Dictionnaire des rimes
Les rimes en : criard
Que signifie "criard" ?
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- (Familier) Qui crie souvent.
- Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les interminables marchandages. — (Guy de Maupassant, La Ficelle, dans Les Contes normands)
- Comme je descendais des Fleuves impassibles,Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre)
- (En particulier) Qualifie des oiseaux qui crient souvent et d’une manière désagréable.
- Qui n’aime, aux jours de la canicule dans les bois, lorsque les geais criards se disputent la ramée et l’ombre, un lit de mousse et la feuille à l’envers du chêne ? — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Qui se plaint, qui crie souvent pour des sujets de peu d’importance, ou même sans sujet.
- Cette femme est bien criarde, est d’une humeur criarde.
- (Familier) Qualifie une voix aigre, dont le son blesse l’oreille, un instrument de musique qui rend un son désagréable.
- Oui, tenez, celui qui gesticule en parlant, et dont la voix est un peu criarde, c’est M. d’Alembert, le secrétaire perpétuel de l’Académie française. — (Julie de Querangal, Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- La Grand’Gothe se mit à sangloter d’une manière criarde et forcée, qui eût été risible si elle n’eût été révoltante. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- La mère, au ventre grossi par les couches, aux seins bouffis de bête usée, avait dans sa face en débris deux yeux bleus comme deux fleurs sales. Elle chantait avec une voix pointue de femme criarde. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 63)
- Enfin, en ces temps particulièrement bruyants médiatiquement, de nombreux fans d’Arte y apprécient les silences et chuchotements, et l’absence d’émissions et de jingles criards. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 10)
- (Sens figuré) (Familier) Qualifie des dettes auprès de créanciers qui en sollicitent le paiement avec importunité.
- Quoique […] j’eusse économisé quelques sous sur mes omnibus et mes déjeuners, il me fallut, plusieurs fois, avoir recours à l’obligeance d’un ami afin de payer des termes en retard et les dettes criardes. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Sa maîtresse, interrogée, confirma que le jeune homme avait des dettes criardes et qu’il avait même signé des chèques sans provision. — (Georges Simenon, Les 13 Mystères, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 146)
- (Sens figuré) Qualifie des couleurs qui tranchent trop fortement, qui blessent le regard.
- Pensez ensuite à la boutique du libraire anglais, avec son étalage criard, aux couvertures gaufrées et dorées […] — (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
- Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle a remplacé par un col blanc le ruban criard mis à même la peau. — (Léon Frapié, L’orpheline, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 51)
- (Sens figuré) Voyant et de mauvais goût.
- Elle était née riche, dans l’éclat criard d’une fortune trop neuve. — (Anatole France, « Le Lys rouge », 1894, réédition Le Livre de Poche, page 24)
Mots qui riment avec "ar"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "criard".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ar , ars , art , arts , ard , ards , are , ares , arre , arres , oir , oirs , oire et oires .
-
hospodar
?- (Noblesse) Titre des monarques de Valachie et de Moldavie.
- Son arrière-grand-père avait été hospodar, ce qui équivaut au titre de sous-préfet en France. — (Guillaume Apollinaire, Les Onze Mille Verges, 1907)
- Il se dépeuple — ah ! où sont maintenant les papes, les explorateurs, les hospodars, les académiciens, les sars, les Mandrin ? — (Raymond Queneau, Loin de Rueil, Gallimard, 1944, Édition Folio, 2003, page 145)
- (Sens figuré) Notable, personnage puissant.
- Elle avait donc tenté de s’aboucher avec des hospodars de la halle au blé, des gens riches si jamais il en fût ! — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, Jean Gay, libraire-éditeur, 1876, page 64)
-
héligare
?- (Transport aérien) Gare destinée aux passagers d’hélicoptères.
- Et c’est à peu près la seule héligare existante en France. — (L’Architecture d’aujourd’hui, volume 34, numéros 112 à 115, 1964)
-
devoir
?- Avoir à payer une somme d’argent, à rendre ou à donner quelque chose que ce soit.
- Le moulin de Montgon ayant été supprimé par suite de la création du canal des Ardennes , outre l’indemnité d’expropriation due au propriétaire , il en était dû une au fermier […]. — (Germain Roche & Félix Lebon, Recueil général des arrêts du Conseil d’état, t.5, 1848, page 95)
- Je vous paierai à la date fixée tout ce que je vous dois.
- Devoir plus qu’on ne possède.
- (Absolument) Il doit à tout le monde.
- (Proverbial) Devoir à Dieu et à diable, au tiers et au quart ; devoir de tous côtés, devoir beaucoup, avoir beaucoup de dettes.
- (Proverbial) Qui a terme ne doit rien, On ne peut être obligé de payer avant que le terme soit échu.
- Être obligé à quelque chose par la morale, par la loi, par sa condition, par l’honneur, par la bienséance, etc.
- Jamais nous n'avons eu l’ineptie de penser que les catholiques dussent être opprimés, qu'ils dussent être vus avec défaveur par le gouvernement, qu'ils dussent être exclus des emplois publics, qu'ils dussent même être exclus du ministère. — (« Quelques mots à nos contradicteurs passionnée et modérés », dans la Revue nationale de Belgique, Bruxelles : Librairie Polytechnique, 1840, vol. 4, page 85)
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Je soulève mon bada, parce qu'un macchab c'est un macchab et qu'on lui doit le respect. Je me tourne vers mon collègue de la police strasbourgeoise. — (Frédéric Dard, San Antonio : Descendez-le à la prochaine, Éditions Fleuve Noir , 1953)
- Le gouvernement de l’État a estimé qu'elle devait exécuter un plan de redressement à long terme. Ce plan devrait être établi par un échelon gouvernemental inférieur, mais le gouvernement de l’État a fixé un certain nombre de directives. — (Redressement des collectivités locales et régionales en difficulté financière, Conseil de l'Europe : Comité directeur sur la démocratie locale et régionale, 2002, page 19)
- Vous devriez vous conduire autrement.
- Il ne devrait pas abandonner ses parents.
- (Proverbial) Fais ce que dois, advienne que pourra.
- La loi doit une égale protection à tous les citoyens.
- Être dans la nécessité de. — Note : Il est alors suivi d'un infinitif.
- – Bigre ! — s’écria-t-il, avec un sentiment d’infinie vexation. — Quel idiot je suis ! J’aurais dû leur faire rendre leurs épées…. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 359 de l’édition de 1921)
- Il préférait la musique classique et les chemisettes à carreaux mais, pour attirer les concupiscences, il devait avoir la tenue wesh-wesh, l'allure racaille, la casquette Nike, visière retournée en prime. — (Antoine Gouguel, Chifoumi !, Éditions du Frigo, 2011, page 77)
- Le creusement d'un escalier en descente était une opération difficile et pénible, le mineur devant creuser plus bas que ses pieds au marteau et à la cisette, sous le faible éclairage des lampes à huile et avec une aération défectueuse. — (Bulletin de géologie de Lausanne, n° 249-268, Université de Lausanne (Institut de Géologie), 1980, page 352)
- Être redevable à, tenir de.
- Il vous doit son bonheur, son salut, sa fortune.
- Racine doit beaucoup à Euripide.
- Corneille doit à Sénèque la belle scène d’Auguste et de Cinna.
- L’auteur a dû le succès de sa pièce au talent des acteurs.
- Cette colline doit son nom à un événement qu’on nous raconta.
- (Par extension) Je lui dois tous mes maux.
- Il se dit aussi pour marquer qu’il y a une espèce de justice, de raison, de nécessité, etc., qu’une chose soit.
- Un bon ouvrier doit être plus employé qu’un autre.
- Il me semble que cela devrait les réconcilier.
- Il devrait y avoir une garnison dans cette ville.
- Être inévitable.
- La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 Octobre 1923 - 11 octobre 1924), Les Presses Universitaires de France, 1925 (réimpr. 2e éd. revue), p.93)
- Suivi d’un infinitif, il joue aussi en quelque sorte le rôle d’un auxiliaire et se dit de ce qui paraît vraisemblable, probable, plus ou moins certain.
- A peu de distance de Dinant, en Belgique, dans la vallée de la Lesse, il existe un assez grand nombre de ces grottes qui ont dû servir d’habitation ou de refuge à nos ancêtres ; […] — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 176)
- Blandine ne peut s'empêcher de rire. — C'est pas dans le calendrier que tu devrais être, dit-elle, c'est dans un musée ! T'es une femme comme il n'y en a pas deux ! — (Gérard Mordillat, Xenia, éd. Calmann-Lévy, 2014)
- Une fois réparé de cette façon, cet instrument doit marcher.
- Le premier homme qui est mort a dû être drôlement surpris. — (Georges Wolinsky)
- Il se dit de ce qu’on croit, ou qu’on présume, ou qu’on suppose qui arrivera.
- Les comptes nationaux sont une construction sociale, en perpétuelle évolution, reflétant toujours les préoccupations d'une époque. Les chiffres qui en sont issus ne doivent pas être fétichisés. — (Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, éd. du Seuil, 2013, p. 103)
- Le courrier doit être ici dans peu de jours.
- Je dois recevoir cette somme après-demain.
- Le bonheur que doivent goûter les élus.
- Quand même je devrais y périr.
- Il doit y avoir demain une assemblée générale.
- À l’imparfait du subjonctif, et en tête de la phrase, il s’emploie dans le sens de quand même.
- Dussè-je y périr.
- Dût ma fortune être anéantie.
- Quand je devrais y périr.
- Il se dit aussi pour marquer l’intention qu’on a de faire quelque chose.
- Je dois aller demain à la campagne.
- (Pronominal) Se dit spécialement pour être dans l’obligation morale de se donner, de se dévouer à sa famille, à sa patrie, à ses amis.
- Vous vous devez à vos enfants.
- Cela se doit, se dit de ce qui doit être, de ce qu’il convient de faire.
-
claquoir
?- Claquette
- Petit tableau utilisé lors des prises de vues, indiquant le numéro d’un plan et muni d’un claquoir qui signale le commencement du tournage. — (Jean Tournier, Les mots anglais du français, 1998)
- Il y a des claquoirs simples ou doubles, que l'on appelle : claquoirs, battoirs, crécelles ou cricri, routelles, tartarelles ou tourterelles, dont la forme la plus connue est celle de Corbie, qui ressemble à un tonnelet de fer. — (Bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, 1902, page 180)
- Le Saint-Sacrement va passer. Le chanoine, avec son claquoir, ordonne aux fidèles de se mettre à genoux. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 239.)
- (Par extension) (Familier) Bavardage insignifiant et prolixe
- Je t’écris en écoutant le claquoir de la raccommodeuse, Lucienne, qui n’arrête pas de parler, quoiqu’elle ne doive pas craindre la méningite… après tout, on ne sait jamais. — (Régis Messac, Coutances à l'heure allemande [1943], Paris, Éditions ex nihilo, 2018, p. 110.)
-
hagard
?- le vieil anglais hauke, aujourd'hui hawk, « faucon », avec le suffixe péjoratif -ard ;
- le scandinave hak-r, « tête chaude », avec le même suffixe.
- Huet[3] avait proposé l'allemand Hag, ancien français hague[1] (d'où haie), « lieu propre à rendre fier celui qui l'a pour défense » ; l'explication est mauvaise, mais l'étymologie est bonne[3], car un auteur du XIVe siècle dit que le faucon hagard est celui qui est de mue de haie :N'est mestiers c'om m'apaie [apaise]Par tels discours ; ne sui muiers de haie — (Ménagier, II, 317).Le faucon hagard est le faucon qui mue de haie, c'est-à-dire dans les haies, et non en domesticité[3]. Mais il s'agit vraisemblablement d'une étymologie populaire[1].
- Apparenté[1] à l’anglais haggard, lui-même issu du français mais à rapprocher de hag (« sorcière, vieille femme ») ; étymologie avancée[1] par Kluge pour l'allemand hager (« maigre, hâve ») mais non retenue par la suite[1].
-
voir
?- Percevoir l’image des objets par l’organe de la vue.
- […] ; et l’on voyait déjà quelques embarcations filer doucement sur l’eau que battaient les grands avirons, pareils à des vols de goélands lents et bas. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière, 1885, Les Eaux muettes)
- – Pourtant —fit Bert— j’aimerais bien en voir un… rien que pour pouvoir y croire quand je l’aurais vu.– Vous le verrez avant qu’il soit longtemps, promit le soldat. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 27 de l’édition de 1921)
- On ne voyait pas les tramways. […]. Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n'étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- C’est à Namur que Gaspard vit le premier beffroi. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- Il se fabriquait une étrange réputation, personnage de légende qui voyait à travers le brouillard, savait se rendre invisible aux gabelous, capable de tout ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Absolument) — L’on y voyait à peine, le sanctuaire n’étant éclairé que par des veilleuses pendues au plafond […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- […] puis le voyant mort, car vous le tuâtes du coup, vous prîtes la fuite sur le cheval qu’il vous avait donné. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Donner en vis-à-vis, avoir une vue.
- Cette maison voit sur un jardin, sur une rue.
- (Par extension) (Militaire) Avoir une vue découverte sur une cible en sorte qu’on est à portée de la battre avec le canon.
- Cette hauteur voit la place, voit le rempart de la place.
- Cette hauteur voit tel ouvrage à revers.
- Être le lieu où se déroule une action ; en être le siège.
- Fort peu habitée l'hiver, Ville-d’Avray voit sa population se décupler quand éclosent les premières frondaisons de la forêt ; quand les chauds rayons du soleil de juin font revivre les palmes des grands saules sur le bord des étangs si chers à Corot. — (Jules Mary, Roger la Honte, Paris : chez Jules Rouff & Cie, 1886, page 3)
- Avec l’utilisation d’antigènes de tréponèmes pâles tués, les réactions sérologiques ont vu leur sensibilité et leur spécificité nettement améliorées. — (François Pebret, Maladies infectieuses : toutes les pathologies des programmes officiels des études médicales ou paramédicales, Heures de France, 2003, page 497)
- Vivre pendant une période désignée, avoir connu cette époque.
- J’ai vu le temps où il n’y avait pas d’autre mariage que le mariage religieux. — (George Sand)
- (Sens figuré) (Familier) Imaginer, représenter.
- Dans l’espèce humaine, la Parthénogénèse n’a été vue que par les yeux de la foi ; il n’en est pas ainsi dans les rangs inférieurs de l’animalité […] — (Yves Delage et Marie Goldsmith, La Parthénogénèse naturelle et expérimentale, Flammarion, 1913, page 2)
- Les deux Allemands le tenaient sous la menace de leurs yeux haineux. Pendant un moment Bert vit la mort proche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 353 de l’édition de 1921)
- Prendre soin de quelqu'un, le traiter.
- C’est ce médecin qui voit ce malade.
- Il est vu par ce médecin.
- (Inversement) Consulter.
- Il faut qu’elle aille voir un médecin.
- (Absolument) Être en état de percevoir l’image des objets.
- Voir clair. — Voir trouble. — Voir double.
- Voir confusément. — Voir distinctement.
- Voir de près. — Voir au loin.
- Être témoin de l’état d’une personne ou d’une chose.
- Quelques journaux manquaient à la collection. C’étaient ceux qui relataient comment Charlotte, condamnée à mort, avait vu sa peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. — (Jules Mary, Les filles de la Pocharde, 1897-1898)
- C'est ici que l'on voit deux choses bien cruelles, Des maris ennuyeux et des femmes fidelles, Car l'Amour, tu le sais, n'est pas luthérien. — (Évariste de Parny, « Lettre à Bertin, du Cap de Bonne-Espérance, octobre 1777 », dans le recueil Œuvres d'Évariste Parny, tome 1, Paris : chez Debray, impr. Didot l'aîné, 1808, page 217)
- Les gens que vous avez vus arriver, que vous avez vu mener en prison. — La maison que j’ai vue s’écrouler, que j’ai vu démolir. —C’est un homme que j’ai vu autrefois bien pauvre, bien malheureux.
- Être témoin de faits, d’événements contemporains, ou en avoir seulement entendu parler.
- L’Afrique du Sud, avec la fin de l’apartheid a vu ainsi affluer des migrants venus du Mozambique, de Zambie ou d’Angola quand les Afrikaners partaient vers l’Australie ou l’Amérique. — (Christian Pradeau et Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer n° 234/volume 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
- Ce que nous voyons de nos jours, était annoncé depuis longtemps.
- Les événements extraordinaires que nous avons vus s’accomplir.
- Faire des observations et des remarques en lisant ; se reporter à ce que l’on lit.
- Mais nous avons vu comment Saint Louis, poussé par ses convictions religieuses, voulut rendre l’usure impraticable. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- J’ai vu dans Démocrite.
- Où avez-vous vu cette particularité ?
- Dans quel livre avez-vous vu ce passage ?
- Fréquenter.
- Qui voyez-vous le plus souvent ?
- Qui voit-il dans son pays ?
- Nous nous voyons souvent.
- (En particulier) Avoir une relation amoureuse.
- Plus tard, j’appris un absurde mariage d’amour qu’elle fit avec un jeune homme qu’elle devait déjà voir à ce moment-là. — (Marcel Proust, Guermantes, 2, 1921, page 393)
- Je ne le vois plus.
- (En particulier) Avoir une entrevue, une conversation, avec quelqu’un.
- Il faut que je voie le directeur rapidement.
- (Spécialement) (Avec la négation) (Familier) Supporter.
- Celui-là, je ne peux pas le voir !
- Acquérir la connaissance des choses du monde, dans les voyages ou dans le commerce des hommes.
- C’est un homme qui a beaucoup vu.
- Il a vu du pays. - Il a vu les pays étrangers. - Il veut voir l’Italie.
- Regarder, considérer avec attention.
- Voyez ce tableau. — C’est une chose à voir. — Il mérite d’être vu.
- Voir un objet au microscope. — Laissez-moi voir cela. — Voyons un peu ce qu’il va faire.
- Examiner, vérifier, se réserver de prendre un parti.
- Si cela arrive, nous verrons ce qu’il faudra faire.
- Voir une affaire à fond.
- Ceci est à voir. — C’est à voir.
- (Familier) Vérifier par soi-même une assertion, une information.
- Si vous ne le croyez pas, allez-y voir.
- J’aime mieux le croire que d’y allez voir.
- S’apercevoir, se rendre compte, comprendre.
- Il y a longtemps que l’on voit qu’il se ruine.
- Je vis bien qu’il me manquerait de parole.
- Ne voyez-vous pas qu’il vous trompe, qu’il se moque de vous ?
- Je vois ce que vous voulez dire.
- Et il est amusant de penser à cette réponse que nous donnons parfois pour signifier que nous avons compris : « Je vois. » Le verbe voir devient alors synonyme d'intelligence, une autre preuve que l'ultime ou l'essentiel peuvent être invisibles pour les yeux. — (Christine Michaud et Thomas De Koninck, Le Petit Prince est toujours vivant, Gallimard/Édito, 2020, page 37)
- C’est comme ça qu’il faut faire pour retirer son billet ; vous voyez ?
- Inspecter avec autorité, veiller à.
- Cet homme n’a rien à voir à ma conduite, et je n’ai pas le droit de voir à la sienne.
- Qu’avez-vous à voir dans ma maison ?
- Voyez à ce qui se passera. — Voyez à la dépense.
- Éprouver, essayer.
- Voyez si vous pouvez résoudre ce problème.
- Voyons si la chose nous réussira mieux ainsi.
- Je veux voir jusqu’où ira sa patience.
- À toi de voir.
- (Par analogie) Juger par le sens du goût, de l’odorat, du toucher ou de l’ouïe, en parlant des choses que l’on connaît.
- Voyez si le vin est bon. — Voyez un peu si cela est chaud.
- Il faut voir si cet instrument est d’accord.
- Juger ; apprécier ; envisager.
- Jamais nous n'avons eu l’ineptie de penser que les catholiques dussent être opprimés, qu'ils dussent être vus avec défaveur par le gouvernement, qu'ils dussent être exclus des emplois publics, qu'ils dussent même être exclus du ministère. — (« Quelques mots à nos contradicteurs passionnée et modérés », dans la Revue nationale de Belgique, Bruxelles : Librairie Polytechnique, 1840, volume 4, page 85)
- Ensuite c’est à chacun de voir en quoi cela l’intéresse, le concerne, lui parle. Il n’y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La psychanalyse, l’air de rien, éditions Eres, 2012)
- Chacun a sa manière de voir. — C’est ainsi que je vois. — C’est un homme qui voit tout de travers.
- (Familier) Étudier, apprendre.
- Je ne répèterai pas ce que nous avons vu la semaine passée.
- Aller faire quelque chose.
- Notre mère est malade, papa est mort. Nous allons voir avec mon petit frère à ramasser des pommes de terre dans le champ. » — (Alphonse Daudet, L’enfant espion, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 27)
- (Québec) (Désuet) (Par euphémisme et apocope de voir ses règles) Avoir ses menstruations.
- As-tu vu ce mois-ci?
- (Religion) Connaître par l’intelligence.
- Dieu voit le fond des cœurs, voit toutes choses.
- La béatitude consiste à voir Dieu.
- (Pronominal) (Sens propre) Voir soi-même. Voir l’un l’autre.
- (Pronominal) (Avec un adjectif ou avec un participe passé) Être.
- Après une lutte soutenue entre le gros bon sens du paysan et la folle impulsion donnée par l’administration des haras, celle-ci a été forcée de céder le pas, et s’est vue obligée en 1860 de supprimer les dépôts d’étalons d’Abbeville et de Charleville, […]. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- À ce moment, la guerre tomba brutalement, sans crier gare. Le deuxième jour de mobilisation, Fagerolle se vit jeté dans un wagon à bestiaux, parmi les vomissures et les gueulements patriotiques d’un certain nombre de citoyens français. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 29)
- Mais, à la longue, elle se vit contrainte de renoncer à ses méthodes iniques, parce que trop d’enquêtes s’étaient tournées à la confusion […]. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Pronominal) (Avec un infinitif) Construction pour faire du COD, du COI ou du quelqu’un en question le sujet. Note : La construction passive en français avec être ne peut faire que du COD le sujet.
- — Est-ce qu’il se voit mourir ?Urbaine posait cette question à tous les parents d’agonisants et si l’on se voyait mourir, mon Dieu, tout était fini. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 24)
- Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
- Il s’est vu obliger de payer ses dettes. : Il a été obligé de payer ses dettes.
- Elle s’est vu conférer un diplôme. : On lui a conféré un diplôme.
- Un touriste s’est vu voler son portefeuille. : On a volé le portefeuille d’un touriste.
-
nageoire
?- Organe extérieur, formé d’une membrane soutenue par des rayons osseux, des poissons et des animaux marins, qui leur sert d’appareil propulseur et stabilisateur.
- Les nageoires d’un phoque.
- (Par analogie) Objet dont on se sert pour se maintenir sur l’eau quand on apprend à nager.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Aéronautique) Flotteurs latéraux qui empêchent l’appareil de chavirer.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Familier) Bras.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Technologie) Rondelle de bois très plate, que les manœuvres font flotter sur les seaux pleins, pour empêcher l’eau balancée par leur marche, de jaillir au dehors.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Désuet) Barbe qui garnit les joues.
- Visage ovale et plein ; teint basané, portant des nageoires brunes. — (Gilbert Augustin-Thierry, Conspirateurs et Gens de police : Le Complot des libelles (1802), A. Colin, 1903, p. 286)
-
ivoire
?- Substance dure, blanche, opaque qui est la matière principale des dents et des défenses d’animaux comme l’éléphant, l’hippopotame, le morse.
- Sa spécialité consistait à scier les dés et à les piper. Il m’expliqua l’opération, car achetant lui-même l’ivoire, il le débitait en petits cubes dont il forait certains côtés pour les bourrer de plomb. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Des Soudanais vendent des porte-cigarettes en ivoire, des colliers pour les femmes, des fouets de cuir. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre V, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960, page 76)
- À l’intérieur, son plafond est de style mudéjar, à caissons de bois de cèdre incrusté d’ivoire. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 58)
- (Par ellipse) Objet d’art travaillé en ivoire.
- Les ivoires du Louvre.
- (Anatomie) Substance majoritaire constituant la dent et plus généralement l’organe dentaire.
- (Poétique) D’un blanc parfait.
- Un cou d’ivoire, un cou bien fait et très blanc.
- L’ivoire de son cou, de son sein, etc.
- Les vêtements noirs, adoptés alors par la cour et dont la forme fut même fixée par un édit, relevaient encore l’ivoire de ses bras, découverts jusqu’au coude et ornés d’une profusion de dentelles qui sortaient de ses larges manches. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Couleur qui rappelle celle de l’ivoire. #FFFFD4
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embauchoir
?- (Cordonnerie) Instrument de bois en forme de pied dont on se sert pour élargir les chaussures ou pour empêcher qu’elles ne se déforment.
- Ah! Le bel embauchoir! — (Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, éditions Livre de poche, 1963, page 52)
- Pour conserver à vos chaussures leur aspect neuf, mettez des embauchoirs à l’intérieur quand vous ne les portez pas. — (Rod Green, Le guide de l’aventurier moderne: Comment maîtriser un alligator, recoudre un bouton… et autres astuces pour échapper à (presque) tous les périls !, 2010)
- ... au sol une exposition de chaussures avec des embauchoirs et des brosses immaculées... — (Véronique Olmi, Les évasions particulières, Le Livre de Poche, 2022, page 58)
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chaloir
?- (Littéraire) Importer, dans le sens d’être important ; faire attention.
- J’écris ces mémoires en pleine vie, ainsi que du fond du tombeau. Je ne veux ni flatter, ni dénigrer. Peu me chaut de plaire ou de déplaire. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Salons et Journaux, Grasset, 1917, réédition Le Livre de Poche, page 307)
- Vous appellerez cela « vol », sans aucun doute, mais peu me chaut. — (Jean Ray, Harry Dickson, La Bande de l'araignée, 1932)
- Je vivais pour mes enfants, ne faisant aucune visite et me soustrayant aux réunions en nombre où il m'eût été possible, chacun s'exprimant alors comme il lui chaut, de saisir les divers aspects de mon mari en tant qu'homme mêlé à d'autres hommes, […]. — (Suzanne Martinon, Eux et nous, Paris : Librairie Plon, 1937)
- Ils font tout ce qu’ils veulent ! si un jour ça leur chaut, ils garderont les soldats trois ans à la caserne. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 81)
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définitoire
?- (Religion) Lieu où s'assemblent les définiteurs, les principaux officiers du chapitre d'un ordre religieux.
- Le bâtiment du définitoire de l'Abbaye de Cîteaux.
- Le définitoire est construit en brique avec des chaînages et des baies en pierre de taille calcaire. — (Patrick Arabeyre, Pour une histoire monumentale de l'abbaye de Cîteaux, 1098-1998, 1998)
- (Par métonymie) Assemblée des officiers d'un ordre religieux.
- Le Préposé Général, les Définiteurs, les Provinciaux et les Supérieurs des diverses circonscriptions de notre Ordre, réunis en définitoire extraordinaire.
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chamarre
?- (Désuet) Variante de simarre.
- (XVIe siècle) Vostre espée use les plies de vostre chamarre. — (PALSGRAVE, p. 558.; cité par Littré)
- Broderies, ornements.
- Fût-il tout harnaché d'ordres et de chamarres. — (Victor Hugo, Ruy Blas, I, 2.; cité par Littré)
- — Des hommes entichés de chamarres militaires et de reflets de bottes, des femmes à ce point insoucieuses d’élégance, ce contraste-là me ferait réfléchir si j’étais délégué à Versailles !… — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, collection Le Livre de Poche, page 178.)
- Je crois bien que j'ai gardé un faible pour le soldat dont les grands cordons, les étoiles, les chamarres ont ébloui mes yeux d'enfant. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 37)
- Veste de berger, zamarra
- « chamar(r)on », [...] « chamarre ou simarre […], ample casaque ouverte, fourrée d'une peau de mouton, recouverte de bandes d'étoffe de couleurs différentes cousues dans le sens de la longueur ; c'étaient des sortes de garnaches ou de tabards en peau de mouton fendues sur le côté que portaient les bergers de la montagne .— (Arnold Van Gennep, Les Hautes-Alpes traditionnelles, t. I, Voreppe, Curandera, 1990 (1re éd. Paris, Maisonneuve, 1946), p. 87-89.)
- (Habillement) Blouse → voir zamarra
- Landais : samarre (Palay) f. 'sac de peau des bergers ; béarnais : chamarre (Palay) blouse de paysan'. basque (avec article), zamarra, tsamarra, zamarra 'toison des bêtes à laine', blouse de peau', 'tablier de peau', 'pelisse des bergers'
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bossoir
?- (Marine) Potence servant à hisser une annexe sur un navire.
- Gilliatt était parvenu à sauver les deux bossoirs avec leurs trois roues de poulies. — (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer, 1866)
- Sa pipe finie, il eut froid. Et sa seule ressource fut de s’étendre, transi, à même sa couche dure et de s’endormir, de plus en plus balancé au bout des bossoirs. — (Christian Brulls (pseudonyme de Georges Simenon), Les pirates du Texas, éditions J. Ferenczy et fils, 1929, réédition 1980, première partie, chapitre II)
- (Marine) Pièce saillante placée à la proue (à bâbord et tribord sur les grandes embarcations) d’un navire destinée à la manœuvre de l’ancre.
- Avoir l’ancre au bossoir.
- […] il fallait se tirer de ce mauvais mouillage, et la rapidité du courant était un grand obstacle : sa violence m’ obligea de mouiller une ancre de bossoir à chaque instant, je craignais d’avoir le cable coupé et d’être entraîné à la côte […]. — (Voyage de La Pérouse autour du monde Paris : Impr. de la République, 1797.)
- — Vous ne savez pas, par conséquent, ce que c’est que le bossoir ?— Je ne m’en doute pas, dis-je. — C’est une espèce de terrasse de poutres qui sort de l’avant du navire, et d’où l’on jette l’ancre en mer. Quand on fusille un homme, on le fait placer là ordinairement, ajouta-t-il plus bas. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- On vira au cabestan ; l’ancre vint à pic, quitta le fond sableux du petit port, remonta au bossoir'.' — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
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gabarre
?- Variante orthographique de gabare.
- Passionné dès l’enfance pour les voyages, M. Caillié, âgé de 16 ans, et ne possédant que 60 fr., s’embarque sur la gabarre la Loire, qui allait au Sénégal de conserve avec la Méduse. — (Revue littéraire, 1830)
- Un jour, en buvant le verre de goutte chez nous, avec Sandrot, un grand canalou avait annoncé une drôle de nouvelle : des bateaux à moteur allaient être mis en service ! Non pas des gabarres halées par un tracteur à moteur comme on en avait vu passer quelques-unes déjà, mais des péniches équipées d’un moteur et d’une hélice. — (Henri Vincenot, La Billebaude, 1978, page 150)
- Le fleuve aidait à les porter ensuite jusqu'à Bordeaux : une aquatinte de Louis Burgade, vers 1830, nous montre un portefaix qui décharge une gabarre venue de Langon et empile du faissonnat face au quai Louis XVIII. — (Jacques Sargos, Histoire de la forêt landaise: du désert à l'âge d'or, éditions L’Horizon chimérique, 1997, page 148)
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nasillard
?- Qui nasille.
- Et, de ce ton nasillard et monotone qui n’appartient qu’aux fonctionnaires publics, il lut: […]. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes,)
- Ou bien, elle chantait, et cette voix lente, lente, douce et un peu nasillarde était comme la cadence de son rêve, à lui. — (Isabelle Eberhardt, Le Major,1903)
- S’accompagnant de son gimbri, il nous chante, d'une voix tantôt gutturale, tantôt nasillarde, d’interminables mélopées, que l’assistance reprend aux refrains avec des battements rythmiques des mains. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 33)
- Deux escaliers, sous un maigre lumignon, plongent aussitôt vers un sous-sol d’où la musique sonore et nasillarde de l’accordéon monte avec des accords de banjo. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Sur ces entrefaites elle a rencontré par hasard une de ses anciennes copines, une nommée Suzanne, une brune en minijupe, une sorte de grande sauterelle à la voix nasillarde. — (Daniel Apruz, La Bêlamour, éditions Buschet/Chastel, 1970)
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rare
?- Qui est en petit nombre ; qui se trouve difficilement.
- Dans toute cette région agricole, les arbres sont très clairsemés; on n’y trouve guère que quelques rares plantations de figuiers et de nopals. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 221)
- C’est eux également qui importèrent le poivre, condiment devenu si rare, qu’on l’utilisa comme monnaie. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- La propriété individuelle était encore très peu développée. Il y a cinquante ans, les rares propriétaires fonciers étaient des chorfa, des zaouïas, des dignitaires du makhzen qui avaient obtenu leurs terres par dahir chérifien. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 115)
- Mais les entreprises industrielles capables de générer près de 30% de marge nette et 80% d’Ebitda sont suffisamment rares pour que cela mérite de décrypter leur modèle de développement. — (Eutelsat nous répond : La réponse de l’Usine nouvelle, dans L’Usine nouvelle, n°3256, 6 octobre 2011, page 28)
- (Sens figuré) Qui est peu commun, peu courant.
- […], et il était connu à cinq lieues à la ronde pour sa bonté naturelle et aussi (chacun a ses petits défauts) pour son insolence rare et d'ailleurs sans malice, quand les libations trop prolongées l'avaient mis hors de ce qu'il est convenu d'appeler l'état normal. — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- […]; nous travaillâmes désormais ensemble, avec un accord et une communauté de jugement qu'il est rare de trouver entre deux hommes. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Deux ratés successifs cela est rare et invraisemblable ; mais tout est rare et invraisemblable si l’on ne parle pas abstraitement ; car pourquoi ici et non là ? — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 207)
- Il possédait si bien la carte des fossiles du département qu’il ne donnait jamais un coup de piochon sans exhumer un spécimen rare. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 70)
- Qualifie une personne qui a un mérite extraordinaire.
- « Courageuse et de bon conseil, elle l’a été tant qu’elle a vécu, mais c’est surtout dans les commencements, juste après notre mariage, et un peu plus tard, quand ton frère et toi vous étiez encore jeunets qu’elle s’est montrée rare. » — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, Bernard Grasset, Paris, 1921)
- (Par extension) (Ironique) Vous avez eu là une étrange conduite; en vérité, vous êtes un homme rare.
- Qualifie une barbe clairsemée.
- (Médecine) Qualifie du pouls, lorsqu’il bat moins de fois qu'à l'ordinaire, dans un temps donné.
- Avoir le pouls rare.
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décisoire
?- (Droit) Qui amène la décision d’un litige.
- (Spécialement) Qualifie le serment qu’une partie défère à l’autre pour en faire dépendre le jugement de la cause.
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blutoir
?- Sorte de sac ou de tamis qui sert à passer la farine pour la séparer du son.
- Ce blutoir n’est pas assez fin, il ne rend pas la farine assez blanche.
- Notre moulin, en effet, possédait un blutoir de six mètres de long, composé du « cylindre » en toile de soie à six pans tournant sur son axe légèrement oblique. — (Claude Rivals, Pierre Roullet: la vie d’un meunier, 2004)
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carrare
?- (Géologie) Sorte de marbre d’un blanc éclatant.
- Exploité principalement à Carrare, le marbre véritable est relativement rare en France et sa vogue a été relancée par les campagnes d'Italie. — (Jacques Baudoin, La sculpture flamboyante en Normandie et Île-de-France, 1992)
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échappatoire
?- Subterfuge, moyen habile pour se tirer d’embarras.
- […] si on est repéré de loin et que l'on se trouve dans un endroit bordé de murs par exemple, ou bien en terrain découvert, il n’y a pas d’échappatoire possible et gare à la fouille !… — (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 209)
- Les chauffards vinrent rapidement à leur hauteur, les prirent en tenaille en les fracassant sur les côtés tandis que le troisième véhicule les bloquait par l'avant. Il n'y avait plus d’échappatoire possible […]. — (Annie Dedieu, La Croisée des chemins, Société des Écrivains, 2010, page 74)
- (Sens figuré) Moyen de se décharger de quelque chose.
- L’Action ? dit-il, mais ce n’est qu’une échappatoire où nous pousse notre paresse fuyant devant l’effort que demande le Rêve. — (Jacques Spitz, La Croisière indécise, 1926)
- D’une façon générale, je ne peux pas commencer à rédiger sans avoir auparavant accumulé une quantité phénoménale de notes, jusqu’à ce que cette accumulation devienne étouffante et que la rédaction apparaisse comme une échappatoire. — (Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M., Seuil, 2001)
- « Les milliardaires ont tiré profit des échappatoires fiscales pour les riches, des suppressions fiscales pour les sociétés, des paradis fiscaux et de l’absence de taxes sur la richesse et les successions au Canada. — (Agence QMI, Pas de répit pour les écarts de richesse, Le Journal de Québec, 29 novembre 2020)
- Dans ces régions, il sera possible de manger au resto avec un ami ou un proche, mais pas de le recevoir à la maison. « C’est une façon de donner une certaine échappatoire, ça peut être bon pour un couple. Le risque est moindre, tandis que ce qui se passe dans la maison, on est chez nous, la probabilité d’avoir des contacts est beaucoup plus grande », a-t-il dit. — (Charles Lecavalier, Une partie du Québec vire à l’orange, Le Journal de Montréal, 3 mars 2021)
-
incantatoire
?- Relatif à une incantation.
- La présence très fréquente d’incisions parallèles ou de lignes de ponctuation à proximité des figures d’animaux dans les grottes décorées autorise à considérer qu’elles peuvent avoir été tracées au cours d’un processus incantatoire. — (André Leroi-Gourhan, Histoire des religions, Hypothèses de la préhistoire, Encyclopédie de la Pléiade, volume 3, page 552)
- Litanie incantatoire.
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bécarre
?- (Musique) Caractère de musique en forme de petit carré (♮) : on le met devant une note qui avait été haussée ou baissée d’un demi-ton, pour rétablir cette note dans son ton naturel.
- Mettre un bécarre à une note, devant une note.
-
falloir
?- Être de nécessité, de devoir, d’obligation, de bienséance.
- Rabalan se sentit troublé. Du moment que le maire affirmait d’une façon aussi autoritaire qu’il était sorcier, il fallait le croire… Ça l’étonnait pourtant. — (Octave Mirbeau, Rabalan,)
- Les prairies, émaillées de saxifrages, sont clôturées de murs en pierres sèches qu'il nous faut franchir à tout instant. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 35)
- …mais l’on n’était qu’en juin et, sauf pour les poires de moisson qui mûrissent en août, il fallait encore attendre longtemps avant de savourer concurremment les pommes du verger et la vengeance désirée. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- La malheureuse était grise et il allait falloir bientôt la transporter dans une salle du premier pour l'y laisser cuver son vin. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- En vain l’ambassadeur de France tenta de fléchir les négociateurs américains. Ils se montrèrent implacables. Il fallait se soumettre ou faire banqueroute. — (Camille Aymard, Devons-nous payer l’Amérique ?, Éditions Ernest Flammarion, 1932, page 119)
- Il eût fallu hurler pour échanger la moindre phrase. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Hier, en France, il fallait être humanitaire, kantien, philosémite. Actuellement, la mode, chez nous, penche vers un christianisme édulcoré. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 43)
- Puisqu’il fallait qu’elle suât, elle devait boire beaucoup. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- À une époque où les artistes de jazz apparaissent de plus en plus souvent sur scène, il peut sembler surprenant qu'il ait fallu attendre 1956 pour voir réalisé un microsillon contenant l'enregistrement d'un récital de Garner. — (Boris Vian, « Errol Garner … sur scène », dans Derrière la zizique, Paris : C. Bourgois, 1976, Le Livre de Poche, 2012)
- Non mais, qu’est-ce qu’ils venaient nous casser les pieds, tous ces Parisiens, avec leurs modes modernes, que tu savais jamais ce qu’il fallait faire pour qu’on se foute pas de ta poire ? — (Paul Fabre, Le solitaire de Costejourdes, Éditions L’Harmattan, 2013, page 35)
- Il fallut qu’Abdel Latif insistât, et elle accepta enfin, comme à regret. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Les gros livres reliés de cuir où il eût fallu puiser les dates des batailles, les manuscrits jaunis desquels il eût fallu tirer la concordance des personnages, les bibles couvertes de toiles d'araignée qu'il eût fallu sortir de leur sommeil, tous ces objets, […], ne pouvaient servir car les ours en avaient lacéré les pages. — (Jean-Christophe Duchon-Doris, Les Ours polaires, Paris : chez Seghers, 1991)
- (Mathématiques) Il faut et il suffit que… « si et seulement si » ou équivalence.
- Encore faut-il que… il est du moins nécessaire, malgré tout, que…
- Ni le docteur ni Thérèse ne rient de ma plaisanterie. Il faut qu’ils ne l’aient pas comprise. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éditions Le Livre de Poche, 1967, page 207)
- Être ce dont on a besoin.
- Pour que l’apothicaire du roi fût heureux, il lui faudrait que le roi eût un estomac et délicat et fort, qu'il eût en même temps besoin de beaucoup de médecines, et qu'en même temps il pût en bien supporter l'effet. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états, tome II : XVe siècle, livre 2, Bruxelles : chez Wouters, Raspoer & Cie, 1843, page 127)
- Les gazelles et les outardes ne manquent pas non plus, mais il faudrait organiser des battues pour s’en emparer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
- Je maintiens, et il est impossible de me démentir, que personne ici ne peut dire approximativement ce qu'il faudra; ce qui est certain, c’est qu’il faudra une somme considérable. — (Emmanuel Arago, « Assemblée nationale législative : séance du 19 avril 1850 », dans les Comptes rendus des séances de l’Assemblée nationale législative, tome 7 (8 avril - 15 mai 1850), Paris : chez Panckouke, 1850, page 210)
- Quelles sont donc les causes de ces insuccès ? Il n’y en a qu’une : c’est que ces sociétés n’ont pas le directeur qu’il leur faut. Sans un directeur qui joue le rôle d’entrepreneur, ils ne peuvent pas réussir. — (Maurice Block, Les progrès de la science économique depuis Adam Smith, éditions Guillaumin, 1890, page 309)
- — Si ça vous dit, Monsieur Duprez, je peux préparer un couscous pour ce soir ? J’ai tout. Seulement faudrait pas trop tarder à me le dire, pour le bouillon. — (André Pierrard, Le janissaire, Dunkerque : Éditions des Beffrois-Westhoek, 1983)
- Ce qu’on doit donner d’argent à quelqu’un pour un prix, pour un salaire.
- — Mais combien vous faut-il pour votre voyage ? Je vous dis que je ne suis pas en fonds. — (Walter Scott, « Les aventures de Nigel », chapitre 34, traduit de l’anglais, Œuvres complètes de Sir Walter Scott, tome 48, Liége : chez Fr. Lemarié, 1828, page 191)
- Misérable, maître chanteur, quelle somme vous faut-il pour que vous me laissiez mon enfant ? — (Éveline Le Maire, La maison d'émeraude, Paris : Librairie Plon, 1926, chapitre 26)
- Il demande plus qu’il ne lui faut.
-
nard
?- (Botanique) Nardus, genre de plantes herbacées aromatiques des prés de la famille des Poacées (ou graminées) qui comprend une unique espèce, le nard raide (Nardus stricta).
- Le Nard, espèce de grande plasticité écologique, se développe indifféremment sur les sols acides de nos tourbières à Sphaignes et sur les terrains peu humifères ; il semble toutefois rechercher une atmosphère humide ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 130)
- (Botanique) Nardostachys, genre de plantes herbacées de la famille des valérianacées comportant plusieurs espèces dont le très odoriférant Nardostachys jatamansi.
- La valériane celtique (Valeriana celtica) est une plante alpestre au parfum capiteux, appelée également nard celtique.
- (Botanique) Synonyme de lavande aspic.
- (Par métonymie) Huile ambrée parfumée que les anciens tiraient de certaines racines, en particulier de la valériane celtique.
- […], si vous vous sentez au cœur un nard céleste à répandre, comme fit Madeleine aux pieds de Jésus ; laissez-vous apprécier par un homme digne de vous, et devenez ce que doit être toute bonne jeune fille : une excellente femme, […]. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Leur lèvre rouge, leurs yeux humides et brillant dans l’ombre, leurs longs regards, me pénétraient jusqu’aux moelles. Fardées et peintes, sentant le nard et la myrrhe, macérées dans les aromates, leur chair est d’un goût rare et délicieux. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 22)
- Ainsi, t’emportes-tu aujourd’hui contre cette femme qui vient d’arroser mes pieds d’un nard payé très cher, comme si mes pauvres ne devaient jamais profiter de l’industrie des parfumeurs. — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, pages 58-59)
- Le nard des pinèdes peut être utilisé dans des tisanes ou pour devenir des épices à viande. — (Radio-Canada, À la découverte du nard des pinèdes, site radio-canada.ca, 10 avril 2021)
- Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe... — (Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857)
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braillard
?- Qui parle beaucoup et fort haut et mal à propos.
- Favrolles prend la parole. Son vide intérieur, son inconscience braillarde se masquent sous l’énergie de ses propositions. — (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l’édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
- (Québec) (Péjoratif) Qui pleure beaucoup et souvent, qui se plaint beaucoup.
- Je pense que la plupart des gens s’entendent pour dire que s’il y a une personne qui mérite le titre de « Personnalité de l’année », c’est le travailleur de la santé. Mais s’il n’y avait pas eu la pandémie, j’aurais choisi l’indigné. L’offusqué, le choqué, le scandalisé. (…). Le braillard. — (Richard Martineau, L’année des braillards, Le journal de Québec, 23 décembre 2020)
- J’ai tendance à croire, toutefois, que les tensions sociales seraient moins vives si on ne présentait pas ceux qui souffrent de libertés comme des geignards et des braillards, se plaignant le ventre plein, comme si, finalement, le confinement perpétuel ne représentait rien de grave. — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: rien de tout cela n’est normal, Le Journal de Montréal, 13 janvier 2021)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.