans l'autre. — (Bernard Moreau-Lastère, Le français avec juste ce qu'il faut d'anglais, éd. Glyphe & Biotem, 2003, page 100)
- Ce style ne convient point au sujet que vous traitez. — Leurs opinions conviennent en tout.
- (Impersonnel) Être conforme aux usages, aux conventions, aux nécessités ou besoins ; être utile ou à propos.
- M. Bernard, notaire, sortait de chez lui, à pointe d’aube […]. Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- C’est ce qu’il convient d’appeler un imbécile. — À cette époque, il aurait convenu à la femme de se taire.
- Il ne me convient pas d’agir ainsi. — On délibéra longtemps sur ce qu’il convenait de faire.
- Vous pouvez alléguer que mon peu de fortune autant que mes goûts m’interdisent de porter des bagatelles qui ne conviennent qu’à des reines ou à des courtisanes. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
- (Impersonnel) Être souhaitable.
- Les jeunes femmes ont un sens aigu de ce qu'il convient de faire et de ne pas faire quand on a cessé d'être jeune. « Je ne comprends pas, disent-elles, que passé quarante ans on se teigne en blond ; qu'on s'exhibe en bikini ; qu'on coquette avec les hommes. Moi, quand j'aurai cet âge-là... » — (Simone de Beauvoir, La Force des choses, Éditions Gallimard, 1963, chap.6)
- Il convient que la raison entreprenne sur le sentiment. — (Anatole France)
- C'est dans ce cercle de personnages politiques réservés et non de personnalités politiciennes et paradeuses qu'il convient de rechercher le profil du remplaçant que Paul Biya prépare pour le Cameroun », précise le politologue. — (Michel Roger Emvana, Paul Biya: les secrets du pouvoir, Karthala Éditions, 2005, page 233)
- (Pronominal) Être approprié l’un à l’autre, se plaire mutuellement.
- Ces deux-là ne se conviennent pas.
- Ce jeune homme et cette jeune fille se conviennent très bien.
- Tomber d’accord.
- Enfin nous convînmes des heures régulières de 10h. 30 et 18 h. pour communiquer désormais journellement et nous nous quittâmes, sur des amabilités réciproques […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Depuis une demi-heure, l’idée qu’il ne se trouvait pas seul entre ces murs le troublait sans qu’il voulût en convenir. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 149)
- Et bien, la mairie de Paris se contenta de m'indiquer les coordonnées d'une société de dépigeonnage et me raccrocha au nez sans autre forme de procès. Cavalière, cette attitude, vous en conviendrez. — (Pierre Latil, Le vieux schnock: nouvelle noire, Ska Éditions (Noire sœur), 2015, chapitre 4)
- Faire un accord, une convention.
- Ils convinrent entre eux de faire telle chose.
- Ils sont convenus de se trouver en tel lieu. (voir note)
- Convenir d’un arbitre, d’un article, du temps, du lieu.
- Convenir du prix de quelque chose.
- Convenir des termes : S’entendre sur le sens de certains mots qui doivent être employés dans une discussion, un raisonnement.
- C’est chose convenue.
- C’est convenu.
- Langage convenu : Langage d’exception, sur les termes duquel on s’est mis d’accord.
-
embellir
- (Transitif) Rendre plus beau.
- Le maquignon de bas étage […] travaille les oreilles, souffle les salières, burine les dents, place une queue postiche, taille les sabots, mastique les seimes, donne un coup de pinceau, refait une jeunesse, farde, corrige, embellit ; […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Et puis, je continuais à embellir ma maison : je remplissais des jardinières et j'exposais des potées de couleurs vives. Les lilas plantés par Sam étaient en fleur à présent et, l'un dans l'autre, la vie était belle. — (Kristan Higgins, Un grand amour peut en cacher un autre, traduit par Karine Xaragai, éditions Harper Collins & Mosaïc, 2014)
- (Sens figuré) Rendre plus agréable.
- Les lèvres douces pénétraient Raoul d’une langueur infinie. Toute la volupté et tout le désir embellissaient cette compassion dangereuse qui amollit la volonté des hommes. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Il y a là une forme subtile de ce à quoi les militantes féministes ont donné le nom de « phallocratie », comme si le mâle avait acquis la créature qu'il exhibe dans une vente aux enchères et désirait qu'on le congratulât pour cette bonne affaire grâce à laquelle son existence va être tout embellie. — (Jean Dutourd, Portraits de femmes, éditions Flammarion, 1991, 2010)
- (Intransitif) ou (Pronominal) (Réfléchi) Devenir plus beau.
- Au milieu de ces études si attachantes, le champ du travail s'ouvrait, s’embellissait tous les jours devant moi. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, L’Archipel de Chausey, souvenirs d’un Naturaliste, Revue des Deux Mondes, tome 30, 1842)
- (Par antiphrase) — En Chaouïa, dès 1904, Settat, puis Dar Ber-Rechid avaient été mis à sac par les tribus, et, depuis lors, l'insécurité n'avait fait que croître et embellir. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 157)
-
rugir
- (Zoologie) Pousser son cri, en parlant du lion, du tigre, de la panthère et de plusieurs autres animaux féroces.
- En même temps, le ministre des jeux s'avança pour demander s'il fallait lâcher contre le bestiaire un lion ou un taureau furieux, qu'on entendait rugir dans leurs cages. — (Alexandre Guiraud, Flavien ou de Rome au désert, Paris : chez Levavasseur, 1835, vol. 3, page 185)
- Rugir comme un lion, se dit d’un homme qui pousse des cris de fureur, de colère.
- (Par analogie) Hurler, crier.
- Rugir de colère.
- (Sens figuré) Émettre un son ressemblant à un rugissement.
- Seul témoin de cette époque révolue où la forge de Vendresse sortait 3 tonnes de fonte par jour, rugissant jour et nuit, où la sidérurgie ardennaise battait son plein, son haut-fourneau est d'ailleurs un lieu incontournable. — (Le Petit Futé Champagne-Ardenne 2018)
- (Transitif)
- Il y avait beaucoup de femmes parmi les gens qui frappaient. Elles rugissaient une sorte de grondement sourd qui venait de la gorge et avait beaucoup de rapport avec la volupté. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 143)
-
radoucir
- Rendre plus doux.
- La pluie a radouci le temps.
- Le temps s’est bien radouci depuis peu.
- (Métallurgie) Rendre un métal moins cassant.
- (Sens figuré) Apaiser, rendre moins aigre, moins rude.
- Radoucir quelqu’un.
- On est parvenu à radoucir son humeur.
- Son ton s’est bien radouci.
- Il n’est plus si en colère, il commence à se radoucir.
-
garnir
- (Militaire) Armer, munir un dispositif de défense d'éléments ou de troupes nécessaires à sa défense, à sa protection.
- Le gouverneur de la forteresse avait fait ses préparatifs de défense. Des monceaux de pavés garnissaient le haut des tours, entourant les canons, pour lesquels on avait élargit les meurtrières. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Ce n’est pas tout : le sommet des tours était garni de hourds en charpente que l’on posait également en temps de guerre. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Garnir un port de vaisseaux.
- Fournir, pourvoir des choses nécessaires.
- Garnir une maison de meubles.
- Garnir une bibliothèque de livres, un buffet de vaisselle.
- (Absolument) Garnir un étui, un nécessaire.
- Avoir la bourse bien garnie, le gousset bien garni.
- Garnir un lit, y mettre des matelas, des draps, des couvertures.
- (En particulier) Meubler.
- Chambre garnie, maison garnie, chambre, maison que l’on loue fournie de toutes les choses nécessaires.
- Chambre garnie, appartement garni à louer.
- Loger en garni, c’est-à-dire en chambre garnie.
- Habiter en garni, un garni.
- Orner ; accessoiriser.
- Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, page 197, 1803)
- Les cordons ovigères ressemblent à de flexibles tubes de cristal, que garniraient de petites perles noires. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Pour ne pas se griser, malgré les nombreuses libations inhérentes à des fêtes de ce genre, on garnissait de lierre, bouteilles, lampes et meubles ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Rembourrer.
- Renaud leva ses bras maigres que les gants de six onces garnissaient comme deux paquets de pansement et sourit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Faire garnir une porte de bourrelets, pour empêcher le vent de pénétrer.
- Garnir des fauteuils, un canapé, etc. Les rembourrer de crin, de laine, etc.
- Compléter.
- Pour remettre la machine en mouvement, on dirige d'abord l'arbre moteur dans le sens du vent, puis on écarte les voiles afin de garnir de nouveau les ailes. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
- Les meubles qui garnissent un appartement.
- Les statues qui garnissent une terrasse.
- Les cheveux qui garnissent le derrière de la tête.
- (Cuisine) Enrichir ; rendre plus copieux.
- Faites une pâte à koulibiac, puis garnissez l'intérieur de tranches de saumon épluché et débarrassé des arêtes. — (Tante Marie, La véritable Cuisine de Famille, Paris : A. Taride, s.d., 30e éd., p.339)
- Choucroute garnie, choucroute à laquelle sont ajoutées des saucisses ou des tranches de jambon, etc.
- Assiette garnie, assiette de charcuteries diverses.
- Remplir ou occuper un certain espace.
- De hautes et superbes futaies garnissent encore une grande partie de nos vallées et de nos montagnes. Elles recouvrent un sol riche et fertile, et tout à fait propre à la culture. — (Thomas Couët, Le bois, voilà l’ennemi !, Revue Franco-Américaine, 1909)
- Une foule de curieux garnissaient les deux côtés de la route.
- La salle se garnit, commence à se garnir de monde, elle s’est garnie en un instant.
- Doubler ou renforcer avec quelque chose, pour faire durer plus longtemps, en parlant de choses.
- Garnir des bas.
- Garnir un chapeau en dedans d’une coiffe et d’un cuir.
-
établir
- Asseoir et fixer une chose en un endroit, l’y rendre stable.
- On communique d’un gaillard à l’autre par les passe-avans, et les dunettes sont établies à l’extrémité du gaillard d’arrière. — (Jean-Baptiste-Philibert Willaumez, Dictionnaire de marine, 3e édition, 1831, page 302)
- Au XIIIe siècle, on éventra les murs latéraux du chœur, comme à Laffaux (Aisne), pour établir un transept voûté d'ogives. — (Eugène Lefèvre-Pontalis, L'architecture religieuse dans l'ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle, Plon & Nourrit, 1897, volume 2, page 79)
- (Pronominal) — Les expéditeurs sont à leur poste ; les courtiers des grandes maisons étrangères sont sur pied. Sans beaucoup de bruit, des cours s’établissent, des transactions s’effectuent, des chargements s’accomplissent. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Quels parterres auront pu ainsi être établis artificiellement dans les bois d'agrément avec les pervenches, les primevères, les scilles, les cyclamens, les sceaux de Salomon, les galanthes, les nivéoles, le saxifrage ombreux, etc... : […]. — (G. Plaisance, Demain la forêt, Paris : SEDES, 1964, chapitre 2)
- Établir sa demeure, son domicile, sa résidence en un lieu.
- Établir des communications, des moyens de communication, de correspondance entre deux villes.
- Une correspondance régulière s’établit entre eux.
- Des relations se sont vite établies entre ces écoliers.
- Être bien établi à la cour, dans une maison : Y avoir beaucoup de crédit.
- Bien établir sa fortune, son crédit : Leur donner des bases solides.
- Établir sa réputation : La fonder, lui donner de la consistance.
- Sa réputation est trop bien établie pour que…
- (Simplement) Installer.
- […], on avait établi, dans toutes les rues en pente avoisinant l’école, de superbes glissades. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le 24, le vent tourna au Sud nous permettant d’établir la voilure, et, le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Au sortir de cette ville, on entre dans un pays plat et peu fertile; un relais est établi à la Commodité, un autre à Nogent-sur-Vernisson, petite ville bâtie sur le bord du canal ; […]. — (Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France ; département de la Nièvre ; itinéraire de Paris à Chambéry, 1838, page 2)
- C'est vers le milieu du XIe siècle que parait avoir été établie la première exploitation de la houille dans les environs de Newcastle en Angleterre, du moins en ce qui concerne l'Europe, car, d'après les récits des missionnaires, les Chinois se seraient servis de ce combustible bien avant notre ère. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 87)
- Le nouveau campement est établi à une douzaine de kilomètres de l'ancien, dans une plaine ondulée et verdoyante. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 119)
- (En particulier) (Sens figuré) Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable.
- Je ne puis voir un pauvre sans lui donner ma bourse. J’ai doté des orphelines, établi des jeunes gens méritants, nourri des vieillards, fondé des hospices. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Ce père a bien établi tous ses enfants.
- Établir quelqu’un dans un emploi, dans l’exercice d’un emploi.
- Établir une fille : (Vieilli) La marier.
- Il ajouta qu’on désirait l’établir. Du reste il n’était pas pressé, et attendait une femme à son goût. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1877)
- Instituer. — Note : Il s’applique alors tant aux personnes qu’aux choses.
- Il offre des sacrifices, aux autres dieux selon le rite albain, à Hercule selon le rite grec, suivant en cela la règle établie par Évandre. — (Tite-Live, Histoire romaine, éditions "Les belles Lettres", 1940, texte établi par J. Bayet et traduit par G. Baillet, tome 1, livre 1, § VII, page 13)
- Art. 23. — Il est établi sur l’acide stéarique, et autres matières à l'état de bougies ou de cierges, un droit de consommation intérieure, fixé en principal à 25 fr. les 100 kilogrammes. — (Séance du 30 décembre 1873, Annales de l'Assemblée nationale: Compte-rendu in extenso des séances, tome 28, Paris : Journal Officiel, 1874, page 666)
- Dès le 16 juin 1947, la France, qui avait déjà établi un cordon douanier autour de la Sarre, procéda à une première réforme monétaire, l'échange du mark allemand contre un mark sarrois, première étape avant l'introduction du franc. — (André Kaspi et Jean-Baptiste Duroselle, Histoire des relations internationales, tome 2 : De 1945 à nos jours, Éditions Armand Colin, 2009, 16e édition, 2017)
- (Sens figuré) Faire adopter, en parlant des lois, des opinions, des doctrines et autres choses semblables et, auxquelles on commence à donner cours.
- Établir de nouvelles opinions, de nouvelles maximes.
- De nouveaux usages, de nouvelles doctrines s’établirent.
- Ces locutions auront bien de la peine à s’établir dans l’usage, à s’établir.
- C’est une coutume, une opinion établie, un principe établi.
- On a établi que… il est établi que… : C’est une coutume reçue que…
- (Sens figuré) Prouver ; démontrer.
- Enfin , si cet acte authentique ne fait pas foi du paiement tempestif des frais, j'offre subsidiairement d'en établir la preuve par témoins. — (Philippe Antoine Merlin, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, Bruxelles, H. Tarlier, 1827, volume 21, page 259)
- Une étude plus large et plus scientifique des dialectes locaux établira que, par son origine et par ses caractères essentiels, le slovaque appartient au groupe yougoslave. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, page 97)
- D’autre part, les renseignements recueillis sur la ménagère établissaient qu’elle radotait assez souvent et n’était pas capable, pour peu qu’on insistât, d’affirmer deux fois les mêmes choses. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Fresnel meurt phtisique à trente-neuf ans en 1827, paraissant avoir établi sur des bases inébranlables la théorie ondulatoire de la lumière. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- (En particulier) Dresser avec pièces à l’appui, en parlant d’un compte financier.
- De par sa position, le chef de projet peut être amené à établir lui-même le chiffrage d'une prestation. En général, cette action fait suite à la remise d'une consultation sous la forme d'un cahier des charges. — (Olivier Englender, Fouad Bouchaouir & Yannick Dentinger, Gestion de projet : 50 outils pour agir, Vuibert, 2014, outil 6)
- (En particulier) Poser, en parlant des principes.
- (En particulier) (Droit) Exposer avec ses preuves, en parlant d’un fait.
- Mais le chantage est un délit, Monsieur le juge. Il faut l’établir. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 240)
- (Pronominal) (En particulier) Fixer sa demeure, sa résidence en quelque lieu.
- Par ailleurs, on sait que les juifs français qui s’établirent en Italie, à la suite des proscriptions du XIVe siècle, continuèrent d’écrire en français. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- C’est à partir de la Méditerranée que les Grecs entreprirent de coloniser la côte ouest de l’Asie Mineure, mille ans avant l’ère chrétienne, ou s’établir sur la côte de Cyrénaïque et le delta du Nil, en Sicile et en Italie du Sud (Grande-Grèce). — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 162)
- (Pronominal) (En particulier) Se marier ou prendre un état.
- — Rose, dit-il, est-ce que tu n’as jamais songé à t’établir ? — (Guy de Maupassant, Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 104)
- Elle ne resterait pas éternellement en condition. Avec l’argent qu’elle possédait déjà, celui qu’elle ne pouvait manquer d’économiser encore, il lui serait aisé de s’établir. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 275)
- Tu es brave, hardi compagnon, adroit. Tu ne songes pas encore à t’établir, je veux dire à te marier, à te fixer dans une tenure ? — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 45)
- Lolo était une belle grimelle. Elle aurait pu facilement trouver un homme pour l’épouser en dépit de sa cécité. Elle n'a jamais voulu se marier ni s’établir avec un homme. — (Félix Morisseau-Leroy, Ravinodyab (La Ravine aux diables), Éditions L'Harmattan, 1982, page 221)
- (Pronominal) (Sens figuré) Gagner la faveur, la confiance.
- Se bien établir dans une ville, dans un milieu.
-
instruire
- Enseigner quelque chose à quelqu’un, lui apprendre quelque chose, lui donner des leçons, des préceptes pour les mœurs, pour quelque science, etc.
- Enguerrand Lorien, l'ami intime de mon défunt mari, Perrot Travigny, et l'ancien écuyer des comtes de Vimoutiers, nos voisins, vous instruisirent aux armes, au maniement de la lance et de l'épée, à l'équitation, enfin à toutes les choses de la chevalerie, […]. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
- Qui instruit les autres, s’instruit soi-même. Mes chiens m’ont donné autant de leçons qu’ils en ont reçu de moi. J’ai développé leur intelligence, ils m’ont formé le caractère. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Je m’instruis de mon mieux aux dissertations philologiques de Jacques Boulenger, d’André Thérive et des savants alcooliques du Grammaire Club. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Ces enfants sont bien instruits, mal instruits.
- C’est un homme instruit, fort instruit.
- Aimer, chercher à s’instruire.
- Avoir le désir de s’instruire.
- S’instruire dans un art, dans une science.
- (Vieilli) (avec « à ») Achille ne m'a point instruit à ces détours. — (Jean-François de La Harpe, Philoctète, acte Ier, scène 1ère, dans le Théâtre des auteurs du second ordre, Tragédies, tome VII ; Imprimerie de Mame Frères, Paris, 1808, page 73)
- On s’instruit mieux par la pratique que par la théorie.
- Peut se dire aussi des choses.
- Il fut instruit par le malheur, par l’expérience.
- Un tel exemple instruit mieux que tous les préceptes.
- Nous sommes instruits par la nature à…
- Informer, avertir, donner connaissance de quelque fait.
- Une bourgeoise, […] attirée par le désir d’être utile à celles qui gémissaient si haut, fut elle-même s’informer de la cause de leurs clameurs ; on l’en instruisit. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Il daigna m’instruire qu’il était deux heures de l’après-midi. — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
- C’est un homme bien instruit des usages du monde.
- Instruisez-le de tout ce que vous voulez qu’il fasse.
- Nous nous instruisons régulièrement l’un l’autre de ce qui se passe aux lieux où nous sommes.
- Présenter aux acteurs concernés des informations ou des directives relatives à une opération avant le début de celle-ci. Note : Selon le contexte, il est possible de recourir également à des expressions telles que « donner des consignes », « donner des instructions », « mettre au courant ».
- (Justice) Mettre une cause ou une affaire, civile ou criminelle, en état d’être jugée.
- Ces sortes d'affaires s'instruisent sans huissiers ni défenseurs. Le ministère de ceux-ci est déclaré n'être pas obligatoire, et le surcroît de frais qu'il eût occasionné être irrépétible. — (Revue pratique de droit français: jurisprudence, doctrine, législation, dirigée par A. Marescq & E. Dujardin, tome 28, 1880, page 208)
- L’affaire est suffisamment instruite.
- Le magistrat chargé d’instruire les causes criminelles.
- instruire le procès de quelqu’un, Lui faire son procès, en matière criminelle.
- (Absolument) instruire contre quelqu’un.
- Procéder à l’instruction d’un dossier, d’une démarche.
- En effet, à partir du 1er janvier 2022, toutes les communes de plus de 3 500 habitants devront recevoir et instruire par voie dématérialisée les demandes de permis de construire, déclarations préalables et certificats d’urbanisme. — (Dorothée Laperche, « L’assistance aux demandes d’autorisation d’urbanisme est opérationnelle », article publié le 9 décembre 2020 sur www.actu-environnement.fr ; consulté le 10 décembre 2020)
-
bondir
- Sauter, en parlant de certains animaux, et même des personnes.
- Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il les aurait gardées les bouteilles. Assurément personne ne se serait aventuré à pénétrer dans sa réserve sans qu'il ne bondisse aussitôt sur le gredin une zerouata à la main. — (Ahmed Ismaïli, Le rêveur, le vendeur et les voleurs, dans Côté Maroc, Rabat : Éditions Marsam, 2007, tome 4, page 128)
- Faire un ou plusieurs bonds.
- Mon guide me fit voir […] l’endroit où le pied avait manqué à ce malheureux, l’espace effrayant qu’il avait parcouru, bondissant de rocher en rocher comme une avalanche vivante ; puis enfin au fond du précipice, la place où il s’était arrêté, masse de chair informe et hideuse à laquelle il ne restait aucune apparence humaine. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
- Le seul bateau en vue était un vieux brigantin battant pavillon anglais, qui bondissait à la crête des grandes vagues et plongeait dans leur creux. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 179 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) S’émouvoir vivement.
- Il bondissait de fureur, de rage.
- Ces mots font bondir les opposants à Netflix en France, qui, de leur côté, qualifient Alberto Barbera de traître. — (Michel Guerrin, Venise qui rit, Cannes qui pleure, Le Monde. Mis en ligne le 14 septembre 2018)
- (Sens figuré) Se hâter.
- Avant-guerre, du temps de sa généreuse et brillante jeunesse de bohème malchanceux, il bondissait avec légèreté vers la thune quotidienne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 10)
- Aussitôt, une vingtaine de cavaliers du maghzen, moukkala en travers de la selle, bondirent au galop dans cette direction. — (Roger Frison-Roche, Djebel Amour, Éditions Flammarion, 1978, rééd. Arthaud, 2011, chapitre 6)
-
esquire
- Titre donné à un avocat (attorney at law) aux États-Unis, et généralement ajouté à son nom de famille.
- Titre de courtoisie anglais donné aux descendants par primogéniture de chevaliers (knight).
- « Vous êtes Phileas Fogg, esquire ? demanda-t-il. Oui, monsieur, répondit le gentleman. » — (Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, p. 29)
-
divertir
- Détourner de ce qui préoccupe, fatigue, ennuie en amusant, en récréant.
- Dès que tout fut en ordre, les industrieux animaux [les castors] prirent un moment de récréation, se poursuivant dans l’étang, plongeant au fond de l’eau ou jouant à la surface, en frappant à grand bruit l’eau de leurs queues. […]. Tandis que les premiers se divertissaient ainsi, deux autres membres de la communauté parurent. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Détourner d’une occupation, d’un dessein.
- Divertir quelqu’un de ses travaux. - Il avait formé un projet peu raisonnable, je l’en ai diverti.
- Les larmes d’Yves jaillirent enfin, et Jean-Louis en éprouva du soulagement. Lui, demeurait calme, – diverti de sa douleur. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 185)
- Faire diversion.
- (Vieilli) Soustraire, dérober, s’approprier illégitimement.
- Il avait diverti plusieurs des effets de la succession. - Divertir des papiers importants. - On l’accuse d’avoir diverti les fonds qui lui étaient confiés.
-
retenir
- Garder par-devers soi ce qui est à un autre.
- Retenir le bien d’autrui.
- Pourquoi retient-il mes papiers ?
- retenir les gages d’un domestique, le salaire d’un ouvrier.
- Garder toujours, conserver ce que l’on a, ne point s’en défaire, ne point s’en dessaisir.
- Auguste retint l’empire.
- Ce prince retint toute son autorité jusqu’à la fin de sa vie.
- En termes de Jurisprudence, "donner et retenir ne vaut" signifie qu'une donation n’est point valable, si on ne se dessaisit pas en effet de ce que l’on donne.
- Se dit, dans ce sens, en parlant des habitudes, des qualités bonnes ou mauvaises que l’on n’a point perdues.
- Retenir l’accent de son pays.
- retenir ses vieilles habitudes.
- Les bêtes féroces que l’on a apprivoisées retiennent toujours quelque chose de leur naturel.
- Ce vase retient quelque chose de l’odeur du vin que l’on y avait mis.
- Cet homme est bien corrigé, il n’a rien retenu de ses défauts. Il est vieux.
- Se souvenir, garder en mémoire.
- Puis il ajouta qu’il allait partir pour Paris afin de retrouver le musicien auquel il t’avait loué, et qui lui avait donné son adresse à Paris rue de Lourcine chez un autre musicien appelé Garofoli. J’ai bien retenu tous les noms, retiens-les toi-même. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Les ivrognes, maintenant accoudés au comptoir, braillaient une chanson dont ils n’avaient retenu que quelques paroles. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Réserver.
- Il a vendu tout son vin, hormis tant de pièces, qu’il a retenues pour sa table.
- Il a affermé sa terre, mais il s’est retenu les bois et les vignes.
- Il a donné son bien, mais il s’en est retenu, il en a retenu l’usufruit. Il est vieux.
- Les juges ont retenu cette cause : ils s’en sont réservé la connaissance en décidant qu’elle leur appartenait.
- Retenir une cause signifie aussi La conserver au rôle pour qu’elle soit jugée à son rang et sans délai.
- Le président a refusé la remise qu’on lui demandait et a retenu la cause.
- (Mathématiques) Réserver un chiffre pour le joindre aux chiffres de la colonne suivante.
- Huit et neuf font dix-sept : je pose 7 et je retiens 1.
- Prélever, déduire d’une somme.
- Le greffier, les huissiers, les procureurs, vinrent chez lui en grand appareil lui rapporter ses quatre cents onces ; ils en retinrent seulement trois cent quatre-vingt-dix huit pour les frais de justice, et leurs valets demandèrent des honoraires. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, III. Le chien et le cheval, 1748)
- Quand il voulut compter avec lui, Aristide chercha tant de chicanes, qu’il dut le laisser partir sans lui retenir un sou pour ses frais de nourriture et de logement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- En me payant, il a retenu la somme qu’il m’avait prêtée.
- Il a retenu tant pour les frais, pour les réparations, pour ses déboursés, pour ses peines.
- retenir tant sur le paiement d’un coupon.
- S’assurer par précaution une personne, une chose.
- Retenir quelqu’un pour une partie de plaisir.
- Je vous retiens à dîner pour dimanche prochain.
- retenir un domestique.
- retenir une chaise au sermon, une loge à l’Opéra, une place dans un train.
- Cette place est retenue.
- retenir un logement.
- retenir une chambre dans un hôtel, une fenêtre sur une rue pour voir une cérémonie publique.
- retenir une date.
- Arrêter, maintenir, faire demeurer.
- Après la consultation, le docteur C***, médecin de la préfecture, me fit l’honneur de me retenir à déjeuner chez lui, avec deux de mes confrères. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 132)
- Son ventre retombait en plis grassouillets sur une taillole de flanelle grège retenant le pantalon. — (Jean Siccardi, La Chênaie de Seignerolle, Presses de la Cité, 2010, chapitre 17)
- On l’a retenu plus longtemps qu’il ne pensait.
- Je ne vous retiens pas.
- Retenez-le à dîner.
- retenir prisonnier.
- Ce rhume l’a retenu quinze jours à la chambre.
- Saisir, tenir, pour empêcher un accident, une chute, ou pour s’opposer à une mauvaise action.
- En un tour de main, j'insérai une K7 vierge dans la caméra, attrapai mon voile noir et dévalai l'escalier, me retenant à la rampe tant mes jambes mollissaient. — (Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution: Asia Bibi condamnée à la pendaison pour blasphème, Éditions du Rocher, 2015)
- Il serait tombé dans le précipice, si je ne l’eusse retenu.
- Il allait le tuer, si je ne l’eusse retenu, si je ne lui eusse retenu le bras.
- Arrêter, contenir, ne pas laisser aller.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n’est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- J’essayais, en contractant le gosier, d’absorber le moins possible d’eau et de résister à l’asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l’air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- On retient l’eau avec des écluses.
- Il y a de certaines terres qui retiennent l’eau.
- retenir son haleine, ses larmes, ses cris.
- retenir une poutre, L’attacher avec un lien de fer pour l’empêcher de tomber.
- (Absolument) Pour des chevaux de trait qui empêchent la voiture d’aller trop vite à une descente.
- Il faut enrayer, car ces chevaux-là ne retiennent pas.
- Ce cheval a les reins bons, il retient fort bien.
- Réprimer ; modérer ; empêcher de s’emporter.
- Pàtsa s'avance en traînant les pieds, prend la craie et commence, laborieusement, à tracer : « Il n'ai pas a l'école passe qu'il a la pécole. » Éclat de rire général dans la classe. Le maître a du mal à retenir un sourire. — (Robert Dagany, La Muette d'Arenc: Marseille 1950, Le Fioupélan éditions, 2011, chapitre 45)
- Cette considération me retint.
- Je ne sais ce qui me retient que je ne… Il allait le frapper, mais il s’est retenu.
- Il n’est pas si emporté qu’il ne sache bien se retenir quand il le faut.
- Je me suis retenu de lui répondre.
- Mettre, imprimer, garder quelque chose dans sa mémoire.
- Retenir par cœur.
- Il n’a entendu ces vers qu’une fois et il les a retenus.
- Il retient tout ce qu’il entend.
- Je n’ai pas retenu son nom.
- Je retiendrai cela toute ma vie.
- Cette leçon se retient aisément.
- (Absolument) En parlant de la génération des animaux et signifie concevoir.
- On a mené cette vache au taureau, mais elle n’a pas retenu.
- Les signes de la chaleur de la vache ne sont point équivoques, elle mugit alors très fréquemment et plus violemment que dans les autres temps, elle saute sur les vaches, sur les bœufs et même sur les taureaux, la vulve est gonflée et proéminente au dehors ; il faut profiter du temps de cette forte chaleur pour lui donner le taureau, si on laissait diminuer cette ardeur, la vache ne retiendrait pas aussi sûrement. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 580)
- (Pronominal) S’arrêter avec effort.
- Se retenir au milieu de sa course.
- (Pronominal) (Absolument) Ne pas satisfaire un besoin naturel
- (Pronominal) (Équitation) Pour un cheval, qui ne veut pas se porter librement en avant.
- Jamais on n’a vu un cheval se retenir comme celui-là.
- Tous les jeunes chevaux se retiennent.
-
nuire
- Causer du tort ; porter dommage à quelque chose ou à quelqu’un.
- […] ; elle lui pardonna une légèreté d'esprit, dont, après tout, elle n'avait jamais souffert : quand les défauts des autres ne nous nuisent pas, il est rare qu'ils nous choquent beaucoup. — (Marie-Jeanne Riccoboni , Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- L’échalassement , s'il est mal soigné , nuit à tous les ceps , mais sur-tout aux jeunes ; ils sont trop foibles pour se soutenir par eux-mêmes, []. — (Jean Antoine Roulet, Recueil des mémoires sur la culture de la vigne, 1808, page 121)
- La nourriture incrassante qu’elles recevaient de la main de leur maître, en les faisant passer peu à peu à l’état de poulardes, nuisait à la régularité de leur pondaison. — (Alexandre Dumas, Histoire de mes Bêtes, Michel Lévy frères, 1867, page 253)
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 101)
- Comme les pluies nuisent beaucoup à la dessiccation en plein air, on vient d'inaugurer un séchoir artificiel : […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 32)
- La profusion de détails gracieux ne nuit en rien à l’ensemble qui conserve toute sa majesté. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, 1923)
- L’embastillement sanitaire et épidémiologique peut pour autant nuire davantage que l’emmurement volontaire de l’abstraction créative ? Peut-il conduire à un esseulement frisant la déréliction ? — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, pages 7-8)
-
blêmir
- Devenir blême.
- À ces mots, le pauvre torçonnier blêmit ; le roi et lui s’entre-regardèrent pendant un moment. — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
- Vrai Dieu, dit mon père, voilà un beau brin de fille, et jolie comme un jour, encore que la fièvre l’ait blêmie. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 14)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.