Que signifie "défiler" ?

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  • Détacher une chose du fil du cordon où elle était passée.
  • Défiler les perles d’un collier, les grains d’un chapelet. Son collier s’est défilé. Ce chapelet va se défiler.
  • Défiler son chapelet.
  • Défiler une fortification, la disposer de manière à le protéger contre l’enfilade du feu des ennemis.
  • Énumérer en enfilade, comme on récite les grains d’un chapelet.
  • Je lui promets de lui confier des péchés plus rares, plus extraordinaires et plus intéressants, bien sûr, que tous ceux que peuvent lui défiler ses péronnelles de pénitentes. Vous pouvez l’avertir qu’on le demande pour une belle confession. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 118)
  • Aller en file.
  • Tacherot est formidablement tuyauté sur la plupart d'entre eux, grâce au génial Pelletier, qui voit défiler dans ses soirées partouzardes les personnalités les plus variées de la politique, de la littérature, du théâtre, des Banques, de l'Industrie. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 184)
  • Là, tous le notables défilèrent pour lui baiser la main. Il dit à chacun quelques mots. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
  • Dans leur moitié de monde, sans doute, un orchestre jouait au loin, des oiseaux bleus gazouillaient, des petits nuages roses défilaient en trombe dans le ciel, enfin tout ce qui se passe dans ces moments-là. — (Terry Pratchett, Les Annales du Disque-monde, tome 5 : Sourcellerie, traduit de l'anglais par Patrick Couton, Nantes : L'Atalante, 2012)
  • (Intransitif) Exhiber, en marchant, des atours de mode.
  • Défiler en public sur un podium représente l'épreuve du feu pour une mannequin. Il faut savoir marcher, porter le vêtement, faire son cinéma... Personnellement, j'ai commencé à défiler très jeune. — (Rebecca Ayoko, avec Carol Mann, Quand les étoiles deviennent noires : Des rues d'Abidjan aux podiums d'Yves Saint Laurent, éd. Jean-Claude Gawsewitch, 2012)
  • Il avait l'air ridicule ainsi. […], avec un jean très serré à la taille, il faisait style de défiler sur un podium de mode avec une veste ridiculement trop petite pour lui. Pour la première fois depuis 3 bonnes semaines, j'entendis mon rire résonner dans ma gorge, […]. — (Margaux Marchal, Mes boîtes de Pandore, chap. 5, Éditions Librinova, 2021)
  • (Intransitif) (Politique) Marcher, en file nombreuse, dans les rues, pour revendiquer.
  • Depuis quelque temps on faisait défiler les veuves de guerre sous nos fenêtres. Des centaines de veuves de guerre. Elles criaient de leurs voix aiguës : « Clemenceau assassin, Clemenceau assassin. » — (Gilbert Prouteau, Le dernier défi de Georges Clémenceau, Éditions France-Empire, 1979, page 249)
  • L'hymne des hirakistes, les manifestants antirégime qui défilent pacifiquement dans les rues chaque vendredi en Algérie, est une adaptation de La Casa del Mouradia, une célèbre chanson des supporters de l'équipe de football USM Alger. — (Petit Futé Algérie 2020/2021, sous la direction de Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, 2020)
  • (Par extension) (Par ellipse) (Impersonnel) Se dit d’un lieu où de nombreuses personnes passent régulièrement.
  • Elle l’a annoncé sobrement vendredi dernier, avec l’air de ne pas trop vouloir déranger l’internaute occupé à faire défiler les publications de son fil Instagram. La chanteuse de rock britannique PJ Harvey republie son album To Bring You My Love en vinyle […]. — (Victorine de Oliveira, La lettre de Philosophie Magazine, du 16 septembre 2020)
  • Tu sais, en vingt ans de nounou, ça a défilé, les gosses mal élevés !
  • (En particulier) (Par euphémisme) Se dit d’une maison dont l’occupant accueille régulièrement des relations extra-conjugales.
  • J’habite en face de chez elle, alors je peux te dire que ça défile.
  • Faire faire un mouvement à des troupes pour les voir plus en détail.
  • Après la revue, on fit défiler les troupes par compagnies.
  • (Militaire) Disposer les hommes d'une troupe de façon à éviter l’enfilade du feu ennemi.
  • Il avait donc sous la main une vingtaine d’hommes, bien défilés, disposant d’un admirable champ de tir, le lit même de l’arroyo, avec le gué au beau milieu. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 244)
  • (Pronominal) (Militaire) Couvrir sa marche à la faveur d’un abri.
  • On avait bien là-haut, comme disait le zouave, l'inconvénient des obus qui tombaient çà et là; mais on pouvait aisément se défiler des balles. — (Amédée Achard; Récits d'un soldat - Une Armée Prisonnière; Une Campagne Devant Paris -1871)
  • (Pronominal) (Sens figuré) Se dérober.
  • Ils se sont défilés l’un après l’autre.
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Mots qui riment avec "é"

Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "défiler".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.

Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .

  • égarer
    • Mettre hors du droit chemin.
    • Je m’approchai d’elle, mais, à ma vue, l’enfant redoubla de cris. Je compris que la pauvre petite s’était égarée et qu’elle ne pouvait retrouver son chemin. — (Octave Mirbeau, La Chambre close, Ernest Flammarion, Paris, 1920)
    • Il s’est égaré de son chemin.
    • Je m’égarai dans la forêt.
    • (Par extension) Perdre dans un lieu, dans un espace.
    • Alors se dressait devant eux l’immense cône du Popocatepelt, d’une telle altitude que l’œil s’égarait dans les nuages en cherchant le sommet de la montagne. — (Jules Verne, Un drame au Mexique, J. Hetzel et Cie, 1905, page 364)
    • (Sens figuré) Jeter dans l’erreur.
    • Défiez-vous de ce faux ami, il pourrait vous égarer.
    • La prospérité nous égare.
    • Votre sympathie, votre estime s’est égarée sur un objet indigne.
    • Beaucoup de philosophes se sont égarés dans la recherche de la vérité.
    • Avec une inflexible modération, le gouvernement saurait assurer le respect du suffrage universel, de la propriété individuelle, de la liberté humaine avec la liberté du travail, et contre les fauteurs de désordre, toujours prêts à égarer une population d’elle-même inoffensive et respectueuse, il userait de son droit du plus fort à protéger le plus faible. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, pages 42-43)
    • L’un de nous les avait empruntés pour, croyait-il, égarer les soupçons. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 145)
    • La présomption fait souvent que l’homme s’égare.
    • Mettre une chose à une place qu’on ne peut se rappeler par la suite.
    • Ces papiers ne sont pas perdus, je les ai seulement égarés.
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  • accrocher
    • Attacher, suspendre à un crochet, à un clou, à un portemanteau, etc.
    • Tous les bras disponibles travaillaient à la confection d’un mât, auquel les électriciens du Vaterland accrocheraient les longues antennes de l’appareil de télégraphie sans fil […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 270 de l’édition de 1921)
    • Accrocher un tableau.
    • Arrêter, retenir par quelque chose de crochu ou de pointu.
    • Prenez garde que l’on n’accroche votre habit.
    • Je demeurai accrochée par ma robe.
    • (Marine) Jeter des grappins et des crocs d’un vaisseau à un autre pour venir à l’abordage.
    • - Les grappins d’abordage ! cria le lieutenant.Et le Saint-Ferdinand fut accroché par l’Othello avec une promptitude miraculeuse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Heurter ou arrêter une voiture en passant trop près avec une autre.
    • Prenez garde à cette grosse charrette, elle accrochera votre voiture.
    • Les deux voitures se sont accrochées.
    • (Absolument)
    • Ce conducteur est maladroit, il accroche souvent.
    • (Sens figuré) (Familier) Retarder ; arrêter.
    • Le lieutenant-colonel Andolenko, chef de corps du 5e régiment étranger d'infanterie, sursaute en apprenant la nouvelle. Il vient tout juste de débarquer pour prendre le commandement du sous-secteur de Turenne, et déjà on lui annonce que ses troupes sont accrochées, pratiquement au sortir de la ville. — (Patrick-Charles Renaud, Se battre en Algérie, Éditions Grancher, 2008)
    • On a accroché cette affaire.
    • Cette négociation est accrochée.
    • Ce procès est accroché depuis longtemps.
    • (Sens figuré) (Familier) Attirer à soi ; gagner ou obtenir quelque chose.
    • Cette fille aura bien de la peine à accrocher un mari.
    • À force de sollicitations, il a accroché une bonne place.
    • (Cuisine) (Intransitif) Coller au fond d’un récipient pendant la cuisson, attacher, en parlant d’aliments.
    • A table, sa bonne lui sert un potage, qui a accroché au fond de la casserole et qui a le goût de brûlé. Il y a seulement deux mois, il aurait repoussé l’assiette avec colère. Aujourd’hui, il mange ce potage sans protestations. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 279.)
    • (Argot) Arrêter ou aborder quelqu’un.
    • Jour après jour, elle guettait le moment où elle pourrait enfin l’accrocher. Elle n’avait rien de particulier à lui dire. Elle n’espérait rien de lui pour le moment, mais elle ne supportait pas de vivre avec, entre eux, ce vide hostile. — (Georges Simenon, Strip-tease, Presses de la Cité, 1958, Deuxième partie, ch. 2)
    • (Argot poilu) (Aviation) Attaquer un autre avion.
    • (Argot) (Vieilli) (Rare) (XIXe siècle) Mettre au mont-de-piété ; mettre au clou.
    • (Argot) (Vieilli) (Rare) (XIXe siècle) Consigner un soldat.
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  • vanter
    • Louer, exalter.
    • Ce fut un événement parisien du plus haut chic. Les gazettes vantèrent, sur le mode pindarique, la richesse de la mariée, l’élégance entraînante du marié, l’extraordinaire probité, l’inépuisable bienfaisance et les goûts artistiques d’Alexandre de Gavinard. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
    • La moindre photographie nous apprend cent fois plus sur le Parthénon qu’un volume consacré à vanter les merveilles de ce monument. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La Grève prolétarienne, 1908, page 195)
    • Ainsi nous entraîne-t-on à la découverte de ces petits restaurants inconnus, dont on nous vante telle « spécialité » mystérieuse, simplement pour que nous puissions être les premiers à nous rengorger devant nos amis. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
    • (Pronominal) S’attribuer des qualités, des mérites que l’on n’a pas.
    • (Pronominal) (Avec de) Se glorifier, se faire honneur de.
    • Après s’être vanté d’avoir travaillé à éteindre les lampions célestes par un geste magnifique, il se donne les allures d’un matador aux pieds duquel va tomber le taureau furieux. — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
    • Il affirme ainsi sa puissance, un peu par défi contre ceux de Vencimont ou de Vinemme, des Belges qui viennent se vanter en France de leurs forces pour enjôler les filles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Quel pensez-vous que soit l'objet de ces gens qui jouent à la paume avec tant d'application d'esprit et d'agitation du corps? Celui de se vanter le lendemain avec leurs amis qu'ils ont mieux joué qu'un autre. — (Blaise Pascal, Pensées)
    • Il m’a rendu des services, mais il s’en vante trop.
    • (Avec de) Se faire fort de, prétendre être capable de.
    • Il s’était vanté de le faire consentir.
    • Il se vante d’en venir à bout.
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  • résister
    • Ne pas céder, ou céder difficilement au choc, à la pression, à l’action d’un autre corps, à une force, à un effort quelconque.
    • Ces pierres factices ont beaucoup mieux résisté aux agents atmosphériques que les pierres de grès ; elles sont composées d’un mortier parfaitement dur, mêlé de cailloux concassés de la grosseur d’un œuf, et ont dû être façonnées dans des caisses de bois. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Nous avons vu disparaître par ce procédé des chéloïdes prépectorales qui avaient résisté pendant des années à tous les autres traitements. — (Louis Anne Jean Brocq , Traité élémentaire de dermatologie pratique comprenant les syphilides cutanées, O. Doin, 1907, vol.2, page 762)
    • Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune.
    • Une viande qui résiste au couteau.
    • Ce vieux château a jusqu’ici résisté à l’injure, aux injures du temps.
    • Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.
    • La toiture a résisté à la violence du vent.
    • (Familier) Ne pas céder à la tentation.
    • On ne pouvait rien voir de plus gracieux que cette svelte blondine, jeune, gaie, folâtre ; pas un homme qui eût résisté à ses agaceries. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 2)
    • Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes... Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six. — (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, page 168)
    • Se défendre ; opposer la force à la force.
    • Résister aux agents de la force publique.
    • Une armée à laquelle l’ennemi est hors d’état de résister.
    • Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement.
    • La place a résisté plus de trois mois.
    • Ce cheval résiste au cavalier.
    • (Sens figuré) S’opposer aux desseins, aux volontés de quelqu’un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant.
    • Mais ces deux gros industriels […] ont un titre de gloire peu commun : voici quelques années, ils ont résisté victorieusement aux assauts répétés de Robert Hersant qui, comme il l'a fait un peu partout en France, a tenté de les mettre à genoux pour racheter leurs journaux. — (Maurice Séveno, Les premiers jours de Mitterrand : l'état de grâce, Éditions Stock, 1981)
    • Si ce que vous proposez est dans l’intérêt public, je ne résiste plus.
    • Je lui ai résisté en face.
    • Résister à la grâce.
    • Résister à ses passions.
    • Bien supporter l’effort, la souffrance, la maladie, le travail, en parlant des hommes et des animaux, voire des végétaux.
    • Dernièrement, j'avais eu la maladresse de m’enrhumer en pleine chaleur. Voilà pourtant ce que c'est que de devenir vieux : on ne peut résister à rien. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 125, Fischbacher, 1896)
    • J'essayais, en contractant le gosier, d'absorber le moins possible d'eau et de résister à l'asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l'air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Ces espèces adventices, dont les graines sont apportées avec les semences introduites, ont pu résister à des conditions climatiques défavorables […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 34)
    • Vous travaillez trop, votre santé n’y pourra résister.
    • (En particulier) Supporter un désagrément moral.
    • La conversation avec cet homme est d’un ennui mortel, on n’y peut plus résister.
    • Persister, bien supporter l'usure du temps.
    • Les calomnies mordent difficilement sur l'amitié; mais quelle amitié résisterait à une suite de rêves qui y serait contraire ? — (Alain, Propos, 1921, page 332)
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  • regret
    • Chagrin que cause la perte, la mort d’une personne.
    • Suis-je heureux ? Oui ; je n’ai ni deuil, ni regrets, ni désir compliqué ; donc, je suis heureux. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • La perte de cet ami m’a causé de vifs regrets.
    • Déplaisir d’avoir perdu un bien qu’on possédait, ou de n’avoir pu obtenir celui qu’on désirait.
    • Le regret que lui cause la perte de ses biens, de sa fortune, de sa place.
    • Il a eu de bonnes marchandises, il ne doit pas avoir regret à son argent.
    • J’ai regret de n’avoir pas acheté ce domaine, cette maison.
    • Toute sorte de déplaisir, léger ou considérable.
    • Mon Dieu ! je quitterais la France avec moins de regrets si j’y laissais un homme aux yeux de qui je ne serais ni un demi-fripon, ni un dissipateur, ni un homme à illusions. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
    • J’ai beaucoup de regret de ne vous avoir pas trouvé chez vous.
    • Repentir, déplaisir d’avoir fait ou de n’avoir pas fait quelque chose, d'un oubli, d'une erreur ou d'une décision.
    • J’ai un grand regret de la faute que j’ai commise.
    • Je suis au regret d’avoir dit, d’avoir fait cela; j’en suis au regret.
    • J’ai le regret de vous apprendre que… J’ai regret à le dire.
    • (Au pluriel) Lamentations, plaintes, doléances.
    • Regrets sur quoi l’enfer se fondeQu'un ciel d’oubli s’ouvre à mes vœux. — (Guillaume Apollinaire, La Chanson du Mal-aimé, 1913)
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  • pitié
    • Sentiment douloureux face aux souffrances d’autrui, que l'on ne connaît ou partage pas soi-même.
    • Oscar Wilde n'inspire plus de colère, même aux sectaires de la vertu. Tous n'ont plus, pour lui et pour son martyre, que de la pitié douloureuse. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
    • Je contemple avec pitié le carton coloré qui emballait les yaourts aux fruits. Absurde, cette pitié. Ou peut-être pas. Elle répond par l'absurde à l'absurde de l'existence du carton coloré emballant les yaourts aux fruits.— (Roger-Pol Droit, Dernières nouvelles des choses. Paris, Odile Jacob, 2003, page 163)
    • Mais qu'en est-il de la pitié? demande Isabella. Un bon juge doit en montrer un peu, n'est-ce pas? Angelo croit qu'il en montre en étant juste, car alors il a pitié des victimes. — (Mustafa Fahmi, La promesse de Juliette, éditions La Peuplade, Saguenay (Québec), 2021, page 133)
    • (Par analogie) Compassion ; commisération.
    • Rien dans son regard ne trahissait jamais la moindre pitié, c'était un pur soldat, dépourvu d’états d'âme. — (Arkan Simaan, L'écuyer d'Henri le Navigateur, éditions L'Harmattan, 2007, page 36)
    • « On se fatigue de la pitié lorsque la pitié est inutile », écrivait Camus. La pitié impuissante et distante devient compassion, c'est-à-dire désir intense de libérer autrui de ses souffrances […]. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 45)
    • (Par métonymie) Détresse, état misérable.
    • La grande pitié qu’il y avait au royaume de France.
    • La grande pitié de nos églises de campagne.
    • (Par analogie) Sentiment de mépris, d'orgueil ou de supériorité face aux souffrances ou difficultés d’autrui que l'on ne connaît pas soi-même.
    • Il raisonne à faire pitié (il raisonne de travers).
    • Il chante à faire pitié (il chante mal).
    • Vous me faites pitié de parler ainsi.
    • Vos menaces me font pitié.
    • Je vous ménage, j’ai pitié de vous.
    • C’est une pitié de voir sa façon de travailler.
    • Regarder quelqu’un en pitié (ne faire aucun cas de lui, le mépriser).
    • C’est un homme follement orgueilleux, qui regarde en pitié tout le genre humain.
    • Regarder, parler, traiter avec une pitié méprisante (avec une apparence de pitié mêlée à des marques de mépris).
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  • retourner
    • Aller de nouveau en un lieu.
    • Mordi ! dit-il, j’espère qu’il est mort, ou sans cela je retournerais au Louvre pour l’achever. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IX)
    • Il nous semble être retourné au collège, de nouveau nous marchons en rang, nous faisons des devoirs et surtout des pensums, et l’on nous astreint au silence… — (Jean Heimveh, Question d’Alsace, 1889)
    • Revenir au lieu d’où l’on est venu.
    • Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chapitre 21)
    • (Sens figuré) — Dès qu'il s'éloigne du sol natal, sa pensée y retourne avec un charme douloureux et persistant. Dole, Dijon, Auxerre, Joigny, Sens, Fontainebleau, tous ces grands relais de poste, n'intéressaient que médiocrement les deux enfants. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
    • C'est au moment où les eaux retournent à la mer qu'on fait dans ces graux la singulière pêche du turbot, qui rappelle celle des Écossais, décrite dans le Redgauntlet de Walter-Scott. — (M. de Rivière, « Mémoire sur la Camargue », dans les Annales de l'agriculture française, 2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard, avril 1826, page 74)
    • En effet, mon arrière-arrière-grand-père avait fui la Chine, vers 1890, pour aller au Cambodge, à cause de la misère et de la pauvreté. Il n’est jamais retourné en Chine. — (David Lepoutre, avec ‎Isabelle Cannoodt, Souvenirs de familles immigrées, Éditions Odile Jacob, 2005)
    • Recommencer à faire les mêmes choses, les mêmes actions.
    • Retourner à l’ouvrage.
    • Retourner au travail.
    • Retourner au combat.
    • Retourner à la charge.
    • (Droit) Faire retour.
    • Les biens, en certains cas, retournent au propriétaire qui en a disposé.
    • Tourner d’un autre côté.
    • Les hommes, y disait-on, ne valent pas mieux que la pâte que tourne et retourne dans le pétrin, la main de la ménagère. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Alors les retournant et les soupesant : « Charcot, me dit-il, y a-t-il de l’or ou de l’argent là-dedans ? » et devant ma négation, il me les rendit avec mépris. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Le donneur distribue 7 cartes à chaque joueur et retourne la première carte de la pioche, qui constitue l’entame. — (Yann Caudal, Le grand guide des jeux de cartes, Éditions Eyrolles, 2011, page 71)
    • Dans « Remarques sur le rapport de D. Lagache », Lacan donne à penser le corps comme un gant que l'on pourrait retourner, ce qui donne à la peau cette réversibilité à partir des anneaux orificiels : […]. — (Bernard Andrieu, La Nouvelle Philosophie du corps, Toulouse : éditions Erès, 2002, chapitre 5)
    • (Par analogie) Imputer à autrui ses propres turpitudes.
    • Lorsque a commencé en Afrique la colonisation à proprement parler, la métaphore du cannibalisme a été adoptée par les Européens, qui l’ont retournée contre les Africains. C’étaient maintenant les Africains qui étaient les cannibales, mangeurs de missionnaires. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
    • (Vieilli) (Couture) Refaire, réparer, un vêtement, en mettant en dehors l’envers du tissu quand l’endroit est usé.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • (Cuisine) Remuer en tous sens pour lui faire prendre l’assaisonnement, en parlant d’une salade.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • (Agriculture) Bêcher, labourer, pour implanter une culture.
    • Il s’appliquait à retourner une terre noirâtre dans laquelle son chien, un jeune setter anglais, enfouissait déjà un os avant de recommencer à tournailler autour de son maître. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre I)
    • (Sens figuré) (Familier) Faire changer d’avis ou de parti à quelqu’un.
    • J’ai su depuis qu’elle m’accusait d’avoir, pendant ces quelques secondes, « retourné » Janine et de m’être amusé « à lui mettre un tas d’idées en tête ». — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 154)
    • Il fallait l'entendre ! En trois coups de cuiller à pot, il les a tous retournés. Il leur a boni un coup de sentiment à faire renifler le diable et l’enfer ! — (Marcel Aymé, Vogue la galère, Éditions Bernard Grasset, 1944, page 117)
    • En quarante-huit heures la môme le retourne comme un vieux pardessus et depuis il n’a plus jamais été le même. — (Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre V, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945)
    • S’il a peu d’affinités avec l’impénétrable Robespierre que tous ces jeunes queutards traitent d’eunuque, il est fasciné en revanche par l’éloquence de l’avocat Danton qui n’a pas son pareil pour retourner un auditoire hostile. — (Alain Bouzy, La loi de la guillotine: La véritable histoire de la bande d’Orgères, Le Cherche-Midi, 2016, part. 4, chap. 1)
    • (Sens figuré) Remuer pour chercher.
    • Il a dû retourner son appartement de fond en comble pour trouver cette lettre.
    • (Anglicisme) (Informatique) Renvoyer une information, une valeur après l’exécution d’une commande ou d’une instruction dans le cadre d’une fonction.  (anglicisme : à préciser ou à vérifier)
    • Cette option retourne VRAI si la commande exécutée retourne un code retour (exit code) valant 0. — (Martial Bornet, Expressions régulières, Éditions ENI, 2015, page 75)
    • (Sens figuré) Renvoyer.
    • Retourner un envoi, un compliment.
    • (Sens figuré) (Familier) Émouvoir.
    • Ce qui tourmentait et désolait et retournait le curé de Melotte, c’était le dévergondage des filles et des garçons du pays. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • (Impersonnel) De quoi il retourne équivaut à de quoi il s’agit, ce dont il est question.
    • le consentement de l’enfant est maintenant nécessaire si l’enfant comprend suffisamment de quoi il retourne. — (fiche d’information sur l’adoption du Conseil de l’Europe)
    • Je m’étais dit : « Je vais faire un tour du côté des coulisses, pour savoir ce qui en retourne. » (au lieu de : ce qu’il en est) — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre II, Série noire, Gallimard, 1956, page 16)
    • (Anjou) Ressembler à l’un de ses parents.
    • Eh bien le petit Édouard, je trouve qu’il retourne sur sa mère.
    • (Pronominal) Se tourner dans un autre sens.
    • J’arrêtai mon geste en pleine course et me retournai avec un air soupçonneux. — (Alain Demouzon, Mes crimes imparfaits, 1978)
    • Durant ces années, tu t'imagines, j'ai vécu tous les cas de figure possibles. Les louloutes qui s'éloignent sans un mot, celles qui se retournent brusquement et vous fusillent du regard. Celles qui vous traitent calmement de vieux salaud. — (Marc Bressant, Assurez-vous de n'avoir rien oublié, éd. de Fallois, 2010, page 128)
    • (Pronominal) (Sens figuré) (Familier) Prendre d’autres moyens, prendre d’autres arrangements en rapport avec des circonstances, des conditions nouvelles.
    • Ses affaires traversent une crise ; mais il saura bien se retourner.
    • Laissez- lui le temps de se retourner.
    • — Mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle ! répéta-t-il plusieurs fois. Et comment comptes-tu te retourner ? — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
    • (Familier) Donner un coup.
    • Léodagan : Sans blague ? Et vous avez rien d'autre à foutre, à part retourner le pain ? Arthur : Si… j’peux vous retourner une tarte si le cœur vous en dit… — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre III, épisode Le Porte-bonheur)
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  • lisais
    • Première personne du singulier de l’imparfait de lire.
    • Je lisais de vieux Wodehouse. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 228)
    • Deuxième personne du singulier de l’imparfait de lire.
    • À Maisons-Alfort, tu me lisais des vers de Leopardi et je m’endormais parce que je n’y comprenais rien ! — (Françoise Bourdin,Gran Paradiso, 2018, chapitre 8)
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  • promet
    • Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de promettre.
    • Cela fait un an que l’on me promet que cela ne va pas durer toujours ; six mois que l’on me promet des traitements dont on me persuade inlassablement qu’ils doivent marcher potentiellement, mais qui, dans les faits, ne sont jamais ultra-convaincants. — (Clotilde Aubet, Un bac sous perfusion, 2018, page 78)
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  • regarder
    • Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
    • […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
    • De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
    • Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
    • Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
    • Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
    • Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
    • (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
    • Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
    • Cette maison regarde l’orient.
    • Le côté du palais qui regarde la rivière.
    • L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
    • (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
    • Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke‎, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
    • Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
    • (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
    • À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
    • Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
    • Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
    • Concerner (en parlant des choses).
    • Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
    • C’est vous que cela regarde.
    • Pour ce qui regarde cette affaire.
    • Cette question regarde la médecine.
    • Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
    • Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
    • Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
    • (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
    • Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
    • Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
    • Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
    • (Pronominal) S’observer mutuellement.
    • Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
    • Se regarder l’un l’autre.
    • Ils se sont regardés sans se rien dire.
    • (Pronominal) Se mirer.
    • Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
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  • humanité
    • Nature ou condition humaine.
    • Les esclaves africains l’avaient bien compris. Ils avaient compris que l’esclavage leur ôterait leur humanité, qu’il ferait d’eux non plus des êtres, mais des choses. Qu’ils aient pris les Blancs pour des cannibales n’a rien de surprenant. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, page 320)
    • Cela est au-dessus de l’humanité, cela passe la portée des forces ordinaires de l’homme.
    • (Sens figuré) Payer le tribut de l’humanité, mourir, se laisser aller à quelque faiblesse humaine.
    • Genre humain, les hommes en général.
    • Nous trouvons ici de plus sombres pressentiments ; l’auteur se demande même si notre humanité atteindra sa véritable fin : […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, page 326)
    • Lentement, irrésistiblement, avec ampleur, Bert se rendit compte de l’immense tragédie qui ébranlait l’humanité, et au milieu de laquelle s’écoulait sa petite existence ; […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
    • Ce nouvel enseignement me semble d’autant plus grave qu’il s’adresse à une humanité qui, de son propre chef, se pose aujourd’hui dans le temporel avec une décision inconnue jusqu’à ce jour. — (Julien Benda, La trahison des clercs : Avant-propos de la première édition, 1927, éd. 1946)
    • Haï, Épicure le fut et le sera parce qu’il est un des héros de l’humanité. […]. Et si, à sa suite, l’ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c’est parce qu’il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pages 72-73)
    • (Par extension) Une partie seulement du genre humain.
    • Mais Beaumanoir, qui regardait comme un acte de vertu de réprimer tout sentiment d’humanité qui eût pu s’interposer entre lui et son devoir imaginaire, répéta ses ordres. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Des garnis sans rideaux, des gargotes, des débits grouillants de vermine occupent — entre les loges des filles — la longueur des façades et une humanité malpropre, hébétée, loqueteuse s’y agite machinalement. — (Francis Carco, L’Amour vénal, chapitre I, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page  8)
    • Bonté, sensibilité ou compassion pour les malheurs d’autrui.
    • Or, si je n'avais tardé, par humanité, à prendre les mesures disciplinaires qui s'imposaient, le drame n'aurait sans doute pas éclaté. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IX, Gallimard, 1937)
    • J'admets même que votre art cauchemardeux et tératologique, faussement ingénu et savamment puéril, possède une valeur de signe, qu'il soit la transcription symboliquement exacte d'une civilisation qui a perdu sa table de valeurs et d'une humanité qui a peur d'elle-même. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
    • Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. Les trois hommes font l'expérience de l’humanité de ceux qu'ils désignaient jusque là par le terme convenu d'ennemi. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel & Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
    • Le respect des procédures est certes essentiel. C’est ainsi qu’une société arrive à de grandes réalisations. Mais toute directive doit passer par le filtre de l’humanité. — (Nathalie Elgrably-Lévy, Exercer son humanité pour contrer les dérapages, Le Journal de Québec, 19 février 2021)
    • (Au pluriel) (Belgique) Enseignement secondaire en Belgique.
    • On souhaite toujours - ou presque ! - qu’il termine au moins ses humanités et obtienne le CESS. Ça nous rassure. — (Le Ligueur des parents,« On voulait qu’il termine ses humanités, il veut devenir plombier », 29 mai 2013 → lire en ligne)
    • (Au pluriel) Les études que l’on faisait dans les lycées ou les collèges où l’on enseignait les langues et littératures grecques et latines.
    • Dans les années 1980-1990, le lycée a favorisé les sciences au détriment des humanités classiques, ce qui explique pourquoi tout ce qui touche les matières littéraires a chuté. — (Marie Duru-Bellat, Le bac, un standard bicentenaire, Propos recueillis par Géraldine Véron, Le journal du CNRS, juin 2008)
    • (Par extension) (Désuet) Les classes où se donne cet enseignement (rhétorique ou première) inclusivement.
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  • guider
    • Accompagner quelqu’un pour lui montrer le chemin.
    • Je connais la route : je vous guiderai.
    • L’étoile qui guida les mages.
    • Ses traces nous guidèrent jusqu’à l’endroit où il s’était caché.
    • Une faible clarté nous guidait à peine.
    • Il sait bien guider une barque.
    • Ce cheval obéit à la main qui le guide.
    • Enfin, il me guida jusqu'à une salle gigantesque dans laquelle travaillaient une quarantaine de personnes. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p. 9)
    • (Sens figuré) Diriger, au sens moral.
    • Guider un enfant dans ses études, guider un jeune homme dans le choix d’une carrière.
    • C’est lui qui me guide dans cette affaire.
    • C’est son intérêt, son ambition qui le guide.
    • Cet animal n’est guidé que par son instinct.
    • Une aveugle fureur le guide.
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  • ennuyer
    • Causer de l’ennui, fatiguer l’esprit par quelque chose d’insignifiant, de monotone, de déplaisant, ou de trop long.
    • Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Je craignais que toutes mes lettres ne l’ennuyassent. Je faisais ce que je pouvais pour qu'elles ne fussent pas longues. J'y réussissais rarement; elle me plaignait; elle m'écrivait souvent, cela est vrai; je vivais de ses lettres. — (Mémoires de M. le duc de Lauzun, Paris : chez Barrois l'Aîné, 1822, page 385)
    • (Impersonnel) — Il m’ennuie d’être si longtemps séparé de vous. — J’ai cessé de les fréquenter, il m’ennuyait d’entendre toujours déraisonner.
    • Causer du désarroi, contrarier quelqu’un.
    • Sa défaite l’ennuie beaucoup.
    • (Pronominal) Éprouver de l’ennui, se morfondre, ne pas savoir s’occuper.
    • Vous vous ennuierez bien ici. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre deuxième)
    • (Pronominal) (Par extension) Éprouver de la contrariété à cause d'une absence. Note : l'objet de l'absence est introduit par la préposition de ou, plus rarement, par la préposition après.
    • Revenez au plus vite : je m’ennuie de vous.
    • (Pronominal) Être ennuyé, avoir du souci.
    • — Le petit est malade. Je ne sais pas ce qu’il a… Je m’ennuie. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
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  • casser
    • Briser ; rompre.
    • M. Eyssette hausse les épaules :— Si c’est Jacques qui y va, dit-il, la cruche est cassée, c’est sûr.— Tu entends, Jacques, — c’est madame Eyssette qui parle avec sa voix tranquille, — tu entends, ne la casse pas, fais bien attention. M. Eyssette reprend : — Oh ! tu as beau lui dire de ne pas la casser, il la cassera tout de même. Ici, la voix éplorée de Jacques : — Mais enfin, pourquoi voulez-vous que je la casse ? — Je ne veux pas que tu la casses, je te dis que tu la casseras, répond M. Eyssette, et d’un ton qui n’admet pas de réplique. — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 20)
    • Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L’Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
    • Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Soudain, la chaîne du vélo casse alors que je suis tout près du village de Voves en Eure-et-Loir, à une vingtaine de kilomètres de Chartres. — (Josette Lassalle, Une Bordelaise dans la Résistance: entretiens avec Jacques Balié, Imprimerie Fanlac, 1996, page 41)
    • (Par extension) (Cuisine) Se dit lorsqu’une mousse retombe après avoir été battue ou remuée trop énergiquement, ce qui la liquéfie en brisant les bulles d’air qu’elle contient et en chassant l’air de l’émulsion.
    • Mais ne fouette pas tant les blancs en neige, malheureux ! Tu vas les casser !
    • (Sens figuré) Imprimer un angle à une ligne ou un objet droit.
    • Lorsqu’on manie un fusil il existe quelques règles primordiales. Ainsi, lorsqu’on se déplace il faut toujours casser le fusil, voire le décharger. Lors d’un rassemblement entre chasseurs, casser et décharger sont nécessaires. Ces mesures s’imposent aussi lorsque le chasseur franchit un obstacle. — (Jean-Louis Barrère, Chasseurs, « cassez vos fusils », La Dépêche du Midi, 21 avril 1999 → lire en ligne)
    • (Sens figuré) Affaiblir.
    • Abdu et Hamid font partie des chanceux ; d’autres le sont moins. Les plus fragiles se sont « clochardisés », trop abîmés, cassés au terme de leur périple par l’ultime épreuve de la rue, témoigne une habitante du quartier Jaurès. — (Solène Cordier, Paroles de migrants : « Je ne pensais pas vivre un jour comme ça » sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 6 avril 2017, consulté le 7 avril 2017)
    • Les fatigues de la guerre, les débauches l’ont bien cassé.
    • Il a la voix cassée.
    • Après cette séance de musculation, j’étais cassé.
    • (En particulier) (Vêtement) Assouplir une chaussure, souvent par un usage modéré après leur acquisition.
    • Si vous songez à vous lancer dans un trek au long cours juste après avoir acheté ces Chameleon, renoncez tout de suite à cette idée. Prenez le temps de les casser lors de petites marches. — (Trek Magazine, Test chaussures de randonnée : 16 tiges basses et mid au banc d'essai)
    • (Droit) Annuler, déclarer nul.
    • Afin d'obtenir la révision du procès, Voltaire publie, en 1763, l’ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas, tandis que la famille obtient un entretien à Versailles auprès de Louis XV. Après deux ans d’instruction, le Conseil du roi casse l’arrêt du parlement de Toulouse le 4 juin 1764 pour vice de procédure et renvoie l’affaire devant le tribunal des Requêtes pour qu’il soit statué au fond. — (Affaire Calas sur l’encyclopédie Wikipédia )
    • Casser un mariage.
    • Casser un testament, un contrat.
    • Rétrograder ; renvoyer.
    • À bout de patience, Bïin de Bourdon se rendit chez l'alcade, et le somma de s'occuper immédiatement de cette affaire, criant, tapant sur la table et le menaçant, s'il ne se dépêchait, de le faire casser par son ministre. — (Alexis de Gabriac, Promenade à travers l'Amérique-du-Sud, 1868)
    • Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
    • (Argot) Humilier, brocarder quelqu’un par des paroles.
    • J’t’ai cassé. — (Brice de Nice)
    • (Argot) (Vieilli) Dire, parler.(Voir casser le morceau)
    • Depuis dix secondes qu’il savait, il en cassait plus une, Léo s’inquiétait. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 112)
    • (Argot) Cambrioler, faire un casse.
    • Ils vont toujours par trois, soit pour serrer, soit pour casser…— Casser ?— J’veux dire cambrioler. Comprenez-vous, C’est l’terme. Un casseur, ça signifie un cambrio et son boulot s’appelle un cassement. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • (Familier) Faire la monnaie d’un billet de banque.
    • Dix mille francs, c’était donc plus que son butin habituel, mais ce n’était pas assez. Ce n’était rien. Il avait deux cent mille francs de dettes, d’abord ; ‬et puis sa faculté de dépenser, sa brusquerie à casser un billet dans une soirée avait crû d’année en année. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
    • Pourrais-tu me casser ce vingt ?
    • (Intransitif) ou (Pronominal) Se briser, se rompre.
    • La mer est dure et houleuse, le remorquage pénible. À midi, la remorque casse et le motor yacht me quitte fort vite en me saluant, car il désire rentrer avant l’arrivée du grain. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Finalement, les cornes du bouc se cassèrent net et elles restèrent fichées dans la caboche du malin. — (Damien Tracqui, Les contes de la Lombarde, 2005)
    • (Intransitif) (Familier) Rompre une relation amoureuse.
    • — Qui gage qu'ils vont casser samedi soir, vers 17h34? — (Camille Beaumier & Sylviane Beauregard, Ouate de phoque, éditions de Mortagne, Ottawa, 2012, page 60)
    • Je pleure parce que je viens de casser avec mon mec.
    • (Pronominal) (Familier) Partir, s’en aller.
    • Casse-toi, pauv’ con ! — (Nicolas Sarkozy, à une personne qui refuse de lui serrer la main au Salon international de l’agriculture le 23 février 2008)
    • On se casse, les gars ! Les flics se pointent !'
    • (Équitation) Débourrer un cheval.
    • Pour l’ébahissement de cette famille fermière, nous débourrâmes, ou – pour employer l’argot du cow-boy – nous « cassâmes » les deux rouans. — (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 46)
    • (Billard) Faire la casse, débuter une partie en envoyant la boule blanche dans les autres disposées en triangle.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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  • tester
    • (Droit) Déclarer par un acte ce que l’on veut qui soit exécuté après sa mort.
    • Aux temps anciens, les Sourds et les Muets ne pouvaient tester. Ulpien proclame l'incapacité du muet, du sourd, du furieux, du prodigue interdit. Le muet ne pourra pas tester, puisqu'il ne parle pas, et le sourd sera dans la même impossibilité, puisqu'il ne peut parvenir à entendre le langage de ses parents. — (Edmond Falgairolle, La Condition sociale et juridique des Sourds-muets, Nancy, 1901, page 34)
    • Que transmettre quand on ne possède presque rien ? Artisans, commerçants, nobles et prêtres tenaient la place essentielle. Hommes et femmes testaient à égalité, semble-t-il. — (Daniel Bontemps, Au temps de la soupe au lard, éditions Serpenoise, 1993, ISBN 978-2-87692-179-5)
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  • objet
    • Chose tangible et visible, concrète. Chose perceptible par la vue et le toucher. Chose, dans un sens indéterminé.
    • Je n’éprouvais plus qu’une sensation vague des objets et des êtres. Tout passait devant moi, avec des formes indécises. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
    • Le temps utile aux mesures est relatif aux objets : ainsi l'année et le jour jupitériens ne sont pas l'année et le jour terrestres. Les rotations sur soi ou autour du soleil ne sont pas les mêmes, les objets célestes n'ont pas la même vitesse, etc... — (Bernard Bachelet, Sur quelques figures du temps, Librairie J. Vrin, 1996, page 260)
    • Il vend toute sorte d’objets.
    • Objets de première nécessité.
    • Un objet d’art.
    • Quel est donc cet étrange objet que je vois dans ta main ?
    • Je ne pouvais pas voir l'objet qu'il avait déposé dans ma main.
    • Objet agréable, horrible, plaisant, insupportable.
    • La beauté, la laideur d’un objet.
    • Écartez cet objet de mes yeux.
    • Reposer sa vue sur un objet charmant.
    • Cette lunette grossit trop les objets.
    • Les objets se peignent sur la rétine.
    • (En particulier) Chose fabriquée par l’homme ; artéfact.
    • (Philosophie) Tout ce qui affecte les sens, tout ce qui intéresse les facultés de l’âme.
    • Les objets des sens.
    • Les couleurs sont les objets de la vue.
    • Le son est l’objet de l’ouïe.
    • Les saveurs sont l’objet du goût.
    • Les odeurs sont l’objet de l’odorat.
    • Le vrai est l’objet de l’entendement.
    • Le bien est l’objet de la volonté.
    • (Philosophie) Ce qui est pensé, par opposition à l’être pensant ou sujet.
    • Matière à une science ou à un art.
    • Seulement, la vie de la plante, considérée relativement à la production utilisable, ne forme pas l’objet de la botanique, mais bien de l’agronomie. — (Albert Lévy, « L'actinomètre Arago-Davy : Contribution à l'étude de la maturation des raisins », dans les Annales agronomiques publiées sous les auspices du Ministère de l'agriculture et du commerce, tome 4, Paris : chez G. Masson, 1878, page 505)
    • La présente partie de la présente norme européenne a pour objet de définir un procédé faisant appel à des tamis, pour la détermination de la distribution dimensionnelle des grains. — (Norme européenne EN 933-1, août 1997)
    • Chaque science a son objet.
    • (Psychanalyse) Celle, celui qui est différent de soi.
    • En psychanalyse, le mot objet désigne l’autre que soi. — (Isabelle Levert, sur la-psychologie.com, « Le complexe de la mère morte ou l’appel du vide » → lire en ligne)
    • (Grammaire) S’oppose à sujet et désigne la personne ou la chose sur laquelle se porte l’action exprimée par le verbe.
    • Dans la phrase : « Dieu a créé l’homme », Dieu est le sujet et l’homme l’objet.
    • Tout ce qui est la cause, le sujet, le motif d’un sentiment, d’une passion, d’une action.
    • L’honorable M. Bertauld nous a dit encore : Je repousse votre projet de loi parce que c'est un expédient, une loi de circonstance, et qu'il n'appartient pas aux assemblées politiques de se saisir de faits particuliers pour en faire l’objet d'une modification législative. — (« Séance du 18 février 1873 », dans les Annales de l'assemblée nationale: compte-rendu in extenso des séances : Annexes, Paris : Imprimerie du Journal officiel, volume 16, page 117)
    • Être l’objet de la raillerie, de la médisance, de la calomnie, du mépris.
    • Objet de pitié.
    • L’objet de son amour, de son respect, de sa passion.
    • Objet de tristesse, d’affliction, de douleur, etc.
    • Vous étiez l’objet de notre entretien.
    • La conversation a changé d’objet.
    • (Par extension) En particulier, la personne qu’on aime.
    • L’objet aimé.
    • But, objectif, visée.
    • Cet homme n’a pour objet que de faire fortune.
    • L’objet de ma remarque.
    • L’objet que je me propose, que j’ai en vue.
    • Voilà mon objet.
    • Remplir son objet.
    • Quel est l’objet de cette démarche ?
    • Discours, action sans objet.
    • Je vais maintenant vous exposer l'objet de cette réunion.
    • (Vieilli) (Sens figuré) Tout ce qui se présente à l’esprit, de tout ce qui l’occupe.
    • Les objets se peignent confusément dans son esprit, dans son imagination.
    • Il a la tête remplie, occupée de mille objets, d’un objet important.
    • Il ne saurait donner une attention suivie au même objet.
    • Son esprit troublé confond et défigure les objets.
    • Il est éloquent lorsqu’il parle des objets qui le touchent.
    • (Programmation orientée objet) Instance de classe. Un objet stocke des valeurs de données (attributs), sur lesquels travaillent les méthodes de la classe.
    • (Cartographie) Phénomène concret ou abstrait susceptible d’une représentation cartographique[1].
    • (Sport-boules) Tout objet présent sur le terrain au cours d’une partie, incluant le but et les boules déjà jouées.
    • Si la boule de tir se perd avant ou à l’instant où elle touche son objectif, le tir est nul et tous les objets déplacés doivent par obligation être remis en place par l’adversaire. — (Fédération Internationale de Boules, Règlement Technique International, édition 2018, article 44)
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  • accaparer
    • Acheter ou retenir une quantité considérable d’une denrée, d’une marchandise, pour la rendre plus chère en la rendant plus rare, et se faire ainsi seul le maître de la vente et du prix.
    • Et ils ont cherché à accaparer, chacun pour soi, la plus grande quantité de jouissances possible, sans s'occuper des intérêts d'autrui. — (Errico Malatesta, Le Programme anarchiste)
    • On l’accusait d’avoir accaparé tous les blés de la province.
    • (Familier) S'assurer par des sollicitations, par la brigue, etc., en parlant des voix, des suffrages.
    • S’emparer de quelqu’un ou de quelque chose pour son propre profit.
    • Pendant toute une période, la motocyclette accapara à tel point l’esprit de Bert qu’il resta indifférent au nouveau genre d’exercice et de délassement que recherchait l’impatience humaine. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 15 de l’édition de 1921)
    • Elle accaparait de ses trémolos douloureux notre petit monde rétréci où nous étions en train de merdouiller en chœur par sa faute. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
    • Il accaparait tous les flacons de parfumerie pour mettre ses échantillons de baryte, ses sulfates, sels, magnésie, coraux, etc. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
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  • surchargé
    • Participe passé masculin singulier de surcharger.
    • (Héraldique) Se dit d’un élément (meuble ou pièce) sur lequel se trouve un meuble ou une pièce alors qu’il est lui-même déjà placé sur un autre élément. Qualifie donc le second élément d’un empilement de 3 éléments (le premier est dit chargé, le second surchargé).
    • D'azur à la bande d'argent chargée d'une bande de sable surchargée de trois flanchis d'or, accompagnée en chef d'une colombe du Saint Esprit aussi d'argent fondant et tenant en son bec la Sainte Ampoule aussi d'or, qui est de Saint-Remy-en-Bouzemont-Saint-Genest-et-Isson → voir illustration « bande de sable surchargée »
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  • voter
    • Exprimer son choix, sa préférence lors d’un vote.
    • Et ce fut pour lui tout à coup une découverte incroyable ; il comprit […] que nulle part au monde il ne restait d’endroit où un Smallways pourrait orgueilleusement lever la tête, voter pour la guerre ou pour une politique étrangère énergique et intransigeante, et demeurer en sécurité, loin de ces atroces conséquences de son vote. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
    • Si l’on organisait, en 1930, un plébiscite pour demander aux Alsaciens s’ils veulent redevenir Allemands, les neuf dixièmes voteraient négativement. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Nous avons cherché à savoir pourquoi un peuple réputé rebelle vote à 64% pour Jacques Chirac. — (Erik Empatz, La Corse démasquée, dans Les dossiers du Canard enchaîné, n° 60, p.5, juillet 1996)
    • En passant, Baudrillard associe les décadents ayant voté Non à la Constitution européenne aux banlieusards qui niquent leur mère. — (Michel Onfray, La lueur des orages désirés, chap. 7 : Racaille, Kärcher et philosophie, éd. Grasset, 2007)
    • Les gens qui votaient à droite pensaient que l’on pouvait remplacer les sandwichs américains par du pain dur, car la vie aussi l’est (dure) et que l’éducation se doit de pratiquer l’exemplarité. — (Paul Fustier, Éducation spécialisée : repères pour des pratiques, Éditions Dunod, 2013, p. 158)
    • (Transitif) Adopter par un vote.
    • Finalement, on vota une loi d’amnistie pour déclarer qu’on ne voulait plus entendre parler de toutes ces vétilles. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VI, La moralité de la violence, 1908, p. 278)
    • Les grévistes ont voté la poursuite du mouvement.
    • On vote à chaque session le budget de l’année.
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  • crier
    • Jeter un ou plusieurs cris.
    • Ne faites pas crier cet enfant. Si, laissez-le crier.
    • Il crie de toute sa force. — Un chien qui crie parce qu’on le bat.
    • On entendait crier les hiboux.
    • Élever très haut la voix dans la conversation, dans une discussion, dans un blâme, dans une gronderie, etc.
    • L’épouse devient rouge et le poète devient pâle. Ils crient très fort. Le visage rouge devient pâle, la face pâle passe au rouge. Avec les mots, on en voit de toutes les couleurs. — (Amand Vereecke, La tête qui tourne, éd. André de Rache, 1969)
    • Il est tellement sourd qu’il faut crier pour se faire entendre de lui. — Il crie comme un sourd. — Il ne saurait discuter sans crier.
    • (Péjoratif) Forcer trop sa voix en chantant.
    • Cette femme ne chante pas, elle crie.
    • (Par analogie) Grincer ; produire un bruit aigre, en se frottant rudement contre d’autres ou en se cassant, en parlant des choses.
    • Les sables sont les matières que l’on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
    • Proclamer, annoncer une chose au nom de l’autorité.
    • On a crié à son de trompe que chacun eût à rendre ses armes.
    • Avertir souvent quelqu’un d’une chose, la lui conseiller fortement.
    • Il y a longtemps que je lui crie d’être sage, de prendre garde à lui.
    • La conscience, une voix intérieure nous crie qu’une telle action ne saurait être juste.
    • Prononcer, à propos d’une personne ou d’une chose, un ou plusieurs mots d’un ton de voix très élevé avec le même effort que si l’on poussait un cri.
    • Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
    • « J’ai eu la cholérine comme tout le monde, dit l’homme. On pose culotte deux ou trois fois au lieu d’une : un point c’est tout. De celle-ci on en meurt un peu, paraît-il. C’est simplement le temps qui met les bouchées doubles. Il n’y a pas de quoi crier au voleur. » — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 359)
    • J’ai beau lui crier de se détourner, il ne m’entend pas.
    • Crier aux armes.— Crier à l’aide, au secours, à la garde. — Crier au meurtre, au voleur, au feu.
    • Crier gare. — Crier miséricorde. — Crier merci.
    • Exprimer fortement, même sous forme écrite, un avis, une opinion, souvent sous forme de protestation. Note : Le verbe est souvent construit avec la préposition à.
    • Bien sûr, le « Vatican » égyptien (la mosquée et université Al-Azhar) a dit non, crié à l’atteinte aux valeurs, à l’insulte faite à Dieu, à la mécréance qui autorise qu’on vous tue. — (Kamel Daoud, « Fin de l’esclavage confessionnel », Le Point, no 2350, 21 septembre 2017)
    • Sur son compte Instagram, l’ancien Niçois a crié à l’injustice concernant cette mise à l’écart, en reprenant une célèbre citation de Martin Luther King. — (Nicolas Laurent, « Écarté de la tournée du PSG, Ben Arfa crie à « l'injustice » », sport24.lefigaro.fr, 14 juillet 2017)
    • Crier au génie.
    • Mettre à l’enchère des biens, inviter à les enchérir.
    • Crier des meubles, etc.
    • (Vieilli) (Commerce) Attirer le chaland par ses cris ; vendre à la criée.
    • Bellegarde tirait de la poche veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu’il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d’un journal du soir. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
    • On criait les journaux étrangers. […] un homme qui, disait-on, avait crié les journaux dans les rues — (Georges Simenon, La Fuite de Monsieur Monde, La Jeune Parque, 1945, chapitres 7, 8)
    • (Sens figuré) Dire une chose hautement ou la répéter avec importunité.
    • Il ira crier cela partout. — Il ne cesse de crier que tout est perdu.
    • Il crie aux oreilles de tout le monde qu’on lui a fait une injustice. — Ils m’ont trompé, je le crierai sur les toits.
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  • spontanéité
    • Caractère de ce qui est spontané.
    • Zaheira, à la dérobée, la regardait. Elle la trouvait belle et savante dans sa toilette et ses gestes calculés dans leur spontanéité même. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Le Sapin (Abies pectinata) se rencontre aussi en Normandie ; sa spontanéité paraît certaine. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p. 86)
    • Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s'efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d'une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol.46, n°46, page 120)
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  • devais
    • Première personne du singulier de l’imparfait de devoir.
    • Si je devais payer pour me déplacer, j’aurais probablement un peu renoncé au chauffage, confie pour sa part Jordan, 29 ans, habitant Diekirch, qui fait chaque jour cinquante minutes de train pour aller travailler. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 11 janvier 2023, page 6)
    • Deuxième personne du singulier de l’imparfait de devoir.
    • Tu as besoin de picoler dès huit heures du matin… tu es pathétique… c’est toi qui as rompu notre accord… tu devais laisser tomber la dope… les tox, c’est pas fiable… — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 19)
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  • poser
    • Placer, mettre sur quelque chose.
    • Ils avaient retiré leur tunique, posé leur épée à terre, et ils s’acharnaient superbement à la besogne. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
    • Moins l’habit et la cornette, c’est une sœur de la charité qui pose des ventouses, des cataplasmes, applique des sinapismes, masse les rhumatisants, ensevelit les morts. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Poser les armes, mettre les armes bas, se rendre.
    • Menacé d’encerclement, ce régiment dut poser les armes.
    • (Sens figuré) Abandonner une chose.
    • Poser les armes, Faire la paix ou une trêve.
    • Les deux partis ont posé les armes.
    • Mettre dans le lieu, dans la situation convenable, placer.
    • Poser des rideaux, des sonnettes, des tableaux.
    • Poser une figure, poser un modèle, poser le modèle, placer une figure, un modèle dans l’attitude la plus favorable.
    • Poser un corps de garde, poser des gardes, des sentinelles, les placer en quelque endroit.
    • (Architecture) Mettre, fixer une pierre, une poutre, une colonne, une statue, etc., à la place qu’elle doit occuper.
    • Poser une statue sur un piédestal.
    • Poser une pièce de charpente.
    • Poser les fondements d’un édifice.
    • (Sens figuré) Établir.
    • Poser un principe.
    • Poser comme une vérité incontestable que…
    • Je pose cela comme un fait certain, comme une chose de fait.
    • (En particulier) Fixer ou préciser, en parlant d'une question.
    • Une question doit alors être posée dans toute sa gravité : en France, l’antisémitisme nouveau est-il arrivé sous le couvert de l’antisionisme ? — (Raphaël Draï, Sous le signe de Sion: l'antisémitisme nouveau est arrivé, Éditions: Michalon, 2001)
    • (Par extension) Adresser, en parlant d'une question.
    • L’incrédulité de Bert était ébranlée. Il posait des questions, et le soldat y répondait complaisamment. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 24 de l’édition de 1921)
    • Mettre en bonne place, en valeur, en crédit.
    • Ce livre l’a posé.
    • Une bonne plaidoirie a enfin posé cet avocat.
    • (Mathématiques) Se dit en parlant des chiffres qu’on écrit dans une opération, par opposition à retenir.
    • 8 et 9 font 17 ; je pose 7 et retiens 1.
    • (Musique) Attaquer un son avec fermeté et sûreté et le maintenir pendant toute la durée de la note.
    • Il sait bien poser un son.
    • Il pose bien, il pose mal sa voix.
    • (Intransitif) Être posé ou appuyé sur quelque chose ; porter sur quelque chose.
    • Une poutre qui ne pose pas assez sur le mur.
    • Poser à faux.
    • Il s’appuyait au rebord de la table où posaient la tasse et les réchauds. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
    • Je te dirai la terre. Tes pieds posent sur elle et, quand tu en auras tiré le suc de tes jours, à son tour elle posera sur toi. — (Maurice Bedel, Traité du plaisir, 1945)
    • (Intransitif) Prendre une certaine attitude pour se faire peindre, pour se faire photographier.
    • On voit Akio, ultraséduisant, poser en uniforme de garde impérial entre ses parents, qui sourient de fierté. — (Emiko Jean, Tokyo Forever, 2022)
    • Les gens ne vont pas croire que je n’ai pas posé pour ces photos. Ils vont penser que je suis une vendue. Ils vont penser que je ne suis qu’une mannequin snob et prétentieuse. — (Meg Cabot, ‎Journal d'une princesse, tome 3 : Un amoureux pour Mia, traduit de l'anglais par Josette Chicheportiche, éd. Hachette Romans, 2003)
    • (Intransitif) (Sens figuré) Étudier ses attitudes, ses gestes, ses regards, son langage, pour produire de l’effet.
    • Cet homme ne cesse pas de poser.
    • (Pronominal) Se placer.
    • Au Parlement européen le mois dernier, Tim Cook a fustigé un « complexe industriel de la donnée », une critique en creux de Google et d’Amazon, accusés de brasser beaucoup de données personnelles, alors qu’Apple se pose comme défenseur de la vie privée. — (Stéphane Moussie, Recherche : Tim Cook justifie la position privilégiée de Google dans les appareils Apple, MacGeneration, 19 novembre 2018 → lire en ligne)
    • (Pronominal) (En particulier) Se percher, en parlant des oiseaux.
    • L’oiseau est venu se poser sur le sommet de l’arbre, sur le faîte du toit.
    • (Pronominal) (Sens figuré) Se donner une position, une situation, une attitude.
    • Se bien poser, se poser avantageusement dans le monde, s’y faire une position honorable, avantageuse.
    • Dès ses débuts il s’est bien posé au barreau.
    • (Pronominal) Prendre un rôle, s’en donner l’apparence.
    • Ce conflit dynastique dégénérerait en guerre européenne. C’est pourquoi Dubois se pose en apôtre de la paix. — (Évelyne Lever, La diplomatie secrète du mystérieux abbé Dubois, dans Marianne (magazine) n° 765, 17 décembre 2011)
    • (Pronominal) (Familier) S’asseoir, s’installer quelque part.
    • On tourne en ville depuis un moment, et j’aimerais bien qu’on se pose quelque part. — (Eric Duchêne, Foi d’animal, volume 2 : L’envol de l'aigle, Lilys, Marcinelle, 2021-02-02, 364 pages, page 147)
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  • entier
    • Qui a toutes ses parties, ou que l’on considère dans toute son étendue.
    • Afin de couvrir les sépultures, ils se sont servi de tuiles, parfois entières, souvent fragmentaires. — (H. Duday, ‎Fanette Laubenheimer & ‎Anne-Marie Tillier, Sallèles d’Aude: nouveau-nés et nourrissons gallo-romains, Presses Univ. Franche-Comté, 1995, page 97)
    • A chaque tempête, les dunes progressent vers l’intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e éd., p.111)
    • Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
    • Note : On y joint quelquefois le mot tout, pour s’exprimer avec plus de force.
    • Attendre une heure tout entière.
    • Lire un livre tout entier.
    • (Mathématiques) Se dit des nombres composés d’une ou plusieurs unités.
    • Les nombres entiers incluent les nombres naturels.
    • (Botanique) se dit d’un élément de plante (pétale ou feuille) qui n’a aucune découpure sur ses bords.
    • Les feuilles de lilas sont entières.
    • Pétale entier.
    • (Sens figuré) Qui n’a subi aucune altération.
    • Vivre dans un entier détachement des choses du monde.
    • Avoir une entière confiance en Dieu.
    • Une entière soumission.
    • Conserver sa raison tout entière.
    • Laisser une entière liberté à ses amis.
    • Conserver sa réputation entière, sa vertu entière.
    • La confiance entière qu’on avait en cette banque a causé la ruine de bien des gens.
    • La question reste entière : la question reste intacte, est toujours la même.
    • Les choses ne sont pas entières : l’état des choses a changé, les circonstances ne sont plus les mêmes.
    • Cette affaire, cette fonction, cette science prend l’homme tout entier : (Sens figuré) Il est nécessaire d’y employer tous ses soins, toute son attention et tout son temps.
    • On dit dans un sens analogue
    • Se donner, se livrer tout entier à un travail, à une étude, etc.
    • Mourir tout entier : ne laisser aucun souvenir, aucune renommée après sa mort.
    • (Sens figuré) Qui ne supporte aucune atténuation dans ses opinions, dans ses convictions, qui ne se laisse point entamer par la discussion.
    • C’est un homme entier, bien entier, fort entier dans ses opinions.
    • C’est un esprit très entier.
    • (Au masculin) Qui n’a pas été castré.
    • Cheval entier.
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  • arrêter
    • Empêcher quelqu’un ou quelque chose de continuer son déplacement.
    • C’est à Rambervillers que Charles IV, duc de Lorraine, se retrancha en 1635, et arrêta l’armée française commandée par le maréchal de la Force. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
    • Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
    • Il n'aimait pas la neige et ne lugeait que si les conditions étaient idéales, ce qui arrivait rarement. Les chutes ne sont pas très importantes dans cette région, sans montagnes pour arrêter les nuages. — (Jérémie Gindre, Pas d’éclairs sans tonnerre, Genève : éditions Zoé, 2017, chapitre 15)
    • (Sens figuré) Cesser, ne plus faire quelque chose.
    • Depuis son burn-out, Victoire Tuaillon a arrêté de boire de l’alcool. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 23 septembre 2022, page 12)
    • (Chasse) Débusquer le gibier.
    • Ce chien arrête bien les perdrix, les cailles.
    • (Absolument) — Ce chien arrête bien.
    • (Manège) (Absolument) Prendre un demi-temps d’arrêt.
    • Arrêter et rendre.
    • Empêcher de bouger ; fixer.
    • La Sandaraque impure des marchés arabes provient du Thuya et de divers Juniperus. On l'emploie en poudre pour arrêter les petites hémorragies de l’épistaxis. — (Bulletin des sciences pharmacologiques, 1921, volume 28, page 23)
    • Arrêter un volet.
    • Arrêter son esprit sur quelque chose.
    • (Couture) Faire un nœud pour que le fil ne s’échappe pas.
    • Arrêter un point
    • (Par analogie) (Vieilli) S’assurer le service de quelqu’un ou l’usage de quelque chose en s'engageant.
    • Le lendemain, ma mère passa la journée dehors. Elle avait trouvé un logement au coin du faubourg du Temple et du canal; elle l’avait arrêté. Il était vacant; le lendemain nous emménageâmes. — (« Monsieur Vincent », chapitre 5 des Mémoires de Céleste Mogador, tome 1, Paris : Librairie nouvelle, 1858, p. 96)
    • (En particulier) Engager un salarié.
    • La tournure un peu pudibonde de la phrase anglaise me fit même un peu sourire et j’arrêtai sur-le-champ cette femme de chambre. — (Guy de Maupassant, Rose, 1885)
    • (Justice) Prendre et retenir prisonnier.
    • Le Saufconduit donné pour un tems marqué expire au bout du terme; & si le porteur ne s’est point retiré avant ce tems là, il peut être arrêté, & même puni, […]. — (Emer de Vattel, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, livre 3, 1758, page 231)
    • Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen: il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État. — (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, V.56, 1818, page 243)
    • La veille de ce mercredi 12 juin, mon ami Maurice Andin, […], avait été arrêté à son domicile et la police y avait laissé un inspecteur. C’est lui qui m’ouvrit la porte lorsque je tombai dans la souricière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • […]; des agents du préfet se glissèrent dans les marchés : ils arrêtaient les femmes qui portaient des fichus trop courts ou des serre-tête en soie, et les exposaient en public avec leur fichu pendu au cou. — (Aḥmad ʻAbd ar-Rāziq, La femme au temps des Mamlouks en Égypte, volume 5 de Textes arabes et études islamiques, Institut français d'archéologie orientale du Caire, 1973, page 238)
    • (Sens figuré) Décider d’une chose individuellement ou de concert avec d’autres.
    • Elle décidait de l’entrée au logis et de la mort des cochons, frondait le jardinier, arrêtait le menu du déjeuner et du dîner, allait de la cave au grenier, du grenier dans la cave, en y balayant tout à sa fantaisie sans rien trouver qui lui résistât. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
    • Une fois l’avis du Conseil d’État rendu, une réunion de relecture coprésidée par le secrétaire général du Gouvernement et un ou plusieurs membres du cabinet du Premier ministre est organisée pour arrêter le texte définitif du projet de loi et de son étude d’impact en vue de son inscription à l’ordre du jour du conseil des ministres. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
    • (Comptabilité) Régler un compte, déterminer la période sur laquelle sera calculée le montant de l'impôt sur les bénéfices.
    • (Intransitif) Cesser d’avancer.
    • Dites au cocher d’arrêter.
    • (Pronominal) Cesser d’avancer.
    • Arrêtez-vous.
    • Pendant que le nouveau venu se débitait à lui-même ce monologue, un autre cavalier, entré par l’autre bout de la rue, […], s’arrêtait et demeurait aussi en extase devant l’enseigne de la Belle-Étoile. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
    • Il contemplait […] les scarabées qui couraient sur le sable chaud et s’arrêtaient tout net à l’approche de son pas. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Un jour dans Fez, le Capitaine de Latte s’arrête à l’éventaire d’un marchand de sucreries arabes. — (Michel Droit, De Lattre, maréchal de France, Pierre Horay, éditions de Flore, 1952, page 21)
    • La masse des véhicules s’avançait dans un grondement sur les deux routes Minsk-Vilna et Minsk-Slonin, puis s'arrêtait, bloquée parfois pendant trois heures. — (Georges Blond, L’Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 238)
    • (Pronominal) Tarder ; s’amuser ; rester quelque temps dans un lieu sans en sortir.
    • Nous nous sommes arrêtés une heure chez lui.
    • Il s’arrête à tous les cabarets.
    • (Pronominal) (Sens figuré) Ne pas aller au fond des choses, des idées.
    • S’arrêter aux apparences, à des bagatelles.
    • (Pronominal) (Sens figuré) Fixer son attention sur…
    • Nous ne pouvons quitter cette région sans nous arrêter un instant dans les célèbres carrières de Chevroches et d’Armes. Elles s’ouvrent l’une et l'autre dans la couche moyenne de l’étage bathonien. — (Annuaire historique du département de l'Yonne, Auxerre : Perriquet, 1851, volume 15, page 276)
    • Après avoir écoulé différentes propositions, il s’arrêta à la première.
    • Après avoir vu toutes ces étoffes, mon choix s’arrêta, j’arrêtai mon choix, ou je m’arrêtai à celle-là.
    • (Côte d’Ivoire) Positionner en position verticale
    • Avant j'avais un petit frigo donc j'étais obligé de coucher mes bouteilles, mais maintenant je peux les arrêter dedans.
    • (Côte d’Ivoire) (Pronominal) Se tenir debout
    • Je suis dans le taxi j'arrive, arrête-toi devant la pharmacie, comme ça dès que je suis là tu montes en même temps.
    • Quand le directeur rentre dans la salle, n'oubliez pas de vous arrêter.
    • Proclamer, faire un arrêté
    • Régler, décider.
    • « Avait-il déjà arrêté son dessein ? — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
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Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.