Dictionnaire des rimes
Les rimes en : courir
Que signifie "courir" ?
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- Se déplacer rapidement, avec impétuosité, par un mouvement alternatif des jambes ou des pattes prenant appui sur le sol, avec une phase de suspension en l’air, sans appui.
 - Sur ces entrefaites, la portière se souleva et Henri de Navarre parut. La petite levrette, qui dormait sur le trône, bondit et courut à lui. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
 - Le soir, dédaignant les taxis, je rentrais à bord presque toujours en courant pour me maintenir en bonne condition physique. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
 - Autour de la chambre, le long de la plinthe, des belettes courent, bondissent, se poursuivent… — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
 - Marie arriva bien vite, sa cape jetée à la hâte sur ses épaules, sa calipette de travers d’avoir tant couru, […]. — (Daniel Cario, Les Moissonneurs de l'Opale, Presses de la Cité, 2013, chapitre 43)
 - (Par extension) Être en mouvement, en parlant des choses.
 - Tenant dans ses bras Marie, âgée de trois ans, il la présentait avec orgueil aux ambassadeurs étrangers et voulait qu'elle jouât du clavecin en leur présence. C’était merveille de voir courir de si faibles doigts sur les touches avec précision et rapidité. — (Adelaïde Celliez, « Marie Tudor », dans Les Reines d'Angleterre, Paris : chez P.-C. Lehuby, 1852, page 461)
 - Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ? — (Umberto Eco, L’île du jour d’avant, Grasset & Fasquelle, 1996)
 - Faire courir une manœuvre dans ses poulies.
 - Disputer une course.
 - Mais le clou du spectacle est un steeple-chase couru par de vrais chevaux de courses, qui sautent une rivière et tournent sur la scène, et gagné par un cheval qui a remporté le grand prix national, il y a quelques années. — (« Chronique anglaise », dans la Bibliothèque universelle et revue suisse, 98e année - 3e période : tome 57, Lausanne : au bureau de la revue, Paris : chez Firmin-Didot & Cie, & etc., 1893, page 186)
 - Ce cheval a couru aux dernières courses.
 - Faire courir, envoyer sur le champ de course des chevaux pour disputer ce prix.
 - (Transitif) Courir le grand prix de Diane.
 - (Transitif) Courir une carrière, être engagé dans une profession, une entreprise, etc., où l’on s’efforce d’obtenir des succès, de l’emporter sur ses rivaux.
 - Vous courez une périlleuse carrière.
 - Hortensias et Cicéron couraient la même carrière.
 - (Sens figuré) (Familier) Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
 - Courir encore, signifie qu’on s’est échappé en toute hâte, qu’on ne se laissera plus prendre à une chose.
 - Il m’a suffi de le voir, de l’entendre : je cours encore.
 - (Vieilli) Aller plus vite que le pas.
 - Vous allez trop vite, vous ne marchez pas, vous courez.
 - Aller avec empressement.
 - L’Empereur ne s’arrêta pas à Phalsbourg ; tandis qu’il courait déjà sur la route de Saverne, le canon tirait ses derniers coups. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
 - Je cours le prévenir.
 - Courez, ne perdez pas un instant.
 - Courir au plus pressé, s’occuper, avant toute autre chose, de ce qui importe le plus dans le moment.
 - (Sens figuré) Aller, poursuivre (souvent dans un sens péjoratif).
 - Courir après les honneurs, les places, les richesses, la fausse gloire, etc.
 - Courir après des chimères, après des fantômes.
 - Courir à sa perte, à sa ruine.
 - Courir après l’esprit, mettre de la recherche, de l’affectation, de l’effort à montrer de l’esprit.
 - Courir après l’argent, chercher toutes les occasions de gagner de l’argent.
 - Courir après son argent, continuer à jouer pour regagner ce qu’on a perdu. Faire des démarches, des poursuites pour recouvrer une somme d’argent qu’on a de la peine à se faire rendre, à se faire payer.
 - Fuis la haute science, et cours après la bonne. — (Pierre Corneille, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français, Livre 1, chapitre 2)
 - Courir à sa fin se dit des choses qui sont près de finir, qui n’ont pas longtemps à durer.
 - (Sens figuré) Faire trop vite.
 - Il faut aller bride en main, on ne fait pas les affaires en courant.
 - (En particulier) Lire, réciter, prononcer, écrire ou composer trop vite.
 
Mots qui riment avec "ir"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "courir".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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                                            autogire
                                                                                            
?- Aéronef à voilure tournante faisant penser à un hélicoptère, mais dont le rotor n’est pas motorisé.
 - Le Senor Don Juan de la Cierva a réalisé en Espagne, dès 1920, son premier autogire, le type CL, propulsé par un moteur Le Rhône de 60 CV, en utilisant un fuselage de Déperdussin, […]. — (Aviation magazine international, n° 915 à 920, page 63, 1986)
 - Girodyne dont la voilure tournante n’est pas motorisée.
 - Contrairement à l’hélicoptère, l’autogire ne peut pas faire de vol stationnaire.
 
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                                            cuir
                                                                                            
?- Peau épaisse de certains animaux.
 - L’âne et le mulet ont le cuir extrêmement épais et dur.
 - Peau des animaux, quand elle est séparée de la chair et corroyée.
 - Autrefois, nos écorces se vendaient à vil prix, et nos cuirs n’avaient pas une grande valeur ; mais nos écorces et nos cuirs, une fois bonifiés, la rivière nous permit de construire des moulins à tan, il nous vint des tanneurs dont le commerce s’accrut rapidement. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
 - L’ameublement était sommaire : un bureau, un fauteuil de cuir, des classeurs métalliques, deux petites tables dont l’une supportait une presse à copier. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre premier)
 - L’écorce de chêne, employée pour le tannage des cuirs, est un élément important de la richesse forestière du département. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 173)
 - Il choisit avec un soin méticuleux son plus beau caillou, qu’il plaça dans le cuir du lance-pierres, puis, une jambe en avant, l’autre en arrière, le buste cambré, il tendit les élastiques. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Lo…, aidé d’un autre, m’attacha par les poignets et les chevilles avec des lanières de cuir fixées au bois. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - (Par extension) Objet fabriqué dans une telle peau.
 - On l’expulsa de sa jolie cabine,dont le personnage à tête d’oiseau reprit possession, jurant entre ses dents et réemménageant ses cuirs à rasoir, ses tire-bottes d’aluminium, ses brosses, ses miroirs et ses pots de pommade. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 170 de l’édition de 1921)
 - Le quartier où tous les dix mètres un grand noir patibulaire vous tendait un paquet de mouchoirs frappé de l’image d'une fille en cuir ou en bikini avec, au dos, le plan d'accès vers un bar à hôtesses. — (Jean-Philippe Depotte, Le chemin des dieux, Éditions Denoël, 2013)
 - J'avais toujours mon cuir sur le dos, et ma casquette sur l'œil. — (Romain Gary, La promesse de l'aube, Folio)
 - (En particulier) (Sport) Ballon de cuir.
 - L’appui vidéo a permis de trancher que le cuir avait bel et bien franchi la ligne de justesse. — (Gwenn Lucas, « La France n’a pas forcé son talent pour battre le Honduras (3-0) », Le Soir, juin 2014)
 - Peau de l’homme.
 - Rien de très précis, mais un peu comme ces effluves électriques qui vous chatouillent le cuir, avant l'orage, et font se redresser à rebrousse poil la toison intime des ménesses. — (Marcel-Étienne Grancher, Ce mec est contagieux, Éditions Champs fleuris, Lyon, 1951, chapitre 1)
 - Et il semblait vouloir s’arracher les cheveux. Il se les serait bien tous tirés du cuir sans que je l’en empêchasse. Mais il s’arrêta de lui-même avant de s’être fait grand mal. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 59)
 - (Linguistique) Procédé de langage qui consiste à lier les mots entre eux avec un t qui ne fait partie d’aucun mot. Lorsqu’il s’agit d’un z on parle de velours.
 - Un homme de vingt ans se soumettre à étudier comme un enfant, et encore avec un vieux soldat, qui ne pouvait parler sans faire des cuirs ! — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - — Ça n’en aura pas moins été un gniaf qui sera entré ici le premier, comme un sorbonniot, et que toute la valetaille de bureau ou d’office aura salué ! Nous aurons introduit le cuir dans le Conservatoire de la langue française, et flanqué un coup de pied au derrière de la tradition ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
 - « Vous êtes excellente, lui dis-je mielleusement, vous êtes gentille, vous avez mille qualités, mais vous en êtes au même point que le jour où vous êtes arrivée à Paris, aussi bien pour vous connaître en choses de toilette que pour bien prononcer les mots et ne pas faire de cuirs. » Et ce reproche était particulièrement stupide, car ces mots français que nous sommes si fiers de prononcer exactement ne sont eux-mêmes que des « cuirs » faits par des bouches gauloises qui prononçaient de travers le latin ou le saxon, notre langue n'étant que la prononciation défectueuse de quelques autres. Le génie linguistique à l'état vivant, l'avenir et le passé du français, voilà ce qui eût dû m'intéresser dans les fautes de Françoise. — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Gallimard, 1921-1922)
 - Pied était pié au moyen âge, le d étant une pure graphie rétablie par la Renaissance : la prononciation pyé t à tèr (pied-à-terre) est donc un cuir légitimé. — (Albert Dauzat, Phonétique et grammaire historiques de la langue française, Larousse, 1950, page 115)
 - (sens plus large? à préciser ou à vérifier) Comme elle n’avait aucune instruction et avait peur de faire des fautes de français, elle prononçait exprès d’une manière confuse, pensant que si elle lâchait un cuir il serait estompé d’un tel vague qu’on ne pourrait le distinguer avec certitude, de sorte que sa conversation n’était qu’un graillonnement indistinct duquel émergeaient de temps à autre les rares vocables dont elle se sentait sûre. — (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913)
 - (Cuisine) Friandise constituée d’une purée ou d’une compote de fruit séchée.
 - Après avoir disposé votre purée au déshydrateur, s’il vous reste du jus, vous pourrez après quelques heures de séchage, le verser sur vos cuirs pour obtenir une surface plus lisse et un cuir plus consistant. — (Tom Press Magazine, Tom Press éditions, n° 13, avril-mai 2016, page 8)
 
 - 
                                            punir
                                                                                            
?- Infliger une correction à quelqu’un.
 - Punir un enfant pour une faute légère.
 - D’un coup d’œil scrutateur, le père l’examinait et le gars, craignant d’être fouillé, commençait à n’en pas mener large, une danse soignée ne manquant jamais de punir sans sursis tout vol domestique. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Avec quelle joie il lui eût frotté la bouche de cette laine rugueuse, avec quelle affreuse joie il l’eût frappée, punie, oui punie, de son arrogance ! Le sang lui en montait à la tête. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 159)
 - Sanctionner une faute par une peine.
 - Longue marche dans le brouillard. Le régiment tousse, moins la compagnie du lieutenant Viard, où la toux est punie et où les soldats se rattrapent sur l'éternuement. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
 - Hélas! si tous les héros n'ont pas été récompensés comme ils méritaient de l'être, tous les traîtres n'ont pas été punis. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 32)
 - (Par extension) Se dit aussi en parlant du crime, de la faute.
 - C’est un crime qu’on ne saurait punir trop sévèrement.
 - (Par extension) Mal reconnaître ce qu’on a fait pour nous, rendre le mal pour le bien.
 - Il a été bien puni de son excessive indulgence pour ses enfants.
 - Je suis puni de ma trop grande confiance en cet homme-là.
 
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                                            ressurgir
                                                                                            
?- Surgir une autre fois, de nouveau.
 
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                                            requérir
                                                                                            
?- Demander, exiger.
 - Cela requiert votre présence.
 - La nécessité requérait que…
 - Une pétition d’universitaires sur change.org, reprochant à la Chine de vouloir « exporter sa censure », a recueilli plus de 1 millier de signatures en quelques jours, principalement d’Asie - parfois de Chine, ce qui requiert un vrai courage-, mais aussi des États-Unis et d’Europe. — (Laurent Bigorne, Chine-Occident, la nouvelle guerre du savoir, Le Point n° 2347, 31 août 2017)
 - Prier, demander quelqu’un.
 - Qui est-ce qui vous a requis?
 - C’est lui qui m’en a requis.
 - Il en a été requis.
 - Il en dépêcha deux à la ville pour requérir les gendarmes. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange-Gardien, 1888)
 - Sommer, demander de.
 - Un serrurier fut requis, et on monta au premier étage. Après quelques difficultés, le pêne joua dans la serrure ; mais la porte me s'ouvrit pas. — Fermée en dedans, dit l'inspecteur, bien ! — (Adolphe Belot & Jules Dautin, Le Parricide, tome 1, 2e éd., Paris : chez E. Dentu, 1873, p. 3)
 - Je vous prie et, au besoin, vous requiers de faire telle chose.
 
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                                            ensevelir
                                                                                            
?- Mettre un corps dans le tombeau, inhumer dans le lieu de la sépulture.
 - Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
 - Moins l'habit et la cornette, c'est une sœur de la charité qui pose des ventouses, des cataplasmes, applique des sinapismes, masse les rhumatisants, ensevelit les morts. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - S’ensevelir sous les ruines d’une place, se faire tuer en défendant une place jusqu’à la dernière extrémité.
 - (Par analogie) Enfouir sous une couche de matériaux.
 - Fi du conseil, Maurice de Bracy ! les ruines de ce château enseveliront mon corps et ma honte avant que je consente à une capitulation si vile et si déshonorante. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - Ce vent, s'il ne démolissait pas, il enterrait, il ensevelissait, et il était probable que douze heures après le début de la tempête, la maison, le chenil, le hangar, l'enceinte, auraient disparu sous une égale épaisseur de neige. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
 - Être enseveli dans le chagrin, avoir un chagrin profond.
 - (Sens figuré) Cacher profondément.
 - Cette influence contre nature fut pour elle une espèce d'humiliation et la source de bien des peines qu'elle ensevelissait dans son cœur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Être enseveli dans sa rêverie, (Sens figuré) Rêver profondément.
 - S’ensevelir dans la retraite, dans la solitude, se retirer entièrement du monde.
 - Envelopper dans un linceul.
 - Que tu meures absous ou damné, […], tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi ! — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
 - Deux femmes de la rue Monselet, à qui Anne n’avait jamais adressé la parole, avaient enseveli le corps, avec l’aide d’une religieuse venue de Toutes Aides. — (Paul Nizan, Antoine Bloyé, Grasset, 1933, p. 17)
 
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                                            brunir
                                                                                            
?- Rendre brun.
 - Le soleil l'a bruni.
 - Polir un métal.
 - Brunir de l'or.
 - Brunir la tranche d’un livre.
 - (Métallurgie) Donner à l’acier une certaine préparation qui le rend plus brun.
 - (Intransitif) Devenir brun.
 - Il a les cheveux qui brunissent.
 - Son visage a bruni au soleil.
 - « Madeleine est très-bien… Et toi aussi, tu es très-bien, ma petite Julie, dit-il à sa cousine avant même d’avoir examiné sa toilette. Seulement, reprit-il sur le même ton de lassitude ennuyée, tu as là des nœuds roses qui te brunissent un peu trop. » — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, pages 153-154)
 - (Pronominal) Devenir brun.
 - À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n’y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. — (Antoine-François Fourcroy et Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique: Chimie et métallurgie, volume 6, 1815, page 51)
 
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                                            mûrir
                                                                                            
?- Devenir mûr.
 - II y a le bigarreau tardif ou de fer, qui mûrit plus tard, & qui n'est pas si sujet aux vers que l'ordinaire : il fait un bel arbre. — (La nouvelle Maison rustique, ou, Économie rurale pratique et générale de tous les biens de la campagne, par Louis Liger, tome 2, Paris : chez les Libraires associés, 1790, p. 152)
 - […], mais l’on n’était qu’en juin et, sauf pour les poires de moisson qui mûrissent en août, il fallait encore attendre longtemps avant de savourer concurremment les pommes du verger et la vengeance désirée. — (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Pour faire mûrir la graine de vers à soie, celle-ci était placée dans un petit sac suspendu autour du cou et reposait entre les seins de la femme, la magnanarelle. La chaleur du corps favorisait l'éclosion des petites larves.(Muller 1874) — (Martine de Lajudie, Un savant au XIXe siècle: Correspondance d'Urbain Dortet de Tessan Ingénieur hydrographe - 1820-1875, note n°517, page 170, 2008)
 - Acquérir de la maturité.
 - C’est un esprit qui mûrira avec le temps.
 - L’âge et l’expérience l’ont mûri !.
 - Cet homme ne mûrira jamais.
 
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                                            avachir
                                                                                            
?- Rendre, devenir mou, sans vigueur.
 - Ces bottes sont avachies.
 - Sa taille s’avachit.
 - Cet habit commence à s’avachir.
 - Écrire une langue avachie.
 - Rendre incapable de produire un effort.
 - Il est avachi dans le divan.
 - S’avachir sur le divan.
 - Mais s’avachir devant un poste de télévision quand les forêts sont profondes, quand l’eau promet la fraîcheur, la lumière ! Pourtant on a le droit, si c’est pour regarder le Tour de France. — (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 39)
 
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                                            képhir
                                                                                            
?- Variante orthographique de kéfir, un lait fermenté d’Asie centrale.
 - Depuis quelques années, cependant, l’yoghourt fait au képhir une sérieuse concurrence. Il se recommande aux estomacs délicats par sa très faible teneur en alcool, et, à la suite de l'identification de l'agent microbien qui le produit, on est arrivé à le préparer très facilement. — (« La préparation de l’yoghourt », dans La nature: revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, vol. 47, pat. 2, éd. G. Masson, 1919, p. 206)
 
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                                            abasourdir
                                                                                            
?- Assourdir, étourdir par un grand bruit.
 - Encore abasourdi par la détonation, il entendit le cri furieux de l’adjudant Morache qui arrivait sur lui en gesticulant … — (Roland DORGELÈS, Les Croix de bois.)
 - (Sens figuré) Surprendre à un tel point qu’on en reste coi. Jeter dans la stupeur, consterner, accabler.
 - Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès.
 - Cette nouvelle nous a tous abasourdis.
 - M. Hyacinthe roule des yeux effarés. Ce qu’il entend l’abasourdit. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 378.)
 - Un claquement de doigts, et ce qui était impossible une semaine plus tôt ne l’est plus aujourd’hui ! De quoi abasourdir un peu les 3 millions de malades prenant ce traitement… — (Isabelle Barré, Un médoc malade de sa com’, Le Canard Enchaîné, 20 septembre 2017, page 4)
 
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                                            admire
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe admirer.
 - Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1886, volume I, chapitre IV)
 - Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe admirer.
 - Le mécanicien redoute la machine que le voyageur admire, et les officiers étaient un peu les chauffeurs de la locomotive napoléonienne, s’ils n’en furent pas le charbon. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
 - Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe admirer.
 - Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe admirer.
 - Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe admirer.
 
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                                            préétablir
                                                                                            
?- Établir au préalable.
 - C’est ce qu’il faut préétablir.
 - L’ordre ancien et préétabli.
 
 - 
                                            ragaillardir
                                                                                            
?- (Familier) Redonner de la gaieté, de l’entrain.
 - Germain, que la bonne humeur de son maître ragaillardissait, faisait son service d'un pas plus léger. — (Paul et Victor Margueritte, Les tronçons du glaive, 1900)
 - L’air nouveau, les plaisirs du voyage te ragaillardiront. — (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis, 1890)
 - Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
 - Comme si tout le Québec avait écouté la suggestion du maire Régis Labeaume qui veut éclairer les nuits pour ragaillardir la population blasée du confinement, les décorations de Noël sont apparues immédiatement après l’Halloween un peu partout dans nos villes. — (Gilles Proulx, Le Noël des « cassés », Le Journal de Montréal, 5 novembre 2020)
 - Redevenir gaillard, solide, vaillant, puissant ; se renforcer.
 - Le soleil s’était également ragaillardi, la chaleur devenait déjà telle, dans la salle, qu’il fallait parfois clore à demi les volets. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
 - Ragaillardi, son chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois prendra encore plus plaisir à reprendre son rôle de «vrai» chef de l’opposition. — (Josée Legault, La victoire de QS est un cadeau du ciel, Le Journal de Québec, 15 mars 2023)
 
 - 
                                            finir
                                                                                            
?- Achever, terminer, arriver à échéance, cesser, finaliser.
 - Finir une tâche.
 - Finir un discours par une belle péroraison.
 - Finir une affaire, un ouvrage.
 - Finissons ce badinage.
 - J’ai fini par apprendre ce que veut dire finir.
 - (Art) Exécuter avec un soin minutieux.
 - Ce peintre finit patiemment, finit trop.
 - Cet artiste ne sait pas finir.
 - Être la fin ou le terme de quelque chose.
 - La période qui finit son discours est remarquable.
 - Cette campagne finira la guerre.
 - L’instant qui doit finir sa vie, le cours de sa vie.
 - J’ai commencé par où il avait fini.
 - Je ne finirai pas sans un mot d’espoir.
 - Finissez donc, vous êtes bien long.
 - Finissez donc, vous me faites mal.
 - Cet enfant ne finira pas, si on ne le châtie.
 - Faites-le donc finir.
 - Savoir finir à propos.
 - Terminer l’action indiquée par le verbe à l’infinitif.
 - Finir de parler, d’écrire, de jouer, etc.
 - Cesser des choses trop longues, ennuyeuses, désagréables ou intolérables.
 - Nous n’en finirions pas si nous voulions tout rapporter.
 - Cette discussion a trop duré, il est temps d’en finir.
 - En finir avec une question.
 - En finir avec les rebelles, avec une sédition.
 - En finir avec un ennemi, le détruire.
 - Je suis pressé d’en finir avec cet homme.
 - Dès qu’il s’y met, il n’en finit plus.
 - C’est un homme qui n’en finit jamais.
 - (Intransitif) Se terminer ou être terminé.
 - Ce mur finit à tel endroit.
 - C’est là que finit mon champ.
 - Ce mot finit par une voyelle.
 - Cela finit en pointe.
 - Prendre fin, arriver à son terme.
 - Le sermon finissait.
 - Laisse-moi te finir.
 - Son bail finira à Pâques.
 - Tout finit en ce monde.
 - Il est temps que cela finisse.
 - Avoir une certaine fin ou une certaine issue ; arriver à un certain résultat.
 - Elle a tenu les emplois les plus divers, pour finir dans les vestiaires d’une boîte de nuit. — (Mohed Altrad, Éden : l’extrême tu éviteras, L’Harmattan, 1998, page 98)
 - Désormais, pour continuer de se voir, il faut aux amants user de subterfuges. Après tout, il est prêtre, elle est mariée, tous deux savent ou devraient savoir que cela finira mal. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750), Communications, 1987, volume 46, no 46, page 119)
 - – Vous finirez chez Renault ! — (David McNeil, 28 boulevard des Capucines, Gallimard, 2012, collection Folio, page 50)
 - (En particulier) Mourir.
 - Ainsi finit ce prince.
 - Suivi de « par » et d’un infinitif il indique que l’action est le terme ou le résultat de ce qui a précédé. → voir finir par
 - […]; tout le monde dit que la France se dépeuple, qu’il naît de moins en moins d’enfants, et que l’Allemagne, dont la population augmente toujours, finira par avoir deux fois autant de soldats que nous. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 321)
 - […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Pronominal) (Familier) Assouvir un désir jusqu’à l’épuisement et l’oubli.
 - […] se finir au whisky dans les bras d’un clochard ou qui sait du Prince Charmant sur son beau cheval blanc ? — (Françoise Payot, Le loup noir, 2007)
 - (Familier) Jouir, avoir un orgasme jusqu’à atteindre la période réfractaire, éjaculer.
 - Est-ce que tu as fini ?
 
 - 
                                            rétrécir
                                                                                            
?- Rendre plus étroit, moins large.
 - Vrai que la sécheuse fait rétrécir les vêtements, mais jamais autant que le frigo. — (Michel Beaudry, La leçon virale, Le Journal de Montréal, 22 mai 2021)
 - Rétrécir un chemin, une rue.
 - (Sens figuré) …
 - Cette éducation lui a rétréci l’esprit.
 - Ce genre de vie a rétréci ses vues.
 - Ses idées se sont rétrécies.
 - (Intransitif) Devenir plus étroit.
 - Prélavez le textile, qui tend à rétrécir au lavage, et prenez-en compte ce facteur au moment de votre achat : le retrait du denim peut être important. — (Christelle Beneytout, Guide des tissus par projets de couture, Eyrolles, 2015, page 137)
 - Cette rue va en rétrécissant.
 - (Pronominal) Devenir plus étroit.
 - Mais, malgré les efforts du chevalier blanc, la nature, opiniâtre, avait une furieuse tendance à gagner un peu plus chaque année et le Trou à se désapprofondir et à se rétrécir inexorablement. — (Robert Chapuis, La Guerre en culotte courte dans la vallée de Courbet, 2016)
 - Cependant, au cours de nos travaux, l’espace libre se rétrécit, comme la peau de chagrin de Balzac, avec une déconcertante rapidité. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 
 - 
                                            emboutir
                                                                                            
?- (Art) Rendre convexe, rendre bombé une plaque, par emboutissage.
 - (Fontainerie) Bomber un morceau de plomb et le rendre convexe d’un côté et concave de l’autre.
 
 - 
                                            accourcir
                                                                                            
?- (Désuet) ou (Acadie) Rendre plus court.
 - Une des plus difficiles entreprises du fondateur fut d’accourcir les robes & de faire raser les barbes de son peuple. — (Voltaire, Œuvres complètes, Tome Vingt-Quatrieme, De L’Imprimerie De La Société Littéraire-Typographique, 1784, page 405)
 - (Désuet) ou (Acadie) (Spécialement) Prendre une route de traverse qui rende plus court le chemin habituel.
 - C’est avec le secours de cette Méthode, que le capitaine Marchand, assuré, autant qu’il est possible de l’être, de la véritable position du Vaisseau , pouvoit, par des routes directes , accourcir ses Traversées. — (Étienne Marchand, Voyage autour du monde, pendant les années 1790, 1791 et 1792, Imprimerie de la République, 1797)
 - (Pronominal) (Désuet) Devenir plus court.
 - L’ombre des vieux platanes qui bordaient la route s’accourcissait de plus en plus. — (Pierre Louÿs, Les aventures du roi Pausole, 1901)
 
 - 
                                            cotir
                                                                                            
?- Abîmer (un fruit) par un choc.
 - (Sens figuré) Abimé dans sa chair.
 - Des femmes noires et coties, leurs jupes sentent le beurre oublié dans le garde-manger, rien à voir avec les mamies sucrées du livre de lectures, surmontées d’un chignon neigeux et qui moumoutent leurs petits-enfants en leur racontant des histoires de fées, des aïeules ça s’appelle. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 325)
 - Frapper, froisser.
 - Ils avaient l’air calme et placide de deux citoyens d’outre-Manche qui vont se casser une dent ou se cotir les zigomas. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 45)
 - S’ils croient que j’vas aller dans leur clos cotir la tête des crapauds pour dix francs par jour. — (Roger Vercel, En dérive, Albin Michel, 1931, page 90)
 - Lécheur se réveilla, courbatu, les fesses coties par le carrelage du couloir. — (Jean-Louis Bory, Mon village à l’heure allemande, Flammarion, 1945, page 74)
 
 - 
                                            interdire
                                                                                            
?- Défendre quelque chose à quelqu’un, ne pas lui permettre par une décision d'autorité.
 - Le Courrier français, qui n'y allait pas par quatre chemins, demanda énergiquement que la circulation fût interdite sur le chemin de fer du Nord tant que la sécurité des voyageurs n'y serait pas assurée. — (Léon Malo, La sécurité dans les chemins de fer, Dunod, 1883, page 278)
 - C'est ainsi qu'en 465 le concile de Vannes interdit aux clercs non seulement de prendre part aux repas de juifs, mais de les inviter à leurs propre table. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - Lorsque la troupe des pastoureaux entra dans Orléans, le jour de saint Barnabas, l'évêque de cette ville interdit à tous ses clercs d'assister à ses prédications ; car, disait-il, ce sont les souricières du diable. — (Jean-Charles-Léonard Simonde Sismondi, Histoire des Français, tome 5, 1836, page 194)
 - Le Danemark, avec le souci le plus louable de la santé physique et morale de ses sujets, interdit absolument l'importation de l'alcool au Groenland ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - D'où mon irritation contre ceux qui pratiquent le « ne pas se gêner », soit en fumant malgré l'affiche qui l’interdit, […]. — (Julien Benda, Mémoires d'infra-tombe, collection La Nef/éd. René Julliard, 1952, page 34)
 - (Par extension) — Cet espoir m’est interdit. - Une obligation imprévue m’interdit ce plaisir.
 - (Spécialement) (En discipline ecclésiastique) Défendre à un ecclésiastique l’exercice des ordres sacrés, ou à tout ecclésiastique la célébration des sacrements et du service divin dans les lieux marqués par la sentence.
 - L’évêque, le pape a interdit ce prêtre.
 - (Par analogie) — On a interdit cette église, on a défendu d’y célébrer les offices.
 - Défendre à quelqu’un, temporairement ou pour toujours, de continuer l’exercice de ses fonctions.
 - On l’a interdit de ses fonctions, de sa charge pour deux ans. - Ils ont été interdits par arrêt.
 - (Droit) Ôter à quelqu’un la libre disposition de ses biens, et même de sa personne.
 - Faire interdire une personne en démence.
 - Devenait-il fou ? Allait-il se ruiner, c’est-à-dire les ruiner ? Ne serait-il pas prudent de le faire interdire ? — (Hector Malot, En famille, 1893)
 - Empêcher.
 - Lorsque nous arrivâmes à destination, la mer trop houleuse nous interdisait toute nouvelle tentative de débarquement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - L’artillerie américaine établie sur la rive ouest de chaque côté de nos positions bat le fleuve entièrement et interdit tout trafic. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 226)
 - La voie carrossable ne dispose pas d'emplacement de stationnement, et les trottoirs sont dotés de barrières qui interdisent tout arrêt-minute. — (Pascal Gigot, Le code de la déroute , Éditions First, 2014, page 52)
 - (Sens figuré) Étonner, troubler quelqu’un, en sorte qu’il ne sache ce qu’il dit ni ce qu’il fait. — Note : On l’emploie alors principalement dans les temps composés.
 - Quoiqu’ils fussent l’un et l’autre des scélérats endurcis, la vue de la captive et sa beauté radieuse parurent les interdire un instant ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - (Pronominal) S'empêcher, se défendre.
 - Il ne s'interdit pas un petit verre de temps en temps.
 
 - 
                                            dessaisir
                                                                                            
?- (Droit) Déposséder un tribunal de ce dont il a été saisi.
 - Le tribunal a été dessaisi de cette affaire.
 - (Pronominal) Se déposséder volontairement.
 - Se dessaisir d’un gage.
 - Dans le commerce chacun cherche son intérêt. Le vendeur accepte de se dessaisir d'un objet de valeur, mais à la condition d'en tirer le maximum. Le client est prêt à payer cher, à condition d'obtenir ce qu'il convoite. — (Jean-Marie Gueullette, Laisse Dieu être Dieu en toi, Éditions du Cerf, 2002, p. 16)
 
 - 
                                            farcir
                                                                                            
?- (Cuisine) Remplir de farce.
 - Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l'avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette ; et de plus elles se laissent farcir, accommoder aux pois, aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands : servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, page 12)
 - Un jour, Sûzel ayant eu l’idée de chercher en ville une poitrine de veau bien grasse, et de la farcir de petits oignons hachés et de jaunes d’œufs, et d’ajouter à ce dîner des beignets d’une sorte particulière, saupoudrés de cannelle et de sucre, Fritz trouva cela de si bon goût [...]. — (Erckmann-Chatrian, L’Ami Fritz, L. Hachette & Cie, Paris, 1864, pages 85-86)
 - (Sens figuré) Remplir avec succès. Il ne s’emploie que dans ces sortes de phrases, et toujours en mauvaise part.
 - Catholiques plus ou moins pratiques, mais presque tous libéraux exaltés, ils arrivaient au congrès la tête farcie des idées américaines sur la séparation de l’Église et de l’État, sur le système fédératif, et autres utopies alors très prônées à la Nouvelle-Grenade. — (Auguste Berthe, García Moreno Président de L’Équateur Vengeur et Martyr du Droit Chrétien, 1887, chapitre VII, page 314)
 - Il ne cherche pas à rester seul avec moi. Rêve, pauvre fille, rêve, farcis-toi la tête de rêves de pensionnaires, cramponne-toi à tes rêves. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 315)
 - Farcir l’esprit de connaissances inutiles.
 - Farcir un discours, un plaidoyer de citations.
 - (Pronominal) (Familier) Faire quelque chose sans grand plaisir, supporter quelqu'un ou quelque chose de déplaisant.
 - Mais je dois rester, chéri. Hein, dans ce bled ? mais t'es folle ! tu voulais Vegas pas Triffouilly-les-Oies ! Ce contrat tu m'as dit toi-même que c'était juste pour rendre service à ton agent ou à je ne sais plus qui, et que ça te faisait drôlement braire de te farcir cette trotte. — (Joseph Bialot & al., Du noir dans le vert : nouvelles, éd. Ecailler du sud, 2002, volume 1, page 129)
 - Tu veux mater un Desplechin en te curant le nez peinardos quand l’autre veut te forcer à te farcir Avengers 4. — (Nadia Daam, Comment ne pas devenir une fille à chats ?, 2018)
 
 - 
                                            ennoblir
                                                                                            
?- Donner de la noblesse, de l’élévation, de la dignité, du lustre. Cela s’applique aux personnes et aux choses.
 - Pour ennoblir davantage la langue russe, elles proscrivaient la moitié des mots, les remplaçant par des locutions françaises…, d’ailleurs beaucoup plus risquées. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
 - […] ne trouvez-vous pas que l’aspect de la nature grandiose et sublime qui nous environne a quelque chose de saisissant qui ennoblit les idées, élève l’âme et rend l’homme meilleur ? — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
 - Tout compte fait, quand je vois que nos Nîmois, pleins d’esprit et fier à juste titre des ruines majestueuses qui ennoblissent leur ville, se donnent des gants d’être presque des Romains, je ne puis m’empêcher de sourire à mon tour. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Donner industriellement des façons aux tissus (impression, satinage, effet duveteux…) pour augmenter leur beauté et leur valeur marchande.
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 - (Ancien sens) Anoblir noble, pourvoir d’un titre de noblesse.
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 
 - 
                                            agonir
                                                                                            
?- (Familier) Attaquer par des paroles outrageuses.
 - Attention aux artistes ! nous prévint le patron. J’les paie leur poids d’bobards et j’tiens pas à m’faire agonir. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
 - Ils le saisirent, le juchèrent en lieu plus sûr, le maintinrent, tandis qu’il agonissait le maître, lui montrant le poing avec d’horribles blasphèmes, nous sommant en mots abjects. — (Joseph Conrad, Le Nègre du « Narcisse », traduction Robert d’Humières, 1897)
 - Thom a encore d'autres arguments pour disqualifier, destituer, agonir d'anathèmes la nation canadienne-française dont l'existence, même à titre de simple société, n'était fondée sur aucune raison objective. — (Marc Chevrier, « La rançon de Brennus », in Argument, vol. 19, n° 2, printemps-été 2017, p. 132)
 - Depuis des mois, des protestataires, armés de hauts-parleurs, campent à l’extérieur de son domicile de Pyeongsan pour l’agonir de quolibets tonitruants, tout en diffusant la contestation en direct sur YouTube. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 décembre 2022, page 20)
 - Et malgré la convalescence, je me trouvais encore tellement faible que j’étais plus intéressant. Il me voyait tellement décati, qui hésitait à m’agonir... — (Louis Ferdinand Céline, Mort à crédit, 1936)
 
 - 
                                            repolir
                                                                                            
?- Polir de nouveau.
 - Il faut plusieurs jours pour repolir le miroir d’un grand télescope.
 - Cette glace fondait un tantinet à midi mais regelait le soir, et, chaque matin, on commençait par la repolir avec amour. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Les crêtes se ciselèrent et s’amincirent. Des couloirs burinèrent profondément les faces, et les tourmentes polirent et repolirent les grandes dalles jusqu’à leur donner l’aspect du bronze. — (Samivel, L’amateur d’abîmes, 1940, réédition Le Livre de Poche, pages 279-280)
 - Repolir de l’argenterie, de l’acier.
 - (Sens figuré) Améliorer, en parlant de tout ouvrage, y compris ceux de l’esprit.
 - Vingt fois sur le métier remettez votre ouvragePolissez-le sans cesse, et le repolissez. — (Nicolas Boileau, L'Art poétique, chant 1, 1674)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.