Dictionnaire des rimes
Les rimes en : désinvestir
Que signifie "désinvestir" ?
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- Diminuer ou supprimer un investissement.
- Elle a désinvesti 15 milliards d’euros dans les énergies fossiles pour les réinvestir dans les énergies vertes. — (Pascal Canfin, (propos recueillis par Erwan Benezet et Frédéric Moucho), Pascal Canfin : «Si le nucléaire était une si bonne affaire, EDF aurait gagné des milliards…» sur LeParisien.fr. Mis en ligne le 6 septembre 2018)
- Selon Hannah Arendt, la perte de sensible relève de notre pouvoir de « désensorialiser les objets sensoriels », de désinvestir les sens selon notre habitude à les abstraire. — (Steven Bernas, L’image, le sensible et le photographique, 2014, page 14)
- (Pronominal) Cesser de s’investir dans une action, une organisation…
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "désinvestir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
convertir
- Changer une chose en une autre.
- Pour confirmer l’identité du diamant et du carbone pur, M. Hachette avoit proposé à ses amis , MM. Clouet et Welter, de convertir le fer en acier par le diamant; […] — (Extrait de plusieurs Mémoires sur le Diamant; par M. Guyton-de-Morveau, dans la Correspondance sur l'École impériale Polytechnique, Paris : Veuve Courcier, 1814, vol. 2 (janvier 1809-janvier 1813), page 458)
- Une partie du territoire de Vauclerc était encore inculte, il y a moins d'un siècle. On parvint à convertir en vignes des lieux qui jadis n'offraient que des roches stériles. Ces défrichemens, qu'on doit aux moines de Foigny, donnèrent naissance au village de la Vallée-Foulon. — (J.-B.-L. Brayer, Statistique du département de l’Aisne, Laon, imprim. Melleville, 1825, page 107)
- Les arbres, tiges et branches que l'on convertit en bois de feu sont découpés, partie en bûches de rondin ou de quartier, partie en rames destinées à entrer dans les fagots. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 163)
- Les peaux sont exportées ou tannées dans le pays pour être converties en babouches, gibecières, etc. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 229)
- Le Reichsmark fut converti en francs en deux étapes, introduction d'un « Saarmark » en janvier 1947, conversion en francs en novembre de la même année. — (Gilbert Krebs, L’Allemagne, 1945-1955: de la capitulation à la division, Presses Sorbonne Nouvelle, 1996, page 154)
- Faire le changement de certaines choses dans le commerce, dans les affaires.
- Il a converti ses pierreries en vaisselle d’argent. - Convertir des propriétés foncières en biens mobiliers. - La rente à cinq pour cent fut convertie en quatre et demi.
- (Religion) Diriger quelqu’un vers une autre religion que celle qu’il professait jusqu’alors ou vers une observance plus grande de sa religion.
- Et, d'autre part, toujours plus intransigeant quant à l'application de ses canons, le clergé exige, au concile de Paris (614), que les juifs qui contreviendraient à l'interdiction d'exercer des fonctions publiques, soient convertis au christianisme. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L'ardeur que mettait John Wesley à convertir des femmes jeunes et jolies tenait à la fois du zèle religieux le plus sincère et d'un désir physique, peut-être inconnu de lui même. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 600)
- « David, fit-il, je vais essayer de convertir Terence.– Terence ?– Oui. Terence Mac Falden, le catholique dont je t’ai parlé il y a quelques jours. Cette nuit, j’ai eu la certitude que Dieu me demandait de le sauver. » — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 175)
- (Pronominal) — — Si, y a un cas, un Juif dans mon bâtiment, il s'est marié avec une babtou [toubab : Blanche, française de « souche »] et, en fait, elle s'est convertie pour lui. — (Michel Wieviorka, La tentation antisémite : Haine des Juifs dans la France d’aujourd'hui, Editions Robert Laffont, 2005, chapitre 14)
- (Par extension) (Familier) Faire changer quelqu’un de résolution ou d’opinion sur quelque chose.
- J’ai fait tout ce que j’ai pu pour l’attirer à notre parti, mais je n’ai pas réussi à le convertir.
-
refleurir
- Fleurir de nouveau.
- Les orangers, après avoir porté des fleurs au printemps, refleurissent ordinairement en automne.
- (Sens figuré) Reprendre de l’éclat, mériter et obtenir plus d’estime, plus d’admiration.
- Alice se remit à manger, imitée par Colombe qui refleurissait sous le bienfait de la viande rouge et du vin honnête […] — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Toutounier, 1939)
- La jeune fille arabe est toujours un enfant, et c’est par là qu’elle donne le ton (de même que la vierge hellène) à la poésie amoureuse toute naïve qui refleurit depuis trois mille ans autour des mers levantines. — (Pierre Louÿs, « La Femme dans la poésie arabe », 1901, dans Archipel, 1932)
-
réduire
- Restreindre, diminuer, ou faire diminuer.
- L’exposition en adret provoque la disparition du pergélisol et celui-ci s’y réduit comme une peau de chagrin et s’amincit. — (Jean-Noël Salomon et Marian Pulina, Les karsts des régions climatiques extrêmes, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, page 59)
- La technique de récolte du coton laisse la plante en place, avec une quantité importante de matière végétale en partie lignifiée à détruire par brûlage, ou à réduire en brins courts pour favoriser l’enfouissement et la décomposition dans le sol. — (La Motorisation dans les cultures tropicales, éditions Quae, 1998, page 297)
- — Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l'as réduite à néant. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Son trésor est vide. Son armée, mal recrutée, mal équipée, mal disciplinée, absolument démoralisée par ses défaites récentes, est réduite à fort peu de chose par les licenciements forcés et les désertions. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 15)
- La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
- (Géométrie) …
- Réduire une figure, La changer en une autre semblable et plus petite.
- Réduire un plan, un tableau, une statue, une médaille, une photographie, Les reproduire dans des dimensions moindres en respectant leurs proportions.
- (Musique) …
- Réduire une partition d’orchestre, En faire une réduction.
- Voyez « réduction ».
- Contraindre ; amener par nécessité ; obliger.
- Malgré son excessive floribondité, elle donne rarement des graines, et on en est réduit à la multiplier de boutures et de couchages. — (Le Bon jardinier: nouvelle encyclopédie horticole, page 175, Maison rustique, 1882)
- Lorsque le général Annenkof commença ses travaux à Mikhaïlov, il en fut réduit à distiller l’eau de la Caspienne, comme on fait à bord des navires au moyen d’appareils ad hoc. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- […], il ne manqua pas de déserteurs en Lozère comme dans les autres départements. Pour les réduire au devoir, l'autorité employa d'abord les gendarmes, mais ceux-ci attrapèrent plus de coups que de soldats ; puis elle eut recourt aux garnisaires : on mettait des soldats en pension forcée chez les parents des conscrits réfractaires jusqu'à reddition de leur fils. — (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 121)
- Il n’était plus exilé dans la petite maison en ruines du Rialto, réduit à transporter du bois de chauffage dans sa gondole rapiécée, en danger perpétuel de pécher seul par la faute des rouées qui ne sont même pas encore filles mais qui coquinent comme si elles l'étaient. — (Léon Thoorens, La vie passionnée de Marco Polo, Éditions Seghers, 1962, chapitre 2)
- Réduire quelqu’un à la plus triste extrémité, à la dernière extrémité, être cause qu’il tombe dans l’état le plus fâcheux.
- On dit dans la même acception :
- Réduire quelqu’un à la mendicité, à l’hôpital.
- Réduire quelqu’un au désespoir.
- Amener par force ; soumettre ; dompter.
- La cité de Carcassonne était, à la fin du XIIIe siècle, […], une place imprenable qu’on ne pouvait réduire que par la famine, et encore eût-il fallu, pour la bloquer, une armée nombreuse, […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Thérèse quittait le royaume de la lumière et du feu et pénétrait de nouveau, comme une guêpe sombre, dans le bureau où les parents attendaient que la chaleur fût tombée et que leur fille fût réduite. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- Mais nos clercs entendaient que le favorisé prît possession du disgracié, le réduisît en esclavage, comme fait l’homme pour l'animal dont il veut qu'il le serve, […]. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, page 31)
- Réduire une place, réduire une province, réduire des rebelles.
- Réduire quelqu’un à la raison, le réduire à son devoir et, simplement,
- Le réduire, Le ramener par force à la raison, le ranger à son devoir.
- Cet enfant est si opiniâtre qu’il sera difficile de jamais le réduire.
- Il est accoutumé à faire ses volontés, on aura de la peine à le réduire.
- Je saurai bien le réduire à la raison.
- Enfin je l’ai réduit à son devoir.
- Réduire un cheval, L’habituer, à force de leçons, d’adresse, de caresses et de châtiments bien employés, à faire ce qu’on exige de lui.
- Résoudre une chose en une autre, changer la figure, l’état d’un corps, toujours avec l'idée d'un amoindrissement.
- Réduire un corps en ses éléments ; le réduire en poudre, etc.
- On réduit le blé en farine.
- Le feu réduit le bois en cendre et en fumée.
- (Sens figuré) Tous ses beaux projets sont réduits à rien.
- Guerre nous est faite, bien réelle, par tous ceux qui s'enrôlent chez Daech pour mater, asservir la femme, réduire son corps à un réceptacle. — (Malika Boussouf, Opprimer, c'est sacré, Télérama n° 3460, mai 2016)
- Réduire une maison en cendre, La consumer entièrement.
- (Géométrie) …
- Réduire un polygone en triangles, Le ramener à un certain nombre de triangles de surface équivalente.
- (Mathématiques) …
- Réduire les francs en centimes, les centimes en francs, les milles marins en mètres, Ramener des quantités des mesures, à d’autres quantités, à d’autres mesures.
- (Logique) …
- Réduire à l’absurde un raisonnement, En faire la réduction à l’absurde.
- Voyez « réduction ».
- Réduire une proposition, un problème à ses plus simples termes, à sa plus simple expression, Exprimer cette proposition, ce problème de la manière la plus simple, la plus précise, la plus dégagée de toute circonstance accessoire ou indifférente.
- On dit de même, en termes d’Arithmétique :
- Réduire une fraction à sa plus simple expression.
- (Chirurgie) Remettre à leur place les os luxés ou fracturés, replacer les intestins déplacés, etc.
- Réduire une fracture, une hernie.
- Dans la salle d’opération, l’interne de service, jeune chirurgien afghan qui avait étudié sous des maîtres français à la Faculté de Kaboul, informa Ouroz qu’il allait réduire sans plus attendre la fracture du tibia et la plâtrer. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- (Chimie, Métallurgie) Appliquer une réduction. C’est à dire appliquer un gain d’au moins un électron pour une espèce chimique.
- Le lévulose cristallise difficilement; il réduit la liqueur de Fehling comme le glucose. — (Cousin & Serres, Chimie, physique, mécanique et métallurgie dentaires, 1911)
- Moins répandues que les hématites brunes, les hématites rouges sont des minerais recherchés: leur traitement qui consiste à les « réduire », c’est à dire à les désoxyder (si l’on peut employer ce terme) est assez aisé. — (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
- Alors que, dans les mitochondries, la respiration réduit l’oxygène en eau, dans le chloroplaste, la photosynthèse oxyde l'eau et produit de l’oxygène. — (Gerald Karp, Pierre L. Masson, Biologie cellulaire et moléculaire: Concepts and experiments, 2010, page 220)
- La production de l’acier commence par le minerai de fer, en général sous forme d’oxyde Fe2O3, qui est réduit par une série de réactions rédox et acide-base de Lewis. — (Peter William Atkins, Loretta Jones, Leroy Laverman, Principes de chimie, 2017, page 714)
- (Cuisine) Chauffer un liquide (sauce, fond, etc) pour en diminuer le volume par évaporation.
- Mettez vos échalotes ainsi que le vin blanc dans une casserole et faites réduire ce mélange à feu assez vif. — (Héléna Filip, L’astuce de Philippe Etchebest pour vérifier que votre poisson est bien cuit !, marmiton, 25 mai 2022)
- (Intransitif) Subir une réduction, une diminution.
- Ses ressources ont réduit de moitié.
- Ce sirop n’a pas assez réduit, il faut le laisser sur le feu.
- (Pronominal) Diminuer son train de vie.
- Ils ont été obligés de se réduire.
- (Pronominal) Se ramener, se résumer.
- Tout cela se réduit à une question de chiffres.
-
conduire
- Mener, guider, diriger vers un lieu déterminé.
- Désormais donc, les prévenus seront, au moment de leur arrestation, conduits directement à la Roquette, où, séparés les uns des autres, comme le sont les enfants jugés, ils n'auront pas à souffrir du contact de leurs co-détenus. — (Société pour le patronage des jeunes détenus et des jeunes libérés du département de la Seine : Assemblée générale du 14 juillet 1844, Paris : Imprimerie de A. Henry, 1844, pages 58-59)
- Les troupeaux transhumants appartiennent tantôt à de riches propriétaires ou capitalistes, tantôt à de petits cultivateurs de Provence, qui les confient à un bayle ou berger chef qui, à ses risques et périls, conduit les troupeaux, loue les pâturages, etc., en un mot se charge de l'estivage moyennant une redevance. — (Marchand (Garde général des forêts), « Le pâturage dans les Alpes », dans la Revue des eaux et forêts: annales forestières, tome 11, Paris, 1872, page 14)
- Hervé Ricou, le sacriste, […], après nous avoir fait visiter l'église, nous conduisit à une ferme voisine qui, à l’occasion, se transforme en auberge. — (Anatole Le Braz, Les Saints bretons d'après la tradition populaire en Cornouaille, Les Annales de Bretagne, 1893-1894, Paris : Calmann-Lévy, 1937, page 75)
- Il retrace les méandres, les scoumounes qui ont conduit ces grands enfants du malaise collectif à ces cellules réglementaires de 3 x 3 mètres. Dire les maux avec mots, ceux de Djamel, David, Laurent, Séfia, Frédéric, Damien, etc. — (Patrice Delbourg, Le bateau livre: 99 portraits d'écrivains, éditions Le Castor Astral, 2000, page 64)
- Il me conduisit à travers d'innombrables et immenses salles, dans lesquelles il me présenta à des hordes de gens, dont j'oubliais les noms au fur et à mesure qu'il les énonçait. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 8)
- Si s'avencerent les Pelopônesiens de combattre et affaiblir les premiers, afin d'enclore de leur pointe fenêtre, la droite des Athéniens s'ils pouvaient, en manière qu'ils n'eussent pouvoir d'eux élargir en la mer, et que les autres navires qui tenaient le milieu / fussent contraints eux retirer en la terre qui n’était guère lointaine / donc eux étant les Athéniens apperceur du côté que les ennemis le voulaient venir enclore, les viendraient assaillir vivement, et ayant pris leur charge de la mer nageaient et conduisaient leurs navires plus gaillardement que les autres. — (L'histoire de Thucydide Athenien, de la guerre qui fut entre les Peloponnesiens et Atheniens, translatée en langue française par feu messire Claude de Seyssel, lors evesque de Marseille et depuis lors archevesque de Turin, Paris, 10 aout 1527)
- Piloter un véhicule.
- Conduire une charrette, une voiture, une automobile, etc.
- (Absolument) Ce chauffeur conduit bien. — Vous ne savez pas conduire.
- (En particulier) Faire aller.
- Conduire l’eau d’un endroit à un autre par des rigoles, par des canaux.
- (En particulier) Faire passer par différents points.
- Conduire une ligne.
- (Foresterie) Aménager dans un but de production en parlant d’un bois ; tailler dans un but de production pour un arbre.
- Conduire une futaie, une forêt, un arbre.
- Accompagner quelqu’un par civilité, par honneur, etc.
- Il conduisait sa fille à l’autel.
- (Sens figuré) Mener, guider ou diriger vers un but déterminé. — Note : Se dit tant au sens physique qu’au sens moral.
- À la fin du Tertiaire s’est produit le refroidissement qui a conduit aux glaciations quaternaires ; il a peut-être quelque rapport avec la formation de l’Atlantique Nord. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 56)
- Il n'a point songé à rimer quand le hasard d'une vadrouille au Quartier le conduisit à popiner au café Vachette avec des symbolos soiffards. — (Robert Randau, Le professeur Martin: petit bourgeois d'Alger, Éditions Baconnier frères, 1930, page 69)
- C'est le cas par exemple de la réaction d'un diacide sur un dialcool qui donne naissance à un polyester et à de l'eau qui doit être éliminée si on souhaite que la réaction conduise effectivement à des grandes molécules. — (Claude Duval, Matières plastiques et environnement, Dunod, 2e éd, 2009, page 11)
- L’embastillement sanitaire et épidémiologique peut pour autant nuire davantage que l’emmurement volontaire de l’abstraction créative ? Peut-il conduire à un esseulement frisant la déréliction ? — (Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés, Créatique, Québec, 2020, pages 7-8)
- Ce chemin conduit à la ville.
- « Pardon… Voudriez-vous me dire si cette route conduit bien au Hohneck ?… »Il ne sourcilla pas. Il se leva, jeta la cigarette qu’il avait entre les doigts et qui était à peine entamée.« Elle y conduit ! » répliqua-t-il dans la même langue. — (Georges Simenon, Le Relais d’Alsace, Fayard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- La fureur conduisait son bras.
- L’ouvrage fut conduit jusqu’au dixième volume et en resta là.
- Conduire un ouvrage à sa perfection.
- Et comme Félicité prenait l’attitude d’une femme piquée, il ajouta à son oreille, en l’embrassant de nouveau :— Je tiens de toi, bien que tu m’aies renié. Trop d’intelligence nuirait en ce moment. Lorsque la crise arrivera, c’est toi qui devras conduire l’affaire. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101)
- (Sens figuré) Amener à faire.
- La supposition d'un virus morbilleux et de la contagion de la rougeole conduisit un Anglais célèbre , le docteur Home, à tenter l’inoculation de cette maladie. — (Dictionaire des Sciences médicales, Paris : C.-L.-F. Panckoucke, 1820, vol. 49, page 162)
- […] de grands embarras financiers avaient conduit le gouvernement à signer avec des compagnies de chemin de fer des conventions que les radicaux avaient dénoncées comme étant des actes de brigandage […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La Moralité de la violence, 1908, page 281)
- L'invention du téléphone, au milieu du XIXe siècle, conduisit à ce que les conversations qu'il transmettait retinssent l'attention des services de renseignement. L'interception de courriers, puis de télégrammes avec l'apparition du télégraphe, était une pratique courante de l’État que le téléphone ne bouleversa pas. — (Jérôme Poirot, « GIC (Groupement interministériel de contrôle) », dans le Dictionnaire du renseignement, dirigé par Hugues Moutouh & Jérôme Poirot, Éditions Perrin, 2020)
- Construire, inspecter, avoir la direction, en parlant des ouvrages matériels, de l’esprit et des choses morales.
- Le « Pourquoi pas », succéda au « Français » qui conduisit dans l’Antarctique en 1903-1905 la première expédition polaire française de longue haleine. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Conduire une construction.
- Conduire un travail.
- Conduire une tranchée.
- Conduire un dessein, une entreprise, une intrigue.
- Il a bien conduit, mal conduit cette affaire.
- C’est lui qui a tout conduit.
- Une pièce de théâtre, une intrigue bien conduite, dont les incidents sont bien amenés.
- Commander, régir, gouverner.
- En 508, les Francs, conduits par Clovis, vinrent assiéger Arles. L’évêque Césaire (devenu par la suite Saint-Césaire) n’aurait pas demandé mieux que de livrer la ville au roi chrétien. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L'essentiel pour les jésuites, c'était d'affaiblir, d'amoindrir, de rendre les âmes faibles et fausses, de faire des petits très-petits, et les simples idiots ; une âme nourrie de minuties, amusées de brimborions, devait être facile à conduire. — (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), page 65)
- Il ne s'agit plus de mener une grande guerre terrestre en Europe, mais de conduire des opérations impromptues (contingency) dans un ensemble interarmées et interallié, par tous les temps, en frappant simultanément dans toute la profondeur du champ de bataille, en utilisant touts les moyens pour écraser l'ennemi rapidement et avec le minimum de pertes. — (Défense nationale, n° 5-9, Paris, 1964, page 162)
- (Musique) Diriger un orchestre.
- S’il retournait à Serge Panine, s’il recherchait les occasions d’aller voir conduire Olivier Métra, c’était pour la douceur d’être initié dans toutes les conceptions d’Odette, de se sentir de moitié dans tous ses goûts. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 79)
-
agrandir
- Rendre plus grand.
- Peu à peu, il agrandit son établissement, lui adjoignit un hôtel borgne où de savantes passes lui assurèrent de larges profits. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
- Philéas Beauvisage, garçon sage et plein de respect pour sa mère, eut bientôt conclu l’affaire avec son patron ; et comme il tenait de ses parents la bosse que les phrénologistes appellent l’acquisivité, son ardeur de jeunesse se porta sur ce commerce qui lui parut magnifique et qu’il voulut agrandir par la spéculation. — (Honoré de Balzac, Le Député d’Arcis, roman laissé inachevé par Balzac, 1847)
- Il a agrandi son parc de tant d’hectares.
- Cette ouverture est trop petite, il faut l’agrandir.
- Cette ouverture s’est trop agrandie.
- Ce prince a fort agrandi ses états.
- (Sens figuré) Rendre plus grand en puissance, en biens, en dignité, en fortune, en vertu.
- Ce prince a bien agrandi sa nation.
- La faveur avait seule agrandi cette famille.
- Le malheur avait agrandi son âme.
- Un courage qui s’agrandit au milieu des revers.
- Faire paraître plus grand.
- Ce vêtement agrandit la taille.
- Une distribution bien entendue agrandit un jardin.
- Donner un caractère de grandeur à ce qu’on dit, à ce qu’on écrit, à ce qu’on fait.
- Cet écrivain agrandit les sujets qu’il traite.
- Il a su agrandir son héros sans qu’il en coûtât rien à la vérité.
- (Ironique) Exagérer.
- Cet homme est un peu sujet à agrandir le récit.
- Il agrandit volontiers.
- Porter son ambition, ses désirs plus haut, plus loin.
- Agrandir ses prétentions.
- (Pronominal) Particulièrement Augmenter sa terre, son domaine, sa maison.
- Il s’est bien agrandi du côté de la rivière.
- Il était logé trop étroitement, il a trouvé moyen de s’agrandir.
-
calmir
- (Marine) Se calmer (en parlant de la mer ou du vent).
- Le vent d'Ouest avait jusqu'alors favorisé la marche du yacht ; mais depuis quelques jours il montrait une tendance à diminuer ; peu à peu, il calmit. Le 13 décembre, il tomba tout à fait, et les voiles inertes pendirent le long des mâts. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 48)
-
souvenir
- Avoir mémoire de quelque chose ; rappeler.
- Ils me font toujours souvenir du ciel gris de chaleur, de la poussière qui portait l’empreinte de pieds nus et des touffes immobiles des hauts papayers lisses qui émergeaient d'une étonnante végétation. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- — Oh toi, ronchonne-t-elle, tu joues l’esprit fort, n’empêche que tu dormais mal, souviens-toi. Et que t'as été bien content de rhabiter Paris. — (Frédéric Dard, San-Antonio, n° 63 : Faut être logique, Éditions Fleuve Noir, 1967)
- (Impersonnel) Se remémorer, se revenir, se mémoriser.
- Ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient guère ! — (Thomas Corneille, Le Geôlier de soi-même)
- Il lui souvint à propos que saint Jérôme avait eu pour compagnons de route, dans le désert, des satyres et des centaures qui avaient confessé la vérité. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 30)
- Il me souvint, précisément, à ce bal de la Java, d'une de ces créatures qu'un jeune voyou ne quittait pas des yeux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il ne me souvient pas au lycée, d’avoir trouvé le moindre plaisir à étudier Virgile ou Racine. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 26)
- Il lui en souviendra toute sa vie.
- C’était, il m’en souvient, une belle journée de printemps.
- (Sens figuré) et (Soutenu) C’est du plus loin qu’il me souvienne, se dit d’une chose, d’un événement qui date de loin.
- Note : ces formes impersonnelles (employées plutôt dans un registre de langue soutenu) sont toujours transitives indirectes, avec un premier complément d’objet indirect obligatoire (souvenir à quelqu’un), le plus souvent pronominal (par exemple, il me souvient) et avec habituellement un second complément d’objet indirect (souvenir à quelqu’un de quelque chose), lui aussi le plus souvent pronominal (par exemple, il m’en souvient) ou propositionnel (par exemple, il me souvient que...). Dans un registre de langue moins soutenu, on utilise plutôt la forme pronominale réfléchie se souvenir qui se conjugue alors de façon personnelle à toutes les personnes.
- Garder la mémoire, soit d’un bienfait pour le reconnaître, soit d’une injure pour s’en venger.
- Un grand jeune blondin, que je me souviens de n'avoir point vu durant l'éclipse de la belle, rentra en catimini. — (Restif de la Bretonne, Le Paysan et la Paysanne pervertis, 1775-1784)
- Jacques s'était bien souvenu de ce qu'il appelait maintenant «son idylle bédouine» et en avait même parlé à sa femme... — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Tu ne te souviens sans doute pas de moi, m'écrivait-il, mais il est impossible que tu aies complètement oublié nos petites aventures guerrières de l'été 1914, l'entrée en Belgique par Trelon, la rentrée en France, dare-dare, par Solre-le-Château, et cette sinistre nuit de Zorées, et cette traversée du bois du Nouvion, […]. — (Pierre Benoit, Boissière, Paris : chez Albin Michel, 1935, chapitre 1)
- Avoir du ressentiment.
- Je m’en souviendrai !
- Souvenez-vous-en.
- Avoir soin, s’occuper de quelque chose.
- Je me souviendrai de votre recommandation.
- Souvenez-vous de mon affaire.
-
décrépir
- Dégarnir du crépi.
- Décrépir un mur lézardé.
- Ce mur se décrépit.
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mollir
- Devenir mou.
- Le fruit nommé cul-de-chien, nèfle d'Allemagne, est astringent avant sa maturité ; lorsqu'il a molli sur la paille c'est un aliment fort agréable ; […]. — (Édouard Adolphe Duchesne, Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe, Paris, Jules Renouard, 1836, page 249)
- Sur la pente des toits exposés au soleil, la neige commença à mollir, puis elle fondit presque aussitôt et un bruit d'eau dégorgeant des chanlates ou ruisselant des tuiles sur la chaussée, annonça le dégel. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 157)
- (Par analogie) Manquer de force ; faiblir ; fléchir.
- Le vent, qui parfois mollissait, reprenait bientôt avec plus de rage, au milieu de grains de grêle et de neige. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chap. 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 184)
- En un tour de main, j'insérai une K7 vierge dans la caméra, attrapai mon voile noir et dévalai l'escalier, me retenant à la rampe tant mes jambes mollissaient. — (Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution: Asia Bibi condamnée à la pendaison pour blasphème, Éditions du Rocher, 2015)
- Les troupes mollissaient et commençaient à plier.
- (Sens figuré) Céder trop aisément dans une occasion où il faudrait avoir de la fermeté.
- Il ne faut pas mollir dans cette affaire.
- Il se pique de fermeté, mais je l’ai vu mollir dans une occasion importante.
- (Transitif) (Marine) Rendre plus mou ; détendre.
- Dès que la chaîne est rendue à son poste et bien bossée sur l’avant de la bitte : défrapper la caliorne après l’avoir mollie en douceur ; prendre le tour de bitte et terminer l’opération comme il a été dit plus haut. — (M. L. Lewal, Traité pratique d’artillerie navale et tactique des combats de mer, volume 2, 1899, page 209)
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rabougrir
- Gêner, empêcher le développement d’un arbre, d’une plante. Il ne se dit proprement qu’en parlant des arbres et des plantes que la mauvaise nature de la terre, les vents ou quelque autre cause empêchent de profiter.
- Quand les racines touchent le tuf, les arbres se rabougrissent.
- sur ces landes élevées les vents âpres rabougrissent les maigres bouquets d’arbres qui dressent çà et là leurs branches tordues et tourmentées.— (Hector Malot, Sans famille, Dentu E., 1887)
- Pendant trois quarts de siècle, il a gardé la vigueur de ces fleurs printanières qui jaillissent dès la fonte des neiges; ce n'est qu'au soir d'un long automne qu'il semble se rabougrir, à l'arrivée de la mauvaise saison. — (François Weil, Les Franco-américains: 1860-1980, 1989)
- (Par extension) Décroître, rétrécir.
- Les maisons du village sont de brique, sans étage. Entre les deux alignements la route se rabougrit, mais ce n'est quand même pas une rue malgré les trottoirs asphaltés et minutieusement laqués d'habitude par la pluie. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 11)
- L’homme contemporain transforme son domicile, autant qu’il le peut, en prison dorée. Il devient progressivement asocial. Il se rabougrit mentalement. Il se désengage de la société et devient étranger à ses charmes. — (Mathieu Bock-Côté, La face cachée du télétravail : comment nos domiciles se transforment en prisons dorées, Le Journal de Québec, 17 janvier 2023)
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rougir
- (Transitif) Rendre rouge ; peindre ou teindre en rouge.
- On sçait que le colcothar est une substance vitriolique ; ou , pour mieux dire , c'est un véritable vitriol que l’on rougit en le poussant par le feu jusqu'à un certain degré. — (Mémoires de l’Académie des sciences de l’Institut de France, 1753, page 393)
- Dans l’art de massacrer tu fais vraiment merveille;Sauveur, cache tes mains... le sang rougit tes bras ! — (Charles Bonnet, Entrée triomphale du général Espivent à Marseille, in Le Pilori, Imprimerie coopérative, Genève, 1872)
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Un nez grec, comme dessiné par Phidias et réuni par un double arc à des lèvres élégamment sinueuses, spiritualisait son visage de forme ovale, et dont le teint, comparable au tissu des camélias blancs, se rougissait aux joues par de jolis tons roses. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836)
- (Sens figuré) Leur sang rougissait la terre.
- (Spécialement) Porter à incandescence.
- Après avoir repassé couteaux et ciseaux, l’étameur fit rougir les casseroles, les passa dans un acide pour les nettoyer ; puis, les ayant chauffées de nouveau, il les posa dans l’étamure , et les arrosa en tous sens avec le métal en fusion ; […]. — (L'étameur, dans Le Magasin pittoresque, volume 51, 1883, page 368)
- (Intransitif) Devenir rouge.
- …je fus amené à goûter tous les mets étranges qui constituaient le repas. Il y avait de la pieuvre crue marinée dans du jus de citron sauvage, de la pieuvre rôtie sur des pierres rougies au feu. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Or, le bruit se répandit bientôt que le juif avait jeté l’hostie dans une cuve d’eau bouillante, à la suite de quoi l’eau aurait rougi sans s’altérer. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Intransitif) (Spécialement) (En parlant d’une personne) Avoir la peau du visage qui devient rouge sous l’effet de l'émotion. → voir piquer un soleil
- — Leuwen, ceci est trop fort ! dit le ministre ; et il rougit jusqu’au blanc des yeux. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- On eût dit qu’il rougissait plus par pudeur que par plaisir à l’aspect de la comtesse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Doña Luz s’aperçut de l’attention avec laquelle ils la regardaient, elle s’arrêta, confuse, et baissa la tête en rougissant encore davantage. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Ce serrement de main et ces paroles cordiales redoublèrent le malaise de M. de Mériolle, qui rougit jusque dans les cheveux. — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Je ne suis plus moi-même, je le sais bien ; je n’ai plus d’ingénuité, plus d’ignorance, plus d’illusion. J’ai pourtant conservé la faculté de rougir et certes mon sang se jette encore devant les mots énormes pour protéger ma dignité, mais on ne s’en aperçoit guère à cause de mon teint de gras double, de ma bouche au rictus blasé, de mes yeux meurtris. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Sous l’action d’une pensée indevinable, elle a rougi. J’ai vu l’onde sanguine se propager à son visage ; j’ai vu rayonner son cœur. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- — Pourquoi demandes-tu ça ?— Pour rien… Ce n’est pas la peine de rougir…— Tu n’es pas chic !— Pourquoi donc ?— Parce que tu sais bien qu’il suffit de prononcer le mot rougir pour que je rougisse. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 109)
- Zaheira ne put s’empêcher de penser qu’elle n’avait jamais vu un homme aussi prodigieusement beau. Elle se sentit rougir. Sa gorge se serra. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Intransitif) (Sens figuré) Avoir honte ; éprouver de la confusion.
- Le succès n’avait encore récompensé ce rigide et laborieux courage que par de maigres faveurs ; mais il pouvait du moins avouer ses défaillances, et les difficultés qui l’exerçaient à des luttes si vives n’étaient pas de celles dont on rougit. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 182)
- Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éd. J. Corti, 1954, volume 1, page 5)
- Il n’y avait pas la place pour une démarche nouvelle dans cette élection. Sans parti et en se lançant de manière autonome à moins d’un an du scrutin, il n’y a pas de quoi rougir du résultat. — (Cédric Villani, Denis Cosnard, Cédric Villani : « Arrêter la politique ? Pas question, au contraire ! », Le Monde. Mis en ligne le 15 mai 2020)
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désinvestir
- Diminuer ou supprimer un investissement.
- Elle a désinvesti 15 milliards d’euros dans les énergies fossiles pour les réinvestir dans les énergies vertes. — (Pascal Canfin, (propos recueillis par Erwan Benezet et Frédéric Moucho), Pascal Canfin : «Si le nucléaire était une si bonne affaire, EDF aurait gagné des milliards…» sur LeParisien.fr. Mis en ligne le 6 septembre 2018)
- Selon Hannah Arendt, la perte de sensible relève de notre pouvoir de « désensorialiser les objets sensoriels », de désinvestir les sens selon notre habitude à les abstraire. — (Steven Bernas, L’image, le sensible et le photographique, 2014, page 14)
- (Pronominal) Cesser de s’investir dans une action, une organisation…
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casimir
- (Vieilli) Étoffe de laine ou de coton croisé, fine et légère.
- Quelques instants après, Modeste, vêtue d’une délicieuse amazone de casimir vert-bouteille, […], montrait à son père et au duc d’Hérouville le joli présent qu’elle venait de recevoir. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- M. Bernard, notaire, sortait de chez lui […]. Il était entièrement vêtu de casimir noir, ainsi qu’il convient à un notaire. — (Octave Mirbeau, « La Mort du chien » dans Lettres de ma chaumière, 1886)
- La taille est prise dans un pantalon de casimir qu’il avait acheté à la Belle Jardinière — le faraud ! — pour les grandes cérémonies ; et le plastron de sa chemise colle sur son large torse, sans une cassure, mais moucheté dans un coin d’une tache bleue. C’est la balle qui a fait cette tache-là en entrant dans le cœur. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
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envahir
- Occuper par force, avec violence, en parlant des humains.
- A la suite du terrible massacre des juifs de la péninsule ibérique, en 1391, le Call de Perpignan fut envahi, en 1392, et devint la proie du meurtre et du pillage. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937, page 129)
- Historiquement, lorsqu'une ethnie envahit le territoire d'une autre ethnie, elle la réduit habituellement en servitude. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- Avant que la Chine n’envahisse le Tibet en 1950, plusieurs centaines de milliers de moines (et de nonnes) vivaient dans quelque 6000 monastères. — (Louis Dubé, La sagesse du dalaï-lama : Préceptes et pratique du bouddhisme tibétain, dans Le Québec sceptique, n° 66, été 2008, page 5)
- (Par hyperbole) Occuper en nombre un espace que l'on s’approprie de fait.
- On pouvait alors déterminer la marche des races dites rouges. Parti des steppes mongoles, un courant humain déferlait en Sibérie, gagnait l’Alaska, envahissait peu à peu l’Amérique du Nord. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 15)
- Espèce héliophile, le Genêt à balai envahit les cultures abandonnées et […] les clairières des forêts ainsi que les coupes après l’abatage […] — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, page 127)
- En avril 1872, les mouches de la Saint-Marc envahirent Paris et sa région. Elles volaient en abondance et venaient s’abattre sur les passants. L’apparition surprenante en nombre prodigieux de cet insecte fit craindre à certains l’annonce d’un fléau. — (Vincent Albouy, Des insectes en ville, Éditions Quae, 2017, page 33)
- Jardin dickinsonien –Un enchevêtrementde tiges, feuilles et fleursde sucepin,venantd’un herbier iridescent,envahitle jardin panoramique…de ma vitre givrée.— (Cornéliu Tocan, Chutes microscopiques. 50 micronouvelles illustrées, Créatique, Québec, 2020, pages 59-60)
- (Par extension) S’installer à une place occupée auparavant par autre chose.
- Il faut avoir soin de les élaguer convenablement et de détruire le gui parasite qui les envahit fréquemment. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 136)
- Marcoul reposait de si étrange façon qu’elle courut chercher l’officier de santé au village, mais c’était vain de lui poser des sangsues derrières les oreilles et de lui inciser les lobes : la paralysie avait envahi les deux cotés du corps. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Mais enfin c’était un flot de luthéranisme qui envahissait l’Angleterre consentante. — (Berthe Gavalda, Les Églises en Grande-Bretagne, Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1959, page 7)
- […], et la pluie se met à tomber en torrents, inondant le camp et envahissant nos tentes, malgré les profondes rigoles que j'ai fait creuser autour. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 154)
- (Sens figuré) Prendre beaucoup de place en parlant des choses humaines.
- Une colère sourde et terrible, qu’il tentait vainement de refréner, l’envahit et le domina. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La Banque, qui à l’origine s’appelait Banco, est l’un des plus anciens jeux de cartes pratiqués en France, avant d’envahir l’Europe. — (Frans Gerver, Le Guide Marabout de tous les jeux de cartes, Gérard & C°, Verviers, 1966, page 45)
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détenir
- Garder en sa possession.
- La baronnie d’Elbeuf fut adjugée à René, duc de Lorraine ; mais Jean de Rieux déclara ne pouvoir rendre les 12 fiefs dont Bourgtheroulde faisait partie, attendu que, donnés en mariage à sa sœur, ils étaient détenus par des tiers. — (M. Charpillon , Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de l'Eure, Les Andelys : chez Delcroix, 1868, page 522)
- D’ailleurs, ne lui avait-il pas posé une sorte d’ultimatum en ordonnant qu’elle lui procurât les documents détenus par Brunof dans un délai d’une semaine ?… — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, deuxième partie, chapitre VI)
- […], on chercha, dans le Midi, à les déposséder des biens immeubles qu'ils détenaient en vertu d’usages très anciens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Les géants de l’acier ont détrôné les rois du pétrole en 2004. […]. Les dix hommes d'affaires qui se sont le plus enrichis l'an dernier détiennent tous des parts dans les sociétés métallurgiques. — (Pascal Airault, Russie : les magnats de l'acier roulent sur l'or, Jeuneafrique.com, 14 février 2005)
- (En particulier) Garder quelqu’un ; le retenir en prison.
- On l’a détenu arbitrairement pendant huit jours. — Être détenu prisonnier. - Être détenu pour vols.
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ressortir
- Sortir de nouveau.
- Pour preuve, Netflix, avec une série animée, et Mattel, avec une nouvelle gamme de jouets, ont ressorti Musclor de la naphtaline. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 8)
- Sortir après être entré.
- Une jeune fille a été frappée d’un coup de baïonnette à la mâchoire gauche et l’arme est ressortie par la pommette droite. — (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
- […], il entra dans le bois, d’où il ressortit un peu après, écorçant avec son couteau une trique de grosseur assez respectable. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 381 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) Apparaître en opposition frappante, saillante.
- Les malléoles ressortaient nettement. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 105)
- Les ombres font ressortir les lumières. – De légers défauts semblent faire valoir davantage d’heureuses qualités.
- Résulter, se dégager, apparaître comme conséquence.
- Il en ressort que la présence de MCPA a pour effet de réduire la période d'emploi du mélange ternaire (3,6-DCP + mécoprop + MCPA) par rapport au binaire (3,6-DCP + mécoprop) de la mi-tallage au début montaison au lieu de début tallage au début montaison. — (Compte rendu de la Conférence du COLUMA, Comité français de lutte contre les mauvaises herbes, 1977, vol.4, page 1062)
- Il ressort des termes mêmes de l’article 38 de la Constitution que c’est à sa demande que le Gouvernement peut être autorisé par le Parlement à prendre par ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
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endolorir
- Rendre douloureux.
- Mais les secousses de la voiture, les cahots de la voie et aussi l’absence totale de coussins sur le bois du siège endolorissaient rapidement ses membres. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, L’Agent secret, 1911, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 1, page 1031)
- La marche avait endolori ses pieds.
- Ils reposaient leurs membres endoloris.
- (Sens figuré) Après tant d’épreuves, son âme est encore tout endolorie.
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cônir
- (Désuet) (Argot) Mourir.
- De temps en temps, quelque moribond était emmené à l’hôpital et il éveillait à la fois l’envie et la compassion de toute la chiourme. — Encore un qui se met à l’abri du froid, gouaillait l'Avocat. — Encore un qui va cônir, répondait le Croc qui avait une peur panique de la mort, même quand il s'agissait de la mort des autres. — (André Chamson, La Superbe, Éditions Plon, 1967, p. 237)
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rétroagir
- Opérer rétroactivement ; avoir une force rétroactive.
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réélire
- Élire de nouveau.
- Un jour, vous serez le député de l’arrondissement, quand on réélira la Chambre, et cela ne tardera pas… — (Honoré de Balzac, Les Petits Bourgeois, 1844, version écrite par Balzac d’un roman inachevé, repris ensuite par un autre auteur)
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définir
- (Rare) Délimiter, circonscrire.
- Qu’on la restreigne ou qu’on l’étende dans une certaine mesure, qu’on la définisse d’une manière ou d’une autre, selon le génie ou les nécessités des temps, il n’en est pas moins certain que la terre que l’homme cultive lui-même lui est aussi personnelle que son vêtement. — (George Sand, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 343)
- Déterminer avec précision.
- Pour caractériser la cubicité, c'est-à-dire la forme aussi compacte que possible des grains d’agrégats, l’AFNOR a défini un coefficient volumétrique qui peut s'appliquer soit à un grain, soit à l'ensemble des grains d'un agrégat. — (J. Arrambide & M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques, aciers et métaux usuels, page 54, Éditions du Moniteur des Travaux Publics, 1958)
- On définit les termes abstraits et composés ; on décrit les objets sensibles ; on énonce les idées simples.
- On ne peut définir les couleurs.
- Un sentiment que je ne saurais définir s’empara de moi.
- (Religion) Fixer un point de dogme.
- Les conciles ont défini que…
- Les questions définies par l’église.
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dessaisir
- (Droit) Déposséder un tribunal de ce dont il a été saisi.
- Le tribunal a été dessaisi de cette affaire.
- (Pronominal) Se déposséder volontairement.
- Se dessaisir d’un gage.
- Dans le commerce chacun cherche son intérêt. Le vendeur accepte de se dessaisir d'un objet de valeur, mais à la condition d'en tirer le maximum. Le client est prêt à payer cher, à condition d'obtenir ce qu'il convoite. — (Jean-Marie Gueullette, Laisse Dieu être Dieu en toi, Éditions du Cerf, 2002, p. 16)
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défleurir
- Perdre ses fleurs.
- Quand la vigne vint à défleurir.
- Les foins, qui n’étaient pas encore mûrs, mais dont les plantes défleurissaient déjà, versaient dans l’air mille parfums qui se concentraient en une senteur troublante. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Un heracleum penche sa tige gigantesque que termine l’ombelle défleurie. — (André Gide, Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 1951, page 302)
- Dépouiller de ses fleurs.
- La gelée et le mauvais vent ont défleuri tous les abricotiers.
- Dépouiller un fruit de son velouté ou de sa pruine.
- Vous touchez ces prunes, vous les défleurissez.
- (Sens figuré)
- Le feu de camp révélait avec rigueur – dans un visage que l’âge, le soleil, la poussière et la fatigue n’avaient pas encore défleuri – les pommettes hautes et aiguës, les larges yeux bruns aux longs cils, la peau très sombre. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
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accueillir
- Action de faire un accueil, de recevoir en bien ou en mal quelqu’un ou quelque chose qui arrive.
- Ainsi présentée, la demande ne pouvait pas ne pas être accueillie, mais ce ne fut pas sans déchirements. — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Et quand elle se sentit définitivement seule et abandonnée, Yasmina se rendit chez ses deux amies qui l’accueillirent avec joie. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Mais un grand escogriffe en smoking et coiffé d’une casquette à carreaux sortait de la limousine et accourait vers les trois femmes qui l’accueillirent fraîchement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Devant la réprobation presque unanime qui accueillit mon exposé, je me décourageai et me ralliai à l’interprétation probabiliste de Born, Bohr et Heisenberg […]. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l'Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
- D'abord réservées aux scientifiques, les Pyrénées ont ensuite accueilli un tourisme prudent en attendant les pyrénéistes, ivres de conquêtes. — (André Lasserre, Petite histoire de la Bigorre, Éditions Cairn, 2015)
- On utilise sans vergogne l’arrière-pays, du moins sa partie non protégée, non mise en réserve pour accueillir des décharges intempestives, les fûts toxiques, les activités polluantes et les ayatollahs de l'écologie. — (Bernard Préel, Les deux songes de la ville, Éditions Descartes, 1995, page 91)
- Au début de cette même année, un énorme charivari avait accueilli la pièce d'un tout jeune auteur. Paris en bruissait encore et il n’était pas de jour sans qu'on en dît pis que pendre ou la portât aux nues : Hernani, d'un certain Hugo. — (Patrick Tudoret, Juliette, Éditions Tallandier, 2020)
- (Sens figuré) Surprendre.
- La tempête, le vent les accueillit. Le détachement, en approchant du bois, fut accueilli à coups de fusil.
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conspire
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de conspirer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de conspirer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de conspirer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de conspirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de conspirer.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.