Dictionnaire des rimes
Les rimes en : désobéir
Que signifie "désobéir" ?
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- Ne pas obéir, refuser d’obéir à quelqu’un, soit en faisant ce qui est défendu, soit en ne faisant pas ce qui est commandé, refuser de se soumettre à une volonté.
- Il désobéit, mais bêtement, pour des riens et avec une ruse mesquine ; il fait penser à l’employé qui use ses facultés à tromper la vigilance du chef, pour des niaiseries : pour lire son feuilleton, pour s’absenter dix minutes. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Il est ainsi des cas où, non pas d'ailleurs une obligation, mais un droit de désobéir a été, à moins de frais, reconnu. — (René Chapus, Droit administratif général: Volume 2, 2001)
- Désobéir à son supérieur, à ses parents. — Désobéir d’un commandement, à des ordres.
- (Par extension) Désobéir à la loi.
- (Absolument) Cet enfant a désobéi.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "désobéir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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casimir
- (Vieilli) Étoffe de laine ou de coton croisé, fine et légère.
- Quelques instants après, Modeste, vêtue d’une délicieuse amazone de casimir vert-bouteille, […], montrait à son père et au duc d’Hérouville le joli présent qu’elle venait de recevoir. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- M. Bernard, notaire, sortait de chez lui […]. Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- La taille est prise dans un pantalon de casimir qu’il avait acheté à la Belle Jardinière — le faraud ! — pour les grandes cérémonies ; et le plastron de sa chemise colle sur son large torse, sans une cassure, mais moucheté dans un coin d’une tache bleue. C’est la balle qui a fait cette tache-là en entrant dans le cœur. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
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nordir
- (Marine) Tourner au nord.
- Le vent nordit.
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mire
- Sorte de bouton placé vers l’extrémité d’une arme à feu, d'un jalon, etc., et qui sert à mirer.
- Chaque piquet avait été muni à son sommet d’une mire qui devait faciliter le placement des règles métalliques. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- (Télévision) Image fixe permettant les réglages de l’écran.
- À l’époque où il y avait une mire entre les programmes de la télévision, Mathieu et Thomas étaient capables de rester des heures devant l’écran à la regarder. — (Jean-Louis Fournier, Où on va, papa, Stock, page 127)
- Seuls les faits montrés à la télé accédaient à la réalité. Tout le monde avait un poste en couleur. Les vieux l’allumaient le midi au début des émissions et s’endormaient le soir devant l’écran fixe de la mire. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 138.)
- (Topographie) Règle graduée qui permet, avec un niveau, de mesurer des niveaux, c’est-à-dire des différences d’altitude.
- Le géomètre, sortez votre mire de ma bouche! — (Morris [Maurice de Bevere], Lucky Luke 21 — Les Collines noires, 1969, page 16)
- Avec une mire, on peut également mesurer des distances à l’aide d’un télémètre stadimétrique intégré au niveau optique, ou par méthodes trigonométriques avec un théodolite. Sur les mires destinées à être utilisées avec des niveaux électroniques, les graduations sont remplacées par un code-barres.
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introduire
- Faire entrer une chose dans une autre.
- Si donc, dans ces conditions, on veut mécher le tonneau, celui-ci ne contenant plus assez d’oxygène dans l'air qu'il renferme, ne pourra entretenir la combustion du soufre, et la mèche s’éteindra dès qu'elle sera introduite. — (Claude Ladrey, L'art de faire le vin, 1863, page 217)
- Il plia la feuille, l’introduisit dans une enveloppe sur laquelle il gribouilla le nom et l'adresse de son ami. — (Valère Staraselski, Dans la folie d'une colère très juste, L'Harmattan, 1996, page 81)
- En voilà une installation, dit le pompiste après avoir introduit le pistolet dans le réservoir. — (Antoine Choplin, La nuit tombée, Lyon : La Fosse aux ours, 2012)
- L’air qui s’introduit dans les poumons.
- Faire entrer, conduire quelqu’un dans un lieu.
- Un jour pourtant, il revint tout heureux. Il avait trouvé une entremetteuse qui l’introduirait auprès de sa bien-aimée. Il se déguiserait en femme, et pénétrerait ainsi dans le harem. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Il m'introduisit ensuite dans le bureau où siégeait son supérieur, monsieur Omochi, qui était énorme et effrayant, ce qui prouvait qu'il était le vice-président. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, p. 9)
- Profitant de ce que mon père et ma belle-mère occupent l’étage supérieur et de ce que, comme tous les vieux, ils s’écroulent de sommeil à vingt-trois heures, j'ai introduit Mehdi. — (Éric-Emmanuel Schmitt, Le Poison d’amour, éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 102)
- (Par extension) Pénétrer.
- Je descends sur le quai, et me voici rôdant autour du fourgon. Ce serait courir trop de risques que de chercher à m’y introduire. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VIII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Un sacristain s’introduisit par une petite porte ouverte dans l’autre aile du transept, alluma les cierges du maître-autel. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Il poussa la jument au galop. Elle franchit l'angle de plaine, passa le fossé, et devant la lisière hésita, ne voyant aucune sente où s'introduire. Il la mit dans le chemin creusé d'ornières sous les cornouillers en voûte. — (Robert Marteau, Des chevaux parmi les arbres, Champ Vallon, 1992, p.42)
- (Économie) Importer.
- Des objets d’art ont été introduits en fraude sur le territoire.
- (En particulier) Intégrer dans un lieu, dans une société, faire admettre auprès de quelqu’un.
- Il vous a introduit chez un tel.
- Qui a introduit cet homme dans notre société?
- Il s’est adressé à moi pour l’introduire auprès de vous.
- Cet homme s’introduit partout, s’introduit dans toutes les sociétés.
- (Par analogie) (Écologie) Implanter une espèce dans un biotope, dans une région, où elle n’était pas encore présente.
- L’autécologie des mélèzes est assez mal connue, tout du moins dans les zones où ils ont été et sont introduits comme essence de reboisement. — (Philippe Riou-Nivert, Le mélèze, 2001, page 52)
- Faire paraitre, faire figurer un personnage dans un dialogue, dans une pièce de théâtre, etc.
- Il a introduit dans sa pièce un nouveau personnage.
- Les interlocuteurs que l’on introduit dans un roman.
- (Sens figuré) Établir ; faire adopter ; donner cours.
- L'usage des moulins pour la transformation du blé en farine paraît avoir été introduit en Europe par les Romains après la conquête de l'Asie ; auparavant on se servait probablement de pilons et de mortiers, ou même simplement de pierres. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 107)
- À Marseille, les juifs eurent droit de cité jusqu’au XVIe siècle, et il ne semble pas que la ville ait eu à le regretter, car c’est un des leurs, Crescas Davin, qui introduisit chez elle, en 1371, la fabrication du savon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
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ourdir
- (Tissage) Préparer ou disposer sur une machine, l’ourdissoir, les fils de la chaîne d’une étoffe, d’une toile, etc., pour mettre cette chaîne en état d’être montée sur le métier, où l’on doit la tisser en faisant passer au travers, avec la navette, le fil de la trame.
- Dans d’immenses pièces où règne une atmosphère chaude et humide afin d’éviter toute électricité statique, les fibres sont ourdies et ensuite tissées.— (Fabrice LÉONARD – Au pays des fils d’or - Journal Le POINT, page 144, N° 2193-25, septembre 2014)
- (Par extension) (Sens figuré) Préparer la trame d’une action.
- La ruse la mieux ourdiePeut nuire à son inventeurEt souvent la perfidieRetourne à son auteur. — (Jean de La Fontaine, Fables, « La Grenouille et le Rat »)
- Malgré moi, j’ourdissais des plans abominables ; et chaque jour Madeleine, à son insu peut-être, mettait le pied dans des trahisons. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 177)
- Que les instruments qui ont servi à ourdir cette sanglante machination politique doivent disparaître, cela est évident … — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
- Ah ! elle avait été bien ourdie la machination du docteur de La Pommerais ! Il est bien connu que la civilisation ne tend nullement à faire disparaitre la délinquance mais bien à la faire évoluer. — (Achille Dehel, Le poison au service du crime, 1946)
- Dès minuit, le père Canquoëlle pouvait ourdir toutes les trames, recevoir des espions et des ministres, des femmes et des filles, sans que qui que ce soit au monde s’en aperçût. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
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sévir
- Exercer la répression avec rigueur, contre les personnes, leurs actes.
- Dans un tout autre camp, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé mardi matin que le recteur de l'université sévisse contre Amir Attaran. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
- On a justement sévi contre ce scélérat.
- Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.
- Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes.
- Il faut sévir contre cet abus.
- (Sens figuré) Agir avec violence, en parlant d’un fléau.
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Spirillum minus est l’agent causal du Sodoku sévissant surtout au Japon (de so = rat et doku = poison) et Streptobacillus moniliformis provoque la Streptobacillose ou fièvre d'Haverhill. — (Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré, Les Rongeurs de France: Faunistique et biologie, page 78, Éditions Quae, 2003)
- Pour les « défenseurs de la liberté » qui sévissent sur internet, les citoyens qui se comportent de façon responsable et qui respectent les consignes sanitaires sont des peureux, des moutons. — (Richard Martineau, Le Journal chez les résistants!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
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applaudir
- (Intransitif) Battre des mains en signe d’approbation.
- Des gens applaudirent à la fin. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 47)
- (Transitif) Donner son complet assentiment à une chose, en ce sens, il est le plus souvent suivi de la préposition « à ».
- […] et, si elles ont été portées à applaudir à la sagacité du philosophe, elles ont été sur le point de condamner la philosophie. — (Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc., volume 35, 1816, page 376)
- En cette fin d'année 1937, des ateliers de flottage sont en projet ou en cours d'installation dans plusieurs charbonnages français. On doit y applaudir puisqu'il n'y a pas moyen meilleur d'épurer les schlamms et les poussiers. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 8)
- (Transitif) Battre des mains en signe d’approbation à l'adresse de quelqu'un.
- Pour de pareils applaudissements, je conçois qu’on risque sa vie à chaque minute ; ils ne sont pas trop payés. Ô chanteurs au gosier d’or, danseuses au pied de fée, comédiens de tous genres, empereurs et poëtes, qui vous imaginez avoir excité l’enthousiasme, vous n’avez pas entendu applaudir Montès ! — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
- (Pronominal) Se vanter, se glorifier.
- C’est un homme vain qui s’applaudit sans cesse.
- (Pronominal) Se féliciter de quelque chose.
- Je m’applaudis de mes erreurs si elles tournent à votre gloire, je ne vois que votre bonheur dans ma faute. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
- Au moment où elle s’applaudissait du bonheur négatif qu’elle avait su conquérir, elle entrevit d’effroyables abîmes. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Le duc et la duchesse mouraient de rire à tous ces propos , comme gens qui avaient fabriqué l'aventure, s’applaudissant de la finesse et de la dissimulation que montrait la Trifaldi. — (Miguel de Cervantes Saavedra, L'ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche, traduction L. Viardot, 1836, tome 2, page 402)
- — Vous ne sauriez croire, continua Sainte-Austreberthe, combien je m’applaudis maintenant d’avoir employé auprès de vous les bons offices de M. de Mériolle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- Je m’en applaudissais, il est vrai, dans mon for intérieur. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
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courir
- Se déplacer rapidement, avec impétuosité, par un mouvement alternatif des jambes ou des pattes prenant appui sur le sol, avec une phase de suspension en l’air, sans appui.
- Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- Le soir, dédaignant les taxis, je rentrais à bord presque toujours en courant pour me maintenir en bonne condition physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
- Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Marie arriva bien vite, sa cape jetée à la hâte sur ses épaules, sa calipette de travers d’avoir tant couru, […]. — (Daniel Cario, Les Moissonneurs de l'Opale, Presses de la Cité, 2013, chapitre 43)
- (Par extension) Être en mouvement, en parlant des choses.
- Tenant dans ses bras Marie, âgée de trois ans, il la présentait avec orgueil aux ambassadeurs étrangers et voulait qu'elle jouât du clavecin en leur présence. C’était merveille de voir courir de si faibles doigts sur les touches avec précision et rapidité. — (Adelaïde Celliez, « Marie Tudor », dans Les Reines d'Angleterre, Paris : chez P.-C. Lehuby, 1852, page 461)
- Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ? — (Umberto Eco, L’île du jour d’avant, Grasset & Fasquelle, 1996)
- Faire courir une manœuvre dans ses poulies.
- Disputer une course.
- Ce cheval a couru aux dernières courses.
- Faire courir, envoyer sur le champ de course des chevaux pour disputer ce prix.
- (Transitif) Courir le grand prix de Diane.
- (Transitif) Courir une carrière, être engagé dans une profession, une entreprise, etc., où l’on s’efforce d’obtenir des succès, de l’emporter sur ses rivaux.
- Vous courez une périlleuse carrière.
- Hortensias et Cicéron couraient la même carrière.
- (Sens figuré) (Familier) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- Courir encore, signifie qu’on s’est échappé en toute hâte, qu’on ne se laissera plus prendre à une chose.
- Il m’a suffi de le voir, de l’entendre : je cours encore.
- (Vieilli) Aller plus vite que le pas.
- Vous allez trop vite, vous ne marchez pas, vous courez.
- Aller avec empressement.
- L’Empereur ne s’arrêta pas à Phalsbourg ; tandis qu’il courait déjà sur la route de Saverne, le canon tirait ses derniers coups. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Je cours le prévenir.
- Courez, ne perdez pas un instant.
- Courir au plus pressé, s’occuper, avant toute autre chose, de ce qui importe le plus dans le moment.
- (Sens figuré) Aller, poursuivre (souvent dans un sens péjoratif).
- Courir après les honneurs, les places, les richesses, la fausse gloire, etc.
- Courir après des chimères, après des fantômes.
- Courir à sa perte, à sa ruine.
- Courir après l’esprit, mettre de la recherche, de l’affectation, de l’effort à montrer de l’esprit.
- Courir après l’argent, chercher toutes les occasions de gagner de l’argent.
- Courir après son argent, continuer à jouer pour regagner ce qu’on a perdu. Faire des démarches, des poursuites pour recouvrer une somme d’argent qu’on a de la peine à se faire rendre, à se faire payer.
- Fuis la haute science, et cours après la bonne. — (Pierre Corneille, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, Livre 1, chapitre 2)
- Courir à sa fin se dit des choses qui sont près de finir, qui n’ont pas longtemps à durer.
- (Sens figuré) Faire trop vite.
- Il faut aller bride en main, on ne fait pas les affaires en courant.
- (En particulier) Lire, réciter, prononcer, écrire ou composer trop vite.
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compatir
- Être touché de compassion pour les maux d’autrui.
- On semble plutôt compatir au chagrin que dissimule son visage fermé, admettre sa réserve et la dignité qu'il met dans ces formalités pénibles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Compatir, c'est communier avec cette personne qui souffre. C'est prêter attention à ce que te disent, bien souvent sans aucun mot, son corps et son esprit. C'est lui offrir ta pure présence, parfois par la simple lumière de ton regard, parfois par l'entremise de ta main doucement caressante. — (Jean Proulx, Grandir en humanité, Fides, 2018, p. 144)
- Souffrir les fautes, les faiblesses de son prochain avec indulgence.
- La multitude elle-même, qui est la critique la plus sévère de la conduite des classes supérieures, compatissait aux folies du prieur Aymer. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
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bannir
- Condamner une personne à sortir d’un pays, à être chassée ou transportée hors d’un territoire, avec défense d’y rentrer.
- Peter Schwarber fut même déchu de ses droits de bourgeoisie et banni de la ville. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Bannir à temps.
- Bannir à perpétuité.
- Il fut banni de sa patrie.
- On l’a banni du pays.
- (Par extension) Expulser, éloigner, exclure, en parlant des choses aussi bien que des personnes.
- Remplacez encore l’outremer par le bleu de Thénard n.° 19, mais bannissez le bleu de Prusse lorsque vous achevez les chairs; il est trop acre, et il change toujours davantage en vieillissant, […]. — (Pierre Louis Bouvier, Manuel des jeunes artistes et amateurs en peinture, Paris : Alph. Giroux, 1832, page 36)
- […] mais, comme on n’avait jamais eu en mains de preuves palpables, on ne pouvait bannir des jeux quotidiens, ni mettre en quarantaine les deux traîtres présumés, […]. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’est un fripon que l’on a banni de toutes les maisons honnêtes.
- Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques.
- Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société.
- Se bannir d’un lieu, d’une maison, d’une société, Cesser ou s’abstenir d’y aller, quoique à regret.
- (Sens figuré) Éloigner de son âme, de son souvenir.
- Bannir toute crainte, toute honte.
- Bannir le chagrin de son esprit.
- Bannissez les scrupules.
- Bannir un ingrat de sa mémoire.
- Publier, proclamer par ban.
- Surpris que Pennec eût tant d’argent, je fis bannir (publier) sur la croix : mais personne ne se plaignit d’avoir perdu ou d’avoir été volé. — (Stendhal, Mémoires d’un touriste, t. 2, 1838, page 41)
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polir
- Rendre uni et luisant par le frottement, en parlant particulièrement des choses dures.
- À Seki, une petite ville du centre du Japon autrefois réputée pour ses sabres de samouraïs, des artisans affûtent et polissent des couteaux de cuisine à tour de bras. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 11 janvier 2023, page 15)
- Un corps qui se polit par le frottement.
- (Sens figuré) Cultiver, orner, adoucir l’esprit et les mœurs, rendre plus propre au commerce du monde.
- La fréquentation des personnes bien élevées polit l’esprit, polit les mœurs.
- L’étude des belles-lettres polit les esprits.
- (Sens figuré) Mettre la dernière main, corriger tout ce qui peut être contraire à l’exactitude, à la pureté et à l’élégance, en parlant de ce qui regarde la forme, le style dans les ouvrages de l’esprit.
- Polir un discours, un écrit.
- Il n’a pas assez poli son style dans cet ouvrage.
- Donner plus d’élégance et de régularité, en parlant d'une langue.
- Les écrivains qui ont poli et perfectionné notre langue.
- Une langue correcte et polie.
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bouillir
- Être dans l’état d’ébullition. — Note : Se dit proprement des liquides, lorsque la chaleur ou la fermentation y produit un mouvement et qu’il se forme des bulles à la surface.
- Il est de fait que le mercure sur lequel on fait bouillir de l'eau, communique à ce liquide la vertu la plus vermifuge ; […]. — (Jean Antoine Chaptal, Élémens de chimie, volume 2, Deterville à Paris, 2e édition, an III, page 373)
- Cette opération, qui se fait dans un appareil analogue à l’appareil distillatoire, est fondée sur la différence de volatilité de l’alcool et des huiles odorantes qui ne bouillent, en général, qu’à des températures bien supérieures à 100°. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 147)
- […] on sait, en effet, que l’eau saturée de sel bout seulement vers 108 degrés. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la savonnerie, 1924, page 53)
- Le tronc coupé par l’homme qui construisit cette maisonnette a été flotté sur les eaux étincelantes du bras de mer, qui, l’hiver, bouillent et fument au contact de l’air plus froid qu’elles-mêmes. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 151)
- (Cuisine) Faire cuire dans l’eau ou dans un autre liquide porté à ébullition.
- Une porte latérale s'ouvrit, et nous entrâmes dans une pièce voûtée où, sur un long potager, bouillaient dix ragoûts. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles, 1841, page 11)
- Des racines coupées et des feuilles de betteraves, bouillant dans une marmite sur le feu, mêlaient leur parfum âcre à l’odeur de renfermé qui semblait stagner dans les encoignures. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Par analogie) — Comme le supplicieur d’Orléans qui faisait bouillir les faux-monnayeurs et repoussait de la pique ceux qui venaient surnager, Ambroise Paré faisait échauder vivants deux petits chiens dans l’huile de lys, […]. — (L’Union médicale du Canada, 1910, volume 39, page 529)
- Porter à ébullition le récipient où l’on fait cuire quelque chose.
- Faire bouillir le pot. Le pot bout.
- (Œnologie) Fermenter, en parlant du raisin dans la cuve après la vendange. → voir bouillage et bouillaison
- Il faut arroser la vendange dès que l'on entend le raisin bouillir.
- (Sens figuré) Être émotionnellement excité ou agité, au point d’avoir de la difficulté à se contenir.
- Bouillir de colère, d’impatience, d'indignation.
- Il bouillait sur son siège et, bien que peu habitué à prendre la parole en public, il se lança : — Avec les Passeurs de Loire, une association de Tigy, nous avons fait, mon épouse, mon petit-fils Pierre et moi, une promenade en bateau sur le fleuve. — (Boris Delafontaine, La Loire interdite, Éditions Publibook, 2016, page 208)
- Dans les prisons et dans les camps, les djihadistes étrangers, européens, français, bouillaient de se voir libérer par l’armée d’invasion ou de vivre le moment où le chaos leur ouvrirait grand les portes. — (Allan Kaval, Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde, Le Monde. Mis en ligne le 14 octobre 2019)
- Quand je lis les courriels hyper violents que mes collègues et moi recevons, quand je vois toute cette haine qui bout, je me dis que ça ne prend pas grand-chose pour qu’une société bascule dans l’anarchie. — (Richard Martineau, Le tissu social commence à s'effriter..., Le Journal de Québec, 22 janvier 2022)
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rentrouvrir
- Entrouvrir à nouveau.
- Cet Être suprême, un peu roide, reste toujours impersonnel, même lorsque le Consulat a déjà rentrouvert les églises. — (Choderlos de Laclos, Louis de Chauvigny, Lettres inédites de Choderlos de Laclos, 1904)
- Il fermait les yeux puis, les rentrouvrant, distinguait comme dans un rêve, en face de lui, sur le mur, une femme aux cheveux défaits, issue de la mer napolitaine et rapportant au fond des flots, avec une voluptueuse sensation de fraîcheur, un étincelant flacon de lotion philocapillaire. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- La lame plantée au fond de moi a rentrouvert les portes de ce récent et douloureux passé. — (Marielle Niccolaï, Au fil des maux, 2008)
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enlaidir
- Rendre laid.
- […]; c'est sur cette même place où son union avec Marie-Antoinette d'Autriche fut célébrée par une fête qu’enlaidirent des présages sinistres. — (Christophe Félix L. Ventre de la Touloubre, Éloge historique et funèbre de Louis XVI, roi de France et de Navarre, à Paris, chez Lebègue, chez Crapart, chez Petit & chez Plancher, avril 1814, page 293)
- Alors que Denny se demandait comment Mitch avait pu lui mettre le grappin dessus, elle découvrit qui se tenait sur son perron et ses traits s’enlaidirent aussitôt d'une expression mauvaise. — (James Patterson, Tirs croisés, J.-C. Lattès, 2014, § 60)
- Le soudain tutoiement, la violence des mots, enlaidissent Hugues aussitôt. Ce n'est plus qu'un petit voyou, plein de haine. — (Laure Angélis, Le lys écarlate, Editions Pierre Téqui, 1998, page 130)
- Telle fut la légende de sainte Énimie, fille de Clotaire II et sœur de Dagobert : Sollicitée au mariage, bien qu'ayant fait vœu de chasteté, cette fervente Mérovingienne avait prié Dieu de l’enlaidir pour écarter les prétendants. Dieu l'exauça : une lèpre horrible dévora son corps, rongea son visage. — (Louis Barron, Le Nouveau Voyage de France, Tours : chez Alfred Mame & fils, 1899, p. 164)
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asservir
- Réduire, un être, un peuple ou une nation à la servitude.
- Coriolan conçut le projet d’asservir son propre pays.
- Mettre dans une extrême dépendance.
- Il n'y a pas de corporation ecclésiastique qui ait plus asservi aux circonstances ses doctrines et sa conduite que le haut clergé anglican. — (Ferdinand Goldschmidt, Histoire politique de Guillaume III, Paris : chez Adolphe Blondeau & au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1847, page 21)
- Soumettre autrui à sa volonté.
- Repaire de fanatiques fascistes dont le seul mot d’ordre est de tuer tous ceux qui ne sont pas de leur avis, voire de ceux qui se foutent de leur gueule et d’asservir les autres… — (Jean Pierre Bonnavion, Métaphysique de mes deux, Société des Écrivains, 2012, page 330)
- (Technique) Réguler ; contrôler.
- Lorsque le local n’est pas occupé, l’installation d’éclairage doit permettre soit l’abaissement à un niveau déterminé, soit l’extinction de l’éclairage si aucune règlementation n’impose un niveau minimum. Il faut donc une détection de présence qui asservit la commande d’éclairage. — (Pascal Poggi, « A quoi sert la RT Existant par élément ? », batirama.com, article du 20 février 2020, consulté le 21 février 2020)
- (Pronominal) Se mettre dans une extrême dépendance.
- S’asservir aux caprices de quelqu’un.
- S’asservir à l’étiquette.
- Tu t’es servi de lui. Tu ne t’es pas asservi à lui. Il est temps aujourd’hui d’écrire avec ta propre tête. — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, pages 96-97)
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ragaillardir
- (Familier) Redonner de la gaieté, de l’entrain.
- Germain, que la bonne humeur de son maître ragaillardissait, faisait son service d'un pas plus léger. — (Paul et Victor Margueritte, Les tronçons du glaive, 1900)
- L’air nouveau, les plaisirs du voyage te ragaillardiront. — (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis, 1890)
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Comme si tout le Québec avait écouté la suggestion du maire Régis Labeaume qui veut éclairer les nuits pour ragaillardir la population blasée du confinement, les décorations de Noël sont apparues immédiatement après l’Halloween un peu partout dans nos villes. — (Gilles Proulx, Le Noël des « cassés », Le Journal de Montréal, 5 novembre 2020)
- Redevenir gaillard, solide, vaillant, puissant ; se renforcer.
- Le soleil s’était également ragaillardi, la chaleur devenait déjà telle, dans la salle, qu’il fallait parfois clore à demi les volets. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
- Ragaillardi, son chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois prendra encore plus plaisir à reprendre son rôle de «vrai» chef de l’opposition. — (Josée Legault, La victoire de QS est un cadeau du ciel, Le Journal de Québec, 15 mars 2023)
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récrire
- Variante de réécrire.
- S’appuyant sur les résultats acquis ces quarante dernières années par cette archéologie de sauvetage, il récrit l’histoire de France. — (É. Crubézy, Le livre du mois, La Recherche, juillet-août 2012)
- On n'a rien inventé, et je ne sais pas si on peut récrire l'histoire, réinventer des scénarii inscrits dans le cœur humain depuis toujours. — (Wendy Delorme, La mère, la sainte et la putain, Au diable vauvert, 2012, page 84)
- Parce qu’il ne traduisait pas, il récrivait. Parfois c’était mieux que l’original. — (Réjean Tremblay, Les droits de Bobby Orr, dans Le journal de Montréal, 3 novembre 2020)
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élégir
- (Technologie) Alléger, amincir une plaque ou une poutre de bois en réduisant son épaisseur.
- En aménagements paysagers, alléger le poids d'un sol en terre végétale en diminuant son épaisseur par la construction d'un vide enterré.
- (Par extension) (Rare) Réduire, amoindrir.
- Qui n'a vu dans les villes ces copies de tableaux célèbres (...) que des artistes-mendiants esquissent à la craie à même le pavé des quartiers passants et que, la nuit venue, (...) on foule aux pieds : Vénus et Jocondes effilées, dont le sourire bave et s'élégit sur un menton qui s'écaille et s'écharne (...)? — (Anne F. Garréta, La Décomposition, 1999)
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inspire
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
- Le réalisateur des deux premiers épisodes, Juan Antonio Bayona, s’inspire de la conception des films de Peter Jackson, elle-même inspirée par les artistes fétiches de Tolkien, John Howe et Alan Lee. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 septembre 2022, page 11)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de inspirer.
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traduire
- Faire la traduction d’un texte ou de paroles ou de tout document depuis une langue vers une autre langue.
- Elle était illettrée, et Jacques ne pouvait lui écrire, car elle n’eût osé montrer à qui que ce soit les lettres de l’officier pour se les faire traduire. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Lorsque l’interprète me traduisit le sens général du discours, je fus émerveillé. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1, De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce n'est pas pour ta pomme, Boutros, déclara-t-elle sur un ton de mépris et en traduisant son prénom en arabe. — (Stefanàkis Dimitris, Jours d'Alexandrie, Éditions La Martinière, 2013)
- Je suis convaincu qu’il faut tout traduire, tout, mais que rien ne peut être traduit… pour des raisons simples : les mots n’ont pas les mêmes sens dans deux langues différentes. — (Brice Matthieussent et Adèle Van Reeth, Brice Matthieussent, traducteur, France Culture,Les Chemins de la philosophie, 29 avril 2022)
- (Justice) (Vieilli) Transférer d’un lieu à un autre.
- Quelques mois après la mort du Cardinal Mazarin, on envoya, dans le plus grand secret, au Château de l’Isle Sainte-Marguerite, un prisonnier inconnu. Il portoit dans la route un masque, […]; ce qui lui a fait donner le nom de l’Homme au Masque de Fer. On avoit ordre de le tuer, s'il se découvroit. En 1690 , il fut traduit à la Bastille. — (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres, tome 2, Marseille : chez Jean Mossy, 1785, page 243)
- Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis, qu’il étoit défendu de payer les droits de champart; […]. Ce Margnelot a été traduit au châtelet, comme ayant commis un crime de leze-nation; et, depuis treize mois, il est en état de captivité. — (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd’hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, page 131)
- (Justice) (Par extension) Envoyer quelqu'un devant la justice, afin qu'il soit jugé.
- Je demande que les individus de la famille d’Orléans dite Égalité, soient traduits devant le tribunal révolutionnaire, […]. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Un jour, il « chroniqua » si fort que le Parquet lui réclama des comptes. Traduit en justice pour avoir injurié les « armées de terre et de mer » et prêché la guerre civile, il s’en tira avec deux mois de prison et quelques francs d’amende. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 28-29)
- (Par extension) Expliquer ; interpréter ; exprimer.
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire en mots sa pensée. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois, […]. — (Claude Collignon, L’œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
- (Pronominal) Découler d’un fait.
- […] le mécontentement qui devait se traduire, quelques années plus tard, sous la forme du boulangisme, était déjà très marqué ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 281)
- La renaissance d’un certain patriotisme de clocher se traduisit par la prolifération des sectes manichéennes et millénaristes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs. — (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, Éditions G.T.I., 1997, page 129)
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assainir
- (Sens propre) Rendre sain.
- Du devoir pour les municipalités d'assainir les quartiers insalubres des villes manufacturières. — (Emile Bères, Les classes ouvrières: moyens d'améliorer leur sort sous le rapport du bien-être matériel, 1836, chapitre 7)
- Après son départ, j’assainissais moi-même la partie de ma table où ses coudes s’étaient posés, en l’essuyant avec des serviettes que j’allais ensuite clandestinement porter au linge sale. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
- Habituellement les terrains mouilleux qu'on veut planter sont assainis au préalable et le creusement des fossés de drainage set à faire des buttes ou des remblais. — (A. Fron, Forêts, Pâturages et Prés-Bois, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1909, page 137)
- (Sens figuré) Rendre acceptable, décent, rééquilibrer, stabiliser.
- Assainir avant tout les mœurs des gens, et celles des institutions de l’État, mais également surveiller la salubrité matérielle de la cité. — (Eugenio Corti, Caton l’Ancien : roman, éditions de Fallois : l’âge d’homme, 2005, page 241)
- (Finance) Débarrasser un outil financier de ses effets pervers.
- Pour Assainir les finances publiques, il faudrait s’attaquer au cœur du problème, qui réside partiellement dans les relations budgétaires entre les différents niveaux d’administration. — (OCDE, Études économiques de l'OCDE : Danemark 2012, Éditions OCDE, page 43)
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appauvrir
- Rendre pauvre.
- Ses procès l’ont fort appauvri.
- Des causes multiples ont appauvri ce pays.
- On en vient presque à se demander si tout cela ne procède pas dʼune stratégie globale destinée à appauvrir la population et, à terme, à la rendre dépendante du régime. — (Jean-Claude Ndunguste, Rwanda: les spectres de Malthus : mythe ou réalité ?, 2011)
- (Sens figuré) Épuiser.
- La mauvaise culture a fort appauvri ce terrain.
- Appauvrir un terrain, un sol, c’est les épuiser ou en diminuer beaucoup la fertilité.
- Si le sol ne réussit pas longtemps de suite la même culture, ce n’est point tant qu’il s’appauvrisse, mais bien surtout parce que […] chaque plante distille par ses racines un poison pour la plante qui lui ressemble… — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 302)
- (Sens figuré) Ôter ce qui fait la vigueur.
- Appauvrir une langue, c’est en retrancher des mots ou des façons de parler et la rendre ainsi moins abondante, moins expressive.
- Appauvrir le sang, c’est en altérer la qualité, la consistance.
- (Pronominal) (Sens propre) ou (Sens figuré) Devenir pauvre.
- Il semble toutefois que le cortège de cette association atlantique aille s’appauvrissant de l’Ouest à l’Est et de façon assez rapide ; […] — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 48)
- Les trouées étant des moteurs sylvigénétiques, quand elles n’assurent plus le renouvellement des unités forestières, celles-ci régressent, s’effondrent, s’appauvrissent éco-systémiquement et floristiquement. — (La Caraïbe, données environnementales, Karthala & Géode Caraïbe, 2006, page 63)
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recouvrir
- Couvrir de nouveau.
- Recouvrir un toit, une maison, les fauteuils.
- Faire recouvrir un livre.
- Recouvrir un vase.
- Recouvrir un parapluie.
- Le temps, le ciel se recouvre, Il est obscurci à nouveau par des nuages.
- Couvrir entièrement.
- Ce sont les larves des pucerons qui, réunies en familles innombrables, recouvrent quelquefois des branches entières de nos arbres fruitiers, la tige de nos fleurs, de nos légumes. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pp. 496-519))
- Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d'un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
- […], sur deux chaises était posé un cercueil de bois blanc, à demi recouvert d’une nappe de toile écrue qu’ornaient seulement le crucifix de cuivre et le rameau de buis bénit. — (Octave Mirbeau, Le Père Nicolas, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Le revêtement en place, souvent recouvert de gravillons, n'est pas conçu pour être normalement circulable, mais seulement ponctuellement emprunté dans le cadre d'interventions de maintenance. — (Terrasse privative : dépasser les difficultés administratives et réglementaires, dans Copropriété & Travaux, n°10, Été 2009, page 41)
- […] deux ouvriers recouvrent les poissons d'une pelletée de sel avant de les précipiter dans une fosse de conservation. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, p.30-31)
- (Sens figuré) — Tout au sommet de la dune, une vigie recouvre, très au loin, le pays; rien ne peut lui échapper. — (Louis Frèrejean, Mauritanie, 1903-1911: mémoires de randonnées et de guerre au pays des Beidanes, Karthala, 1995, page 210)
- (Sens figuré) Masquer, cacher avec soin sous des prétextes spécieux, sous des apparences louables, quelque chose de vicieux.
- Mythologie du village français ? Oui, complètement ! C’est même drôle à quel point nous recouvrons la réalité par des métaphores et des mythes. Actuellement, ce sont l’image de la guerre et de l’abri qui dominent. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine.)
- Il a eu soin de recouvrir tout cela de beaux prétextes. — Il recouvre ses défauts d’un vernis de politesse et d’agrément.
-
franchir
- Passer au-delà d’un obstacle.
- Les prairies, émaillées de saxifrages, sont clôturées de murs en pierres sèches qu’il nous faut franchir à tout instant. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 35)
- En haut, des milans planaient au-dessus des arbres et franchissaient l’étendue lisse du Nil. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l’Amour et de la Mort", 1940)
- Partout ailleurs les rivières se franchissaient à gué, quelquefois à la nage ou, en certains endroits, au moyen d’une mâdia, sorte de radeau composé d’outres ou de bottes de roseaux reliés par de bâtons et des cordages. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 105)
- Le Doubs prend sa source à Mouthe (25) […] : il passe d’un val à l’autre en franchissant les monts par des cluses ou à la faveur de l’Accident de Pontarlier. — (Lydie Joan, Carte archéologique de la Gaule : Le Doubs et le territoire de Belfort ; 25 & 90, Éditions MSH, 2003, page 90)
- (Par extension) Passer au-delà d’une limite.
- Comme ils franchissaient le seuil, des formes invisibles surgirent, brusquement, de l’ombre. C’était les slouguis qui se précipitaient, menaçants. Mme Durelle poussa un cri. — (Victor Margueritte, Un cœur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921, page 56)
- Ancien commandant des forces américaines en Europe, le lieutenant-général à la retraite Ben Hodges estime « qu’un point de non-retour » a été franchi dans ce conflit. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 19 septembre 2022, page 6)
- (En particulier) (Marine) Passer par-dessus un obstacle sans y rester échoué.
- Le flot et le jusant courant au large, sans interruption, pendant 2 ou 3 heures après la haute ou basse mer sur la côte, circonstance dont il faut soigneusement tenir compte en franchissant les bancs. — (C. B. Matenas, Renseignements nautiques sur les côtes de France, d’Angleterre, d’Écosse, […], 1851, page 213)
- Ayant franchi quelques glaces serrées, nous gagnâmes un chenal d’eau libre le long de terre. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Passer, traverser des lieux, des endroits difficiles, de grands espaces, des frontières, etc.
- Maintenant qu’il avait dépassé la zone et franchi les lignes de rebat, Kinkin marchait plus librement, respirant à longs traits, révâssait même un peu. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le 24, le vent tourna au Sud nous permettant d’établir la voilure, et, le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Les quelques milles qui séparent Cristobal de Gatun furent vite franchis et les portes de la grande écluse triple s’ouvrirent devant moi. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il poussa la jument au galop. Elle franchit l’angle de plaine, passa le fossé, et devant la lisière hésita, ne voyant aucune sente où s’introduire. — (Robert Marteau, Des chevaux parmi les arbres, Champ Vallon, 1992, page 42)
- (Sens figuré) — L’imagination franchit sans peine cet immense intervalle.
- (Sens figuré) N’être retenu par des considérations d’aucune sorte.
- Franchir toutes sortes de difficultés, toutes sortes d’obstacles.
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périr
- Prendre fin ; cesser d’être.
- M. Duménil, faible alors, condamné à périr bientôt d'un mal incurable, se trouvait rarement en état de diriger les essais du Marquis : […]. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- Par la barbe d’Aaron ! qu’arrivera-t-il si ce jeune homme meurt ? S’il périt entre nos mains, ne serons-nous pas accusés de sa mort […] — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D’ici je puis encore apercevoir l’empereur. S’il périssait pendant la campagne, je ne l’aurais jamais vu. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Avoir une fin malheureuse ou violente.
- Le sieur Tassin de Montcourt ayant péri révolutionnairement, ses biens, et notamment les deux septièmes qui lui appartenaient dans la terre de Saint-Escobille, furent confisqués au profit de la nation. — (Hospices de Dourdan contre Tassin de Villiers, Cours de Cassation, 6 mai 1818, dans le Journal du Palais : Jurisprudence française, volume 14 (1817-1818), Paris : chez F.-F. Patris, 1839, page 791)
- Nous parlons sans ménagement de cette paix qui fut jusque-là la seule dangereuse, des deux ou trois camarades communs qu’elle a fait périr. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Les fusils partaient, des étrangers étaient tués. L’ordre revenu, on punit quelque fellahs en guise d’exemple. Son père, dont le caractère était vif, périt dans la répression. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur par la furieuse certitude, la peur atroce et annihilante, la frayeur immonde de périr en Fagne […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Être détruit, en parlant des choses.
- Les sources auxquelles j'ai puisé pour mon travail sont malheureusement loin d'être abondantes. On sait que les commentaires de Sylla ont péri, ainsi que les livres de Tite-Live qui racontaient la guerre sociale. — (Prosper Mérimée, Essai sur la guerre sociale, Paris : chez Firmin Didot frères, 1841, page 3)
- Les vaisseaux périrent corps et biens. - Périr au port, dans le port. - Les plus grands empires ont péri. - Périssent avec eux leurs détestables enseignements !
- (Sens figuré) Être ruiné ou anéanti.
- Mais, les protestants, fussent-ils tous riches comme Crésus, il n'en demeurera pas moins vrai, que le protestantisme périra comme ont péri toutes les autres sectes. — (Jean Perrone, Le protestantisme et l'église catholique: Controverses à l'usage du peuple, traduit de l'italien par Auguste Onclair, Bruxelles & Louvain : chez C.-J. Fonteyn, 1856, page 31)
- Supposez maintenant un demi-criminel, comme Lucien qui, sauvé d’un premier naufrage de sa vertu, pourrait s’amender et devenir utile à son pays, il périra dans les traquenards de l’instruction. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
- (Droit) Tomber en forclusion, en prescription, périmer.
- Il a laissé périr son appel.
- (Pronominal) Se tuer.
- Faudrait avoir vraiment mauvais cœur pour laisser un pauvre homme se périr… — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Les Amours d’un prince, 1912, chapitre XXVI)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.