Dictionnaire des rimes
Les rimes en : détruire
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "détruire".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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esbaudir
- (Vieilli) Variante de ébaudir, s'égayer, se réjouir.
- La vue d’un pèlerin les esbaudit et je réponds à leur salut avec un sourire niais. — (Jean-Christophe Rufin (de l’Académie française), Immortelle randonnée, éditions Guérin, 2013, page 173)
- Rien ne l’esbaudit tant que le branle-bas de combat auquel on se livre chaque printemps dans les tristes masures que sont la plupart des châteaux de l'époque. — (Jean-Louis Galet, L'Auvézère et ses châteaux, Éditions Pierre Fandac, 1967)
- Nous étions, en cet instant, comme des badauds qui lisent à l'extérieur la carte du restaurant et s’esbaudissent parce que tout alors paraît bon et possible. — (Pierre Sansot, Cahiers d'enfrance, Éditions Champ Vallon, 1989, page 32)
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reluire
- Briller, luire en réfléchissant la lumière.
- La mer reluisait comme un miroir. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Remonte, remonte, cria la jeune femme ; je vois reluire des épées, je vois briller la mèche d’une arquebuse. C’est un guet-apens. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IX)
- Tout cela est neuf ; le cuivre et l’acier de la locomotive reluisent, les voitures sont éclatantes, […]. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre V, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- C'est un étalon barbe, pas grand, mais bien formé et bien musclé, un alezan étoile de blanc au front, dont la robe dorée, la queue et la crinière blondes, longues et fournies, reluisent au soleil. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 112)
- (Sens figuré) Paraître avec éclat.
- La vertu reluit davantage dans l’adversité.
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tenir
- (Transitif) Garder fermement dans la main ou dans les mains.
- Demain, par exemple, il tiendra dans son bras un portefeuille de maroquin rouge. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1886, page 39)
- Voyez, je vous tiens la main ; ainsi vous saurez que je suis auprès de vous. — (Dorothy Garlock, Prisonnière des mirages, FeniXX, 1984)
- Il tenait une lettre à la main, il leva les yeux me regarda puis de nouveau la lettre puis de nouveau moi. — (Claude Simon, La Route des Flandres, Éditions de Minuit, 1960, page 7)
- Le maréchal […] tenait le cheval par la bride, parce que le cheval était un peu nerveux. — (Gilbert Guisan, C.-F. Ramuz ou Le Génie de la patience, E. Droz, 1958, page 43)
- Destiné souvent à mieux tenir l’outil lorsque la main glisse sur le bois à cause de la transpiration. — (Georges Comet, L’outillage agricole médiéval et moderne et son histoire, Presses Univ. du Mirail, 2003, page 161)
- Il n’existe également pas de reliefs où le dadophore de gauche tiendrait un pedum et celui de droite une torche. Au cas où un seul dadophore tient le pedum, il s’agit toujours du dadophore de droite. — (Ljubica Zotović, Les Cultes orientaux sur le territoire de la Mésie supérieure, E. J. Brill, 1966, page 15)
- Portez votre bébé contre votre hanche, tenez-le bien et balancez-vous doucement de gauche à droite en musique. — (Liesbeth Verhoeven, Bien bouger pour bien grandir : 0 à 6 ans, De Boeck Superieur, 2017, page 118)
- […] je me revois petite fille à deux ans. “Tu me tiens hein ? — Mais oui je te tiens.” — (COLLECTIF LA VIE, Faut-il avoir peur ?, Place des éditeurs, 2011)
- Rinri me tenait la main, ainsi que chaque amoureux du parcours tenait la main de celle qui l’accompagnait. — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, 2007, page 65)
- Le militaire le suit de près ; il attrape un pan d’étoffe ; il croit tenir son homme par l’habit […] — (Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 1818, page 30)
- Il se servira de la gauche pour tenir et suspendre la partie qu’il veut disséquer […] — (Theophile Gelée, L’Anatomie françoise, En forme d’Abregé, Chez Jean Gregoire, 1655, page 17)
- (Transitif) Maîtriser, avoir le contrôle (d'un animal, par exemple), d'un lieu (dans le langage militaire), de quelqu'un, etc.
- Il observera de tenir son cheval dans une position qui lui laisse de la liberté pour embrasser ses voltes. — (J. B. Von Sind, L'art du manege pris dans ses vrais principes, G. Desprez, 1774, page 38)
- Ce Metier qui leur a paru plus dans l’ordre, est celui de tenir des Chiens. — (Le Philosophe nouvelliste, volume 2, 1735, page 290)
- Abattre l’Oiseau , c'est le tenir & serrer entre deux mains pour le Garnir de jets, le Poivrer & luy donner quelque medicament : on dit, il faut Abattre ce Faucon. — (Delices de la campagne, volume 2, M.C. Le Cene, 1732, page 272)
- Désormais seul, le 10e CA doit renoncer à son offensive et défendre ses positions, qu’il réussit à tenir jusqu’au soir. — (Damien Baldin, Emmanuel Saint-Fuscien, Charleroi : 21-23 août 1914, Tallandier, 2012)
- […] pour le prévenir des événements et du dessein qu’avait le maréchal de porter l’armée dans le Tras-os-Montes. On l’invitait å tenir poste à Mezenfrio et Povoa-da. — (chevalier Pierre-Madeleine Le Noble, Mémoires sur les opérations militaires des Français en Galice, en Portugal, et dans la Vallée du Tage, en 1809, Barrois l’aîné, 1821, page 244)
- […] pensant ôter aux peuples la connaissance de cette mesure funeste au commerce, il exigea des officiers des monnaies le serment de tenir l’opération secrète. — (Antoine Bailly, Histoire financière de la France, Moutardier, 1830, page 99)
- Vous irez avec moi partout. Je vous l’ai dit, je vous tiens. Pour de bon et pour une durée indéterminée. — (Lisa Barel, De l’odeur de l’encre, Le Serpent à Plumes, 2018)
- […] et puisque nous vous tenons, vous allez venir souper et loger avec nous. — (Alexandre Dumas, Romans et Nouvelles)
- Et pourtant elle (la dépendance NDLR) nous tient, par définition, nous retient… peut-être même qu’elle nous maintient, voire nous soutient. — (Michel Bille, Marie-Françoise Bonicel, Didier Martz, Dépendance, quand tu nous tiens !, Eres, 2014)
- — « C’est plus fort que moi ; faut que j’y aille. Ça me tient depuis ce matin. » — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 157)
- Ils passaient leur temps enlacés sous les arbres, entre les rochers et, finalement, dans une cabane, sur de la paille… Il fallait que cela les tînt pour que Catherine se passât de confort, pour qu’Alexis oubliât les mille yeux de la campagne, […] — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 148)
- Dans un vent léger, lorsqu'il n’y a pas de turbidité et que le bateau tient la vague, la pêche peut réussir. — (Pêche sur la Volga fin juillet sur murmanprokat.ru. Consulté le 9 novembre 2020)
- (Transitif) (Société) Occuper (un poste, un rôle…).
- De 1567 à sa mort, en 1590, il a tenu la fonction de mathématicien du duc de Savoie, c’est-à-dire qu’il a eu à s’occuper de nombreux problèmes techniques, qu’il a été socialement un théoricien chargé de la science appliquée. — (P. Costabel, Vers une mécanique nouvelle, dans Sciences de la Renaissance : VIIIe Congrès International de Tours, J. Vrin, 1973, page 135)
- Elle a tenu les emplois les plus divers, pour finir dans les vestiaires d’une boîte de nuit. — (Mohed Altrad, Éden : l’extrême tu éviteras, L’Harmattan, 1998, page 98)
- Quant aux artistes qui se sont engagés à jouer tous les rôles qui leur seront assignés par le directeur , il est incontestable qu’ils ne peuvent, sous aucun prétexte, se refuser à tenir ceux qui leur sont distribués. — (Charles Le Senne, Code du théâtre : lois, règlements, jurisprudence, usages, Tresse, 1878, page 269)
- Quelle place tenez-vous au château ? — J’étais la femme de l’intendant. — (Daniel Tharaud, Le temps d’éveil, Éditions Publibook, 2016, page 215)
- (Transitif) Obtenir la réponse à une question qu'on se posait, après des difficultés.
- Si je n’ai réponse à la première question, qui devient en fait la seconde, je tiens la réponse à la seconde, qui est en fait la première. — (Jean-Louis Major, Appartenances : essai en pièces détachées, Éditions David, 2010, page 113)
- On sait d’ailleurs, puisqu’il nous l’a dit dès l’abord, que, s’il pose cette difficile question, c’est parce qu’il tient la réponse. — (André Combes, Essai sur la critique de Ruysbroeck par Gerson, volume 1, J. Vrin, 1945, page 208)
- (Transitif) Exprimer quelque chose, oralement, par écrit, ou mentalement, de façon contrôlée.
- Je revendique en revanche la liberté de tenir des raisonnements, d’argumenter à-propos de toutes les opinions. — (Albert Jacquard, Huguette Planès, Nouvelle petite philosophie, Stock, 2005)
- Comment la mère peut-elle tenir le fil quand celles qui écoutent piaffent d’impatience dès les premières paroles pour faire de cette histoire leur propre histoire ? — (Claude de La Genardière, Encore un conte ? Le Petit Chaperon Rouge à l’usage des adultes , L’Harmattan, 1996, page 192)
- (Transitif) S'occuper de quelque chose (qui exige des compétences).
- Ne regardez pas la maison aujourd'hui : je n’ai plus le courage de nettoyer, ni de surveiller le boy. Mais je vous jure que je sais tenir un ménage… — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, 1937)
- L’Art de bien tenir les Livres de Comptes en parties doubles à l’italienne, avec une table alphabétique des termes en usage dans le commerce, etc. — (J. Isler, Nouvelle méthode suisse, pour tenir les livres en partie double, Weissenbruch, 1810, page 264)
- Il y a deux boutiques où l'on vend de la viande rôtie, kebab. Ces boutiques sont tenues par des Turcs, le kebab n'étant pas un mets arabe. — (Burckhardt, « Voyages en Asie », dans Histoire universelle des voyages effectués par mer ou par terre dans les cinq parties du Monde, revus ou traduits par Albert Montémont, Paris : chez Armand-Aubrée, 1833, page 31)
- Il y avait en outre, au finage de Launay, au lieu dit Vauvagis, 400 arpents de bois que divers habitants de Barrault, tenaient à bail emphytéotique de la commanderie, moyennant la redevance annuelle d'un bichet de blé, d’un bichet d'avoine, et d'un denier par chaque arpent. — (Eugène Mannier, Ordre de Malte : les commanderies du grand prieuré de France, Paris : Auguste Aubry & Dumoulin, 1872, page 336)
- La caisse tient un registre ou grand-ivre sur présent décret et qui sont inscrits sous la rubrique […] — (Journal officiel de la République française, 1951, page 11839)
- (Transitif) Maintenir.
- Il avoit même écrit à l’empereur pour implorer sa clémence en faveur de ce criminel, et pour le prier de se contenter de le tenir en prison perpétuelle loin de l’Italie. — (Ch. Le Beau, Histoire du Bas-Empire, commençant a Constantin-le-Grand, volume 6, de l’imprimerie de Didot le jeune, 1819, page 453)
- Il tressaille de joie, il vit en liberté : Rien ne peut le tenir dans la captivité. — (abbé L.-Clément Gerard, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, J.-B. Mensio, 1873, page 123)
- Un clou à vis tient le bout inférieur du crochet […] — (François Bedos de Celles, L’art du facteur d’orgues, partie 1, L. F. Delatour, 1766, page 208)
- Cette chaîne tient l’ancre pendue dehors contre la coque. — (Philippe de Boissy, Bonhomme Ecriture : Naissance à l’écriture, éditions du Jasmin, 2018)
- Cette règle souffre cependant des exceptions, et parfois le chant peut commencer une mesure et réciter sans accompagnement sur un accord qui ne s’est point fait encore entendre, et réciproquement les instruments peuvent tenir un accord avant que la voix attaque le récitatif. — (Alexandre Choron, Nouveau manuel complet de musique vocale et instrumentale, Roret, 1838, page 235)
- Le lecteur lui-même sera tenu dans l’incertitude, sachant de moins en moins au fur et à mesure qu’il avance dans le texte, si les événements qu’on lui rapporte sont réels ou illusoires. — (Bulletin de psychologie, volume 31, n° 332 à 337, 1977, page 668)
- (Transitif) Respecter (une promesse).
- Tenez vos engagements. Cela découragera totalement vos adversaires. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- (Transitif) (Politique) (Vieilli) Rester sur les termes d’un accord.
- Le lendemain matin il envoïa sommer Vitellius de tenir l’accord qu’il avoit fait (sic). — (Lawrence Echard, Histoire romaine depuis la translation de l’empire par Constantin, jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet II, volume 4, 1730, page 422)
- (Tenir pour) Considérer comme.
- Il faut […] tenir pour maxime que chaque partie qu’on écrit en débit doit avoir son encontre en crédit. — (Le stile des marchands pour tenir liures de raison, ou de comptes, de l’imprimerie de Claude Cayne, 1631, page 2)
- En conséquence , nous vous tenons pour parjure, et dans cette conviction , nous ne saurions vous obéir plus longtemps. — (John Allen Giles, Saint Thomas Becket … sa vie et ses lettres, volume 2, Ambroise Bray, Libraire-Éditeur, 1860 , page 24)
- Il y avait, aux carmélites de Lerma, une béate, tenue pour sainte, la mère Agueda.— (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 178)
- Organiser (une réunion, etc.).
- Le lendemain, le conseil général de salut public tient sa séance dans l’église des ci-devant Cordeliers de Lons-le-Saunier, afin d-y admettre une plus nombreuse assistance.-— (Désiré Monnier, Souvenirs d'un octogénaire de province, Gauthier, 1871, page 103)
- (Transitif) Occuper (de la place, la place nécessaire pour quelque chose).
- La laine est un des principaux articles d’exportation. Une certaine quantité en reste dans le pays, où elle sert à rembourrer les matelas qui tiennent une place prépondérante dans l’ameublement des maisons marocaines, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 229)
- On voudrait savoir si vos pichets de grès tiennent le litre. Ce monsieur, que vous voyez, qui a le nez rouge, prétend que oui ; moi je prétends que non. Il y a un pari d’engagé. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 7)
- (Tenir à (premier sens)) Être très attaché à quelque chose ou à quelqu'un.
- Le 25 novembre dernier est décédé, à Dergneau, M. Léopold Bruneau qui, depuis plus de 30 ans, vulgarisait l'apiculture raisonnée dans sa région. Ses funérailles ont eu lieu au milieu d’une grande affluence de monde ; tous les apiculteurs du pays avaient tenu à conduire, à sa dernière demeure, leur bien-aimé conseiller. — (« Fédération apicole du Hainaut et environs », dans L’Apiculture rationnelle et l’utilisation des produits du rucher, tomes 8-9, éditions E. Palate-Snappe, 1924, page 15)
- Est-ce que tu peux dire que tu as eu des ennemis, Ivo ? Je n’ai pas l’impression : des ennemis, tu en as si tu tiens à quelque chose, si tu agis, si tu essaies de te faire une place quelque part […] — (Francesco Pecoraro, La vie en temps de paix, JC Lattès, 2017)
- Je veux uniquement savoir si tu tiens à moi ou non. — (Victory Storm, Tu Es À Moi, Litres, 2020)
- (Tenir à (deuxième sens)) Être contigu ; jouxter.
- J’occupais, il y a quinze ans, dans un quartier fort solitaire, une maison dont le jardin tenait à celui d’un couvent de femmes. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 246)
- (Tenir à (troisième sens)) Dépendre de (cf. tenir de).
- L’oracle répondit ce peu de mots : « La couronne tient à la jarretière ». — (François Félix {Nogaret, Podalire et Dirphé, ou la couronne tient à la Jarretière, Louis, 1800 , page 273)
- Cette fragilité est-elle propre aux os des cancéreux, ou tient-elle au développement des cancers multiples dans le système osseux ? — (Eugène Follin, Traité élémentaire de pathologie externe, Paris : Victor Masson & fils, 1869, volume 1, page 299)
- (Tenir de) Être lié à, avoir pour cause.
- Cet enfant tient du miracle, vous savez. Nous avons essayé si longtemps et me voilà enceinte, à quarante et un ans ! — (Louisa George, Karin Baine, Marie Ferrarella, Un enfant pour le Dr Braird, Harlequin, 2018)
- Celte Piéride nouvelle tient de la Napi et de la Callidice […] — (Société linnéenne de Lyon, Annales , volume 9, 1863, page 3)
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101)
- Vous savez que la créature tient de vous toute sa force et toute sa vertu […] — (Nouveau formulaire de prières : dédié aux enfants de marie, Vanryckegem, 1853 , page 204)
- La Bible tient largement de la fiction, mais elle peut encore procurer de la joie à des milliards de gens et encourager les humains à la compassion, au courage et à la créativité - à l’instar d’autres grands œuvres de fiction comme « Don Quichotte », « Guerre et Paix » et « Harry Potter ». — (Yuval Noah Harari, 21 leçons pour le XXIe siècle, traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat, Albin Michel, 2018)
- il tient cela de vous, d’être aimé de toutes les femmes — (Molière, Les Femmes savantes)
- Si ce que nous ressentons vient de l’Inferno, cela tient du fantasme et non de la réalité. — (Day Leclaire, Trish Wylie, Captive du destin, Harlequin, 2009)
- Il ne tiendra qu’à vous beau sire,D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.— (Jean de La Fontaine, Le Loup et le Chien, Fables, Livre I, 5)
- (Tenir pour) (Politique) Rester partisan de.
- Paris fut dès ce moment divisé en deux camps : l’un qui embrassait dans son enceinte les Tuileries, le Carrousel, le Palais-Royal, tous les quartiers opulents ou commerçants de la ville dont les bataillons, composés de citoyens amis de l’ordre tenaient encore pour les Girondins. — (Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, 1847, page 99)
- (Intransitif) Pouvoir être contenu.
- En nous serrant bien, nous pouvons tenir tous les cinq : Nadir au volant, Violet à la place du passager et les trois autres derrière. — (Fabrice Colin, Passeurs de mort, Flammarion Jeunesse, 2014)
- Tout tient dans ces quelques mots, je vais te les répéter une dernière fois. — (Michel Moatti, Et tout sera silence, HC éditions, 2019)
- (Intransitif) Résister, perdurer dans l’espace ou le temps, résister aux critiques, convenir…
- Justin. – (Il éternue.) Cré rhume !… ça me tient dans le cerveau ! — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 1)
- Le roman s’est détaché de ses sources, de ses référents historiques ou géographiques : il tient tout seul « sans attache extérieure » […] — (Sylvia Roustant, Françoise Cahen-Pinon, Annales ABC du BAC 2016 Littérature Term L, Nathan,, 2016)
- Celui-ci a un doute, au dernier moment. — Vous pensez que cela va tenir ? — (Pierre Bellemare, Jean-François Nahmias, Derniers Voyages : Quand la mort est au bout du chemin, Flammarion, 2013)
- Combien de temps croient-ils que nous pouvons tenir ? J’ignore tout des intentions du commandement, et ce que je sais des chances de Dien-Bien-Phu, je ne peux pas le lui dire. — (Jean Pouget, Nous étions à Dien-Bien-Phu, FeniXX, 1964)
- Les potamologues savent que les levées de la Loire ne tiendront pas si des crues comme celles de 1854 et 1864 se reproduisent. Les renforcer coûterait cher et obligerait à déplacer des gens. — (Daniel Zajdenweber, Regard sur l'assurance des catastrophes, Propos recueillis par Margueritte Laforce et Guillaume Maujean, Les Échos (www.lesechos.fr), le 18/04/2006)
- Les desservants peuvent, désormais, disparaître ; le peuple tiendra. Il tiendra, car il est, par caractère, obstiné ; car il vit groupé dans un rayon peu étendu. Il tiendra, car, de son sein, des chefs surgissent qui organisent un nouveau culte. — (Auguste Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres, 1800-1830, Nouvelles Éditions Latines, 1961, page 594)
- Mais tout cela ne tient pas ni ne résiste à l’analyse. — (Jean-Paul Betbèze, La Peur économique des Français, Odile Jacob, 2004)
- Cette musique tient dans un salon certes ; mais est tout sauf salon, et amabilités. — (André Tubeuf, Dictionnaire amoureux de la Musique, Place des éditeurs, 2012)
- (Intransitif) (Jeux de boules) Avoir le point ; être la plus proche du but.
- Le Lyonnais à une boule qui tient, la première jouée par Boério. Deux boules niçoises sont seulement dans le cadre. Dubois, d’un seul coup, les nettoie et fait ainsi 7 points facilement. — (Boules : le concours de la Côte-Saint-André, Le Petit Dauphinois, 8 août 1933, page 5)
- (Faire tenir) Faire tenir = faire parvenir.
- Lettre du général de Gaulle à Sir Alexander Cadogan, Sous-secrétaire d'État permanent au Foreign Office. Londres, le 21 janvier 1941. Mon cher sous-secrétaire d’État, Vous avez bien voulu me faire tenir un mémorandum exprimant le point de vue du Gouvernement britannique au sujet de la situation en Indochine. — (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 338)
- (À l’impératif) Formule sans sens particulier, pouvant servir quand on vient de penser à quelque chose.
- Patience, Vial, bientôt je viendrai ici au printemps… et à l’automne… et aussi pendant les mois qui servent à bourrer les intervalles entre deux saisons… février, tiens, ou bien la deuxième quinzaine de novembre. — (Colette, La Naissance du jour, Flammarion, 1960, page 351)
- Quoi ? Chez moi ?. — Évidemment, tiens. — Et suppose que je tombe sur moi ? — Et alors, tu es toujours très fort pour te faire des amis. — (Terry Pratchett, Johnny et la bombe: Les aventures de Johnny Maxwell, volume 3, L'Atalante, 2017)
- Tenez, mon cher papa, il est tems (sic) que je m’explique franchement. — (Paul de Kock, L’Agnès de Belleville, Imprimerie Dondey-Dupré, 1835, page 19)
- (À l’impératif singulier seulement) A un rôle d'interjection marquant la surprise. Note d’usage : Souvent doublé ou triplé.
- Tiens tiens tiens. Elle avait le nez tordu. Et maintenant il est droit. — (Sarah Mlynowski, Claudine Richetin, Parle-moi !, Albin Michel, 2012)
- (À la forme passive) Être obligé de faire quelque chose.
- Dans toute obligation, nous sommes tenus à réparer le dommage apporté à la chose d’autrui […] — (Leopold August Warnkönig, Éléments de droit romain privé, Deschamps, 1827, page 148)
- Vous êtes tenus de ne pas ajouter aux convoitises de la nature, funestes compagnes du péché d’origine […] — (Jacques Monsabré, Conférences de Notre-Dame de Paris, Année dominicaine, 1891, page 91)
- […] faire quelques traffique dont je nay nulle volenté ; mais suis délibéré de servir loyaument et faire ce que je suis tenu. — (Philippe Augustin Chrétien Kervyn de Volkaersbeke, Les missions diplomatiques de Pierre Anchemant, E. & S. Gyselinck, 1873, page 106)
- […] je suis tombé dans une vie si pénible que je n’en veux plus … et je suis tenu, toujours tenu. - Est - ce l’habitude ? — (Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, volume 11, Rey, page 321)
- (Pronominal) (Se tenir à, s’en tenir à) Se limiter à quelque chose.
- Floche.— J’ai eu vingt-cinq ans ! Oui, parbleu ! Seulement, le jour où je les eus, je me suis dit à moi-même : "Bel âge ! Tenons-nous-y ! " Je m’y suis donc tenu, je continue à m’y tenir, et je m’y tiendrai jusqu’à ce que mort s’ensuive, avec votre permission. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
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interdire
- Défendre quelque chose à quelqu’un, ne pas lui permettre par une décision d'autorité.
- Le Courrier français, qui n'y allait pas par quatre chemins, demanda énergiquement que la circulation fût interdite sur le chemin de fer du Nord tant que la sécurité des voyageurs n'y serait pas assurée. — (Léon Malo, La sécurité dans les chemins de fer, Dunod, 1883, page 278)
- C'est ainsi qu'en 465 le concile de Vannes interdit aux clercs non seulement de prendre part aux repas de juifs, mais de les inviter à leurs propre table. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Lorsque la troupe des pastoureaux entra dans Orléans, le jour de saint Barnabas, l'évêque de cette ville interdit à tous ses clercs d'assister à ses prédications ; car, disait-il, ce sont les souricières du diable. — (Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, tome 5, 1836, page 194)
- Le Danemark, avec le souci le plus louable de la santé physique et morale de ses sujets, interdit absolument l'importation de l'alcool au Groenland ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- D'où mon irritation contre ceux qui pratiquent le « ne pas se gêner », soit en fumant malgré l'affiche qui l’interdit, […]. — (Julien Benda, Mémoires d'infra-tombe, collection La Nef/éd. René Julliard, 1952, page 34)
- (Par extension) — Cet espoir m’est interdit. - Une obligation imprévue m’interdit ce plaisir.
- (Spécialement) (En discipline ecclésiastique) Défendre à un ecclésiastique l’exercice des ordres sacrés, ou à tout ecclésiastique la célébration des sacrements et du service divin dans les lieux marqués par la sentence.
- L’évêque, le pape a interdit ce prêtre.
- (Par analogie) — On a interdit cette église, on a défendu d’y célébrer les offices.
- Défendre à quelqu’un, temporairement ou pour toujours, de continuer l’exercice de ses fonctions.
- On l’a interdit de ses fonctions, de sa charge pour deux ans. - Ils ont été interdits par arrêt.
- (Droit) Ôter à quelqu’un la libre disposition de ses biens, et même de sa personne.
- Faire interdire une personne en démence.
- Devenait-il fou ? Allait-il se ruiner, c’est-à-dire les ruiner ? Ne serait-il pas prudent de le faire interdire ? — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Empêcher.
- Lorsque nous arrivâmes à destination, la mer trop houleuse nous interdisait toute nouvelle tentative de débarquement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- L’artillerie américaine établie sur la rive ouest de chaque côté de nos positions bat le fleuve entièrement et interdit tout trafic. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 226)
- La voie carrossable ne dispose pas d'emplacement de stationnement, et les trottoirs sont dotés de barrières qui interdisent tout arrêt-minute. — (Pascal Gigot, Le code de la déroute , Éditions First, 2014, page 52)
- (Sens figuré) Étonner, troubler quelqu’un, en sorte qu’il ne sache ce qu’il dit ni ce qu’il fait. — Note : On l’emploie alors principalement dans les temps composés.
- Quoiqu’ils fussent l’un et l’autre des scélérats endurcis, la vue de la captive et sa beauté radieuse parurent les interdire un instant ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- (Pronominal) S'empêcher, se défendre.
- Il ne s'interdit pas un petit verre de temps en temps.
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dévernir
- Dégarnir quelque chose de son vernis.
- Dévernir une porte en la ponçant.
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nordir
- (Marine) Tourner au nord.
- Le vent nordit.
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bruire
- (Vieilli) Rendre un son confus.
- Seulement le feu bruissait, comme pour faire comprendre la profondeur du silence. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, ch. V, Paris, 1832 ; p. 125)
- Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle au jeune homme d’une voix qui bruit à ses oreilles comme une musique délicieuse. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. V ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 53)
- Il écoutait la mer bruire, les vaisseaux craquer lentement, le vent passer sous les étoiles. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Livre I, chapitre iii, Mercure de France, Paris, 1896)
- Maintenant, c’est le glissement du vol plané, avec les haubans qui bruissent d’un sifflet plus ou moins aigu, selon la vitesse. — (Jean Ajalbert, La Passion de Roland Garros, Éditions de France, 1926, vol. 1, page 145)
- Un rideau de velours grenat s’abaissait lentement, cependant que s’atténuait la lumière et que bruissaient les derniers chuchotements. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 82)
- À l’heure où la forêt bruit de mille ondes. — (Hélène Ferrarini, Nocturna Bestia, Libération, no 10024, 6 août 2013, p. 28)
- Au début de cette même année, un énorme charivari avait accueilli la pièce d'un tout jeune auteur. Paris en bruissait encore et il n’était pas de jour sans qu'on en dît pis que pendre ou la portât aux nues : Hernani, d'un certain Hugo. — (Patrick Tudoret, Juliette, Éditions Tallandier, 2020)
- (Sens figuré) Scintiller, briller.
- J’ai regardé vers le lieu le plus noir et j’ai vu et entendu des bijoux. Leurs éclats multiples bruissaient de pierres précieuses, d’or et d’argent. Une reptation serpentine les animait, ils n’appelaient pas les cous, les poignets et les doigts qu’ils auraient dû orner, ils se suffisaient à eux-mêmes et proclamaient l’absolu de leur luxe. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 10)
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abonnir
- (Transitif) (Vieilli) Rendre bon, rendre meilleur.
- Les caves fraîches abonnissent le vin.
- Le feu est en marche, le feu multiple et brutal, qui réchauffe ou brûle, qui débusque le gibier, détruit les serpents, effraie les fauves, abat l’orgueil des herbes et des arbres, le feu qui défriche les terrains propices aux prochaines semailles et , en passant, les abonnit. — (René Maran, Batouala, Albin Michel, Paris, 1921)
- J’avais peut-être l’espoir que la maternité l’abonnirait. — (Henri Calet, Monsieur Paul, Gallimard, Paris, 1950)
- À propos de glace, et puisque vous la rompez si vite, je me suis permis de vous apporter un petit cadeau, qui, je crois, n'abonnira ni votre narcissisme naissant ni l'image déjà peu favorable que vous avez de mon gouvernement, mais qui peut toutefois vous amuser. — (Alain Damasio, La Zone du dehors, éditions La Volte, 2007, Gallimard Folio SF, 2009, page 223)
- (Intransitif) (Vieilli) ou (Familier) Devenir meilleur.
- C’est un vieux pécheur, il n’abonnit point en vieillissant.
- (Pronominal) (Vieilli) Devenir meilleur.
- Depuis son arrivée, il s'abonnit.
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emplir
- Rendre plein.
- Emplir un coffre, une cuve…
- Des coteaux d’Arbois, de Poligny et de Salins, […] les vignerons à rouge trogne bénissaient le Seigneur dont le bon soleil gorgeait de vie les pampres vigoureux et emplissait leurs futailles. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) — Elle était désormais indispensable. Elle seule emplissait la maison de sa discrète présence. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
- (Sens figuré) — […] et, à cet instant précis, le halètement sourd d'une locomotive et son cri rauque montant dans un jet de vapeur, m'emplirent d'un tel tumulte de sensations heurtées qu'eussé-je vu l'océan surgir et balayer de contraste le hideux mur de l'hôpital Lariboisière, ma stupéfaction n'aurait pas été plus profonde. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Familier) Occuper tout l’espace.
- Il a bien grossi, maintenant il emplit bien son pantalon !
- (Sens figuré) Combler.
- Nous nous souvenons du premier dîner avec l’être aimé (nous pouvions à peine manger, tant le désir de l’autre nous emplissait). Nous nous souvenons du goût de son corps sur notre langue. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, p. 319)
- De savoir que j’allais enfin la revoir emplit mon cœur de joie.
- (Par extension) Répandre dans …
- On n'entend plus que les cris des volailles et des porcs saignés ; les cheminées fument, tout Ramscapelle s'emplit de la joyeuse animation d'un marché oriental. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, p.354)
- En l’espace d’un instant, son parfum avait empli toute la pièce.
- (Populaire) (Régionalisme) Rendre une femelle pleine, gravide, en parlant d’animaux.
- Il a fait emplir sa jument, sa vache, sa chienne.
- (Intransitif) (Marine) Être sujet à une voie d’eau.
- Le bateau emplit.
- (Pronominal) Devenir plein.
- L’heure passe ; peu à peu les siestes s’achèvent partout ; les ruelles étranges s’animent, s’emplissent, sous le soleil, de parasols bariolés. — (Pierre Loti, Madame Chrysanthème, chap. 53, 1888, Paris : chez Calmann Lévy, 1899, p. 299)
- Le navire s’emplissait tellement d’eau qu’il était près de couler.
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salir
- Rendre sale.
- Prenez garde de ne pas salir ce plancher.
- Je me suis sali les mains à manier des livres pleins de poussière.
- Cet enfant s’est sali.
- Les étoffes blanches se salissent vite.
- (Sens figuré) Présenter à l’imagination des idées déshonnêtes.
- Ce conte, cette description salit l’imagination.
- Quoi que dise la directive eCommerce, il n’y a quasiment plus rien qui relève de l’exercice de la liberté d’expression sur les plateformes centralisées lucratives, sinon une grotesque parodie qui salit le nom même de la liberté et nous en fait peu à peu perdre jusqu’au sens ! — (Lionel Maurel, La directive Copyright n’est pas une défaite pour l’Internet Libre et Ouvert !, 15 septembre 2018 → lire en ligne)
- S’il reste aux républicains un brin ou deux de décence, ils exprimeront ouvertement leur désaveu pour l’homme indigne qui salit sa fonction et bafoue les règles. — (Luc Laliberté, Patience et longueur de temps, Le Journal de Québec, 6 novembre 2020)
- (Sens figuré) (Familier) Déshonorer quelqu’un par des propos, par des calomnies.
- Salir quelqu’un, salir la réputation de quelqu’un.
- (Sens figuré) (Pronominal) Se dit d’un homme qui a fait quelque action nuisible à sa réputation.
- En agissant de cette sorte, il s’est sali.
- (Sens figuré) (Jardinage, Sylviculture, Agriculture) Se couvrir d’adventices, d’acrû, de plantes indésirables.
- Une fois les peuplements ouverts et en l’absence de semis, le parterre des coupes se « salit » (colonisation par les graminées, par les rejets de taillis…) et, peu de temps après, le terrain devient impropre à la germination des glands. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
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désinvestir
- Diminuer ou supprimer un investissement.
- Elle a désinvesti 15 milliards d’euros dans les énergies fossiles pour les réinvestir dans les énergies vertes. — (Pascal Canfin, (propos recueillis par Erwan Benezet et Frédéric Moucho), Pascal Canfin : «Si le nucléaire était une si bonne affaire, EDF aurait gagné des milliards…» sur LeParisien.fr. Mis en ligne le 6 septembre 2018)
- Selon Hannah Arendt, la perte de sensible relève de notre pouvoir de « désensorialiser les objets sensoriels », de désinvestir les sens selon notre habitude à les abstraire. — (Steven Bernas, L’image, le sensible et le photographique, 2014, page 14)
- (Pronominal) Cesser de s’investir dans une action, une organisation…
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fuir
- S’éloigner à toute vitesse, par peur.
- Et il fuit, il fuit toujours, et il bute contre les pierres, contre les mottes de terre, contre les touffes d’herbe, poursuivi sans cesse par les cris de mort. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- En effet, mon arrière-arrière-grand-père avait fui la Chine, vers 1890, pour aller au Cambodge, à cause de la misère et de la pauvreté. Il n’est jamais retourné en Chine. — (David Lepoutre, avec Isabelle Cannoodt, Souvenirs de familles immigrées, Éditions Odile Jacob, 2005)
- (Sens figuré) Différer, éluder, empêcher qu’une chose ne se termine, se dérober à une explication.
- Je ne puis terminer avec cet homme, il fuit toujours.
- Il fuit habilement, mais je l’atteindrai.
- (Par analogie) Courir ou se mouvoir avec rapidité, s’éloigner ou sembler s’éloigner, en parlant des choses qui s’échappent ou semblent s’échapper.
- Un ruisseau qui fuit dans la prairie.
- Les nuages fuient et le ciel se découvre.
- Du vaisseau qui nous emportait nous voyions fuir le rivage.
- Nos beaux jours fuient rapidement.
- Hâtons-nous, le temps fuit.
- Le terrain fuyait sous leurs pas.
- (Sens figuré) S’échapper à notre pensée, à notre mémoire.
- Ce souvenir me fuit.
- (Peinture) Paraître s’enfoncer et s’éloigner de la vue du spectateur, en parlant des parties d’un tableau.
- Cette partie ne fuit pas assez.
- On fait fuir les objets en diminuant la proportion, en affaiblissant la couleur, etc.
- (Par analogie) — Son front fuit.
- S’échapper d’un réceptacle, par quelque fêlure, quelque fente, en parlant du liquide qu’il contient.
- Les boues toxiques fuyaient du réservoir par une fissure sur l'un des côtés de la digue.
- Laisser échapper, par quelque fêlure, quelque fente, le liquide qu’il contient, en parlant d’un réceptacle.
- Tu devrais réparer ce robinet qui fuit.
- Ce tonneau, ce pot, ce vase fuit. — Il faut l’empêcher de fuir.
- Cette conduite de gaz fuit.
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courir
- Se déplacer rapidement, avec impétuosité, par un mouvement alternatif des jambes ou des pattes prenant appui sur le sol, avec une phase de suspension en l’air, sans appui.
- Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Le soir, dédaignant les taxis, je rentrais à bord presque toujours en courant pour me maintenir en bonne condition physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
- Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Marie arriva bien vite, sa cape jetée à la hâte sur ses épaules, sa calipette de travers d’avoir tant couru, […]. — (Daniel Cario, Les Moissonneurs de l'Opale, Presses de la Cité, 2013, chapitre 43)
- (Par extension) Être en mouvement, en parlant des choses.
- Tenant dans ses bras Marie, âgée de trois ans, il la présentait avec orgueil aux ambassadeurs étrangers et voulait qu'elle jouât du clavecin en leur présence. C’était merveille de voir courir de si faibles doigts sur les touches avec précision et rapidité. — (Adelaïde Celliez, « Marie Tudor », dans Les Reines d'Angleterre, Paris : chez P.-C. Lehuby, 1852, page 461)
- Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ? — (Umberto Eco, L’île du jour d’avant, Grasset & Fasquelle, 1996)
- Faire courir une manœuvre dans ses poulies.
- Disputer une course.
- Ce cheval a couru aux dernières courses.
- Faire courir, envoyer sur le champ de course des chevaux pour disputer ce prix.
- (Transitif) Courir le grand prix de Diane.
- (Transitif) Courir une carrière, être engagé dans une profession, une entreprise, etc., où l’on s’efforce d’obtenir des succès, de l’emporter sur ses rivaux.
- Vous courez une périlleuse carrière.
- Hortensias et Cicéron couraient la même carrière.
- (Sens figuré) (Familier) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- Courir encore, signifie qu’on s’est échappé en toute hâte, qu’on ne se laissera plus prendre à une chose.
- Il m’a suffi de le voir, de l’entendre : je cours encore.
- (Vieilli) Aller plus vite que le pas.
- Vous allez trop vite, vous ne marchez pas, vous courez.
- Aller avec empressement.
- L’Empereur ne s’arrêta pas à Phalsbourg ; tandis qu’il courait déjà sur la route de Saverne, le canon tirait ses derniers coups. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Je cours le prévenir.
- Courez, ne perdez pas un instant.
- Courir au plus pressé, s’occuper, avant toute autre chose, de ce qui importe le plus dans le moment.
- (Sens figuré) Aller, poursuivre (souvent dans un sens péjoratif).
- Courir après les honneurs, les places, les richesses, la fausse gloire, etc.
- Courir après des chimères, après des fantômes.
- Courir à sa perte, à sa ruine.
- Courir après l’esprit, mettre de la recherche, de l’affectation, de l’effort à montrer de l’esprit.
- Courir après l’argent, chercher toutes les occasions de gagner de l’argent.
- Courir après son argent, continuer à jouer pour regagner ce qu’on a perdu. Faire des démarches, des poursuites pour recouvrer une somme d’argent qu’on a de la peine à se faire rendre, à se faire payer.
- Fuis la haute science, et cours après la bonne. — (Pierre Corneille, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, Livre 1, chapitre 2)
- Courir à sa fin se dit des choses qui sont près de finir, qui n’ont pas longtemps à durer.
- (Sens figuré) Faire trop vite.
- Il faut aller bride en main, on ne fait pas les affaires en courant.
- (En particulier) Lire, réciter, prononcer, écrire ou composer trop vite.
-
radoucir
- Rendre plus doux.
- La pluie a radouci le temps.
- Le temps s’est bien radouci depuis peu.
- (Métallurgie) Rendre un métal moins cassant.
- (Sens figuré) Apaiser, rendre moins aigre, moins rude.
- Radoucir quelqu’un.
- On est parvenu à radoucir son humeur.
- Son ton s’est bien radouci.
- Il n’est plus si en colère, il commence à se radoucir.
-
appesantir
- Rendre plus pesant.
- L’eau avait tellement appesanti ses habits qu’il avait peine à marcher.
- En chargeant ainsi votre voiture, vous l’appesantirez tellement que votre cheval ne pourra la traîner.
- Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières - Ses paupières, ses yeux s’appesantissent, l’envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.
- Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race - La main de Dieu s’est appesantie sur ce peuple. : Il lui a envoyé des châtiments.
- (Par extension) Rendre moins propre à l’exercice des facultés physiques ou intellectuelles.
- Trop manger, trop dormir vous appesantira.
- L’âge, la vieillesse, l’oisiveté, la fainéantise appesantit les corps.
- Sa dernière maladie l’a beaucoup appesanti.
- L’âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
- La main de ce peintre s’appesantit, commence à s’appesantir.
- L’âge n’a point encore appesanti son esprit.
- Son esprit baisse et s’appesantit de jour en jour.
- (Pronominal) Devenir plus pesant.
- Le corps s’appesantit par l’oisiveté, par un trop long repos.
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Le couteau sur la gorge elle criait : – « Je te dis que tu es le meilleur des hommes. » Et c’est à ce moment justement que la main du meurtrier s’appesantit et que le sang gicla, la parole coupée. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 164)
- La paix s'appesantissait sur nous, insolite à n'y pas croire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 194)
- (Pronominal) (Sens figuré) Porter tout le poids de son attention sur un sujet, le développer avec insistance; s’arrêter trop longtemps sur des détails.
- Ce n'est pas pour faire de l'horrible à froid que nous nous appesantissons sur un pareil sujet. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- Il est un fait qui mérite d’être consigné et sur lequel on ne saurait trop s’appesantir, c’est la façon dont les Indiens généralement traitent leurs prisonniers. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ici l’auteur pourrait s’appesantir un tantinet sur le problème de la cohabitation de la fillette avec cette mère qui se livre à la prostitution. — (Pascal Lainé, La dentellière, Folio, page 21)
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nuire
- Causer du tort ; porter dommage à quelque chose ou à quelqu’un.
- […] ; elle lui pardonna une légèreté d'esprit, dont, après tout, elle n'avait jamais souffert : quand les défauts des autres ne nous nuisent pas, il est rare qu'ils nous choquent beaucoup. — (Marie-Jeanne Riccoboni , Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- L’échalassement , s'il est mal soigné , nuit à tous les ceps , mais sur-tout aux jeunes ; ils sont trop foibles pour se soutenir par eux-mêmes, []. — (Jean Antoine Roulet, Recueil des mémoires sur la culture de la vigne, 1808, page 121)
- La nourriture incrassante qu’elles recevaient de la main de leur maître, en les faisant passer peu à peu à l’état de poulardes, nuisait à la régularité de leur pondaison. — (Alexandre Dumas, Histoire de mes Bêtes, Michel Lévy frères, 1867, page 253)
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 101)
- Comme les pluies nuisent beaucoup à la dessiccation en plein air, on vient d'inaugurer un séchoir artificiel : […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 32)
- La profusion de détails gracieux ne nuit en rien à l’ensemble qui conserve toute sa majesté. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, 1923)
- L’embastillement sanitaire et épidémiologique peut pour autant nuire davantage que l’emmurement volontaire de l’abstraction créative ? Peut-il conduire à un esseulement frisant la déréliction ? — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, pages 7-8)
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décrire
- Représenter, dépeindre dans son ensemble une personne, une chose, soit par écrit, soit de vive voix.
- Nous voici devisant avec des Montalbanais de toutes sortes, gens fins et subtils, très avertis du fléau dont nous recherchons les causes, le dénonçant, le déplorant même, le vitupérant, le décrivant, l'analysant, l'exécrant, l'accablant d'imprécations, mais s'en tenant là. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Quant aux brides, aux mors, aux têtières, aux frontails, nos langues du Nord sont trop froides, trop pauvres, trop mesquines, pour en décrire les somptuosités. — (Théophile Gautier, L'Inde, dans Caprices et zigzags, 1852)
- Je sais fort bien qui est Mr Kipling, bien que vous ayez cru bon dans votre "Étude en rouge" de me faire passer pour un béotien en décrivant ma culture littéraire comme nulle ! — (Philippe Chanoinat (scénario) & Frédéric Marniquet (dessin), Les Archives secrètes de Sherlock Holmes, vol. 3 : Les adorateurs de Kâli, éd. Glénat BD, 2017, p. 23)
- Nylander a décrit plus de 3000 espèces nouvelles, d'Europe et d'ailleurs, […]. L'abbé A. M. Hué, un excellent lichénologue qui fut un élève de Nylander, a réuni l'ensemble de cette œuvre descriptive en deux volumes (1886, 1892). — (Hendrik Cornelius Dirk De Wit & A. Baudière, Histoire du développement de la biologie, vol. 3, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1994, page 145)
- (Absolument) Cet auteur décrit bien, mais il décrit trop.
- (Plus généralement) Donner une idée générale de quelque chose.
- Il y a certaines choses qu’on ne définit pas aisément, on se contente de les décrire.
- Tracer une ligne courbe ou un cercle.
- Lorsque j'ai fait paroître mes voyages, je comptois vingt-sept olympiades ; c'est à dire que le soleil avoit décrit, depuis ma naissance, cent-huit fois son cercle annuel. — (E.-F. Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page XI (préface d'Anténor))
- Une assourdissante détonation partit du zénith, et l’aéronat décrivit une terrible embardée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- La place de la Nation, […], s'ouvrait à tous les vents. Des tramways éclairés et vides y décrivaient, en piaulant sur leurs rails, une courbe laborieuse. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Parcourir
- Puis, à certains tournants, quelques quinquets rougeoyaient indiquant le circuit que l’on décrivait dans ces atermoiements de lumière et d’ombre. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Les hommes auraient dû faire en terrain découvert tout un circuit qu'il leur aurait été impossible de décrire en un temps aussi court. — (Charles Dickens, Les Aventures d'Olivier Twist, 1837-1839, traduit de l'anglais par Francis Leroux, 1973)
-
assaillir
- (Sens propre) (Sens figuré) Attaquer vivement par surprise.
- Le 30 août l’« Hekla » voulu rejoindre la glace et explorer la côte : coup sur coup elle fut assaillie par de violentes tempêtes avec neige et pluie […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Sens figuré) Elle pourrait demeurer ici, l’assaillir d’invites, de chatteries, toute la nuit provoquer son désir, répandre ses effluves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l’ébranler, s’évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le Coup d’État permanent, 1965)
- Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
- Assaillir les ennemis dans leurs retranchements.
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échampir
- (Vieilli) Réchampir.
- Une courte fugue à la Côte d’Azur m'a permis de visiter un palais luxueux où l'on échampit actuellement les derniers ors et qui va s'ouvrir prochainement à la colonie cosmopolite. — (Bulletin médical et administratif du Dispensaire général de Lyon, 1897, page 3)
- Il mit la main sur ses yeux, pour regarder l'Orient. Du jour s’échampissait, pointait à l'horizon, avec des nuances veloutées de chairs féminines. Il fut charmé de ce jaune rose, qui mourait en bleu, procédant par couches allongées en poussière de pastel brouillée de lumière... — (Charles Méré, Grèce et Provence, §. II : Finis Hellandis, concours de l'Académie du Var, dans le Livre d'Or du Centenaire de l'Académie du Var, Toulon : Imprimerie Bech et Bordato, 1900, page 76)
-
remplir
- Emplir de nouveau.
- Ce tonneau, qui était plein, a fui ; il faut le remplir.
- Il faut remplir la pièce de vin à mesure que le niveau baisse.
- (Plus courant) Emplir entièrement, rendre plein, combler.
- Dès avant l'hibernation, les ovaires s'étaient considérablement accrus et remplissaient la cavité générale ; ils ont encore un peu grossi pendant l'hibernation aux dépens des réserves nutritives accumulées dans l'organisme. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Ce coffrage est rempli de mortier autolissant et autonivelant et peut recevoir tous les revêtements classiques de sols. — (L'Architecture d'aujourd'hui, n° 267 à 269, Armand Margueritte, 1990, page 174)
- La bouteille est à moitié, il faut la remplir ou la vider. — Remplir ses caves de vin, ses greniers de blé.
- La salle commençait à se remplir de spectateurs.
- Les bébés ont rempli leurs couches.
- Le mérite des Allemands, c’est de bien remplir le temps, le talent des Français, c’est de le faire oublier. — (Germaine de Staël, De l’Allemagne, 1810)
- Compléter.
- (En particulier) Écrire ce qui manquait à l’endroit qu’on y avait laissé en blanc, sur un document, un questionnaire, etc.
- Remplir une quittance, une formule, etc. — Remplir un blanc seing.
- (Dentelle) Faire ou refaire à l’aiguille les ornements à du point, à de la dentelle, à un canevas, ou en ajouter de nouveaux.
- Remplir du point, de la dentelle. — Remplir un canevas, une toile, un dessin.
- (Par hyperbole) Abonder dans un lieu, ou s’y étendre beaucoup, en en occupant une grande partie.
- Les meubles remplissent votre appartement.
- La fumée remplit cette chambre.
- Remplir l’air de ses cris.
- (Sens figuré) Combler d'un sentiment.
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chap. 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Cette nouvelle a rempli nos cœurs de tristesse, a rempli notre maison de deuil, d’affliction. — Remplir les peuples de crainte, d’étonnement, de joie. — Il nous a remplis d’admiration.
- Il s’est rempli la tête de visions, de chimères.
- (Sens figuré) Occuper ou employer, en parlant du temps, de la durée.
- Cette guerre a rempli une période de trente années.
- La lecture et le jeu remplissent ses soirées.
- Cette occupation remplira ses loisirs.
- (Sens figuré) Exécuter ; accomplir ; effectuer ; réaliser.
- On l'appelle aussi Sant Tu-pé-du, me dit Jeanne Ar Prat, une paysanne de l’endroit, qui remplit les fonctions de sacristine et est venue m'ouvrir la chapelle. — (Anatole Le Braz, Les Saints bretons d'après la tradition populaire en Cornouaille, Les Annales de Bretagne, 1893-1894, Paris : Calmann-Lévy, 1937, p.4)
- Remplir un devoir, des devoirs, son devoir, ses devoirs. — Remplir une tâche, une mission, un contrat.
- (Sens figuré) Occuper une fonction, un emploi, une place, et s’acquitter des devoirs, des obligations qu’elle impose.
- Cet homme remplit bien, remplit mal sa place.
- Il remplit sa place imparfaitement, indignement.
- (Sens figuré) Présenter l’accomplissement de tout ce qu’une idée promet, de tout ce qu’elle renferme.
- Et l’on voit arriver le petit jour. Nos yeux se remplissent d’espoir, nous ne sommes qu’à un kilomètre du dégrad. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, page 95, Les éditions de France, 1928)
- Remplir l’idée qu’on doit avoir, qu’on s’est faite de quelque chose, de quelqu’un,
- Cet ouvrage remplit parfaitement l’idée qu’on se fait du poème épique.
- Démosthène remplit entièrement l’idée du parfait orateur.
- Il est loin de remplir l’idée que j’avais de lui.
- Cet homme a rempli sa destinée.
- (Pronominal) (Populaire) Manger, boire avec excès.
- Se remplir de viandes, se remplir de vin,.
- Se remplir le ventre.
-
maudire
- Lancer des imprécations contre quelqu’un pour qu’il lui arrive du mal.
- Le christianisme défend de maudire ses persécuteurs. - Il maudit tous les jours ceux qui lui ont donné de mauvais conseils.
- Il a alors compris la source de son malheur, il avait été maudit pour avoir volé le bien d’autrui. — (Nesrine Choucri, « Le pêcheur », Le progrès égyptien, 14 juin 2018)
- Réprouver.
- Je maudissais ces pauvres riches qui, dégoûtés de notre belle France, vont acheter à prix d’or le droit de dédaigner leur patrie […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Si une chose frappe particulièrement, ces années-ci, lorsqu’on voit se déployer la frange radicale de ceux qui se croient en insurrection contre un Système qu’ils peinent à définir mais qu’ils ne cessent de maudire, c’est la conviction profonde que l’Histoire mettrait en scène un affrontement irréductible entre des forces obscures, agissantes, maléfiques et, de l’autre côté, une résistance composée de guerriers héroïques, déchiffrant à travers l’actualité les signes invisibles aux autres de cette lutte sans merci. — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: je réponds à vos questions!, Le Journal de Québec, 10 janvier 2021)
- Détester une chose, exprimer l’horreur qu’on en a.
- Haï, Épicure le fut et le sera parce qu’il est un des héros de l’humanité. […] Et si, à sa suite, l’ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c’est parce qu’il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les Épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pp. 72-73)
-
enrichir
- Rendre riche.
- Toute une organisation formidable d'écumeurs et d'inutiles, vivant grassement, tripatouillant, combinant, s'enrichissant, sans produire quoi que ce fût d'utile. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 128)
- Autour de Monsieur se groupaient quelques gentilshommes, factieux, avides, remuants, qui ne pouvaient grandir et s'enrichir que par le désordre. Le duc d’Orléans était leur garant, leur pavillon, leur espoir. — (Auguste Bailly, Mazarin, Fayard, 1935, p.104)
- Riches et pauvres jouaient. United States Steel, la grande valeur d'acier, montait chaque semaine de quelques points. Steel était à 200, à 220, 250 et chaque matin, en ouvrant son journal, chaque Américain se trouvait un peu plus riche que la veille. « Enrichissez-vous », disait Hoover et, comme la France au temps de Guizot, l'Amérique s'enrichissait. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- Le dernier pilorié fut un nommé Billard, janséniste, qui, ayant fait banqueroute, s’excusait en disant qu'il avait voulu s'enrichir pour donner aux pauvres. — (Le pilori des Halles, dans Hippocrate revue d'humanisme médical, janvier 1949, n° 1, page 32)
- (Sens figuré) Orner par quelque chose de riche, de précieux.
- Une broderie enrichissait son habit.
- Enrichir de pierreries une montre, un cadre, etc.
- (Sens figuré) Accroître ; développer.
- Il a fallu du temps avant d'oser m’aventurer à nouveau dans la basse-cour. Dans l'intervalle, Boyer avait enrichi mon vocabulaire d'un mot à dix cents : alektorophobie. — (Donna Milner, Le temps du pardon, traduit de l'anglais (États-Unis) par Béatrice Roudet-Marçu, Éditions Jean-Claude Lattès, 2009, chap. 17)
- Sur le chemin du retour Djinn leva deux lapins et une outarde, que nous fléchâmes aussi, enrichissant notre tableau de chasse en le diversifiant. — (Laurent Sauphanor, Mona raconte Lisa, chez l'auteur/Iggybook, 2018)
- Enrichir la science de nouvelles découvertes. — Enrichir son esprit d’un solide savoir. — Enrichir sa mémoire.
- Il a enrichi son ouvrage de documents précieux.
- (Sens figuré) Rendre une langue plus abondante, par de nouveaux mots, de nouveaux tours, de nouvelles acceptions que l’usage adopte.
- (Sens figuré) Ajouter à un conte, un récit, plusieurs circonstances inventées pour l’embellir, pour le rendre plus agréable.
-
ire
- (Linguistique) Code ISO 639-3 de l’iresim.
-
rire
- Marquer un sentiment de gaieté par un mouvement de la bouche accompagné souvent de bruit et par une expression correspondante des regards et des traits du visage.
- La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri. — (Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées, caractères et anecdotes)
- Le bambin fuyait la chemise ou le bonnet de nuit avec lequel la marquise le menaçait parfois ; il gardait sa collerette brodée, riait à sa mère quand elle l’appelait, en s’apercevant qu’elle riait elle-même de cette rébellion enfantine […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Quand elle fut ivre, son ivresse la parcourait entière, suivait ses nerfs et leur donnait un rire qui la secouait et grinçait comme un ressort serré. Le monde était drôle, les porte-allumettes sur les tables, les becs de gaz, les consommateurs et les banquettes la regardaient avec un air qu’elle ne leur connaissait pas et qui la faisait gesticuler en riant à gros bouillons. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 178)
- L’accueil ne variait point, Mme Bavoil le saluait par l’invariable formule : « voilà notre ami », tandis que le prêtre riait des yeux et lui pressait la main. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Elle riait de toute sa voix sonore en luttant des bras et des jambes. Désarmée par son rire, elle se défendait à l’aveuglette. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- « Vous riez donc toujours, Octavie ?– Oh ! disait-elle, je ris pour me faire rire. » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 22)
- Et il se mit à singer le papotage d’une Parisienne, et jusqu’à la mimique, avec tant de gaieté que Zaheira ne put s’empêcher de rire. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- UNE PAYSANNE. – Il faut que je sois contente mais pas trop. Si j’ai envie de rire, Je ris pas fort. Le malheur m'entendrait.UNE AUTRE PAYSANNE. – Je ris. J’oserais pas dire pourquoi. C'est si mesquin, ce qui fait rire. On ne sait même pas si on rit bien pour ce qu'on croit. On ne sait pas pourquoi on rit. On rit sans savoir. On rit peut-être parce qu'on ne sait pas. Si on savait : peut-être qu'on pleurerait. Y a bien quelqu'un qui sait. Par exemple, on sait bien pourquoi on pleure. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 273-274)
- (Familier) Se divertir ; se réjouir.
- Les deux couples riaient, bavardaient, cueillaient des fleurs, se cajolaient et se mignotaient, luttaient et se roulaient sur l’herbe, et les jeunes filles fumèrent des cigarettes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l’édition de 1921)
- Alice, dis-moi que tu ne vas pas épouser ce rabat-joie. Tu ne t’amuseras jamais avec un homme comme lui. Il ne te fera jamais rire. — (Amanda Bayle, Tout ce qui brille, éditions CyPLoG, 2017, chapitre 19)
- Nous serons en joyeuse compagnie, nous rirons bien. Venez avec nous, nous rirons. C’est un bon garçon qui aime à rire.
- Railler ; badiner ; ne pas parler ou ne pas agir sérieusement.
- Soit nous choisissons une transcendance qui nous écrase et ne nous laisse d’autre attitude possible que la prosternation et la soumission, et là, on arrête de rire. Soit on affirme que la liberté humaine est à la hauteur de cette transcendance, on la regarde dans les yeux, et on rit. — (Abdennour Bidar, Pour une réforme de l’islam, Télérama no 3393, janvier 2015)
- (Sens figuré) Être agréable, plaire, en parlant des choses.
- La campagne rit sous le soleil. Tout me rit dans ce projet. Cela rit à l’imagination.
- (Transitif) (indirect) (Rire de quelque chose ou de quelqu’un) Ne pas se soucier de quelque chose ; témoigner qu’on n’en tient pas de compte, qu’on ne s’en soucie pas ; s’en moquer.
- […] : légère, étourdie, folle même, elle riait de tout, ne s’intéressait à rien ; confondait la tristesse avec l’humeur, et ne voyait dans une personne affligée qu’une personne ennuyeuse. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- La musique enivre et règle le danseur, tandis que le curieux voit le mouvement seul et rit de ce pantin qui s’agite sans raison, car le curieux, lui, n’entend pas la musique. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Mais il ne faut pas rire de la choléraphobie. Mme de Boigne affirme que quelques personnes, entre autres la comtesse de Montesquiou-Fesenac, sont littéralement mortes de peur, sans aucune maladie. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s'abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 104)
- (Transitif) (indirect) (Rire à quelqu’un) Être favorable.
- L’occasion lui rit, la fortune lui rit.
- (Pronominal) Se divertir.
- Il a fait cela en se riant.
- (Pronominal) Se moquer de quelqu’un.
- Elle se rit de vous. Il se rit de vos vains projets.
- (Pronominal) Ne pas tenir compte d’une chose, la mépriser.
- Je me ris de ses menaces.
-
buire
- Vase servant à mettre des liqueurs.
- Buire d’argent, d’or.
- On en était au saki, la liqueur de riz apportée bouillante dans de très délicates buires de porcelaines à long col. — (Pierre Loti, La Troisième Jeunesse de Madame Prune, 1905, page 55)
- (Désuet) Pot à anse.
- On ne dit rien non plus, je gage, contre ceux qui mangent au nid les mouchons — les moineaux — qui accrochent sous leur toit et aux murs des buires de terre pour qu'ils viennent y pondre et couver. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.