Dictionnaire des rimes
Les rimes en : dualisme
Que signifie "dualisme" ?
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- (Religion) Système qui suppose la coexistence, dans l’univers, dans l’homme ou dans les choses, de deux principes, de deux parties, de deux éléments.
- Le dualisme manichéen expliquait le monde par le concours et l’antagonisme de deux principes divins, le principe du Bien et le principe du Mal.
- (Politique) État politique ou social, dans lequel deux éléments différents coexistent.
- La guerre de 1914 a mis fin au dualisme de l’Autriche-Hongrie.
- (Droit constitutionnel) Régime parlementaire où le gouvernement est responsable politiquement à la fois devant le Parlement et devant le chef de l’État.
- (Par extension) Position qui se situe entre deux éléments opposés.
- Ce dualisme de Freud ne se construit pas sur une opposition entre la matière et le mental, mais entre la réalité objective, dont il ne conteste pas un instant l’existence, et la réalité fictionnelle […] — (Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient : Freud, le Christophe Colomb des neurosciences, Odile Jacob, 2009, page 420)
Mots qui riment avec "isme"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "dualisme".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : isme et ismes .
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hirsutisme
- (Médecine) Développement excessif du système pileux, notamment chez des femmes.
- De même l’hirsutisme et le masculisme observés dans les tumeurs surrénales de la femme adulte ont pu aussi être vus dans des cas de tumeurs ovariennes ; j'en ai moi-même publié un cas […]. — (Eugène Apert, La croissance, Éditions Flammarion, 1921, p. 168)
- L'apparition d'une pilosité faciale anormalement fournie (hirsutisme) est invalidante pour les femmes. Il existe des différences en fonction des races : l'hirsutisme physiologique est moins apparent chez les Japonaises et les Chinoises ; c'est pour les femmes de race noire, indienne et des pays du pourtour méditerranéen et du Moyen-Orient qu'il est le plus remarquable. — (Owen Epstein, Guide pratique de l'examen clinique, 2005, page 36, ISBN 284299566X)
- L’hirsutisme est le développement excessif de la pilosité chez la femme dans les territoires androgéno-dépendants qui en sont habituellement dépourvus : visage, thorax, ligne blanche, région fessière et intergénitocrurale. — (Loïc Guillevin, Sémiologie médicale, 2e éd., Lavoisier, 2011, p.343)
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fonctionnarisme
- Carrière de fonctionnaire ou ensemble des fonctionnaires.
- Les jeunes gens de cette localité rêvent ardemment d’aller végéter dans les villes ; cependant, s’ils avaient l’amour du travail, ils pourraient aisément s’enrichir sur le sol natal. Mais le fonctionnarisme les fascine ! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Péjoratif) Tendance à mettre le plus grand nombre d’organismes entre les mains des fonctionnaires de l’État.
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évolutionnisme
- (Philosophie) Système fondé exclusivement sur l’idée de l’évolution.
- L’évolutionnisme donne une interprétation purement physique de tous les phénomènes de l’univers.
- J’avais fourré le progrès continu des bourgeois dans mon âme et j’en faisais un moteur à explosion ; j’abaissai le passé devant le présent et celui-ci devant l’avenir, je transformai un évolutionnisme tranquille en un catastrophisme révolutionnaire et discontinu. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 199)
- (Biologie) Théorie d’après laquelle toutes les espèces vivantes dérivent les unes des autres par transformation naturelle.
- S’il est pour la science un péril à se reposer dans la doctrine de l’évolutionnisme, ce n’est tout de même point par paresse que Darwin l’aura formulée. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 303)
- (Sociologie) Conceptions d’après lesquelles le développement des sociétés et des institutions a suivi une certaine orientation et franchi des étapes selon une loi que l’on peut dégager.
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déviationnisme
- (Histoire, Politique, Socialisme) Concept du communisme stalinien qui indique un comportement qui n’est pas conforme à la doctrine officielle du parti sous le règne de Joseph Staline.
- Le terme « déviationnisme » est le terme générique dont se servent ceux qui se disent marxistes orthodoxes pour flétrir ou excommunier les marxistes qui, d’après eux, trahissent Marx. — (Pierre Masset, Les 50 mots-clés du marxisme, 1970)
- (Par extension) Action de quelqu’un qui ne suit pas ou a tendance à s’écarter de la ligne politique ou des recommandations d’une organisation (parti politique, syndicat, etc.) dont il est membre, selon les organes de direction de cette organisation.
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brightisme
- (Médecine) État d'un malade qui souffre du mal de Bright (insuffisance rénale chronique).
- Pendant ces cinq années, l’albuminurie a été le seul témoin de cette néphrite; les petits accidents du brightisme commencent actuellement à évoluer. — (Georges Dieulafoy, Manuel de pathologie interne: maladies de l'appareil urinaire et du système nerveux, Volume 3, 1911)
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nanisme
- (Médecine) Insuffisance de croissance conférant à celui ou celle qui en est atteint(e) une taille limitée à l’âge adulte.
- De plus, ces populations montagnardes n’avaient pas accès au sel de mer en raison de son prix, et les cas de difformité et de nanisme étaient fréquents. — (Daniel Justens, Gérer les carences ou les excès en taux d’iode, Bibliothèque Tangente no 58, décembre 2016, page 93)
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léninisme
- (Politique) (Socialisme) Doctrine communiste telle que professée par Lénine ou ses adeptes.
- Le triumvirat déclenche contre lui de nouvelles polémiques, bientôt frénétiques, dans lesquelles l'argumentation fait place à une scolastique forgée pour les besoins de la cause et oppose sans fin le léninisme au trotskisme, comme la vérité révélée à l'hérésie, le mal au bien, le salut à la perdition. — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
- directivisme
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fanatisme
- Zèle outré, et souvent cruel, pour une religion, ou, par extension, attachement opiniâtre et violent à un parti, à une opinion, etc.
- Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend ses songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Le plus détestable exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris, qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélémy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Lorsqu’une fois le fanatisme a gangréné un cerveau, la maladie est presque incurable. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Quand le fanatisme, né de l'union monstrueuse de l'ignorance et du despotisme, inventa à son tour les crimes de lèse-majesté divine, quand il conçut, dans son délire, le projet de venger Dieu lui-même, ne fallut-il pas qu'il lui offrit aussi du sang, et qu'il le mit au moins au niveau des monstres qui se disaient ses images ? — (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
- … ; mais différant en cela de l’audacieux Bois-Guilbert, qu’il savait étendre sur son ambition le voile de l’hypocrisie, et remplacer son manque de religion par une apparence de fanatisme superstitieux. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D'abord, il faut dire que le fer et le feu, aux mains du fanatisme religieux et philosophique, n'avaient pas suffi à extirper radicalement le bouddhisme du sol de l'Inde. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- En effet, l’histoire du Nouveau Monde n’est qu’un lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupidité marchent continuellement côte à côte. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- A l'antisémitisme politique s'associe immanquablement l'antisémitisme religieux : le chauvinisme exploite le fanatisme et le fanatisme se fait le paravent du chauvinisme. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ici encore, règne un fanatisme d’autant plus dangereux qu’il est armé. — (Pascal Chabot, L’âge des transitions, 2015)
- C'est dans le même esprit mélioriste que Condorcet prône un enseignement élémentaire, moral et civique qui constitue la meilleure réponse au fanatisme religieux. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, p. 58)
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intégrisme
- (Religion) Doctrine qui prône le maintien, l’intégrité de la tradition religieuse.
- Déjà l’intégrisme est en train de ramener la foi au culte des charlatans. — (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 60)
- Mais ici, un train peut en cacher un autre : les conflits internes à la mollahcratie iranienne qui se mettait en place au même moment historique eurent aussi bientôt pour objet les rapports du nouvel État avec l’intégrisme en général, sunnite en particulier. — (Alexandre Adler, Le monde est un enfant qui joue, éditions Grasset, 2009)
- Le mot « intégrisme » a fait son apparition en France, dans le monde catholique. En 1907, le pape Pie X condamne par l'encyclique Pascendi le « modernisme », une école de pensée qui revendique d'examiner les données de la foi à la lumière des sciences et de manière autonome. Les adversaires les plus violents des modernistes se définissent comme des catholiques « intégraux » parce qu'ils défendent l'intégrité de la foi. Ils sont à leur tour dénoncés par le camp opposé sous le nom d' « intégristes ». […] À la fin des années 1970, ceux qu'on appelle les orientalistes - arabisants pour la plupart, et qui abordent le fait musulman à partir de l'angle religieux - ont encore recours au concept d'« intégrisme » pour décrire les évolutions du monde musulman, ébranlé par la révolution iranienne. Maxime Rodinson en donne la définition suivante : « Aspiration à résoudre au moyen de la religion tous les problèmes sociaux et politiques et simultanément à restaurer l'intégralité des dogmes. » — (Le Monde, 8 octobre 2001)
- (Par extension) Se dit de tout mouvement réclamant un retour aux sources.
- Volonté d’appliquer une doctrine dans son intégralité et sans jamais la remettre en question.
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naturisme
- Une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par la pratique de la nudité en commun, ayant pour conséquence de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et de l’environnement. (FFN - Agde 1974)
- Mouvement qui prône la proximité avec la nature, le retour à un état naturel et, incidemment, la nudité, pour assurer une bonne hygiène du corps et de l'esprit.
- Le naturisme est né en France, sous la plume et dans l’entourage du géographe Élisée Reclus, (deuxième moitié du XIXe siècle).
- (Désuet) Désignait le naturalisme.
- Jean-Louis exultait, s'exaltait au point de convergence de ses tendresses essentielles : son naturisme et son christianisme. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
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associationnisme
- (Psychologie) Théorie d’après laquelle les idées élémentaires ont la propriété de se regrouper automatiquement, gouvernant de cette manière, au moins pour une part, l’ensemble de la vie physique.
- (Philosophie) Doctrine des philosophes empiristes, au (XVIIe siècle) et au (XVIIIe siècle), d’après laquelle les principes de notre vie psychique ne sont pas constitutifs de l’esprit, mais sont au contraire issus de lois procédant de l’expérience, au gré des circonstances, et indépendamment de la volonté du sujet conscient.
- — Toute la discussion que je viens de vous infliger, je n’aurais pu en échafauder les raisonnements sans le travail critique accompli par les philosophes modernes sur l’associationnisme, depuis les temps lointains de Hobbes et de Locke. — (Régis Messac, le Mystère de M. Ernest [1928], éditions de la Grange Batelière, 2022, première partie, chapitre VIII, p. 69)
- (Islam) Fait d’associer à Dieu d’autres divinités.
- Cet abandon à Dieu émane d’une conception absolue de l’unicité divine ; elle explique la véhémence avec laquelle Gazali rejette les causes secondes et refuse à l’univers une cohérence intrinsèque, même si elle n’exclut pas l’action divine. Il pense que l’affirmation d’une causalité même seconde mène vers l’associationnisme (shirk), si elle n’en n’est pas constitutive […]. — (Mustapha Hogga, Orthodoxie, subversion et réforme en Islam → lire en ligne)
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fidéisme
- Doctrine philosophique qui fonde la certitude des vérités essentielles de l’ordre moral, non seulement surnaturel, mais même naturel, sur la révélation et sur la foi.
- Ceux-ci, allant du rationalisme de saint Anselme au fidéisme des Ockhamistes, chercheront à délimiter la juridiction réciproque de la raison det de la foi et le concours mutuel qu’elles peuvent se prêter. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
- Fidéisme temporisateur, soumission zélée au prestige de l'Empire, traditionnalisme têtu, tous ces traits de caractère de l'élite gouvernante canadienne, qui recruta son lot de serviteurs canadiens-français britannisés attirés par les largesses du pouvoir, ne l'ont guère prédisposée à embrasser les idées radicales ou à emprunter les sentiers hasardeux de la révolution et de la rénovation démocratique, dont ses voisins du sud, de la guerre d'indépendance à la guerre de sécession, avaient fourni de redoutables exemples. — (Marc Chevrier, « La rançon de Brennus », in Argument, volume 19, n° 2, printemps-été 2017, page 122)
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apolitisme
- (Politique) Absence d’engagement politique.
- On a trop tendance a concevoir l’apolitisme comme un manque, l'effet d'un délitement, d'un déficit accidentel ou structurel de la démocratie gestionnaire, fonctionnaire, consensuelle. — (Alain Brossat, La Paix barbare, 2001)
- Comme l’explique Gilbert Collard, celle-ci a pour but de « défendre l’indépendance et l’apolitisme de la justice. » — (Mur des cons : Collard passe à l’action », LePoint.fr, 1er mai 2013)
- L’apolitisme du mouvement se doublait d’un antipolitisme, où les conflits personnels se mêlaient aux considérations tactiques. — (Mots, n° 8, 1984, page 29)
- Doctrine préconisant au citoyen de ne pas exercer son droit civique.
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géomagnétisme
- (Magnétisme) Magnétisme terrestre.
- Il y a, par cet intermédiaire, une relation connue, et bien établie, entre l’activité cyclique du Soleil et le géomagnétisme. — (Jean-Claude Pecker, Le promeneur du ciel, 1992)
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paganisme
- Religion des païens, sorte de polythéisme.
- Le paganisme des Grecs était l’une des principales causes de la perfection de leur goût dans les arts : ces dieux, toujours près des hommes, et néanmoins toujours au-dessus d’eux, consacraient l’élégance et la beauté des formes dans tous les genres de tableaux. — (Germaine de Staël, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, 1800)
- La Gaule était restée longtemps en dehors de cette christianisation. Pendant près de deux siècles, le paganisme résista aux entreprises de la nouvelle religion. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Jamais, peut-être, pareille orgie ne s’était déroulée à la face du ciel depuis les tristes âges du paganisme, et, si je n’avais été prévenu, je me serais cru transporté par un songe diabolique dans les sentines de Suburre, dans les lupanars de Capoue. — (Pierre Louÿs; Les Aventures du roi Pausole, 1901)
- L’enfance de la jeune fille s’était écoulée pâle et décolorée, au milieu de pratiques religieuses outrées, dans ce pays où la religion du Christ est plutôt un paganisme que la foi pure, noble et simple de nos contrées. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
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paralogisme
- Faux raisonnement fait de bonne foi, raisonnement qui porte à faux.
- Ainsi les philosophes se sont arrêtés au parallogisme[sic] ou argument incomplet, dans leurs recherches sur cette matière importante, qui est le principe naturel de tous les devoirs de l’homme réglés par la raison. — (François Quesnay, Observations sur le Droit naturel des hommes réunis en société, 1765)
- De ces glissements, de ces paralogismes, de ces recouvrements ou confusions de champs, Freud n’est pas exempt. — (Jean Laplanche, Nouveaux fondements pour la psychanalyse, PUF, 2008, page 61)
- Elle m’a dit qu’il s’agissait d’une erreur logique qui a pour nom « paralogisme naturaliste ». Elle m’a dit que le constat d’un fait n’implique en rien la validité d’un jugement moral. — (Rémi Hélénea, Animal Vindicte, Librinova, 2019, page 276)
- C'est comme si on disait : telle pomme pourrie dans un panier non seulement contamine toutes les autres, mais fait de « la » pomme un fruit malsain. Paralogisme – le sophisme de généralisation. — (Sabine Prokhoris, Le mirage #MeToo, le cherche-midi, Paris, 2021, p. 120)
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catabolisme
- (Biochimie, Biologie) Ensemble des réactions de dégradations moléculaires de l’organisme considéré.
- Les études ont porté sur plusieurs aspects du métabolisme de ces composés inhabituels: digestion, absorption, accumulation dans les tissus, catabolisme, incorporation dans différentes membranes. — (Germain Brisson, Lipides et nutrition humaine: analyse des données récentes sur les corps gras alimentaires, 1982)
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exorcisme
- (Théologie) Pratique religieuse ou magique, comportant certaines formules, certaines prières et certains gestes rituels, destinée à chasser le démon d’un endroit qu’il occupe : du corps d’un possédé, d’une chose, d’un lieu.
- Je me rappelai ce que les saintes Écritures disaient des exorcismes et du cri que poussent les démons en sortant du corps des possédés. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- […] c’est ainsi qu’en 1872 un écrivain belge recommandait de remettre en honneur les exorcismes, qui lui semblaient être un moyen efficace pour combattre les révolutionnaires. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, page 28)
- En cas de doute sur la pertinence de l’exorcisme, mieux vaut alors faire appel aux chérifs détenteurs d’une baraka reconnue pour sa puissance thérapeutique. — (Inversion sociale et pouvoir thérapeutique au Maroc, dans Convocations thérapeutiques du sacré, Karthala, 2002, page 256)
- Formule, prière par laquelle on exorcise.
- Ou bien, s’il persiste à te croire possédé, tu auras en partage la paille, les chaînes et les ténèbres dans quelque couvent éloigné, tu seras étourdi d’exorcismes et trempé d’eau bénite afin de chasser le malin esprit qui te domine. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Alors on le proclame à tout vent, le plus possible, en exorcisme ; on l’étale devant soi comme un palladium […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Stratagème de délivrance, “pour en sortir”.
- Si selon Henri Michaux, il existe un « exorcisme » en général, par le martèlement des mots introduisant dans la souffrance une exaltation telle que le mal en est dissous, il existe aussi, à côté de cela, des « exorcismes par ruse » : exorcismes obvies et torsadés qui en passent, sans s’avouer leur fonction véritable, par l’articulation scripturale et chantée du poème, par la systématicité logique du philosophème. — (Ut talpa, Qu’est-ce qu’un stratagème onirique ?, dans Lundimatin #294, 1er juillet 2021)
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nombrilisme
- Narcissisme, égoïsme, égocentrisme, tendance à tout rapporter à soi.
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coopératisme
- (Économie) système économique basé les coopératives, les sociétés coopératives ou les associations coopératives.
- Dommage que RONA ait abandonné, au cours de son histoire, la protection contre les OPA que lui offre le coopératisme. — (« OPA sur RONA - La puissance des capitaux », Le Devoir.com, 7 aout 2012)
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anachronisme
- Faute contre la chronologie.
- Et puis on découvrit — ce dont on aurait pu se douter à l’avance — que le rétablissement de la royauté, à la Henri V, c’est-à-dire avec son cortège d’idées désuètes et de principes périmés, était un anachronisme que la France de 1873 ne supporterait pas un instant. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- (Par extension) Toute erreur qui consiste à attribuer des usages, des idées, etc., aux hommes d’une époque où ces idées, ces usages n’étaient pas encore connus ou en pratique.
- La Gaule était divisée en une multitude de petits états indépendants, […]. Chacun alors songeait à soi, à sa tribu ; et nous dirions volontiers, si nous ne craignions pas de commettre un anachronisme, que l’amour de la patrie était de l’intérêt de clocher. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, 1861, page 29)
- Il existe beaucoup d’autres noëls, il en est un originaire des environs de Gérardmer, où il est dit que les rois Mages se voyant menacés par le berger Robin, tirèrent… leurs pistolets ! — Pas mal comme anachronisme ! — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- Il s’agit de l’anachronisme. Ce péché contre l’intelligence du passé consiste, à partir de nos certitudes du présent, à plaquer sur les personnages d’autrefois un jugement rétrospectif d’autant plus péremptoire qu’il est irresponsable. — (Collectif, Déboulonnage des statues : « L’anachronisme est un péché contre l’intelligence du passé », Le Monde. Mis en ligne le 24 juin 2020)
- (Par extension) Usage propre à une époque révolue.
- Comment se fait-il, citoyen Proudhon, que vous, l’éclaireur avancé de la Révolution et de l’avenir, vous vous soyez rendu coupable de cet anachronisme : Vive l'empereur ! — (Jean-Claude Colfavru, Ne criez pas Vive l’empereur, dans Les Veillées du Peuple, n° 2, mars 1850, page 85)
- Ce qui est digne d'une période révolue.
- Quoi qu’il en soit, l’Empire chérifien, sous sa forme actuelle, est un anachronisme condamné à disparaître. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 13)
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érotisme
- Propriété de dires, gestes, comportements ou tenues qui suggèrent l’amour physique afin de susciter, accompagner ou augmenter le désir sexuel.
- Il était la proie de Carmen […]. Et non seulement il la subissait, mais encore il la recherchait, épris de sa chair de grande amoureuse lascive et insatisfaite, parfois ruée dans des débordements insensés, de quoi combler l’imagination la plus follement macérée dans les laves de l’érotisme épuisant. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 103)
- [Ils] s’émoustillaient tout en pérorant d’un érotisme curieusement élégant et cynique. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- D’une manière générale, la densification des sentiments familiaux et l’assujettissement indolore de la sexualité qui caractérisent la conjugalité et l’intimité bourgeoises, en se diffusant dans l’ensemble du corps social, aboutissaient à faire de l’érotisme une spécialité. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
- Elle livrait un culte magnifique à l’érotisme, dans une sexualité débordante qui constituait pour elle la vraie musique de l'être, la fureur et l'enchantement pour " inouïr " la vie. Géraldine B. aimait les hommes et ceux-ci le lui rendaient à merveille. — (Kä Mana, Guérir l'Afrique du SIDA: problèmes, handicaps, défis et perspectives, Éditions Sherpa, 2004, page 27)
- (En particulier) Cette même propriété dans l’art.
- Des estampes japonaises d’un érotisme orthodoxe. — (Roger Peyrefitte, L’enfant de cœur, Albin Michel, 1978, p. 83)
- L’érotisme de Sade est un érotisme de rêve, puisqu’il ne se réalise la plupart du temps que dans la fiction. — (Jean-Paul Sartre, Les Temps modernes, 1945, page 597)
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fatalisme
- Doctrine exposant que la situation et les événements (désagréables) sont à mettre au compte de la fatalité, ou de la volonté divine. Négation du libre arbitre.
- Bêtises, bêtises ! je voudrais bien que vous vous donnassiez la peine d’étudier le fatalisme, religion de l'empereur Napoléon. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
- [À propos de] l’indiscrète manière d’attribuer à la providence les sottises ou les fautes des individus, et de trouver bien, les événements quels qu’ils soient, par le seul fait qu’ils sont accomplis, et par conséquent permis, ou voulus de Dieu. Ce charabia de piété mal entendue, en glorifiant tout abusivement, ressemble fort au fatalisme musulman. — (Amiel, Journal intime,1866)
- Claude Bernard explique très bien les deux termes : « Nous avons donné le nom de déterminisme à la cause prochaine ou déterminante des phénomènes. Nous n’agissons jamais sur l’essence des phénomènes de la nature, mais seulement sur leur déterminisme, et par cela seul que nous agissons sur lui, le déterminisme diffère du fatalisme sur lequel on ne saurait agir. Le fatalisme suppose la manifestation nécessaire d’un phénomène indépendant de ses conditions, tandis que le déterminisme est la condition nécessaire d’un phénomène dont la manifestation n’est pas forcée. Une fois que la recherche du déterminisme des phénomènes est posée comme le principe fondamental de la méthode expérimentale, il n’y a plus ni matérialisme, ni spiritualisme, ni matière brute, ni matière vivante ; il n’y a que des phénomènes dont il faut déterminer les conditions, c’est à dire les circonstances qui jouent par rapport à ces phénomènes le rôle de cause prochaine. » […] Comme le dit très bien Claude Bernard, du moment où nous pouvons agir, et où nous agissons sur le déterminisme des phénomènes, en modifiant les milieux par exemple, nous ne sommes pas des fatalistes. — (Émile Zola, Le Roman expérimental, 1880)
- (par extension) (Familier) Résignation devant le cours des choses, sur lequel on s’abstient d’agir.
- […] le fatalisme n’opposant aucune précaution contre la peste, ce terrible fléau y enlève très souvent une partie très considérable de la population. — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- Et Yasmina essayait de le consoler, de lui inculquer son tranquille fatalisme.- Mektoub, disait-elle. Nous sommes tous sous la main de Dieu et tous nous mourrons, pour retourner à Lui… — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Mais comment y parvenir, ajoutent-ils, considérant l’apathie formidable et le fatalisme de nos classes dirigeantes ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (par extension) Enchaînement fatal, inévitable, logique.
- Suis-je une brute inconsciente, livrée au despotisme de l’instinct, vouée au fatalisme de la perversité ? — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
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absolutisme
- (Politique) (Sens propre) Régime politique fondé sur le pouvoir absolu du dirigeant, hors de toute limite institutionnelle.
- A l'absolutisme prétendu divin, qui, nécessairement interprété par les hommes, n’a jamais produit que l’oppression mortelle, l'écrasement de l’esprit, le massacre des corps - […] - opposons l’heureuse liberté de la diversité humaine, avec ce que nous pouvons concevoir et faire de justice faillible dans des conflits d'égoïsme universel. — (Georges Clemenceau; Article du 14 juin 1899, paru dans Justice militaire en 1901)
- Mais il était poète aussi et la poésie, à cette époque d'absolutisme et de barbarie, était chose dangereuse lorsqu'on avait l'esprit aussi caustique que Thierrat ; […]. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Bismark jugea tout autrement. La République devait causer, à son avis, la décadence définitive des Gaules alors que le quasi-absolutisme germanique maintiendrait la prééminence allemande. Les événements de 1914 ont tranché le différend. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p.27)
- Nationalisme et Socialisme en tant que nouveaux credo du pouvoir, furent expérimentés et se révélèrent insuffisants, car tous deux, comme le réformisme avant eux, sombrèrent sur l'écueil de l’absolutisme. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.73)
- (Par extension) Manière d’être intransigeant dans sa pensée ou sa façon d’agir.
- C’est le contact avec l’absolutisme de Bradley qui va permettre ce changement de perspective. — (Francois Houang, De L’humanisme a L’absolutisme, Vrin, 1964, page 66)
- (Philosophie) Métaphysique de l’absolu.
- L’absolutisme philosophique de Platon est en lui-même une révolution. — (Jean-Cassien Billier, Aglaé Maryioli, Histoire de la philosophie du droit, Armand Colin, 2001)
- (Religion) Intolérance issue de la règle divine.
- Ils avaient à défendre la plus belle des causes, celle de la liberté de conscience contre l’absolutisme religieux, mais ils la trahirent […] — (Charles Chenevière, Farel, Froment, Viret, réformateurs religieux au XVIe siècle, Ch. Gruaz, 1835, page 264)
- (Sciences humaines) Forme inconditionnelle de comportement social.
- Enrégimentés sous un chef suprême […] les templiers de la doctrine […] se distinguent […] sans aucun catéchisme écrit, ni verbal, par une certaine allure sacerdotale de l’esprit et de la physionomie, par un certain absolutisme conventionnel dans leurs théories, du reste très souples et très élastiques […] — (Évariste Bavoux, Philosophie politique ou de l'Ordre moral dans les sociétés, Delloye, 1840)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.