Dictionnaire des rimes
Les rimes en : constater
Que signifie "constater" ?
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- Établir pour réel.
- Mais montrez-nous d'abord un louche, un bègue, puis opérez-les, et rendez-nous ensuite témoins des résultats de vos opérations sur ce bègue, sur ce louche; alors, si vous réussissez, il ne pourra plus rester de doute; les plus incrédules seront forcés de rendre les armes et de constater vos succès. — (Note du docteur J. A. Henroz au compte-rendu de séance de l'Académie des Sciences du 15 février 1841, L'expérience: journal de médecine et de chirurgie, numéro 190, 18 février 1841)
- La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L'incidence du décès de la victime d'un délit ou d'un quasi-délit sur l'action en indemnité, Librairie de l'Université d'Ottawa, 1961, page 85)
- Il faut constater ce fait avant que d’en tirer aucune induction.
- C’est un fait bien constaté.
- Il est constaté par un grand nombre de pièces, de preuves, d’expériences.
- Consigner une chose dans un acte fait dans les formes.
- Constater une chose par procès-verbal.
- Les changements qu’on fait à un contrat de mariage doivent être constatés par acte notarié.
- S’emploie également à propos des actes, des écrits qui font foi de quelque chose.
- Toutes les pièces de la procédure constatent que…
- Observer en faisant remarquer.
- Ces symptômes correspondent sans doute à des lésions du myocarde ou du péricarde qui ont été constatées en effet quelquefois. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Baillière, Paris, 1907, page 224)
- J’avais pu constater, parmi cette cinquantaine de squales presque noirs, la présence d’un énorme requin blanc sale. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mais, en regardant la liste des invités, on constate que, sur la cinquantaine de streameurs présents, le nombre de femmes ne dépasse pas la dizaine. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 septembre 2022, page 14)
- Celui qui consulte les différentes flores françaises constate rapidement que l’accord est loin d’être général sur le nom scientifique attribué à telle espèce. — (Philippe Jauzein, Flore des champs cultivés, Éditions Quae, 2011, page 26)
- (Vieilli) Rendre évident.
- Rentrons donc au Louvre, monseigneur, dit monsieur de Montmorency, et constatons-y bien notre présence. — (Alexandre Dumas, Les deux Diane, chapitre XXII ; Calmann-Lévy éditeurs, Paris, s. d., volume Ier, page 169)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "constater".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
collecter
- Récupérer, rassembler ou recueillir, en parlant de quelque chose.
- Les trois ripoux avaient ainsi collecté toutes les informations dont ils avaient besoin. — (Marilyn Pappano, Dans l'ombre du désir, Harlequin, 2011, chap.15)
- Un papyrologue est de ce rythme-là. Pouvant passer des années à déchiffrer un papyrus, accumulant patiemment le savoir comme on collecte la rosée dans le désert, il est le contrepoids indispensable à notre société productiviste dopée à l’Internet. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l'impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo n°1240 du 27 avril 2016, p.15)
- Seul un emploi du temps trop chargé m'empêche d'aller collecter les distinctions que l'on me décerne un peu partout dans le monde — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, p. 335)
-
dépasser
- Aller au-delà de quelque chose.
- Maintenant qu’il avait dépassé la zone et franchi les lignes de rebat, Kinkin marchait plus librement, respirant à longs traits, révâssait même un peu. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Ils n’avaient pas dépassé la boutique de l’épicier, vers la mer, que le tonitrument de l’autre bal, celui qui était de ce côté-ci du fleuve, s’éleva à son tour. — (Marguerite Duras, Les Petits chevaux de Tarquinia, Gallimard, 1968, page 112)
- Laisser derrière soi, en allant plus vite.
- Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, volume 16, page 1039)
- Excéder en longueur, en hauteur, en valeur, etc.
- Les cheminées et les toits de chaume, à droite et à gauche de la route, dépassaient à peine les montagnes de neige. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Des marchands d’un champagne dont la médiocrité n’était dépassée que par son prix qui ne cessait de monter, ne se préoccupaient plus, à Montmartre comme à Montparnasse, que d’adapter les soi-disants plaisirs de Paris à des images étrangères et le plus souvent chromolithographiques. — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- Les seuls marchés qui aient conservé quelque importance sont ceux de Formerie, de Gournay et de Songeons. Le premier dépasse de beaucoup tous les autres, même celui de Gournay. — (Th. Leroux et M. Lenglen, L’Agriculture dans le département de l’Oise, J. B. Baillière, 1909, page 379)
- Après huit heures de marche en terrain souvent difficile, par un sirocco étouffant et une température qui doit dépasser 60° au soleil, nous atteignons Ras El-Ma, la source de l’oued Fez, à douze kilomètres de la capitale. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 255)
- (Aéronautique, Militaire) (Intransitif) Déborder.
- (Sens figuré) (Par analogie) Aller au-delà de ce qui existe, de ce qui est prévu.
- — Cette panoplie de données objectives et quantifiées permet de dépasser largement l’approche intuitive, pifométrique et incertaine qui reste la plus souvent celle de la psychologie historique. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 50)
- Ce n’est pas un coup de folie avec des gestes qui dépasseraient la pensée. Non, c’est décidé, déterminé, mûri, froid. — (Luc Leroux, Féminicides : « Tant que j’ai mon Téléphone grave danger, il ne peut rien m’arriver », Le Monde. Mis en ligne le 30 décembre 2019)
- Le succès dépassa nos espérances.
- Être dépassé par les événements.
- (Sens figuré) Stupéfier, aller au-delà de l'entendement.
- Que tu perdes ton temps à écrire des romans, et que tu risques tes quatre sous pour les imprimer, ça me dépasse… Excuse-moi : je ne trouve pas d’autre expression : ça me dépasse… — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 52)
-
connait
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe connaitre.
-
imager
- Orner d’images, en figures, en parlant du style, du langage.
- La gendarmerie a notamment mobilisé ses techniciens en identification criminelle au sein des cellules de recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI), au côté de pompiers et d’agents de l’ONF. Ces enquêteurs pratiquent « la technique de l’escargot », image la porte-parole, depuis le point de départ supposé du feu jusqu’à une cartographie 3D de la zone brûlée réalisée à partir de drones et d’hélicoptères. — (Le Monde avec AFP, Incendies : 48 personnes, soupçonnées d’être pyromanes ou incendiaires, ont été interpellées en France cet été, Le Monde. Mis en ligne le 23 septembre 2022)
- Style imagé.
- Langage imagé.
- Expressions imagées.
-
purger
- Purifier ; nettoyer.
- Même si vous avez testé votre programme pour le purger de tous ses bogues avant de distribuer l’application, il est toujours possible qu'un utilisateur découvre un ou plusieurs bogues. — (Greg Perry, Visual Basic 6 : Créez des applications efficaces en VB6, traduit de l'anglais, Paris : Éditions Pearson, 2008, page 15)
- (En particulier) (Médecine) Ôter, faire sortir ce qu’il y a dans le corps d’impur, de superflu, de malfaisant, avec des remèdes pris ordinairement par la bouche.
- Purger un malade.
- Ce malade a été purgé avec de l’huile de ricin, etc.
- On l’a purgé deux jours de suite.
- Le corps se purge naturellement des humeurs superflues.
- Cet homme a besoin de se purger.
- Il s’est purgé hier.
- (Absolument) Ce médicament purge trop, purge violemment, purge modérément.
- (Par analogie) Dégager, en parlant du cerveau.
- Purger le cerveau.
- (Courant) Débarrasser de ce qui altère, de ce qui est mauvais.
- Purger les métaux, en les dégageant de tout ce qu’ils ont d’impur et d’étranger.
- Purger le sucre.
- Éliminer les éléments indésirables d'un lieu.
- Purger l’état, la contrée de voleurs, de vagabonds,
- Purger la mer des pirates qui l’infestent.
- Hercule purgea la terre des monstres qui la désolaient.
- De tels hommes sont dangereux, on doit en purger la société.
- (Sens figuré) Se défaire de ce qui pèse sur l'âme ; se confesser.
- Purger sa conscience, en ne laissant rien souffrir sur elle qu’on puisse se reprocher.
- Purger son esprit d’erreurs, de préjugés.
- (Sens figuré) Épurer
- Purger une langue en retranchant les expressions barbares, triviales ou incorrectes.
- (Sens figuré) Apurer
- Purger son bien de dettes, Acquitter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste du bien soit net.
- (Poétique) Détruire, modérer, épurer ou diriger, en parlant des passions.
- Aristote enseigne que l’effet du poème dramatique doit être de purger les passions.
- (Droit) Faire disparaître, effacer.
- Purger la mémoire d’un mort, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avait été condamné.
- Se purger d’une accusation, se purger d’un crime, S’en justifier, faire connaître qu’on est innocent.
- Purger les hypothèques, Remplir les formalités nécessaires pour qu’un bien cesse d’être grevé d’hypothèques.
- Purger la contumace, Se constituer prisonnier pour se faire juger contradictoirement, après avoir été condamné par contumace.
- Purger le défaut, Faire tomber, par une opposition, un jugement par défaut.
- Purger sa peine, Accomplir la peine à laquelle on a été condamné.
- L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, célèbre militante des droits humains qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet. — (En Iran, une avocate condamnée à dix ans de prison et 148 coups de fouet, Vosges Matin, 15 mars 2019)
-
bouquet
- Assemblage de fleurs coupées et serrées les unes contre les autres.
- Avec Christine Conforti, elles ont transmis à leurs clients leur passion pour la création florale et les beaux bouquets ! — (Saint-Cloud magazine, n° 402, janvier 2023, page 27)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Cuisine) Petit faisceau de plantes aromatiques culinaires.
- Piquez votre foie de veau de gros lard assaisonné; foncez une braisière de bardes de lard; mettez-y le foie avec des carottes, un bouquet garni, des oignons, […]. — (Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, Paris : Alphonse Lemerre, 1873, page 565)
- Ensemble d’arbres formant un bosquet.
- Et tout à coup, l’église, qui, en face de moi, montrait son toit gauchi et sa vieille tour d’ardoise, mal d’aplomb au-dessus d’un bouquet d’acacias et de marronniers roses, les cloches tintèrent. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- […] c’étaient de hautes falaises rocheuses, des cascades et de larges fleuves bouillonnants et désolés, des bouquets d’arbres et des fourrés de plus en plus rabougris. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 265-266 de l’édition de 1921)
- (En particulier) (Foresterie) Peuplement de moins de 50 ares.
- Toutefois, compte tenu du caractère plutôt héliophile des chênes, tant sessile que pédonculé, il se peut que la structure des peuplements s’organise naturellement en bouquets (notamment sur sol acide). — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
- (Par extension) Assemblage de choses liées ou qui tiennent naturellement l’une avec l’autre.
- Un bouquet de plumes, de cerises, etc.
- Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, page 93)
- Aujourd’hui, l’utilisation de la voiture est tellement satisfaisante qu’aucune offre de transport en commun, aussi performante soit-elle, n’entraînera nécessairement un report. Il est nécessaire de développer un bouquet de services de mobilité beaucoup plus divers. — (Laetitia Van Eeckhout, Quelles alternatives à la voiture individuelle, hors des villes ?, Le Monde. Mis en ligne le 9 novembre 2018)
- (Pyrotechnie) Paquet de différentes pièces d’artifice qui partent ensemble.
- Il la pénétrait bestialement, dans une hébétude sensuelle qui n’atteignait à la lucidité qu’à la minute où l’on voit, par une nuit d’été, la fusée d’un feu d’artifice fondre en un riche bouquet d’étoiles pâmées qui retombent au néant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
- Une à une les fusées partirent, les belles bleues, celles à trois étages et celles qui gardent un instant leurs fleurs éteintes. Puis le bouquet, la fontaine d’argent et la mitraillade finale. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 86)
- (Sens figuré) (Familier) Ce qu’il y a de mieux et qui a été réservé pour la fin dans un récit, une fête…
- Je réservais cela pour le bouquet.
- (Ironique) Désagrément qui vient s’ajouter à une série de mauvaises nouvelles.
- Et j’en passe. Le bouquet, c’est l’énumération de mes récentes tentatives d’extorsion de fonds. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
- C’est le bouquet !
- (Cuisine, Œnologie) Sensation olfactive parvenant à la cavité nasale par l’arrière, depuis la gorge. Parfum qui distingue certaines qualités de vin.
- Dans son bouquet tertiaire apparaîtront des arômes suaves de kumquat confit, de fruit de la passion, d’épices douces et d’amande grillée, toujours sur le fond citronné ma foi assagi. — (Muriel Proust de la Gironière, 250 réponses aux questions d'un amateur de vin, Éditions du Gerfaut, 2007, page 210)
- (Vieilli) (Sens figuré) Petit texte en vers adressé à une personne le jour de son anniversaire.
- Envoyer un bouquet à une jeune personne.
- (Droit) Capital versé par l’acheteur dans le cadre d’une rente viagère.
- Le jeune couple ignorerait longtemps que, pour faire partir la vieille dame dans une maison de retraite, les Bioni lui avaient lâché un important bouquet par-dessous la table. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 171)
- Tout le bouquet de la rente viagère s’était fané dans cette prodigalité musicale. — (Pierre Magnan, L’arbre, Denoël, 1992)
-
raturer
- Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
- Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
- Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
-
protéger
- Prendre la défense de quelqu’un, de quelque chose ; prêter secours et appui.
- Chaque matin, un détachement de soldats précède la colonne pour protéger les douars des velléités pillardes de leurs camarades. Ordre a été donné de ne plus dévaster les champs. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 152)
- Protéger la veuve et l’orphelin. — Protéger les faibles, les opprimés, l’innocence.
- S’intéresser, contribuer à la fortune d’une personne ; veiller au maintien, au progrès d’une chose.
- Et le gouvernement ne s’est pas encore aperçu qu’en protégeant les courses, il patronnait l’immoralité et laissait nos races dans la décadence ! — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- L’insuffisance du numéraire circulant en France étant avérée, Colbert avait résolu de protéger à outrance l’industrie du royaume. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, éditions Honoré Champion, 1925, page 119)
- Garantir, mettre à l’abri d’une incommodité, d’un danger.
- Chemin faisant l’émeute triomphait sans combattre. On désarmait les troupes qui se laissaient faire, et on protégeait leur retraite. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Une fort belle grille, agrémentée d’une décoration dix-huitième de pampre et de raisin, protégeait les carreaux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les villes de l’intérieur n’étaient protégées que par des murailles en pisé flanquées de tours et de bastions dont l’entretien incombait, en principe, aux habous mais qui tombaient généralement en ruines. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 82)
- Dans les dépressions où leur puissance était grande, les prêles ont protégé les roches meubles sous-jacentes, tandis que l’érosion déblayait celles-ci là où cette couverture protectrice était absente ou moins épaisse. — (Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, volumes 57 à 58, 1948, page 620)
- Un mur de pierres blanches jointées en losange protégeait cette portion de trottoir des regards et servait de crottoir aux clébards du quartier. — (Xavier-Marie Bonnot, Les Âmes sans nom, éditions Belfond, 2010, chapitre 11)
- Mazelle Piquegrain, effrayée, leva son aile droite pour se protéger des coups. Aussitôt, le renard surgit et, ni une ni deux, dévora toutes les poules. — (Gudule, La fiancée du singe : Quinze contes d’animaux, Librairie générale française, 2009)
-
pousser
- Faire pression contre quelqu’un ou contre quelque chose, pour le déplacer ou l’ôter de sa place.
- Un petit levier, qui jusqu’ici s’obstinait à ne pas fonctionner, était devenu mobile. Il le poussa doucement vers la droite : l’aile gauche modifia mystérieusement sa bordure extrême, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 376 de l’édition de 1921)
- Comment Fagerolle était-il entré ? Il se souvint plus tard que Tacherot l’avait poussé en avant d’une bourrade. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 51)
- Il poussa la porte si fort que le fer à cheval suspendu au linteau de chêne tinta faiblement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Après s'être empêtrés à plusieurs reprises dans les roulières boueuses et avoir poussé sur la voiture dans le but d'alléger la charge de Grattan, Elwin et Mary arrivèrent enfin à la cabane. — (Lina Savignac, L'Irlandais, tome 1 : Elwin, Québec : Éditions la Caboche, 2011)
- Toucher doucement pour avertir quelqu’un de quelque chose ou pour lui faire prendre garde à quelque chose.
- Pousser quelqu’un du coude, du genou.
- Il me poussa pour m’avertir que j’allais dire quelque chose de trop.
- Imprimer quelque mouvement à un corps, soit en le lançant, soit en le frappant.
- […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Quand il pousse la porte du Café du Pont, à Vrigne-aux-Bois, la tante est derrière le comptoir. Le café est à elle. C’est elle qui a fait dire qu’il n'avait qu'à venir. — (Michel Séonnet, Le vent vivant des peuples : récits et légendes de Champagne-Ardenne : 1945-2005, Creaphis Éditions, 2006, page 73)
- Les vents ont poussé le navire dans le port, contre des récifs.
- (Escrime) Porter un coup.
- Pousser un coup de fleuret, un coup d’épée, une botte à quelqu’un.
- (Reliure) Imprimer sur le cuir des ornements, par le moyen de roulettes ou de fers à dorer.
- Pousser des filets, des nervures, etc.,
- Sortir avec force en parlant des paroles, des sons.
- Chacun s’époumonnait à célébrer, en cette union charmante, la grâce parisienne et l’art ultra-moderne de l’Italie nouvelle, lorsque Paul Fort réclama le silence et me pria de « pousser » une chanson. — (Francis Carco raconté par lui-même, Éditions Sansot, Paris, 2e édition, 1921)
- […] et sa mère, tout en cardant à gestes secs et comme rageurs un paquet de laine, poussait de temps à autre une virulente malédiction. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Durant la même nuit, Feempje qui n'avait jamais de cauchemar s'était débattu, en grognant et en poussant des plaintes, contre il n'aurait pu dire quelles terrifiantes figures. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 55)
- Monsieur Saito lut mon travail, poussa un petit cri méprisant et le déchira: [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 10)
- Le buraliste, plutôt lève-tard et de mauvaise humeur, montait à peine son rideau de fer récalcitrant en poussant quelques jurons. — (Jean-Pierre Serreau, La Souris en caramel, Éditions Publibook, 2008, page 95)
- Porter plus loin ; reculer.
- La pièce de terre qu’il vient d’acheter le force à pousser son mur de clôture plus loin.
- Le traité de paix a poussé nos frontières jusqu’à tel fleuve.
- Prolonger ; étendre.
- Un reporter qui ne précise pas, c’est un géomètre qui néglige de pousser ses calculs jusqu’à la dixième décimale. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre II, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il faudrait pousser ce parterre plus loin.
- Il faut pousser cette allée jusqu’à tel endroit.
- Alexandre a poussé ses conquêtes jusqu’à l’Indus.
- (Sens figuré) Presser, attaquer, choquer quelqu’un.
- Vous me poussez trop.
- Si vous le poussez davantage, il sera obligé de se défendre.
- Il l’a poussé vivement dans la dispute.
- Engager fortement, inciter quelqu’un.
- Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- On n'avait pas besoin de la pousser à parler. Quand il n'y avait personne dans la maison, elle devait parler toute seule ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VIII, Gallimard, 1937)
- — Fous ou pas, on ne tombera pas dans leur piège, lance Ahmad. Ils pensent qu'en étant si violents, ils vont nous pousser à prendre les armes pour les affronter. C'est exclu. Hors de question. — (Sofia Amara, Infiltrée dans l'enfer Syrien: Du Printemps de Damas à l’État islamique, Éditions Stock, 2014)
- Agir comme un connard irresponsable ne me ressemble pas. Ce n'est pas moi. Mes valeurs auraient dû me pousser à réfléchir davantage avant de devenir le raté qui me fixe chaque matin dans le miroir. — (Juliette Mey, Entre Deux, Butterfly Éditions, 2016, chap. 5)
- (Sens figuré) Porter en avant quelqu’un, le faire avancer.
- C’est un tel qui l’a poussé.
- Pour réussir dans cette carrière, il faut être poussé par des gens influents.
- Se pousser dans l’industrie, dans les finances.
- Pousser quelqu’un dans le monde, Lui faciliter les moyens d’y faire sa fortune, d’accéder à une situation supérieure.
- Faire faire des progrès, en parlant d’un écolier, d’un élève.
- Ce maître ne pousse pas assez ses élèves.
- Il l’a poussé assez loin dans les mathématiques.
- Il ne s’occupe guère de sa classe, mais il pousse les premiers.
- En même temps que je donnerai mes leçons, je m’occuperai à instruire deux chiens pour remplacer Zerbino et Dolce. Je pousserai leur éducation, et au printemps nous pourrons nous remettre en route tous les deux, mon petit Rémi. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Faire donner tout l’effort dont il est capable, en parlant de choses ou d’animaux.
- Pousser un cheval. Pousser son automobile.
- Il ne faut pas pousser à fond le moteur.
- (Sens figuré) Porter, étendre, en parlant des choses.
- Le cabotinage était poussé par Murat jusqu’au grotesque, et les historiens n’ont pas assez remarqué quelle responsabilité incombe à Napoléon dans cette dégénérescence du véritable esprit guerrier. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 359)
- Pousser la raillerie trop loin.
- Pousser un raisonnement jusqu’au bout.
- (Absolument) A 55 francs, les habitués et M. Techener lui-même abandonnèrent le livre : une seule personne poussait contre moi. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Faire croître, faire se développer, en parlant des arbres, des plantes, des racines, des branches, des fleurs, etc.
- L’asperge des boutiques est de deux sortes, savoir la semable, & la sauvage; l’asperge semable pousse quantité de racines […]. — (Joseph Pitton de Tournefort, Traite de la matière médicale, ou l’histoire et l’usage des médicaments, et leur analyse chymique, tome 1, 1717, page 289)
- Les arbres commencent à pousser des boutons, des feuilles.
- Cet arbre pousse ses racines entre deux terres.
- (Par extension) Un Paradis pousse ses palmiers et fait chanter ses sources dans la mémoire de tous les peuples. — (Maurice Bedel, Traité du plaisir, 1945)
- Offrir un prix d'achat plus élevé lors d’une vente aux enchères.
- À la vente Vianello du 17 septembre 1895 au Palazzo Sarezin, il poussa jusqu’à deux cent mille francs un Saint Jean-Baptiste du Groziano avant de l’abandonner à sa concurrente. — (Georges Perec, Un cabinet d’amateur, 1979, Le Livre de Poche, page 61)
- (Intransitif) Croître, se développer, en parlant des végétaux, mais aussi des parties du corps.
- Au Mexique, où il pousse librement, on assure que le bégonia est charmant. Que ne l’a-t-on laissé là-bas ! — (Octave Mirbeau, Le Concombre fugitif, édition 1921)
- Et pourtant les figuiers s’obstinent à pousser spontanément parmi les gravats et je me gorge, sans rien payer, de leurs fruits cramoisis. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- C’est avec de telles calembredaines que le prêtres s’imaginent piper la confiance des enfants à l’âge où, précisément, ils commencent à discerner qu’ils n’ont pas poussé dans les choux. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 247)
- Les enfants et les chats nés en hiver poussaient moins bien que les autres […]. » — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 33.)
- […] ; des multitudes éperdues grimpèrent par d’effrayants sentiers jusqu’à ces régions si élevées que les arbres ne poussaient plus. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Chaque pièce est protégée par un toit plat fait de ce même roseau : le berdi, qui pousse en abondance dans les bas-fonds humides de l'oued. — (René Pottier, Au pays du voile bleu, Nouvelles Éd. Latines, 1945, page 194)
- Il fauchait les touffes d’échaudures qui poussaient dans la pâture de derrière. — (Daniel Bernier, Les terres meurtries, volume 2 : Léona, Éditions l'Archipel, 2004)
- (Intransitif) (Architecture) Exercer une poussée, une pression, en parlant des terres, des voûtes, etc., par leur poids, s’appuient contre les constructions destinées à les soutenir.
- Les terres ont poussé contre le mur du quai, de la terrasse.
- L’arche a poussé contre les culées du pont.
- Ce mur pousse en dehors, Une pression le porte en dehors, il subit une déformation et menace ruine.
- (Intransitif) Se porter en avant, s’avancer.
- La vieille et solide baleinière, construite pour l’Antarctique, ainsi qu’un bon canot poussèrent du bord. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Intransitif) (Familier) Continuer sa route, sa marche.
- Pousser jusqu’à tel endroit, jusqu’à tel endroit.
- Nous poussâmes jusqu’à la ville.
- Poussons jusqu’à ce village, et là nous ferons une halte.
- Allez voir la presqu'île de Penmarch, cette langue de sable éternellement balayée par le vent : l'engrais de mer en a fait une Beauce. Si vous avez le temps, poussez jusqu'aux sables de Roscofï : l'engrais de mer les a métamorphosés en jardin. — (Edmond About, Causeries, 1865)
- Ce tableau pousse au noir, Ses couleurs noircissent.
- (Intransitif) (Élevage) Avoir la respiration difficile, en parlant des chevaux.
- Un cheval qui pousse.
- Ce cheval pousse beaucoup.
- (Intransitif) (Familier) Exagérer, abuser.
- Tu pousses un peu, là.
- Faut quand même pas pousser.
- Exercer une contraction musculaire pour faciliter la défécation, l’accouchement.
- Le petit poussait parce qu'il était constipé.
- Allez-y, madame, poussez, je vois la tête.
- (Pronominal) (Familier) Se mettre en avant.
- Qu’il n’y ait pas une once de christianisme authentique chez ces prétendus chrétiens, et qu’ils soient traités comme ils méritent de l’être dès ce monde-ci, cela ne change rien aux données du problème posé à un jeune abbé désireux de se pousser à la première place. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 61)
- (Informatique) Envoyer un élément vers une machine distante.
- Il reste maintenant à générer les fichiers compilés en appelant la configuration par son nom, puis ensuite on va pousser la configuration sur le nœud ciblé. — (IT-connect.fr, Installer et configurer le SNMP avec PowerShell DSC → lire en ligne)
-
inspirer
- Faire pénétrer artificiellement de l’air dans les poumons.
- Inspirer de l’air dans les poumons d’un noyé, d’un enfant nouveau-né.
- (Physiologie) Faire entrer naturellement de l’air dans ses poumons.
- (Absolument) — L’acte de la respiration consiste à inspirer et à expirer.
- (Par analogie) Faire naître dans le cœur, dans l’esprit, quelque mouvement, quelque dessein, quelque pensée.
- En Occident, on sait combien le règne végétal a inspiré l'art du moyen âge. Dans les cathédrales s'épanouit une flore de pierre aussi riche que la flore persane, aussi merveilleuse par les formes que celle-ci l'est par les couleurs. — (Léon Lagrange, L'Art et l'Industrie, dans Le Correspondant, Paris : Charles Douniol, octobre 1865, volume 66, page 352)
- La musique exprime les sentiments, mais elle serait bien empêchée de les définir, et, sans le commentaire des paroles, absent de la musique instrumentale, l’auditeur reste toujours dans un certain vague quant à la nature et à l'objet du sentiment dont s’est inspiré le musicien. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, page 50)
- Convenons-en, les exemples de bombance qui lui sont ici donnés ne sont pas faits pour lui inspirer des idées de modération. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Enguerrand de Marigny, le ministre des finances qui avait inspiré à Philippe le Bel sa politique d'altération des monnaies, fut pendu au gibet de Montfaucon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Il n'existe plus de communauté humaine, d'unité de civilisation qui s'inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 228)
- Nous travaillions toute la semaine, et le week-end, je rentrais à la maison auprès de Billie et de ma famille. Tyler restait à South Beach, où les skateuses en bikini l’inspiraient. — (Joe Perry & David Ritz, Rocks : Ma vie avec et sans Aerosmith, traduit par Adrienne Bernardi, éd. Camion blanc, 2015)
- (Par analogie) (Religion) Recevoir des lumières surnaturelles par une sorte de souffle divin.
- Les païens croyaient qu’Apollon inspirait la pythie.
- Les poètes disent qu’Apollon, que les muses les inspirent.
- Ces événements l’inspirèrent, et nous leur devons le beau poème qu’il a laissé.
- (Par extension) Conseiller, diriger, animer.
- À cette conduite du président on reconnut le conseiller qui l’inspirait.
- (À la voix passive) (Familier) Être avisé, avoir l'idée.
- Je fus bien inspiré quand je fis telle chose.
- Il était bien mal inspiré de te faire confiance.
- Interrogée, la CNIL vient de nous confirmer qu’elle « n’a pas à ce stade été saisie officiellement » par Bercy. Néanmoins, elle tient à rappeler qu’ « une base légale claire et explicite est en tout état de cause nécessaire ». Un message adressé à Bercy qui sera ainsi bien inspiré de la saisir comme ce fut fait en 2017 à l’occasion de l’extension du « data mining » sur des dizaines de fichiers déjà à disposition des services. — (Marc Rees, Surveillance des réseaux sociaux par le fisc : les réserves de la CNIL, Next INpact, 13 novembre 2018 → lire en ligne)
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déguiser
- Travestir une personne de telle sorte qu’il soit difficile de la reconnaître.
- Le capitaine Mondelli part pour Bordeaux afin d'y chercher des ordres. Les Allemands ne lui donnant pas de sauf-conduit, l’intrépide officier est contraint de se déguiser […]. — (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), page 439, Bloud & Barral, 1883)
- Un jour pourtant, il revint tout heureux. Il avait trouvé une entremetteuse qui l'introduirait auprès de sa bien-aimée. Il se déguiserait en femme, et pénétrerait ainsi dans le harem. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l'Amour et de la Mort, 1940)
- (Par extension) — Déguiser sa voix, son écriture.
- (Sens figuré) Cacher quelque chose sous des apparences trompeuses.
- Les crins sont artistement faits, car il faut ou élargir le membre trop grêle ou déguiser l’arqure acquise ou innée ; […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Quand une femme dit la vérité, c’est pour déguiser un mensonge. — (Henri Jeanson, dialogues du film Fanfan la Tulipe, de Christian-Jaque, 1952)
- Cet homme fait toutes sortes de personnages, il se déguise de mille manières, en mille manières. - Déguiser son ambition sous des dehors modestes.
- Changer pour tromper.
- Déguiser son nom.
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marrer
- Labourer la terre avec une marre.
- Planter les margoutes et les crossettes, les provigner, tailler, marrer, et autrement traiter sa vigne, selon son merite et proprieté du climat. — (Olivier de Serres, 15, (XVIe siècle))
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soulager
- Délivrer, débarrasser d’une partie de quelque fardeau.
- Il faut soulager ce mulet, sa charge est trop lourde.
- Diminuer, adoucir le travail, la peine, le mal, la douleur de quelqu’un.
- Enfin, une frotteuse de caractères d’imprimerie, qui était en proie à une colique saturnine des plus violentes, fut soulagée comme par enchantement par l'arrivée inespérée de ses règles. — (Louis Tanquerel des Planches, Traité des maladies de plomb ou saturnines, tome 1, Paris : chez Ferra, 1839, p. 223)
- Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Base d'une sorte de médecine coranique, la graine de nigelle, elle aussi recommandée par un hadith (une parole rapportée) du Prophète et réputée soulager les maux les plus divers, se décline en poudre ou en huile essentielle. — (Bernadette Sauvaget, Halal est grand, dans Libération (journal), des 8 & 9 janvier 2011)
- (Pronominal) (Par euphémisme) Satisfaire un besoin naturel, faire ses besoins.
- Médor s’est soulagé sur la moquette.
- (Pronominal) Se procurer du soulagement.
- Il s’est soulagé par cet aveu.
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réchauffer
- Rendre chaud ce qui est froid ou refroidi.
- La nuit est froide. Je me réchauffe en arpentant le pont à grands pas pendant une demi-heure. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Nous nous endormîmes enlacés, réchauffés par ces heures et ces mois passés si près l’un de l'autre. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
- Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l'ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La machination de Harper Allen, éditions Harlequin (collection Black Rose), 2009, chapitre 12)
- (Sens figuré) Animer, réanimer, intensifier.
- Le lendemain, dès sept heures, Fougères à son chevalet, retravaillait le tableau condamné ; il en réchauffait la couleur, il y faisait les corrections indiquées par Schinner, il replâtrait ses figures. — (Honoré de Balzac, Pierre Grassou, 1840)
- Son zèle s’est réchauffé.
- (Sens figuré) Animer, rendre plus chaleureuse une ambiance en général.
- (Sens figuré) Réconforter.
- Malgré tout, la pensée de Catherine me réchauffait le cœur, et bientôt je découvris les premières maisons des Quatre-Vents. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Fallait que je me les caille assez pour que Mathis veuille bien me réchauffer à l'horizontale, mais pas trop ! Ça faisait une bonne heure que je poireautais et j'avais pas de réseau sur mon portable... — (J. Arden, Les chaînes du passé, volume 3 : Les sentinelles de l'ombre, Rebelle Éditions, 2014, chapitre 41)
- Mais leur existence a été réchauffée par la parole de Jésus en chemin. — (Bruno Chenu, Disciples d'Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 80)
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juger
- (Droit) Décider une affaire, un différend en qualité de juge.
- En dépit du morcellement législatif des coutumes, nous avons une unité remarquable de législation en cette matière, car c'est l’Église qui seule légifère et juge. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.126)
- Juger en dernier ressort. — Juger une personne, juger son procès.
- Décider comme arbitre et comme étant choisi par ceux qui sont en différend.
- C’est notre arbitre, il nous jugera. - Je m’en rapporte à ce qu’il en jugera.
- (Sens figuré) Être simple spectateur des événements, les louer ou les blâmer sans y prendre part.
- (Logique) Prononcer un jugement.
- Un enfant de dix ans est en état de raisonner et de juger.
- (Souvent) Se former, avoir ou énoncer, un avis, une opinion sur une personne ou sur une chose. Note : Il est parfois accompagné de la préposition de.
- Vous jugez cet homme trop sévèrement.
- Vous me jugez fort mal, si vous avez une telle opinion de moi.
- Juger des gens sur l’apparence, sur la mine.
- Juger de la pièce par l’échantillon.
- Je ne pouvais pas bien juger de la distance.
- Décider en bien ou en mal du mérite d’autrui, de ses pensées, de ses sentiments, du motif de ses actions.
- Vous en jugez légèrement, témérairement. — Jugez favorablement de lui.
- (Absolument) Ne jugez pas, si vous ne voulez être jugé.
- Conjecturer, estimer que, être d’avis, d’opinion que…
- La prière, c'est […] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent […] les rationalistes qui affirment que rien n'est aussi absurde que de s'adresser à un Dieu immuable pour lui demander de bouleverser les lois de son univers en notre faveur. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 248)
- Le système de raréfaction des naissances est ici tellement ancré dans les esprits, qu'il finit par être jugé comme le signe d'une vie raisonnable, …. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le Prince […] ne peut naturellement vous recevoir en ce moment, mais il juge que votre venue est providentielle. Une dernière grâce du ciel, un heureux présage. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 137 de l’édition de 1921)
- Nous serions alors préoccupés par les inégalités, que beaucoup jugent pernicieuses, plutôt que par la pauvreté absolue, que ces mêmes personnes et beaucoup d'autres jugent plus pernicieuse encore. — (A. S. Bhalla, Mondialisation, croissance et marginalisation, page 46, IDRC-CRDI, 1998)
- Évaluer ; estimer.
- Cependant, il juge assez correctement des distances et ne lance pas sa langue à l'étourdie sur une proie hors d'atteinte. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Josiane était partagée entre le désespoir et la fureur. Elle jugea bon de tenter un dernier effort avant qu'elle ne décanillât : […]. — (André Lavacourt, Les Français de la décadence: roman, Gallimard, 1960, p. 335)
- Elle faisait face à l'étagère où étaient regroupés mes vinyles. J'ai eu le sentiment qu'elle était en train de juger ma discothèque et qu'à travers elle, elle me jugeait moi. — (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap.5)
- (Pronominal) (Équitation) En parlant d'un cheval, avancer de sorte que le membre postérieur arrive au même niveau que l'antérieur lors de la foulée suivante.
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ajouter
- Mettre en plus.
- Le père Thomas est prêt, une mèche neuve a été lestement ajoutée à son fouet de malle ; il part faisant à son tour résonner l'air de ses clics-clacs les plus harmonieux. — (J. Hilpert, « Le Postillon », dans Les Français peints par eux-mêmes, tome 1, Paris : chez N.-J. Philippart, 1861, page 296)
- Ce passage a été ajouté à ce livre. — Il a ajouté de nouveaux legs à son testament. — Si on ajoute 1 à 2 on obtient 3.
- Dire en plus.
- Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet…Il allait certainement ajouter : « Vuillet est un niais comme toi. » Mais en apercevant la face grimaçante de son frère qui se tendait anxieusement vers lui, il parut pris d’une subite défiance. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99-100)
- Puis comme pour l’accabler ou le pousser à y renoncer, elle ajoutait que grand-père ne serait pas fier de le voir courir, à bout de souffle derrière les camions à ordures et de ramasser les déchets des « gaouris ». — (Mohamed Bka, Algérie : Souffrances et espoir, Société des Écrivains, 2008, page 32)
- J'y ai pensé. Bonne chance, amigo ! Et à la prochaine, ajouta-t-il tandis que les frères Knight s'engouffraient dans le 4x4 sans plus attendre. — (Sandra Marton, Les sortilèges du désir, Harlequin, 2012, chap.12)
- (Intransitif) Augmenter.
- Elle n'était pas amoureuse, mais elle aimait paraître avec le bel Italien qui exhibait sa fortune de manière un peu ostentatoire et démontrait un dilettantisme ajoutant à son charme. — (Justine Laval, Les Romanesques, tome 5 : L'enfant de l'amour, Éditions 92, 2011, chap. 3)
- Discuter de cela ne fait qu’ajouter au malaise.
- (Absolument) Amplifier par des circonstances inventées.
- Ajouter au conte, ajouter à la lettre,
- (Pronominal) S’additionner.
- À la suractivité ordinaire des rues de New York s’ajouta une fièvre belliqueuse. — (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908, traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, p. 213, Mercure de France, 1921)
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pitié
- Sentiment douloureux face aux souffrances d’autrui, que l'on ne connaît ou partage pas soi-même.
- Oscar Wilde n'inspire plus de colère, même aux sectaires de la vertu. Tous n'ont plus, pour lui et pour son martyre, que de la pitié douloureuse. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Je contemple avec pitié le carton coloré qui emballait les yaourts aux fruits. Absurde, cette pitié. Ou peut-être pas. Elle répond par l'absurde à l'absurde de l'existence du carton coloré emballant les yaourts aux fruits.— (Roger-Pol Droit, Dernières nouvelles des choses. Paris, Odile Jacob, 2003, page 163)
- Mais qu'en est-il de la pitié? demande Isabella. Un bon juge doit en montrer un peu, n'est-ce pas? Angelo croit qu'il en montre en étant juste, car alors il a pitié des victimes. — (Mustafa Fahmi, La promesse de Juliette, éditions La Peuplade, Saguenay (Québec), 2021, page 133)
- (Par analogie) Compassion ; commisération.
- Rien dans son regard ne trahissait jamais la moindre pitié, c'était un pur soldat, dépourvu d’états d'âme. — (Arkan Simaan, L'écuyer d'Henri le Navigateur, éditions L'Harmattan, 2007, page 36)
- « On se fatigue de la pitié lorsque la pitié est inutile », écrivait Camus. La pitié impuissante et distante devient compassion, c'est-à-dire désir intense de libérer autrui de ses souffrances […]. — (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, page 45)
- (Par métonymie) Détresse, état misérable.
- La grande pitié qu’il y avait au royaume de France.
- La grande pitié de nos églises de campagne.
- (Par analogie) Sentiment de mépris, d'orgueil ou de supériorité face aux souffrances ou difficultés d’autrui que l'on ne connaît pas soi-même.
- Il raisonne à faire pitié (il raisonne de travers).
- Il chante à faire pitié (il chante mal).
- Vous me faites pitié de parler ainsi.
- Vos menaces me font pitié.
- Je vous ménage, j’ai pitié de vous.
- C’est une pitié de voir sa façon de travailler.
- Regarder quelqu’un en pitié (ne faire aucun cas de lui, le mépriser).
- C’est un homme follement orgueilleux, qui regarde en pitié tout le genre humain.
- Regarder, parler, traiter avec une pitié méprisante (avec une apparence de pitié mêlée à des marques de mépris).
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actualité
- État de ce qui est actuel.
- […] ; or, après trois décennies d’hégémonie idéologique néolibérale et de pari sur la main invisible du marché, les retombées délétères du capitalisme de casino et l’effilochage du lien social qu’il entraine semble redonner,[…], une nouvelle actualité à ce souci. — (Alexis Lacroix, Quand le justice sociale redevient une idée neuve, dans Marianne, n°665, du 16 janvier 2010)
- Faits qui se produisent dans le temps présent, dans quelque ordre que ce soit, ou les faits très nouveaux, très récents, politiques, littéraires, artistiques, etc.
- Le souci de l’actualité est l’essence du journalisme.
- Un bon journaliste est à l’affût des actualités. — Les actualités de la mode, du théâtre, etc.
- (Au pluriel) Journal télévisé d’informations.
- Tous les soirs je regarde les actualités.
- Néologisme associé à l’idée de promotion médiatique, lors de la sortie d’un livre, du lancement d’un film ou d’un spectacle, etc.
- Il (le comédien Alex Lutz) est l’invité samedi de Nikos Aliagas dans l’émission Sortez du cadre pour parler de son actualité. — (Nikos Aliagas, « Sortez du cadre : Ce qu’il ne faut pas dire à Alex Lutz à la fin de son spectacle », 17 avril 2015, Europe1.fr.)
- Parfois en regardant son CV [...] on lui demandait quelle était son actualité. — (Véronique Olmi, Les évasions particulières, Le Livre de Poche, 2022)
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effrayer
- Remplir de frayeur.
- Des soudacs et des esturgeons tout argentés battaient l'eau de leur queue puissante et effrayaient les sterlets et les ombres-chevaliers. — (Victor Tissot, La Russie et les Russes: Indiscrétions de voyage, Éditions E. Dentu, 1882, page 225)
- J’effraye Michal comme on effraye une cousine en Normandie, avec l’aide d’une rainette, d’une araignée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Vous me le paierez ! Mais cela ne prenait plus, et tous étaient persuadés qu’il ne gueulait ainsi que pour effrayer les gens. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Pronominal) — T’effraie pas, dit-il. Elle est en sûreté, puisque je la protège. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- (Pronominal) Ahmed Abdou s’effrayait aussitôt, et craignait que la graine dure et traîtresse, cachée sous les fibres, ne blessât la fillette. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
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sembler
- Paraître avoir une certaine qualité ou une certaine manière d’être ; avoir l’air, l’apparence.
- L’administration romaine était extrêmement dure pour tout homme qui lui semblait susceptible de troubler la tranquillité publique. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La Moralité de la violence, 1908, page 260)
- La mort fauche. Elle fauche à tort et à travers. Peu lui importe. Ceux qu’elle a visés, elle va les chercher là où ils semblent le plus en sécurité. — (Jacques Mortane, La Guerre des airs : Traqués par l’ennemi, Baudinière, 1929, page 40)
- Il est vrai que les hannetons et les chauves-souris, par exemple, ont une façon de voler qui nous semble déraisonnable ; mais elle ne le semble ainsi qu’à nous autres dont ce n’est pas la fonction de voler. — (Franc-Nohain, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- La vitesse de circulation de la monnaie croissait ainsi de jour en jour et sa répudiation définitive semblait devoir être prochaine. — (Wilfrid Baumgartner, Le Rentenmark (15 octobre 1923 - 11 octobre 1924), Presses universitaires de France, 1925 (réimpression 2e édition revue), page 93)
- Pour lui, faire des achats représentait toujours une corvée, et même plus que cela, mais Emma et Lucy, elles, semblaient heureuses comme des poissons dans l’eau. — (Carol Arens, Pour l'amour d'un hors-la-loi, traduit de l'anglais par Jacques Cezanne, éditions Harlequin, 2012, 2013, chapitre 4)
- (Impersonnel) Être apparemment, du point de vue de quelqu’un.
- « Quand j’étais, ce me semble, dans l’état que je joue, personne ne faisait plus de bruit au café Charpentier. » — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Il semblerait donc que le plus grand désordre doive régner dans le tapis végétal. Il en est bien ainsi dans les régions de végétation luxuriante. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 100)
- Que vous semble-t-il de ce tableau ?
-
cesser
- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
- Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
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noyer
- (Botanique) Grand arbre à feuilles caduques alternes imparipennées, aux petites fleurs femelles verdâtres réunies par deux à quatre et donnant des noix (drupes indéhiscentes) (Juglans L.).
- La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes : à gauche, ou suit presque constamment le cours de l’Yonne; […]. — (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, volume 1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
- Je tuai bientôt mon second tourdre (tourdre : grive), mais plus petit que le premier, à la nuit tombée, le distinguant à peine, sur un noyer dans le champ de M. de La Peyrouse, je crois, au-dessus de notre Pelissone (id est : de notre vigne Pelissone). — (Stendhal, Vie de Henri Brulard, tome II, Édition Henry Debraye, Librairie ancienne Honoré et Édouard Champion, Paris, 1913, p.43 → lire en ligne)
- Le défunt était en effet recouvert d’un amas de feuillages et de branches, où l’on identifia des tiges de menthe et de noyer, voire d’angélique, ainsi que des feuilles de noyer. La menthe, à l’arôme puissant, est conseillée dans les traités d'embaumement dès la fin du Moyen Âge. Le noyer est connu pour favoriser la conservation, en raison de son importante teneur en tanins. — (Patrice Georges, L’embaumement médiéval des nantis, Pour la Science, 1er janvier 2006)
- Nous semons du blé sous des noyers; le blé, bien malgré lui, va subir la présence de l’arbre. — (Christian Dupraz, Fabien Liagre, Agroforesterie: des arbres et des cultures, 2008, page 133)
- L’allélopathie peut aussi affecter des arbres, comme on le sait depuis toujours pour le noyer. Le noyer est allélopathique par ses racines, par ses fruits et par ses feuilles. — (Jean-Marie Pelt, Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! : Pour en finir avec les pesticides, 2012)
- Certaines espèces jouent sur plusieurs moyens de dispersion, comme le noyer (Juglans regia), qui est disséminé à la fois par gravité, par des oiseaux ou des mammifères (zoochorie). — (Aux origines des plantes, tome 1, Collectif sous la direction de Francis Hallé, Fayard 2008)
- Ainsi le noyer réduit le développement d’un couvert végétal en libérant de la juglone, l’acacia émet des composés volatils pour empêcher les prédateurs de manger ses feuilles. — (Les champignons au service de l'agroécologie, La Recherche, 23 novembre 2020)
- (Par métonymie) Le bois du noyer.
- Sans attendre sa réponse, elle se rendit à la cuisine où il la suivit, jetant un bref regard circulaire à la pièce avant de s’installer à son invitation sur l’une des chaises paillées autour de la table de noyer. — (Danielle Stamenkovic, Les Anges Gardiens des Collines, 2002, page 257)
- Ici c’est la réserve de bois commence Commont. Là, du noyer de première qualité. Tu peux remarquer les veines qui forment les lignes légères comme de la fumée. De la racine de noyer, c’est à dire la racine principale. — (Gilbert Bordes, L’année des coquelicots, chapitre 24, 2013)
- Nous trouvâmes des trésors anciens que l’on retapa, comme des vieux meubles en noyer ou la vaisselle qui avait servi pour l’auberge durant plus d’un demi-siècle. — (Stéphanie Bideau, Fanny, juste un papillon, 2014, page 103)
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voyager
- Faire un ou des voyages, se déplacer selon un itinéraire d’une certaine longueur à destination d’une autre ville, d’un autre pays.
- En sortant de la kasba nous voyons nos chameaux poindre à l'horizon, et la prudence nous commande de les attendre pour voyager de conserve avec eux. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 45)
- L’exploit dont on désespérait était accompli ! Un homme voyageait dans les airs, à son gré et en toute sécurité ! — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 30 de l’édition de 1921)
- À voir ces étrangers courir vers la poste, égarer leurs valises, confondre bureau de tabac et épicerie, photographier un tombereau attelé d’une vache, les habitants de Beaume sentaient plus nettement combien l’on perd de sa dignité à voyager et combien le pays qu’on habite est supérieur à tous les autres. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 60)
- En parlant d'un objet, être transporté d’un lieu à un autre.
- Ce paquet a beaucoup voyagé avant d’arriver à destination.
- Ce vin ne peut pas voyager.
- (Transitif) Transporter pour un voyage.
- Elle a été voyagée en transport adapté, dans une chaise roulante. — (site pages.videotron.com)
- La peinture était la chasse la plus célèbre et le travail réussi et a été voyagée autour du monde. — (site www.worldlingo.com)
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baie
- L’espagnol bahía, le portugais baía sont attestés bien plus tardivement que le mot français, au quinzième siècle.
- Le bas latin baia (« port ») que l’on trouve chez Isidore de Séville, est sans doute le nom du port de Baiae en Campanie, qu’Isidore aurait pris pour un nom commun, il est sans descendance en latin médiéval.
- L’ancien frison *baga (« courbe ») reste tout à fait hypothétique et aurait dû pénétrer en France par l’intermédiaire de l’ancien bas français, or, il n’a laissé aucune trace en latin médiéval.
- Metzeltin a proposé comme étymon le latin abbatia (« abbaye »), qui aurait désigné d’abord Noirmoutier et la baie de Bourgneuf, lieu célèbre à la fois pour son abbaye et pour ses salines ; la forme s’expliquerait par une séparation erronée de l’article, l’abaie étant devenue la baie. Aucune forme française ne confirme cette hypothèse → voir badia en italien.
- L’hypothèse la plus satisfaisante serait celle proposée d’abord par Diez : baie est le déverbal de l’ancien français baer, beer (« être ouvert, béer ») → voir baie, une baie étant une côte formant comme une bouche ouverte, une embouchure sur la mer. La Baie de Bourgneuf, connue pour ses salines, aurait été contaminée par le moyen français baee (« grenier à sel, saline ») de même origine. L’occitan baia et l’espagnol bahía seraient, comme l’anglais bay, des emprunts au français, le portugais baía et l’italien baia étant empruntés à l’espagnol. Le catalan badia a pour radical badiu (« ouvert, béant »).
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difficulté
- Ce qui rend une chose difficile.
- […], il était inutile de nous adresser au ministère où nous aurions, sans doute, les plus grandes difficultés à nous faire expliquer comment, pour la Gironde, on avait trouvé cette somme de 4.950 francs par kilomètre de routes nationales à départementaliser. — (Raymond Brun, débat de la séance du 5 décembre 1972 (sur la loi de finance 1973), dans les Comptes-rendus des débats parlementaires du Sénat (France), n° 69 S, Imprimerie des Journaux officiels, mercredi 6 décembre 1972, p. 2705)
- La difficulté d’une opération.
- La difficulté des chemins, des passages.
- Ce travail est pour lui sans difficulté.
- Manque de facilité pour quelque action que ce soit.
- Dans ce cauchemar, je ne séparais plus qu’avec difficulté les menaces qu’il fallait prendre au sérieux, du chantage gratuit. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Le général était podagre depuis longtemps et ne pouvait se déplacer qu'avec d'extrêmes difficultés ; aussi se faisait-il porter par ses soldats. — (Augustin Redondo, Antonio de Guevara (1480? - 1545) et l'Espagne de son temps, page 423, Droz, 1976)
- À cause des obstacles de chaque côté de la grand-route, il éprouva des difficultés à faire tourner ses chars et half-tracks pour les lancer à l'attaque. — (Charles B. Mac Donald, Noël 44 : La bataille d'Ardenne, traduit par Paul Maquet & Josette Maquet-Dubois, Bruxelles : Luc Pire Éditions, 1984, page 287)
- Il résume ses deux grandes difficultés actuelles: « J'ai de la difficulté à m’intégrer. J'ai de la misère à approcher les filles. […] J'ai appris une façon de les approcher, mais je ne sais pas si c'est la meilleure. » — (Danielle Laberge, L'errance urbaine, Éditions MultiMondes, 2000, page 154)
- (Au pluriel) Misère.
- Les difficultés, les mécomptes, les conséquences de la guerre et de la révolution même se font sentir de plus en plus vivement. — (Léon Trotsky, Le drame du prolétariat français, 1922, annexe à l’édition de 1964 de Littérature et Révolution (les Lettres Nouvelles, éditeur))
- La période du travail au laboratoire fut marquée de grandes privations et de difficultés dans la vie familiale de Pavlov ; […]. — (E. Asratian, I. Pavlov : sa vie et son œuvre, page 12, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1953)
- Ce qu’il y a de difficile en quelque chose, obstacle, empêchement, traverse, opposition.
- Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Cette affaire est pleine, est hérissée de difficultés.
- Surmonter, vaincre, toutes sortes de difficultés.
- Examiner, lever, résoudre une difficulté.
- (Absolument) — Faire des difficultés. — Elle ne se décida qu’après avoir fait beaucoup de difficultés.
- Cela peut rencontrer, souffrir quelque difficulté, de grandes difficultés.
- (Par antiphrase) Pour marquer l’adhésion, le consentement.
- Cela ne fait aucune difficulté.
- Je n’y vois pas de difficulté.
- Il n’y a pas de difficulté.
- Obscurité d’un texte, passage difficile à comprendre.
- La pensée bourgeoise dit toujours au Peuple : « Croyez-moi sur parole ; ce que je vous annonce est vrai. Tous les penseurs que je nourris ont travaillé pour vous. Vous n’êtes pas en état de repenser toutes leurs difficultés, […]. » — (Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932)
- (Au pluriel) (Musique) Morceaux de musique d’une exécution difficile.
- Les difficultés d’une sonate.
- Objection, raison alléguée contre.
- La métaphysique tout entière est attachée à la détermination de l’idée d’infini ; il n’est point de difficulté métaphysique qui ne naisse de l’opposition entre le fini et l’infini ; […]. — (Jules Simon, Introduction de : « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
- (Au pluriel) Problèmes embarrassants.
- Les difficultés que soulève une question.
- (Familier) Différend, contestation.
- Les deux frères ont eu entre eux quelques difficultés.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.