Dictionnaire des rimes
Les rimes en : détenir
Que signifie "détenir" ?
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- Garder en sa possession.
- La baronnie d’Elbeuf fut adjugée à René, duc de Lorraine ; mais Jean de Rieux déclara ne pouvoir rendre les 12 fiefs dont Bourgtheroulde faisait partie, attendu que, donnés en mariage à sa sœur, ils étaient détenus par des tiers. — (M. Charpillon , Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de l'Eure, Les Andelys : chez Delcroix, 1868, page 522)
- D’ailleurs, ne lui avait-il pas posé une sorte d’ultimatum en ordonnant qu’elle lui procurât les documents détenus par Brunof dans un délai d’une semaine ?… — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, deuxième partie, chapitre VI)
- […], on chercha, dans le Midi, à les déposséder des biens immeubles qu'ils détenaient en vertu d’usages très anciens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Les géants de l’acier ont détrôné les rois du pétrole en 2004. […]. Les dix hommes d'affaires qui se sont le plus enrichis l'an dernier détiennent tous des parts dans les sociétés métallurgiques. — (Pascal Airault, Russie : les magnats de l'acier roulent sur l'or, Jeuneafrique.com, 14 février 2005)
- (En particulier) Garder quelqu’un ; le retenir en prison.
- On l’a détenu arbitrairement pendant huit jours. — Être détenu prisonnier. - Être détenu pour vols.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "détenir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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messire
- (Désuet) Titre d’honneur qui se donnait anciennement, dans les actes, à des personnes de distinction.
- Messire Goupil, vaguement étourdi par quelque plomb qui lui avait meurtri la caboche, se réveillait en effet fort opportunément […] — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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rugir
- (Zoologie) Pousser son cri, en parlant du lion, du tigre, de la panthère et de plusieurs autres animaux féroces.
- En même temps, le ministre des jeux s'avança pour demander s'il fallait lâcher contre le bestiaire un lion ou un taureau furieux, qu'on entendait rugir dans leurs cages. — (Alexandre Guiraud, Flavien ou de Rome au désert, Paris : chez Levavasseur, 1835, vol. 3, page 185)
- Rugir comme un lion, se dit d’un homme qui pousse des cris de fureur, de colère.
- (Par analogie) Hurler, crier.
- Rugir de colère.
- (Sens figuré) Émettre un son ressemblant à un rugissement.
- Seul témoin de cette époque révolue où la forge de Vendresse sortait 3 tonnes de fonte par jour, rugissant jour et nuit, où la sidérurgie ardennaise battait son plein, son haut-fourneau est d'ailleurs un lieu incontournable. — (Le Petit Futé Champagne-Ardenne 2018)
- (Transitif)
- Il y avait beaucoup de femmes parmi les gens qui frappaient. Elles rugissaient une sorte de grondement sourd qui venait de la gorge et avait beaucoup de rapport avec la volupté. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 143)
-
redire
- Répéter, dire une même chose plusieurs fois.
- Nous l’avons dit au début de ces pages et nous le redisons plus catégoriquement encore […] — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger, dans La Revue de Paris, 1922)
- Héloïse dit et redit son chapelet. Les grains cliquettent de minute en minute et sans relâche, le chuchotement rapide des oraisons s’allonge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Elle ne voulait plus faire de photos, voilà tout, elle le redirait à sa mère. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
- Répéter, dire à son tour ce qu’un autre a dit.
- Le héraut redit à Rébecca les paroles du grand maître ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- […] et les bergers conduisant les troupeaux, et les bœufs couchés dans la prairie, redisaient la chanson, l’épouvantable, la suppliciante chanson de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Et sur ce boulevard de Clichy, ainsi modernisé, une femme arrivait à chaque fin d'après-midi, et de vieux Montmartrois se redisaient son nom à son passage : La Goulue ! — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- La quakeresse répéta en détail la conversation qu'elle avait entendue la veille. Sa mémoire était excellente et elle put redire mot pour mot les propos des officiers britanniques. — (Kurt Singer & Jane Sherrod, Les espions qui ont changé l’histoire, traduit de l'anglais par Bruno Bax, Paris : Presses de la Cité, 1961, page 36)
- Révéler ce qu’on a appris de quelqu’un en confidence.
- Il va redire tout ce qu’on lui dit.
- (Soutenu) Retracer, célébrer.
- L’histoire et la poésie redisent les exploits d’Alexandre.
- Reprendre, blâmer, censurer. Note : En ce sens, il ne s’emploie qu’à l’infinitif.
- Je n’ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage.
- Il trouve à redire à tout ce qu’on fait.
- Il n’y a rien à redire à sa conduite.
- (Belgique) (Suisse) Confirmer.
- Je te redis quoi pour jeudi soir.
- (Belgique) (Suisse) Tenir au courant.
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aguerrir
- Accoutumer aux fatigues de la guerre.
- Ce général sut aguerrir promptement ses troupes.
- Depuis ce siège, les troupes étaient tout à fait aguerries.
- (Sens figuré) Accoutumer une personne à quelque chose qui paraît pénible au début.
- Il a peine à s’accoutumer à la raillerie, il faut l’y aguerrir.
- Un soir, l’amie de mademoiselle Cournot entra dans la chambre en pleurant : sa patiente avait décidé de ne plus lui adresser la parole. Les tragédies que ces jeunes filles côtoyaient professionnellement ne les aguerrissaient pas le moins du monde contre les menus drames de leur vie personnelle. — (Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Gallimard, 1964, Le Livre de Poche, page 107)
- Les difficultés qu'il avait à surmonter n'étaient pas de celles qui mobilisent le courage d'un poète, qui puissent aguerrir un artiste. — (Boris Iampolski, Présence obligatoire, 1990)
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glapir
- Pousser des cris aigus, en parlant des petits chiens et des renards.
- Une sorte d’aboiement, aigu et bref, mais trois fois répété, me fit tressaillir.« C’est un chasseur ?– Non, dit Lili. C’est le renard. Quand il fait ça, c’est qu’il rabat quelque bête vers sa femelle : alors il l’avertit… »La petite voix sauvage cria de nouveau trois fois, et je pensais à mon livre d’histoire naturelle : l’éléphant barrit, le cerf brame, le renard glapit.Alors, parce qu’il était nommé, ce cri perdit sa puissance nocturne : ce renard glapissait, rien de plus. J’avais porté son verbe cent fois dans mon cartable : je fus tout à fait rassuré. — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, Le Livre de Poche, page 140)
- Crier, en parlant de l’épervier.
- Crier, en parlant – à tort – de la chouette. — Note : la chouette chôle, choule, chuinte, hioque, hôle, hue, hulule, lamente.
- Une chouette glapit. — (Guy de Maupassant, Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 107)
- (Par analogie) Dire ou chanter quelque chose sur un ton et avec une voix qui rappelle le glapissement.
- Cette femme ne chante pas : elle glapit.
- J’ai eu l’imprudence de lui faire remarquer qu’il s’agissait dune maison très fermée. « Très fermée ? a-t-il glapi, une maison où vous êtes reçue ! » — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 176)
- Rude épreuve pour son orgueil quand il entend un Thiers, volatilisé en Février, glapir des anathèmes contre les « journées funestes » ! — (Antoine Court, L’Auteur des Girondins ou Les cent-vingt jours de Lamartine, 1988)
- Ça m’aurait fait plaisir de raisonner avec le petit des Ferracci, avait glapi la dame aux lunettes qui poussait son genou contre le mien pour me rappeler sa présence. — (Angelo Rinaldi, L’Éducation de l’oubli, Denoël, 1974, page 230)
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démunir
- Priver de ce dont on est muni.
- Cette place est menacée, il ne faut pas la démunir.
- (Pronominal) Se dépouiller des choses qu’on avait mises en réserve pour un besoin futur, pour un projet.
- Il s’est imprudemment démuni de la somme qu’il avait mise en réserve pour son voyage.
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réinvestir
- Investir à nouveau.
- Puis peu avant ou après son mariage, il les négocia, toucha la somme en liquide et nulle part on ne la voit réinvestie. — (Jacques Ouvard, S.O.S. frère Boileau, Librairie des Champs-Élysées, 1971, chapitre XV)
- Hier encore, alors que les démantèlements de camps de manifestants se poursuivaient aux quatre coins du pays, plusieurs centaines d’irréductibles s’employaient à réinvestir les points de blocages (autoroutes, péages, carrefours…) qui avaient été évacués. — (journal CNEWS, 21 décembre 2018, page 12)
- Fraîchement réinvesti, Emmanuel Macron a commémoré, dimanche à Paris, la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie. — (journal 20 minutes, édition Grand Paris, 9 mai 1922, page 2)
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bleuir
- Rendre bleu.
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Il étalait un coup de poing qui lui bleuissait la joue, tout gonflé de la joie d’être remarqué. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
- Ce bain me procurait plus encore de sensations agréables que je ne l'avais escompté; j'abandonnais plus que la crasse de deux journées de voyage dans l'eau qu'avait bleuie les sels puisés dans un prétentieux bocal en porcelaine pour pharmacie à l'ancienne : j'y laissais une fatigue immense […]. — (Angelo Rinaldi, L'éducation de l'oubli, Denoël, 1974, pages 300-301)
- À l’heure du couchant, c’est l’inverse, il fait déjà obscur et les lanternes s’allument dans les maisons pendant que, des fenêtres, on aperçoit encore à l’horizon un disque qui rougit puis bleuit jusqu’à ne plus éclairer que le puits de mer où il sombre. — (Amin Maalouf, Le rocher de Tanios, Grasset, 1993, Le Livre de Poche, pages 293-294)
- (Intransitif) Devenir bleu.
- Certaines substances bleuissent à l’air.
- La peau bleuit au froid.
- Miette avait refusé le bras de Silvère ; elle marchait bravement, ferme et droite, tenant le drapeau rouge à deux mains, sans se plaindre de l’onglée qui lui bleuissait les doigts. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- (France) (Droit public) Rendre définitif, confirmer une décision, un arbitrage.
- L’enveloppe de 200 millions d'euros sur le PIA pour les biocarburants aériens vient d'être bleuie ce matin.
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rouvrir
- Ouvrir de nouveau, ouvrir ce qui avait été fermé.
- La question de la fin du permis à vie a été rouverte il y a une dizaine de jours après l’accident de Pauline Déroulède, qui a dû être amputée d’une jambe, après s’être fait renverser par un conducteur âgé. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 30 janvier 2023, page 13)
- Une à une les succursales des magasins de luxe parisiens, londoniens ou berlinois fermaient, devant rouvrir, l'été, dans les stations chic : Chamonix, Royat, ou Aix-les-Bains. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, tome 2, page 260)
- (Pronominal) — […] ; mais la porte du jardin s’est rouverte, mon amant est là, dans l’allée, il vient, il approche, […]. — (Pierre Louÿs, La nuit de printemps, dans Archipel, 1905)
- (Pronominal) — Soudain, comme d’une plaie saignante qui se serait rouverte au fond d’elle même, tout son amour surgit. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
- (Sens figuré) Redonner entière liberté.
- Quelques hommes, qui ont dans le cœur plus de génie que le XVIIIe siècle n’en avait dans la tête, ont rouvert par d’admirables inspirations les chemins de l’âme que le scepticisme et l’impiété avaient fermés depuis si longtemps. — (« Manifeste romantique » (1828), attribué à Aloysius Bertrand, cité par Joseph Morsel et al. ; L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat…, 2007)
- Ces questions sembleront peut-être déplacées dans les circonstances. On se les poserait néanmoins si on cherchait à rouvrir la société dans le respect de la sécurité sanitaire pour traverser les derniers mois de l’épidémie. — (Mathieu Bock-Côté, La vaccination massive est notre seul espoir, Le Journal de Montréal, 5 janvier 2021)
- (Intransitif) — Ce théâtre ne rouvrira qu’en décembre.
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tenir
- (Transitif) Garder fermement dans la main ou dans les mains.
- Demain, par exemple, il tiendra dans son bras un portefeuille de maroquin rouge. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1886, page 39)
- Voyez, je vous tiens la main ; ainsi vous saurez que je suis auprès de vous. — (Dorothy Garlock, Prisonnière des mirages, FeniXX, 1984)
- Il tenait une lettre à la main, il leva les yeux me regarda puis de nouveau la lettre puis de nouveau moi. — (Claude Simon, La Route des Flandres, Éditions de Minuit, 1960, page 7)
- Le maréchal […] tenait le cheval par la bride, parce que le cheval était un peu nerveux. — (Gilbert Guisan, C.-F. Ramuz ou Le Génie de la patience, E. Droz, 1958, page 43)
- Destiné souvent à mieux tenir l’outil lorsque la main glisse sur le bois à cause de la transpiration. — (Georges Comet, L’outillage agricole médiéval et moderne et son histoire, Presses Univ. du Mirail, 2003, page 161)
- Il n’existe également pas de reliefs où le dadophore de gauche tiendrait un pedum et celui de droite une torche. Au cas où un seul dadophore tient le pedum, il s’agit toujours du dadophore de droite. — (Ljubica Zotović, Les Cultes orientaux sur le territoire de la Mésie supérieure, E. J. Brill, 1966, page 15)
- Portez votre bébé contre votre hanche, tenez-le bien et balancez-vous doucement de gauche à droite en musique. — (Liesbeth Verhoeven, Bien bouger pour bien grandir : 0 à 6 ans, De Boeck Superieur, 2017, page 118)
- […] je me revois petite fille à deux ans. “Tu me tiens hein ? — Mais oui je te tiens.” — (COLLECTIF LA VIE, Faut-il avoir peur ?, Place des éditeurs, 2011)
- Rinri me tenait la main, ainsi que chaque amoureux du parcours tenait la main de celle qui l’accompagnait. — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, 2007, page 65)
- Le militaire le suit de près ; il attrape un pan d’étoffe ; il croit tenir son homme par l’habit […] — (Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 1818, page 30)
- Il se servira de la gauche pour tenir et suspendre la partie qu’il veut disséquer […] — (Theophile Gelée, L’Anatomie françoise, En forme d’Abregé, Chez Jean Gregoire, 1655, page 17)
- (Transitif) Maîtriser, avoir le contrôle (d'un animal, par exemple), d'un lieu (dans le langage militaire), de quelqu'un, etc.
- Il observera de tenir son cheval dans une position qui lui laisse de la liberté pour embrasser ses voltes. — (J. B. Von Sind, L'art du manege pris dans ses vrais principes, G. Desprez, 1774, page 38)
- Ce Metier qui leur a paru plus dans l’ordre, est celui de tenir des Chiens. — (Le Philosophe nouvelliste, volume 2, 1735, page 290)
- Abattre l’Oiseau , c'est le tenir & serrer entre deux mains pour le Garnir de jets, le Poivrer & luy donner quelque medicament : on dit, il faut Abattre ce Faucon. — (Delices de la campagne, volume 2, M.C. Le Cene, 1732, page 272)
- Désormais seul, le 10e CA doit renoncer à son offensive et défendre ses positions, qu’il réussit à tenir jusqu’au soir. — (Damien Baldin, Emmanuel Saint-Fuscien, Charleroi : 21-23 août 1914, Tallandier, 2012)
- […] pour le prévenir des événements et du dessein qu’avait le maréchal de porter l’armée dans le Tras-os-Montes. On l’invitait å tenir poste à Mezenfrio et Povoa-da. — (chevalier Pierre-Madeleine Le Noble, Mémoires sur les opérations militaires des Français en Galice, en Portugal, et dans la Vallée du Tage, en 1809, Barrois l’aîné, 1821, page 244)
- […] pensant ôter aux peuples la connaissance de cette mesure funeste au commerce, il exigea des officiers des monnaies le serment de tenir l’opération secrète. — (Antoine Bailly, Histoire financière de la France, Moutardier, 1830, page 99)
- Vous irez avec moi partout. Je vous l’ai dit, je vous tiens. Pour de bon et pour une durée indéterminée. — (Lisa Barel, De l’odeur de l’encre, Le Serpent à Plumes, 2018)
- […] et puisque nous vous tenons, vous allez venir souper et loger avec nous. — (Alexandre Dumas, Romans et Nouvelles)
- Et pourtant elle (la dépendance NDLR) nous tient, par définition, nous retient… peut-être même qu’elle nous maintient, voire nous soutient. — (Michel Bille, Marie-Françoise Bonicel, Didier Martz, Dépendance, quand tu nous tiens !, Eres, 2014)
- — « C’est plus fort que moi ; faut que j’y aille. Ça me tient depuis ce matin. » — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 157)
- Ils passaient leur temps enlacés sous les arbres, entre les rochers et, finalement, dans une cabane, sur de la paille… Il fallait que cela les tînt pour que Catherine se passât de confort, pour qu’Alexis oubliât les mille yeux de la campagne, […] — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 148)
- Dans un vent léger, lorsqu'il n’y a pas de turbidité et que le bateau tient la vague, la pêche peut réussir. — (Pêche sur la Volga fin juillet sur murmanprokat.ru. Consulté le 9 novembre 2020)
- (Transitif) (Société) Occuper (un poste, un rôle…).
- De 1567 à sa mort, en 1590, il a tenu la fonction de mathématicien du duc de Savoie, c’est-à-dire qu’il a eu à s’occuper de nombreux problèmes techniques, qu’il a été socialement un théoricien chargé de la science appliquée. — (P. Costabel, Vers une mécanique nouvelle, dans Sciences de la Renaissance : VIIIe Congrès International de Tours, J. Vrin, 1973, page 135)
- Elle a tenu les emplois les plus divers, pour finir dans les vestiaires d’une boîte de nuit. — (Mohed Altrad, Éden : l’extrême tu éviteras, L’Harmattan, 1998, page 98)
- Quant aux artistes qui se sont engagés à jouer tous les rôles qui leur seront assignés par le directeur , il est incontestable qu’ils ne peuvent, sous aucun prétexte, se refuser à tenir ceux qui leur sont distribués. — (Charles Le Senne, Code du théâtre : lois, règlements, jurisprudence, usages, Tresse, 1878, page 269)
- Quelle place tenez-vous au château ? — J’étais la femme de l’intendant. — (Daniel Tharaud, Le temps d’éveil, Éditions Publibook, 2016, page 215)
- (Transitif) Obtenir la réponse à une question qu'on se posait, après des difficultés.
- Si je n’ai réponse à la première question, qui devient en fait la seconde, je tiens la réponse à la seconde, qui est en fait la première. — (Jean-Louis Major, Appartenances : essai en pièces détachées, Éditions David, 2010, page 113)
- On sait d’ailleurs, puisqu’il nous l’a dit dès l’abord, que, s’il pose cette difficile question, c’est parce qu’il tient la réponse. — (André Combes, Essai sur la critique de Ruysbroeck par Gerson, volume 1, J. Vrin, 1945, page 208)
- (Transitif) Exprimer quelque chose, oralement, par écrit, ou mentalement, de façon contrôlée.
- Je revendique en revanche la liberté de tenir des raisonnements, d’argumenter à-propos de toutes les opinions. — (Albert Jacquard, Huguette Planès, Nouvelle petite philosophie, Stock, 2005)
- Comment la mère peut-elle tenir le fil quand celles qui écoutent piaffent d’impatience dès les premières paroles pour faire de cette histoire leur propre histoire ? — (Claude de La Genardière, Encore un conte ? Le Petit Chaperon Rouge à l’usage des adultes , L’Harmattan, 1996, page 192)
- (Transitif) S'occuper de quelque chose (qui exige des compétences).
- Ne regardez pas la maison aujourd'hui : je n’ai plus le courage de nettoyer, ni de surveiller le boy. Mais je vous jure que je sais tenir un ménage… — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, 1937)
- L’Art de bien tenir les Livres de Comptes en parties doubles à l’italienne, avec une table alphabétique des termes en usage dans le commerce, etc. — (J. Isler, Nouvelle méthode suisse, pour tenir les livres en partie double, Weissenbruch, 1810, page 264)
- Il y a deux boutiques où l'on vend de la viande rôtie, kebab. Ces boutiques sont tenues par des Turcs, le kebab n'étant pas un mets arabe. — (Burckhardt, « Voyages en Asie », dans Histoire universelle des voyages effectués par mer ou par terre dans les cinq parties du Monde, revus ou traduits par Albert Montémont, Paris : chez Armand-Aubrée, 1833, page 31)
- Il y avait en outre, au finage de Launay, au lieu dit Vauvagis, 400 arpents de bois que divers habitants de Barrault, tenaient à bail emphytéotique de la commanderie, moyennant la redevance annuelle d'un bichet de blé, d’un bichet d'avoine, et d'un denier par chaque arpent. — (Eugène Mannier, Ordre de Malte : les commanderies du grand prieuré de France, Paris : Auguste Aubry & Dumoulin, 1872, page 336)
- La caisse tient un registre ou grand-ivre sur présent décret et qui sont inscrits sous la rubrique […] — (Journal officiel de la République française, 1951, page 11839)
- (Transitif) Maintenir.
- Il avoit même écrit à l’empereur pour implorer sa clémence en faveur de ce criminel, et pour le prier de se contenter de le tenir en prison perpétuelle loin de l’Italie. — (Ch. Le Beau, Histoire du Bas-Empire, commençant a Constantin-le-Grand, volume 6, de l’imprimerie de Didot le jeune, 1819, page 453)
- Il tressaille de joie, il vit en liberté : Rien ne peut le tenir dans la captivité. — (abbé L.-Clément Gerard, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, J.-B. Mensio, 1873, page 123)
- Un clou à vis tient le bout inférieur du crochet […] — (François Bedos de Celles, L’art du facteur d’orgues, partie 1, L. F. Delatour, 1766, page 208)
- Cette chaîne tient l’ancre pendue dehors contre la coque. — (Philippe de Boissy, Bonhomme Ecriture : Naissance à l’écriture, éditions du Jasmin, 2018)
- Cette règle souffre cependant des exceptions, et parfois le chant peut commencer une mesure et réciter sans accompagnement sur un accord qui ne s’est point fait encore entendre, et réciproquement les instruments peuvent tenir un accord avant que la voix attaque le récitatif. — (Alexandre Choron, Nouveau manuel complet de musique vocale et instrumentale, Roret, 1838, page 235)
- Le lecteur lui-même sera tenu dans l’incertitude, sachant de moins en moins au fur et à mesure qu’il avance dans le texte, si les événements qu’on lui rapporte sont réels ou illusoires. — (Bulletin de psychologie, volume 31, n° 332 à 337, 1977, page 668)
- (Transitif) Respecter (une promesse).
- Tenez vos engagements. Cela découragera totalement vos adversaires. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- (Transitif) (Politique) (Vieilli) Rester sur les termes d’un accord.
- Le lendemain matin il envoïa sommer Vitellius de tenir l’accord qu’il avoit fait (sic). — (Lawrence Echard, Histoire romaine depuis la translation de l’empire par Constantin, jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet II, volume 4, 1730, page 422)
- (Tenir pour) Considérer comme.
- Il faut […] tenir pour maxime que chaque partie qu’on écrit en débit doit avoir son encontre en crédit. — (Le stile des marchands pour tenir liures de raison, ou de comptes, de l’imprimerie de Claude Cayne, 1631, page 2)
- En conséquence , nous vous tenons pour parjure, et dans cette conviction , nous ne saurions vous obéir plus longtemps. — (John Allen Giles, Saint Thomas Becket … sa vie et ses lettres, volume 2, Ambroise Bray, Libraire-Éditeur, 1860 , page 24)
- Il y avait, aux carmélites de Lerma, une béate, tenue pour sainte, la mère Agueda.— (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 178)
- Organiser (une réunion, etc.).
- Le lendemain, le conseil général de salut public tient sa séance dans l’église des ci-devant Cordeliers de Lons-le-Saunier, afin d-y admettre une plus nombreuse assistance.-— (Désiré Monnier, Souvenirs d'un octogénaire de province, Gauthier, 1871, page 103)
- (Transitif) Occuper (de la place, la place nécessaire pour quelque chose).
- La laine est un des principaux articles d’exportation. Une certaine quantité en reste dans le pays, où elle sert à rembourrer les matelas qui tiennent une place prépondérante dans l’ameublement des maisons marocaines, […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 229)
- On voudrait savoir si vos pichets de grès tiennent le litre. Ce monsieur, que vous voyez, qui a le nez rouge, prétend que oui ; moi je prétends que non. Il y a un pari d’engagé. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 7)
- (Tenir à (premier sens)) Être très attaché à quelque chose ou à quelqu'un.
- Le 25 novembre dernier est décédé, à Dergneau, M. Léopold Bruneau qui, depuis plus de 30 ans, vulgarisait l'apiculture raisonnée dans sa région. Ses funérailles ont eu lieu au milieu d’une grande affluence de monde ; tous les apiculteurs du pays avaient tenu à conduire, à sa dernière demeure, leur bien-aimé conseiller. — (« Fédération apicole du Hainaut et environs », dans L’Apiculture rationnelle et l’utilisation des produits du rucher, tomes 8-9, éditions E. Palate-Snappe, 1924, page 15)
- Est-ce que tu peux dire que tu as eu des ennemis, Ivo ? Je n’ai pas l’impression : des ennemis, tu en as si tu tiens à quelque chose, si tu agis, si tu essaies de te faire une place quelque part […] — (Francesco Pecoraro, La vie en temps de paix, JC Lattès, 2017)
- Je veux uniquement savoir si tu tiens à moi ou non. — (Victory Storm, Tu Es À Moi, Litres, 2020)
- (Tenir à (deuxième sens)) Être contigu ; jouxter.
- J’occupais, il y a quinze ans, dans un quartier fort solitaire, une maison dont le jardin tenait à celui d’un couvent de femmes. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e édition, Hachette & Paulin, 1845, page 246)
- (Tenir à (troisième sens)) Dépendre de (cf. tenir de).
- L’oracle répondit ce peu de mots : « La couronne tient à la jarretière ». — (François Félix {Nogaret, Podalire et Dirphé, ou la couronne tient à la Jarretière, Louis, 1800 , page 273)
- Cette fragilité est-elle propre aux os des cancéreux, ou tient-elle au développement des cancers multiples dans le système osseux ? — (Eugène Follin, Traité élémentaire de pathologie externe, Paris : Victor Masson & fils, 1869, volume 1, page 299)
- (Tenir de) Être lié à, avoir pour cause.
- Cet enfant tient du miracle, vous savez. Nous avons essayé si longtemps et me voilà enceinte, à quarante et un ans ! — (Louisa George, Karin Baine, Marie Ferrarella, Un enfant pour le Dr Braird, Harlequin, 2018)
- Celte Piéride nouvelle tient de la Napi et de la Callidice […] — (Société linnéenne de Lyon, Annales , volume 9, 1863, page 3)
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101)
- Vous savez que la créature tient de vous toute sa force et toute sa vertu […] — (Nouveau formulaire de prières : dédié aux enfants de marie, Vanryckegem, 1853 , page 204)
- La Bible tient largement de la fiction, mais elle peut encore procurer de la joie à des milliards de gens et encourager les humains à la compassion, au courage et à la créativité - à l’instar d’autres grands œuvres de fiction comme « Don Quichotte », « Guerre et Paix » et « Harry Potter ». — (Yuval Noah Harari, 21 leçons pour le XXIe siècle, traduit de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat, Albin Michel, 2018)
- il tient cela de vous, d’être aimé de toutes les femmes — (Molière, Les Femmes savantes)
- Si ce que nous ressentons vient de l’Inferno, cela tient du fantasme et non de la réalité. — (Day Leclaire, Trish Wylie, Captive du destin, Harlequin, 2009)
- Il ne tiendra qu’à vous beau sire,D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.— (Jean de La Fontaine, Le Loup et le Chien, Fables, Livre I, 5)
- (Tenir pour) (Politique) Rester partisan de.
- Paris fut dès ce moment divisé en deux camps : l’un qui embrassait dans son enceinte les Tuileries, le Carrousel, le Palais-Royal, tous les quartiers opulents ou commerçants de la ville dont les bataillons, composés de citoyens amis de l’ordre tenaient encore pour les Girondins. — (Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, 1847, page 99)
- (Intransitif) Pouvoir être contenu.
- En nous serrant bien, nous pouvons tenir tous les cinq : Nadir au volant, Violet à la place du passager et les trois autres derrière. — (Fabrice Colin, Passeurs de mort, Flammarion Jeunesse, 2014)
- Tout tient dans ces quelques mots, je vais te les répéter une dernière fois. — (Michel Moatti, Et tout sera silence, HC éditions, 2019)
- (Intransitif) Résister, perdurer dans l’espace ou le temps, résister aux critiques, convenir…
- Justin. – (Il éternue.) Cré rhume !… ça me tient dans le cerveau ! — (Eugène Labiche, L’affaire de la rue de Lourcine, 1857, Scène 1)
- Le roman s’est détaché de ses sources, de ses référents historiques ou géographiques : il tient tout seul « sans attache extérieure » […] — (Sylvia Roustant, Françoise Cahen-Pinon, Annales ABC du BAC 2016 Littérature Term L, Nathan,, 2016)
- Celui-ci a un doute, au dernier moment. — Vous pensez que cela va tenir ? — (Pierre Bellemare, Jean-François Nahmias, Derniers Voyages : Quand la mort est au bout du chemin, Flammarion, 2013)
- Combien de temps croient-ils que nous pouvons tenir ? J’ignore tout des intentions du commandement, et ce que je sais des chances de Dien-Bien-Phu, je ne peux pas le lui dire. — (Jean Pouget, Nous étions à Dien-Bien-Phu, FeniXX, 1964)
- Les potamologues savent que les levées de la Loire ne tiendront pas si des crues comme celles de 1854 et 1864 se reproduisent. Les renforcer coûterait cher et obligerait à déplacer des gens. — (Daniel Zajdenweber, Regard sur l'assurance des catastrophes, Propos recueillis par Margueritte Laforce et Guillaume Maujean, Les Échos (www.lesechos.fr), le 18/04/2006)
- Les desservants peuvent, désormais, disparaître ; le peuple tiendra. Il tiendra, car il est, par caractère, obstiné ; car il vit groupé dans un rayon peu étendu. Il tiendra, car, de son sein, des chefs surgissent qui organisent un nouveau culte. — (Auguste Billaud, La Petite Église dans la Vendée et les Deux-Sèvres, 1800-1830, Nouvelles Éditions Latines, 1961, page 594)
- Mais tout cela ne tient pas ni ne résiste à l’analyse. — (Jean-Paul Betbèze, La Peur économique des Français, Odile Jacob, 2004)
- Cette musique tient dans un salon certes ; mais est tout sauf salon, et amabilités. — (André Tubeuf, Dictionnaire amoureux de la Musique, Place des éditeurs, 2012)
- (Intransitif) (Jeux de boules) Avoir le point ; être la plus proche du but.
- Le Lyonnais à une boule qui tient, la première jouée par Boério. Deux boules niçoises sont seulement dans le cadre. Dubois, d’un seul coup, les nettoie et fait ainsi 7 points facilement. — (Boules : le concours de la Côte-Saint-André, Le Petit Dauphinois, 8 août 1933, page 5)
- (Faire tenir) Faire tenir = faire parvenir.
- Lettre du général de Gaulle à Sir Alexander Cadogan, Sous-secrétaire d'État permanent au Foreign Office. Londres, le 21 janvier 1941. Mon cher sous-secrétaire d’État, Vous avez bien voulu me faire tenir un mémorandum exprimant le point de vue du Gouvernement britannique au sujet de la situation en Indochine. — (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 338)
- (À l’impératif) Formule sans sens particulier, pouvant servir quand on vient de penser à quelque chose.
- Patience, Vial, bientôt je viendrai ici au printemps… et à l’automne… et aussi pendant les mois qui servent à bourrer les intervalles entre deux saisons… février, tiens, ou bien la deuxième quinzaine de novembre. — (Colette, La Naissance du jour, Flammarion, 1960, page 351)
- Quoi ? Chez moi ?. — Évidemment, tiens. — Et suppose que je tombe sur moi ? — Et alors, tu es toujours très fort pour te faire des amis. — (Terry Pratchett, Johnny et la bombe: Les aventures de Johnny Maxwell, volume 3, L'Atalante, 2017)
- Tenez, mon cher papa, il est tems (sic) que je m’explique franchement. — (Paul de Kock, L’Agnès de Belleville, Imprimerie Dondey-Dupré, 1835, page 19)
- (À l’impératif singulier seulement) A un rôle d'interjection marquant la surprise. Note d’usage : Souvent doublé ou triplé.
- Tiens tiens tiens. Elle avait le nez tordu. Et maintenant il est droit. — (Sarah Mlynowski, Claudine Richetin, Parle-moi !, Albin Michel, 2012)
- (À la forme passive) Être obligé de faire quelque chose.
- Dans toute obligation, nous sommes tenus à réparer le dommage apporté à la chose d’autrui […] — (Leopold August Warnkönig, Éléments de droit romain privé, Deschamps, 1827, page 148)
- Vous êtes tenus de ne pas ajouter aux convoitises de la nature, funestes compagnes du péché d’origine […] — (Jacques Monsabré, Conférences de Notre-Dame de Paris, Année dominicaine, 1891, page 91)
- […] faire quelques traffique dont je nay nulle volenté ; mais suis délibéré de servir loyaument et faire ce que je suis tenu. — (Philippe Augustin Chrétien Kervyn de Volkaersbeke, Les missions diplomatiques de Pierre Anchemant, E. & S. Gyselinck, 1873, page 106)
- […] je suis tombé dans une vie si pénible que je n’en veux plus … et je suis tenu, toujours tenu. - Est - ce l’habitude ? — (Archives d'anthropologie criminelle, de médecine légale et de psychologie normale et pathologique, volume 11, Rey, page 321)
- (Pronominal) (Se tenir à, s’en tenir à) Se limiter à quelque chose.
- Floche.— J’ai eu vingt-cinq ans ! Oui, parbleu ! Seulement, le jour où je les eus, je me suis dit à moi-même : "Bel âge ! Tenons-nous-y ! " Je m’y suis donc tenu, je continue à m’y tenir, et je m’y tiendrai jusqu’à ce que mort s’ensuive, avec votre permission. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
-
abolir
- Mettre hors d’usage ; réduire à néant.
- Le 20 juin 1790 furent abolis non-seulement ces titres, mais encore les armoiries, les livrées, les ordres de chevalerie, tous les hochets de la vanité. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- La Révolution abolit la peine du pilori que, quelques années plus tard, le Code pénal remplaça par celle de l’exposition. Elle-même fut abolie en 1848. — (Le pilori des Halles, dans Hippocrate revue d'humanisme médical, janvier 1949, n° 1, page 32)
- Mais cette Novelle marque une régression dans la voie de la répression de l’eunuchat. Estimant l'ancienne législation trop draconienne, Léon VI abolissait la peine du talion contre les opérateurs et adoucissait les autres pénalités. — (Études byzantines, Institut français d'études byzantines, 1943, volumes 1-2, page 200)
- […]; les taxes impopulaires, abolies en juin 1908 en don de joyeux avènement, avaient été rétablies et considérablement renforcées. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 194)
- La question à préciser serait alors celle de l’identité de celui qui peut espérer se définitiser sans s’abolir. — (Revue de métaphysique et de morale, 1997, page 436)
- (Ancien droit criminel) Arrêter ou interdire la poursuite judiciaire d'un crime, par un acte d’autorité souveraine.
- Tout crime s’abolit au bout d’un certain nombre d’années.
- Faire disparaître.
- Un clair soleil brillait. La pluie avait lavé les feuilles et aboli toute poussière. — (Maurice Leblanc, Voici des ailes, 1898, réédition Éditions François Bourin, collection Libretto, 1999, page 71)
- Mais au milieu de décembre, la neige tomba avec abondance, fine et sèche comme une poudre, et trois jours avant Noël le vent du nord-ouest se leva et abolit les chemins. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- La musique nostalgique des Cosaques aidant à son illusion, il abolissait le restaurant de nuit, les murs historiés d’armes circassiennes et les danseuses en jupe rouge, accroupies pour danser une Kazatchok. — (Edmond Jaloux, Le dernier jour de la création, 1935, page 149)
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confire
- Faire cuire dans un sirop, une liqueur, une graisse, certains aliments en vue de leur conservation. La substance choisie pénètre alors l’aliment et s’y incorpore.
- Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, p.197, 1803)
- Le chinois confit est déjà mentionné par Machet dans son Confiseur moderne, au début du XIXe siècle, sous le nom d'« orange de Chine ». Ce fruit n’est confit qu'après un long séjour dans l'eau fraîche, destiné à lui ôter son amertume. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, Éditions Robert Laffont, 2012)
- On peut confire au sucre, au miel, à l’eau-de-vie des fruits, des fleurs ou des légumes.
- L’oie, le canard, le foie gras et le porc peuvent être confits par cuisson lente dans leur graisse.
- (Sens figuré) (Désuet) Tremper à l’excès dans un domaine, une activité, en perdre sa personnalité.
- Elle nous force, dans cette civilisation que les mathématiques ont confite en intelligence, à passer outre à la cohérence, à respirer un peu d'air malin. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, page 64)
- Un soir, au moment où les parties étaient finies, que toutes les dames avaient commencé une de ces causeries familières où se confisent les médisances, et que la comtesse faisait son service auprès de la reine, madame de L… saisit cette occasion pour apprendre à l’assemblée féminine le grand secret de l’amour de monsieur de B. pour sa bru. — (Honoré de Balzac, Physiologie du mariage (méditation XXI))
- Être tout confit en dévotion, c’est être dans les grandes pratiques de la dévotion.
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chauvir
- (Zoologie) Dresser les oreilles, en parlant des animaux qui ont les oreilles longues et pointues, tels que les chevaux, les mulets ou les ânes.
- On m'avait destiné une jument appelée l'Heureuse, bête légère, mais sans bouche, ombrageuse et pleine de caprices ; assez vive image de ma fortune, qui chauvit sans cesse des oreilles. — (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, 1 L 4 Chapitre 9)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
-
instruire
- Enseigner quelque chose à quelqu’un, lui apprendre quelque chose, lui donner des leçons, des préceptes pour les mœurs, pour quelque science, etc.
- Enguerrand Lorien, l'ami intime de mon défunt mari, Perrot Travigny, et l'ancien écuyer des comtes de Vimoutiers, nos voisins, vous instruisirent aux armes, au maniement de la lance et de l'épée, à l'équitation, enfin à toutes les choses de la chevalerie, […]. — (Alexandre Dumas, Les Deux Diane, 1847, chapitre 1)
- Qui instruit les autres, s’instruit soi-même. Mes chiens m’ont donné autant de leçons qu’ils en ont reçu de moi. J’ai développé leur intelligence, ils m’ont formé le caractère. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Je m’instruis de mon mieux aux dissertations philologiques de Jacques Boulenger, d’André Thérive et des savants alcooliques du Grammaire Club. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Ces enfants sont bien instruits, mal instruits.
- C’est un homme instruit, fort instruit.
- Aimer, chercher à s’instruire.
- Avoir le désir de s’instruire.
- S’instruire dans un art, dans une science.
- (Vieilli) (avec « à ») Achille ne m'a point instruit à ces détours. — (Jean-François de La Harpe, Philoctète, acte Ier, scène 1ère, dans le Théâtre des auteurs du second ordre, Tragédies, tome VII ; Imprimerie de Mame Frères, Paris, 1808, page 73)
- On s’instruit mieux par la pratique que par la théorie.
- Peut se dire aussi des choses.
- Il fut instruit par le malheur, par l’expérience.
- Un tel exemple instruit mieux que tous les préceptes.
- Nous sommes instruits par la nature à…
- Informer, avertir, donner connaissance de quelque fait.
- Une bourgeoise, […] attirée par le désir d’être utile à celles qui gémissaient si haut, fut elle-même s’informer de la cause de leurs clameurs ; on l’en instruisit. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Il daigna m’instruire qu’il était deux heures de l’après-midi. — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
- C’est un homme bien instruit des usages du monde.
- Instruisez-le de tout ce que vous voulez qu’il fasse.
- Nous nous instruisons régulièrement l’un l’autre de ce qui se passe aux lieux où nous sommes.
- Présenter aux acteurs concernés des informations ou des directives relatives à une opération avant le début de celle-ci. Note : Selon le contexte, il est possible de recourir également à des expressions telles que « donner des consignes », « donner des instructions », « mettre au courant ».
- (Justice) Mettre une cause ou une affaire, civile ou criminelle, en état d’être jugée.
- Ces sortes d'affaires s'instruisent sans huissiers ni défenseurs. Le ministère de ceux-ci est déclaré n'être pas obligatoire, et le surcroît de frais qu'il eût occasionné être irrépétible. — (Revue pratique de droit français: jurisprudence, doctrine, législation, dirigée par A. Marescq & E. Dujardin, tome 28, 1880, page 208)
- L’affaire est suffisamment instruite.
- Le magistrat chargé d’instruire les causes criminelles.
- instruire le procès de quelqu’un, Lui faire son procès, en matière criminelle.
- (Absolument) instruire contre quelqu’un.
- Procéder à l’instruction d’un dossier, d’une démarche.
- En effet, à partir du 1er janvier 2022, toutes les communes de plus de 3 500 habitants devront recevoir et instruire par voie dématérialisée les demandes de permis de construire, déclarations préalables et certificats d’urbanisme. — (Dorothée Laperche, « L’assistance aux demandes d’autorisation d’urbanisme est opérationnelle », article publié le 9 décembre 2020 sur www.actu-environnement.fr ; consulté le 10 décembre 2020)
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aveulir
- (Transitif) Rendre veule, sans volonté.
- Il s’engourdit, s’amollit, s’affadit. L’abus des mignardises, des riens aimables susurrés et des regards fripons l’aveulissait. — (Marcel Aymé, nouvelle Le Faux Policier, publiée en 1945 dans Pan : revue artistique, satirique et littéraire, reprise dans le recueil Le Vin de Paris, éditions Gallimard, collection « Blanche », 1947, puis dans le tome III des Œuvres romanesques complètes (page 983-984) de Marcel Aymé, dans la Bibliothèque de la Pléiade.)
- (Pronominal) Devenir veule.
- Les Français ont oublié la guerre, la victoire et l'enthousiasme ; ils s’aveulissent ; ils laissent la bride sur le cou à ceux qui les dépouillent. — (Paul Chack, Sur les bancs de Flandre, 1927, p.252)
- Comme ces pères lâches qui trouvent plus facile de satisfaire tous les caprices de leurs enfants que de leur opposer fermement des valeurs fortes, l’Église ne cessait de s’aveulir. — (Dan Brown, Da Vinci Code, Traduction Daniel Roche, 2004)
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affadir
- Dégoûter par une sensation de fadeur.
- Une sauce qui affadit.
- (Sens figuré) Des louanges outrées affadissent le cœur.
- Rendre fade.
- Affadir une sauce, un ragoût, en y mêlant quelque chose de trop doux.
- Le feu continuait à embraser le ciel au-dessus du château, affadissant les étoiles, mais il faiblissait lentement. — (Glen Cook, Le Château noir, 1984)
- Se dit figurément en parlant des ouvrages d’esprit.
- Affadir un discours par des pensées et par des expressions affectées et doucereuses.
- Comment traduire le texte sans en affadir les ressources inventives ? — (Marcelle Saindon, Le Pitrikalpa du Harivamsha: traduction, analyse, interprétation, 1998)
- (Pronominal) Se rendre fade.
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rafraîchir
- Rendre frais, donner de la fraîcheur.
- […] la brise du soir qui se levait rafraîchissait l’air. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Il ventait dur, sans que l’atmosphère en fût rafraichie, car le vent soufflait du sud. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 112)
- Ouvrez les fenêtres pour rafraîchir l’appartement.
- Rafraîchir le visage de quelqu’un avec un peu d’eau.
- (Absolument) Cette boisson rafraîchit bien.
- Réparer, remettre en meilleur état.
- Rafraîchir une toilette, etc.
- Rafraîchir un tableau, lui rendre la vivacité des couleurs en le nettoyant et en le vernissant.
- Rafraîchir une tapisserie, la raccommoder aux endroits où elle est abîmée.
- (En particulier) (Sylviculture, Arboriculture) Éliminer des parties blessées ou abîmées.
- L’habillage racinaire consiste à raccourcir le chevelu racinaire et à rafraîchir la section des racines éventuellement endommagées lors de l’extraction en pépinière. — (Office national des forêts, Réussir les plantations de chênes sessile et pédonculé, 2018)
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radoucir
- Rendre plus doux.
- La pluie a radouci le temps.
- Le temps s’est bien radouci depuis peu.
- (Métallurgie) Rendre un métal moins cassant.
- (Sens figuré) Apaiser, rendre moins aigre, moins rude.
- Radoucir quelqu’un.
- On est parvenu à radoucir son humeur.
- Son ton s’est bien radouci.
- Il n’est plus si en colère, il commence à se radoucir.
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septemvir
- (Antiquité, Religion) Épulon, titre porté par sept magistrats ou prêtres romains chargé des festivals, des banquets qui étaient offerts après les jeux.
- Les septemvir avaient la présidence aux fêtes épulaires, où, après avoir honoré les dieux par des chants et des sacrifices, l'ont donnait au peuple des jeux suivis d'un festin. — (Christian Kalkbrenner, Histoire de la musique, Éd. Anand Kœnig, Paris 1802)
- (Par analogie) Groupe de sept hommes, liés ensemble, ou exerçant la même fonction.
- Le président des septemvirs aura le front ceint d'un bandeau de fin lin,[...] — (Théophile Mandar, Des Insurrections, Éd. Masson, Paris 1793)
- [en Hongrie] Les tribunaux ordinaires et des districts fonctionnent en première instance, la « table banale» représente la Haute Cour d'Appel et la «table des septemvirs » est la Cour suprême, [...] — (La Nouvelle revue, Volume 24, page 447, 1906)
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matir
- (Art) Rendre mat.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Technique) Opération qui consiste à rendre moins visible la trace de soudure entre deux pièces de métal. On utilise pour cela un burin d'acier nommé matoir.
- MATOIR D'ANGLE :Début du XXe siècle Acier (20 x 70 mm) Collection particulière A9740694. Le matoir d'angle sert à mater ou à matir le métal. — (Collectif, Le patrimoine des communes de La Réunion, Éd. Flohic, 2000)
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désunir
- Séparer ce qui était uni.
- Du dehors, à la clarté brutale de l'électricité, je pus apercevoir des couples se désunir et plusieurs individus se défaire, avec un geste brusque, de couteaux ou de revolvers. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Sens figuré) Plus ordinairement, mettre en mésintelligence des personnes qui étaient unies de cœur.
- C’est l’intérêt qui unit et désunit les princes.
- Ses intrigues ont désuni tous les membres de cette famille.
- Les associés de Beaumagnan se désunirent et ne parlèrent pas. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. — (Déclaration de l’Académie française sur l’écriture dite "inclusive" sur academie-francaise.fr, Académie française. Mis en ligne le 26 octobre 2017, consulté le 26 octobre 2017)
- Rompre la régularité d'un mouvement.
- Derrière moi, mes chiens enfonçaient encore d’un demi-pied dans mes foulées. Au risque de désunir mon effort, je me retournai plusieurs fois. — (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 101)
- Il conduisait sa monture au pas le plus lent pour ne pas désunir ou fausser la ronde que menaient autour de lui ses compagnons. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- (Pronominal) (Sports hippiques) Perdre les allures du trot régulier, se perdre dans ses allures, en parlant d'un cheval de course de trot.
- (Manège) …
- Cheval désuni : Cheval qui galope à droite des pieds de devant et à gauche des pieds de derrière, ou réciproquement.
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bruire
- (Vieilli) Rendre un son confus.
- Seulement le feu bruissait, comme pour faire comprendre la profondeur du silence. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, ch. V, Paris, 1832 ; p. 125)
- Que voulez-vous, Monsieur ? demanda-t-elle au jeune homme d’une voix qui bruit à ses oreilles comme une musique délicieuse. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. V ; Calmann Lévy éditeurs, Paris, 1886, page 53)
- Il écoutait la mer bruire, les vaisseaux craquer lentement, le vent passer sous les étoiles. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Livre I, chapitre iii, Mercure de France, Paris, 1896)
- Maintenant, c’est le glissement du vol plané, avec les haubans qui bruissent d’un sifflet plus ou moins aigu, selon la vitesse. — (Jean Ajalbert, La Passion de Roland Garros, Éditions de France, 1926, vol. 1, page 145)
- Un rideau de velours grenat s’abaissait lentement, cependant que s’atténuait la lumière et que bruissaient les derniers chuchotements. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 82)
- À l’heure où la forêt bruit de mille ondes. — (Hélène Ferrarini, Nocturna Bestia, Libération, no 10024, 6 août 2013, p. 28)
- Au début de cette même année, un énorme charivari avait accueilli la pièce d'un tout jeune auteur. Paris en bruissait encore et il n’était pas de jour sans qu'on en dît pis que pendre ou la portât aux nues : Hernani, d'un certain Hugo. — (Patrick Tudoret, Juliette, Éditions Tallandier, 2020)
- (Sens figuré) Scintiller, briller.
- J’ai regardé vers le lieu le plus noir et j’ai vu et entendu des bijoux. Leurs éclats multiples bruissaient de pierres précieuses, d’or et d’argent. Une reptation serpentine les animait, ils n’appelaient pas les cous, les poignets et les doigts qu’ils auraient dû orner, ils se suffisaient à eux-mêmes et proclamaient l’absolu de leur luxe. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, p. 10)
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élixir
- (Pharmacie) Liqueur spiritueuse qui résulte du mélange de certains sirops avec de l’alcool.
- Dites-moi bien tout alors, ne me cachez rien, j’aurai des élixirs pour toutes vos douleurs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 180 de l’édition Houssiaux de 1855)
- [L]e curé de Graveson me versa deux doigts d’une liqueur verte, dorée, chaude, étincelante, exquise… J’en eus l’estomac tout ensoleillé.— C’est l’élixir du Père Gaucher, la joie et la santé de notre Provence, me fit le brave homme d’un air triomphant […]. — (Alphonse Daudet, « L’élixir du révérend père Gaucher », Lettres de mon moulin, 1887)
- (Désuet) La substance la plus pure que l’on tire de certaines choses.
- Leur ignominie, que j’avais estimée complète, irréprochable et savoureuse autant que peut l’être un élixir de malédiction, n’avait plus la moindre sapidité et ressemblait à de la noblesse en comparaison de cet indévoilable cauchemar d’opprobre. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, 1906)
- (Par extension) Liqueur réputée dotée d’effets magiques.
- Il a connu Cagliostro et le comte de Saint-Germain : il prétend être de leur famille, avoir comme eux le secret de l’élixir de longue vie. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
- Baume universel, élixir composé par les alchimistes : c’est, disent-ils, le remède souverain et infaillible de toutes les maladies. Il peut même, au besoin, ressusciter des morts. — (Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
- (Sens figuré) La quintessence d’une chose.
- Tout mes travaux et expos se rejoignent dans l’humour et le dessin pour en extraire l’élixir de l'auto[-]dérision — (Nicolas Caudeville, BD / Coronavirus : « l’origine avant le confinement » 3 par l’artiste perpignanais Quentin Harel sur L’archipel contre-attaque, 20 avril 2020. Consulté le 17 juin 2020)
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resplendir
- Briller d’un grand éclat.
- Les étoiles resplendissaient avec un éclat extraordinaire. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Sens figuré) Paraître d'une manière remarquable.
- […] ; mais il ne donnait pas à l’entretien une attention si soutenue qu’il ne se détournât parfois pour lancer un regard sur le groupe de dames au centre duquel resplendissait la reine de Navarre. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Ce qui, autrefois, grouillait en bas, resplendit en haut aujourd’hui. Le domestique a jeté sa livrée à la tête de son maître et se pavane dans ses habits. Non seulement il est devenu son égal, mais il le domine. — (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
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appesantir
- Rendre plus pesant.
- L’eau avait tellement appesanti ses habits qu’il avait peine à marcher.
- En chargeant ainsi votre voiture, vous l’appesantirez tellement que votre cheval ne pourra la traîner.
- Le sommeil appesantit ses yeux, ses paupières - Ses paupières, ses yeux s’appesantissent, l’envie de dormir commence à lui faire fermer les paupières.
- Dieu a appesanti sa main, son bras sur ce peuple, sur cette race - La main de Dieu s’est appesantie sur ce peuple. : Il lui a envoyé des châtiments.
- (Par extension) Rendre moins propre à l’exercice des facultés physiques ou intellectuelles.
- Trop manger, trop dormir vous appesantira.
- L’âge, la vieillesse, l’oisiveté, la fainéantise appesantit les corps.
- Sa dernière maladie l’a beaucoup appesanti.
- L’âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
- La main de ce peintre s’appesantit, commence à s’appesantir.
- L’âge n’a point encore appesanti son esprit.
- Son esprit baisse et s’appesantit de jour en jour.
- (Pronominal) Devenir plus pesant.
- Le corps s’appesantit par l’oisiveté, par un trop long repos.
- Il sentait couler dans ses veines toute la sanie des rêves impuissants, des appétences infécondes, et sur son échine s'appesantissait le fardeau de la résignation et de la timidité. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
- Le couteau sur la gorge elle criait : – « Je te dis que tu es le meilleur des hommes. » Et c’est à ce moment justement que la main du meurtrier s’appesantit et que le sang gicla, la parole coupée. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 164)
- La paix s'appesantissait sur nous, insolite à n'y pas croire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 194)
- (Pronominal) (Sens figuré) Porter tout le poids de son attention sur un sujet, le développer avec insistance; s’arrêter trop longtemps sur des détails.
- Ce n'est pas pour faire de l'horrible à froid que nous nous appesantissons sur un pareil sujet. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
- Il est un fait qui mérite d’être consigné et sur lequel on ne saurait trop s’appesantir, c’est la façon dont les Indiens généralement traitent leurs prisonniers. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ici l’auteur pourrait s’appesantir un tantinet sur le problème de la cohabitation de la fillette avec cette mère qui se livre à la prostitution. — (Pascal Lainé, La dentellière, Folio, page 21)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.