Dictionnaire des rimes
Les rimes en : conjuguer
Que signifie "conjuguer" ?
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- (Grammaire) Modifier dans un ordre convenu la racine d’un verbe d’après les voix, les modes, les temps et les personnes.
- Tout est métaphysique dans ces deux parties surtout; et si je veux me soustraire, ou soustraire mes élèves aux idées abstraites, il faudra absolument me borner à dire qu’un nom est un nom, ou un mot qui se décline, même dans les langues où l’on ne décline pas ; qu’un verbe est un verbe, ou un mot qui se conjugue, y eût-il des langues où l’on ne conjuguât pas; […]. — (Dieudonné Thiébault, « Instruction publique » dans Frédéric-le-Grand sa famille, sa cour, son gouvernement, etc., tome 5 : Son académie, ses amis philosophes et littérateurs, 4e édition publiée par son fils le baron Thiébault, Paris : chez A. Dossange & chez Arthus Bertrand, Leizig : chez A. Dossange, 1827, page 213)
- Un lecteur m’écrit « La prof de français nous a dit qu’il est inutile d’apprendre à conjuguer le passé simple, car c’est un temps archaïque, aujourd’hui complètement inusité ». — (François Cavanna, « Fessons la prof ! » dans Plus je regarde les hommes, plus j’aime les femmes, éditions Albin Michel, 2005)
- Fort heureusement pour moi, il n’eut pas le temps de m’expliquer plus avant tout l’intérêt qu’offrait la manière dont il eût souhaité que je conjuguasse mes verbes. — (Jean Stratonovitch, Le roman périodique, éditions Aléas, 1999, page 26)
- Coïncider ; unir ; rassembler ; associer.
- Une natalité insuffisante et, on va le voir, une mortalité trop forte se conjuguent pour marquer le déclin progressif de la population de ce département. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- D’Artabagnac, démontrant que l’incidente d’Ashby ne lui avait pas échappé, se félicita que la France et l’Angleterre conjuguassent leurs efforts dans cette affaire, puisque le traité, ou prétendu traité, portera les signatures habilitées par deux rois, non d’un seul… — (François Ridwulf, Récit de Mariana sur un complot anglais à Rome en l'Année Sainte 1675 : roman historique d'espionnage, éd. Atramenta, 2017, page 185)
- En juillet survint une période de conjugaison : beaucoup d’infusoires se conjuguèrent même avant d’avoir entièrement digéré leur nourriture. Dans les cultures à inanition presque tous les individus se conjuguèrent; […]. — (« Hertwig (R.). — La conjugaison chez Dileptus gigas », dans L'Année biologique, volume 9, Paris : chez Masson, 1907, page 53)
- Les petits coups de freins de Chak et l’épais tapis de neige se conjuguèrent pour ralentir le camion, et ce fut quasiment au pas qu’il s’engagea dans l'ouverture. — (Pierre Bordage, Les Derniers Hommes, épisode 3 : Les légions de l’Apocalypse, éditions Au Diable Vauvert, 2010)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "conjuguer".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
passer
?- Aller d’un lieu à un autre, traverser un espace.
- Le roi Charles IX avait invité à goûter avec lui, en petit comité, Henri de Navarre et le duc de Guise. Puis, la collation terminée, il avait passé avec eux dans sa chambre. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
- Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mais à Château-Landon il était possible de gagner directement La Chapelle-la-Reine sans traverser Nemours, vraisemblablement en passant par Verteau et Maison-Rouge. — (Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, Imprimerie nationale, 1961, page 137)
- Changer de nature, de qualité, d’état.
- Les habitants des villas et des pavillons environnants passèrent rapidement de la curiosité malveillante à l’agression. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l’édition de 1921)
- Le changement des conditions objectives de la lutte, qui imposait la nécessité de passer de la grève à l’insurrection, fut ressenti par le prolétariat bien avant que par ses dirigeants. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe (Pravda du 22 janvier 1925), Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 6)
- Ensuite c'est à chacun de voir en quoi cela l'intéresse, le concerne, lui parle. Il n'y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La psychanalyse, l'air de rien, éd. Eres, 2012)
- Traverser en subissant.
- Cette torture par laquelle vous venez de passer, vous me l'avez fait subir, il y a une heure à peine : il était juste que vous fissiez connaissance avec elle. — (Urbain Olivier, Le manoir du Vieux-Clos, chap. 32, Lausanne : chez Georges Bridel, 1864, page 320)
- Aller chez quelqu’un, visiter, rendre visite.
- Je passerai chez vous ce soir en allant au théâtre.
- Je passerai par chez vous,
- Mourir ; expirer.
- — Vous le trouverez mort peut-être : il peut passer comme un poulet. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Duchignon, Saute-Cadet va passer, Tulupin est à la mort... Cours chercher un médecin... je veux un médecin.. pour mes chiens ou je me jette par la fenêtre... — (Eugène Sue, M. Duchignon, ou la religion! la famille! la propriété!: scènes socialistes, dans Les Veillées du Peuple, n° 2, mars 1850, page 84)
- Voilà un pauvre diable bien avarié, pourvu qu’avant de passer il puisse me dire quels sont ceux qui l’ont mis dans cet état. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- La Bonne-Sœur avec un air de componction dit qu’« elle venait de passer ». En même temps, le glas de Saint-Léonard redoublait. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1877)
- Ce fut un peu avant Pâques que le père Corbier mourut. Un soir, au moment de se coucher, il se sentit malade ; tout de suite il perdit connaissance et le lendemain matin, au chant du coq, il passa. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- Traverser l’esprit.
- Et ce que la cité contient de plus augusteEn figures de banque, avec leur front plissé,Où l’on voit que la veille un total a passé. — (Casimir Delavigne, Les Enfants d’Édouard, acte I, scène 5)
- Être examiné ; être évalué ; être jugé.
- Deux jours après, je passai devant le conseil de guerre, qui, après plaidoirie d’un avoué allemand, me condamna à mort pour espionnage. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 31)
- 29 juillet 1940 – Le doyen a refusé. Du fond de ses soixante-dix années, que représente pour lui une année de jeunesse ? Pffuitt… « Vous passerez l’année prochaine, mademoiselle, il y a des choses plus graves ! » Vous aussi, vous passerez, monsieur le Doyen, et je vous souhaite de trouver qu’il y a des choses plus graves ! — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 51)
- Être élu ; être voté.
- C'était une élection toute politique. M. d'Haussonville passa au premier tour de scrutin, au nez et à la barbe du parti impérialiste, qui n'avait trouvé personne à lui opposer. — (Léon Séché, Le Cénacle de Joseph Delorme : 1827-1830: Victor Hugo et les poètes, Ligaran, 2015)
- La loi a passé.
- Être reçu, être admis à un emploi, un grade, à un examen, un test, un cours.
- Il est passé sous-chef.
- Il a passé capitaine.
- Les questions étaient difficiles, je ne suis pas certain de passer.
- Être reçu par l’usage ; avoir cours.
- Végétaux n'ayant ni stémones, ni carpelles proprement dits, et, par suite, sans embryons, sans cotylédons. On continuera à les appeler cryptogames, nom donné par Linné, qui n'est pas rigoureusement exact ; mais qui est passé dans l'usage. — (Docteur Écorchard, Synopsis de la Flore des environs de Paris et des départements maritimes du nord-ouest et du sud-ouest de la France, Paris : La Maison rustique, 1878)
- Cette monnaie ne passe plus.
- Cette chose a passé, est passée en proverbe, en usage, en coutume, en force de loi, en force de chose jugée.
- S’introduire ou se glisser, en parlant des choses.
- Ce mot a passé dans notre langue, est passé de l’italien dans le français. — Une glose qui a passé dans le texte.
- (Transitif) Enfiler sur le corps, en parlant d'un vêtement.
- Préviens ta femme de ton arrivée. Ça me laissera le temps de passer tranquillement mon froc et de ne pas enfiler, dans la précipitation, mon slip à l'envers. — (Florentino Dos Santos, Les Cocus : Ces innocentes victimes des feux de l'amour… charnel, Éditions Le Manuscrit, 2003, page 58)
- — Et il n’est pas question que vous dormiez avec moi, répliqua Margie depuis le dressing, où elle passait sa chemise de nuit. — (Maureen Child, Un parfum de mensonge, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2009, chapitre 4)
- Être supportable.
- Et ce n'était plus tant ce qu'il considérait comme des élucubrations qui l'énervaient, mais qu'elle jouât la carte de la tendresse pour tenter de le ramener à de meilleurs sentiments, ça ne passait pas. Elle ne tarderait pas à s'en apercevoir... — (Jean-Claude Lanoizelez, Un soir en hiver, Éditions Publibook, 2016, page 151)
- Ce vin n’est pas mauvais, il peut passer. — Le devoir de cet élève n’est pas très bon, mais il peut passer.
- Faire la transition d’un point ou d’une matière à l’autre.
- Agustina accoucha seule au-delà des faubourgs de Cádiz, Andalucía, berceau de ce mythe, près du cap de Trafalgar où cet hijo de puta de Nelson mit la pâtée à la flotte franco-espagnole — ce qui n'a rien à voir avec notre histoire, passons. — (François Coupry, L'œil du gitan: roman, Éditions du Rocher, 2000, page 10)
- Passons au second point.
- Passons à autre chose, à d’autres choses.
- (Jeux) Dans divers jeux de cartes ou de plateau, ne rien faire lorsque son tour vient.
- — C’est à ton tour.— Je passe.
- Déborder la place où elles devraient être, en parlant des parties de vêtements.
- Sa jupe passe sous son manteau.
- Changer de main ; transmettre de l’un à l’autre, en parlant des choses.
- […]; ils ne payaient point tribut à la Norwège, dont ils étaient autrefois sujets, […]. En 1814, les îles Féroë passèrent au Danemark. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
- Sa place, son emploi doit passer à son fils.
- Ces titres, ces manuscrits passèrent en des mains étrangères.
- Être facile à manger, à digérer.
- Cette viande passe facilement.
- Son dîner ne passait pas.
- S’écouler, ne pas demeurer dans un état permanent.
- Car autant il aimait passer son temps devant l'écran, autant il avait horreur de devoir se pencher sur des bouquins, tout spécialement sur la « grosse brique » censée lui révéler tous les secrets des systèmes d'exploitation. — (Jacques Dessaucy, La fille du pape, Éditions Saint Honoré, 2014, page 86)
- La solution se trouve dans les jardins disséminés çà et là. Beaucoup d’habitants y passent une partie de la journée, devisant joyeusement de parcelle à parcelle en plantant des salades. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
- Les jours, les années passent.
- Finir, cesser.
- Il est en colère, mais cela passera.
- Cela fait passer le rhume, la migraine.
- (Théâtre) Être joué.
- Sa pièce passera cet hiver.
- Tu sais quel film passe ce soir ?
- (Éducation, Jeux vidéo) Monter un niveau, après avoir terminé le précédent.
- (Sens figuré) Faire une transition.
- [Titre] En Pologne, l’avenir de Katowice ne passe plus par le charbon — (Jakub Iwaniuk, En Pologne, l’avenir de Katowice ne passe plus par le charbon, Le Monde. Mis en ligne le 3 décembre 2018)
- (Transitif) Traverser.
- Pour entrer dans le royaume de Hilperik sans changer de direction, il devait passer la Seine un peu au-dessus de son confluent avec l’Aube, dans un lieu nommé alors les Douze Ponts, et aujourd’hui Pont-sur-Seine. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - Union Générale d’Édition, 1965)
- Il poussa la jument au galop. Elle franchit l’angle de plaine, passa le fossé, et devant la lisière hésita, ne voyant aucune sente où s’introduire. — (Robert Marteau, Des chevaux parmi les arbres, Champ Vallon, 1992, page 42)
- Le franchissement du col du Lautaret avait nécessité l'usage des chaînes à partir de Villar d'Arène et nous avions passé le sommet entre deux hauts murs de neige. — (Robert Falize, L'Ombre et la lumière, Editions Publibook, 2006, page 354)
- (Transitif) Transporter d’un lieu à un autre.
- Voulez-vous me passer dans votre bateau ?
- Le batelier a passé le passager.
- Voilà Jacques qui revient ; il revient tard ; il avait bu et joué jusqu’à dix heures ; il s’était fait passer à la pointe de Carnouf. Son oncle l’entend héler, va le chercher sur la grève des marais, et le passe sans rien dire. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 95)
- (Transitif) Faire traverser.
- Passez les bras dans les manches de votre manteau.
- Il lui a passé son épée au travers du corps.
- (Transitif) Tamiser, filtrer.
- Passer le café dans un filtre.
- Passer du bouillon à travers une étamine.
- (Transitif) (Vieilli) Tamiser, en parlant de substances en poudre ou en grains.
- Passer de la farine au tamis, dans un tamis, au bluteau.
- (Transitif) (Médecine) Excréter.
- Passer un calcul, des pierres.
- (Transitif) Transmettre, communiquer.
- Passez-moi ce livre.
- Il m’a passé son rhume.
- N'ayez jamais de créanciers ; faites, si vous voulez, semblant d'en avoir, c'est tout ce que je puis vous passer. — (Charles Baudelaire, Conseils aux jeunes littérateurs, 1846 ; réédition Gallimard, collection Folio, page 86)
- (Commerce) Transmettre la propriété d’un billet, une lettre de change, à l’ordre de quelqu’un, par un endossement.
- (Transitif) Vendre, en parlant d’objets.
- Il m’a passé cette étoffe à un prix modéré.
- (Transitif) Aller au-delà ; excéder ; dépasser.
- En effet, si les armées des rois mérovingiens étaient d’ordinaire sans discipline, celle-là passait en turbulence farouche tout ce qu’on avait vu depuis l’époque des grandes invasions. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - Union Générale d’Édition, 1965)
- — Je crois, en effet, que le comte Longin passe en noblesse, en opulence et en beauté tous les citoyens de cette ville. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 52)
- Renaud, qui passe quatorze ans, ne songe qu’à monter et démonter des moteurs.— (Colette, Le veilleur, dans La maison de Claudine, Hachette, 1922, réédition Livre de Poche, 1960, page 144)
- Dès qu’il apparaît dans l’école, elle le prend, elle le rhabille, car toujours ses souliers sont dénoués, ses chaussettes tombent et sa chemise passe. — (Léon Frapié, La bonne visite, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 36)
- Être au-dessus des forces du corps ou des facultés de l’esprit.
- Cela passe la portée de l’esprit humain.
- Cela passe toute imagination.
- [...] et à concevoir des desseins qui passent leurs forces. — (René Descartes, Discours de la méthode, 1re partie)
- Devancer.
- Ce lévrier passe tous les autres à la course.
- Surmonter en mérite, valoir mieux, de quelque manière que ce soit.
- Homère et Virgile ont passé de bien loin tous les autres poètes épiques.
- Il passe tous ses rivaux.
- Faire mouvoir, faire glisser une chose sur une autre.
- Il leur suffisait […] de passer la main sur le dos d’une vache pour que le lait tournât en urine. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Rabalan)
- Passer l’éponge sur une table pour l’essuyer.
- Passer la plume, un trait de plume sur quelques lignes d’un écrit, pour les rayer, pour les biffer.
- (Transitif) Exposer ; soumettre à l’action de.
- Un matin, elle assista à une scène qui la bouleversa. Un patient attendait son tour afin de passer une radio. Assis sur un chariot, il lisait un policier de la collection le Masque. — (Louis Nucéra, Le kiosque à musique, éditions Grasset, 1984)
- Passer du papier au feu pour le faire sécher.
- Passer un meuble à l’encaustique.
- (Transitif) (Cuisine) Faire cuire plus ou moins rapidement.
- Passez au beurre et laissez cuire dans son jus, et à très-petit feu, la rouelle lardée de gros lard ; servez-la ensuite dedans, après l’avoir dégraissée. — (M. Cardelli, Nouveau Manuel complet du cuisinier et de la cuisinière, éditions Encyclopédie-Roret, 1842)
- (Transitif) Toucher, mentionner.
- Il a passé cela délicatement, adroitement, légèrement.
- (Transitif) Omettre quelque chose, ou ne pas en parler.
- Vous avez passé deux mots dans votre copie.
- Passer un fait sous silence.
- Passez cela, on le sait.
- (Transitif) Accorder, pardonner, consentir.
- Il faut que vous me passiez encore cela.
- Je vous passe cette sottise.
- Ce public ne me passe rien… — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Résigné à lui passer autant de fantaisies qu'à un enfant, Schmidt s'installa stoïquement dans un fauteuil, après avoir pris soin du moins de choisir le plus confortable. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 88)
- Un artiste a plus de droits qu’un autre, tout le monde sait ça. On lui passe plus de choses. — (Albert Camus, La Peste, Éditions Gallimard, 1947)
- Durant ces dernières semaines vécues auprès de maman épanouie, apaisée et qui me passait tout, et qui se donnait du mal pour me faire manger des écrevisses et des cèpes, je puis convenir avec moi-même que je n’ai été séparé de la mort que par ma maladresse. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 248)
- (Transitif) Faire par-devant notaire, en parlant des actes.
- Passer un contrat, une procuration, une transaction, un compromis, etc.
- Cela fut fait et passé par-devant notaire.
- (Transitif) (Comptabilité) Enregistrer.
- Passer une somme en compte.
- Passer un article en dépense.
- (Transitif) Transférer d’un registre ou d’un chapitre à un autre.
- Passez ceci aux profits et pertes, par profits et pertes.
- (Transitif) Consumer, employer, en parlant du temps.
- L'envie nous a pris de passer la soirée et la nuit dans un château.— (Milan Kundera, La Lenteur, 1995 - Éditions Gallimard, 1998, page 9 ISBN 2070402738)
- Passer le temps. - Passer une année, un mois, un jour, une heure. - Nous avons passé ce jour bien agréablement. - Il a passé l’été à la campagne.
- (Transitif) Transférer au téléphone ; mettre en relation.
- Passez-moi un responsable, c’est inadmissible !
- (Transitif) Ne pas échouer une année scolaire, un examen.
- Martin a fait de gros efforts et a réussi à passer son secondaire IV.
- (Pronominal) S’écouler, en parlant du temps.
- Quelques jours se passèrent pendant lesquels la neige des vallées fondit insensiblement ; le vert des forêts poignit comme l’herbe nouvelle, la nature norvégienne fit les apprêts de sa parure pour les noces d’un jour. — (Honoré de Balzac, Séraphîta, 1835, chapitre cinquième)
- (Pronominal) (Familier) Se terminer.
- Mon mal de tête se passe.
- (Transitude) Dans le cas d'une personne trans, avoir du passing, être perçu aux yeux des autres comme une personne cis.
- Ce qui nous rassemble c’est nos identités de trans et nos objectifs politiques féministes que l’on soit opéré, hormoné, et que l'on passe ou pas. — (Trans Terriblement Féministes, « T.T.F... t'étais F ? », dans Transistor, décembre 2009, vol. 1 [texte intégral])
-
remonter
?- Monter une seconde fois, monter de nouveau.
- Remontons à âne et continuons notre promenade. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
- Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Ma mort du Pourquoi pas ?, 1936)
- Il avait repassé le Doubs à la minuit, au lac de Chaillon, puis il avait remonté les crêts par un des milles[sic] sentiers que l’ingéniosité des contrebandiers leur fait sans cesse frayer à travers ces prés-bois et ces boqueteaux de sapins. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après s’être retiré du théâtre, cet acteur est remonté sur la scène.
- Retourner où l’on était avant de descendre.
- Nous en avons assez des dentellières et de leurs racontars, et nous remontons vers la ville haute. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895)
- L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, pages 203-204)
- Lors d’une halte, en remontant dans le truck, Paul montre à Stacy les cookies qu’il a dérobés. — (Philippe Onagre, Runaways : Fugues, BoD-Books on Demand France, 2010, page 35)
- Le baromètre remonte.
- Retourner vers le lieu ou le point d’où elles étaient descendues, en parlant des choses.
- Pareil à une bête tapie dans les hauteurs, le lourd rideau s'abattait, puis remontait au cintre, tandis que les duettistes venaient saluer. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’hiver dernier, ça a gelé dur, très dur, la terre a gonflé et les pavés sont remontés comme des dents qui se déchaussent. — (Christian Gailly, L’Air, Les Éditions de Minuit, 1991, chap. 12)
- Les fleuves remonteront vers leur source avant que cela arrive. — Cette digue fait remonter l’eau jusqu’à tel endroit.
- Aller vers le haut après avoir descendu.
- Dès la fin novembre, les plantations de peupliers peuvent débuter, […]. À l’exception toutefois des stations où la nappe remonte près de la surface en hiver. Dans ces parcelles, mieux vaut attendre mars, voire avril. — (Vincent Thècle, Peupliers : comment réussir les nouvelles plantations., dans La France agricole, n° 3361 du 26 novembre 2010)
- Après une longue descente, la route remonte vers le plateau.
- Se diriger dans une direction septentrionale.
- J’ai grimpé avec le pilote à mon poste dans les barres de perroquet ; il gelait et nous remontions vers le Nord, les voiles serrées, contre un vent coupant et froid. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Quand on remonte de Toul vers le Nord-Ouest, le paysage n'est pas sans grandeur. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 9)
- Reprendre la valeur qu’elles avaient perdues.
- Les actions remontent.
- Les fonds publics remontent.
- (Médecine) Aller vers le cœur, en parlant d’une humeur qui semblait s’être portée sur les extrémités.
- La goutte remonte.
- Aller dans la direction contraire au courant, au flux.
- Il vente très fort, des goélands passent, emportés par la tempête, et essaient vainement de remonter le vent. — (Alain Gerbault, À la poursuite du Soleil ; tome 1, de New-York à Tahiti, 1929)
- Du reste, l’histoire ne remonte jamais son cours et il n'est au pouvoir de personne de vivre l’histoire à reculons. — (Les Communistes expliquent: l'autonomie démocratique et populaire, Parti communiste martiniquais, 1978, page 140)
- (En particulier) Aller vers la source d’un cours d’eau, soit en naviguant, soit en suivant à terre l’une de ses rives.
- Le tarif des droits à percevoir sur les marchandises transportées par le Rhin , sera réglé de manière , que la totalité du droit à payer entre Strasbourg et la frontière du Royaume des Pays-Bas soit , en remontant, de deux francs , et en descendant, d'un franc trente-trois centimes par quintal, […]. — (Annales maritimes et coloniales, 1818, page 374)
- Nous reçûmes l’ordre de côtoyer en le remontant le ruisseau de la Tourbe, qui arrose la plus triste vallée du monde, entre des collines basses, sans arbres et sans buissons. — (Johann Wolfgang von Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 52)
- Nous remontâmes alors la Dwina pendant deux jours et jetâmes un pont sur ce fleuve que le deuxième corps entier passa pour atteindre la grande route de Polotsk à Saianétersbourg. — (Campagne de Russie, 1812, d’après le journal illustré d’un témoin oculaire, avec introduction de C-G. Faber Du Faur, Paris : chez Flammarion, 1895, page 23)
- (Sens figuré) Reprendre les choses de plus loin, dans un discours ou dans une narration.
- Mais pour que vous pigiez l’histoire, faut que j’remonte à 1919, au temps qu’Milo-la-Graisse terrorisait le quartier. C’est à Grenelle qu’il habitait. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Sans remonter à l’événement traumatique fondateur que furent les massacres de la Saint-Barthélemy, on rappellera que la minorité réformée fut l'objet, sous Louis XIV, d'un « mémoricide » sans précédent : […]. — (Chantal Bordes-Benayoun, Patrick Cabanel et Colette Zytnicki, Les musées protestants et juifs dans le midi de la France, dans Une histoire à soi: Figurations du passé et localités, sous la direction de Alban Bensa et Daniel Fabre, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2015)
- Considérer une chose dans son origine.
- Hormis quelques scènes isolées, mes premiers souvenirs ne remontent guère au-delà de 1910 et à notre jardin de Sanvic, près du Havre, si grand à mes yeux d'enfant, agrémenté d'une pelouse encadrée de rhododendrons. — (Louis Néel, Un siècle de physique, éditions Odile Jacob, 1991)
- À ce signal, le portier vint, armé d’une lanterne, prendre Godefroid, le conduisit jusque dans la rue, et referma l’énorme porte jaunâtre, pesante comme celle d’une prison, et décorée de serrureries en arabesques, qui remontaient à une époque difficile à déterminer. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
- Déterminer depuis l’origine.
- […]; Azemmour, la ville maure remontant à l’antiquité, en plein déclin aujourd'hui par suite de l’ensablement de son port et l’indolence de sa population; […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 148)
- Les seules traces de civilisation rencontrées remontaient à dix-huit siècles avec des oppida romaines. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 119)
- De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
- — Oh alors, ça remonte à longtemps, dit l’homme. Mais on peut le savoir. J’ai de l’ordre dans mes affaires. » — (Nicolas Saudray, Voyage au pays des frogs, 1990, Balland, page 60)
- Mais oui, ça remonte à longtemps. Elle vendait des beignets de morue. Elle avait fait fortune dans le commerce — le plus grand commerce de Trinité lui appartenait —. Puis elle a disparu. — (Christian Paviot, La demoiselle des mornes, 2002, page 354)
- Se diriger en suivant une piste.
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
- (Transitif) Monter de nouveau.
- Il ne fait que monter, descendre et remonter l’escalier.
- (Transitif) Parcourir de bas en haut une chose que l’on avait descendue.
- La nuit est chaude. Vous remontez en flânant la Canebière et vous la quittez au boulevard Dugommier. Vous arriver vite au bel escalier monumental, tout battant neuf, qui monte à la gare. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Nous contournâmes, sans l’apercevoir, la colonne, puis le taxi remonta le faubourg Saint-Antoine, prit à gauche. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Après avoir descendu cette pente rapide, il fallut la remonter.
- (Transitif) Suivre un parcours en sens contraire d’un courant, du cours d’un fleuve.
- Remonter le courant.
- Remonter le cours d’un fleuve, d’une rivière
- (Transitif) (Par extension) Naviguer contre le courant.
- Remonter un fleuve, une rivière.
- (Transitif) (Par extension) Côtoyer un cours d’eau en se dirigeant vers sa source.
- (Transitif) Porter de nouveau en haut ; remettre une chose en un point d’où on l’avait descendue, d’où elle était descendue.
- Pour la garder dans son lit, à l'instar des producteurs d’Alerte à Malibu et Cie, son mari avait exigé qu'elle redressât son nez, ravalât sa façade, repulpât ses lèvres, retendît son ventre, remontât ses fesses et siliconât ses seins. — (Catherine Gaillard-Sarron, « Le pygmalion », dans Paquet surprise : nouvelles, Éditions Librinova, 2016)
- Ils remontent au total quatre lingots de cuivre et 84 barres de quartzite. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 29 juillet 2022, pages locales, page 1)
- (Transitif) (Par ellipse) (Horlogerie) Tendre de nouveau le ressort d’un mécanisme d’horlogerie.
- Remonter une horloge, une pendule, une montre, une mécanique.
- Le mouvement, excellent sans doute, n’avait pas été remonté depuis deux siècles. - Ce n’était pas pour savoir l’heure que j’avais acheté cette pendule en Touraine. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Sa montre qu’il tira de sa poche s’était arrêtée à six heures. Il avait oublié de la remonter, la veille. La veille, à onze heures du soir, il avait oublié de remonter cette montre qu’il tenait dans le creux de sa main et qu’il regardait comme s’il ne l’avait jamais vue. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 229)
- (Par extension) Remonter un ressort.
- (Transitif) (Sens figuré) Relever ce qui était abattu dans l’âme d’une personne.
- Remonter le courage, le moral de quelqu’un.
- (Transitif) Réconforter.
- Prenez quelques gouttes de ce cordial, il vous remontera.
- — Fichtre ! dit-il, tu n’es pas dans ton assiette. Veux-tu un petit verre de liqueur pour te remonter ? — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- Apprenant que je n’ai pu venir à bout d’une demi-bouteille de champagne, achetée pour me « remonter », il [Count Basie] s’en empare et l’achève d’une seule lampée. — (Hugues Panassié, Cinq mois à New-York, Éditions Corrêa, 1947, page 149)
- (Transitif) (Spécialement) Donner un degré d’alcool plus élevé en y ajoutant de l’alcool.
- Remonter un vin, un cidre, une liqueur.
- (Transitif) Remettre en état ce qui était démonté.
- […], et commence la cueillette du butin. N'ayant plus ni chaussettes, ni bottines, ni sac, les déguenillés remontent tranquillement leur garde-robe. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, page 359)
- Remonter un moteur, un lit, une armoire.
- (Transitif) (Bijouterie) Donner une nouvelle monture.
- Remonter un diamant.
- (Transitif) Garnir de pièces neuves.
- Remonter des bottes. — Remonter un fusil, un pistolet. — Remonter un violon, une guitare : Les garnir de cordes neuves.
- (Transitif) (Équitation) Doter de nouvelles montures ; acheter de nouveaux chevaux.
- Remonter un régiment de cavalerie. — Remonter un cavalier.
- Remonter une écurie.
- (Transitif) Remettre en état, pour faire valoir.
- À la première chute, je n'ai décroché qu'un cale-pied que j'ai ramassé pour le remonter moi-même peu après ; à la deuxième chute, j'ai largué une sacoche, qu'il allait falloir faire réparer avant de la réinstaller ; à la troisième, j'ai perdu ma pompe à vélo, que je ne pourrais remplacer que moyennant finances. — (Louis Harenger, La planète des pauvres : le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs, Éditions 1, 1999)
- Remonter une ferme, une métairie. — Remonter une affaire. — Remonter une fabrique, une imprimerie, remonter sa maison.
- (Transitif) Signaler, transférer, escalader à une autorité compétente.
- Remonter un problème. — Remonter une alerte.
- (Transitif) Remettre à la scène.
- Remonter une pièce de théâtre.
- (Transitif) Regarnir.
- Remonter un magasin de marchandises, une maison de meubles, une bibliothèque de bonnes éditions, etc.
- (Pronominal) Se fournir de nouveau de toutes les choses nécessaires pour une exploitation, pour son ménage, pour son propre entretien, et qui étaient venues à manquer.
- Je me suis remonté en linge.
- (Familier) Élever ; soulever ; hisser.
- Pour piter, ça pitait ce jour-là. A telle enseigne qu’accaparé par les girelles et les sarans que je remontais par paquets, je n'ai pas fait gaffe au mistral qui se levait… — (Jean Bazal, Panique dans le pastis, Marseille : Éditions I.N.A., 1964, chapitre 3)
- — La belote est finie pour aujourd'hui, il faut remonter le calen. Un banc vient de passer sous le pont. — (Sigolène Vinson, Maritima, Éditions de l'Observatoire/Humensis, 2019, partie 1, chapitre 2)
-
avancée
?- Ce qui fait saillie.
- Le toit fait une avancée.
- Ce qui permet d'aller de l’avant.
- Comme si la couverture universelle de l’assurance maladie – qui reste une avancée formidable – était suffisante pour traiter les populations les plus marginalisées ! — (Alexandre Jardin, 1+1+1… = une révolution, Grasset, 2002, pages 146-147)
- En 1929, Bach remplace les nosodes bactériens par la muscade, l’impatience et la clématite. Les résultats l’encouragent à poursuivre. Il publie, en février 1930, le compte rendu de ses avancées dans le monde homéopathique ; […]. — (Flavia Mazelin-Salvi, Les vrais pouvoirs des fleurs de Bach, Éditions L'Archipel, 2012, chapitre 1)
- «C’est le reflet des avancées scientifiques extraordinaires pour ce type de vaccins, qui nous ont permis de faire, en l’espace de quelques mois, ce qui prenait auparavant des années», a-t-il développé. — (AFP, Le Dr Fauci assure que les vaccins anti-COVID n’ont pas été bâclés, Le Journal de Montréal, 20 novembre 2020)
- Ils ont fait d'importantes avancées dans cette négociation. — Je vous tiendrai au courant de mes avancées.
- (Militaire) Progression.
- Je pointe aussi sur une carte d’état-major l’avancée des troupes alliées en Normandie et vers l’Allemagne. — (Marguerite Duras, La douleur, P.O.L., page 97)
- (Droit) (Vieilli) Ordonnance rendue pour faire passer un procès avant son tour de rôle.
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importer
?- (Commerce) Apporter, introduire dans un pays des productions étrangères.
- C'est eux également qui importèrent le poivre, condiment devenu si rare, qu'on l'utilisa comme monnaie. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Les pays en développement n'en produisant guère, en tous cas pas en suffisance, les produits pharmaceutiques doivent le plus souvent être importés. — (Pascale Brudon, Médicaments pour tous en l'an 2000?: les multinationales pharmaceutiques face au tiers monde : l'exemple du Mexique, Lausanne : Éditions d'En bas, 1983, p.VIII)
- La société Funboard importe des planches à roulettes de Corée et de Taïwan selon les modèles. La dernière commande concerne l’importation de 8 000 planches à roulettes au prix unitaire de 100 USD CIF Le Havre. — (Ghislaine Legrand & Hubert Martini, Gestion des opérations import-export (cours/applications), Dunod, 2008, page 371)
- (Sens figuré) Importer une industrie, importer un mode de fabrication.
- (Sens figuré) Importer des mots étrangers, des usages étrangers.
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transporter
?- Porter d’un lieu dans un autre.
- Le lendemain, à l'aube, nous nous mettons en marche — en marche est ici une façon de parler — car nous nous faisons tout bourgeoisement transporter en chemin de fer jusqu’à La Neuveville, où nous redeviendrons piétons. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
- La malheureuse était grise et il allait falloir bientôt la transporter dans une salle du premier pour l’y laisser cuver son vin. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Ce sont d’abord les saints ayant foi en la révélation qui, prochainement et du jour au lendemain, disparaîtront tous de ce monde pour être transportés au ciel, sans laisser ici-bas aucune dépouille mortelle. — (Une station sur les côtes d’Amérique — II. New-York et la société américaine, dans La revue des deux mondes, 1862, page 197)
- On écrivit au maire d’Allemant qui répondit qu'en effet le capitaine Bordes-Pagès avait été transporté le 9 Septembre à Allemant et que de là on l'avait dirigé sur Linthes. — (Joseph Ageorges, Une famille française au XIXe siècle (les Pagès et les Bordes-Pagès), J. Duvivier, 1920, page 442)
- Il saisit Héloïse, l’enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu’il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le bureau d’Halifax de Atlas Shipping était chargé de noliser les bateaux par vingt ou quarante à la fois. La contrebande était transportée, sur ces navires, de Saint-Pierre au Canada et aux États-Unis. — (Jean-Pierre Andrieux, La Prohibition... Cap sur Saint-Pierre et Miquelon, traduit de l'anglais par Georges Poulet, Ottawa : Éditions Leméac, 1983, page 171)
- (Sens figuré) Implanter dans un endroit ce qui vient d’un autre lieu.
- La véritable foi transporte les montagnes, mais, à cause de cela, elle ne saurait être transportée elle-même, par simple décret administratif, dans l’âme de l’incroyant... — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Déplacer.
- Et les deux hommes, s’étant enquis cordialement de leur santé respective, parlèrent de la pluie et du beau temps, puis transportèrent la conversation sur divers autres sujets d’un intérêt tout aussi palpitant ; […]. — (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Constantin transporta le siège de l’empire romain à Constantinople.
- Transporter la guerre dans un autre pays. — Transporter un événement, une action sur la scène.
- (Spécialement) (Histoire de France) Déporter hors du pays, en parlant de personnes.
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Si quelques-uns de ces fils de famille sont, demain, massacrés ou transportés, c’est de la graine d’insurrection jetée dans le champ des bourgeois. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- La réhabilitation mémorielle concerne en premier lieu les victimes d'une politique coloniale de peuplement, par laquelle des condamnés de droit commun ont été transportés en Nouvelle-Calédonie pour des faits parfois mineurs. — (Benoît Carteron, Identités culturelles et sentiment d'appartenance en Nouvelle-Calédonie, L'Harmattan, 2008, page 67)
- (Droit) Céder, transférer à quelqu’un le droit qu’on a sur quelque chose.
- Il m’a transporté tous les droits qu’il avait sur cette terre, sur ce domaine.
- Transporter une rente, une dette, une créance.
- Mettre hors de soi, agiter violemment.
- La fureur le transporte à un tel point qu’il ne se connaît plus.
- La joie l’a tout transporté.
-
français
?- Relatif à la France, ou à ses habitants, ou à sa culture.
- Qu’a apporté le peuple français à l’histoire mondiale? Selon moi, ce n’est pas la révolution de 1789, mais un esprit chevaleresque. — (Dai Sijie, Le Complexe de Di, Gallimard, page 240)
- Ce fut le rôle historique de Charles de Gaulle, qui avait déjà, de façon assez analogue, rendu acceptable à la bourgeoisie française l’entrée dans la coalition anti-hitlérienne aux côtés de Staline et des communistes français. — (Maxime Rodinson, Israël et le refus arabe, 1968)
- (Linguistique) Relatif à la langue française, au français.
- Mais pour qu’une grammaire française soit respectée, il faut premièrement que la langue française continue à être employée et, ceux qui s’efforcent de l’empailler en conviendront, cette condition suppose l’existence d’un certain nombre de Français. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il n'était pas indifférent que les déclarations de Rinri s'adressant à une francophone s'énoncent soit en français, soit en japonais : la langue française représentait sans doute ce territoire à la fois prestigieux et licencieux où l'on pouvait s’encanailler de sentiments inavouables. — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, Albin Michel, Paris, 2007, p. 75)
-
rouler
?- Faire avancer une chose en la faisant tourner sur elle-même.
- … Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Rouler une boule, des pierres du haut d’une montagne, un tonneau.
- Une rivière qui roule ses eaux.
- Un torrent qui roule des cailloux.
- (Sens figuré) Tourner de côté et d’autre avec violence, effort ou affectation, en parlant des yeux.
- Ses sentiments ne se faisaient jour que par ses yeux, qu’il roulait d’une manière effroyable. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- Une douzaine de jeune gens entouraient une sorte de croquant endimanché, coiffé d’un chapeau melon qui roulait des yeux ahuris et s’efforçait d’éviter la bousculade systématique dont il se voyait l’objet. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 94)
- Il roulait les yeux comme un possédé.
- Il roulait les yeux dévotement.
- Les yeux lui roulaient dans la tête.
- (Par extension) Avancer comme dans un roulement.
- Raclant, ravageant, dévastant la côte ouest de l’Île, le cyclone roula vers la mer Polaire, mettant à mal bateaux, engins de pêche, quais, maisons, bétail, récoltes. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
- (Sens figuré) Méditer.
- Rouler de grands projets dans sa tête, de grands desseins.
- Voilà à peu près ce que roulait sous sa tête chauve le Cardinal-Duc avant l’attaque dont on vient de voir une partie. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Il considéra sa mère en roulant dans son cerveau ces apparences de pensées profondes, ces banalités religieuses et philosophiques qui hantent les intelligences moyennes en face de la mort. — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, pages 154-155)
- Il cessait de songer à Odette ; même il arrivait, tout en se déshabillant, à rouler en lui des pensées assez joyeuses. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 167)
- Transporter au moyen de quelque chose qui roule et qu’un homme pousse ou tire (charrette à bras, diable, etc.).
- Combien dois-je, mademoiselle, à l’homme qui a roulé mon bagage depuis la gare jusqu’ici ? — (Abel Hermant, L’Esbroufe, acte Ier, scène 3, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1904, page 32)
- (Sens figuré) (Familier) Avoir le dessus sur quelqu’un dans la discussion.
- Il l’a roulé avec beaucoup d’esprit.
- Duper ; rouler dans la farine.
- Il retrouve de temps en temps des malfaiteurs imbéciles dont l'audace est toute l'habileté ; mais qu'il tombe sur un malin, comme vous et moi, et il sera roulé, foi de marquis ! — (Henry Hazart, Trente ans, ou La vie d'un joueur, 1890-1891)
- En dépit des mauvais présages, je pensais que ce mariage marcherait. Comme je l'écrivais dans mon journal : « Si Jeff n'est qu'un faux-jeton, comme certains le prétendent encore, alors, je me suis fait rouler. » — (Bill Clinton, Ma vie, traduction de l'anglais (États-Unis) par un collectif, Éditions Odile Jacob, 2004, chap. 15/page 159)
- Un escroc peut prendre plaisir à ce qu’il fait. C’est pourquoi il constitue un héros acceptable pour les fils hollywoodiens. Être forcé de rouler quelqu’un, c’est complètement différent. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
- Mettre en rouleau.
- Elle avait roulé au-dessus des coudes le pyjama du père Eudes, et manœuvrait les pédales à l’aide de ses pieds nus. — (Colette, Le toutounier, 1939)
- Avec une joie d’enfant, Gasbieha se mettait à transfigurer Zaheira, à relever ses longues nattes, à les lui rouler autour de la tête. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Tavannes remit la pie sur son bâton, et s’amusa à rouler et à dérouler les oreilles d’un lévrier. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- (Spécialement) Mettre du tabac dans un papier que l’on roule autour.
- Du gris que l'on prend dans ses doigtsEt qu'on rouleC'est fort, c'est âcre comme du boisÇa vous saoule. (chanson Du gris, paroles d'Ernest Dumont, musique de Ferdinand-Louis Bénech, 1920)
- Godefroy d’Étigues roulait du tabac dans une feuille de papier. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- A l'intérieur, il y avait de quoi rouler quelques pets. Une herbe très parfumée, toute violette. Ça devait être une variété comme de la “Sweet Purple”. […]. Elle montra la beuze à Bob et entreprit de se rouler un pet, et il fit de même. Ils fumèrent tranquillement. — (Marilyn Lapin, Apocalpse, Éditions Edilivre, 2015)
- Aplanir à l’aide d’un rouleau.
- Rouler la pâte d’une pâtisserie.
- Rouler le gazon d’une pelouse.
- Rouler sa bosse : (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
- Il y a longtemps qu’il roule sa bosse par le monde.
- (Intransitif) Avancer en tournant sur soi-même.
- Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- L’embarcation roula fortement d’un bord à l’autre, faillit chavirer, mais se maintint à flot. — (Caroline Quine, Alice au camp des biches, 1930, texte français d’Hélène Commin, Librairie Hachette, coll. “Bibliothèque verte”, Paris, 1957, chapitre II, page 23)
- Une boule qui roule.
- Une boule de neige grossit en roulant.
- Il tomba et roula du haut en bas de l’escalier.
- Les flots roulent sur le gravier, sur le sable.
- Le ciel, les astres roulent sur nos têtes : Se dit en parlant du mouvement circulaire apparent du ciel et des astres.
- Faire rouler la presse : Faire imprimer des ouvrages → voir rotative.
- (Imprimerie) Une presse roule lorsque la mise en train est terminée et que le tirage se poursuit sans interruption.
- (Intransitif) (Sens figuré) Circuler ; tourner.
- Rien ne leur répondit que les fidèles échos de la vallée qui, dans la nuit étoilée et paisible, roulaient ironiques en se répercutant au loin. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- L’argent roule dans ce pays : L’argent circule dans le commerce, il passe fréquemment d’une main à une autre.
- (Sens figuré) Mille pensées différentes lui roulent dans l’esprit : Les projets les plus divers lui roulent dans la tête, ils lui passent et lui repassent dans l’esprit sans qu’il s’arrête, sans qu’il se fixe à aucun.
- (Intransitif) Tourner sur soi-même sans avancer.
- La porte roula sur ses gonds.
- (Intransitif) Avancer à l’aide de roues.
- On ne voyait pas les tramways. […] Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n’étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […] — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- Midi et demi… Le convoi roule, précédé de quelques jeeps… — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 58)
- La McQueen, elle, roulait à l'ultracoke®, le dernier-né des carburants Porf, un combustible extrêmement calorifique qui se consumait fort et longtemps. — (Raphaël Albert, Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 2 : Avant le déluge, Saint-Laurent-d’Oingt : Éditions Mnémos, 2013, chapitre 3)
- (Intransitif) (Par extension) Voyager dans un véhicule à roues.
- J’avais acheté une vieille 4L dont les cardans exténués rendaient d’inquiétants sons de castagnettes et je roulais des journées entières sur des routes où la mort guettait à chaque virage. — (Bernard Fauconnier, Kaïros, Grasset, 1997, chapitre 3)
- (Intransitif) (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
- Il y a longtemps qu’il roule par le monde.
- Il a roulé dans tous les pays de l’Europe.
- — Si nous ne vous avions pas recueillie, que seriez-vous devenue ? où auriez-vous roulé ? Dieu seul le sait. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 339)
- (Intransitif) Produire un bruit continu, comparable à celui d’une voiture qui roule.
- Les tambours roulent.
- Le tonnerre roula au loin.
- (Intransitif) Avoir pour sujet, pour objet.
- La conversation roulait sur une guerre que le roi venait de terminer heureusement contre le prince d’Hyrcanie, son vassal. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV, L’Envieux, 1748)
- Le plus important de ce que disait ma tante roulait sur les imperfections de mon oncle et sur l’extrême patience qu’il fallait déployer pour vivre chrétiennement avec lui. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, pages 26-27)
- Ce discours, cette dissertation roule sur telle matière.
- La discussion roule sur ce point.
- Tout roule là-dessus : C’est là le point principal, l’affaire principale dont tout le reste dépend.
- (Intransitif) (Sens figuré) L’affaire roule sur lui : Il en est principalement chargé, ou il y a la principale influence.
- Tout roule sur lui dans cette maison : Il y est chargé de toutes les affaires.
- (Intransitif) (Marine) Pencher alternativement à gauche et à droite, sous l’effet du roulis.
- Nous étions dans la région des vagues espagnoles, […]. Le pauvre petit Valdemar roulait, tanguait, et tout ce qu'il contenait d'animé et d'inanimé se livrait à une sarabande désordonnée. Nous aurions pu nous croire dans une baratte américaine. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
- Le bateau roulait beaucoup, mais il semblait que la houle diminuât et je restai sur la passerelle, prêt à agir. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le mât de flèche plie sous l’effort et à sec de toile, le bateau roule terriblement. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Intransitif) (Populaire) Avancer vers quelque chose.
- La petite, qui roulait sur ses vingt ans, était aguichante au possible, mince et rembourrée, les yeux clairs, mouillés de candeur vicieuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 30)
- (Intransitif) (Sens figuré) Progresser ; marcher ; tourner.
- Trois ans plus tard, sa petite affaire roule, et Mathilde livre des supermarchés bio, des entreprises et des particuliers. — (Anne-Laure Pineau, Reconversion : redémarrer derrière les fourneaux, Le Monde. Mis en ligne le 15 février 2019)
- Avoir une circulation fluide en parlant de trafic routier.
- Ça roule mal aujourd’hui, il y a des bouchons.
- (Sylviculture) Former des roulures.
- On a constaté que le châtaignier ne devait pas être freiné dans sa croissance. Quand il est éclairci régulièrement et à temps, il ne roule pas. — (René Lempire in Pascal Charoy, Quand les sylviculteurs se retroussent les manches, Forêts de France, décembre 2019)
- (Transitif) Faire avancer à l’aide de roues.
- Nous vîmes toute une famille travaillant au même endroit : le père piochait, la mère chargeait la brouette, et leurs enfants la roulaient tour à tour. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 155)
- (Péjoratif) Changer fréquemment de partenaire sexuel.
- – Oh ! mais une merveille, monsieur Moricet ! un vrai Greuze !… C’est jeune, c’est frais… ça n’a pas encore roulé. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Donner le nom de Frontenac à une femme de rien, qui avait roulé, l’introduire dans la maison de ses parents ; et surtout la présenter à la femme de Michel, aux enfants de Michel, de tels sacrilèges n’étaient pas concevables. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 42)
-
recommencer
?- Commencer de nouveau à faire ce qu’on a déjà fait, commencer deux fois quelque chose.
- Il paraît, nous a-t-on dit un jour, qu'il existe à Châteauneuf-le-Rouge un labyrinthe de buis si vaste que le jardinier a besoin de l'année entière pour le tailler : il commence à un bout, et, lorsqu'il arrive à la fin du tracé, recommence un nouveau circuit et une nouvelle année. — (Michel Racine & Françoise Binet, Jardins de Provence, Édisud, 1987, p. 132)
- (Intransitif) — Le bavardage continue incessant et ne prendra fin que lorsque sonnera l'heure du repas : il faudra alors à regret rentrer chez soi, mais on recommencera le lendemain et toujours on trouvera matière à commérages ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895, éd.1923)
- (Transitif) — Il recommence son travail qui était mal fait.
- (Impersonnel) — Il recommence à pleuvoir, à faire froid.
- L’amitié de Mlle de Gournay et de Montaigne ne peut-elle se recommencer ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Manège) Remettre un cheval aux premières leçons.
- Il est des chevaux qui oublient et qui se démentent, il faut les recommencer.
-
camoufler
?- Déguiser de façon à rendre méconnaissable.
- Nous vivons depuis mai 1958 sur la plus grande duperie de l’histoire et depuis octobre 1962 sur la plus grande imposture. La cause du mal c’est la volonté tenace, bien que supérieurement camouflée, du Général de Gaulle. Il faut donc dénoncer à la masse, sans subterfuges et sans faux-fuyants, le responsable du mal dont meurent la République et la Liberté. — (Édouard Lebas, Combat, 17 mars 1963)
- (Militaire) Soustraire aux regards de l’ennemi des canons, des bâtiments, du matériel de guerre, etc.
- Dans ce même bosquet, il y a aussi des canons de 75, mais qui n’ont pas l’air méchant ; à demi cachés sous de frais branchages, bien « camouflés », bien peinturlurés, tout zébrés de vert, de brun ou d’ocre, il ressemblent plutôt, comme pelage, à de gros lézards qui sommeilleraient dans les broussailles. — (Loti, Quelques aspects du vertige mondial, 1917)
- 1er octobre 1940 – Le Tout-Paris s’est rencontré chez les marchands de tissu pour s’arracher la satinette noire, car il faudra désormais camoufler totalement ses lumières. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 86)
- Masquer.
- Camoufler une intention.
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nudité
?- État d’une personne qui est nue.
- La nudité est un état naturel, le nu un genre artistique, le naturisme une philosophie… — (Marc Lemonier, Petites histoires de la nudité : Histoire du nu, 2018, Jourdan)
- Mais leur nudité ne choquait personne, car elles n’en eussent pas ainsi exposé tous les détails au soleil, si l’un d’eux se fût signalé par le moindre défaut qui prêtât aux railleries des femmes mariées. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
- État de ce qui n’est pas recouvert, en parlant des choses.
- […] il ne demeura plus que la route, la britchka, les trois chevaux […], Sélifane, Tchitchikov, la vaste nudité des champs. — (Nicolas Gogol ; Les âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault -1949)
- (Peinture) (Surtout au pluriel) Figure nue.
- Les bons moines de Châalis auraient voulu supprimer quelques nudités trop voyantes du "style Médicis". — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- […] je lis avec effarement, à plusieurs encoignures, des affiches enluminées […]. « Engagez-vous dans l’armée coloniale! » s’écrie l’autre, toute enluminée de perroquets, toute rehaussée de nudités affriolantes. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Sens figuré) Se dit en parlant d’un style sec, sans couleur, sans agrément.
- Formulé dans sa nudité, ce problème révèle son obscène banalité. Nous engendrons des vies précaires, nous créons des œuvres périssables. — (Marianne Durano, « Nous ne sommes pas la cause de la fin du monde, mais la fin du monde nous donne une cause : vivre la meilleure vie possible », Le Monde. Mis en ligne le 24 juillet 2019)
-
sujet
?- (Vieilli) Soumis, subordonné, dépendant, obligé d’obéir.
- Nous sommes tous sujets aux lois et aux coutumes du pays où nous vivons.
- Être sujet aux ordres de quelqu’un.
- Soumis par la conquête.
- Au lieu de quoi, l’Égypte, l’Inde et les contrées sujettes en général avaient enfanté des générations nouvelles qui vivaient dans un état d’indignation passionnée et faisaient preuve d’une énergie extrême, d’une activité toute moderne. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 123 de l’édition de 1921)
- L’Empire carthaginois, en Afrique du Nord, en Espagne du Sud, en Corse, en Sardaigne et en Sicile méridionale, était un État marchand qui tirait sa richesse des provinces sujettes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
- (Vieilli) Assujetti.
- Tout propriétaire est sujet à l’impôt foncier.
- Il est sujet à telle servitude.
- Astreint à quelque nécessité inévitable.
- Tous les hommes sont sujets à la mort.
- La nature humaine est sujette à beaucoup d’infirmités.
- Accoutumé de faire quelque chose, porté par inclination, habitué.
- Il ne rendait visite qu’à sa mère et encore, cette dernière, entourée de vieilles personnes ridicules et sujette elle-même à des radotages, lui agaçait les nerfs […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- J'ai grand-peur, confie-t-il un jour a des familiers, que cette dame débauchée ne la fasse devenir sujette au vin et aux femmes, et ne la mette sur les dents avant de me la rendre. — (Éric Le Nabour, La porteuse d’ombre: Madame de Maintenon et le Roi-Soleil, Éditions Tallandier, 1999, page 85)
- Exposé à éprouver fréquemment certains accidents.
- II y a le bigarreau tardif ou de fer, qui mûrit plus tard, & qui n'est pas si sujet aux vers que l’ordinaire : il fait un bel arbre. — (La nouvelle Maison rustique, ou, Économie rurale pratique et générale de tous les biens de la campagne, par Louis Liger, tome 2, Paris : chez les Libraires associés, 1790, page 152)
- M. le marquis de Dampierre objecte que malheureusement les Othellos sont trop sujets au phylloxera. Il a été obligé de sulfurer les siens. — (Comptes rendus des travaux de la Société des agriculteurs de France, volume 24, page 390, 1893)
- Nous dirons en passant que les céréales sont beaucoup moins sujettes à la verse en Champagne que dans d’autres contrées. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
- De même que toutes les autres parties situées au fond de la bouche, les tonsilles sont sujettes à différentes sortes d’engorgements dont la nature varie autant que les suites. — (Samuel Cooper, Dictionnaire de chirurgie pratique, 2e partie (I-Z), traduit de l’anglais, Paris : chez Crevot, 1826, page 512)
-
adorer
?- (Religion) Honorer une divinité en lui rendant le culte qui lui est dû.
- Ils soutenoient qu’il ne faut point adorer l’eucharistie parce que le corps de Jesus-Christ n’y est point, le Seigneur ayant été élevé au ciel en corps & en ame ; […]. — (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, volume 33, page 487, Yverdon, 1774)
- Les israélites adorèrent le veau d’or. Ce peuple adorait le soleil.
- Note : S’emploie quelquefois absolument.
- Les juifs adoraient à Jérusalem et les Samaritains à Samarie.
- Le peuple d’Israël allait adorer sur les montagnes.
- Une grâce intérieure les pressait jour et nuit d’adorer le vrai Dieu. — (Adrien-Charles Launay, Missions étrangères de Paris, Histoire des missions de Chine : mission du Kouy-Tcheou, volume 1, 1907)
- Rendre des respects extraordinaires en se prosternant.
- La reine Esther adora le roi Assuérus. Les rois de Perse se faisaient adorer.
- Aimer extrêmement (une personne).
- Louis II et Élisabeth s'adoraient depuis l'enfance. — (Secrets d'histoire, n° 34, juin-juillet-août 2022, page 20)
- Quand elle s’est vue abandonnée pour la jeune première à qui elle a trempé une soupe ! ah ! l’a-t-elle giroflettée !… et qu’elle a eu perdu le père Thoul qui l’adorait, elle a voulu renoncer aux hommes. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
- Les odeurs forestières, senteurs adorées par les âmes friandes de poésie à qui plaisent les mousses les plus innocentes, les cryptogames les plus vénéneux, les terres mouillées, les saules, les baumes, le serpolet, les eaux vertes d’une mare, l’étoile arrondie des nénuphars jaunes ; toutes ces vigoureuses fécondations se livrent à vos narines en vous livrant toute une pensée, leur âme peut-être. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
- Aimer extrêmement (un aliment).
- Ces épices sont vraiment délicieuses, vous allez les adorer.
-
majorité
?- Groupe des votants ou des suffrages plus nombreux que les autres, soit majorité absolue ou majorité relative.
- Le roi et les privilégiés auraient voulu que les états délibérassent comme en 1614, c’est-à-dire « par ordre ». Les privilégiés auraient eu immanquablement la majorité et les états auraient été incapables d’opérer aucune réforme sérieuse. — (Jacques Godechot, Les constitutions de la France depuis 1789, Garnier-Flammarion, 1970, page 22)
- (Absolument) Parti qui, dans une assemblée, réunit ordinairement le plus grand nombre de suffrages.
- L’opposition assistait avec une sorte de pitié narquoise à l’affolement de la majorité. — (Philippe Henriot, Le 6 février, 1934)
- Cette transformation générale de la société ne se fera pas par la prise du pouvoir d’État par une majorité de gauche ; elle suppose une myriade de luttes locales et globales. — (Jean-Paul Russier, Plutôt Proudhon que Marx, 2005)
- À la tête d’un commando ultraresserré à l’Élysée, patron d’une majorité pléthorique à l’Assemblée nationale, il a cru bon de gouverner seul. — (Arthur Berdah, Emmanuel Macron, édition revue et augmentée, 2022)
- (Par extension) Le plus grand nombre.
- La fauconnerie est donc un sport assez coûteux et, la majorité des gros turbans marocains étant trop indolents pour chasser, elle tend à disparaître. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 129)
- […] ; l’affaire Dreyfus nous a montré que l’immense majorité des officiers et des prêtres concevait toujours la justice à la manière de l’Ancien Régime […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, page 143)
- L’internationalisme sentimental d’avant 1914 n’a pas résisté au choc des nations. Dans tous les pays en guerre, socialistes et syndicalistes, dans leur grande majorité, ont participé à la défense nationale. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 17)
- La poussière constitue un risque pour les voies respiratoires, d’autant qu’une majorité de salariés ne porte pas de masque ou porte un masque insuffisamment protecteur ou encombrant : […]. — (Jocelyne Porcher, Cochons d’or, Éditions Quae, 2010, page 130)
- Au nom de la bien-pensance, des groupes et des partis politiques instillent des interdits qui chamboulent notre démocratie alors que la voix des minorités devient plus tonitruante que celle de la majorité. — (Réjean Parent, « L’envahissement pernicieux », dans Le journal de Montréal, 1er novembre 2020)
- (Droit) État de celui qui est majeur. Majorité civile.
- Il a atteint l’âge de majorité, ou de sa majorité.
- La majorité pour être électeur est fixée en France à 18 ans et pour être éligible à 25 ans.
- (Plus généralement) Pluralité des individus dans un pays, dans un groupement.
- La majorité des Français professe la religion catholique.
- Les élèves de cette classe sont en majorité travailleurs.
- (Marine) Résidence de l’état-major dans un port.
-
protéger
?- Prendre la défense de quelqu’un, de quelque chose ; prêter secours et appui.
- Chaque matin, un détachement de soldats précède la colonne pour protéger les douars des velléités pillardes de leurs camarades. Ordre a été donné de ne plus dévaster les champs. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 152)
- Protéger la veuve et l’orphelin. — Protéger les faibles, les opprimés, l’innocence.
- S’intéresser, contribuer à la fortune d’une personne ; veiller au maintien, au progrès d’une chose.
- Et le gouvernement ne s’est pas encore aperçu qu’en protégeant les courses, il patronnait l’immoralité et laissait nos races dans la décadence ! — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- L’insuffisance du numéraire circulant en France étant avérée, Colbert avait résolu de protéger à outrance l’industrie du royaume. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo - Les Corsaires chez eux, éditions Honoré Champion, 1925, page 119)
- Garantir, mettre à l’abri d’une incommodité, d’un danger.
- Chemin faisant l’émeute triomphait sans combattre. On désarmait les troupes qui se laissaient faire, et on protégeait leur retraite. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Une fort belle grille, agrémentée d’une décoration dix-huitième de pampre et de raisin, protégeait les carreaux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les villes de l’intérieur n’étaient protégées que par des murailles en pisé flanquées de tours et de bastions dont l’entretien incombait, en principe, aux habous mais qui tombaient généralement en ruines. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 82)
- Dans les dépressions où leur puissance était grande, les prêles ont protégé les roches meubles sous-jacentes, tandis que l’érosion déblayait celles-ci là où cette couverture protectrice était absente ou moins épaisse. — (Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, volumes 57 à 58, 1948, page 620)
- Un mur de pierres blanches jointées en losange protégeait cette portion de trottoir des regards et servait de crottoir aux clébards du quartier. — (Xavier-Marie Bonnot, Les Âmes sans nom, éditions Belfond, 2010, chapitre 11)
- Mazelle Piquegrain, effrayée, leva son aile droite pour se protéger des coups. Aussitôt, le renard surgit et, ni une ni deux, dévora toutes les poules. — (Gudule, La fiancée du singe : Quinze contes d’animaux, Librairie générale française, 2009)
-
jouer
?- En parlant d'un enfant, se plonger dans un monde imaginé appuyé par des éléments de la réalités dans un but de divertissement, de développement ou d'apprentissage.
- L’enfant a besoin de jouer, et jouer ici n’est pas vide de sens et synonyme de perte de temps. Jouer, c’est développer son intelligence, son jugement, son imagination, sa créativité, son sens de l’organisation, son sens de la collaboration, son sens de l’entraide, du compromis et de l’empathie, c’est aussi être capable de faire des choix. — (Michelle Chamard, « Que voulons-nous pour nos enfants? », le 3 janvier 2015, sur le site du quotidien Le Devoir, (www.ledevoir.com))
- Je me replie dans ma chambre, après être redescendue dans le salon où j'ai trouvé Papa, Henri et Mayeul en plein fou-rire […], et après avoir tenté de m’insérer dans le jeu de Jean-Baptiste et Diane qui jouaient au papa et à la maman, mais qui voulaient que je fasse le chien. — (Élisabeth Lucas, Les tribulations d'Aliénor en milieu étudiant (et parfois hostile), Paris : Éditions Emmanuel, 2018)
- Les don Quichotte qui pourfendent la « théorie du genre » s’effraient en effet que des filles jouent avec des voiturettes ou que des garçons changent les couches d'un poupon ou jouent à la dînette. — (Thierry Hoquet, Des sexes innombrables. Le genre à l'épreuve de la biologie, Éditions du Seuil, 2016, introduction)
- (En particulier) S’adonner à un jeu particulier, identifié comme tel et comportant des règles précises.
- Comme j'aime les jeux d'exercice, j'y jouois deux heures le matin et autant l'après-dînée. Mon mail s'acheva, à quoi je jouai avec madame de Frontenac, qui me disputoit sans cesse, quoiqu'elle me gagnât toujours : car, quoique je jouasse avec plus d'adresse, sa force l'emportoit par-dessus. — (Mémoires de Mlle de Montpensier, petite-fille de Henri IV, collationnés sur le manuscrit autographe, par A. Chéruel, tome 2, Paris : chez Charpentier, 1858, page 250)
- On se marre comme des fous en jouant à chat, chat perché, et même chat-bite quand on a un peu trop picolé. — (Bérengère Krief, La prochaine fois je vous montre mon chat, Flammarion, 2015, prologue)
- À peine fûmes-nous dans le salon, qu'elle se mit au piano, répéta les airs qu'il préfère, chanta les chansons qu'il aime, voulut qu'il jouât aux échecs avec moi. Il céda à tous ses désirs, écouta la musique, joua aux échecs, mais fut pensif le reste de la soirée; […]. — (Adélaïde de Souza, Adèle de Sénange, Londres, 1792, Éditions Payot & Rivages, 2018, lettre XV)
- Ensemble, ils jouaient à la belote ou aux petits chevaux. Quand il y avait la foire aux Tuileries, ils y passaient des heures. — (Amélie Nothomb, Riquet à la houppe, Éditions Albin Michel, 2016)
- Durant l'après-midi, les jeunes jouèrent au badminton dehors. Les dames se balancèrent. — (Carole Thibault, Série policière : L' Horloge: Les Jumeaux, Osmora Incorporated, 2018, chapitre 8)
- Il n'y avait alors que les gens de l'aristocratie qui jouassent aux échecs en Angleterre, et ce noble jeu était fort à la mode parmi eux, grâce à Philidor, le plus habile et le plus célèbre joueur d’échecs du monde entier. — (« Le secret du fameux automate joueur d'échecs », dans Les Modes parisiennes illustrées, n° 1081 du 14 novembre 1863, page 548)
- Béru et Pinuche y jouent à la belote en buvant du vin rouge. Je m'amène en plein carré de dames. Il appartient au Gros, lequel ne se tient plus de joie. — (Frédéric Dard, San-Antonio : Le coup du père François, Paris : Éditions Fleuve noir, vers 1952, réédition 1972 & 1980, chapitre 3)
- (Absolument) Façon de pratiquer un jeu.
- — Complètement épuisé, j’ai commencé à mal jouer. Et là, j’ai découvert un truc intéressant. Quand son adversaire jouait mal, Kučera prenait le pli, signant lui aussi une piètre performance. — (Gustavo Kuerten, Guga : Un Brésilien, une passion française, Éditions Talent Sport, Paris, 2015)
- (Transitif) Déplacer, mouvoir, faire bouger, en parlant d'un élément dans un jeu.
- Livka qui avait un temps d'avance dans le développement du jeu entama la partie en jouant le pion à d4. L'Arménien répliqua par un pion à e6. Livka sortit ensuite son Cavalier à f3 et son adversaire joua un pion à f5. — (Alain Pujol, Cocktail négus, Paris : Presses de la Cité (Collection Espionnage), 1960, chapitre 7)
- Quand les attaquants jouent le ballon dans la zone de danger, le défenseur a 50 pour cent de chances de pouvoir le dégager - ce qui signifie envoyer le ballon haut et loin des buts. — (« L'enseignement des techniques et tactiques défensives », chapitre 8 de Entraîner les jeunes footballeurs, ASEP, traduit de l'américain & révisé par Alexandre Dellal, Marion Derand & Pierre Barrieu, Éditions De Boeck, 2009, page 105)
- Ils allèrent ensemble sur le départ des femmes, Catherine, joua sa balle rapidement, le même claquement, la même direction qui me fit tourner la tête sur la gauche attendant le bruit caractéristique de la balle dans les branches, […]. — (Gilles Berlit, Été 60... Catherine Buckaert-Weiss, Le Petit-Quevilly : Éditions Gilbert Berrubé, 2010, page 32)
- Jouer un jeu, Le savoir bien jouer, le jouer par préférence, être dans l’usage, dans l’habitude de le jouer.
- (Transitif) Aux cartes, poser sur la table pour mettre en jeu conformément aux règles.
- Si, à la seconde levée, A avait joué son 7 de cœur au lieu de son roi d’atout, cette manière inattendue de jouer aurait dû mettre votre défiance en éveil, car elle aurait indiqué soit que A est un joueur extraordinaire, soit qu'il emploie certains moyens pour deviner votre jeu. — (« Les jeux de cartes », dans la Grande encyclopédie méthodique, universelle, illustrée des jeux et des divertissements de l'esprit et du corps, Librairie illustrée, 1888, page 545)
- (Dans une tournure ancienne et intransitive) — Il en est de même du Deux de Trèfle, quand on joue en trèfle. Quand on joue en rouge, le Sept de cœur ou le Sept de Carreau sont la seconde Triomphe : c'est-à-dire, le Sept de Cœur quand on joue en Cœur, & le Sept de Carreau quand on joue en Carreau, & pour lors s'apellent aussi Manille. — (« Le Jeu de l'Hombre à Trois », dans l’Académie universelle des jeux: avec des instructions faciles pour apprendre à les bien jouer, nouvelle édition, 1re partie, Amsterdam, 1763, page 148)
- (Par extension) Choisir la stratégie d'une action ; agir avec tactique.
- Si le RPR espérait consolider ses positions lors des élections sénatoriales de 1998, il ne pouvait gagner le « plateau » qu'avec l’appui des centristes. Or Jacques Chirac avait tout intérêt à jouer l’union des forces de droite plutôt que la division […]. — (René Monory, La Volonté d'agir, Éditions Odile Jacob, 2004)
- (Spécialement) (Sport) S’adonner à un sport d’équipe.
- À quelques mètres des grilles, le bus est stoppé par des « supporters » qui lancent des pierres et des bombes agricoles sur le véhicule. Bloqués pendant de longues minutes et traumatisés, les joueurs rentrent en Normandie sans avoir joué. — (Tony Chapron, en collaboration avec Patrick Lafayette, Enfin libre ! Itinéraire d'un arbitre intraitable, Arthaud/Flammarion, 2018)
- Passer le temps à des jeux de commerce ou de hasard.
- Jouons donc jusqu’à concurrence de vos six écus, et, si vous les perdiez par malheur et que vous voulussiez continuer le jeu, eh bien, vous êtes gentilhomme, et votre parole vaut de l’or. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VII)
- (Suivi de à et d’un substantif spécifiant le jeu) Engager de l’argent dans un jeu de hasard.
- Pierre Guyon tenta de ramener le débat à de justes proportions : « Chaque dimanche, plus de six millions de personnes jouent au tiercé dans le PMU de leur quartier ou de leur localité.[…]. » — (Paul Chantrel & Jean-Claude Hallé, Le marginal, Éditions Julliard, 1979, chapitre 58)
- La Reine était dans la plus grande détresse de voir son fils compromis dans une telle affaire. A elle, il donna l’assurance qu’il ne jouerai plus à des jeux de hasard, et qu’il ne permettrait pas en sa présence que l’on jouât au baccara. — (Léon Lemonnier, Édouard VII: le roi de l’Entente cordiale, Librairie Hachette, 1949, page 142)
- Il était d'un rat ! imaginez-vous, le soir, en se couchant, il cachait ses louis dans ses bottes, et quand nous jouions au bésigue, il mettait des haricots, parce qu'un jour j'avais fait la blague de sauter sur l'enjeu. — (Zola, Nana, 1880, page 1482)
- (Transitif) Hasarder des sommes ou des objets de valeur au jeu ou en bourse ; spéculer.
- J'allai trouver M. J. N., agent de change, qui voulait absolument que je jouasse à la baisse, mais je me gardai bien d'écouter ses conseils. J’opérai à 53, et un peu plus tard je réalisai à 62. — (Adélaïde Millo de Campestre, Mémoires de madame de Campestre, tome 1, Paris : chez M. Antenor de Campestre, 1827, page 325)
- Le marquis faisait des affaires avec sagacité ; à portée de savoir des nouvelles, il jouait à la rente avec bonheur. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830, page 264)
- Je suis un joueur, moi (...). Je joue sur les chevaux, je joue sur les cotons, je joue sur les cailloux et sur les perles... Je joue sur les jolies filles. — (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, page 83)
- Le ministre des finances, sans le vouloir, précipita les événements. En ce moment il jouait à la baisse : pour déterminer une panique, il fit courir à la bourse le bruit que la guerre était désormais inévitable. L’empereur voisin, trompé par cette manœuvre et s’attendant à voir son territoire envahi, mobilisa ses troupes en toute hâte. — (France, Île ping. ,1908, page 390)
- (Sens figuré) Le jeune homme qui courtise la fortune doit savoir jouer sur la vanité des salons qu'il fréquente. — (Stendhal, Mémoires d’un touriste, t. 2, 1838, page 358)
-
particulier
?- Qui présente une caractéristique spéciale, qui appartient, proprement et singulièrement, à certaines personnes ou à certaines choses ; qui n’est pas commun à d’autres personnes, à d’autres choses de même espèce.
- On emploie quelquefois d'autres grains ; ainsi la bière de Louvain, en Belgique, doit son goût particulier à l'avoine ; mais l'orge est le plus généralement préférée à cause de son prix peu élevé. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 138)
- D'ailleurs, ce qui est particulier à la politique de l’histoire sainte, c'est que, chaque fois qu'un personnage marquant fait quelque chose de mal, c'est toujours le pauvre peuple qui écope. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 131, Fischbacher, 1896)
- L'amour que le poète se plaît à chanter, revêt alors une particulière authenticité à laquelle l'auditeur ne saurait rester indifférent : le jeu grâce auquel cet amour s’exprime, le fait valoir en tant que sentiment et vie, […]. — (Robert Guiette, « D'une poésie formelle, note II », en préambule de Forme et senefiance : Études médiévales recueillies par J. Dufournet, M. De Grève & H. Braet, Genève : Librairie Droz, 1978, page 13)
- Par opposition à « général ».
- L’intérêt particulier doit céder à l’intérêt général.
- La volonté générale doit l’emporter sur les volontés particulières.
- Il faut séparer la question particulière de la question générale.
- Ce mot se prend tantôt dans un sens général, tantôt dans un sens particulier.
- Par opposition à « public ».
- Enfin, il faut ajouter qu'à la grande inquiétude de Richelieu et de Luynes, Louis XIII avait accordé une audience particulière à sa prisonnière, la duchesse d'Angoulême, et que cette audience avait duré près d'une heure. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Là, au croisement de son chemin particulier et de la grand-route, il avait accroché une boîte aux lettres à un arbre. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IV, Gallimard, 1937)
- Beaucoup de fortunes particulières se sont faites aux dépens du bien public.
- Qui est séparé, distinct d’une autre chose de même nature, à part.
- Il a une habitation particulière.
- On lui a donné une chambre particulière.
- Il mange à une table particulière.
- Cabinet particulier, petite salle d’un restaurant, destinée à un ou plusieurs clients qui désirent ne pas prendre leur repas dans la salle commune.
- Qui est singulier, extraordinaire, peu commun.
- Le cas est fort particulier.
- Je vais vous apprendre une aventure très particulière.
- Il a un talent particulier, tout particulier.
- Un esprit particulier.
- Des opinions particulières.
- Des enfants élevés avec un soin particulier.
- Cette affaire exige une attention particulière.
- J’ai pour lui une affection toute particulière.
- J’en fais un cas tout particulier.
- (Vieilli) Qui est particularisé, détaillé, circonstancié.
- Il m’a fait un détail particulier de toute cette affaire.
- Il m’en a dit les circonstances les plus particulières.
-
responsabilité
?- Obligation de répondre de ses actions ou de celles des autres, d’être garant de quelque chose.
- Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
- Si quelque malheur arrivait, la responsabilité en retomberait justement sur nous. Nous devons donc rester à notre poste tant que le devoir nous y obligera. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- Le cabotinage était poussé par Murat jusqu’au grotesque, et les historiens n’ont pas assez remarqué quelle responsabilité incombe à Napoléon dans cette dégénérescence du véritable esprit guerrier. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, p.359)
- Pourtant je tiens jalousement à l’avertissement lancé par Homère aux Grecs dans L’Iliade et par Tyrtée dans les Élégies : « C’est une faiblesse déraisonnable que de se décharger sur la divinité de la responsabilité d’une morale et d’un ordre public » — Dieu, Allah ou quel qu’il soit. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Le non-paiement des cotisations sociales est constitutif d'infraction pénale dans le chef de l’employeur, ou de ses préposés et mandataires qui ont la responsabilité du paiement des cotisations. — (Jean-François Funck, Droit de la sécurité sociale, Larcier, 2006, page 167)
- Les harkis furent répartis entre un G.M.C., avec Dourdan comme chef de bord, et un half-track, véhicule blindé dont Fabrice aurait la responsabilité. — (Pierre Bouissou, Fabrice et les harkis, Edilivre, 2007, page 12)
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sauter
?- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
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nommer
?- Attribuer, imposer un nom à une personne, une chose ou une collectivité.
- Il fut le premier qui découvrit cette île et il la nomma de son nom.
- Nommer une maladie est la plus sûre façon de la faire apparaître. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, page 363)
- Christophe Colomb, on le sait, lorsqu'il aborda en Amérique, crut avoir atteint les Indes par une nouvelle route maritime et nomma en conséquence « Indiens » les premiers habitants qu'il rencontra. — (René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e édition, page 13)
- « Que ces choses ne soient même pas nommées parmi nous », fit une voix ironique.Joseph recula d’un pas et s’assit sur son lit, le cœur battant. De tout ce qu’il venait d’entendre et ne comprenait qu’à moitié, ce verset biblique l’atteignait seul, flamboyait dans sa tête. Il y avait en effet des mots qu’on ne prononçait pas, comme si l’on eût craint d’attirer la colère de Dieu. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 57)
- On peut généralement reconnaître qu'il y a identité collective lorsque les membres d'un groupe humain se nomment, qu'ils s'attribuent un nom qui les désigne comme appartenant à ce groupe. Ce pouvoir de nommer n'est jamais utilisé en vain. C'est bien parce que le besoin est là, parce que le concept existe, qu'il appelle une dénomination. — (Chantal Bouchard, La langue et le nombril, Presses de l'Université de Montréal (PUM), 2020, page 31)
- Qualifier, décerner une épithète.
- Louis XII a été nommé le Père du peuple.
- Nommer quelqu’un son protecteur, son maître, son bienfaiteur, le reconnaître comme son protecteur, son maître, son bienfaiteur.
- Dire le nom d’une personne, d’une chose ; dire comment une personne, une chose s’appelle.
- Si vous voulez, je vous nommerai mon auteur.
- Je vous nommerai plusieurs personnes.
- Il y a des choses qu’on ne saurait nommer par leur nom.
- Désigner, énumérer.
- Dans son intervention, il a nommé les personnes responsables des fautes.
- Nommer ses complices, les déclarer, les faire connaître.
- Désigner, choisir ou instituer pour une fonction ou un poste.
- A son retour d'Espagne, le général Beurnonville épousa Mlle de Durfort. Le 5 février 1805, il fut nommé sénateur, et bientôt titulaire de la sénatorerie de Limoges. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité, par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , volume 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, page 468)
- On a nommé des experts, des arbitres.
- Élire.
- Les magistrats de cette république étaient nommés tous les ans par le peuple.
- À Rome, on nomma des décemvirs pour composer les lois, et des questeurs pour faire juger les crimes publics.
- (Pronominal) Appeler, avoir pour nom.
- Je suis né dans un village près de Reims et je me nomme Cupidonnet. Dès mon enfance, j’aimais les jolies filles. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, L’Anti-Justine, 1798)
- Je me nomme Marie. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Comment se nomme celle place, cette rue ?
- (Pronominal) Déclarer son nom.
- Vous êtes obligé de vous nommer.
-
douter
?- Être dans l’incertitude, n’être pas sûr.
- Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il se rappelait qu’il y avait deux mois à peine que sa mère était morte, et moins que personne il doutait qu’elle ne fût morte empoisonnée. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Depuis lors, nombre de livres ont été écrits sur son compte, et l’on sait exactement ce qu’il a fait, ce qu’il a empêché ou négligé de faire ; mais à cette époque, il n’était pas rare que des hommes jeunes, parfaitement au courant de l’état des sciences et des arts, doutassent s’il existait du tout. — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 103.)
- Je doute fort que cela soit.
- J’en doute.
- Je doute qu’il vienne.
- Je ne doute pas qu’il ne vienne bientôt.
- Doutez-vous que je sois malade ?
- Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence ?
- (Absolument) Être troublé dans sa foi, la mettre en cause, en parlant des dogmes religieux, des opinions philosophiques.
- En philosophie, en critique, c’est avoir beaucoup profité que d’avoir appris à douter.
- Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.
- Hésiter, balancer.
- Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise.
- Ne douter de rien, être hardi, aller de l’avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles.
- (Ironique) Ce jeune homme a trop d’assurance : il ne doute de rien.
- À n’en pas douter s’emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.
- (Pronominal) Imaginer, penser, croire.
- Je me doutais bien d’une supercherie, alors même que rien ne me permettait de supposer que vous ne fussiez pas Butteridge. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 171 de l’édition de 1921)
- Qui pouvait se douter que la vieille possédât de l’argent. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Pronominal) Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner.
- Oh! vous savez, vous ne seriez pas prévenu, vous vous douteriez pas des opérations qui s’y goupillent. C’est pépère, même coquet et bien propre. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu’ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Je m’en suis toujours douté.
- Il a été pris lorsqu’il s’en doutait le moins.
- Il ne se doutait pas qu’on eût des preuves contre lui.
- (Familier) Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s’en doute pas.
- Il ne le connaît que fort imparfaitement.
-
utiliser
?- Tirer de l’utilité de ; tirer parti de.
- Sans cesse sur le pont, ajustant les écoutes de mes voiles pour en obtenir le meilleur rendement, utilisant chaque souffle de vent, j'avais réussi à conserver la vitesse d'à peu près un nœud. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Les producteurs n’utilisent aucun produit chimique et emploient comme engrais du fumier, de l’écalure de café et du tourteau de ricin. — (Études rurales : Cafés et caféiers : Singularités et universalité d'une production mondialisée, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, n°180, juillet-décembre 2007, page 225)
- Rendre quelque chose utile ou s’en servir dans un but précis.
- Nous insistons sur les possibilités multi-plateformes de Python et présentons les bases pour étendre Python et l'intégrer dans d'autres applications en utilisant C ou Java. — (Alex Martelli, Python en concentré, traduit par Éric Jacoboni, Paris : éditions O’Reilly, janvier 2004, page XI)
- Peu d’artisanes égyptiennes commercialisent elles-mêmes leurs produits par Internet. Même le téléphone portable est rarement utilisé par les femmes pour leur commerce. — (Leila Hassanin, « Le dilemme des artisanes égyptiennes face à la demande des marchés actuels », chapitre 5 de: Les Africaines et les TIC: Enquête Sur les Technologies, la Question de genre et autonomisation, sous la direction de Ineke Buskens et Anne Webb, traduit de l’anglais par Geneviève Deschamps, CRDI/IDRC, Presses de l’Université Laval, 2011, page 70)
-
purger
?- Purifier ; nettoyer.
- Même si vous avez testé votre programme pour le purger de tous ses bogues avant de distribuer l’application, il est toujours possible qu'un utilisateur découvre un ou plusieurs bogues. — (Greg Perry, Visual Basic 6 : Créez des applications efficaces en VB6, traduit de l'anglais, Paris : Éditions Pearson, 2008, page 15)
- (En particulier) (Médecine) Ôter, faire sortir ce qu’il y a dans le corps d’impur, de superflu, de malfaisant, avec des remèdes pris ordinairement par la bouche.
- Purger un malade.
- Ce malade a été purgé avec de l’huile de ricin, etc.
- On l’a purgé deux jours de suite.
- Le corps se purge naturellement des humeurs superflues.
- Cet homme a besoin de se purger.
- Il s’est purgé hier.
- (Absolument) Ce médicament purge trop, purge violemment, purge modérément.
- (Par analogie) Dégager, en parlant du cerveau.
- Purger le cerveau.
- (Courant) Débarrasser de ce qui altère, de ce qui est mauvais.
- Purger les métaux, en les dégageant de tout ce qu’ils ont d’impur et d’étranger.
- Purger le sucre.
- Éliminer les éléments indésirables d'un lieu.
- Purger l’état, la contrée de voleurs, de vagabonds,
- Purger la mer des pirates qui l’infestent.
- Hercule purgea la terre des monstres qui la désolaient.
- De tels hommes sont dangereux, on doit en purger la société.
- (Sens figuré) Se défaire de ce qui pèse sur l'âme ; se confesser.
- Purger sa conscience, en ne laissant rien souffrir sur elle qu’on puisse se reprocher.
- Purger son esprit d’erreurs, de préjugés.
- (Sens figuré) Épurer
- Purger une langue en retranchant les expressions barbares, triviales ou incorrectes.
- (Sens figuré) Apurer
- Purger son bien de dettes, Acquitter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste du bien soit net.
- (Poétique) Détruire, modérer, épurer ou diriger, en parlant des passions.
- Aristote enseigne que l’effet du poème dramatique doit être de purger les passions.
- (Droit) Faire disparaître, effacer.
- Purger la mémoire d’un mort, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avait été condamné.
- Se purger d’une accusation, se purger d’un crime, S’en justifier, faire connaître qu’on est innocent.
- Purger les hypothèques, Remplir les formalités nécessaires pour qu’un bien cesse d’être grevé d’hypothèques.
- Purger la contumace, Se constituer prisonnier pour se faire juger contradictoirement, après avoir été condamné par contumace.
- Purger le défaut, Faire tomber, par une opposition, un jugement par défaut.
- Purger sa peine, Accomplir la peine à laquelle on a été condamné.
- L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, célèbre militante des droits humains qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet. — (En Iran, une avocate condamnée à dix ans de prison et 148 coups de fouet, Vosges Matin, 15 mars 2019)
-
débuter
?- Commencer.
- Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot, […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Bien que ce passage chez sa mère ait débuté par une séance d’engueulade en bonne et due forme, c'est tout revigoré que papa en repart. — (Yan Ge, Une famille explosive, traduit du chinois par Alexis Brossollet, Presses de la Cité, 2017)
- Faire les premières démarches dans un genre de vie, dans une entreprise ; faire les premiers actes dans une profession, les premiers pas dans une carrière.
- Il a mal débuté dans le monde.
- Il a bien débuté.
- Débuter dans une carrière.
- Il débute dans sa carrière de chef d’orchestre. — (« Débuter / démarrer » → lire en ligne)
- (En particulier) Faire ses premiers essais sur le théâtre, sur un théâtre.
- — Maintenant que voilà ta toilette terminée, me dit Vitalis quand je me fus coiffé de mon chapeau, nous allons nous mettre au travail, afin de donner demain, jour de marché, une grande représentation dans laquelle tu débuteras.Je demandai ce que c’était que débuter, et Vitalis m’expliqua que c’était paraître pour la première fois devant le public en jouant la comédie. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu’elle va réussir.— Elle a un rôle ? — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
- (Jeux de boules) (Désuet) Tirer sur une boule du camp adverse pour l’écarter du but.
- Débuter, v. a. Ce mot est un terme de jeu de boule. Il signifie pousser une boule de dessus le but, ou d’auprès du but. Le mot de débuter en ce sens ne se dit presque point à Paris, & en sa place on se sert du mot tirer. — (César-Pierre Richelet, Dictionnaire françois, J.-H. Widerhold, 1680, page 212)
- J’ai bien vu quelquefois des acteurs débuter au théâtre des Célestins, mais des boules, jamais ! Paraît cependant que c’est le terme, selon le dictionnaire de l’Académie ; mais quelle drôle de langue ! Allez donc aux Brotteaux dire à un tireur de débuter une boule ! Les enfants eux-mêmes vous riront au nez. — (Nizier du Puitspelu, Les vieilleries lyonnaises, Bernoux et Cumin, 1891, page 84)
-
frissonner
?- Avoir le frisson, un tremblement causé par le froid ou la fièvre.
- Ce matin-là, dans le petit jour d’un hiver pluvieux, cinglé d’une bise aigre, à Chartres, Durtal, frissonnant, mal à l’aise, quitta la terrasse, se réfugia dans des allées mieux abritées. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Plus loin, une mère frissonnant de fièvre sur sa couche, des bébés hurlant et des puanteurs cruelles, des échos excrémentitiels, imposant sur tout cela leur dictature. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Frémir soudainement à la suite d’une émotion très vive.
- Le peu de forme humaine qu’on entrevoyait sous cette enveloppe de deuil faisait frissonner. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- C'était au lendemain du prix Goncourt. La gauche germanopratine frissonnait d'aise. Elle avait trouvé un nouveau héros. Une nouvelle héroïne, plutôt. — (Alexis Liebaert, Y a-t-il encore des écrivains engagés, dans Marianne,n°667 du 30 janvier 2010)
- Trembler, frémir, en parlant des objets.
- La feuille frissonne.
- Le théâtre, à découvert sous le ciel, a pour muraille la toile grise qui frissonne au vent et s’en irait sans les pieux qui la retiennent. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 199, 2012)
-
ciller
?- Fermer et rouvrir l’œil rapidement en rapprochant puis séparant les paupières.
- (Absolument) Je ne bougeai pas et n’articulai plus un cri : j’étais devenu tout à fait insensible, et tandis qu’Ir… me brûlait, je pouvais le regarder sans ciller. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- La reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine est «la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe», a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, assurant, en réponse aux protestations de Pékin, que les tests obligatoires seraient appliqués «sans ciller». — (AFP, Reprise épidémique en Chine: une «inquiétude légitime», les tests appliqués «sans ciller», a affirmé Paris, Le Journal de Québec, 4 janvier 2023)
- (Absolument) On ne peut regarder le soleil sans ciller.
- Il ne fait que ciller les yeux.
- (Familier) S’imposer, revendiquer.
- On le craint trop, personne n’ose ciller devant lui.
- Il drague Isabelle Adjani venue à son JT, en 1997, et cille à peine lorsque, un soir de 1992, Béatrice Dalle, pour mieux le moucher, révèle qu’il lui a envoyé des lettres.— (Raphaëlle Bacqué, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Gérard Louvin… Retour sur l’âge d’or des intouchables de TF1, Le Monde, 19 janvier 2022)
- (Fauconnerie) Coudre ensemble les paupières d’un oiseau.
- On met les jeunes faucons dans un cabinet ouvert de deux fenêtres, et ceux qui sont prêts à être affairés dans un endroit obscur pour les rendre dociles, ou bien on leur cille les yeux avec une aiguillée de fil en cette manière. […] Il faut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui. — (L. Liger, Dictionnaire pratique du bon ménager…, Paris, Vve Pierre Ribou, 1722) (graphie modernisée)
- (Pronominal) ou (Intransitif) Se dit du cheval qui commence à avoir quelques poils blancs au-dessus des yeux, vers l’arcade orbitaire.
- On dit qu’un cheval ne cille point avant l’âge de quatorze ans, mais toujours avant l’âge de seize. Les chevaux qui tirent sur l’alzan et ceux qui sont noirs, cillent plutôt que les autres. — (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1747-1765)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.