Dictionnaire des rimes
Les rimes en : dégrossir
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "dégrossir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
bannir
- Condamner une personne à sortir d’un pays, à être chassée ou transportée hors d’un territoire, avec défense d’y rentrer.
- Peter Schwarber fut même déchu de ses droits de bourgeoisie et banni de la ville. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Bannir à temps.
- Bannir à perpétuité.
- Il fut banni de sa patrie.
- On l’a banni du pays.
- (Par extension) Expulser, éloigner, exclure, en parlant des choses aussi bien que des personnes.
- Remplacez encore l’outremer par le bleu de Thénard n.° 19, mais bannissez le bleu de Prusse lorsque vous achevez les chairs; il est trop acre, et il change toujours davantage en vieillissant, […]. — (Pierre Louis Bouvier, Manuel des jeunes artistes et amateurs en peinture, Paris : Alph. Giroux, 1832, page 36)
- […] mais, comme on n’avait jamais eu en mains de preuves palpables, on ne pouvait bannir des jeux quotidiens, ni mettre en quarantaine les deux traîtres présumés, […]. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C’est un fripon que l’on a banni de toutes les maisons honnêtes.
- Il a banni de son ouvrage les expressions trop techniques.
- Cette contrainte bannirait tout agrément de notre société.
- Se bannir d’un lieu, d’une maison, d’une société, Cesser ou s’abstenir d’y aller, quoique à regret.
- (Sens figuré) Éloigner de son âme, de son souvenir.
- Bannir toute crainte, toute honte.
- Bannir le chagrin de son esprit.
- Bannissez les scrupules.
- Bannir un ingrat de sa mémoire.
- Publier, proclamer par ban.
- Surpris que Pennec eût tant d’argent, je fis bannir (publier) sur la croix : mais personne ne se plaignit d’avoir perdu ou d’avoir été volé. — (Stendhal, Mémoires d’un touriste, t. 2, 1838, page 41)
-
plaisir
- Sentiment, sensation agréable.
- « L’homme est né pour le plaisir : il le sent, il n’en faut point d’autre preuve. Il suit donc sa raison en se donnant au plaisir. » — (Blaise Pascal, Discours sur les passions de l’amour, 1652)
- Bon vin, bons mots, gaillardes chansonnettes ;Sont aiguillons aux amoureux désirs,En toute porte entr’ouverte aux plaisirsL’adroit Amour aisément s’insinue. — (Jean de la Fontaine, Le Sassenage, 1691, Conte, dans Contes et nouvelles en vers, V.3, 1762, page 185)
- Dans Thomas l’imposteur, il avait combiné à une apparence de psychologie « rudimentaire » des aperçus ou constats très fins et pénétrants, dépatinant les sentiments les plus convenus (amour, plaisir, ambition), les sortant du lieu commun. — (Pierre-Marie Héron, Cocteau, 2010, page 138)
- J’eus le plaisir d’y admirer miss Gertrude Ederle, Ailen Riggin et Helen Wainwright, qui vinrent faire une démonstration de plongeons et de nages modernes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Le Traité du plaisir de Maurice Bedel a été publié en 1945.
- Depuis Michelet, on a aussi, bien souvent, incriminé l’influence exercée par le prêtre sur le comportement des épouses ; […]. En multipliant les interdits, il gênait l’épanouissement du plaisir des couples, quelle qu’ait pu être la valeur érotique de la transgression. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
- Divertissement.
- Que faire donc ? je ne fume jamais ; la fidélité matrimoniale est bien ennuyeuse ; dans une intrigue où le cœur n'est que chatouillé on ne vise qu'au dénoûment : la promenade est mon unique plaisir ; triste plaisir à vingt ans ! — (Évariste de Parny, « Lettre à Bertin, du Cap de Bonne-Espérance, octobre 1777 », dans le recueil Œuvres d'Évariste Parny, tome 1, Paris : chez Debray, impr. Didot l'aîné, 1808, page 219)
- Cette femme […] avait un goût décidé pour la dissipation et l’amusement : très bornée dans ses dépenses, elle ne pouvait se procurer les plaisirs dont elle était avide, ni consentir à s’en priver. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- […], des marchands d’un champagne dont la médiocrité n’était dépassée que par son prix qui ne cessait de monter, ne se préoccupaient plus, à Montmartre comme à Montparnasse, que d’adapter les soi-disants plaisirs de Paris à des images étrangères et le plus souvent chromolithographiques. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- Empêcher la vie des gens et leur plaisir devrait-il être permis ? De quoi se mêle un ministre ? De quel droit, avec quelle permission ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Volonté ; consentement.
- Grâce ; faveur ; service ; bon office.
- C’est un homme qui ne cherche, qui ne demande qu’à faire plaisir. Faites-moi un plaisir.
- (Pâtisserie) Espèce d’oublie légère, roulée en cornet.
- C’étaient les vendeurs de plaisirs portant, sur le dos, leur grand cylindre rouge surmonté d’une tourniquet de loterie qui appelaient les promeneurs avec une crécelle et les invitaient à gagner leurs oublies. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 182.)
-
amatir
- (Bijouterie) Rendre mat l’or ou l’argent, en leur ôtant le poli.
-
rendormir
- Faire dormir de nouveau, en parlant de quelqu’un qui était réveillé.
- Allez rendormir cet enfant.
- On a beaucoup de peine à le rendormir.
- Il a fallu le rendormir pour une seconde intervention.
- (Pronominal) Recommencer à dormir.
- Mme, M. et Mlle Chapoulot étaient éveillés, ne pouvaient plus se rendormir, et faisaient observer que la journée était assez longue pour répéter les musiques de théâtre, et que, dans une maison du Marais, on ne devait pas toucher du forté pendant la nuit… — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
-
ressentir
- Sentir ; éprouver.
- J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Ma myopie renforçait encore l'impression d'irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Le changement des conditions objectives de la lutte, qui imposait la nécessité de passer de la grève à l’insurrection, fut ressenti par le prolétariat bien avant que par ses dirigeants. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe (Pravda du 22 janvier 1925), Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 6)
- Vous ressentirez une fatigue générale. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 3 août 2022, pages locales, page 24)
- Il a ressenti vivement la perte de son ami. — Il est également incapable de ressentir et d’inspirer l’amitié. — Je ressens un grand plaisir, une grande joie de votre retour.
- (Pronominal) Sentir quelque reste d’un mal qu’on a eu.
- Il se ressent encore de sa maladie, de sa blessure, de son opération.
- Dans l’antichambre, je trouvai Wood qui mettait son paletot. Il ne semblait pas se ressentir de sa crise. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 100)
- (Pronominal) (Sens figuré) Éprouver les suites, les conséquences fâcheuses, l’influence nuisible de quelque chose.
- Il se ressentira longtemps des désordres de sa jeunesse.
- Ce pays a été ruiné par la guerre, il s’en ressentira longtemps.
- Il se ressent de la mauvaise éducation qu’on lui a donnée, de la fréquentation des mauvaises compagnies.
- Son ouvrage se ressent de la précipitation avec laquelle il l’a composé.
-
accourir
- Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose ou quelqu’un nous attire.
- Mais quand tout fut fini, les magnats accoururent des quatre coins de la Pologne, en qualité de sauveurs de la patrie. Les sauveurs sont la plaie des révolutions populaires. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
- De tous les pays circonvoisins, des campagnes et des villes, malades et infirmes, paralytiques, culs-de-jatte et pieds-bots accouraient dans des carrioles, dans des calèches, sur des ânes, sur leurs moignons calleux. — (Octave Mirbeau, « Rabalan », in La Pipe de cidre, 1919)
- Mais un grand escogriffe en smoking et coiffé d’une casquette à carreaux sortait de la limousine et accourait vers les trois femmes qui l’accueillirent fraîchement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le bruit, les allées et venues des gens m’alertèrent. J’accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
-
abasourdir
- Assourdir, étourdir par un grand bruit.
- Encore abasourdi par la détonation, il entendit le cri furieux de l’adjudant Morache qui arrivait sur lui en gesticulant … — (Roland DORGELÈS, Les Croix de bois.)
- (Sens figuré) Surprendre à un tel point qu’on en reste coi. Jeter dans la stupeur, consterner, accabler.
- Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès.
- Cette nouvelle nous a tous abasourdis.
- M. Hyacinthe roule des yeux effarés. Ce qu’il entend l’abasourdit. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 378.)
- Un claquement de doigts, et ce qui était impossible une semaine plus tôt ne l’est plus aujourd’hui ! De quoi abasourdir un peu les 3 millions de malades prenant ce traitement… — (Isabelle Barré, Un médoc malade de sa com’, Le Canard Enchaîné, 20 septembre 2017, page 4)
-
revire
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe revirer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe revirer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe revirer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe revirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe revirer.
-
dépérir
- S’affaiblir graduellement jusqu’à l’anéantissement total.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n'est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- L’enfant dépérissait, la mère et la grand-mère se dévoraient d’inquiétude. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l'Amour et de la Mort », 1940)
- (Par hyperbole) — Si une semaine s'écoulait sans escapade, on le voyait s'ennuyer, dépérir et fureter dans le logis pour trouver une issue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Se détériorer graduellement jusqu’à la ruine totale.
- […], depuis la Seconde Guerre mondiale, les nations d'Europe occidentale ont laissé dépérir leur industrie charbonnière, tant il était facile de se procurer, en abondance et à bas prix, le pétrole du Proche et du Moyen-Orient. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.178)
- (Droit) Les effets de la succession dépérissent. - Il ne faut pas laisser dépérir les biens de l’absent.
- (Droit) Devenir plus faible avec le temps.
- Les preuves dépérissent par la longueur du temps.
-
pâlir
- Devenir pâle.
- Le soleil pâlit au milieu de son cours, et l'azur du ciel, traversé de bandes verdâtres, semble se décomposer dans une lumière louche et troublée. — (François-René de Chateaubriand, Les Martyrs, livre dix-neuvième, volume 2, éditions Le Normant, 1809, page 239)
- Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet… — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- Les révoltés du Moyen-ÂgeL’ont arboré sur maints beffrois.Emblème éclatant du courage,Toujours il fit pâlir les rois. — (Paul Brousse, Le drapeau Rouge, 1877)
- La moindre émotion le fait pâlir.
- Il pâlit de colère.
- Arlette inconsciemment regarde Marie. Celle-ci était très rouge d’avoir collaboré au nettoyage. Elle ne peut pas rougir davantage. Alors elle pâlit… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 133.)
- Il ne fit point part de ses craintes à sa femme, mais elle les avait devinées et, à chaque coup de sonnette, se cachait pour pâlir. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 116.)
- La couleur de cette étoffe a pâli.
- (Sens figuré) Briller faiblement, éclipser, perdre en force, faiblir.
- Son prestige fait pâlir celui de tous ses rivaux.
- Son mérite pâlit auprès du vôtre.
- Inspirer des émotions qui rendent pâles, de la crainte, de l'envie, du dépit, etc.
- En Algérie, le brigandage est une des principales ressources de l'indigène. […] Les voleurs s’approchent, tenant une branche d’arbre devant eux, ou se couvrent de broussailles : des ruses à faire pâlir un Mohican. — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
- Il y a vraiment lieu d'espérer que je vais être riche, oh ! follement ! à faire pâlir les sots et les gensses d'esprit. — (Auguste de Villiers de L’Islie-Adam, Correspondance générale, 1866, page 84)
- Ce qui remontait à la surface, du fond de sa jeunesse effrénée [de Racine], avait de quoi le faire pâlir, lui qui avait appris dès l’enfance qu’il n’est point d’acte célé aux yeux de l’être infini. — (François Mauriac, La Vie de Jean Racine, 1928, page 129)
- Fouché pâlit, il a compris. En lui-même il tremble de fureur, songeant avec quelle astuce et quelle adresse le vieux renard lui a, devant tout le monde, devant toute la cour, ôté son fauteuil ministériel. — (Stefan Zweig, Joseph Fouché, Grasset, 1969, page 268)
-
traduire
- Faire la traduction d’un texte ou de paroles ou de tout document depuis une langue vers une autre langue.
- Elle était illettrée, et Jacques ne pouvait lui écrire, car elle n’eût osé montrer à qui que ce soit les lettres de l’officier pour se les faire traduire. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Lorsque l’interprète me traduisit le sens général du discours, je fus émerveillé. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1, De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce n'est pas pour ta pomme, Boutros, déclara-t-elle sur un ton de mépris et en traduisant son prénom en arabe. — (Stefanàkis Dimitris, Jours d'Alexandrie, Éditions La Martinière, 2013)
- Je suis convaincu qu’il faut tout traduire, tout, mais que rien ne peut être traduit… pour des raisons simples : les mots n’ont pas les mêmes sens dans deux langues différentes. — (Brice Matthieussent et Adèle Van Reeth, Brice Matthieussent, traducteur, France Culture,Les Chemins de la philosophie, 29 avril 2022)
- (Justice) (Vieilli) Transférer d’un lieu à un autre.
- Quelques mois après la mort du Cardinal Mazarin, on envoya, dans le plus grand secret, au Château de l’Isle Sainte-Marguerite, un prisonnier inconnu. Il portoit dans la route un masque, […]; ce qui lui a fait donner le nom de l’Homme au Masque de Fer. On avoit ordre de le tuer, s'il se découvroit. En 1690 , il fut traduit à la Bastille. — (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres, tome 2, Marseille : chez Jean Mossy, 1785, page 243)
- Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis, qu’il étoit défendu de payer les droits de champart; […]. Ce Margnelot a été traduit au châtelet, comme ayant commis un crime de leze-nation; et, depuis treize mois, il est en état de captivité. — (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd’hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, page 131)
- (Justice) (Par extension) Envoyer quelqu'un devant la justice, afin qu'il soit jugé.
- Je demande que les individus de la famille d’Orléans dite Égalité, soient traduits devant le tribunal révolutionnaire, […]. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Un jour, il « chroniqua » si fort que le Parquet lui réclama des comptes. Traduit en justice pour avoir injurié les « armées de terre et de mer » et prêché la guerre civile, il s’en tira avec deux mois de prison et quelques francs d’amende. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 28-29)
- (Par extension) Expliquer ; interpréter ; exprimer.
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire en mots sa pensée. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois, […]. — (Claude Collignon, L’œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
- (Pronominal) Découler d’un fait.
- […] le mécontentement qui devait se traduire, quelques années plus tard, sous la forme du boulangisme, était déjà très marqué ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 281)
- La renaissance d’un certain patriotisme de clocher se traduisit par la prolifération des sectes manichéennes et millénaristes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs. — (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, Éditions G.T.I., 1997, page 129)
-
sbire
- (Histoire) Nom qu’on donnait en Italie à un archer, agent de la police.
- … si bien que les pauvres diables de sbires (ce sont les archers de la police), sont obligés d’avoir une carte particulière des rues de Rome et des lieux où ils peuvent passer en poursuivant un malfaiteur. — (Charles de Brosses, L’Italie il y a cent ans, A. Levavasseur, 1836)
- Mais tout à coup ce prélat, prenant avec lui deux cents soldats de Rimini et tous les sbires de la Toscane, alla occuper Santo-Marino, et réclama le vingt-cinq octobre le serment d’hommage pour le pape. — (Docteur Henri Leo et botta, Histoire d’Italie, A. Delahays, 1856)
- (Par analogie) (Péjoratif) Homme à tout faire, homme de main que l’on emploie à des opérations de basse police.
- On a écarté en France la possibilité radicale de supprimer les hommes de pouvoir, les riches, les patrons liquidateurs, les sbires de la Bourse … Le nettoyage révolutionnaire n’est plus de mode. — (Raymond Perrot, De la narrativité en peinture, éditions L’Harmattan, 2005)
- Dans une ruelle sombre à la sortie du vestiaire, les sbires du manager tabassent sauvagement Stoker; ils lui écrasent les mains à coups de briques. — (Joëlle Deniot, Alain Pessin, Les peuples de l’art, éditions L’Harmattan, 2006)
- Le docteur était aux petits soins, et aux gros médocs. Tous les jours, son sbire en blouse blanche me piquousait et me faisait avaler des cachetons pour faire bonne mesure. Camisole chimique, que ça s'appelle. La camisole de force emprisonne le corps, la chimique enchaîne l'esprit. — (Lordius, La libération explosive de l'âme: une aventure de Max Peine, ÉLP éditeur, 2012, page 7)
- Sous influence d'un gourou arabe, Chakib Khalil qui vivait à Genève, Messali issu d'un milieu fétichiste, tomba totalement sous l'influence de ce sbire du nationalisme arabe alors en gestation, jusqu'à devenir une marionnette entre ses mains […]. — (Tarab Omar, Dans une autre vie, Editions Publibook, 2012, page 233)
- Lorsque je prétends que « voler un voleur n'est pas méprisable » ce n'est pas une raison pour que tes sbires chargés de faire respecter l'ordre et la morale en déduisent qu'ils peuvent jouer les ripous avec des voyous, ou leur piquer la came en étouffant l'affaire. — (René Paloc, S'indigner ne suffit plus: France, ta République fout le camp, Mon Petit Éditeur, 2014, page 83)
-
renformir
- Revêtir un vieux mur d’un crépi épais pour le consolider, y mettre des moellons là où il en manque.
-
reconduire
- Accompagner quelqu’un sur le chemin qu’il prend pour retourner d’où il vient.
- Tout en causant, je l’ai reconduit à une demi-lieue sans m’en apercevoir.
- Je vais vous faire reconduire dans ma voiture.
- On dit que la route n’est pas sûre, prenez quelqu’un pour vous reconduire.
- Accompagner par civilité une personne dont on a reçu visite, lorsqu’elle s’en va.
- Ne faites point de cérémonie, ne me reconduisez pas.
- Reconduire quelqu’un jusqu’au bas de l’escalier, jusqu’à sa voiture.
- Il s’emploie ironiquement et familièrement en parlant d’un homme qu’on chasse, qu’on expulse en le maltraitant.
- Il a reconduit cet insolent de la belle manière.
- Si vous continuez sur ce ton, vous vous ferez reconduire.
- L’ennemi a été reconduit vivement jusqu’à la frontière.
- (Droit) Renouveler un contrat, une grève, etc.
- Seuls deux sites pétroliers sont encore en grève : le dépôt de carburants de Feyzin (Rhône) et la raffinerie de Gonfreville (Manche), où la grève est reconduite jusqu’à jeudi. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 4)
-
garnir
- (Militaire) Armer, munir un dispositif de défense d'éléments ou de troupes nécessaires à sa défense, à sa protection.
- Le gouverneur de la forteresse avait fait ses préparatifs de défense. Des monceaux de pavés garnissaient le haut des tours, entourant les canons, pour lesquels on avait élargit les meurtrières. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Ce n’est pas tout : le sommet des tours était garni de hourds en charpente que l’on posait également en temps de guerre. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Garnir un port de vaisseaux.
- Fournir, pourvoir des choses nécessaires.
- Garnir une maison de meubles.
- Garnir une bibliothèque de livres, un buffet de vaisselle.
- (Absolument) Garnir un étui, un nécessaire.
- Avoir la bourse bien garnie, le gousset bien garni.
- Garnir un lit, y mettre des matelas, des draps, des couvertures.
- (En particulier) Meubler.
- Chambre garnie, maison garnie, chambre, maison que l’on loue fournie de toutes les choses nécessaires.
- Chambre garnie, appartement garni à louer.
- Loger en garni, c’est-à-dire en chambre garnie.
- Habiter en garni, un garni.
- Orner ; accessoiriser.
- Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, page 197, 1803)
- Les cordons ovigères ressemblent à de flexibles tubes de cristal, que garniraient de petites perles noires. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Pour ne pas se griser, malgré les nombreuses libations inhérentes à des fêtes de ce genre, on garnissait de lierre, bouteilles, lampes et meubles ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Rembourrer.
- Renaud leva ses bras maigres que les gants de six onces garnissaient comme deux paquets de pansement et sourit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Faire garnir une porte de bourrelets, pour empêcher le vent de pénétrer.
- Garnir des fauteuils, un canapé, etc. Les rembourrer de crin, de laine, etc.
- Compléter.
- Pour remettre la machine en mouvement, on dirige d'abord l'arbre moteur dans le sens du vent, puis on écarte les voiles afin de garnir de nouveau les ailes. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
- Les meubles qui garnissent un appartement.
- Les statues qui garnissent une terrasse.
- Les cheveux qui garnissent le derrière de la tête.
- (Cuisine) Enrichir ; rendre plus copieux.
- Faites une pâte à koulibiac, puis garnissez l'intérieur de tranches de saumon épluché et débarrassé des arêtes. — (Tante Marie, La véritable Cuisine de Famille, Paris : A. Taride, s.d., 30e éd., p.339)
- Choucroute garnie, choucroute à laquelle sont ajoutées des saucisses ou des tranches de jambon, etc.
- Assiette garnie, assiette de charcuteries diverses.
- Remplir ou occuper un certain espace.
- De hautes et superbes futaies garnissent encore une grande partie de nos vallées et de nos montagnes. Elles recouvrent un sol riche et fertile, et tout à fait propre à la culture. — (Thomas Couët, Le bois, voilà l’ennemi !, Revue Franco-Américaine, 1909)
- Une foule de curieux garnissaient les deux côtés de la route.
- La salle se garnit, commence à se garnir de monde, elle s’est garnie en un instant.
- Doubler ou renforcer avec quelque chose, pour faire durer plus longtemps, en parlant de choses.
- Garnir des bas.
- Garnir un chapeau en dedans d’une coiffe et d’un cuir.
-
prescrire
- Ordonner, recommander ou marquer précisément ce qu’on veut qui soit fait.
- Une ordonnance de Charles IV, dit le Bel, de novembre 1323, concernant le Trésor, prescrit qu’aucun clerc ou receveur ne soit employé au Trésor s'il n'est pas Français. — (Archives parlementaires de 1787 à 1860, sous la direction de Jérôme Mavidal & de Émile Laurent, 2e série (1800-1860), tome 25, Paris : chez Paul Dupont, 1874, note 2 de la page 266)
- Un capitulaire prescrit de ne contracter que des unions légitimes, car celles-là seules donnent des enfants capables de succéder. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l’Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.113)
- le 1er octobre 326, Constantin prescrivit de commuer en travaux forcés ad metalla les condamnations ad bestias et tarit de sa principale ressource le recrutement de la gladiature. — (Jérôme Carcopino, La Vie quotidienne à Rome à l’apogée de l’Empire, Hachette, 1939, p.286.)
- (Spécialement) (Médecine) Ordonner la prise de remèdes.
- Au ministère, tout le monde déplorait qu'un chirurgien de son envergure en fût réduit à prescrire des cachets d'aspirine dans un dispensaire de banlieue. — (Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être, Folio, page 274)
- En prescrivant des antibiotiques sophistiqués ou à large spectre, il cherche à « écraser une mouche avec un marteau », enrichit les laboratoires et contribue au pillage de la Sécurité sociale. — (Fabien Gruhier, Onze docteurs au « banc d'essai », dans Le Nouvel observateur, n° 686 à 698, 1978, p. 66)
- Mais ça c'est du Cialis©, on en prescrit aux mecs qui ont du mal à bander. Moi perso', je n'ai pas de souci de ce côté. Mais si je prends deux cachetons, une double dose, je peux rester en érection plus de trois heures, voire quatre sans aucun problème. — (Stanislas Petrosky, Je m'appelle requiem et je t'..., Éditions Lajouanie, vol. 1, chap. 27)
- (Droit) Acquérir par prescription.
- Prescrire un héritage
- Prescrire une dette
- On ne peut prescrire le domaine des choses qui ne sont pas dans le commerce. — (Code Nap. art 2226.)
- Il est aussi intransitif en ce sens.
- On ne prescrit pas contre les mineurs.
- Ceux qui possèdent pour autrui ne prescrivent jamais. — (Code Nap. art. 2236.)
- (Sens figuré) L’usage ne saurait prescrire contre la vérité, contre la justice, etc., L’usage ne saurait anéantir les droits de la vérité, de la justice, etc.
-
nantir
- Munir d’un nantissement, donner des gages pour assurance d’une dette.
- Cet homme ne prête point si on ne le nantit auparavant.
- Il ne veut rien prêter s’il n’est nanti.
- Il ne perdra rien dans cette affaire, il s’était nanti de gages sûrs, il s’était nanti.
-
récrire
- Variante de réécrire.
- S’appuyant sur les résultats acquis ces quarante dernières années par cette archéologie de sauvetage, il récrit l’histoire de France. — (É. Crubézy, Le livre du mois, La Recherche, juillet-août 2012)
- On n'a rien inventé, et je ne sais pas si on peut récrire l'histoire, réinventer des scénarii inscrits dans le cœur humain depuis toujours. — (Wendy Delorme, La mère, la sainte et la putain, Au diable vauvert, 2012, page 84)
- Parce qu’il ne traduisait pas, il récrivait. Parfois c’était mieux que l’original. — (Réjean Tremblay, Les droits de Bobby Orr, dans Le journal de Montréal, 3 novembre 2020)
-
rosir
- (Intransitif) Devenir rose.
- (Transitif) Rendre rose.
-
rôtir
- Faire cuire de la viande à un feu vif, de manière que le dessus soit croustillant et que l’intérieur reste tendre.
- Petite et misérable gargote de la rue Sainte-Geneviève où je me nourrissais jadis si mal […], je ne vous oublie pas, […], ni vous cinquième étage de Montmartre où sur le papillon du gaz de l’escalier je rôtissais un bifteck sans épaisseur. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Cette masse d’hommes nous offrait alors un spectacle révoltant. On allumait des feux et l’on chauffait des fours pour faire rôtir les membres de nos infortunés compagnons. — (Dillon, Voyage dans la mer du Sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- Le mouton, […], est rôti en entier dans un four ad hoc chauffé à blanc et dont on a soin de boucher hermétiquement toutes les ouvertures avec de la terre glaise. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 49)
- Faire griller, saisir et dorer à la chaleur du feu.
- Rôtir du pain, des marrons.
- (Sens figuré) Subir l’effet que cause la trop grande chaleur du soleil.
- Il a gelé cette nuit ; si le soleil vient à donner maintenant, il rôtira tous les bourgeons, toutes les fleurs.
- Il vaut mieux rôtir au soleil de l’indépendance que de goûter la fraîcheur au sein des cachots du despotisme et de la tyrannie. — (Alphonse Allais, Pour cause de fin de bail : Le Droit de bouchon, Éditions de la Revue blanche, 1899, pages 59-60)
- (Intransitif) (Sens figuré) Bronzer.
- (Pronominal) (Par hyperbole) (Familier) Se chauffer de trop près, ou être toujours auprès du feu.
- Mettez-vous à l’ombre, vous vous rôtissez.
- (Pronominal) (Familier) Se faire bronzer.
- Il se rôtit au soleil.
-
prémunir
- Munir par précaution ; précautionner ; garantir.
- Nous lisons , dans les documents, qu'en 1760, on vitriolait la semence avant de la jeter dans les champs. Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Il avait d’abord invité la comtesse à se souvenir des deux lettres adressées par le pape en décembre 92, l’une au peuple italien, l’autre plus spécialement aux évêques, prémunissant les catholiques contre les agissements des francs-maçons. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
- Naïveté de ma mère, elle croyait que le savoir et un bon métier me prémuniraient contre tout, y compris le pouvoir des hommes. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 344)
- J’ai pensé qu’être adulte ne prémunissait pas de la peine vers laquelle j’avançais, que ce n’était pas plus facile qu’avant, quand nous étions enfants […]. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
-
retenir
- Garder par-devers soi ce qui est à un autre.
- Retenir le bien d’autrui.
- Pourquoi retient-il mes papiers ?
- retenir les gages d’un domestique, le salaire d’un ouvrier.
- Garder toujours, conserver ce que l’on a, ne point s’en défaire, ne point s’en dessaisir.
- Auguste retint l’empire.
- Ce prince retint toute son autorité jusqu’à la fin de sa vie.
- En termes de Jurisprudence, "donner et retenir ne vaut" signifie qu'une donation n’est point valable, si on ne se dessaisit pas en effet de ce que l’on donne.
- Se dit, dans ce sens, en parlant des habitudes, des qualités bonnes ou mauvaises que l’on n’a point perdues.
- Retenir l’accent de son pays.
- retenir ses vieilles habitudes.
- Les bêtes féroces que l’on a apprivoisées retiennent toujours quelque chose de leur naturel.
- Ce vase retient quelque chose de l’odeur du vin que l’on y avait mis.
- Cet homme est bien corrigé, il n’a rien retenu de ses défauts. Il est vieux.
- Se souvenir, garder en mémoire.
- Puis il ajouta qu’il allait partir pour Paris afin de retrouver le musicien auquel il t’avait loué, et qui lui avait donné son adresse à Paris rue de Lourcine chez un autre musicien appelé Garofoli. J’ai bien retenu tous les noms, retiens-les toi-même. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Les ivrognes, maintenant accoudés au comptoir, braillaient une chanson dont ils n’avaient retenu que quelques paroles. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Réserver.
- Il a vendu tout son vin, hormis tant de pièces, qu’il a retenues pour sa table.
- Il a affermé sa terre, mais il s’est retenu les bois et les vignes.
- Il a donné son bien, mais il s’en est retenu, il en a retenu l’usufruit. Il est vieux.
- Les juges ont retenu cette cause : ils s’en sont réservé la connaissance en décidant qu’elle leur appartenait.
- Retenir une cause signifie aussi La conserver au rôle pour qu’elle soit jugée à son rang et sans délai.
- Le président a refusé la remise qu’on lui demandait et a retenu la cause.
- (Mathématiques) Réserver un chiffre pour le joindre aux chiffres de la colonne suivante.
- Huit et neuf font dix-sept : je pose 7 et je retiens 1.
- Prélever, déduire d’une somme.
- Le greffier, les huissiers, les procureurs, vinrent chez lui en grand appareil lui rapporter ses quatre cents onces ; ils en retinrent seulement trois cent quatre-vingt-dix huit pour les frais de justice, et leurs valets demandèrent des honoraires. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, III. Le chien et le cheval, 1748)
- Quand il voulut compter avec lui, Aristide chercha tant de chicanes, qu’il dut le laisser partir sans lui retenir un sou pour ses frais de nourriture et de logement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
- En me payant, il a retenu la somme qu’il m’avait prêtée.
- Il a retenu tant pour les frais, pour les réparations, pour ses déboursés, pour ses peines.
- retenir tant sur le paiement d’un coupon.
- S’assurer par précaution une personne, une chose.
- Retenir quelqu’un pour une partie de plaisir.
- Je vous retiens à dîner pour dimanche prochain.
- retenir un domestique.
- retenir une chaise au sermon, une loge à l’Opéra, une place dans un train.
- Cette place est retenue.
- retenir un logement.
- retenir une chambre dans un hôtel, une fenêtre sur une rue pour voir une cérémonie publique.
- retenir une date.
- Arrêter, maintenir, faire demeurer.
- Après la consultation, le docteur C***, médecin de la préfecture, me fit l’honneur de me retenir à déjeuner chez lui, avec deux de mes confrères. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 132)
- Son ventre retombait en plis grassouillets sur une taillole de flanelle grège retenant le pantalon. — (Jean Siccardi, La Chênaie de Seignerolle, Presses de la Cité, 2010, chapitre 17)
- On l’a retenu plus longtemps qu’il ne pensait.
- Je ne vous retiens pas.
- Retenez-le à dîner.
- retenir prisonnier.
- Ce rhume l’a retenu quinze jours à la chambre.
- Saisir, tenir, pour empêcher un accident, une chute, ou pour s’opposer à une mauvaise action.
- En un tour de main, j'insérai une K7 vierge dans la caméra, attrapai mon voile noir et dévalai l'escalier, me retenant à la rampe tant mes jambes mollissaient. — (Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution: Asia Bibi condamnée à la pendaison pour blasphème, Éditions du Rocher, 2015)
- Il serait tombé dans le précipice, si je ne l’eusse retenu.
- Il allait le tuer, si je ne l’eusse retenu, si je ne lui eusse retenu le bras.
- Arrêter, contenir, ne pas laisser aller.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n’est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- J’essayais, en contractant le gosier, d’absorber le moins possible d’eau et de résister à l’asphyxie en retenant le plus longtemps que je pouvais l’air dans mes poumons. Mais je ne pus tenir plus de quelques instants. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- On retient l’eau avec des écluses.
- Il y a de certaines terres qui retiennent l’eau.
- retenir son haleine, ses larmes, ses cris.
- retenir une poutre, L’attacher avec un lien de fer pour l’empêcher de tomber.
- (Absolument) Pour des chevaux de trait qui empêchent la voiture d’aller trop vite à une descente.
- Il faut enrayer, car ces chevaux-là ne retiennent pas.
- Ce cheval a les reins bons, il retient fort bien.
- Réprimer ; modérer ; empêcher de s’emporter.
- Pàtsa s'avance en traînant les pieds, prend la craie et commence, laborieusement, à tracer : « Il n'ai pas a l'école passe qu'il a la pécole. » Éclat de rire général dans la classe. Le maître a du mal à retenir un sourire. — (Robert Dagany, La Muette d'Arenc: Marseille 1950, Le Fioupélan éditions, 2011, chapitre 45)
- Cette considération me retint.
- Je ne sais ce qui me retient que je ne… Il allait le frapper, mais il s’est retenu.
- Il n’est pas si emporté qu’il ne sache bien se retenir quand il le faut.
- Je me suis retenu de lui répondre.
- Mettre, imprimer, garder quelque chose dans sa mémoire.
- Retenir par cœur.
- Il n’a entendu ces vers qu’une fois et il les a retenus.
- Il retient tout ce qu’il entend.
- Je n’ai pas retenu son nom.
- Je retiendrai cela toute ma vie.
- Cette leçon se retient aisément.
- (Absolument) En parlant de la génération des animaux et signifie concevoir.
- On a mené cette vache au taureau, mais elle n’a pas retenu.
- Les signes de la chaleur de la vache ne sont point équivoques, elle mugit alors très fréquemment et plus violemment que dans les autres temps, elle saute sur les vaches, sur les bœufs et même sur les taureaux, la vulve est gonflée et proéminente au dehors ; il faut profiter du temps de cette forte chaleur pour lui donner le taureau, si on laissait diminuer cette ardeur, la vache ne retiendrait pas aussi sûrement. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 580)
- (Pronominal) S’arrêter avec effort.
- Se retenir au milieu de sa course.
- (Pronominal) (Absolument) Ne pas satisfaire un besoin naturel
- (Pronominal) (Équitation) Pour un cheval, qui ne veut pas se porter librement en avant.
- Jamais on n’a vu un cheval se retenir comme celui-là.
- Tous les jeunes chevaux se retiennent.
-
cire
- Matière molle, très fusible et jaunâtre, avec laquelle les abeilles construisent les gâteaux de leurs ruches et qu’on emploie à différents usages, dans les arts, dans l’économie domestique, etc.
- Il faut débarrasser le coton des produits ligneux, pectiques, mucilagineux ainsi que des gommes, résines et cires qu'il peut renfermer …. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie: Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- J’ai, comme elle, frotté les meubles à l’eau japonaise, collectionné toutes sortes de cires, rangé de façon presque maniaque les différentes brosses ou plumeaux par tailles ou selon l'usage auquel ils étaient réservés. — (Catherine Guillebaud, Les Souliers lilas, 2009)
- Frotter un parquet, un meuble avec de la cire.
- Boucher de petits trous avec de la cire.
- (Par analogie) (Art) Matière plastique à chaud et rigide à froid.
- Depuis l'Argonne de 1914, le chant d’abeilles des balles s'est inscrit dans mes circonvolutions cérébrales comme, dans la cire d'un disque, un refrain prêt à jouer dès le premier tour de manivelle […]. — (Marc Bloch, L'étrange défaite : La déposition d'un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
- (Vieilli) (Par extension) Luminaire d’une église.
- Il connait les tarifs mieux que moi, discute le prix des cires, et a désigné lui-même d’un trait de plume, sur le plan de l’église, la place exacte où il désire que soit dressé le catafalque. — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, réédition Le livre de poche, 1968, page162)
- La cire appartient au curé.
- Les funérailles ont coûté tant pour la cire.
- (Par analogie) Composition faite de laque et d’autres matières, à laquelle on donne diverses couleurs et dont on se sert pour cacheter les lettres.
- Un bâton de cire d’Espagne, de cire à cacheter.
- Un cachet de cire rouge, de cire noire.
- (Anatomie) Humeur épaisse et jaune qui se forme dans les oreilles. → voir cérumen
- (Botanique) Résine, assez semblable à la cire des abeilles, qui coule de certains arbres et qu’on appelle cire végétale.
- (Zoologie) Membrane ayant l’aspect de la cire, qu’on remarque à la base du bec de certains oiseaux.
-
assagir
- Rendre sage.
- Le malheur assagit les hommes.
- (Pronominal) Devenir sage.
- à la longue, il s’est assagi.
-
regarnir
- Garnir de nouveau.
- Regarnir une robe.
- Regarnir un chapeau.
- Remplacer le feutre usé des marteaux d’un piano.
- Le soir, entrant dans le salon, je m’étonnai de ne plus retrouver le piano à sa place accoutumée ; à mon exclamation désappointée :« Le piano est à regarnir, mon ami », répondit Alissa, et de sa voix la plus tranquille. — (André Gide, La porte étroite, 1909, Le Livre de Poche, page 127)
- (Sylviculture) Planter des arbres — les regarnis — pour compléter une régénération défaillante.
- Dans les rares cas où la nécessité de regarnir est avérée, on procédera à une plantation en potets manuels selon les modalités décrites pour les plantations, avec ou sans accompagnement ligneux selon le contexte. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.