Dictionnaire des rimes
Les rimes en : eleu
Mots qui riment avec "eu"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "eleu".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : eu , eus , eut , eux , eud , eue , eues et oeuds .
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ombreux
?- Où il y a de l’ombre.
- Son nom, ses cris, son babillage se perdent l'été dans l’immensité des avenues ombreuses et des pelouses ; ils égayent, l'hiver, les corridors et les pièces sonores du château. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 35)
- La forêt de Hêtre-Sapin à humus abondant sous sa forme la plus « climacique », abrite dans les endroits ombreux une flore assez pauvre à Aspérule odorante, Luzule blanche, Scille fausse Jacinthe, Fougères et Mousses. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 160)
- Pendant qu'on décharge mes bêtes, je me précipite vers la grotte fraîche et ombreuse où jaillit la source et j'en prends possession pour le reste de la journée. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 256)
- Dans cette région ombreuse se succèdent de petites montagnes aux épaisses forêts de conifères, dont le vert profond contraste avec celui, pâle, des vaporeux bambous du fond des vallées, où grondent des torrents et s’échelonnent des rizières en terrasses. — (Philippe Pons, Japon : le shinto, au service de l’Etat, Le Monde le 4 novembre 2016)
- Qui donne ou fait de l’ombre.
- Les forêts ombreuses.
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loqueteux
?- Qui est en loques, en parlant des vêtements.
- Sélem, l’aîné des deux frères, s’écarta de notre groupe et, étendant son burnous loqueteux sur le sable, il commença à prier, grave et comme grandi. — (Isabelle Eberhardt, Dans la dune)
- Qui a des vêtements en loques
- Et bientôt, au milieu d’une foule grouillante où toutes les races se mêlent, assailli par une nuée de gamins loqueteux qui parlent « parisien », l’on débarque sur ce coin de terre chérifienne. — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger in « La Revue de Paris » , 1922)
- Des garnis sans rideaux, des gargotes, des débits grouillants de vermine occupent — entre les loges des filles — la longueur des façades et une humanité malpropre, hébétée, loqueteuse s'y agite machinalement. — (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 8)
- Le serki de Sissy, grand vieillard maigre et loqueteux, arrive essoufflé. Il se déchausse pour m’aborder, esquisse un salut militaire et s’accroupit à l'entrée de ma paillote. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 34)
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cauchemardeux
?- Plein de cauchemars.
- Un sommeil cauchemardeux.
- Je passe des nuits cauchemardeuses.
- Et le plus cauchemardeux (ça se dit aussi bien que desque), c’est l’inertie générale. — (Frédéric Dard, Du champagne pour tout le monde, Fleuve noir, Paris, 1981)
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goûteux
?- Variante, dans l’orthographe traditionnelle, de gouteux (orthographe rectifiée de 1990).
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chanceux
?- Qui est favorisé par la chance.
- Dans cette lutte, naturellement, les plus forts et les plus chanceux devaient vaincre, et, de différentes manières, exploiter et opprimer les vaincus. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste,)
- « Mon pauvre Juste, vous n’avez pas eu une vie chanceuse. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 146)
- Paul Jean se considère particulièrement chanceux de pouvoir mettre à profit son expertise au quotidien, et ce, six mois par année. — (Vicky Boutin, Un fauconnier au service des avions de chasse de Bagotville, radio-canada.ca, 2 décembre 2020)
- (Rare) Qui dépend de la chance.
- La pêche au bord de la mer, quand on n’a ni barque ni filets et qu’on ne peut la faire qu’aux engins ou à la ligne, est un chanceux métier. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 75)
- Il était donc quelqu’un, et sa fortune n’était point due uniquement à un heureux concours de circonstances et de combinaisons chanceuses. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Restait l’emploi de la dynamite, toujours bien chanceux, car il paraissait impossible que Herr Schultze eût disparu sans semer d’embûches le terrain qu’il abandonnait. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre XVI)
- Le capitaine Burton lui-même, le célèbre explorateur du continent noir, y a échoué en 1872. « Les explorations en Islande sont, dit-il, aussi chanceuses que celles de l'Afrique centrale, et le voyageur doit s'attendre à y être le jouet de circonstances auxquelles il ne peut absolument rien. » — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 4)
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graphiteux
?- Qui contient du graphite.
- Gneiss graphiteux.
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pâteux
?- Qui a la consistance ou l'aspect de la pâte.
- Se dit du pain qui n’est pas assez levé ou pas assez cuit.
- Ce pain est pâteux.
- Qualifie les choses qui font dans la bouche le même effet que ferait de la pâte.
- Ce fruit a la chair pâteuse.
- Un bonbon pâteux.
- Qualifie un liquide dans lequel des matières en suspens empêchent son entière liquidité.
- Chaque outil apporte une autre nature de formes et une autre modulation de la couleur. Et il n’y a pas que les outils, il y a aussi la matière, plus ou moins fluide ou pâteuse, et le subjectile, plus ou moins lisse ou rugueux. — (Pierre Soulages, Outrenoir. Entretiens avec Françoise Jaunin. La Bibliothèque des Arts, 2012, p.72)
- Cette liqueur est pâteuse, ce vin est pâteux..
- Encre pâteuse.
- (Sens figuré) Qualifie la bouche, ou ce qui en a trait, lorsqu'elle semble empâtée d’une salive épaisse.
- Avoir la bouche, la langue pâteuse.
- (Sens figuré) Qualifie un style mou, lourd, filandreux.
- (Sens figuré) Qualifie une parole embarrassée.
- On aurait pu se croire dans un fumoir anglaisNous sirotions à deux un breuvage irlandaisQui donnait à chacun une diction pâteuseUne douce apathie, une indolence heureuse. — (François Morel, Fumoir anglais, 2006)
- (Peinture) Qui semble avoir été peint d'un pinceau empâté.
- Touche pâteuse. — Chairs pâteuses.
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crasseux
?- Qui est couvert de crasse.
- La toute petite fille était une gaminette de trois ou quatre ans à peine, très crasseuse et très déguenillée, aussi large que haute, et fagotée on ne sait comment, à la je m'en moque. — (Le Journal de Françoise, 1904, vol.3-4, page 651)
- Ce fut une époque de beuveries à décarcasser un veau, parmi les vapeurs des pipes et les proclamations d’esthètes crasseux, toutes lavallières dehors. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 28)
- Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- En ouvrant la porte, Patrick vit un homme de taille moyenne, vêtu d’un pantalon de velours bleu, d’un pull à col roulé, et d’une paire de basquettes crasseuses. — (Eric Bouillot, Transgression, Éditions Le Manuscrit, page 14)
- (Familier) Qui vit dans une avarice sordide.
- Il vit en crasseux.
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généreux
?- Qui est de nature élevée, noble.
- Se montrer généreux.
- Âme généreuse.
- Si le loup est le plus fort, il déchire, il dévore sa proie ; le chien, au contraire, plus généreux, se contente de la victoire, et ne trouve pas que le corps d'un ennemi mort sente bon ; il l'abandonne pour servir de pâture aux corbeaux et même aux autres loups […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Loup », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 769.)
- Qui est l’indice d’une âme généreuse ; qui part d’une âme généreuse.
- C’était elle qui assumait dans la maison les travaux de l’homme que sa vieillesse lui eût rendus difficiles. Combien de ménagères auraient, d’elles-mêmes, pris cette initiative généreuse ! — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Offrir cinq cents flacons de vinaigre des quatre-voleurs comme produit désinfectant au bureau de bienfaisance du XIe arrondissement, c'est un acte généreux ; faire savoir qu'il provient de la maison Maille, Robillard, Segond et Cie, cela devient de la réclame […]. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 199)
- Qui est porté à donner plus qu’il n’est tenu de donner, ou à recevoir moins que ce qu’il a le droit de réclamer.
- Cheikh Gaafar se montra généreux pour la dot et les cadeaux. Il fit célébrer de belles fêtes pour le mariage. […]. Le village entier fut en liesse. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Elle collectionne aussi toutes les plaques officielles des rues, et à chaque instant un généreux donateur arrive, apportant des panonceaux ou des affiches. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Mais les vivants aujourd'hui ne sont plus si généreux :Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux. — (Georges Brassens, Les Funérailles d'antan, 1960)
- (Par extension) Qui produit beaucoup.
- Sol généreux, terre généreuse.
- Qui a du corps et qui réconforte.
- Vin généreux : Vin agréable, de bonne qualité.
- (Désuet) Qui est de bonne race, de race noble, qui a le sens de l’honneur. On ne retrouve plus cette acception que dans les expressions poétiques :
- Un lion généreux.
- Un généreux coursier.
- (Par métonymie) Présent en grandes quantités ; volumineux.
- Si Lanfear n’avait pas été là, Graendal serait à coup sûr passée pour un parangon de beauté. Vêtue d’une robe de soie verte au décolleté plongeant, elle arborait entre ses seins généreux un rubis de la taille d’un œuf, et une couronne incrustée de pierres précieuses reposait sur sa longue chevelure blonde. — (Robert Jordan, Les Feux du ciel, traduit par Jean-Claude Mallé, Bragelonne, 2013, ISBN 978-2-35294-664-9)
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myxoedémateux
?- Orthographe par contrainte typographique de myxœdémateux.
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laborieux
?- Qui travaille beaucoup, qui aime le travail.
- Le P. du Han était fort laborieux, et l'on peut dire qu'il consomma autant d'huile que de vin pendant le cours de sa vie. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais, Paris, 1830, vol.2, p. 13)
- C’est aussi l’époque où les écureuils laborieux courent et bondissent partout désespérément, essayant de récolter le maximum de provisions pour tenir durant l’hiver.— (Haruki Murakami, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, 2007)
- Qui est pénible, qui oblige à beaucoup de travail, de fatigue, d’efforts.
- L'hôpital est, en effet, dans l'esprit de la solide bourgeoisie, le « couronnement » naturel d'une vie désintéressée de poète et d'une vie laborieuse de pauvre homme. — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d'idées, Mercure de France, 1902, éd. 1911, p. 299)
- Cette existence, si laborieuse et si monotone, du marcaire vosgien, au début du XVIIIe siècle, était cependant moins pénible que celle de ses émules de certaines régions des Alpes. — (Pierre Boyé, Les hautes-chaumes des Vosges : étude de géographie et d'économie historiques, Berger-Levrault, 1903, p. 369)
- Certaines thèses avancées par les théoriciens du complot font appel à de nombreux faits troublants que seules de laborieuses analyses poussées pourraient clairement réfuter. — (Louis Dubé, L’argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, n° 67, p. 5)
- (Politique) Relatif à la classe sociale des travailleurs.
- C'est ainsi que pour Sheila Delany (1987), La Cité des Dames serait l'œuvre d’une misogyne, d’une réactionnaire pudibonde pro censura et d'une exploitante éhontée de la classe laborieuse. — (Thérèse Moreau, « Promenade en Féminie: Christine de Pizan, un imaginaire au féminin », dans Nouvelles Questions féministes, vol. 22, n°2, Éditions Antipode, 2003, p. 16)
- (Péjoratif) Qualifie les productions de l’esprit où l’effort paraît.
- Style laborieux.
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épineux
?- Qui a des épines, des piquants.
- Les pâturages, enclavés dans les bois de tous côtés, sauf au levant, où des haies vives érigeaient leurs épaisses barrières épineuses, restaient d’un vert dru malgré la chaleur torride de cette fin d’été. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) Qui est plein de difficultés, d’embarras, de contrariétés, etc.
- – La montée au temple de la Fortune qui se présente à vous est une des moins épineuses que j’aie vues. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- La question d’argent devient épineuse. Je ne peux plus vivre que pauvrement dans cette grande ville. — (Albert Camus, L'Envers et l'Endroit, Gallimard, 1958, page 82)
- Qui fait des difficultés sur tout, en parlant des personnes.
- Il est désagréable d’avoir affaire à lui, il est trop épineux.
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inharmonieux
?- Qui manque d’harmonie.
- Sens inharmonieux. (Sens figuré)
- Mélange inharmonieux.
- Ensemble inharmonieux.
- Langue inharmonieuse.
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feu
?- Phénomène calorifique et lumineux produit par la combustion d'une matière inflammable ; un des quatre éléments des Anciens. Note : Utilisé avec l’article défini : « le feu ».
- La maîtrise du feu est souvent considérée, avec celle de l’outil, comme une des caractéristiques qui distinguent l’homme de l’animal. — (Jacques Collina-Girard, Le feu avant les allumettes, Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1998, page 1)
- Brasier de petite envergure allumé à dessein pour éclairer, chauffer ou cuire.
- Lorsqu’une bande de baleines est signalée, la nouvelle se répand aussitôt dans tout l’archipel au moyen de feux allumés sur les montagnes ; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 37)
- Ils arrivèrent à la grotte, tout le monde se les gelait sérieusement. Ils décidèrent de faire un feu pour la nuit. — (Eva Kavian, L'Homme que les chiens aimaient, ONLIT Éditions, 2016, page 98)
- Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
- Je m’habillai hâtivement et redescendis jusqu’à la salle à manger, la température était glaciale, le feu n’avait pas pris, je n’avais jamais été doué pour le feu, je ne comprenais rien à l’assemblage de bûches et de brindilles qu’il convenait de bâtir, c’était un des nombreux points qui me séparaient de l’homme de référence – mettons pour situer Harrison Ford – que j’aurais souhaité d’être, enfin pour l’instant la question n’était pas là. — (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, page 280)
- (En particulier) Incendie.
- En saison sèche, les Garde-bœuf suivent les feux de forêt et de savane, pour manger les animaux mis à nu par la disparition de la couverture herbacée. — (Jean Claude Ruwet, Les Oiseaux des plaines et du lac-barrage de la Lufira supérieure (Katanga méridional) : reconnaissance écologique et éthologique, Université de Liège & Fondation pour les recherches scientifiques en Afrique centrale, 1965, page 41)
- (Familier) (Par métonymie) Dispositif autonome destiné à produire une petite flamme (briquet, allumette, allume-cigare…).
- Prête-moi ton feu.
- Avez-vous du feu ?
- Y a-t-il du feu dans la voiture ?
- (Vieilli) Bougie allumée pour indiquer le temps durant une mise aux enchères publiques.
- Deux antres feux successivement allumés sur cette dernière somme s’étant éteints sans enchère, la maison dont il s’agit, a été définitivement adjugée à bail à M. Nicolas Lhérault, sus-nommé, […]. — (F. M. Sellier, Le manuel des notaires, Paris : Librairie Cotillon, 1841, volume 1, page 135)
- (Par métonymie) (Vieilli) Torche.
- Il nous guidait grâce au feu qu’il portait dans la main.
- Source de chaleur pour la transformation des aliments.
- Laissez cuire vingt minutes à feu doux.
- Appareil de cuisson des aliments, cuisinière.
- Des racines coupées et des feuilles de betteraves, bouillant dans une marmite sur le feu, mêlaient leur parfum âcre à l’odeur de renfermé qui semblait stagner dans les encoignures. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Si tu veux, j’ai encore de la soupe sur le feu.
- (Par métonymie) Endroit où l’on fait du feu.
- — Cependant la nuit que tu viens de passer a dû te donner à réfléchir ?— Bien certainement, j’aimerais mieux un bon lit et le coin du feu.— Le veux-tu, le coin du feu et le bon lit, avec le travail bien entendu ? — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- […] et l’on court se mettre en pantoufles et en robe de chambre pour popoter avec lui au coin du feu. — (Octave Uzanne, Les Zigzags d’un curieux, Maison Quantin, 1888, page 218)
- (Par métonymie) (Vieilli) Foyer ; famille.
- Viennent ensuite les pays dont la population a été déterminée par plusieurs méthodes indirectes, telles que l’énumération de toutes les personnes sujettes à un impôt quelconque ; celle des familles ou feux ; celle des maisons, qu’il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec la précédente […] — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- La paroisse compte une trentaine de feux, assez peu de fidèles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Leur population totale, qui en 1504 ne dépassait pas 69 feux ou ménages, comme le précise un compte de cette époque, atteignait 175 feux en 1789 (100 pour Vaux, 40 pour Euilly et 35 pour Tétaigne). — (Georges Hubrecht, Le Bailliage de Mouzon à la veille de la Révolution et ses Cahiers de doléances, Bière, 1969, page 65)
- Le rôle des tailles de Barques pour 1719 porte 41 feux, dont 33 masculins ; celui de Marques : 66 feux, dont 56 masculins. — (Jacques Dupâquier, Statistiques démographiques du bassin parisien, 1636-1720, éditions Gauthier-Villars, 1977, page 530)
- (Par métonymie) (Au pluriel) Lumière.
- Des feux tantôt roses, tantôt d’un bleu acide qui tournait au vert pomme, scintillaient à l’extérieur des Folies. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’hypothèse a été avancée d’une extinction des feux de la piste d’atterrissage au moment de l’approche de l’avion ; mais cette version n’est pas validée, les feux ayant, semble-t-il, été éteints après le crash, dans un mouvement de panique. — (Paul Quilès, Bernard Cazeneuve et Pierre Brana, Enquête sur la tragédie rwandaise (1990-1994), édition Assemblée nationale (rapport), décembre 1998, pages 216-217)
- (Sens figuré) Signal lumineux.
- Un officier de police traverse la rue pour donner une contravention à une dame n'ayant pas immobilisé son véhicule au feu rouge. — (Veronica Brathwaite, Arrête! Le feu est rouge!: Traverser en toute sécurité, Xlibris Corporation, 2013)
- Les signaux A45 et A47 sont accompagnés de feux clignotants rouges ou blancs. — (Claude De Bruyn, Feu vert pour le permis de conduire : Je réussis l’examen, De Boeck, 2008, page 80)
- (Par métonymie) (Familier) (souvent au pluriel) Dispositif électrique qui régule le flux des véhicules et des piétons à l’aide de lumière de différentes couleurs.
- Arrête-toi aux feux !
- Brûler un feu.
- (Par métonymie) Phare maritime.
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Le ciel, clair au départ de Saint-Louis, devient brumeux vers Dakar. Nous apercevons dans un trou le feu de la pointe du Cap-Vert, à 4 heures. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page84)
- (Par métonymie) Dispositif lumineux permettant de signaler la présence d'un véhicule ou d'un aéronef, ses changements de direction, ses arrêts.
- Le troisième feu stop est maintenant obligatoire.
- Les feux de croisement sont les seuls à servir en ville et sur route.
- Les feux de navigation équipent tous les avions, du petit appareil d'aéroclub au plus gros des avions de commerce.
- (Sens figuré) (Poétique) Étoile, corps céleste brillant.
- Les feux de la nuit.
- (Sens figuré) Éclat, scintillement.
- Dans l’azur à peine noirci du couchant, l’étoile du berger brillait d’un feu paisible, sans un scintillement ; l’air était calme […] — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- (Sens figuré) Saveur brûlante, en particulier d’un alcool.
- Le feu de l’absinthe.
- (Littéraire) Excitation ; passion.
- […] le prince Jean, monté sur un palefroi gris plein de feu, caracola dans la lice à la tête de sa suite joviale […] — (Walter Scott, Ivanhoé, ch. VII, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Cette Gourguin était, comme l'on dit chez nous, un vrai chat noir, qui n’avait que la peau et les os ; toutefois, un grand feu d'esprit, et les plus beaux yeux, avec des manières hautaines : dangereuse, artificieuse, accusée de beaucoup de noirceurs ; […]. — (Élémir Bourges, « Prologue : Le mémoire d'Ivan Manès », avril 1871, dans Les Oiseaux s'envolent: et les Fleurs tombent, en feuilleton dans La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, Paris : Librairie Plon, novembre 1892 (A1 - T6), page 56 & Éditions Ligaran, 2015)
- Deux ou trois images de femmes rencontrées lui apparaissaient à l’imagination et il les suivait, d’abord pour se délasser. Puis tout le feu de ses vingt ans s’animait, tous ses sens sentaient (sic) ce que contient une femme qui passe. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 60)
- Ainsi songe Thérèse qui voudrait bien ne pas rejoindre les deux hommes ; mais dans le feu de la discussion, ils s'arrêtent au milieu de la route et gesticulent. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- L’âme de Wesley avait besoin d’un feu plus vif. Un jour (24 mai 1738), dans une sorte d’illumination, il entrevit la vraie foi qui est un lien vivant et non une opération de la raison. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, 1937)
- Les cerfs, bien qu’imbelles, se livrent des combats lorsque les feux de l'amour les y poussent. — (Les études classiques, volume 65, Université de Namur, 1997, page 124)
- Il y a, ô brahmane, trois sortes de feu qu’il faut abandonner, qu’il faut éloigner, qu’il faut éviter. Quels sont ces trois feux ? Ce sont le feu de l’avidité, le feu de la haine et le feu de l’illusion. — (Bouddha)
- Source d’excitation, de passion.
- Les disciples ont reproduit l’expérience du Sinaï : la Parole est un feu! — (Bruno Chenu, Disciples d’Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 81)
- (Littéraire) Passion, amour.
- Brûlé de plus de feux que je n'en allumai (…) — (Jean Racine, Andromaque, 1667)
- De mes feux mal éteints je reconnus la trace, Je sentis que ma haine allait finir son cours,Ou plutôt je sentis que je l’aimais toujours. (ibid.)
- (Argot) (Par ellipse) Arme à feu, pistolet.
- (Militaire) Tirs, lors d’un combat.
- — Il fallait vivre sous Louis XIV ; on passait son temps à la cour, dans la meilleure compagnie du monde, avec madame de Sévigné, M. le duc de Villeroy, M. le duc de Saint-Simon, et l’on n’était avec les soldats que pour les conduire au feu et accrocher de la gloire, s’il y en avait. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Notre régiment était presque à couvert du feu des Russes par un pli de terrain. — (Prosper Mérimée, L’Enlèvement de la redoute)
- Un capitaine réglait le feu : « À vous, Judin ! » Le petit lignard visait soigneusement, lâchait la détente. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 168)
- M. de la Ferté s’était séparé de la première demi-section, qui avait obliqué vers la gauche, avec ordre pour Saumabère, dès qu’il entendrait les premiers coups de fusil, d’exécuter un feu à cartouches comptées, afin de donner à l’adversaire qu’il était tourné, ce qui en forêt est le prélude immédiat de la débâcle. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, réédition Cercle du Bibliophile, page 244)
- Le feu des fusils Mauser commença ; ce fut un vacarme épouvantable dans lequel on percevait le ronflement des obus à la lydite, le crépitement des fusils Metford, les éclats des mitrailleuses boers et les sifflements des Mauser. — (Le Mémorial d’Aix, 25 janvier 1900, page 1)
- En cueillant dans les blés le coquelicot rougeLa blanche marguerite et le bleuet si bleu– Ces couleurs du drapeau ! – parmi le blé qui bouge,Songez à nos soldats qui sont tombés au feu ! — (Marie Cassabois, Les Chants de l’écolier, Voix des tombes ; Édouard Privat, Toulouse, 1934, page 94)
- Il a sorti son feu et il a fait feu. — (Jean-Marc Agrati, Le chien a des choses à dire, On foutait que dalle)
- (Sens figuré) (Argot) Enthousiasme, excitation.
- L’autre jour les MCs ont mis le feu à la salle.
- Allumer le feu et faire danser les diables et les dieux. — (Pierre Jaconelli, Allumer le feu)
- (Athlétisme) (Par ellipse) Coup de feu, signal sonore qui autorise le départ d’une course. Départ d’une course.
- Dans les starting-blocks les coureurs attendaient que le feu retentisse pour partir.
- Il est parti dès le feu, sans attendre.
- (Sens figuré) Urgence, presse.
- Y a pas l’feu.
- (Familier) Il a le feu aux fesses.
- (Astrologie) Élément astrologique qui comprend les signes Bélier, Lion et Sagittaire.
- (Familier) Utilisé pour exprimer que quelque chose est génial.
- C’est le feu les licornes !
- Armoiries avec un feu (sens héraldique) (Héraldique) Meuble représentant un ensemble de flammes dans les armoiries. Il est toujours représenté flammes vers le chef. Certains auteurs blasonne le nombre de flammes (trois d’ordinaire). Il peut être meuble seul ou utilisé en complément d’un autre (marmite par exemple). On le trouve également dans des meubles composites mais il porte alors un nom différent : immortalité pour le phénix, patience pour la salamandre. À rapprocher de flamme.
- Écartelé : au 1 d’azur à la tête de loup d’or, au 2 d’or au feu de gueules, au 3 d’or à l’enclume de gueules et au 4 d’azur à la tête de lion d’or, qui est de la commune de Robert-Espagne de la Meuse → voir illustration « armoiries avec un feu »
- (Régional) Brûlure de la peau.
- — Va-t’en à l'Hardilas, dit-elle, et ramène Julie la Rouge qui traite pour le feu. Il faut tout essayer. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- (Théâtre) Gratification accordée à chaque représentation.
- À la suite de cette représentation mémorable, le théâtre resta fermé pendant deux jours. Argent et relâche furent employés en banquets que j'offris, Amphytrion magnifique, à la troupe et aux habitués des coulisses. Je ne répondrais même pas que mes feux de quinze cents francs aient suffi pour acquitter la carte. — (Hippolyte de Villemessant, Mémoires d'un journaliste, tome 1, 1867)
- Un sociétaire à part entière gagne trois mille six cents francs par mois, plus cent cinquante francs « par feu », c’est-à-dire chaque fois qu’il joue. — (Jacques Charon, Moi, un comédien, 1975, page 239)
- Il trafiquait, par procuration, sur les billets, et il s’en était attribué, comme feux de directeur, un certain nombre qui lui permettait de dîmer les recettes. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
-
poussiéreux
?- Qui est plein de poussière ; qui est couvert de poussière.
- La sécheresse était encore plus forte, et la chaleur non moins intolérable sous le souffle poussiéreux du vent du nord, ce simoun des Pampas. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
- L'ampoule, qui éclairait cette dégringolade d'objets de toute provenance […] se balançait, poussiéreuse, au bout de son fil, sous la voûte basse où le salpêtre faisait des croûtes. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il frotte ses mains poussiérieuses l'une contre l'autre pour ne pas salir son pantalon à cinq cents dollars [...]. — (Patrick Senécal, Hell.com, Éditions Alire, Québec, 2009, p. 003.)
- Ici et là, on voit des péniches accostées à des silos se remplir interminablement de grains poussiéreux. — (Jean Rolin, Chemins d'eau, Editions de la Table Ronde, 2013, chap. 33)
- (Sens figuré) (Péjoratif) Vieux, démodé, dépassé, rétrograde, fermé au progrès ou à l'évolution.
- Programme, esprit poussiéreux, idées poussiéreuses.
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compendieux
?- (Vieilli) Abrégé, dit en peu de mots.
- Dans les analyses compendieuses que nous donnons, beaucoup de renseignements précieux, par exemple les listes de témoins, sont forcément omis. — (Charles Petit-Dutaillis, Étude sur la vie et le règne de Louis VIII, 1894, page 449)
- Même ses courriels compendieux pour signaler qu’un papier était corrigé sonnaient comme un pas de Fred Astaire : « Et hop ! » — (Hélène Bekmezian, La mort de Richard Herlin, correcteur au « Monde », Le Monde. Mis en ligne le 12 juillet 2019)
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gâteux
?- (Par extension) Qui retombe en enfance, devient sénile, radote.
- Ribadier, se levant. — Une lettre pour le président de mon Cercle ! C’est lui qui sera mon second témoin.Thommereux, se levant. — Ah !Ribadier. — Oui ! Il est un peu gâteux… mais enfin, tu sais, il est président ! tu vas me faire le plaisir d’aller le trouver… — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte III, scène 1)
- Oui! Affolés, terrorisés, paniqués par un bilboquet!! Tu te rends compte?Ils sont gâteux! Bah! Viens ici… — (André Franquin, Gaston 7 — Un gaffeur sachant gaffer, éditions J.Dupuis & Fils, 1969, page 48)
- (Par extension) Qui est aveuglé par des sentiments d’adoration.
- Je te parle des milliards de morveux qui pullulent, sentent la fiente et se font baver sur le ventre par les mamans gâteuses qui les adorent parce que en les adorant elles s'adorent elles-mêmes. — (Yann Moix, Les cimetières sont des champs de fleurs, 1997)
- Eh bien quoi ? Notre Lolita ne peut pas aimer tout le monde ! Papas gâteux que nous sommes, nous lui trouvons toujours l’excuse idéale pour la pardonner et considérer que ce sont les autres qui sont de gros jaloux. — (Erwan Chuberre Saunier, Cancer, ce n’était pourtant pas mon signe astrologique, 2013)
- On voit en effet fréquemment de « nouveaux pères » modèles, investis à mille pour cent dans leur rôle. Papas gâteux, fusionnels, omniprésents, qui changent les couches, connaissent par cœur le numéro du pédiatre, préparent des purées…— (Alix Leduc, Le petit guide de l’après-accouchement, 2014)
- (Médecine) Qui souffre d’incontinence urinaire ou fécale.
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odieux
?- Qui excite la haine, l’aversion, la réprobation, l’indignation.
- Nous avons dit que l’impôt sera odieux, quel qu’en soit le montant, tant qu’il prendra dans la bourse du contribuable, pour ne rien y rapporter. — (François-Vincent Raspail, Organisation ruineuse ou féconde de la dépense, dans Le Réformateur, 5 fév. 1835)
- Harland, qui a fort bien connu Vavilov, condamne sans réserves les théories mitchouriniennes, taxe Lyssenko de charlatan et dénonce les odieuses manœuvres qui ont abouti à la révocation des principales figures de la génétique soviétique. — (Joël Kotek & Dan Kotek, L'affaire Lyssenko, page 196, Éditions Complexe, 1986)
- (Par hyperbole) Qui a un comportement très désagréable, qui irrite.
- Tu as été odieuse hier soir, tu coupais la parole à tous les invités.
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cotonneux
?- (Botanique) Qui est couvert d’un duvet analogue au coton.
- Tige cotonneuse.
- (Plus courant) Qui est devenu mollasse et comme spongieux.
- Pommes, pêches, poires cotonneuses.
- (Sens figuré) — Un style cotonneux.
- (Parfois) Qui a, au toucher, la douceur du coton, ou qui a l’apparence du coton.
- Les tribunaux frappèrent, tout d’abord, assez durement, les gentilles délinquantes qui s’obstinaient à porter le gourgouran, soie légère de l’Inde, l’armoisin, joli taffetas très souple et le cirsac mollement cotonneux. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, page 121)
- Sous les nuages cotonneux, l’air se veloutait dans un sommeil où sourdait une humidité impatiente. — (René Réouven, Octave II, Denoël, 1964, chapitre IX, page 80)
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fumeux
?- Qui exhale, qui répand de la fumée.
- Le jour est tombé, et dans la nuit sans lune les misérables relais avec leur lampe fumeuse apparaissent tout d'un coup comme la demeure du veilleur des morts. — (Hippolyte Taine, Voyage en Italie, volume 2, 1866)
- Toutes les fenêtres étaient closes, et la terre offrait au ciel, en échange de ses étoiles d’or déjà pâlissantes, ses lanternes fumeuses prêtes à s'éteindre, et dont le fleuve, sombre comme s’il eût roulé des flots d’encre, reflétait la lumière rougeâtre., — (Alexandre Dumas, Aventures de quatre femmes et d’un perroquet, Paris, Lévy, 1871, page 13)
- Si l’hôtel du Cantal était une maison honnête, ce n’était pas une belle maison, et quand nous nous trouvâmes avec une petite chandelle fumeuse, dans un cabinet sous les toits, et si étroit que l’un de nous était obligé de s’asseoir sur le lit quand l’autre voulait se tenir debout, je ne pus m’empêcher de penser que ce n’était pas dans une chambre de ce genre que j’avais espéré coucher. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Mon perchoir me plaît d'ailleurs beaucoup et, n'était la lampe fumeuse qui menace à chaque instant de s'éteindre comme prise de spasmes, ce serait aussi confortable qu'un bureau. — (Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 114)
- (Par analogie) Qui a l’apparence ou la consistance de la fumée.
- Un brouillard fumeux, ressemblant à celui de l’été indien, enveloppait toutes choses et ajoutait naturellement à mon incertitude. — (Edgar Poe, Le Cottage Landor, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire, Michel Lévy frères, 1871)
- Dans l’habitacle éclairé d’un rouge fumeux, on entendait jurer et tinter de l’argent. — (Marcel Schwob, Les Trois Gabelous dans Cœur double, 1891)
- (Par analogie) Qui est enveloppé de fumée.
- Quand la lumière fumeuse qui sentait le suint éclaira la plaie infectée, Zéré approcha tout contre elle sa figure pour en mieux renifler la puanteur. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- (Sens figuré) Qualifie des liqueurs capiteuses qu’on supposait envoyer des vapeurs à la tête.
- Les deux autres flairent : c’est vin fumeux comme un bouquet, comme une caresse, comme un refrain, comme une belle fille, comme l’avenir ! — (Marcel Arnac, Le Brelan de joie, 1924, p. 34)
- (Sens figuré) Qui manque de consistance, de clarté.
- Il apparaît comme l’esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d’intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qui colportent, de nuit, des preuves accablantes. — (Émile Zola, s:J’accuse...!, 1898)
- Les IUFM sont devenus des nids à pédagogues fumeux qui privilégient la forme au fond, aussi coûteux qu’inefficaces. — (Nicolas Dupont-Aignan, Français, reprenez le pouvoir ! 2006, III-4)
-
adieu
?- (De nos jours) Terme de civilité et d’amitié dont on se sert en prenant congé de quelqu’un qu’on ne reverra plus pendant une longue période, si ce n’est jamais.
- Adieu, je m’en vais. — Je ne veux vous dire que « bonjour » et « adieu ». — Il est allé dire « adieu » à untel.
- Il ne dit jamais « adieu » à ses amis. — Il ne lui a même pas dit « adieu ». — Il y eut bien des larmes répandues quand ils se dirent « adieu ».
- Je ne vous dis pas « adieu ». ou Sans « adieu ».
- La guerre s’était enfin achevée. Pour avoir été séparés, nous serions ensemble plus heureux que jamais. Pourtant ces séparations que la vie nous ménage ne sont que la préparation de l’adieu définitif, auquel il faut arriver. Je n’étais revenu que pour quitter mes parents, cette fois sans retour. — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, page 87)
- (Vieilli) ou (Régionalisme) Sert pour dire « Au revoir ».
- — Mon cher, vous me donnez des renseignements, et je les écoute comme un rapport sur la position occupée par l’ennemi. Du reste, adieu, au revoir. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — Alors, adieu, à bientôt, n’est-ce pas ? tâchant par l’amabilité du regard et la contrainte du sourire de l’empêcher de penser qu’elle ne lui disait pas, comme elle eût toujours fait jusqu’ici :— À demain à Chatou, à après-demain chez moi. » — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 127)
- « J'attendrai un messager pour vous faire savoir s’il faut me mettre en route pour la France. Adieu, mon cousin. Nous nous reverrons au souper. » — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 1, « Le Roi de fer »)
- Adieu, à demain !
- (Familier) (Aquitaine) (Occitanie) (Savoie) (Suisse) Se dit pour saluer une ou des connaissances de façon amicale.
- A Genève, à Lausanne, à Neuchâtel, à Chambéry et dans le midi de la France on dit adieu à une personne que l’on aborde et qu’on est dans l’usage de tutoyer. — (Jean Humbert, Nouveau glossaire genevois, tome premier, Jullien, Genève 1852, pages 7-8)
- Soldignac, entrant. — Adieu ! — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
- (Sens figuré) (Familier) Se dit d’une personne qui est dans un péril évident ou d’une chose qui court un grand risque.
- Si la fièvre vient à redoubler, adieu le malade. — Si vous touchez à ce plateau, adieu mes porcelaines. — Adieu mon argent.
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khâgneux
?- (France) Élève de khâgne, deuxième année de classe préparatoire littéraire.
- Les khâgneux vont bientôt passer les concours.
- On sait que les familles Rousseau et Jarry, lavalloises toutes deux, étaient liées de longue date quand le jeune Alfred, khâgneux du lycée Henry-IV, polygraphe génial, entra dans le champ magnétique d’un peintre qui avait l’âge de son père. — (Stéphane Guégan, Le pinceau et la plume, dans Le Douanier Rousseau, charmeur de son temps, Hors-série Télérama 2016, page 46)
- J’ai joué Muray au théâtre de l’Atelier des centaines de fois devant des salles toujours pleines. Abonnés de Télérama, lecteurs du Fig Mag, bobos à Vélib’, curé en soutane, khâgneux tourmentés, festifs enthousiastes. — (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 152)
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enjeux
?- Pluriel de enjeu.
- Véronique Abbruzzetti met en évidence, derrière l’inoffensive banalité d’une « fabulette » sur le travail et l’oisiveté, la présence d’enjeux doctrinaux liés à l’actualité d’une polémique anti-cathare qui se trouve ainsi vulgarisée auprès d’un public élargi. — (Marina Marietti, Les voix multiples : du conflit au dialogue, 2003)
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sacrebleu
?- (Vieilli) Juron familier marquant l’admiration, la colère ou l’étonnement.
- — Pour dire, il faut savoir.— Pour savoir, il faut réfléchir, et tu ne m’en laisses pas le temps ! Sacrebleu ! un peu de silence… et puis, que Léonard lâche la crosse de son revolver : ça me dérange. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Le vieux monsieur, perdant patience. — Sacrebleu ! Madame, vous ne voulez tout de même pas passer votre vie à regarder la même petite partie. — (Bernard Shaw, Retour a Mathusalem, pentateuque métabiologique, Éditions Montaigne, 1959, page 241)
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floconneux
?- Qui a la forme de flocons.
- Il saisit Héloïse, l'enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu'il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- C'était une soirée délicieuse : dans le firmament d'une douceur et d'une pureté inénarrables, la lune gravitait solitaire, chassant devant elle une multitude de petits nuages floconneux. — (Michel Séligny, Homme libre de couleur de la Nouvelle-Orléans, Presses de l'Université Laval, 1998)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.