Dictionnaire des rimes
Les rimes en : concilier
Que signifie "concilier" ?
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- Accorder ensemble des personnes divisées d’opinion, d’intérêt.
 - Le juge de paix s’est vainement efforcé de concilier les parties.
 - Relier de manière cohérente des choses qui sont ou semblent être contraires.
 - Il s’agit, aussi, pour des professeurs de droit et des écoliers frais émoulus des jésuitières ou de la Sorbonne, de concilier en une nouvelle doctrine ce qu’ils appellent la liberté politique et les nécessités de l’organisation économique. — (Pierre Hervé, La Libération trahie, éd. Grasset, 1945, p. 63)
 - Cette réserve cachait un compliment : au XXe siècle, le poète n’est pas ce distrait, ce tête en l’air cher aux clichés, mais un homme qui sait concilier vie de travail et vie de poésie. — (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, volume 6, La poésie du XXe siècle — III — Métamorphoses et modernité, 1975, ISBN 9782226033987)
 - De héros épique, Mémed devient bandit d’honneur: c’est sa manière d’entrer dans la légende, en conciliant son impossible retour avec son aura […]. — (Jean-Pierre Deléage, Yachar Kémal: forgeron obligé d’écriture, 1998, p. 197)
 - Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.
 - Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l’expression.
 - Disposer favorablement, gagner.
 - Se concilier quelqu’un.
 - Il lui concilia la faveur du ministre.
 - Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous.
 - Se concilier les bonnes grâces de quelqu’un.
 - Se concilier l’amitié des honnêtes gens.
 - Se concilier l’attention des auditeurs.
 - Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 97)
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "concilier".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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                                            soigner
                                                                                            
?- Avoir soin de quelqu’un ou de quelque chose.
 - Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel et Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
 - Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
 - (Familier) Apporter de l’intérêt à quelqu’un, dans l’espoir d’une contrepartie.
 - Il aura bientôt besoin de lui, alors il le soigne.
 - Apporter de l’attention, du soin à quelque chose.
 - Il soigne beaucoup son style.
 - Ce peintre ne soigne pas assez les accessoires, les détails.
 
 - 
                                            purger
                                                                                            
?- Purifier ; nettoyer.
 - Même si vous avez testé votre programme pour le purger de tous ses bogues avant de distribuer l’application, il est toujours possible qu'un utilisateur découvre un ou plusieurs bogues. — (Greg Perry, Visual Basic 6 : Créez des applications efficaces en VB6, traduit de l'anglais, Paris : Éditions Pearson, 2008, page 15)
 - (En particulier) (Médecine) Ôter, faire sortir ce qu’il y a dans le corps d’impur, de superflu, de malfaisant, avec des remèdes pris ordinairement par la bouche.
 - Purger un malade.
 - Ce malade a été purgé avec de l’huile de ricin, etc.
 - On l’a purgé deux jours de suite.
 - Le corps se purge naturellement des humeurs superflues.
 - Cet homme a besoin de se purger.
 - Il s’est purgé hier.
 - (Absolument) Ce médicament purge trop, purge violemment, purge modérément.
 - (Par analogie) Dégager, en parlant du cerveau.
 - Purger le cerveau.
 - (Courant) Débarrasser de ce qui altère, de ce qui est mauvais.
 - Purger les métaux, en les dégageant de tout ce qu’ils ont d’impur et d’étranger.
 - Purger le sucre.
 - Éliminer les éléments indésirables d'un lieu.
 - Purger l’état, la contrée de voleurs, de vagabonds,
 - Purger la mer des pirates qui l’infestent.
 - Hercule purgea la terre des monstres qui la désolaient.
 - De tels hommes sont dangereux, on doit en purger la société.
 - (Sens figuré) Se défaire de ce qui pèse sur l'âme ; se confesser.
 - Purger sa conscience, en ne laissant rien souffrir sur elle qu’on puisse se reprocher.
 - Purger son esprit d’erreurs, de préjugés.
 - (Sens figuré) Épurer
 - Purger une langue en retranchant les expressions barbares, triviales ou incorrectes.
 - (Sens figuré) Apurer
 - Purger son bien de dettes, Acquitter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste du bien soit net.
 - (Poétique) Détruire, modérer, épurer ou diriger, en parlant des passions.
 - Aristote enseigne que l’effet du poème dramatique doit être de purger les passions.
 - (Droit) Faire disparaître, effacer.
 - Purger la mémoire d’un mort, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avait été condamné.
 - Se purger d’une accusation, se purger d’un crime, S’en justifier, faire connaître qu’on est innocent.
 - Purger les hypothèques, Remplir les formalités nécessaires pour qu’un bien cesse d’être grevé d’hypothèques.
 - Purger la contumace, Se constituer prisonnier pour se faire juger contradictoirement, après avoir été condamné par contumace.
 - Purger le défaut, Faire tomber, par une opposition, un jugement par défaut.
 - Purger sa peine, Accomplir la peine à laquelle on a été condamné.
 - L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, célèbre militante des droits humains qui purge une peine de prison de cinq ans, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet. — (En Iran, une avocate condamnée à dix ans de prison et 148 coups de fouet, Vosges Matin, 15 mars 2019)
 
 - 
                                            utiliser
                                                                                            
?- Tirer de l’utilité de ; tirer parti de.
 - Sans cesse sur le pont, ajustant les écoutes de mes voiles pour en obtenir le meilleur rendement, utilisant chaque souffle de vent, j'avais réussi à conserver la vitesse d'à peu près un nœud. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Les producteurs n’utilisent aucun produit chimique et emploient comme engrais du fumier, de l’écalure de café et du tourteau de ricin. — (Études rurales : Cafés et caféiers : Singularités et universalité d'une production mondialisée, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, n°180, juillet-décembre 2007, page 225)
 - Rendre quelque chose utile ou s’en servir dans un but précis.
 - Nous insistons sur les possibilités multi-plateformes de Python et présentons les bases pour étendre Python et l'intégrer dans d'autres applications en utilisant C ou Java. — (Alex Martelli, Python en concentré, traduit par Éric Jacoboni, Paris : éditions O’Reilly, janvier 2004, page XI)
 - Peu d’artisanes égyptiennes commercialisent elles-mêmes leurs produits par Internet. Même le téléphone portable est rarement utilisé par les femmes pour leur commerce. — (Leila Hassanin, « Le dilemme des artisanes égyptiennes face à la demande des marchés actuels », chapitre 5 de: Les Africaines et les TIC: Enquête Sur les Technologies, la Question de genre et autonomisation, sous la direction de Ineke Buskens et Anne Webb, traduit de l’anglais par Geneviève Deschamps, CRDI/IDRC, Presses de l’Université Laval, 2011, page 70)
 
 - 
                                            inspirer
                                                                                            
?- Faire pénétrer artificiellement de l’air dans les poumons.
 - Inspirer de l’air dans les poumons d’un noyé, d’un enfant nouveau-né.
 - (Physiologie) Faire entrer naturellement de l’air dans ses poumons.
 - (Absolument) — L’acte de la respiration consiste à inspirer et à expirer.
 - (Par analogie) Faire naître dans le cœur, dans l’esprit, quelque mouvement, quelque dessein, quelque pensée.
 - En Occident, on sait combien le règne végétal a inspiré l'art du moyen âge. Dans les cathédrales s'épanouit une flore de pierre aussi riche que la flore persane, aussi merveilleuse par les formes que celle-ci l'est par les couleurs. — (Léon Lagrange, L'Art et l'Industrie, dans Le Correspondant, Paris : Charles Douniol, octobre 1865, volume 66, page 352)
 - La musique exprime les sentiments, mais elle serait bien empêchée de les définir, et, sans le commentaire des paroles, absent de la musique instrumentale, l’auditeur reste toujours dans un certain vague quant à la nature et à l'objet du sentiment dont s’est inspiré le musicien. — (Pierre Lasserre, Philosophie de Goût musical, Les Cahiers verts n° 11, Grasset, 1922, page 50)
 - Convenons-en, les exemples de bombance qui lui sont ici donnés ne sont pas faits pour lui inspirer des idées de modération. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Enguerrand de Marigny, le ministre des finances qui avait inspiré à Philippe le Bel sa politique d'altération des monnaies, fut pendu au gibet de Montfaucon. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - Il n'existe plus de communauté humaine, d'unité de civilisation qui s'inspire du mazdéisme de Zarathustra ; et nulle ne s’inspira jamais de la mystique des soufis, et pour cause. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 228)
 - Nous travaillions toute la semaine, et le week-end, je rentrais à la maison auprès de Billie et de ma famille. Tyler restait à South Beach, où les skateuses en bikini l’inspiraient. — (Joe Perry & David Ritz, Rocks : Ma vie avec et sans Aerosmith, traduit par Adrienne Bernardi, éd. Camion blanc, 2015)
 - (Par analogie) (Religion) Recevoir des lumières surnaturelles par une sorte de souffle divin.
 - Les païens croyaient qu’Apollon inspirait la pythie.
 - Les poètes disent qu’Apollon, que les muses les inspirent.
 - Ces événements l’inspirèrent, et nous leur devons le beau poème qu’il a laissé.
 - (Par extension) Conseiller, diriger, animer.
 - À cette conduite du président on reconnut le conseiller qui l’inspirait.
 - (À la voix passive) (Familier) Être avisé, avoir l'idée.
 - Je fus bien inspiré quand je fis telle chose.
 - Il était bien mal inspiré de te faire confiance.
 - Interrogée, la CNIL vient de nous confirmer qu’elle « n’a pas à ce stade été saisie officiellement » par Bercy. Néanmoins, elle tient à rappeler qu’ « une base légale claire et explicite est en tout état de cause nécessaire ». Un message adressé à Bercy qui sera ainsi bien inspiré de la saisir comme ce fut fait en 2017 à l’occasion de l’extension du « data mining » sur des dizaines de fichiers déjà à disposition des services. — (Marc Rees, Surveillance des réseaux sociaux par le fisc : les réserves de la CNIL, Next INpact, 13 novembre 2018 → lire en ligne)
 
 - 
                                            annoncée
                                                                                            
?- Participe passé féminin singulier du verbe annoncer.
 - Même lorsqu’elle se rencontre à l’identique chez les prophètes et les apocalypticiens, l’apocalypse n’y revêt donc pas le même sens, puisque l’apocalypse annoncée par les prophètes demeure essentiellement conditionnelle. — (Hicham-Stéphane Afeissa, La fin du monde et de l’humanité, 2014)
 
 - 
                                            ajouter
                                                                                            
?- Mettre en plus.
 - Le père Thomas est prêt, une mèche neuve a été lestement ajoutée à son fouet de malle ; il part faisant à son tour résonner l'air de ses clics-clacs les plus harmonieux. — (J. Hilpert, « Le Postillon », dans Les Français peints par eux-mêmes, tome 1, Paris : chez N.-J. Philippart, 1861, page 296)
 - Ce passage a été ajouté à ce livre. — Il a ajouté de nouveaux legs à son testament. — Si on ajoute 1 à 2 on obtient 3.
 - Dire en plus.
 - Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet…Il allait certainement ajouter : « Vuillet est un niais comme toi. » Mais en apercevant la face grimaçante de son frère qui se tendait anxieusement vers lui, il parut pris d’une subite défiance. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 99-100)
 - Puis comme pour l’accabler ou le pousser à y renoncer, elle ajoutait que grand-père ne serait pas fier de le voir courir, à bout de souffle derrière les camions à ordures et de ramasser les déchets des « gaouris ». — (Mohamed Bka, Algérie : Souffrances et espoir, Société des Écrivains, 2008, page 32)
 - J'y ai pensé. Bonne chance, amigo ! Et à la prochaine, ajouta-t-il tandis que les frères Knight s'engouffraient dans le 4x4 sans plus attendre. — (Sandra Marton, Les sortilèges du désir, Harlequin, 2012, chap.12)
 - (Intransitif) Augmenter.
 - Elle n'était pas amoureuse, mais elle aimait paraître avec le bel Italien qui exhibait sa fortune de manière un peu ostentatoire et démontrait un dilettantisme ajoutant à son charme. — (Justine Laval, Les Romanesques, tome 5 : L'enfant de l'amour, Éditions 92, 2011, chap. 3)
 - Discuter de cela ne fait qu’ajouter au malaise.
 - (Absolument) Amplifier par des circonstances inventées.
 - Ajouter au conte, ajouter à la lettre,
 - (Pronominal) S’additionner.
 - À la suractivité ordinaire des rues de New York s’ajouta une fièvre belliqueuse. — (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908, traduit par Henry-D. Davray & B. Kozakiewicz, p. 213, Mercure de France, 1921)
 
 - 
                                            sait
                                                                                            
?- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de savoir.
 - Par avance, il sait ce qu’il trouvera d’imparfait, de médiocre, de mal, d’immuable, en dépit des conseils, des admonestations ou reproches qu’il prodigue et ressasse à chaque inspection. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, 1958)
 
 - 
                                            concilier
                                                                                            
?- Accorder ensemble des personnes divisées d’opinion, d’intérêt.
 - Le juge de paix s’est vainement efforcé de concilier les parties.
 - Relier de manière cohérente des choses qui sont ou semblent être contraires.
 - Il s’agit, aussi, pour des professeurs de droit et des écoliers frais émoulus des jésuitières ou de la Sorbonne, de concilier en une nouvelle doctrine ce qu’ils appellent la liberté politique et les nécessités de l’organisation économique. — (Pierre Hervé, La Libération trahie, éd. Grasset, 1945, p. 63)
 - Cette réserve cachait un compliment : au XXe siècle, le poète n’est pas ce distrait, ce tête en l’air cher aux clichés, mais un homme qui sait concilier vie de travail et vie de poésie. — (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, volume 6, La poésie du XXe siècle — III — Métamorphoses et modernité, 1975, ISBN 9782226033987)
 - De héros épique, Mémed devient bandit d’honneur: c’est sa manière d’entrer dans la légende, en conciliant son impossible retour avec son aura […]. — (Jean-Pierre Deléage, Yachar Kémal: forgeron obligé d’écriture, 1998, p. 197)
 - Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.
 - Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l’expression.
 - Disposer favorablement, gagner.
 - Se concilier quelqu’un.
 - Il lui concilia la faveur du ministre.
 - Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous.
 - Se concilier les bonnes grâces de quelqu’un.
 - Se concilier l’amitié des honnêtes gens.
 - Se concilier l’attention des auditeurs.
 - Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 97)
 
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                                            connait
                                                                                            
?- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe connaitre.
 
 - 
                                            embrasser
                                                                                            
?- Serrer, étreindre avec les deux bras.
 - Priam se jeta aux pieds d’Achille et lui embrassa les genoux.
 - Cet arbre est si gros, que deux personnes ne sauraient l’embrasser.
 - J’embrassai en partant le bon colonel et son ami le docteur comme on le fait au théâtre, en nous pressant dans les bras l'un de l'autre et en détournant la tête. — (François Auguste Biard, Deux années au Brésil, 1862)
 - (Par analogie) Entourer, contourner.
 - Le lierre embrasse cet ormeau.
 - Cette rivière se sépare en deux et embrasse une grande étendue de terrain.
 - Contenir quelque chose dans toute son étendue.
 - L’ancien empire germanique embrassait une grande partie de l’Europe.
 - (Sens figuré) Saisir par le regard, par la pensée quelque chose dans toute son étendue.
 - Je me fis conduire les yeux fermés, par mon guide, à l’endroit le plus favorable pour embrasser d’un seul coup-d’œil la double chaîne des Alpes. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage, La Revue des Deux Mondes, tome 1, 1833)
 - Quand on sait peu, on éprouve le besoin de tout embrasser ; quand on sait beaucoup, on sent la nécessité de tout résumer. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, tome 8, 1832)
 - Pour élucider cette idée, je me propose d’embrasser l’Univers dans un seul coup d’œil, de telle sorte que l’esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d’un simple individu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire)
 - La conviction de l’existence d’un objet éternel, embrassée quand on est jeune, donne à la vie une assiette particulière de solidité. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 193)
 - La littérature érotique embrasse plus de réalités psychologiques que la morale bourgeoise ne voulait en connaître, et que le puritanisme n’en tolère. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l’Amour, Albin Michel, 1961, page 41)
 - (Manège) Serrer avec les cuisses son cheval pour être plus ferme.
 - Embrasser bien son cheval.
 - (Sens figuré) S’attacher à quelque chose par choix, par préférence.
 - Toute la situation résulte du progrès de la Révolution contre le Christianisme. Eh bien, devons-nous embrasser le dogme de la Révolution ou celui de l'Église ? Pour nous, c'est toute la question — (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, La Légitimité, Tournai, Casterman, 1873, page 31).
 - Ces docteurs confondent, par un grossier sophisme, un idéal qui, en tant que non changeant, peut par pure métaphore être qualifié de mort, avec les hommes, les êtres charnels qui embrassent cet idéal, lesquels, en cet embrassement, peuvent être si peu morts qu’ils se battront avec acharnement pour le défendre. — (Julien Benda, La Trahison des clercs, 1927, édition 1946)
 - De très bons dessinateurs embrassent d’autres métiers parce qu’ils estiment que c’est dangereux et que ça ne nourrit pas son homme. — (Emeline Wuilbercq, En Afrique, « la caricature est dangereuse et ne nourrit pas son homme », Le Monde. Mis en ligne le 6 mai 2019)
 - (Par extension) Serrer quelqu’un entre ses bras et lui donner un baiser.
 - Je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. Durant sa maladie, on m’avait défendu de pénétrer dans sa chambre, et il était parti sans que je l’eusse embrassé. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
 - Mme Pasteur pouvait bientôt écrire : « Grandeau vient d’annoncer au laboratoire que Roux et Chamberland sont décorés et que Pasteur est grand-cordon . On s’est embrassé cordialement au milieu des cochons d’Inde et des lapins. » — (Victor Fraitot, Une page d’histoire du XIXe siècle - Pasteur (l’œuvre, l’homme, le savant), Paris : librairie Vuibert, 1905, page 47)
 - (Par extension) Donner un ou des baisers à quelqu’un.
 - Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s’emplissent de bruit : rudes bacchanales où l’homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s’y sont pas trompés. — (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, volume 1, 1856, page 255)
 - Puis, lorsqu’ils arrivèrent à la maison des mégers, ils tombèrent justement sur les amoureux, Sophie et son meunier, qui s’embrassaient à pleine bouche, près du puits. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VIII)
 - Des messieurs parfumés, que d’affreux gigolos embrassaient sur la bouche, poussaient des gloussements et, tournoyant avec ivresse, s’abandonnaient. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
 - Un mec qui ne s'encombrera pas des convenances et de la séduction à deux balles, qui rentrera, posera le kébab et sans dire un mot, m’embrassera fougueusement en me disant de ne pas m'inquiéter pour toutes les histoires de couple pourries […]. — (Laura Bernard, Football, amour, kébab, Éditions Publibook, 2012, page 49)
 - Accepter une idée, adhérer à un concept.
 - Mais apparemment, le gouvernement pense serrer la vis encore un peu plus que prévu. Il joue avec l’idée d’un couvre-feu. (…). L’embrassera-t-il vraiment ou la fait-il circuler pour donner un air de modération à ses autres mesures ? — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: résolution ou désespoir?, Le Journal de Québec, 6 janvier 2021)
 
 - 
                                            joker
                                                                                            
?- (Cartes à jouer) Carte qui peut prendre à certains jeux n’importe quelle valeur, selon la volonté de celui qui la détient.
 - Ainsi du joker dans le jeu de cartes ou de l'avantage d'une pièce dans le jeu des échecs pour rétablir l'équilibre entre deux joueurs d'inégale force. — (Jeux et sports, 1967)
 - (Scrabble) Lettre blanche à laquelle on peut désigner l’identité de n’importe quelle lettre.
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 - (Sens figuré) Avantage quelconque que l’on emploie si besoin est.
 - Avancer un joker, donner son joker, refuser de répondre à une question.
 - Sortir son joker, se sortir d’une situation embarrassante par un moyen inattendu.
 - (Programmation) Métacaractère passe-partout, utilisé pour désigner un caractère quelconque, comme le point dans /file.*/ dans les expressions rationnelles, ou un ou plusieurs caractères quelconques, comme l’astérisque dans *.txt sur un shell.
 - Dans le cadre d’une recherche par mots-clés également, les troncatures sont des signes permettant de remplacer un ou plusieurs caractères d’un mot par un astérisque ou par une lettre « joker ». — (Nathalie Favre, Céline Kramer, La recherche documentaire au service des sciences infirmières, Initiatives Santé, 2013, ISBN 978-2-7573-0677-2)
 
 - 
                                            envouté
                                                                                            
?- Entièrement possédé, dominé, subjugué par une personne que l’on aime.
 
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                                            marrer
                                                                                            
?- Labourer la terre avec une marre.
 - Planter les margoutes et les crossettes, les provigner, tailler, marrer, et autrement traiter sa vigne, selon son merite et proprieté du climat. — (Olivier de Serres, 15, (XVIe siècle))
 
 - 
                                            nouveauté
                                                                                            
?- Caractère de ce qui n'existait pas auparavant ou qui était inconnu.
 - La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle. Et cela arrive aussi avec Dieu. Mais quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté - Dieu apporte toujours la nouveauté. Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité. — (Pape François, La nouveauté nous fait toujours un peu peur, Radio Vatican, 19 mai 2013)
 - Toutes les lois [sur les brevets] demandent la nouveauté. On trouve si évident qu'une invention soit nouvelle par nature, ou doive l'être pour mériter un brevet, que l'on n'analyse pas les raisons qui ont poussé le législateur à faire de la nouveauté une condition légale de la brevetabilité. [… ] La nouveauté est la caractère essentiel de l'invention. — (Antoine Scheuzer, Nouveauté et Activité Inventive en Droit Européen Des Brevets, Droz, 1981, p. 79)
 - Les habitudes freinent notre capacité à apprécier positivement la nouveauté. La nouveauté est la qualité de ce que nous percevons pour la première fois. Il s'agit donc d'un phénomène nécessairement inédit, original. La perception de la nouveauté nécessite que notre esprit soit capable de briser les rapports anciens et de se libérer des liaisons préétablies — (Brigitte Bouillerce et Emmanuel Carré, Savoir développer sa créativité, p. 41)
 - La révolution implique une certaine conception du temps historique ordonnée à l'idée de commencement entendu au sens fort d'une nouveauté radicale. « [Un] élément de nouveauté (novelty), écrit-elle, [est] inhérent à toutes les révolutions — (Marc Le Ny, Hannah Arendt ; le temps politique des hommes: Le temps comme dimension de la phénoménologie existentielle et politique, L’Harmattan, 2013, p. 323)
 - La première émotion que nous découvrons dans l'esprit humain est la curiosité. Par là, j'entends tout désir éprouvé pour la nouveauté ou tout plaisir qu'elle procure. Regardons les enfants courir de côté et d'autre à l'affut d'un objet nouveau et saisir avec avidité, sans véritable choix, tout ce qui s'offre à eux; il n'est rien qui n'engage leur attention parce qu'à ce stade de la vie, il n'est rien qui ne se pare du charme de la nouveauté. Mais ce qui nous attire seulement par sa nouveauté ne saurait nous attacher durablement. […] Une certaine nouveauté doit entrer dans la composition de tout ce qui agit sur l'esprit. — (Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1757, Vrin, 1990, p. 77)
 - Nul mérite ne s’acquiert et se perd aussi facilement que celui de la nouveauté. — (Proverbe italien, dans Boiste, Dictionnaire Universel, 1823, p. 458)
 - L’innovateur en termes de développement de la nouveauté est une source d’innovation. Il innove toujours plus.
 - PHILAMINTECes titres ont toujours quelque chose de rare.ARMANDEÀ cent beaux traits d’esprit leur nouveauté prépare. — (Molière, Les Femmes savantes, 1672)
 - Caractère de ce qui est récent, de création récente, qui date de peu, qui existe depuis peu.
 - On risquait d'oublier que les aspirations contemporaines doivent s'adapter aux exigences de l'esprit chrétien. N'allait-on pas substituer un mirage moderne à une vérité éternelle et confondre la récence d'une doctrine avec sa nouveauté véritable ? — (Maurice Nédoncelle, La pensée religieuse de Friedrich von Hügel (1852-1925), Vrin, 1935, p. 16)
 - La notion de nouveauté regroupe deux critères : la récence, c'est-à-dire le fait qu'un produit soit disponible depuis peu de temps ; et la différence par rapport aux produits existants. — (Emmanuelle Le Nagard-Assayag,Delphine Manceau, Le marketing de l'innovation. De la création au lancement de nouveau produit, 2e édition, p. 28.)
 - Caractère de ce qui vient de remplacer ou succéder à quelque chose
 - D’autres auteurs proposent de définir la nouveauté comme ce qui est perçu comme récent (temps perçu depuis la découverte ou la première utilisation de l’innovation, ou durée perçue de la disponibilité de l’innovation sur le marché) et différent (caractéristiques de l’innovation perçues différemment de celles des produits typiques de la catégorie de produits, existants déjà sur le marché). — (Josselin Masson, « Effets de la modification d'un attribut constitutif d'un produit sur son adoption par les consommateurs », Montpellier SupAgro, 2010, p. 25)
 - (Commerce) Caractéristique innovante, ce qu’il y a d’unique dans un nouveau produit ou un service ; différence avantageuse.
 - Nous proposions lundi un résumé des principales nouveautés de la huitième itération d’iOS, revenons dessus en détail aujourd’hui avec ses 10 nouveautés marquantes. — (Le Journal du Geek, 4 juin 2014, iOS 8 : 10 nouveautés marquantes)
 - (Psychologie) Situation inédite et inattendue engendrant le sentiment de merveilleux.
 - L'émotion de l'étonnement est plus que la simple nouveauté. Le degré au-dessus de la nouveauté est la surprise ou choc produit par ce qui est à la fois nouveau et inattendu — (Alexander Bain, Les émotions et la volonté, Traité de psychologie II, 1859, L'Harmattan, 2006, p. 83)
 - De toutes les circonstances qui éveillent le sentiment de merveilleux, la nouveauté est celle dont l'influence est la plus puissante. ; l'aspect d'un objet nouveau produit, à l'instant, une vive impression de surprise qui s'empare de l'esprit pour un temps, à l'exclusion de toute autre idée, — (George Combe, Traité de phrénologie, 1825, p. 407.)
 - (Économie) Caractère, qualité éphémère de ce qui est nouveau, récent, présenté pour la première fois ; récence.
 - Par définition, toute innovation doit comporter un élément de nouveauté. La notion de nouveauté se décline sous trois formes […] : nouveauté pour l’entreprise, nouveauté pour le marché, nouveauté pour le monde entier. — (Manuel d’Oslo, 2005, p. 67, § 205)
 - Phénomène inédit.
 - L'apparition de l'automobile dans les années 1870-1880 fut la nouveauté de cette décennie.
 - (Commerce) Dernier produit présenté ou exposé par une entreprise.
 - La tablette du 21ème siècle est déjà une nouveauté obsolète telle qu'elle est à l’heure actuelle."
 - Les dernières nouveautés du Salon de l'électronique de Las Vegas.
 - La Golf 7 a été une des grandes nouveautés de l'année automobile 2013
 - Les nouveautés du Salon de l'Agriculture
 - (Art) Livres qui viennent de paraître, pièces de théâtre qu’on vient de monter pour la première fois, films qui viennent de sortir.
 - Mon libraire m’envoie toutes les nouveautés.
 - Elle va au théâtre voir toutes les nouveautés.
 - (Vieilli) Doctrine nouvelle, en contradiction avec les idées, le régime, la tradition établis.
 - Celui qui gagne au changement remercie la fortune et le temps; mais celui qui perd, s'en prend à l'auteur de la nouveauté. Il est bon de ne pas faire de nouvelles expériences pour raccommoder un état sans une extrême nécessité et un avantage visible. — (Diderot, Encyclopédie, Nouveauté, [Morale , Gouvernement , Politique] (Jaucourt), 1772)
 - Rappelez-vous le moment terrible qu'elle [l'Église] a passé, au temps du concile de Trente [1545-1563]. La Réforme venait de l'ébranler d'une façon profonde (...) partout, c'était un flot montant de nouveautés, d'idées soufflées par l'esprit du mal, de projets malsains qu'enfantait l'orgueil de l'homme, lâché en pleine licence.— (Émile Zola, Rome, 1895) .
 
 - 
                                            rajouter
                                                                                            
?- Ajouter de nouveau.
 - Vous en rajoutez !
 - Pour certains groupes, comme les enseignants et les infirmières, le gouvernement acceptait d’en rajouter dans le cadre de négociations ciblées. — (Marion Dumont, « La réalité a changé », Le journal de Montréal, 13 novembre 2020)
 - Ajouter.
 - Oui, oui… Quand un homme parle à une femme de ses péchés, c'est généralement pour en rajouter un. — (Éric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
 
 - 
                                            bloquer
                                                                                            
?- (Militaire) Fermer par un blocus les avenues d'une place, les approches d'un port, etc, immobiliser par un blocus.
 - Bloquer une place, un port.
 - Bouillé et Puy-Gaillard, qui avaient blocqué Tiffauges, et assiegé Montaigu. — (d’Aubigné, XVIe siècle)
 - Mais ils n'en eurent pas sitôt fermé les portesQu'on vit pour le bloquer avancer tes cohortes. — (Montfleury, La Mort d'Asdrubal, I, 3)
 - Empêcher de bouger, de se déplacer, d'avoir lieu ; arrêter, immobiliser.
 - Des créanciers récalcitrants ont obtenu un jugement contre moi et mon compte est bloqué chez Hachette. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 206)
 - Normalement, les assimilations théoriques ne vous poseront aucun problème même si on voit çà et là des mastériens de psychologie par exemple être bloqués sur les exposés. — (Jimi B.. Vialaret, L'arthérapie, d'un lien art et médecine: Volume 1, Manuel du futur étudiant, L'Harmattan, 2012, page 21)
 - Il bloque l'accès à l'immeuble.
 - Bloquer le ballon.
 - Serrer complètement.
 - Bloquer un boulon.
 - (Pronominal) Se coincer.
 - Je me suis bloqué le dos.
 
 - 
                                            penser
                                                                                            
?- Exercer l’activité de l’esprit ; accomplir quelque opération de l’intelligence ; concevoir ; imaginer ; réfléchir.
 - Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
 - Vous n’êtes pas venu ici pour penser, mais pour faire les gestes qu’on vous commandera d’exécuter… Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin… — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
 - Ma tâche vise davantage à leur enseigner comment penser et non que penser. J’espère ainsi que lorsqu’ils auront appris à penser, mes élèves pourront réfléchir par eux-mêmes plutôt que de laisser les autres le faire à leur place. — (David E. Walker, La pauvreté de la foi, dans Le Québec sceptique, n° 21, page 32, hiver 1992)
 - Accepter les idées des autres mais être déterminé à garder les siennes, c’est faire semblant de penser. — (Frédéric Tremblay, Porte ouverte, mais esprits fermés, Le Journal de Québec, 21 avril 2021)
 - Croire.
 - Il ne dit rien qu’il ne pense.
 - Dites librement ce que vous pensez.
 - J’espère qu’il ne pense pas ce qu’il dit.
 - Que pensez-vous de cet homme ?
 - C’est un homme qui pense toujours mal des autres.
 - Je ne pense de cette affaire ni bien ni mal.
 - La chose n’est pas si facile qu’on le pense.
 - Il pense être plus habile que les autres.
 - Il ne pensait pas être observé.
 - Vous n’en êtes pas où vous pensez.
 - Je pensais qu’il était de vos amis.
 - Je ne pensais pas que vous vous méprendriez sur le sens de mes paroles.
 - Je pense comme vous.
 - Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant : [...]. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel S.A., 1999, page 11)
 - Estimer.
 - Il y a, je pense, dix kilomètres de chez vous chez moi.
 - J’irai vous voir demain, je pense.
 - Pensez-vous ? c’est-à-dire Vous ne dites pas sérieusement ce que vous dites, vous ne le croyez pas véritablement.
 - Avoir une opinion.
 - Cette feuille ne craignait pas de dire ce qu'elle pensait, même aux personnages les plus hauts placés. Dans le n° 29 du 30 juin 1793, elle jugeait vertement le général Alexandre Beauharnais , qui venait d'être nommé ministre de la Guerre. — (Fernand Mitton, La Presse française, volume 2 : sous la Révolution, le Consulat, l'Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 172)
 - Bien penser, mal penser, avoir en morale, en religion, en politique, des opinions conformes à la vérité ou à ce qu’on croit la vérité.
 - Façon de penser, opinion, jugement sur quelque chose.
 - Voilà ma façon de penser.
 - Faites- moi connaître votre façon de penser.
 - Il a sur tout cela une façon de penser singulière.
 - Avoir des tendances intellectuelles, des préférences d’esprit et de goût.
 - Penser finement, noblement, singulièrement, hardiment.
 - Penser avec justesse.
 - Penser juste.
 - Avoir dans l’esprit.
 - C’est un homme qui ne dit jamais ce qu’il pense.
 - Il pense beaucoup de choses qu’il ne dit pas.
 - penser tout haut
 - Avoir présent à l’esprit ; avoir le cœur occupé de.
 - Des larmes lui coulaient bien tranquillement sur les joues, sans qu’il pensât à les essuyer. — (Georges Arnaud, Le salaire de la Peur, 1950)
 - Pensez à moi.
 - Il ne pense qu’à celle qu’il aime.
 - Se souvenir.
 - Mais ne nous voilons pas la face : Rebaudengo était une fripouille et, si je pense à tout ce que j'ai fait après, j'ai l'impression de n'avoir fait des fripouilleries qu'à des fripouilles. — (Umberto Eco, Le cimetière de Prague, traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano, éd. Grasset, 2011, chapitre 6)
 - Prévoir et pourvoir.
 - Le mal vient sans qu’on y pense.
 - Il nous a reçus admirablement, il a pensé à tout.
 - Vouloir, former un dessein, avoir une intention.
 - À quoi pensez-vous de vous conduire ainsi ?
 - Je suis trop de vos amis pour avoir pensé à vous nuire.
 - Je pensais à aller vous voir hier ou
 - Je pensais aller vous voir.
 - Que pensez-vous faire ?
 - Pontagnac. — Mon Dieu, certainement, je serais très heureux et elle aussi ; malheureusement, il n’y a pas à y penser. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
 - Être sur le point de ; faillir.
 - J’ai pensé mourir.
 - Note : Cette acception n’est évidemment légitime que si le sujet du verbe penser est un être pensant, en situation d’avoir pensé que l’action ou l’état indiqué par le verbe-complément a été sur le point de se produire. Si ce n’est pas le cas, c’est un emploi barbare, mais courant autrefois :
 - Le lendemain pensa nous être funeste. — (Marquise Donnissan de Larochejaquelein, Mémoires, chapitre II ; Éditions L.-G. Michaud, Paris, quatrième édition, 1817, page 33)
 
 - 
                                            supporter
                                                                                            
?- Porter ; soutenir.
 - À l'intérieur, quatre colonnes corinthiennes et les colonnettes cannelées du chancel supportent le jubé de bois, orné de panneaux en bas-relief polychrome. — (Alain Stéphan, Guide du Finistère, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2004, page 25)
 - (Anglicisme) Soutenir, encourager.
 - Il y a une réelle solidarité africaine : les Sud-Africains supportent leur équipe, les Bafana Bafana, mais aussi les autres équipes africaines. — (Phathisani Moyo, dans Benoît Vitkine, « Mondial : “Respectez les coutumes de l’Afrique du Sud !” », Le Monde, 16 juin 2010)
 - Je m'en suis sortie parce que j'en ai parlé, parce que j'ai eu de l'aide, parce que j'ai pu me confier, parce qu'on m'a supportée…», a-t-elle mentionné. — (Cassandre Caron, Annie Villeneuve admet avoir été victime de violence conjugale, Le Journal de Québec, 22 avril 2021)
 - Les gens commencent à voir plus les camionneurs comme un groupe de sauveurs qui vont faire tomber toutes les mesures sanitaires, mais il ne faut pas oublier qu'à la base, ils se sont levés pour dénoncer la vaccination obligatoire aux frontières et je les supporte là-dedans. — (Kate Tremblay, Convoi de camionneurs: une mobilisation qui divise, Le Journal de Québec, 26 janvier 2022)
 - (Sens figuré) Porter ; avoir à charge.
 - Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l'autre tiers est à la charge du patron. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l'arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
 - Il en supportera les conséquences.
 - Souffrir ; endurer.
 - Bien qu’il fût Islandais pur sang, il semblait supporter difficilement le climat de son pays : il était affligé d’une toux opiniâtre. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 78)
 - Pauvre Mauricia ! Transplantée sous le ciel inclément de la banlieue parisienne, elle paraissait pourtant supporter vaillamment sa captivité. — (Marcel Roland, Vie et mort des insectes, Paris, Mercure de France, 1936)
 - Celui qui remarquait que les fils supportent mieux la mort d’un père que la perte de leur patrimoine eût pu voir que les pères le leur rendaient bien : ils supportent mieux la mort de leurs fils que la perte de leur argent. La mort de deux millions de fils fait courir moins de risques à un gouvernement que la réclamation de quelques millions d’impôts. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 211)
 - — Les gars des Stups prétendent que beaucoup de drogués prennent de la méthédrine quand ils ne peuvent se procurer de l’héro. Apparemment, ça les aide à supporter les douleurs du manque. — (Joe Gores, Double jeu, traduit de l'américain par René Bulle et Gilles de Villepoix, Paris : Éditions Minerve, 1987, chapitre 9)
 - Angie avait bien vite compris les raisons de cette attitude : Petrina ne supportait pas que sa propre enfant lui volât la vedette en société et entendait bien rester le centre d'intérêt de tous... — (Lynne Graham , Un réveillon chez les Demetrios, traduit de l'anglais (Irlande du Nord), éditions Harlequin, 2014)
 - Souffrir avec patience.
 - Ses menaces ? peuh ! des paroles de soulaud. Comment avait-on pu le supporter et le craindre si longtemps ! — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - La priorité chez eux était la chute de rein. Le cul quoi ! Et sur ce sujet, leur sévérité était impardonnable. Ils ne supportaient pas la moindre stéatopygie. Fusse-t-elle légère. — (Laurent Leonard, Les Occis-morts, vol. 1 : Blanc nocturne, BoD-Books on Demand 2016, page 31)
 - Pour supporter cette anxiété, nous inventons des mythologies personnelles ou collectives. Plutôt que de céder à la panique, nous construisons des mondes. C’est le moment. Il ne durera peut-être pas. — (Michel Eltchaninoff, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 21/03/220 de Philosophie Magazine)
 - Être à l’épreuve de.
 - Le gréement dormant en fil d'acier galvanisé, peut supporter un effort de dix tonnes sans se rompre. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Ces plantes peuvent supporter un grand froid.
 - Cet ouvrage ne supporte pas l’examen, la critique.
 - (Anglicisme informatique) Fournir, intégrer, prendre en charge.
 - Ce logiciel supporte toutes les fonctionnalités de détection des anglicismes.
 - (Anglicisme informatique) Être compatible avec.
 - Ce logiciel supporte tous les systèmes d’exploitation.
 
 - 
                                            effrayer
                                                                                            
?- Remplir de frayeur.
 - Des soudacs et des esturgeons tout argentés battaient l'eau de leur queue puissante et effrayaient les sterlets et les ombres-chevaliers. — (Victor Tissot, La Russie et les Russes: Indiscrétions de voyage, Éditions E. Dentu, 1882, page 225)
 - J’effraye Michal comme on effraye une cousine en Normandie, avec l’aide d’une rainette, d’une araignée. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - Vous me le paierez ! Mais cela ne prenait plus, et tous étaient persuadés qu’il ne gueulait ainsi que pour effrayer les gens. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - (Pronominal) — T’effraie pas, dit-il. Elle est en sûreté, puisque je la protège. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
 - (Pronominal) Ahmed Abdou s’effrayait aussitôt, et craignait que la graine dure et traîtresse, cachée sous les fibres, ne blessât la fillette. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 
 - 
                                            dépasser
                                                                                            
?- Aller au-delà de quelque chose.
 - Maintenant qu’il avait dépassé la zone et franchi les lignes de rebat, Kinkin marchait plus librement, respirant à longs traits, révâssait même un peu. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Ils n’avaient pas dépassé la boutique de l’épicier, vers la mer, que le tonitrument de l’autre bal, celui qui était de ce côté-ci du fleuve, s’éleva à son tour. — (Marguerite Duras, Les Petits chevaux de Tarquinia, Gallimard, 1968, page 112)
 - Laisser derrière soi, en allant plus vite.
 - Deux autres voyageurs se trouvant logés à la même enseigne que moi, nous allons trouver un loueur de voitures qui se charge de nous transporter à notre destination pour la somme de 13 pesetas; et, quelques minutes plus tard, nous sommes confortablement installés dans un léger véhicule attelé de deux bons chevaux qui ne tardent pas à rattraper et à dépasser le coche public. — (Frédéric Weisgerber, Huit jours à Ténériffe, dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, Paris : Doin, 1905, volume 16, page 1039)
 - Excéder en longueur, en hauteur, en valeur, etc.
 - Les cheminées et les toits de chaume, à droite et à gauche de la route, dépassaient à peine les montagnes de neige. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
 - Des marchands d’un champagne dont la médiocrité n’était dépassée que par son prix qui ne cessait de monter, ne se préoccupaient plus, à Montmartre comme à Montparnasse, que d’adapter les soi-disants plaisirs de Paris à des images étrangères et le plus souvent chromolithographiques. — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
 - Les seuls marchés qui aient conservé quelque importance sont ceux de Formerie, de Gournay et de Songeons. Le premier dépasse de beaucoup tous les autres, même celui de Gournay. — (Th. Leroux et M. Lenglen, L’Agriculture dans le département de l’Oise, J. B. Baillière, 1909, page 379)
 - Après huit heures de marche en terrain souvent difficile, par un sirocco étouffant et une température qui doit dépasser 60° au soleil, nous atteignons Ras El-Ma, la source de l’oued Fez, à douze kilomètres de la capitale. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 255)
 - (Aéronautique, Militaire) (Intransitif) Déborder.
 - (Sens figuré) (Par analogie) Aller au-delà de ce qui existe, de ce qui est prévu.
 - — Cette panoplie de données objectives et quantifiées permet de dépasser largement l’approche intuitive, pifométrique et incertaine qui reste la plus souvent celle de la psychologie historique. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 50)
 - Ce n’est pas un coup de folie avec des gestes qui dépasseraient la pensée. Non, c’est décidé, déterminé, mûri, froid. — (Luc Leroux, Féminicides : « Tant que j’ai mon Téléphone grave danger, il ne peut rien m’arriver », Le Monde. Mis en ligne le 30 décembre 2019)
 - Le succès dépassa nos espérances.
 - Être dépassé par les événements.
 - (Sens figuré) Stupéfier, aller au-delà de l'entendement.
 - Que tu perdes ton temps à écrire des romans, et que tu risques tes quatre sous pour les imprimer, ça me dépasse… Excuse-moi : je ne trouve pas d’autre expression : ça me dépasse… — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 52)
 
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                                            messager
                                                                                            
?- Celui qui est chargé de porter un message.
 - Messager fidèle.
 - Je lui ai envoyé messager sur messager.
 - Donnez-moi cette lettre, je serai votre messagère.
 - Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s’efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d’une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol. 46, no 46, p. 120)
 - Celui qui se charge de transporter les colis d’une localité à une autre.
 - Apparemment conçu pour que personne ne s’y attarde, sauf les chauffeurs-gardes du corps venus déposer et attendre leurs ministres qui assistent au Conseil ou à diverses autres réunions, ce hall ne comporte aucun véritable endroit pour s’asseoir, à l’exception de deux longues banquettes de bois peu invitantes et sur lesquelles traînent invariablement colis et enveloppes en attente d’un messager ou d'un taxi. — (Martine Tremblay, Derrière les portes closes, 2013)'
 - (Poétique) Le messager des dieux : Mercure, Hermès.
 - (Sens figuré) Messager de malheur : Celui qui apporte, ou qui est dans l’habitude d’apporter de mauvaises nouvelles.
 - (Sens figuré) Dans le style élevé, annonciateur, avant-coureur.
 - Les hirondelles sont les messagères du printemps.
 - (Marine) Fin cordage servant à guider une drisse à l'intérieur d'un mât.
 - (Biochimie) Molécule qui intervient dans la régulation des processus physiologiques en véhiculant une information, notamment en participant à la signalisation cellulaire.
 
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                                            possibilité
                                                                                            
?- Caractère de ce qui est possible.
 - Son guiderope traîna de nouveau sur le sol et il envisagea la possibilité de tenter un atterrissage. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 104 de l’édition de 1921)
 - On étudiera également les possibilités d’épelation du malade pour des mots en rapport avec son niveau scolaire. — (Julián de Ajuriaguerra et Henry Hécaen, Le cortex cérébral; étude neuro-psycho-pathologique, Masson, 1960, page 170)
 - Chose possible
 - Après le diner M. B., le ministre plénipotentiaire honoraire, me pris à part pour me consulter sur la possibilité de faire un détour pour éviter « cette Moulouya ». — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 268)
 - Nous insistons sur les possibilités multi-plateformes de Python et présentons les bases pour étendre Python et l'intégrer dans d'autres applications en utilisant C ou Java. — (Alex Martelli, Python en concentré, traduit par Éric Jacoboni, Paris : éditions O’Reilly, janvier 2004, page XI)
 - (Spécialement) Un des cas d’un choix
 - Il fallait choisir entre ces trois possibilités: poursuivre, rester ou revenir.
 
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                                            voiler
                                                                                            
?- Couvrir d’un voile.
 - L’adoption de ce châle a rendu leur costume plus décent en voilant, dans son ampleur, le nu et les formes un peu trop fortement dessinées. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
 - […] je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
 - Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
 - Malika Boussouf, trente ans de journalisme, nous renvoie à une de ses dernières chroniques, cinglante, porteuse d'une grande colère, intitulée "Je voile ma sœur, et toi je te viole". — (Vincent Remy, Opprimer, c'est sacré, Télérama n°3460, mai 2016)
 - Se voiler le visage ou absolument se voiler.
 - (Par extension) Dérober la vue de quelque chose, en le couvrant comme d’un voile.
 - Le brouillard du matin voilait encore les collines environnantes.
 - Des nuages voilaient le soleil.
 - (Sens figuré) Cacher.
 - L’homme argue de son droit avec une suffisance presque impertinente, une humilité feinte qui voile une ironie bien claire […] — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Technique) Déformer (en forme de voile de navire) une surface plane, courber une barre.
 - J’ai voilé ma roue.
 - Déblayer les décombres, choisir sur pied les fûts de pesses et de feuillards où il débiterait le solivage, la charpente et les planchers, les abattre, approcher les billes du chantier, attendre qu'elles sèchent, les écorcer, les équarrir, tailler mille et une tuiles de tavaillon, voilées à la hachette sur un billot scarifié. — (Jean-Baptiste Harang, Nos cœurs vaillants, Grasset, Paris, 2010, p. 76)
 - (Pronominal) S'estomper, se dissimuler partiellement à la vue, comme caché par un voile.
 - L'été avait effacé tous les mois précédents, comme une photo exposée au soleil se voile peu à peu. — (Patrick Modiano, Chevreuse, Gallimard, 2021, page 141)
 
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                                            envoler
                                                                                            
?- Voler ailleurs.
 - Le Sphinx. − Œdipe ! Où est-il ? Où est-il ?Anubis. − Parti, envolé. Il court à perdre haleine proclamer sa victoire. — (Cocteau, Machine infern., 1934, II, page 85)
 
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                                            apprivoiser
                                                                                            
?- Rendre un animal moins sauvage.
 - Le petit prince a apprivoisé le renard.
 - Faire d’un animal sauvage un animal privé.
 - Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
 - (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
 - Apprivoiser un sauvage.
 - C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
 - La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
 - Rendre familier.
 - La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
 - (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
 - Les loups s’apprivoisent facilement.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
 - Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
 - (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
 - S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
 - C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.