Dictionnaire des rimes
Les rimes en : embarquer
Que signifie "embarquer" ?
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- Mettre dans une barque, dans un navire, dans un vaisseau, en parlant des hommes, des armes, des vivres, des marchandises, etc.
- Jean Donnard et Pierre Kerhuon embarquaient les filets dans la chaloupe, amarrée au quai, près de la cale qu’ensanglantaient des débris de poissons fraîchement éventrés. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
- […], nous embarquâmes des explosifs, des munitions, des vêtements chauds et une année de vivres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Ce dernier était un navire américain dans lequel avait embarqué un pasteur résidant à Canton, avec des naufragés japonais : il fit voile vers le Japon, afin d'essayer d'établir des contacts avec les autorités shogunales. — (Paul Akamatsu, Meiji-1868 : révolution et contre-révolution au Japon, Éditions Calmann-Lévy, 1968, chapitre 5)
- Les momai fournissent un effort énorme pour charrier ces lourdes charges jusqu’au dégrad du village, où on les embarque sur des canots. — (Jean Hurault, Les Indiens Wayana de la Guyane française : structure sociale et coutume familiale, ORSTOM, 1985, page 97)
- (Canada) (Québec) Faire monter dans un véhicule ou sur quelque chose.
- Il avait enfin trouvé un semblant de sommeil lorsqu'il fut réveillé et embarqué de force par un groupe d'hommes qui le cagoulèrent et lui lièrent les mains. Lorsqu'il lui retirèrent sa cagoule, après un voyage dans un véhicule, il reconnut le conseiller, […]. — (Christophe Tabard, La Polka des mandibules: Recueil de nouvelles, Iggybook, 2015, chapitre 5)
- Les enfants embarquent encore sur la table.
- Quand je lui ai dit pourquoi, ils ont embarqué dans le char, et sont allés sur place en famille. — (Cédric Bélanger, Domino a confondu les sceptiques, Le Journal de Montréal, 1er novembre 2020)
- «[…]. Il ne faut jamais montrer son corps nu sur les réseaux sociaux et il ne faut jamais embarquer dans l’auto de quelqu’un qu’on ne connait pas.» — (Olivier Faucher, Un prédateur multiplierait les victimes sur Snapchat, Le Journal de Montréal, 1er mai 2021)
- Arrêter quelqu'un.
- Embarquez-le. Et Madame, renseignez-vous mieux sur vos employés. — (Sous-titres Breaking Bad)
- (Intransitif) Laisser entrer de l’eau, en parlant d’un bateau, ou de l’eau qui entre dans le bateau.
- Nous n'avions pas précisément ce qu'on appelle en langage vulgaire une tempête ; mais les lames étaient bien hautes pour notre petit canot, où elles embarquaient au point que Miguel et moi, pouvions à peine suffire à l'étancher — (François Auguste Biard (1799-1882), Deux années au Brésil, 1862)
- Cette nuit, Dutertre a oublié de fermer son hublot, et évidemment, il a embarqué ce qu’on appelle une « baleine », un énorme paquet de mer qui l’a trempé jusque dans son lit. — (Dominique Jégaden, Carnet de mer : Mission Jeanne d'Arc / Forbin 1975-1976, 2020, page 56)
- (Pronominal) Entrer dans un vaisseau ou dans quelque autre bâtiment pour faire route.
- C’était lui, c’était Kernok qui frappait à la porte. Voilà un digne et brave compagnon, jugez-en. Il naquit à Plougasnou ; à quinze ans il se sauva de chez son père, s’embarqua sur un négrier, et là commença son éducation maritime. — (Eugène Sue, Plik et Plok, chap. 2 : Kernok le pirate, 1831, Paris : chez Paulin, 1845, page 175)
- C’était un tohu-bohu ethnique. Dans le port flottaient les pavillons de toutes les nations, et plus de deux millions d’êtres humains s’y embarquaient annuellement. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’édition de 1921)
- Les passagers des trains de banlieue de Candiac, de Vaudreuil-Dorion et de Saint-Jérôme n’embarqueront pas dans un wagon construit en Chine de sitôt. — (Julien Mcevoy, Autre retard de livraison des trains chinois d’exo, Le Journal de Montréal, 28 novembre 2020)
- — Dame ! il fallait bien du courage pour s’embarquer. C’est que les bombes pleuvaient du ciel et que des bateaux étaient coulés dans les ports mêmes. Moi, je suis célibataire... — (Images, L'hebdomadaire de l'actualité, no 612, Maison d'édition Dar-el-Hilal (Le Caire), page 12, 2 juin 1941)
- (Pronominal) (Sens figuré) S’engager à quelque chose, ou dans une affaire.
- Je ne le puis, […]; et, pour être franc avec vous, mon frère, je ne m’embarquerais pas volontiers dans cette affaire, alors même que j’aurais l’espoir de réussir. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- En fait, dès 1865, il est évident que le penseur en chef du futur mouvement communiste international est embarqué dans une psychose économétrique de type thorézien. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 205)
- Cependant, après les dévastations mongoles, l’islam s’embarqua dans une nouvelle phase d’expansion qui dura quatre cents ans (1300 – 1700), ère de conquête et d’empire, de la Hongrie à l’Indonésie. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "embarquer".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
entraîner
- Traîner avec soi, après soi.
- Les torrents entraînent ce qui s’oppose à leur passage.
- Le dégel est venu tout à coup, et la débâcle a entraîné les bateaux.
- (En particulier) Emmener, conduire avec une sorte de violence.
- Les sablières actuelles sont à vapeur, une tuyauterie munie d'un éjecteur entraîne le sable avec un jet de vapeur et le projette devant les roues., — (Serge Breval, La locomotive à vapeur, sa description, son fonctionnement , 1932, chap. B)
- C'est bon ! c'est bon ! se décida soudain à balbutier le second pochard en entraînant son compagnon. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Je le pris par le bras et l’entraînai hors de la chambre.
- (Sens figuré) Porter quelqu’un à quelque chose avec force, et comme malgré lui.
- J'ai beau savoir qu'au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu'il m’entraîne, je le suivrai. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Le premier correspond à l’intrigue, dans laquelle on se laisse entraîner d'autant plus facilement que la feuilletonisation du récit est parfaitement maîtrisée grâce à un découpage et un rythme qui ménagent suspense, dévoilements et rebondissements. — (Bernard Leconte et Érika Thomas, Écrans et politique, L'Harmattan, 2004, page 106)
- Il a été si éloquent qu’il a entraîné tout le monde.
- (Sens figuré) Avoir pour effet, pour résultat, pour conséquence nécessaire, inévitable. — Note : Cela se dit surtout en parlant des choses fâcheuses.
- Le succès des hommes de Cro-Magnon a entraîné directement ou indirectement la disparition des Néanderthaliens. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- Ses dents en or et sa claudication laissaient entendre, avant qu'il ne se fût livré à la moindre confidence, que son ancien métier entraînait certains risques. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’effondrement de la civilisation scientifique était inconcevable pour ceux qui vécurent à cette époque, qui furent entraînés par la débâcle. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 393 de l’édition de 1921)
- Le phosphure de zinc employé comme rodenticide puissant produit en général des lésions nécrotiques ou rénales et entraîne la mort par défaillance cardiaque. — (Rodenticides: analyses, normes, préparations utilisées en santé publique et en agriculture, FAO, 1985, page 25)
- L'opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d'une quantité de bêtes et de bagages. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)
- (Droit criminel) Cette peine entraîne, par voie de conséquence, telle autre peine.
- Préparer un cheval pour la course au moyen de l’entraînement, ou, d’une façon plus générale, préparer une personne à quelque exercice physique ou intellectuel.
- Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d'acrobates de cirque, puis s'était entraîné au tapis, en vue d'un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Le directeur sportif s’était réjoui de découvrir en Kimball un joueur de lacrosse prêt à entraîner l’équipe. Il était rapidement devenu l'entraîneur en chef de l’équipe féminine. — (Mary Higgins Clark, Dernière Danse, traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Damour, Éditions Albin Michel, 2018, chapitre 23)
- Une sorte de taylorisme dématérialisé, dans lequel les travailleurs entraînent les algorithmes qui, demain, renforcés par cet apprentissage, les remplaceront. — (Olivier Tesquet, Les « micro-tâcherons du Web » : Les nouveaux Temps Modernes, Télérama n° 3513, mai 2017)
- (Sens figuré) Cet orateur s’est entraîné à la discussion.
- (Cirque, Élevage) Dresser toute espèce de bêtes.
- 90 % du temps se déroule à l'extérieur à s'occuper des bêtes, à les entraîner, à les nourrir, à les soigner. — (Hans Ludwig Suppmeir, dresseur de tigres, « Établir la confiance jour après jour », page 53, dans Philosophie Magazine, Dossier Pourquoi aimons-nous les animaux ?, n° 77, mars 2014)
-
remet
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de remettre.
- La limande qui mouillait pour sa correspondance respire, elle glose et reglose sur les contrôleurs qui blablabla et remet une couche de sale satisfaction de vieille morue recrépie sûre de son « bon droit » - et une bonne droite dans ta gueule de bourgeoise, vieillasse ?… — (Michel Kessler, Joséphine, 2002)
-
noter
- Marquer d’un trait dans un livre, dans un écrit.
- J’ai noté deux passages dans le premier volume.
- Marquer sur un carnet, sur un registre, etc., une chose dont on veut se souvenir.
- J’ai noté ces paroles aussitôt après les avoir entendues.
- Avertir quelqu’un de bien remarquer quelque chose et de s’en souvenir.
- Il faut noter qu'à l'issue de l'opération de dégourdi, la céramique est très fragile et difficile à manipuler, car formée uniquement d'un agglomérat de grains pas ou peu liés entre eux. — (Jean-Marie Haussonne, Céramiques pour l'électronique et l'électrotechnique, PPUR presses polytechniques, 2002, page 92)
- À noter que les drones commencent à être utilisés pour fournir des images aériennes sur des missions ponctuelles. — (Philippe Sierra, La géographie : concepts, savoirs et enseignements, 2e éd., Armand Colin, 2017)
- (Éducation) Apprécier par un chiffre la valeur d’un devoir fait par un élève ou la conduite de cet élève.
- Le professeur l’a bien noté.
- (Par extension) Juger, évaluer.
- Un fonctionnaire bien, mal noté.
- Ce dernier trait le note bien mal dans mon esprit.
- Noter d’infamie, désigner à l’opinion d’une manière infamante, couvrir de honte.
- (Musique) Écrire de la musique avec les caractères destinés à cet usage.
- Noter un chant, un air.
- De la musique bien notée.
- (Mathématiques) Donner un nom à un objet mathématique en vue de faciliter sa reconnaissance lors d’une démonstration.
- On note ℕ l’ensemble des entiers naturels.
-
tromper
- (Absolument) Induire en erreur, par artifice.
- Delcassé ne mentait pas, mais il lui arrivait de tromper sur ses intentions, sur ses projets. Il trompait par ses silences, il trompait par des flux de paroles derrière lesquels il abritait des desseins patiemment médités. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Les partis les plus austrophiles comprennent qu'ils ont été trompés et protestent vigoureusement. C'est le cas par exemple du Bloc des Gauches du Royaume de Pologne qui est indigné et indique que le pays de Chelm comporte 66 % de Polonais contre 33,8% d'Ukrainiens. — (Ghislain de Castelbajac, « La France et la question polonaise (1914-1919) », dans Recherches sur la France et le problème des nationalités pendant la Première Guerre mondiale (Pologne, Lituanie, Ukraine) , sous la direction de Georges-Henri Soutou, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1995, page 91)
- (Génériquement) (forme qqn trompe qqn). Abuser de la confiance de quelqu’un.
- La première, selon le même père, est d’éviter la démangeaison de disputer, et une certaine ostentation puérile de tromper son adversaire. — (Démonstrations évangéliques de Tertullien, Chez l'éditeur, 1843, page 1217)
- (Société) Trahir, être infidèle à son partenaire.
- Je ne vous saurois dire lequel étoit le plus aise des deux, ou lui de tromper sa femme ou elle de tromper son mari. — (Les Vieux Conteurs Français, 1841, page 330)
- Malheureusement pour elle, mettant toute son étude à tromper son mari, elle n’était pas assez attentive à tromper ses amants, je veux dire à leur cacher qu’elle les trompait les uns avec les autres. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- — Tu la trompes, ta femme ?— Ça arrive.— Et alors ?— Ça ne compte pas. C’est le rayon d’à côté. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 160)
-
protégé
- En parlant des choses, mis à l’abri.
- Périmètre protégé.
- En parlant des personnes, bénéficiant d’une protection de la part d’un puissant.
- (Programmation) Se dit d’une variable dont la portée est restreinte aux classes qui en héritent.
-
regarder
- Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
- […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
- Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
- (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
- Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- Cette maison regarde l’orient.
- Le côté du palais qui regarde la rivière.
- L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
- (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
- Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
- (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
- Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Concerner (en parlant des choses).
- Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
- C’est vous que cela regarde.
- Pour ce qui regarde cette affaire.
- Cette question regarde la médecine.
- Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
- Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
- Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
- Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
- Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
- Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
- (Pronominal) S’observer mutuellement.
- Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
- Se regarder l’un l’autre.
- Ils se sont regardés sans se rien dire.
- (Pronominal) Se mirer.
- Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
-
enterrer
- Enfouir, mettre dans la terre.
- Ce soubassement est intact, […], les parties inférieures du monument sont restées enterrées pendant des siècles et ont été ainsi préservées des mutilations. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Le déchaumage est donc une façon culturale légère, destinée, en remuant la couche superficielle du sol, à enterrer les mauvaises graines, pour qu'elles germent au plus vite. — (Les mauvaises herbes et leur destruction, dans Almanach de l'Agriculteur français - 1932, page 86, éditions La Terre nationale)
- Enterrer de l’argent dans une cave.
- (Funéraire) Inhumer, mettre un corps en terre.
- Je suis d’une famille où l’on se fait enterrer les pieds tournés du côté de la France, afin de protester, même après la mort, contre la conquête de notre pays par Louis XIV, et contre l’anéantissement de nos libertés nationales. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- Les farouches Vendéens, excités par la voix de leurs prêtres, par les discours des ministres du Dieu de miséricorde, égorgeaient, brûlaient vifs, enterraient vivants les républicains qui tombaient entre leurs mains. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- On comprend bien des choses si l'on sait que chacun de ces hommes devait être enterré selon les rites de sa bande, avec tout ce qu'il peut y avoir de prières : catholiques, juives, puritaines, presbytériennes, méthodistes, parsies, jaines, musulmanes. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chap. VIII., Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
- Claude expirait, privée des secours de la religion, et on refusa de l’enterrer en terre chrétienne. — (Aragon, Les Beaux quartiers, 1936)
- Dans une petite commune telle que Drain, l’épidémie de peste de 1563 fit 153 morts qui furent enterrés ensemble à l'endroit où se dresse la croix commémorative du Moulin-Moreau, sur la route de Saint-Laurent-des-Autels. — (Pierre-Louis Augereau, Les Mauges mystérieuses, Éditions Cheminements, 1994, page 103)
- Tuer en mettant en terre.
- [Elles] portent en elles jusqu'à leur dernier jour la peur d’être enterrées vivantes. — (Joë Bousquet, Traduit du silence, 1935-36)
- (Sens figuré) (Par extension) (Familier) Survivre à quelqu’un.
- C’est un homme plein de vigueur, et qui nous enterrera tous.
- Vous nous enterrerez tous ! — (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes, 1921)
- (Sens figuré) Cacher.
- Enterrer son secret.
- Enterrer ses talents.
- L’avare enterre ses trésors au lieu d’en jouir.
- (Sens figuré) Dépenser beaucoup d’argent en remuements de terre.
- Son jardin lui a coûté trop d’argent, il y a enterré une fortune.
- (Sens figuré) (Politique, Administration) S’arranger de manière qu’une proposition, un projet n’aboutissent pas.
- [Titre] L’A45 définitivement enterrée par le gouvernement — (L’A45 définitivement enterrée par le gouvernement sur LyonMag.com, La News. Mis en ligne le 17 octobre 2018)
- Tout juste le gouvernement reconnaissait-il que « les effets de la taxation ne faisaient pas consensus ». Nulle part, il ne disait aux citoyens vouloir enterrer la mesure. — (Gaspard d’Allens, En coulisses, le gouvernement a dézingué des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, Reporterre, 17 décembre 2020 → lire en ligne)
- (Sens figuré) (Familier) Faire les dernières réjouissances de quelque chose qui se termine.
- Enterrer la vie de garçon.
- (Pronominal) (Manège) Porter la tête très basse, en parlant d’un cheval.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Pronominal) (Sens figuré) Quitter le monde pour vivre dans un endroit reculé.
- S’enterrer dans la province, dans son château.
- Mes collègues de France sont moins bêtes que moi, grogna-t-il. On m'y reprendra, à venir m'enterrer parmi ces magots. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 230)
-
sait
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de savoir.
- Par avance, il sait ce qu’il trouvera d’imparfait, de médiocre, de mal, d’immuable, en dépit des conseils, des admonestations ou reproches qu’il prodigue et ressasse à chaque inspection. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, 1958)
-
installai
- Première personne du singulier du passé simple de installer.
-
sécurité
- Confiance, tranquillité d’esprit qui résulte de l’opinion, bien ou mal fondée, qu’on n’a pas à craindre de danger.
- Au milieu de tant de périls, votre sécurité m’étonne.
- Une grande sécurité de conscience.
- Tout est calme aujourd’hui, mais j’ai peu de sécurité pour l’avenir.
- Nous sommes le 29 mars, à bord d’un avion de la compagnie easyJet sur le vol EZY5234. « On m’a demandé de me présenter à l’avant de l’appareil », a-t-il raconté, mercredi 6 avril, à ITV News London. Là, il apprendra que son voisin « ne se sentait pas en sécurité avec [lui] dans l’avion ». — (Trésor Kibangula Racisme : un Londonien noir débarqué d’un vol easyJet parce que son voisin se disait « en insécurité », Jeune Afrique du 8 avril 2016)
- (Par extension) État d’esprit ou situation résultant de l’éloignement d'un danger ou de l’absence réelle de dangers (1780 ; Le Robert)
- Rechercher la sécurité d’ordre matériel ou moral. Veiller à la sécurité de ses biens.
- (Moderne) (Courant) Synonyme de sûreté.
- On parle de la sécurité militaire mais on dit encore : la sûreté nationale ou la Cour de sûreté de l’État
- Le Courrier français, qui n’y allait pas par quatre chemins, demanda énergiquement que la circulation fût interdite sur le chemin de fer du Nord tant que la sécurité des voyageurs n’y serait pas assurée. — (Léon Malo, La sécurité dans les chemins de fer, page 278, Dunod, 1883)
- Bien peu soupçonnaient ce que le monorail de Brennan allait faire pour la sécurité des transports […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 19 de l’édition de 1921)
- La réforme monétaire du 15 octobre 1923 a assuré la sécurité des échanges en mettant à la disposition du public un instrument de paiement stable. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.91.)
- Mais n’eût-il point été sage d’agir en sorte que les dépenses ainsi consenties contribuassent à défendre la sécurité des valides, tout en améliorant l’état des invalides. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le fait que 82% de la production totale des bananes et 98% des bananes plantain soient consommées dans les cent vingt pays producteurs, souvent à moins de 100 kilomètres du lieu de production, est un indicateur de l’importance majeure en matière de sécurité alimentaire. — (Alistair Smith, La saga de la banane : vers des filières durables et équitables, Éditions Charles Léopold Mayeur, 2010, page 38)
- En gestion des risques, ce qui concourt à la prévention contre les atteintes involontaires (accident, catastrophe naturelle).
- Note. Dans ce sens, se distingue de sûreté.
-
flatter
- Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire, d’exploiter.
- Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent.
- Elle aime à s’entendre flatter.
- (Absolument) Il ne sait point flatter.
- Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts de quelqu’un, leur donner son approbation, des louanges.
- Comment l’amant prime-t-il sur le mari? moins par la passion, le plus souvent, que par l’assiduité et la complaisance, en flattant la fantaisie. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 83)
- Cet orateur flattait les passions de la multitude.
- Il flatte jusqu’aux caprices du prince.
- Il flatte tous ses goûts.
- (Par analogie) Dépeindre, représenter une personne plus belle qu’elle n’est.
- Le peintre l’a un peu flattée.
- Portrait flatté, portrait où la personne est peinte en beau.
- Flatter une personne, en faire de vive voix ou par écrit un portrait flatté, en dire plus de bien qu’elle ne mérite.
- Vous nous l’avez représenté comme un homme de beaucoup d’esprit, ne l’avez-vous point flatté ?
- Il a fait de ce ministre un portrait qui n’est point flatté.
- Caresser.
- Les femmes « youyoutèrent » à gorge déployée, et nous échangeâmes congratulations et compliments, l’un flattant l’encolure du mulet, notre héros, l’autre exagérant les mérites du conducteur bédouin, […]. — (Évelyne Berriot-Salvadore, La Méditerranée et ses cultures, Éd. du Cerf,, 1992, page 184)
- Une musique qui flatte l’oreille.
- Un spectacle qui flatte les yeux.
- Ils voudraient que la société ressemble à un gros Justinland, un royaume pastel peuplé de licornes gentilles qui suintent des étoiles quand on les flatte. — (Richard Martineau, Français : les lapins s’en tapent, Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020)
- Entrer dans les vues, partager les sentiments de quelqu’un.
- Flatter la peine, les ennuis, la douleur, le chagrin de quelqu’un.
- Flatter les manies, la folie de quelqu’un.
- Flatter quelqu’un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l’amuser de l’espérance de quelque chose.
- Il y a longtemps qu’on le flatte de cette espérance.
- Causer un vif plaisir, une grande satisfaction.
- Voilà qui est bien capable de flatter le cœur d’une mère.
- Une telle préférence me flatte et m’honore.
- Flatter l’orgueil, la vanité, l’ambition, les désirs, les espérances.
- Ce petit succès a flatté son amour-propre.
- Tout flatte vos désirs, votre ambition.
- Voici un événement qui flatte mes espérances.
- (Pronominal) Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc.
- C’est un homme vain qui se flatte toujours.
- Il est ridicule de se flatter.
- Je ne me flatte point, je connais mes défauts.
- Je puis dire, sans me flatter, que j’ai raison.
- (Pronominal) S’entretenir dans l’espérance, s’amuser de l’espérance de quelque chose, prétendre, espérer à tort ou à raison.
- D’abord Mme Brochard fit quelque résistance. Elle s’était flattée qu’Hélène épouserait un avocat, ou un notaire, ou un officier de cavalerie, car son éducation avait été soignée par les demoiselles Hermeline qui tenaient une pension très bien. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 23)
- Il se flattait de ne croire à Dieu ni diable. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 178)
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle s’était flattée de réussir.
- Il se flatte qu’on aura besoin de lui.
- J’y parviendrai, je m’en flatte.
- Il se flatte que vous approuverez sa conduite.
- Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.
-
assassiner
- Tuer intentionnellement.
- […] les deux Comanches qui ont été traîtreusement assassinés ici, au mépris du droit des gens, étaient des guerriers renommés dans leur tribu. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- C'est les Jésuites qui ont fait assassiner Henri IV ; c'est encore eux qui ont fait révoquer l’Édit de Nantes, à la suite de quoi tous les protestants ont été obligés de quitter la France; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 120, Fischbacher, 1896)
- Assassiner, en voilà un jeu peu commode! Cela crée des embarras à n'en plus finir. Et du reste, est-ce bien là une vengeance? La transition de la vie à la mort n'est que d'un instant et tout est fini. — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, ch. XX)
- J'avais eu pitié de Lincoln dans ce moment, non parce qu'on l’avait assassiné, mais à cause de cette piquée, de cette putain de femme dont on l'avait bâté et qui avait failli le rendre fou. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- (Sens figuré) Porter un grand préjudice à autrui par des actions ou des discours.
- Calomnier un homme de la sorte, c’est l’assassiner.
- (Par hyperbole) Fatiguer, importuner avec excès.
- Il assassine tout le monde de compliments, de cérémonies. - Il assassine les gens du récit de ses aventures, de ses affaires, de ses procès. - Il va vous assassiner de ses vers.
- (Par hyperbole) (Sens figuré) Lorsqu’un élément est particulièrement néfaste à un domaine, on utilise parfois assassiner, associé au nom d’un éminent représentant de ce domaine, pour mettre en exergue l’agressivité de cet élément pour ledit domaine.
- Une fois de plus, la littérature se heurte à l’obscurantisme. C’est Céline qu’on assassine ! — (Maëster, Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, La Guère Sainte, Drugstore, 2008, ISBN 978-2226175601)
- (Sens figuré) Dissiper, occuper, en parlant du temps, de la durée.
- Il me reste un quart d’heure à assassiner avant de regagner le bahut, mais j’aurais l’air de n’avoir pas su où dépenser mon temps si je reparaissais avant l’heure. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
-
met
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du mato.
-
modifier
- Changer une chose dans quelqu’une de ses parties.
- Les effets perméabilisants qui accompagnent les réactions anaphylactiques cutanées ne sont pas modifiés par l’héparine. — (Archives Internationales de Pharmacodynamie et de Thérapie, 1957, page 36)
- La silva proche des habitats fut totalement modifiée par l'action de l'homme qui traçait ses sentiers, taillait des arbres, bûcheronnait, pendant que ses bêtes broutaient les feuilles et les jeunes pousses. — (Martine Chalvet, Une histoire de la forêt, Éditions du Seuil, 2011)
-
janvier
- Premier mois de l’année du calendrier grégorien, qui compte 31 jours.
- Soutenus dans le ciel par les avions de la coalition (qui, à partir de la fin septembre, avaient concentré quasiment tous leurs efforts sur Kobané), ultra-déterminés, ultra-organisés, renforcés par leurs bataillons féminins d’une redoutable efficacité, les YPG reconquirent, mètre après mètre, la moitié de la ville que les djihadistes leur avaient prise, avant de les en chasser complètement le 25 janvier. — (Leïla Mustapha, Marine de Tilly, La femme, la vie, la liberté, 2020)
- Voilà le 1er janvier qui arrive. Vous recevrez beaucoup d’argent à l’occasion des étrennes, et vous serez, alors, en mesure de me régler mon petit arriéré ! — (Alphonse Allais, Un de mes amis qui est concierge, dans Le Bec en l'air, Paul Ollendorff, 1897, page 33)
- Il est bien évident que les plantes vivent uniquement dans les milieux qui leur conviennent […] : ainsi l’isotherme de 4°5 moyenne du mois de janvier concorde remarquablement avec la répartition de Rubia peregrina en Europe occidentale. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 67)
- La fête de la Nativité copte tombe toujours le 29 du mois de kyahk qui correspond maintenant au 7 janvier, mais avant la réforme du calendrier julien par le Pape Grégoire XIII, le 29 kyahk correspondait au 25 décembre. — (Gérard Viaud, La fête de la Nativité, progres.net.eg, 7 janvier 2021)
-
contourner
- (Désuet) Déformer ; faire qu’une chose soit de travers.
- Ses deux douzaines de cheveux demeurés fidèles se tournaient, se contournaient et se recontournaient sur son crâne pour donner, à une portée de fusil, l’illusion d’un système pileux follement développé. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
- Je n’admire que médiocrement ceux qui ne supportent point qu'on les contourne, ceux qu'on déforme à les regarder de biais. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 287)
- Sa signature se contourna en arabesques maniaques et embrouillées. — (Alain Demouzon, Le retour de Luis, 1977, chapitre 1)
- (Par extension) Faire le tour de quelque chose.
- […] il accompagna jusqu’en 1853 le capitaine Mac Clure dans l’expédition qui contourna le continent américain du détroit de Behring au cap Farewel. — (Jules Verne; Cinq Semaines en ballon)
- Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Notre cap au compas étant le 70°, à 5h.53, nous nous déroutons jusqu’au 345° pour essayer de contourner un véritable mur de nuages […] — (Jean Mermoz, Mes vols, Flammarion, 1937, page 133)
- La vallée de la Lanterne […] occupe […] une longue dépression creusée à travers les formations triasiques et liasiques dont les bandes circulaires plus ou moins sinueuses contournent la croupe méridionale des Vosges. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 1)
- (Par extension) (Usinage) Suivre, à l’aide d’une fraise, la forme d’une pièce ; usiner son contour.
- Or en ce temps là, les modeleurs de cires de Prague avaient instauré une pratique parfaitement indigne, qui consistait à contourner des figurines habillées d’un petit manteau rouge à l’effigie du voleur et assassin Babinski. — (Gustav Meyrink, Le Golem, 1915 ; traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre, 2003, page 222)
- Dans cette phase, la fraise a contourné la pièce.
- (Sens figuré) Éviter de respecter en exploitant un biais.
- Ultracompétente et plutôt aimable (pour peu que vous respectiez son statut), elle sait contourner le règlement pour sauver la peau d’un malade : en l'occurrence, bibi. — (Gilles Bertin, Trente ans de cavale, 2019)
- (Pronominal) Sinuer, faire des contours.
- De Saint-Pipoy à Maraucourt le chemin bordé de saules se contourne au milieu des tourbières, cherchant pour passer un sol qui ne soit pas trop mouvant plutôt que la ligne droite. — (Hector Malot, En famille, 1893)
-
informer
- Instruire de quelque chose ; faire savoir quelque chose.
- Être informé de tout et condamné ainsi à ne rien comprendre, tel est le sort des imbéciles. — (Georges Bernanos, La France contre les robots, Robert Laffont, 1947)
- Très curieux de son naturel, il était toujours informé avant quiconque des menus potins du pays et n'avait pas son pareil pour les répandre et les amplifier. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Quand Rabénou Tam fut informé du martyre des juifs de Blois, il ordonna un jeûne, qui fut longtemps observé au jour anniversaire (le 20 Siwan). — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- La plupart du temps, les chasseurs faisaient buisson creux, les dénonciateurs ayant été mal informés ou le gibier ayant éventé les chiens et pris le large.Ceux que l'on capturait, on les ramenait en grand arroi à Toulouse, enchaînés comme des criminels. — (Michel Peyramaure, La Passion cathare, tome 2 : Les Citadelles ardentes, Éditions Robert Laffont, 1978, chapitre 2)
- L’opinion publique italienne ne fut pas informée de ces contacts, mais la presse transalpine publia dans les jours précédant l’entrée en guerre de nombreux articles très francophobes. — (Élisabeth du Réau, Edouard Daladier (1884-1970), Fayard, 1993)
- Transmettre ou publier une information.
- L'administration a le devoir d’informer le public.
- (Philosophie) (Rare) Donner forme ou sens à quelque chose.
- (Droit) Procéder à l'instruction d'une affaire.
- Le 3 novembre, à contre-cœur, le général Saussier donne l'ordre d'informer. — (Affaire Dreyfus sur l’encyclopédie Wikipédia )
- (Intransitif) (Droit) (Désuet) Faire une information.
- (Pronominal) Chercher à obtenir des renseignements.
- Une bourgeoise, […], attirée par le désir d'être utile à celles qui gémissaient si haut, fut elle-même s’informer de la cause de leurs clameurs ; on l’en instruisit. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- L’agent sanitaire maritime accoste et grimpe à bord. Après les formalités de l’arraisonnement je m’informe auprès de lui d’un hôtel et du moyen de s’y rendre. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 14)
- Nom de Dieu ! Feempje, qu’est-ce que tu fous ? s’informa joyeusement un passant en lui bourrant l’épaule d’une tape. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 43)
-
inciter
- Pousser, porter vivement à (une action, une attitude, un comportement, un état).
- Ces pensers incitaient la Reine à la vengeance.Honte, dépit, courroux, son cœur employa tout ;Amour même, dit-on, fut de l’intelligence :De quoi ne vient-il point à bout ?— (Jean de La Fontaine, Le Roi Candaule et le maître en droit, 1674)
- La vanité est chose aimable ; elle nous incite à soigner notre personne et notre tenue, à chercher à plaire, tous efforts dont l’orgueil sait bien se passer. — (Roger Peyrefitte, L’innominato : nouveaux propos secrets, Albin Michel, 1980, page 223)
- Les sanglots incitent à la consolation, suscitent une intimité presque immédiate, ont tout pour échauffer les sens. — (Alain Nadaud, La mémoire d’Érostrate, Éditions du Seuil, 1992, page 220)
- Les feuilles éparses autour des crottes m’incitèrent à croire qu’il avait même pris le soin de se torcher l’oignon. — (Jean Delou, Le Safari sanglant, Éditions du Scorpion, 1961, page 99)
- Ils le mirent au courant de leur projet de rébellion contre le monarque pour venger la mort de leur père et l’incitèrent à y participer aussi. — (Mak Phoeun, Histoire du Cambodge de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, Paris : Presses de l'École française d'Extrême-Orient, 1994, chapitre 7)
-
formaté
- Participe passé masculin singulier de formater.
-
tirer
- Mouvoir vers soi, amener vers soi ou après soi.
- Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., page 331)
- Je mis le moteur en mouvement, le fis tourner quelque minutes, puis je tirai sur la manette des gaz pour démarrer. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
- Tirer quelqu’un par le bras, par l’habit.
- (Par extension) Exercer une traction, un effort pour amener à soi.
- Tirer fortement sur une corde pour amener un fardeau.
- Tirer sur une amarre.
- (Manège) (Sens figuré) Résister à l’action de la bride en parlant d’un cheval.
- Après une heure de course, le cavalier tira sur la bride de sa jument, et sauta à terre. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
- Tendre, allonger.
- Tirer une courroie.
- Tirer un câble.
- (En particulier) Allonger en fils déliés divers métaux, afin de s’en servir ensuite pour divers usages.
- Tirer l’or, l’argent, etc.
- Ôter, faire sortir une chose d’une autre, extraire d’un lieu, soustraire.
- Tirer du fer d’une mine, du marbre d’une carrière, du sable du bord d’une rivière.
- Tirer de l’argent de sa bourse, de sa poche.
- Tirer une écharde du doigt.
- Tirer une épine du pied.
- Tirer une bague de son doigt.
- Tirer l’épée du fourreau.
- Tirer de l’eau d’un puits, du vin d’un tonneau.
- (Absolument) Tirer de l’eau, tirer du vin.
- Voler à la tire, en tirant le butin du vêtement ou du sac de la victime. Se disait aussi autrefois pour le vol d’un manteau : voir tire-laine.
- Un soir, il s’installa sur le Pont-Neuf et essaya de tirer le manteau du premier bourgeois qu’il vit passer. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Par extension) (Argot) Voler, dérober de quelque manière que ce soit.
- Il s’est fait tirer sa bagnole cette nuit.
- (Marine) S’enfoncer dans le liquide à une certaine profondeur, en parlant d’un objet flottant.
- Ce navire tire tant d’eau, tant de mètres d’eau.
- Choisir au sort, faire sortir au hasard de la boîte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
- Le président de la cour a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury.
- Tirer les numéros gagnants d’une loterie.
- — Je suis allé une fois à Guérande pour tirer à la milice, et suis allé à Savenay pour me faire voir à des messieurs qui m’ont mesuré. Si j’avais eu un pouce de plus, j’étais soldat. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 77)
- (En particulier) Choisir au sort des cartes de tarot en vue d’établir une prédiction.
- Mais enfin, reprit tout à coup Léonora, comment et pourquoi cette funeste idée t’est-elle venue de tirer l’horoscope de ces deux êtres ? — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Faire venir certains produits d’un pays plus ou moins éloigné.
- Les blés que Rome tirait de l’Égypte, de la Sicile.
- Faire sortir une personne d’un endroit, l’éloigner de quelque chose.
- On ne l’a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre.
- On ne l’a tiré qu’à grand-peine de l’eau où il était tombé.
- On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres.
- (Sens figuré) (Familier) On ne peut le tirer de là se dit en parlant d’un homme qui se tient attaché à une idée et qui répond toujours la même chose.
- (En particulier) Dégager, délivrer quelqu’un.
- C’était sa rencontre dans les bois de Meudon, avec cette jeune fille qu’il avait tirée des mains de Concini. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer quelqu’un de prison, de captivité.
- Tirer son ami d’un danger, d’un péril.
- Qui le tirera de cet embarras ?
- On l’a tiré de la misère.
- Il m’a tiré de peine.
- Tirez-moi de souci, d’inquiétude.
- Je l’ai tiré d’erreur.
- Se tirer d’affaire.
- Extraire.
- Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.
- (Intransitif) Aspirer pour absorber la fumée d’une pipe, d’un cigare, etc.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital, ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
- (Vieilli) (Familier) Étendre, étirer, de manière à ne plus faire de plis.
- Tirer ses bas, ses chaussettes.
- Tirer la nappe.
- (Vieilli) (Familier) Ôter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vêtement.
- (Sens figuré) Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir d’une source donnée.
- Maître Lureau, quand il louait cette chambre qui, effectivement, était la plus belle de l’auberge, en tirait quinze à vingt livres. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Tirer du profit.
- Quel avantage tirez-vous de là ?
- Il tire dix mille francs de rente de sa terre.
- Il a tiré de cette affaire tout ce qu’on en pouvait tirer.
- Il a tiré de grands services de cet homme.
- Les leçons qu’on peut tirer de l’histoire.
- (Sens figuré) Extraire, puiser, emprunter.
- Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens.
- C’est de tel auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait sur ce sujet.
- Les mots que nous avons tirés du latin.
- Mais si M. Caterna l’eût entendu, je pense qu’il ne m’aurait pas demandé d’en tirer le sujet d’une opérette turkestane.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Inférer, conclure.
- En combinant avec les observations si précises de M. Edwards celles de ses devanciers et de ses successeurs, nous pouvons en tirer une conclusion générale. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 508)
- De cela je tire une conséquence.
- On tire de là un grand argument contre lui.
- La conclusion que vous voulez tirer de ce fait n’est pas juste.
- Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose.
- Tracer.
- Tirer une ligne sur du papier.
- Tirer un trait sur ce qu’on a écrit.
- Tirer une allée au cordeau.
- Tirer le plan d’une forteresse, d’une maison.
- (Commerce, Finance) Signer un effet de commerce.
- Tirer une lettre de change, tirer un chèque,
- Imprimer.
- Ici, voyez-vous, mon cher Nicolas, j'ai besoin de recourir aux formes solennelles d'un premier-pariste bien connu, et dont la prose sublime se tire à 217.830 exemplaires. — (Dr Maximin Legrand, « Feuilleton », dans L'union médicale, n° 117, du samedi 30 septembre 1865, page 627)
- (Sens figuré) — Un intérieur qui venait tout droit d’un grand magasin, un intérieur tiré à des milliers d’exemplaires, y compris les coussins du divan, avec chat noir découpé dans du velours ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VII, Gallimard, 1937)
- (Photographie) Réaliser une épreuve sur papier à partir d’une image originale sur film ou support informatique.
- Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée. — (Annie Ernaux, L'Autre fille, éditions NiL, 2011, page 14)
- Faire partir une arme de trait, une arme à feu, un feu d’artifice, une fusée.
- D’un autre côté, pour ne pas augmenter la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’en cas de nécessité absolue. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Il regarda le flingot, un Lefaucheux à deux coups, et constata, circonstance aggravante, que le coup de gauche avait été tiré. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (En particulier) (Industrie minière) Faire exploser une charge pour abattre la roche.
- Chercher à atteindre avec une arme de trait, avec une arme à feu.
- […] il éprouvait le besoin de tirer sur ces deux hommes. Il voulait tirer dessus, et se disait en même temps que les tuer ainsi serait une action horrible. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 354 de l’édition de 1921)
- Au détour d'un amas de roches buissonneuses, je tire sur une gazelle. Un bellah arrête le dernier bourriquot du convoi pour emporter ce gibier — notre repas, ce soir. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 24)
- – Venez donc jeudi tirer le sanglier, cela vous reposera, dit-il. — (Louise de Vilmorin, Madame de, Gallimard, 1951, réédition Folio, page 25)
- Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. […]. Puisque la chasse est fermée, il ne peut s’agir que de braconniers, à moins qu’un fraudeur, surpris par des gabelous ne leur ait tiré dessus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Intransitif) Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, la faire partir.
- Tirer en l’air.
- Tirer à blanc, à la cible.
- Tirer de l’arc, de l’arbalète.
- Tirer au pistolet, à la carabine.
- Pas plus tard qu’avant-hier, M. Ludwig Roller, un ex-officier très brave, dont le domestique a été tué par hasard, lors des affaires du 3 avril, m’a offert de venir tirer le pistolet hors des limites de la division. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — On sait généralement dans le monde comment je tire le pistolet, et cela refroidit ceux qui seraient disposés me chercher querelle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Sens figuré) (Familier) Offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
- Tirer sur quelqu’un.
- Partir en parlant d’arme à feu.
- Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent.
- Ribadier. — Vous pouvez parler sans crainte, monsieur, ma femme dort et quand elle est dans cet état, on pourrait tirer le canon à côté qu’elle ne l’entendrait pas ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
- (Escrime) Combattre, faire des armes.
- Tirer de tierce, de quarte.
- Tirer en tierce.
- Tirer à la muraille, au mur.
- S’en remettre à la décision du sort.
- On les fit tirer au sort.
- Ils tirèrent tous deux à la courte paille, au doigt mouillé.
- Tirer à qui fera, à qui commencera, à qui donnera les cartes.
- (Familier) Aller, s’acheminer.
- Tirons de ce côté.
- En tirant vers la droite.
- En tirant sur la gauche.
- (Sens figuré) Avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
- Leur vanité, leur patriotisme tirant sur le nationalisme, donnèrent lieu à beaucoup de critiques ; ils leur prêtaient le flanc. — (Sophie Basch et Robert A. Jouanny, Le Mirage grec : la Grèce moderne devant l’opinion française depuis la création de l’École d’Athènes jusqu’à la guerre civile grecque (1846-1946), Hatier, 1995, page 495)
- (En particulier) Être en ressemblance, en parlant des couleurs.
- Cette pierre tire sur le vert.
- Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.
- Joueur de foot s’apprêtant à tirer. (40) (Familier) Effectuer.
- Vint l’heure du noble devoir patriotique. Fagerolle tira ses mois d’embastillement militaire sans trop de dommages, dans un régiment de marsouins, à Toulon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- — J’viens d’décarrer, Dussèche. J’ai tiré dix berges pour avoir refroidi ma belledoche. — (Stephen Coulter, La vie passionnée de Guy de Maupassant, Éditions Seghers, 1959, page 259)
- (Familier) Terminer
- Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
- (Jeux de boules) (Transitif ou intransitif) Lancer la boule avec l’intention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouées et le but, afin de la ou les chasser.
- Tu la tires ou tu la pointes ? — (Marcel Pagnol, César, 1936)
- (Sports de balle) (Transitif ou intransitif) Lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
- « Avec quel pied avez-vous tiré ? » « Avec celui-ci, mon fils, lui montre Ghiggia, surpris. Avec le droit.» - (sofoot.com: Le fantome du Maracanã)
- On s’en souvient, le gardien reste finalement droit et immobile, et l’avant-centre lui tire le ballon dans les mains… - (France culture. Le journal des idées.)
- (Par métonymie) (Construction) Installer des câbles.
- L’idée de cet article va être de vous partager des astuces, ou simplement des bonnes idées pour vous faciliter votre rénovation, lorsque vous avez des câbles RJ45 à tirer. — (Morgan, Rénovation : Astuces pour tirer vos câbles RJ45 !, 15 juillet 2018 → lire en ligne)
- (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impétueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'être retenu au risque de s'épuiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
- Produire une impression de tension.
- La peau de ma joue droite me « tirait ». J'y portai la main, pour la frictionner, mais ma paume y resta collée : en m'appuyant contre le pin quand les oiseaux bleus m'avaient fait peur, je l'avais enduite de résine. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 329)
- (Argot) (Vulgaire) Baiser, avoir des rapports sexuels
- (Argot) (Vulgaire) Branler, masturber
- (Boxe) Combattre, faire un match, boxer.
- — Et si j’ai compris, tu n’es pas sûr de tirer ?— Tirer ? Tu causes comme un boxeur, maintenant, père abbé ?— Tirer, boxer, c’est du pareil au même, non ?— Pour nous, les boxeurs, oui, c’est deux synonymes. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 121)
- (Fumisterie) Évacuer les fumées et les gaz chauds tout en attirant l’air frais nécessaire à la combustion.
- J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- (Familier) (Électricité) Consommer, en parlant d’un ou plusieurs appareils électriques.
- Les appareils électriques monophasés vont « tirer » une certaine valeur de courant électrique sur la phase sur laquelle ils sont branchés. — (Guillaume, Déséquilibre de tension en triphasé, explications et solutions, 7 décembre 2020 → lire en ligne)
-
énerver
- Agacer en produisant une irritation nerveuse.
- Elle m’horripilait avec ses airs supérieurs, elle nous prenait pour des incultes tout ça parce qu'elle avait fait hypocagne. Même sa façon de rejeter ses cheveux en arrière lorsqu'elle riait m’énervait. — (Marie Feyt, Encolie, Éditions Publibook, 2008, page 19)
- À 41 ans, Cyril Hanouna est le roi du bac à sable. Un saltimbanque populaire qui fait rire autant qu'il énerve. Une vraie tête à clashs. — (Maxime Biermé, « Cyril Hanouna, tête à clashs », le 16 octobre 2015, sur le site du journal Le Soir (https:/plus.lesoir.be))
- (Vieilli) Affaiblir en endommageant le système nerveux.
- Dans un coin, la buvette accueillait, toujours ceux qui avaient essuyé quelques refus et les consolait par une ou deux tournées de « blanc-limé », du vin blanc avec un peu de limonade, ce qui finissait par énerver, et transformait la piste de danse, en ring de pugilat, il fallait bien que jeunesse se passe. — (Allan Georges, Hymne à la Bresse, 2017)
- (Sens figuré) (Vieilli) Amollir, efféminer.
- …, et nous nous sommes laissé énerver par le luxe des Normands longtemps avant de tomber sous leurs armes. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Sens figuré) Défaire de son élasticité une chose.
- Il est évident que les hautes pressions énervent plus le chiffon, amènent un plus fort déchet au moment du vidage de la lessive, et occasionnent des détériorations parfois graves dans les lessiveurs cylindriques. — (« Appareils de lessivage : Lessiveurs sphériques rotatifs, construits par MM. Séraphin Frères, à Paris », dans la Publication industrielle des machines, outils et appareils les plus perfectionnés et les plus récents […], par Armengaud Aîné, texte, tome 17, Paris : Imprimerie de J. Claye, 1867, page 267)
- Il se peut en effet, que le frottement du fil dans le bobinot et le curseur énerve la fibre et que le foulage en soit rendu plus difficile. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- Et ceci se comprend aisément étant donné qu’une jeune peau se laisse épuiser par un bouillon à 65° C., tandis qu’il faut 90 ou 80° pour dégélatiniser certaines vieilles peaux : or nous savons que la chaleur énerve la gélatine. — (François Margival, Les colles, 1913)
- (Par extension) Rendre le style, le langage faible et lâche.
- Le trop d’ornement énerve le style. - Une délicatesse excessive énerverait la langue. - Leur langage s’énervait en se polissant.
- (Par extension) Ôter leur force à l’autorité, la religion, les lois.
- (Histoire) Priver de l’usage des nerfs en brûlant ou en coupant les tendons des muscles des jarrets.
- Les énervés de Jumièges
- (Médecine vétérinaire) Enlever les tendons des muscles de la lèvre supérieure, d'un cheval.
- (Pronominal) Être dans une agitation nerveuse qui va en s’augmentant.
- Mais dans les milieux grainiers de la betterave sucrière, on s'énerve à qui mieux mieux en vue de produire la graine monogerme génétique. Celle-ci existe aux États-Unis et en U.R.S.S. — (Journal de la Société centrale d'agriculture de Belgique, 1965, vol.112, page 7)
- — Mais me regardez pas comme ça ! s'énerva-t-elle. J'suis pas une gogole, je retrouve un disparu sur quatre avec mon pendule ! — (Didier Van Cauwelaert, Attirance, Éditions Albin Michel, 2015)
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personnaliser
- Adapter pour donner un caractère personnel à un objet ou une création.
- Il est conseillé de personnaliser votre messagerie par une annonce d’accueil qui vous est propre et de la protéger par un code d'accès. — (Pierre Mainguenaud, Vous avez une messagerie..., dans Mobiles magazine, juin 2001, page 60)
- (Économie) Adapter des produits à la demande exprimée par chaque client pour les rendre plus conformes aux goûts de celui-ci.
- Il est également possible de personnaliser le lapinou avec ses propres musiques, histoires ou comptines, depuis un ordinateur, en le branchant en USB et en effectuant des copier/déposer de fichiers audio. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 novembre 2022, page 8)
- (Vieilli) Prêter des sens, une existence personnelle à une abstraction pure, ou à un être inanimé.
- Personnaliser la justice, la prudence.
- Personnaliser le vice, la vertu.
- (Vieilli) Dire des personnalités, lancer des traits piquants, injurieux et personnels contre quelqu’un.
- […] ; exposons aux regards du peuple, non pas leurs portraits , […], mais leurs horribles faits et gestes.Ils finiront par en rougir; ils finiront par nous savoir gré de leur épargner l'innocente représaille de les personnaliser, de les montrer aux regards des passans dans leur hideuse nudité , […]. — (Bernard-François-Anne Fonvielle, La théorie des factieux dévoilée et jugée par ses résultats ou essai sur l'état actuel de la France, Paris : chez J. G.Dentu, août 1815, page 71)
- (Vieilli) Rapporter tout à soi, à sa personne.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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provoquer
- Inciter, exciter.
- Elle pourrait demeurer ici, l'assaillir d'invites, de chatteries, toute la nuit provoquer son désir, répandre ses effluves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Provoquer quelqu’un au combat.
- Il l’a frappé, mais il avait été provoqué par beaucoup d’injures.
- On l’avait provoqué à se battre.
- Provoquer en duel.
- (Absolument) Inciter à réagir violemment.
- Le n° 2 d’al-Qaida provoque George Bush — (Le Figaro, 23 janvier 2007)
- (Absolument) Inciter au désir, à la concupiscence.
- Cette femme s’entend à provoquer les hommes.
- Causer ; susciter.
- Je tombai cependant dans cette sorte de somnolence que provoquent les trépidations régulières d’un train en marche, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- […] j'éprouvai pour cet officier une sympathique confiance qui s'accentua, dans la suite de nos rapports. La fréquentation des Danois a toujours provoqué chez moi des sentiments de même nature. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le garde-chiourme parlait à une voisine. Son képi à visière carrée, son ceinturon, son dolman noir et son pantalon bleu, à passepoil jonquille, provoquaient dans la rue une grandissante curiosité. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 169)
- L'hiver provoque autant de ravages sur les cheveux que sur la peau. — (Le Figaro, 16 mars 2007)
- Tout ce qui attire l’attention de votre interlocuteur risque de provoquer une question. — (Saladin, Jean-Christophe, Mieux parler en public, Vuibert, Paris, 2004)
- Si je provoque une enquête, il est certain que Mlle Préfère recevra les palmes académiques. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 215.)
- Le « Vous ferez un débat avec François Hollande » lancé par Ségolène Royal provoque l’hilarité. — (Le Figaro, 3 mai 2007)
- En affirmant vouloir « tourner la page de mai 68 », Nicolas Sarkozy a provoqué l’ire de la gauche. — (Le Figaro, 30 avril 2007)
- …la Corée du Nord a procédé à un tir de missile sol-mer, provoquant la mise en alerte des troupes du Sud. […] Selon les services de renseignement militaire américains, une nouvelle guerre de Corée pourrait provoquer 1 million de morts. […] Washington ne peut provoquer l’implosion de la Corée du Nord en coupant le territoire du reste du monde. […] Le pays est déjà l’un des plus pauvres de la planète et sa population, qui serait la première touchée, sort à peine d’une famine qui, depuis 1995, aurait provoqué la mort de 1 habitant sur 10 environ. — (L'Express, 6 mars 2003)
- Arrivé la veille au matin en Argentine (…), il a la mélancolie rêveuse que provoque parfois le jetlag et, durant les deux jours de vagabondage qu'il nous accordera, cette saudade ne le quittera pas, […]. — (Philippe Azoury, Macadam à deux voix, dans — (Libération (journal)), n° 9532, cahier cinéma, p. II, 4 janvier 2012)
-
débuter
- Commencer.
- Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot, […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Bien que ce passage chez sa mère ait débuté par une séance d’engueulade en bonne et due forme, c'est tout revigoré que papa en repart. — (Yan Ge, Une famille explosive, traduit du chinois par Alexis Brossollet, Presses de la Cité, 2017)
- Faire les premières démarches dans un genre de vie, dans une entreprise ; faire les premiers actes dans une profession, les premiers pas dans une carrière.
- Il a mal débuté dans le monde.
- Il a bien débuté.
- Débuter dans une carrière.
- Il débute dans sa carrière de chef d’orchestre. — (« Débuter / démarrer » → lire en ligne)
- (En particulier) Faire ses premiers essais sur le théâtre, sur un théâtre.
- — Maintenant que voilà ta toilette terminée, me dit Vitalis quand je me fus coiffé de mon chapeau, nous allons nous mettre au travail, afin de donner demain, jour de marché, une grande représentation dans laquelle tu débuteras.Je demandai ce que c’était que débuter, et Vitalis m’expliqua que c’était paraître pour la première fois devant le public en jouant la comédie. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu’elle va réussir.— Elle a un rôle ? — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
- (Jeux de boules) (Désuet) Tirer sur une boule du camp adverse pour l’écarter du but.
- Débuter, v. a. Ce mot est un terme de jeu de boule. Il signifie pousser une boule de dessus le but, ou d’auprès du but. Le mot de débuter en ce sens ne se dit presque point à Paris, & en sa place on se sert du mot tirer. — (César-Pierre Richelet, Dictionnaire françois, J.-H. Widerhold, 1680, page 212)
- J’ai bien vu quelquefois des acteurs débuter au théâtre des Célestins, mais des boules, jamais ! Paraît cependant que c’est le terme, selon le dictionnaire de l’Académie ; mais quelle drôle de langue ! Allez donc aux Brotteaux dire à un tireur de débuter une boule ! Les enfants eux-mêmes vous riront au nez. — (Nizier du Puitspelu, Les vieilleries lyonnaises, Bernoux et Cumin, 1891, page 84)
-
approcher
- (Transitif) Mettre proche, mettre près.
- Approchez cet enfant de la table.
- (Transitif) (Sens figuré) Faire voir comme plus proche.
- Cette lunette approche les objets.
- (Transitif) (Sens figuré) Admettre dans sa familiarité, dans sa proximité.
- Ce prince l’a approché de lui, de sa personne.
- Memnon, puis-je à mon tour être admise aujourd'huiParmi les courtisans qu'il approche de lui ? — (Voltaire, Irène, acte I, scène II)
- (Transitif) Se placer, se trouver auprès de quelqu’un.
- Empêchez cet homme de m’approcher. Il fait le bonheur de tous ceux qui l’approchent.
- (Transitif) (Sens figuré) Avoir un accès libre et facile auprès de quelqu’un.
- Il résume ses deux grandes difficultés actuelles: « J'ai de la difficulté à m’intégrer. J'ai de la misère à approcher les filles. […] J'ai appris une façon de les approcher, mais je ne sais pas si c'est la meilleure. » — (Danielle Laberge, L'errance urbaine, Éditions MultiMondes, 2000, page 154)
- (Transitif) (Spécialement) Prendre langue, en parlant de quelqu'un.
- C’est un homme qu’on ne saurait approcher.
- (Transitif) (En particulier) Déterminer approximativement.
- A condition de cuber l'épandeur en multipliant la longueur par la largeur et par la hauteur du chargement pour connaître le volume de fumier qu'il contient, il est possible d’approcher le poids de fumier chargé de 2 façons. — (Comment régler son épandeur d'engrais ou de produits organiques ?, ARVALIS, 2004)
- (Intransitif) Devenir proche.
- Le temps approche où le grand commerce va, plus que les guerres de chevalerie, tenter les jeunes Anglais aventureux. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, p.236)
- (Intransitif) Avancer (vers), arriver à proximité (de).
- Empêchez qu’il n’approche. Approchez, que je vous parle. L’ennemi approche.
- J’ai vu qu’il approchait de moi et j’ai évité sa rencontre.
- À mesure qu’il approchait de ses antagonistes, des craquements, des soupirs et des han ! l’aidaient à se diriger. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
- Accompagné de trois cavaliers, il approchait de Troyes : avec sa monture, il y avait donc quatre chevaux. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Intransitif) (Absolument) Approcher du but.
- Ce n’est pas tout à fait ce que vous dites, mais vous approchez.
- Approcher toujours, n’arriver jamais ; telle est la loi. La civilisation est une asymptote. — (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, page 30)
- (Intransitif) Avoir quelque convenance, quelque rapport, quelque parité, quelque ressemblance.
- Ces deux couleurs approchent beaucoup l’une de l’autre. Son style approche de celui de Cicéron.
- Il fait des vers qui approchent de ceux d’Horace et de Virgile. Rien n’approche de la grandeur, de la magnificence de ce prince.
- La beauté de la fille n’approche pas de celle de la mère. Ces imaginations-là approchent fort de la folie.
- (Pronominal) Devenir proche.
- La partie repart, les clients sadiques s’approchent, soudain intéressés de voir un froggy en situation délicate, et arrive mon tour. — (Bruno Léandri, C’est curieux ce truc…, 2016)
- Tout en parlant, mon compagnon s'était approché du comptoir, où je le rejoignis, et l'on nous servit nos grogs. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Et, laissant échapper le rideau, il s'approcha du lit. Flossie continuait de ronfler, la bouche ouverte. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 57)
- Les parcs sont pour le moment bondés. Je m’inquiète pour mes enfants : ne vais-je pas en faire des sociopathes, au sens littéral, si je les gronde dès lors qu’ils s’approchent d’autres personnes ? — (Svenja Flaßpöhler, traduction Octave Larmagnac-Matheron, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 30/03/220 de Philosophie Magazine)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.