Dictionnaire des rimes
Les rimes en : degré
Que signifie "degré" ?
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- Espace compris entre deux marches d’un escalier.
- Gabrielle, la coiffeuse à domicile, parle comme par énigme de l'escalier sans marches qui conduit chez elle. C'est que les Pô l'ont laissé cinquante ans tellement s'encrasser, cet escalier, qu’il ressemble à un plan de terre incliné, quand voilà qu'un jour, armée d'une pioche et d’une pelle, Gabrielle entreprend des fouilles et retrouve l’un après l'autre chaque degré. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 184-185)
- Au bas de l’escalier, un homme venait à sa rencontre. Il avait mis le pied sur la première marche. Gaspard n’était séparé de lui que par une douzaine de degrés. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (En particulier) Marche servant d’entrée ou de soubassement aux grands édifices.
- (Héraldique) (Rare) Nom donné aux marches se trouvant sous une croix.
- (Par métonymie) (Vieilli) Escalier.
- Se fût-on emparé de cette porte, qu’on se trouvait à 7 mètres en contre-bas de la cour intérieure L, à laquelle on n’arrivait que par des degrés étroits, défendus, et en passant à travers plusieurs portes en K. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il passe par le petit degré afin que nul ne remarque ses yeux rougis. — (Monique de Huertas, Louise de La Vallière, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, 1998, page 60)
- (Sens figuré) Étape ou stade par où l’on passe d’un état dans un autre.
- II y a six degrés d’âges ; savoir : l’enfance proprement dite, infantia ; la seconde enfance, pueritia; l’adolescence, la virilité, la vieillesse et la décrépitude. — (Dictionnaire des sciences médicales, Charles-Louis-Fleury Panckoucke à París, 1821, volume 52, page 415)
- Cette loi livrait les trois degrés de l’enseignement à l’Église et coiffait la France du trirègne de l’obscurantisme. — (Anatole France, L’Église et la République, Paris : Edouard Pelletan, 1904 - éd. J.-J. Pauvert, 1964, page 60)
- Le désir de croire à la manipulation est également puissament attaché aux expériences infantiles. […]. La vision manipulatoire du système social est donc une sorte de pente naturelle pour tous, à des degrès divers. On doit simplement souligner que les degrès extrêmes et excessifs de cette vision du monde présentent un caractère de régression infantile. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Le Livre de Poche, 1980, page 153)
- Parvenir au plus haut degré de l’éloquence, au plus haut degré de gloire.
- C’est le dernier degré de l’avilissement.
- (Métrologie) (Géométrie) Unité de mesure d’angle plan égale à 1/360 de la circonférence d’un cercle. Son symbole est °.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’Astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, no 24, page 41, décembre 1992)
- Un angle de 90 degrés est un angle droit.
- (En particulier) (Géographie) Unité de mesure de longitude et latitude, permettant de situer un point précis à la surface de la Terre. Le symbole est un « ° » qualifié.
- Paris se trouve à 48,86 degrés de latitude nord, 2,35 degrés de longitude est.
- J’avais défense d’ouvrir cette lettre avant le premier degré de latitude nord, du vingt-sept au vingt-huitième de longitude, c’est-à-dire près de passer la ligne. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- (Métrologie) Unité de mesure de la température sur plusieurs échelles comme le degré Celsius et le degré Fahrenheit. Le symbole est un « ° » qualifié (par ex. °C, °F, etc.).
- Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. — (Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, incipit)
- Arrêtons-nous devant les célèbres bains de Tiflis, dont les eaux thermales peuvent atteindre soixante degrés centigrades. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il y a quelque chose de profondément jouissif dans le fait d’imaginer les millions de gens en doudoune qui se caillent les miches en France à l’heure où je barbote dans cette eau à trente degrés. — (Gabriel Katz, N’oublie pas mon petit soulier, éd. Le Masque, 2015)
- Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l’ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’Ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La Machination de Harper Allen, éd. Harlequin (coll. Black Rose), 2009, chapitre 12)
- La plupart du temps, je créchais dans ma planque, mais la température avait chuté d'un coup, et on était passés sous la barre de zéro degré au cours des dernières nuits. — (Ernest Cline, Ready player one, Éditions Robert Lafon, traduit de l'anglais (États-Unis) par Arnaud Regnauld, 2013, réédition 2018, chapitre 0001)
- Degré de feu : Le point où il faut que le feu soit poussé pour l’opération chimique qu’on se propose.
- (Métrologie) Unité de diverses échelles de mesure de la densité, de la viscosité, de la teneur en certaines substances, etc.
- (Métrologie) Unité de mesure de la pression atmosphérique.
- Le baromètre est descendu à vingt-sept degrés.
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "degré".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
voler
- Se maintenir dans les airs en battant des ailes.
- Il est vrai que les hannetons et les chauves-souris, par exemple, ont une façon de voler qui nous semble déraisonnable ; mais elle ne le semble ainsi qu’à nous autres dont ce n’est pas la fonction de voler. — (Franc-Nohain, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- En avril 1872, les mouches de la Saint-Marc envahirent Paris et sa région. Elles volaient en abondance et venaient s’abattre sur les passants. — (Vincent Albouy, Des insectes en ville, Éditions Quae, 2017, page 33)
- Se mouvoir dans l’air, en parlant des aéronefs.
- Ils virent d’étranges aéronats qui volaient vers l’est, dans la direction des Açores. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- (Aviation) Piloter un avion.
- On volait certes, et dans des machines plus lourdes que l’air, mais il y avait aussi les chutes où parfois le moteur se brisait et parfois l’aéronaute, souvent les deux à la fois. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 17 de l’édition de 1921)
- Tout était oublié : nous volions et seule la marche du moteur m’intéressait. […] Notre existence d’aviateur est ainsi faite. — (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Cet aviateur a volé près de deux cents heures.
- Se mouvoir dans l’air avec une grande vitesse.
- Les flèches volaient.
- Le vent faisait voler les tuiles.
- La bourrasque faisait voler la poussière.
- Envoyer en l’air.
- Faire voler la tête de quelqu’un : La lui abattre d’un seul coup.
- (Par extension) Courir avec une grande vitesse.
- Il ne court pas, il vole.
- La Cibot monta, vola, pour être exact, de la loge à l’appartement de ses deux messieurs, et se montra le visage masqué de tendresse, sur le seuil de la chambre où gémissaient Pons et Schmucke. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre XXX, page 116 de l'édition Garnier)
- Voyant les attaques dont Marie était la victime, Pierre décida de voler à son secours.
- (Sens figuré) Le temps vole.
- (En particulier) Le bruit de ses hauts faits vole par toute la terre.
- (En particulier) Sa renommée volait partout.
-
mener
- Conduire quelqu’un vers un être ou une chose.
- Quand je la menai à l’autel, j’étais bien convaincu que ma femme l’emportait en beauté sur toutes les femmes belles de la terre […] — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- L’évêque de Luçon ! s’exclama la jeune fille en tressaillant. Menez-moi à lui, monsieur, oh ! je vous en prie… — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Vous savez le chemin, menez-nous. — Si vous n’y êtes jamais allé, je vous y mènerai.
- Mener des troupes au combat, à l’assaut, au feu.
- (Par extension) Aller, se diriger vers, en parlant d’un chemin, d’une route.
- Nous suivons toujours la route qui nous avait menés à Sokhrat Ed-Djeja, il y a près d'un mois. Mais la campagne, verte et fleurie, est infiniment plus jolie qu’alors. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 120)
- […]: il fallait que toute cette décoration et ces jeux d’allées menassent quelque part et ne fussent pas tout à fait gratuits. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 56)
- Viennent ensuite les conduites forcées qui mènent l’eau jusqu’aux turbines. Ces impressionnants tuyaux en acier de 1,9 à 2,3 mètres de diamètre peuvent supporter une pression de 28 bars. — (Ludovic Dupin, La Centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n°3252, 8 septembre 2011, page 8)
- Conduire par force en quelque endroit.
- Mener en prison.
- On le menait au supplice.
- Diriger, entraîner à sa suite.
- Las, dans le petit monde de l’Université, la probité candide ne mène à rien, et l’enthousiasme pèse peu face aux manœuvres misérables de ceux qui ne reculent devant rien pour faire carrière. — (Alexis Liebaert, On achève bien les profs, dans Marianne, n° 758, 29 octobre 2011, page 85)
- Diriger, conduire des animaux.
- Mener les bêtes aux champs, à l’abattoir.
- Mener paître des vaches.
- Mener les chevaux boire, les mener à l’abreuvoir.
- Mener les chevaux au marché.
- Mener un cheval à la main.
- Mener des chiens en laisse.
- Diriger un véhicule, une embarcation.
- Mener une charrette.
- Mener un bateau, une barque. Absolument,
- (Absolument) J’ai un cocher qui mène grand train.
- Voiturer quelqu’un ou quelque chose.
- Mener du blé au marché, des marchandises à la foire, du bois par bateau.
- J’ai là ma voiture, voulez-vous que je vous mène quelque part ?
- Se faire accompagner de ou par.
- Il mène bien des gens à sa suite.
- Il mena tout son monde avec lui.
- (Sens figuré) Faire agir, gouverner quelqu’un à sa guise.
- Il le mène comme il veut.
- C’est un pauvre homme, il se laisse mener par sa femme.
- (Chasse) Forcer à suivre.
- Le cerf a mené bien loin la chasse; il l’a menée jusqu’à tel endroit.
- (Sens figuré) Diriger, déterminer les hommes.
- L’ambition, l’intérêt le mène.
- Le talent mène plus souvent à la réputation qu’à la fortune.
- Le jeu mène loin.
- Administrer, diriger, en parlant des choses.
- Mener la maison, le ménage.
- Mener une négociation, une affaire.
- (Sport) (Intransitif) Avoir un meilleur score que l’adversaire au cours d’un match.
- À la 90e minute du match, la France mène 3-0 face au Brésil, après le but d’Emmanuel Petit, et je sens que Thierry est au paradis. Il pète les plombs pendant trente secondes. Il réalise qu’on est champions du monde et lâche son fameux « Oh, putain ! » — (Jean-Michel Larqué, Vert de rage, Calmann-Lévy, 2010)
- (Jeux de boules) Lancer le but et entamer la partie ou une nouvelle manche (appelée de ce fait une « mène »).
- Pointeur excellent, il mène généralement le but, en d’autres termes, joue le premier ; bien rare est-il si ses deux boules n’en font pas passer 4 à 5 de celles de ses adversaires. — (Lowius-Weigel, Jeux et joueurs de boules de Lyon, L’Écho du Rhône, 13 août 1893, page 4)
- Suzel portera sur ses épaules la lourde responsabilité du tir, Elisabeth devra mener le bouchon et Danielle sera là pour tempérer le tout en milieu. Leurs places ne sont pas fixes et la polyvalence est de mise. — (Roger Gatti, L’aventure de Suzel, Danielle, Elisabeth, La Marseillaise, vendredi 29 juin 2012)
-
consulter
- Prendre avis, conseil ou instruction de quelqu’un.
- Ainsi donc on nous a mariés sans que nous nous connussions, sans que nous nous aimassions ; on nous a mariés sans nous consulter, nous qu’on mariait. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- En 1808, Napoléon, […], voulu nous remettre à notre rang! […]. Au mépris de la géographie et de l'histoire, sans consulter les populations et même contre leur gré, contre leurs intérêts, contre leurs désirs, l'autocrate dessina ce département mosaïque. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Après le diner M. B., le ministre plénipotentiaire honoraire, me pris à part pour me consulter sur la possibilité de faire un détour pour éviter « cette Moulouya ». — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 268)
- (En particulier) Demander un diagnostic et les indications de soins à un médecin.
- Je l'ai déjà indiqué; un cyclothymique est soigné d'habitude par son médecin habituel; plus rarement il va consulter un médecin neurologique, et ce n'est qu'exceptionnellement qu'il s'adresse à un psychiatre. — (Armand Marie, Traité international de psychologie pathologique, Alcan, 1911, volume 2, page 721)
- (Par analogie) Étudier pour y chercher des éclaircissements, des indices, etc., les livres, les écrits des savants, etc.
- Celui qui consulte les différentes flores françaises constate rapidement que l'accord est loin d'être général sur le nom scientifique attribué à telle espèce. — (Philippe Jauzein, Flore des champs cultivés, Éditions Quae, 2011, page 26)
- Ceci, je viens de l’apprendre en consultant l’indicateur-horaire que j’ai acheté à la gare. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- (Sens figuré) Prendre avis des choses qui peuvent inspirer ou régler nos déterminations.
- Ne consulter que son devoir.
- Consulter sa conscience.
- Consulter ses forces.
- Rechercher un renseignement ou une information.
- Je me suis procuré un horaire et je le consulte. La carte dont il est accompagné me fait connaître, station par station, le parcours du railway entre Tiflis et Bakou. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- L'homme bien coiffé consulta une grande feuille quadrillée, suspendue au pied du lit. — Vous avez été transéaté dans notre service de gastro-entérologie, à la suite d'une crise comitiale survenue dans un contexte d’exogénose. — (Étienne Crosnier, La Dissociation, Éditions Le Manuscrit, 2005, page 12)
- La cybersexualité n'a rien de répréhensible, a priori, si le matériel produit est conforme aux lois du pays dans lequel il est consulté. — (Maxime Derian, Les prothèses cognitives du corps humain, ISTE Éditions, 2018, page 162)
- (Intransitif) Conférer ensemble, délibérer.
- Ils consultèrent ensemble.
- Il veut en consulter avec ses amis.
- Les avocats ont consulté sur cette affaire.
- Les médecins ont consulté sur sa maladie.
- (Intransitif) (En particulier pour un médecin) Assurer une consultation.
-
régler
- Tirer avec la règle des lignes droites sur du papier, du carton, etc.
- Régler du papier pour écrire droit.
- Régler du papier pour noter de la musique.
- Conduire, diriger suivant certaines règles, assujettir à certaines règles.
- Il n’osait ouvrir la bouche que pour manger et, du reste, était bien résolu à régler sa conduite sur celle de David qui gardait le silence. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 142)
- Régler sa vie, ses actions, ses mœurs, ses désirs.
- Régler sa maison.
- Régler le présent sur le passé.
- Régler une chose d’après une autre.
- Régler le prix du pain.
- Il faut régler sa dépense sur son revenu.
- Mettre dans un bon ordre.
- Régler ses affaires.
- Régler sa dépense, régler sa table, son train de vie,
- Retrancher de sa dépense, de sa table, etc.
- Mettre en état d’aller bien, de marcher régulièrement.
- Parallèlement à la rivière, afin de régulariser le cours de l'eau, les paysans ont d'abord creusé puis cimenté un canal de dérivation équipé de batardeaux, ouvrages permettant de régler le débit de l'eau. — (Michelle Jeanguyot & Nour Ahmadi, Grain de riz, grain de vie, CIRAD/Magellan & Cie, 2002, page 55)
- Après la Coupe du monde de 2022, l’humanité entière fut gagnée par la fièvre du ballon rond et ce sport s’imposa comme la meilleure façon de régler les problèmes internationaux. — (Bernard Werber, « Du pain et des jeux », dans L'Arbre des possibles et autres histoires, Éditions Albin Michel, 2002)
- Régler une pendule, une montre, un moteur.
- Déterminer, ordonner, décider une chose d’une façon ferme et stable.
- Le Sénat ne s'oppose pas à la promulgation de la loi qui règle les limites des communes de Condé-lès-Vouziers et de Vouziers (Ardennes). — (Bulletin des lois de l'Empire français, 11e série, décembre 1852 et 1er semestre 1853, p.658)
- Un capitaine réglait le feu : « A vous, Judin! » Le petit lignard visait soigneusement, lâchait la détente. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, p.168, 86e éd., Plon-Nourrit & Cie)
- Nous réglerons cela plus lard.
- On a réglé que…
- Terminer, arrêter, fixer par accord ou par jugement.
- Les discussions avec les camarades se réglaient toujours à la manière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il aurait fallu cautériser, à défaut de recoudre, comme son oncle le faisait pour le petit bétail qui se blessait aux clôtures ou qui s’encornait pour régler un différend de pâture. — (Claire-Lise Marguier, Le Sceau de la reine, Rouergue, 2014, page 227.)
- Régler une affaire, régler un compte.
- (Technique) Disposer une chose en vue d’un effet déterminé, l’ordonner d’une manière fixe.
- Le mécanisme est réglé à cinquante tours de roue par minute.
- (Droit) Décider devant quels juges les parties procéderont.
- Régler de juges.
- Un arrêt va nous régler de juges.
- Payer.
- Vous habitiez une chambre d'hôtel assez misérable, […]. Vous étiez alors terriblement gêné. Vous ne parveniez pas toujours à régler votre logeur. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 239)
- Au moment où la petite vieille règle sa course, il aperçoit Dicky sur sa Harley dans une allée ensablée. — (Guillermo Saccomanno, Basse saison, traduit de l'espagnol (Argentine) par Michèle Guillemont, Asphalte Éditions, 2015)
- Servir de règle.
- La raison règle les passions.
- (Pronominal) Se conduire d’après l’exemple de quelqu’un, prendre quelqu’un pour modèle.
- (Pronominal) Se conformer à ce qui a été décidé ou pratiqué relativement à quelque chose.
- Se régler sur l’exemple des personnes sages. — Vous ne pouvez recevoir que tant, réglez-vous là-dessus.
- (Pronominal) (Absolument) Se modérer, mettre de l’ordre dans sa vie.
- Pendant longtemps il a dépensé au-delà de ses revenus, mais il commence à se régler.
- Battre un adversaire.
- On nous a séparés à grand’peine. Il a dix-huit ans, c’est un saint-cyrien, il est courageux, mais je le règle. Je le tiens comme j’ai vu l’oncle Chadenas tenir des cochons. Je ne veux pas lui faire de mal, maintenant qu’il est à terre. Seulement il bouge encore. On me tire par les cheveux. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
-
gentillet
- Qui est assez gentil, assez agréable, mais sans plus.
- Une chanson gentillette.
- Certes, on ne doute pas que ces dames n’aiment leur troupeau : la directrice, notamment, se désole de son union stérile et elle adopte, du cœur, tous les bambins gentillets. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Les conseils gentillets du genre « servez-vous des coupons », « courez plusieurs épiceries selon les spéciaux », tombent à plat. — (Josée Legault, Quand tout coûte plus cher, Le Journal de Québec, 10 décembre 2021)
-
curiosité
- Passion, désir, empressement de voir, d’apprendre des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc.
- Il y a tantôt soixante-sept ans que les ballons sillonnent l'espace, et cependant, à chaque ascension, une sorte de curiosité inquiète rassemble autour de l'aérostat une foule aussi nombreuse que si c'était la première fois que ce spectacle fût donné aux hommes. — (Julien Turgan, Les Ballons: histoire de la locomotion aérienne, 1851, préface, page II)
- La volonté humaine sera complètement annihilée. Plus de crimes, plus de vertus, plus de physionomies, plus d’originalités. Il deviendra impossible de distinguer un Russe d’un Espagnol, un Anglais d’un Chinois, un Français d’un Américain. L’on ne pourra plus même se reconnaître entre soi, car tout le monde sera pareil. Alors un immense ennui s’emparera de l’univers, et le suicide décimera la population du globe, car le principal mobile de la vie sera éteint : la curiosité. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Tout ce qui existe de documents, sa piété fureteuse, sa curiosité passionnée l'ont rassemblé. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Les avironneurs de tous âges et représentant plus de dix nationalités ont ainsi éveillé la curiosité des badauds aux abords de l’île Saint-Louis, ou surpris les passagers du métro aérien. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 5 septembre 2022, page 2)
- Le garde-chiourme parlait à une voisine. Son képi à visière carrée, son ceinturon, son dolman noir et son pantalon bleu, à passepoil jonquille, provoquaient dans la rue une grandissante curiosité. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 169)
- Quand on a une relation objective avec l’Antiquité romaine, les timbres-poste ou le football, on ne se demande pas si cela doit apporter plaisir ou avantage à qui que ce soit ; on aime, c’est tout. Pour Husserl, la curiosité est un des trois instincts fondamentaux, avec l’instinct de conservation et l’instinct grégaire. — (Paul Veyne, Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas. Souvenirs, Albin Michel, 2014, page 37 note 1)
- (En particulier) Grande envie, trop grand empressement de savoir les secrets, les affaires d’autrui.
- […] ; et M. Duménil l'accompagnant jusqu'à son carosse, satisfit sa curiosité, en l'instruisant du sort de son élève. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu'ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Le vêtement renfermait des papiers dans la doublure. Mais, quelle que fût sa curiosité, l’obscurité était trop profonde pour qu’il les sortît de leur cachette et les examinât. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 98 de l’édition de 1921)
- Goût qui porte à rechercher les objets curieux, rares, nouveaux, etc.
- Objets de curiosité.
- Donner dans la curiosité.
- (Surtout au pluriel) Chose rare ou curieuse.
- Il entra chez le marchand de curiosités d’un air dégagé, laissant voir sur ses lèvres un sourire fixe comme celui d’un ivrogne. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Au reste, les gens qui vont en Espagne pour acheter des curiosités sont fort désappointés : pas une arme précieuse, pas une édition rare, pas un manuscrit, rien. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Le maïs fut d'abord cultivé en Europe comme une curiosité, mais fut très vite reconnu comme culture valable.— (Patrick Allain et Joaquim Galarza, Glyphes de plantes de la vie quotidienne des Aztèques dans le Codex Mendoza (XVIe siècle) publié dans Les Cahiers d'Outre-Mer, 1992)
- Pour le moment j'ai l'impression d'être une créature de foire, une curiosité pour hétéros paumés, pour homos refoulés, qui ont envie de se cogner un transgenre... une fiotte. — (Jérémy Bouquin, Sois belle et t'es toi !, Éditions Lajouanie, 2016, chapitre 8)
-
fixer
- Attacher, affermir, rendre immobile, maintenir en place.
- Fixez cela contre la muraille avec un clou.
- Fixer au moyen d’une vis, d’une épingle.
- Fixez-le bien dans cette position.
- Fixer une persienne que le vent agite.
- Les coquillages se fixent aux rochers.
- (En particulier) (Chimie) Supprimer la volatilité de certains corps liquides ou gazeux, par addition ou combinaison avec un autre corps.
- Dans la fabrication des engrais chimiques, l’azote est fixé par de la potasse ou des sels ammoniacaux.
- (Art) Rendre inaltérable par un produit ou par un procédé.
- Fixer un cliché, une épreuve, un fusain, un pastel.
- Arrêter.
- Et pourquoi cela, Madame ? demanda Charles IX en fixant sur sa mère son œil vitreux qui, dans certaines occasions, devenait si pénétrant. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Je demeurai couché sur le dos, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Fixer ses yeux, sa vue, ses regards sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Les regards se fixaient sur lui.
- (Sens figuré) Fixer les regards de quelqu’un, devenir l’objet de son attention.
- Fixer les soupçons sur quelqu’un, faire que les soupçons s’arrêtent sur lui.
- Fixer ses soupçons sur quelqu’un, les arrêter sur lui.
- Les soupçons se sont aussitôt fixés sur lui.
- Fixer ses vues sur quelqu’un, sur quelque chose, arrêter définitivement ses desseins, ses intentions sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Regarder, observer ou dévisager attentivement et longuement.
- C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
- La bonne femme s'assit sur les degrés du dais, aux pieds du jeune homme attentif et fixant sur elle un regard plein de bienveillance et de curiosité. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
- Agir comme un connard irresponsable ne me ressemble pas. Ce n'est pas moi. Mes valeurs auraient dû me pousser à réfléchir davantage avant de devenir le raté qui me fixe chaque matin dans le miroir. — (Juliette Mey, Entre Deux, Butterfly Éditions, 2016, chap. 5)
- Nous sommes passés de la génération du téléphone qui était toujours fixe à la génération qui fixe toujours le téléphone. — (Michel Beaudry, Soyez gentils!, Le Journal de Montréal, 13 novembre 2021)
- (Sens figuré) Rendre permanent par le dessin, la peinture, l'écriture ou tout autre moyen.
- Fixer quelque chose sur le papier, sur la toile.
- Fixer ses idées sur le papier.
- L’écriture est l’art de représenter et de fixer la parole.
- Fixer une chose dans la mémoire, dans l’esprit, faire que la mémoire la retienne.
- Les règles de la grammaire ne se fixent dans la mémoire que lorsqu’on les a appliquées par des exercices nombreux et variés.
- Faire résider ou faire demeurer en quelque lieu.
- Les familles qu’il voulait fixer dans cette ville, pour en augmenter la population.
- Ceux que le commerce avait fixés dans cette colonie.
- Le vent a de la peine à se fixer.
- Le baromètre s’est fixé au beau.
- Établir, en parlant de la résidence, du domicile, etc.
- Pour être plus seul, Rollinat désirait fixer sa résidence soit à Fresselines, soit à Crozant, soit à Maison-Feyne. — (Émile Vinchon, Maurice Rollinat: étude biographique et littéraire, éditions Jouve, 1921, page 107)
- Tu es brave, hardi compagnon, adroit. Tu ne songes pas encore à t'établir, je veux dire à te marier, à te fixer dans une tenure ? — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 45)
- […], j'étais venu à Tanger. Mais la ville des légations m'ayant encore parue trop européanisée, j’avais pris la résolution de venir me fixer à Casablanca. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 12)
- Régler ; déterminer.
- Le départ fut fixé aux derniers jours d'octobre 1838. Louis Pasteur ne devait pas partir seul. Son plus cher camarade d'enfance, Jules Vercel, allait aussi à Paris pour préparer paisiblement son baccalauréat. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 15)
- Or, cette année-là, comme les élections étaient fixées au 1er mai, il y eut dès le 1er avril, une propagande active et des menées sourdes de part et d’autre pour conquérir les douteux. — (Louis Pergaud, Deux Électeurs sérieux, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après leur numéro, les acrobates s'étaient installés au tabac où il avaient fixé rendez-vous au manager des girls. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il ne faut pas commencer une activité physique en se fixant des objectifs inatteignables. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 7 septembre 2022, page 10)
- (Sens figuré) Faire qu’une personne ou une chose ne soit plus changeante, versatile, indécise, etc.
- De Montaigne à Pascal, le français a fait un bond vers la perfection. C’est Pascal qui a fixé le français. — (Jean-Paul Desbiens, Journal d’un homme farouche, Boréal, 1993, page 350)
- […] ils cherchent à créer une betterave monogerme . Dès que celle-ci aura été fixée héréditairement, on aura ainsi éliminé le facteur principal : le démariage des plants. — (Le Progrès agricole et viticole, 1920, volume 74, page 87)
- C’est un esprit inquiet que l’on ne saurait fixer.
- Ce tombeur, aucune femme ne peut le fixer.
- Cela est digne de fixer l’attention du public.
- Fixer une imagination vagabonde.
- Fixer l’opinion encore incertaine.
- (Anglicisme) (Pronominal) S’injecter une drogue dans le corps [1][2], se faire un fixe.
- Je suis fascinée, impatiente de faire sa connaissance. Car c’est la première fois que je rencontre quelqu’un dont je sais qu’il se fixe. — (Kai Hermann et Horst Rieck, Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…, 1978, traduit de l’allemand par Léa Marcou, 1981, page 77)
- Je retrouve devant l’entrée de mon immeuble la petite agitation nocturne habituelle : bicraves et camés graves qui se fixent dans la tasse Decaux dont ils ont bricolé le mécanisme ouvrant la porte coulissante. — (Paul Smaïl, Casa, la casa, Éditions Balland, 1998, page 165)
- Un peu plus loin ils rencontrent un lion s’apprêtant à se fixer à l’héroïne. — (site forum.macbidouille.com)
- (Médecine) Stabiliser un abcès.
- Il ne pouvait deviner qu’un simple scrupule « fixait » la douleur d’Yves, comme ces abcès que le médecin provoque. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 185)
- Stopper la progression d'un incendie dans son axe principal de propagation.
- L'incendie qui s'est déclenché près de Montpellier est désormais fixé.
-
vesprée
- (Désuet) Orthographe désuète de vêprée.
- Mignonne, allons voir si la roseQui se matin avoit décloseSa robe de pourpre au Soleil,A point perdu ceste vespréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au vostre pareil. — (Pierre de Ronsard, À ma maîtresse, dans Odes, 1550-1552)
-
demander
- Indiquer à quelqu’un par des paroles, par un écrit ou tout autre moyen ce qu’on désire obtenir de lui.
- Tu me mets l’eau à la bouche, raconte-moi tout, j’ai hâte de savoir pourquoi tu m’as demandé de te rejoindre. — (Éric Gallorini, In Nomine Patris, 2019)
- Ils demandent ensuite cent francs chacun de gratification quand ils auront trouvé le pêcheur pour nous conduire à l’Oyapok. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, page 103, Les éditions de France, 1928)
- Pour unique réponse, Geisha s'étira paresseusement et demanda une cigarette. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 45)
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chapitre 5)
- (Absolument) - Vous n’avez qu’à demander pour obtenir. - Ce n’est pas tout que demander, il faut fournir de bonnes raisons pour obtenir.
- (Spécialement) S’adresser à la justice, pour obtenir quelque chose, un droit.
- Demander un règlement, un renvoi, une provision, la communication des pièces.
- (Absolument) Demander l’aumône.
- Il demande de porte en porte.
- (Par extension) Dire ou prier de donner, d’apporter, d’expédier quelque chose, d’envoyer ou d’aller chercher quelqu’un, etc.
- Ôtez donc vos boutons en diamant, qui valent chacun cent mille francs ; cette singesse vous les demanderait ; et, pour les offrir à une fille, autant les mettre à mes oreilles. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
- (Absolument) (Vieilli) Demander en mariage.
- Je suis venu vous demander votre fille.
- Je n’ose pas plus vous demander maintenant que je ne l’ai osé il y a trois mois, quand j’ai été assuré de votre amour, car maintenant je suis ce que j’étais il y a trois mois : pauvre. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Faire savoir que l'on cherche quelque chose ou quelqu'un.
- Il y a deux catégories de chercheurs qui ne cherchent plus. Ceux qui ont trouvé, en général multirécompensés, qui passent leur temps à intervenir dans des émissions télévisées et finissent conseillers du gouvernement. Et ceux qu’on a licenciés, nettement moins demandés. — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 3)
- Chercher quelqu’un pour le voir.
- On est venu pour vous demander. - Qui demandez-vous ? - On vous demande.
- Chercher à savoir, à connaître en questionnant.
- Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle au jeune homme d’une voix qui bruit à ses oreilles comme une musique délicieuse. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre V)
- Quand on veut absolument des nouvelles de quelqu’un, faut aller les demander à ceux qui savent. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
- Tonton Mbagnick appelle le serveur et commande un ballon de Kir Royal et demande à Meïssa Bigué ce qu'il voulait prendre. — (Ameth Guissé, Femmes dévouées, femmes aimantes, page 46, L'Harmattan, 2011)
- Je voudrais bien qu’il me demandât mon nom ! — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre quatrième)
- (Avec un nom de chose pour sujet) Exiger, avoir besoin de.
- Cela demande explication. - Cela demande beaucoup de soin, de grands soins. - Cette étude demande une grande application.
- La vigne ne demande que du beau temps. - Cette pièce de poésie demande à être lue tout haut.
-
crier
- Jeter un ou plusieurs cris.
- Ne faites pas crier cet enfant. Si, laissez-le crier.
- Il crie de toute sa force. — Un chien qui crie parce qu’on le bat.
- On entendait crier les hiboux.
- Élever très haut la voix dans la conversation, dans une discussion, dans un blâme, dans une gronderie, etc.
- L’épouse devient rouge et le poète devient pâle. Ils crient très fort. Le visage rouge devient pâle, la face pâle passe au rouge. Avec les mots, on en voit de toutes les couleurs. — (Amand Vereecke, La tête qui tourne, éd. André de Rache, 1969)
- Il est tellement sourd qu’il faut crier pour se faire entendre de lui. — Il crie comme un sourd. — Il ne saurait discuter sans crier.
- (Péjoratif) Forcer trop sa voix en chantant.
- Cette femme ne chante pas, elle crie.
- (Par analogie) Grincer ; produire un bruit aigre, en se frottant rudement contre d’autres ou en se cassant, en parlant des choses.
- Les sables sont les matières que l’on mélange le plus habituellement à la chaux pour former les mortiers ; ils doivent être rudes au toucher et crier quand on les serre dans la main. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 21)
- Proclamer, annoncer une chose au nom de l’autorité.
- On a crié à son de trompe que chacun eût à rendre ses armes.
- Avertir souvent quelqu’un d’une chose, la lui conseiller fortement.
- Il y a longtemps que je lui crie d’être sage, de prendre garde à lui.
- La conscience, une voix intérieure nous crie qu’une telle action ne saurait être juste.
- Prononcer, à propos d’une personne ou d’une chose, un ou plusieurs mots d’un ton de voix très élevé avec le même effort que si l’on poussait un cri.
- Le bon Piqueur doit sçauoir bien parler en cris, & langages plaisans aux chiens, crier, hucher, & houpper ses compagnons, forhuer en mots longs, & sonner de la trompe. — (René François, Essay des merveilles de nature et des plus nobles artifices, 1632, page 18)
- « J’ai eu la cholérine comme tout le monde, dit l’homme. On pose culotte deux ou trois fois au lieu d’une : un point c’est tout. De celle-ci on en meurt un peu, paraît-il. C’est simplement le temps qui met les bouchées doubles. Il n’y a pas de quoi crier au voleur. » — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 359)
- J’ai beau lui crier de se détourner, il ne m’entend pas.
- Crier aux armes.— Crier à l’aide, au secours, à la garde. — Crier au meurtre, au voleur, au feu.
- Crier gare. — Crier miséricorde. — Crier merci.
- Exprimer fortement, même sous forme écrite, un avis, une opinion, souvent sous forme de protestation. Note : Le verbe est souvent construit avec la préposition à.
- Bien sûr, le « Vatican » égyptien (la mosquée et université Al-Azhar) a dit non, crié à l’atteinte aux valeurs, à l’insulte faite à Dieu, à la mécréance qui autorise qu’on vous tue. — (Kamel Daoud, « Fin de l’esclavage confessionnel », Le Point, no 2350, 21 septembre 2017)
- Sur son compte Instagram, l’ancien Niçois a crié à l’injustice concernant cette mise à l’écart, en reprenant une célèbre citation de Martin Luther King. — (Nicolas Laurent, « Écarté de la tournée du PSG, Ben Arfa crie à « l'injustice » », sport24.lefigaro.fr, 14 juillet 2017)
- Crier au génie.
- Mettre à l’enchère des biens, inviter à les enchérir.
- Crier des meubles, etc.
- (Vieilli) (Commerce) Attirer le chaland par ses cris ; vendre à la criée.
- Bellegarde tirait de la poche veston un étui en argent, dont il allait extirper une savoureuse abdullah, lorsqu’il se vit tout à coup environné par une bande de camelots qui criaient la troisième édition d’un journal du soir. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
- On criait les journaux étrangers. […] un homme qui, disait-on, avait crié les journaux dans les rues — (Georges Simenon, La Fuite de Monsieur Monde, La Jeune Parque, 1945, chapitres 7, 8)
- (Sens figuré) Dire une chose hautement ou la répéter avec importunité.
- Il ira crier cela partout. — Il ne cesse de crier que tout est perdu.
- Il crie aux oreilles de tout le monde qu’on lui a fait une injustice. — Ils m’ont trompé, je le crierai sur les toits.
-
rajouter
- Ajouter de nouveau.
- Vous en rajoutez !
- Pour certains groupes, comme les enseignants et les infirmières, le gouvernement acceptait d’en rajouter dans le cadre de négociations ciblées. — (Marion Dumont, « La réalité a changé », Le journal de Montréal, 13 novembre 2020)
- Ajouter.
- Oui, oui… Quand un homme parle à une femme de ses péchés, c'est généralement pour en rajouter un. — (Éric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
-
expliquer
- Rendre clair ; faire comprendre.
- Cela est difficile à expliquer.
- Cela peut s’expliquer de deux façons.
- Expliquer une énigme.
- Ces deux passages s’expliquent l’un par l’autre.
- Faire connaître la cause, le motif d’une chose qui paraît extraordinaire, qui est difficile à concevoir.
- Le docteur Paul était ensuite venu, brillamment expliquer à la barre comment les coups avaient occasionné, en effet, seize blessures […]. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- […], il était inutile de nous adresser au ministère où nous aurions, sans doute, les plus grandes difficultés à nous faire expliquer comment, pour la Gironde, on avait trouvé cette somme de 4.950 francs par kilomètre de routes nationales à départementaliser. — (Raymond Brun, débat de la séance du 5 décembre 1972 (sur la loi de finance 1973), dans les Comptes-rendus des débats parlementaires du Sénat (France), n° 69 S, Imprimerie des Journaux officiels, mercredi 6 décembre 1972, p. 2705)
- Expliquer un phénomène.
- Je ne puis m’expliquer votre conduite.
- Expliquez-moi ce que cela signifie. Il se dit dans le même sens avec un nom de chose pour sujet.
- Sa maladie explique pourquoi il n’est pas venu.
- Ses défauts comme ses qualités expliquent son succès.
- Sa conduite s’explique d’elle-même.
- Rendre intelligible par l’enseignement ou la démonstration.
- Fort heureusement pour moi, il n’eut pas le temps de m’expliquer plus avant tout l'intérêt qu’offrait la manière dont il eût souhaité que je conjuguasse mes verbes. Quelqu'un, en effet, venait d'arriver, interrompant dans l’œuf un développement qui risquait d'être plus passionné que passionnant. — (Jean Stratonovitch, Le roman périodique, éd. Aléas, 1999, page 26)
- Expliquer le jeu d’une machine ou une doctrine.
- Un soir j’y ai frissonné : le vent avait fait tourner une vieille girouette rouillée, dont les cris ressemblèrent à un gémissement poussé par la maison au moment où j’achevais un drame assez noir par lequel je m’expliquais cette espèce de douleur monumentalisée. — (Honoré de Balzac, Autre Étude de Femme, 1839-1842)
- Interpréter un auteur, le traduire de vive voix.
- Cet écolier commence déjà à expliquer Cicéron, Virgile.
- Il explique les poètes.
- Expliquez-moi en français ce texte latin.
- Comment expliquez-vous ce passage de Platon ?
- Déclarer, développer, faire entendre nettement sa pensée.
- Comme Lagardère jouait les étonnés, le fonctionnaire lui expliqua qu'une caméra de surveillance avait filmé un triple assassinat dans ce quartier. — (Louis Langlois, Doigt donneur, Evidence Éditions, 2017)
- Je vais vous expliquer ma pensée.
- Expliquer ses intentions, ses desseins, ses motifs.
- Cette proposition vous semble hardie, attendez que je l’explique.
- Je le ferai s’expliquer.
- Je vais m’expliquer.
- Je m’explique.
- Je ne sais si je m’explique bien, si vous me comprenez.
- Il s’en est expliqué.
- S’expliquer avec quelqu’un, Avoir une explication avec lui.
- Se faire comprendre, plus ou moins violemment :
- « Sors de là ! On va s’expliquer ! ».
-
raconter
- Conter, narrer, faire le récit d’une histoire vraie ou imaginaire.
- Cette terrible histoire des Vaudois, dois-je en parler ou m'en taire ? En parler ? Elle est trop cruelle ; personne ne la racontera sans que la plume n’hésite, et que l’encre, en écrivant, ne blanchisse de larmes. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e édition), page23)
- Et, d'autre part, les historiens n’ont jamais raconté que Louis XIV ait songé à complimenter Louvois d'avoir réformé les mœurs. — (Anatole Claveau, La Vertu, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e édition, page 43)
- Une anecdote locale plutôt symbolique raconte que le coq du clocher de l’église de Saint-Vincent, dont la construction fut commencée en 1934, aurait disparu dans de bien mystérieuses circonstances, qu’on attribue à l’archevêque O’Leary. — (Juliette Marthe Champagne, De la Bretagne aux plaines de l'Ouest canadien: lettres d'un défricheur franco-albertain, Alexandre Mahé (1880-1968), CELAT/Presses de l’Université Laval, 2003, page 201)
- Un ami raconte qu’il a pris soin de descendre au village voisin par le sentier mais qu’il s’est fait repérer par la maréchaussée sur un chemin de terre. Heureusement, il avait son attestation. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/2020 de Philosophie Magazine.)
- Raconter, c'est un peu faire ses comptes. Les mots conter et compter ont une origine commune dans l'expression latine computare, « calculer ». Travail minutieux d’artisan, tant de fois avant moi reconduit. Et pourquoi raconter? Pourquoi ressasser ces choses d’un autre temps? Parce que c’est là une faculté de notre espèce, de faire que soient à nouveau les choses qui ne sont plus. […] J’ai voulu raconter dans l’espoir de créer, sinon du réconfort pour quelques vivants, au moins un supplément de sens à mon séjour terrestre. — (Gérald Baril, Si près, si loin, les oies blanches, Montréal, XYZ, 2020, page 321)
- Dans un cas, le sujet désendosse en quelque sorte sa personnalité : il se démet de toute intimité pour mieux se recréer, à savoir se configurer et se raconter au travers de modèles-types ou de formes-schèmes de récits romanesques on ne peut plus distinct du genre autobiographique. — (L’Intime, l’extime, études réunies par Aline Mura-Brunel et Franc Schuerewegen, 2002, page 48)
- Dire avec légèreté ou mauvaise foi.
- On raconte de lui beaucoup de choses que je ne crois pas.
-
glisser
- Se mettre en mouvement, comme en coulant sur une surface lisse ou le long d’un autre corps.
- L’adhérence de la roue sur le rail, qui agit le long du plan incliné en sens contraire du mouvement de translation, et produit la rotation de la roue en s'opposant à ce qu'elle puisse glisser sans tourner. — (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 1837, V.5, page 910)
- On patinait autour de lui. Des enfants, le col entouré de cache-nez écarlates, blancs, verts, bleus, glissaient et tournoyaient. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 95)
- Le canot bascule sur le berthon, se met à glisser vers l'avant écrasant une trentaine de personnes et blessant grièvement à la jambe Isaac Lehmann. — (Philippe Masson, Les Naufrageurs du Lusitania et la guerre de l'ombre, Albin Michel, 1985, page 117)
- Je fourre l’énorme pistolet dans mon froc et voilà le canon qui glisse dans mon slip. Je n'arrive pas, assis, à l’extirper. — (Michel-Jacques Aubin, Les Caractériels, Éditions Publibook, 2007, page 391)
- (Sens figuré) Se déplacer avec légèreté et aisance.
- Elle semblait faite pour glisser, en robe blanche, dans des paysages liturgiques, une branche de lis ou un rameau d’or à la main. — (Octave Mirbeau, Le colporteur)
- L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, pages 203-204)
- Parfois, la nuit, sur la route de Londres, je croisais les camions. Ils glissaient silencieusement sur l'asphalte. — (Sylvain Tesson, Une vie à coucher dehors, Gallimard (folio), 2009, page 42)
- Nous glissions vers l'été. — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 167)
- (Spécialement) (Québec) (Loisirs) Descendre des pentes neigeuses en glissant sur un traîneau, sur un carton, etc., voire sur le fessier.
- Cet après-midi, avec les enfants, on est allés glisser.
- Je regarde là-bas, à l'endroit où nous avons glissé vendredi; nous y avons laissé quelques traces visibles, arabesques géantes, filets de neige minces mais incrustés. — (Nadia Plourde, La gloire de mes élèves, éditions Les 400 coups, Montréal, 2008, page 72)
- Effleurer un corps en parlant d'un instrument tranchant qui a dévié et qui n’entame pas profondément.
- Le poignard glissa et ne lui fit qu’une légère blessure.
- (Sens figuré) Passer légèrement sur quelque matière.
- C’est une matière délicate qu’il ne faut pas trop approfondir, il faut glisser légèrement dessus.
- L’orateur a glissé sur ce fait.
- Glissez, glissez. Il est préférable que vous n’insistiez pas, que vous vous taisiez.
- « Glissez, mortels, n’appuyez pas » — (Pierre-Charles Roy)
- (Sens figuré) Ne faire qu’une impression légère, ou n’en faire aucune.
- Mes remontrances n’ont fait que glisser sur lui.
- Le mépris de la plume et l’outrage du glaiveGlissent sur notre orgueil comme une goutte d’eau; [...]. — (Clovis Hugues, Sérénade à Louise Michel, dans L’Intransigeant, Paris, 15 janvier 1882)
- (Vulgaire) (Vieilli) (Transitif) Copuler avec.
- (Transitif) ou (Pronominal) Faire entrer adroitement en quelque endroit ou en faire sortir.
- Et elle glissa dans son corsage, tout raide de broderies et de diamants, cette lettre qui sortait du pourpoint du jeune homme, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre V)
- Une fois les billets glissés dans une enveloppe, nous trinquâmes, debout sous le néon. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
- Il se glissa dans la salle.
- Glisser une clause dans un contrat.
- Glisser un mot dans un discours.
- Il s’est glissé beaucoup de fautes dans cet ouvrage.
- Une infinité d’abus s’étaient glissés dans l’administration.
- La mésintelligence ne tarda pas à se glisser entre eux.
- Glisser une chose dans l’oreille de quelqu’un.
- (Transitif) (Sens figuré) Remettre discrètement quelque chose à quelqu'un.
- […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Handball) Au handball, s’engouffrer dans le dos de la défense.
- Par exemple, pour “glisser” [s’engouffrer dans le dos de la défense], il faut avoir le feeling, savoir le fonctionnement des arrières, avoir une connexion avec les joueuses. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 16 novembre 2022, page 18)
-
lier
- Serrer avec une corde ou avec toute autre chose flexible.
- Deux autres aides […] enlevèrent rapidement la camisole de Troppmann, lui placèrent les mains derrière le dos, les lièrent en croix et lui couvrirent le corps de courroies. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Lier un fagot, une botte de foin, une gerbe de blé. — Lier avec un mouchoir.
- En ce moment, l'entretien fut interrompu par l'apparition de Tord-Chêne, qui frappa le petit avec un gros gourdin, en lui reprochant de n'avoir pas seulement lié encore un fagot. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
- Vous liez ce sac trop lâche, il faut le lier plus serré, plus étroitement.
- Lier des fleurs ensemble pour en faire un bouquet.
- Lier un paquet. — Lier un homme à un arbre, à un poteau. — Lier un fou furieux.
- (Fauconnerie) Saisir l’oiseau avec ses serres, en parlant d'un oiseau de proie.
- Faire un nœud.
- Lier les cordons de ses souliers.
- Lier des rubans.
- Joindre ensemble différentes parties par quelque substance qui s’incorpore dans les unes et dans les autres.
- Seules la testostérone et la dihydrotestostérone sont des androgènes actifs qui se lient spécifiquement aux récepteurs des androgènes. — (Loïc Guillevin, Sémiologie médicale, 2e éd., Lavoisier, 2011, p.343)
- La chaux et le ciment servent à lier les pierres.
- (Cuisine) Donner de la consistance, épaissir une sauce.
- Lier une sauce.
- La farine sert à lier les sauces.
- Il faut remuer cette sauce jusqu’à ce qu’elle se lie.
- Ces ingrédients ne peuvent pas se lier, s’incorporer ensemble.
- Joindre les lettres dans l’écriture.
- Lier les lettres.
- Liez bien vos lettres.
- Liez mieux vos lettres.
- (Musique) Exécuter successivement deux ou plusieurs notes d’un même coup d’archet, ou d’un seul coup de langue sur un instrument à vent, ou d’un seul coup de gosier en chantant.
- Lier des notes.
- Faire une liaison lors d’un énoncé, modifier la prononciation d’un mot en fonction de son contexte dans la phrase.
- Dans le mot « quinquet » le « t » ne se lie pas.
- - Comment allez-vous? demandai-je à Mme Pergamino en veillant à éviter de lier le t de comment à l’a d’allez-vous, car c'est le ton du ton dans les VIIIe et XVIe arrondissements de Paris. — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
- (Sens figuré) …
- Lier les idées, les propositions, les pensées, les parties d’un discours, etc., Les unir entre elles, les enchaîner les unes aux autres.
- La logique est l’art de lier les idées.
- Ce conférencier n’a pas bien lié les différentes parties de son exposition.
- Toutes les parties de cette démonstration sont étroitement liées.
- Les scènes de cette pièce se lient mal entre elles, Elles ne sont point amenées les unes par les autres.
- Le fait que vous racontez se lie à une aventure dont j’ai connaissance, Il a du rapport avec cette aventure, il s’y rattache.
- Lier partie, Concerter son action, unir ses intérêts avec une ou plusieurs personnes.
- Ils ont partie liée, leurs intérêts dépendent les uns des autres.
- On dit dans le même sens :
- Mon sort est lié au vôtre.
- Jouer en parties liées, Jouer avec la condition que l’enjeu appartiendra à celui qui aura gagné le plus de parties sur un nombre déterminé.
- (Sens figuré) …
- Lier amitié avec quelqu’un, Contracter amitié avec quelqu’un.
- (Sens figuré) Entrer en conversation, en commerce, en relations avec quelqu’un.
- Jean-Joseph Pasteur, sans qu'on put l'accuser de fierté, ne se liait pas facilement. Dans les habitudes ou le langage, il n'avait rien d'un sous-officier à la retraite. Ne parlant guère de ses campagnes, il n'entrait jamais dans un café. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- (Sens figuré) Attacher, unir, enchaîner ensemble en parlant des personnes.
- La sympathie les a liés autant que l’intérêt.
- Ils sont liés d’une étroite amitié.
- Je me suis liée avec lui.
- Ils se sont liés dès qu’ils se sont connus.
- Nous nous sommes liés d’amitié.
- Astreindre, obliger.
- En règle générale, les avis du Conseil d’État ne lient pas le Gouvernement. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Les paroles, les contrats lient les hommes.
- Son serment, sa parole le lie d’une manière indissoluble.
- Je suis lié par ma promesse.
- Se lier par un serment, un vœu, etc. S’astreindre à quelque obligation par un serment, par un vœu, etc.
- (Religion) Exprime le pouvoir de juridiction spirituelle donné par Jésus-Christ à l’église, au for intérieur et au for extérieur.
- Lier ou délier.
-
communiquer
- Rendre commun à, faire part de, transmettre.
- Il est de fait que le mercure sur lequel on fait bouillir de l’eau, communique à ce liquide la vertu la plus vermifuge. — (Jean-Antoine Chaptal, Élémens de chimie, volume 2, page 373, Deterville à Paris, 2e édition, an III, (1794 ou 1795))
- La flamme se communiqua aussitôt de la mèche au papier, qui en un instant fut consumé. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Une petite quantité de farine de seigle, mêlée à la farine de blé, lui communique une saveur agréable. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 117)
- Suivant les renseignements officiels qui m’ont été communiqués, la population de Reykjavik est actuellement de 2,600 habitants, ce qui est déjà bien respectable pour la capitale d'un pays qui ne compte que 70,000 âmes; […] — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 49)
- (Sens figuré) Transmettre.
- Le tannin, qui vient de la rafle, des pépins et des pellicules donne de l’âpreté ; […]. Les acides communiquent de la verdeur. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 136)
- À l’en croire, c’était lui qui dansait, qui levait la jambe, qui se dandinait, tellement il se donnait de mal pour communiquer à ces merveilleuses mais stupides créatures un peu du feu sacré dont il les prétendait dépourvues. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Ce qu’on appelait la seconde flotte traversait l’Océan Pacifique, communiquant par la télégraphie sans fil avec la station asiatique et avec San Francisco. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 175 de l’édition de 1921)
- Et ce qu’il y a de certain, c’est que l’Esprit que nous venons de voir chez les idolâtres pythoniser la statue, la matière inerte et l’animal, c’est-à-dire les médiums de pierre, de bois ou de chair vive, communique à chacun d’eux une partie de ses propres facultés, sa vie, son intelligence, sa science et son mouvement au sein de l’air, où il règne en prince; principes aeris hujus[…] — (Roger Gougenot des Mousseaux, Les hauts phénomènes de la magie, 1864)
- Faire connaître.
- L'intérêt des phénomènes d’embâcle qui peuvent être divulgués sans inconvénient, nous incite à les communiquer sans tarder. — (M. F. Kaisin jr, « Réflexions sur les phénomènes de chevauchement, à propos de l'embâcle de la Meuse en 1940 », dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 60, 1940, p. 8)
- Des renseignements fort exacts m’ont été communiqués.
- Quand ils se furent communiqué leurs réflexions.
- Les ambassadeurs se communiquèrent respectivement leurs pouvoirs.
- (Pronominal) (Vieilli) Entrer facilement en conversation avec quelqu’un.
- C’est un bon chef qui se communique aisément.
- Les rois d’Orient se communiquent rarement à leurs sujets.
- Vous vous communiquez trop.
- Il ne faut pas se communiquer à tout le monde.
- (Intransitif) Se mettre en relation avec.
- Communiquer avec un accusé.
- Nous ne pûmes longtemps communiquer ensemble.
- Ils communiquaient entre eux par tel moyen.
- On communiquait avec le dehors par tel endroit.
- (Intransitif) Être en rapport au moyen de.
- On communique d’un gaillard à l’autre par les passe-avans, et les dunettes sont établies à l’extrémité du gaillard d’arrière. — (Jean-Baptiste Philibert Willaumez, Dictionnaire de marine, 3e édition, 1831, page 302)
- (Pronominal) Ces deux chambres se communiquent par un corridor.
- (Absolument) Ces deux fleuves communiquent ou se communiquent.
-
voiler
- Couvrir d’un voile.
- L’adoption de ce châle a rendu leur costume plus décent en voilant, dans son ampleur, le nu et les formes un peu trop fortement dessinées. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
- […] je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Malika Boussouf, trente ans de journalisme, nous renvoie à une de ses dernières chroniques, cinglante, porteuse d'une grande colère, intitulée "Je voile ma sœur, et toi je te viole". — (Vincent Remy, Opprimer, c'est sacré, Télérama n°3460, mai 2016)
- Se voiler le visage ou absolument se voiler.
- (Par extension) Dérober la vue de quelque chose, en le couvrant comme d’un voile.
- Le brouillard du matin voilait encore les collines environnantes.
- Des nuages voilaient le soleil.
- (Sens figuré) Cacher.
- L’homme argue de son droit avec une suffisance presque impertinente, une humilité feinte qui voile une ironie bien claire […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Technique) Déformer (en forme de voile de navire) une surface plane, courber une barre.
- J’ai voilé ma roue.
- Déblayer les décombres, choisir sur pied les fûts de pesses et de feuillards où il débiterait le solivage, la charpente et les planchers, les abattre, approcher les billes du chantier, attendre qu'elles sèchent, les écorcer, les équarrir, tailler mille et une tuiles de tavaillon, voilées à la hachette sur un billot scarifié. — (Jean-Baptiste Harang, Nos cœurs vaillants, Grasset, Paris, 2010, p. 76)
- (Pronominal) S'estomper, se dissimuler partiellement à la vue, comme caché par un voile.
- L'été avait effacé tous les mois précédents, comme une photo exposée au soleil se voile peu à peu. — (Patrick Modiano, Chevreuse, Gallimard, 2021, page 141)
-
exister
- Être actuellement, ne pas être imaginé mais avoir une réalité.
- Il y a donc eu certainement une époque où ce que nous voyons maintenant autour de nous n’existait pas. Qui l'a donc fait ? Qui ? si ce n'est l’Être Suprême. — (Chanoine Kir, Le problème religieux à la portée de tout le monde, Paris : imp. des Orphelins d'Auteuil, 1923, réédition 1950, page 47)
- Tous les objets avaient la force et la volonté de s’affirmer qu’on remarque dans le trompe-l’œil de certaines chromos. Ils disaient à la mer : Nous existons. Je ne suis qu’une carafe de série, semblable à tant d’autres, mais, même au milieu de la mer, au-dessus du gouffre de Romanche, j’existe, j’existe, j’existe. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, réédition Folio, page 149)
- […] : l’Atlantide. Que cette contrée ait existé, cela est hors de doute. Mais il paraît certain qu'elle avait déjà disparu, bien avant l'apparition de l’homme sur la terre, […]. — (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., page 15)
- Sartre a raison : exister, c’est d’abord être de trop, absolument pas nécessaire, gratuit et absurde… — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 98)
- Être, se trouver ou avoir lieu actuellement.
- Des communications fréquentes, sinon continues, existaient à l’Éocène entre les contrées du Sud de l’Europe et le continent africain. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 55)
- Pour accuser avec une telle assurance, il fallait qu’existât la preuve indéniable de la félonie de François. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Dans les vallées de la Meuse et de la Chiers, il existe également de belles prairies qui sont souvent d'une étendue immense. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
- Il existe en France huit stations de radiosondage, dont la plus importante est celle de l'Observatoire Teisserenc de Bort, à Trappes, à 30 kilomètres de Paris. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 341)
- Vivre.
- Vous n’existiez pas encore à cette époque.
- Quand j’aurai cessé d’exister.
- (Sens figuré) (Avec la négation : ne pas exister, au sens figuré) Ne pas avoir l’importance qu’on pense.
- Sans les peaux des agneaux tués chaque été, les ganteries de Millau n’existeraient pas. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Philosophie) Être au monde sous une forme neutre et matérielle.
- Exister, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est l’extérieur existe. Ce qui est à l’intérieur n’existe pas. […] C’est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n’ex-siste pas in-siste. Insiste pour exister. — (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967)
- Elle [la douleur] n'existe pas, puisqu'elle n'a rien de trop : c'est tout le reste qui est de trop par rapport à elle. Elle est. — (Jean-Paul Sartre, La Nausée, 1938)
- Exister, c'est devenir dans l'espace et dans le temps. — (Etienne Klein, D'où vient l'efficacité des mathématiques en physique?, 2016 → lire en ligne)
-
recommencer
- Commencer de nouveau à faire ce qu’on a déjà fait, commencer deux fois quelque chose.
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
- (Intransitif) — Le bavardage continue incessant et ne prendra fin que lorsque sonnera l'heure du repas : il faudra alors à regret rentrer chez soi, mais on recommencera le lendemain et toujours on trouvera matière à commérages ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, éd.1923)
- (Transitif) — Il recommence son travail qui était mal fait.
- (Impersonnel) — Il recommence à pleuvoir, à faire froid.
- L’amitié de Mlle de Gournay et de Montaigne ne peut-elle se recommencer ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Manège) Remettre un cheval aux premières leçons.
- Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer.
-
sujet
- (Vieilli) Soumis, subordonné, dépendant, obligé d’obéir.
- Nous sommes tous sujets aux lois et aux coutumes du pays où nous vivons.
- Être sujet aux ordres de quelqu’un.
- Soumis par la conquête.
- Au lieu de quoi, l’Égypte, l’Inde et les contrées sujettes en général avaient enfanté des générations nouvelles qui vivaient dans un état d’indignation passionnée et faisaient preuve d’une énergie extrême, d’une activité toute moderne. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 123 de l’édition de 1921)
- L’Empire carthaginois, en Afrique du Nord, en Espagne du Sud, en Corse, en Sardaigne et en Sicile méridionale, était un État marchand qui tirait sa richesse des provinces sujettes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
- (Vieilli) Assujetti.
- Tout propriétaire est sujet à l’impôt foncier.
- Il est sujet à telle servitude.
- Astreint à quelque nécessité inévitable.
- Tous les hommes sont sujets à la mort.
- La nature humaine est sujette à beaucoup d’infirmités.
- Accoutumé de faire quelque chose, porté par inclination, habitué.
- Il ne rendait visite qu’à sa mère et encore, cette dernière, entourée de vieilles personnes ridicules et sujette elle-même à des radotages, lui agaçait les nerfs […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- J'ai grand-peur, confie-t-il un jour a des familiers, que cette dame débauchée ne la fasse devenir sujette au vin et aux femmes, et ne la mette sur les dents avant de me la rendre. — (Éric Le Nabour, La porteuse d’ombre: Madame de Maintenon et le Roi-Soleil, Éditions Tallandier, 1999, page 85)
- Exposé à éprouver fréquemment certains accidents.
- II y a le bigarreau tardif ou de fer, qui mûrit plus tard, & qui n'est pas si sujet aux vers que l’ordinaire : il fait un bel arbre. — (La nouvelle Maison rustique, ou, Économie rurale pratique et générale de tous les biens de la campagne, par Louis Liger, tome 2, Paris : chez les Libraires associés, 1790, page 152)
- M. le marquis de Dampierre objecte que malheureusement les Othellos sont trop sujets au phylloxera. Il a été obligé de sulfurer les siens. — (Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France, volume 24, page 390, 1893)
- Nous dirons en passant que les céréales sont beaucoup moins sujettes à la verse en Champagne que dans d’autres contrées. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
- De même que toutes les autres parties situées au fond de la bouche, les tonsilles sont sujettes à différentes sortes d’engorgements dont la nature varie autant que les suites. — (Samuel Cooper, Dictionnaire de chirurgie pratique, 2e partie (I-Z), traduit de l’anglais, Paris : chez Crevot, 1826, page 512)
-
appeler
- Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
- […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Le sucre de raisin que l'on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
- Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note n° 1 page 130)
- Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
- (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
- Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
- Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
- (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
- Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
- On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
- Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
- (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
- Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
- Faire venir en se servant de la voix ; héler.
- Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
- Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
- (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
- Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
- Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
- Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
- (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
- Inviter à venir.
- Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
- Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
- Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
- (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
- Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
- Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
- Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
- Envoyer, défier.
- Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
- Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
- Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
- J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
- La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
- (Rare) Rendre nécessaire.
- Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
- Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
- Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
- (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
- Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
- Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
- Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
- L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
- (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
- Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
- Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
- (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
- Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
- Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
- (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
- J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
- (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
- J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
- J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
- Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
- (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
- Il en a appelé.
- (Pronominal) Porter le nom de.
- "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
- (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
- Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
-
subsister
- Exister encore, continuer d’être ; dans ce sens, ne peut se dire que des choses.
- Les pyramides d’Égypte subsistent depuis bien des siècles.
- La plupart des grands édifices des romains ne subsistent plus.
- Le Panthéon subsiste en son entier à Rome.
- Demeurer en force et en vigueur ; se dit particulièrement des lois, des traités qu’on invoque, des propositions qu’on avance, etc.
- Cette loi subsiste encore.
- On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus.
- Tant que les traités subsisteront.
- Malgré vos objections, ma remarque subsiste.
- L’amitié ne peut subsister sans l’estime.
- Vivre et s’entretenir.
- Quant à ceux qui, dans ce monde de richards, n'ont pour subsister que leurs salaires, il enragent, ils maugréent; ils se considèrent comme des déshérités. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
concilier
- Accorder ensemble des personnes divisées d’opinion, d’intérêt.
- Le juge de paix s’est vainement efforcé de concilier les parties.
- Relier de manière cohérente des choses qui sont ou semblent être contraires.
- Il s’agit, aussi, pour des professeurs de droit et des écoliers frais émoulus des jésuitières ou de la Sorbonne, de concilier en une nouvelle doctrine ce qu’ils appellent la liberté politique et les nécessités de l’organisation économique. — (Pierre Hervé, La Libération trahie, éd. Grasset, 1945, p. 63)
- Cette réserve cachait un compliment : au XXe siècle, le poète n’est pas ce distrait, ce tête en l’air cher aux clichés, mais un homme qui sait concilier vie de travail et vie de poésie. — (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, volume 6, La poésie du XXe siècle — III — Métamorphoses et modernité, 1975, ISBN 9782226033987)
- De héros épique, Mémed devient bandit d’honneur: c’est sa manière d’entrer dans la légende, en conciliant son impossible retour avec son aura […]. — (Jean-Pierre Deléage, Yachar Kémal: forgeron obligé d’écriture, 1998, p. 197)
- Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.
- Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l’expression.
- Disposer favorablement, gagner.
- Se concilier quelqu’un.
- Il lui concilia la faveur du ministre.
- Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous.
- Se concilier les bonnes grâces de quelqu’un.
- Se concilier l’amitié des honnêtes gens.
- Se concilier l’attention des auditeurs.
- Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 97)
-
résonner
- Renvoyer le son ; le concentrer par réflexion.
- Cette voûte résonne bien. Cette salle ne résonne pas, résonne trop. Faire résonner les échos.
- Rendre un grand son, beaucoup de son.
- Entends-tu s’agiter en moi et résonner les puissants refrains des temps anciens, les chants de l’amour et de la gloire ? — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch -1851)
- Pendant que les lames attaquaient mon vaillant navire et que leurs coups sourds faisaient résonner la coque qui vibrait et se plaignait sous les chocs, je restai allongé sur ma couchette, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Certaines nuits, donc, les murs de la villa de M. et Mme Bourdon se mirent à résonner sous les coups terrifiants d’un esprit frappeur si malin que personne ne put le localiser. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, n°24, p.28, décembre 1992)
- (Sens figuré) Qu a résonné dans le passé et dont le souvenir se fait encore ressentir.
- — Des nuits entières, durant un mois, j’ai entendu hurler des hommes que l’on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- — Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (Électronique, Physique) Favoriser une fréquence particulière.
- Cette corde du piano résonne à quatre cent trente cinq hertz. C’est le la du diapason.
- Ce quartz résonne à soixante cinq mille cinq cent trente six hertz. Il est parfait pour équiper une montre.
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persévérer
- Persister, demeurer ferme et constant dans un sentiment, dans une manière d’être ou d’agir, dans une résolution.
- Persévérer dans l’étude, dans le travail. Persévérer dans une résolution, dans un dessein.
- Persévérer dans ses erreurs. Persévérer dans ses refus. Persévérer dans son silence, dans ses dénégations.
- Si Trump déteste à ce point perdre, on peut se demander pourquoi il persévère dans des démarches judiciaires perdantes sur toute la ligne. — (Pierre Martin, « La sombre comédie d’un président qui s’accroche désespérément au pouvoir », Le journal de Québec, 22 novembre 2020)
- (Sens figuré) Persister, résister, durer, en parlant des choses.
- …, je n'ai jamais éprouvé un pareil froid, et pour tout dire, s'il eût persévéré quelques jours encore, je crois que nous étions véritablement perdus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Absolument) Persister dans le bien.
- Ce n’est pas tout que de bien commencer, il faut persévérer.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.