Dictionnaire des rimes
Les rimes en : collecter
Que signifie "collecter" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Récupérer, rassembler ou recueillir, en parlant de quelque chose.
 - Les trois ripoux avaient ainsi collecté toutes les informations dont ils avaient besoin. — (Marilyn Pappano, Dans l'ombre du désir, Harlequin, 2011, chap.15)
 - Un papyrologue est de ce rythme-là. Pouvant passer des années à déchiffrer un papyrus, accumulant patiemment le savoir comme on collecte la rosée dans le désert, il est le contrepoids indispensable à notre société productiviste dopée à l’Internet. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l'impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo no 1240 du 27 avril 2016, p.15)
 - Seul un emploi du temps trop chargé m'empêche d'aller collecter les distinctions que l'on me décerne un peu partout dans le monde — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, p. 335)
 - (Pronominal) (Médecine) S’amasser dans une cavité, en parlant d’un liquide organique auparavant fluent ou diffus.
 - Après la forme œdémateuse, une forme collectée peut survenir. Du pus se collecte au niveau de l’orbite de l’œil. Les yeux ont tendance à être exorbités et douloureux. — (Quentin Nicard , Ethmoïdite, passeportsante.net/fr, décembre 2018)
 - Le panaris d’abord inflammatoire se collecte en un abcès en l’absence de traitement. — (Panaris : définition, causes et symptômes, ameli.fr, 25 avril 2022)
 
Mots qui riment avec "é"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "collecter".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
- 
                                            casser
                                                                                            
?- Briser ; rompre.
 - M. Eyssette hausse les épaules :— Si c’est Jacques qui y va, dit-il, la cruche est cassée, c’est sûr.— Tu entends, Jacques, — c’est madame Eyssette qui parle avec sa voix tranquille, — tu entends, ne la casse pas, fais bien attention. M. Eyssette reprend : — Oh ! tu as beau lui dire de ne pas la casser, il la cassera tout de même. Ici, la voix éplorée de Jacques : — Mais enfin, pourquoi voulez-vous que je la casse ? — Je ne veux pas que tu la casses, je te dis que tu la casseras, répond M. Eyssette, et d’un ton qui n’admet pas de réplique. — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, rééd. Le Livre de Poche, page 20)
 - Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L’Enfant, chapitre 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
 - Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Soudain, la chaîne du vélo casse alors que je suis tout près du village de Voves en Eure-et-Loir, à une vingtaine de kilomètres de Chartres. — (Josette Lassalle, Une Bordelaise dans la Résistance: entretiens avec Jacques Balié, Imprimerie Fanlac, 1996, page 41)
 - (Par extension) (Cuisine) Se dit lorsqu’une mousse retombe après avoir été battue ou remuée trop énergiquement, ce qui la liquéfie en brisant les bulles d’air qu’elle contient et en chassant l’air de l’émulsion.
 - Mais ne fouette pas tant les blancs en neige, malheureux ! Tu vas les casser !
 - (Sens figuré) Imprimer un angle à une ligne ou un objet droit.
 - Lorsqu’on manie un fusil il existe quelques règles primordiales. Ainsi, lorsqu’on se déplace il faut toujours casser le fusil, voire le décharger. Lors d’un rassemblement entre chasseurs, casser et décharger sont nécessaires. Ces mesures s’imposent aussi lorsque le chasseur franchit un obstacle. — (Jean-Louis Barrère, Chasseurs, « cassez vos fusils », La Dépêche du Midi, 21 avril 1999 → lire en ligne)
 - (Sens figuré) Affaiblir.
 - Abdu et Hamid font partie des chanceux ; d’autres le sont moins. Les plus fragiles se sont « clochardisés », trop abîmés, cassés au terme de leur périple par l’ultime épreuve de la rue, témoigne une habitante du quartier Jaurès. — (Solène Cordier, Paroles de migrants : « Je ne pensais pas vivre un jour comme ça » sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 6 avril 2017, consulté le 7 avril 2017)
 - Les fatigues de la guerre, les débauches l’ont bien cassé.
 - Il a la voix cassée.
 - Après cette séance de musculation, j’étais cassé.
 - (En particulier) (Vêtement) Assouplir une chaussure, souvent par un usage modéré après leur acquisition.
 - Si vous songez à vous lancer dans un trek au long cours juste après avoir acheté ces Chameleon, renoncez tout de suite à cette idée. Prenez le temps de les casser lors de petites marches. — (Trek Magazine, Test chaussures de randonnée : 16 tiges basses et mid au banc d'essai)
 - (Droit) Annuler, déclarer nul.
 - Afin d'obtenir la révision du procès, Voltaire publie, en 1763, l’ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas, tandis que la famille obtient un entretien à Versailles auprès de Louis XV. Après deux ans d’instruction, le Conseil du roi casse l’arrêt du parlement de Toulouse le 4 juin 1764 pour vice de procédure et renvoie l’affaire devant le tribunal des Requêtes pour qu’il soit statué au fond. — (Affaire Calas sur l’encyclopédie Wikipédia )
 - Casser un mariage.
 - Casser un testament, un contrat.
 - Rétrograder ; renvoyer.
 - À bout de patience, Bïin de Bourdon se rendit chez l'alcade, et le somma de s'occuper immédiatement de cette affaire, criant, tapant sur la table et le menaçant, s'il ne se dépêchait, de le faire casser par son ministre. — (Alexis de Gabriac, Promenade à travers l'Amérique-du-Sud, 1868)
 - Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
 - (Argot) Humilier, brocarder quelqu’un par des paroles.
 - J’t’ai cassé. — (Brice de Nice)
 - (Argot) (Vieilli) Dire, parler.(Voir casser le morceau)
 - Depuis dix secondes qu’il savait, il en cassait plus une, Léo s’inquiétait. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 112)
 - (Argot) Cambrioler, faire un casse.
 - Ils vont toujours par trois, soit pour serrer, soit pour casser…— Casser ?— J’veux dire cambrioler. Comprenez-vous, C’est l’terme. Un casseur, ça signifie un cambrio et son boulot s’appelle un cassement. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - (Familier) Faire la monnaie d’un billet de banque.
 - Dix mille francs, c’était donc plus que son butin habituel, mais ce n’était pas assez. Ce n’était rien. Il avait deux cent mille francs de dettes, d’abord ; et puis sa faculté de dépenser, sa brusquerie à casser un billet dans une soirée avait crû d’année en année. — (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
 - Pourrais-tu me casser ce vingt ?
 - (Intransitif) ou (Pronominal) Se briser, se rompre.
 - La mer est dure et houleuse, le remorquage pénible. À midi, la remorque casse et le motor yacht me quitte fort vite en me saluant, car il désire rentrer avant l’arrivée du grain. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Finalement, les cornes du bouc se cassèrent net et elles restèrent fichées dans la caboche du malin. — (Damien Tracqui, Les contes de la Lombarde, 2005)
 - (Intransitif) (Familier) Rompre une relation amoureuse.
 - — Qui gage qu'ils vont casser samedi soir, vers 17h34? — (Camille Beaumier & Sylviane Beauregard, Ouate de phoque, éditions de Mortagne, Ottawa, 2012, page 60)
 - Je pleure parce que je viens de casser avec mon mec.
 - (Pronominal) (Familier) Partir, s’en aller.
 - Casse-toi, pauv’ con ! — (Nicolas Sarkozy, à une personne qui refuse de lui serrer la main au Salon international de l’agriculture le 23 février 2008)
 - On se casse, les gars ! Les flics se pointent !'
 - (Équitation) Débourrer un cheval.
 - Pour l’ébahissement de cette famille fermière, nous débourrâmes, ou – pour employer l’argot du cow-boy – nous « cassâmes » les deux rouans. — (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 46)
 - (Billard) Faire la casse, débuter une partie en envoyant la boule blanche dans les autres disposées en triangle.
 - Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
 
 - 
                                            apprivoiser
                                                                                            
?- Rendre un animal moins sauvage.
 - Le petit prince a apprivoisé le renard.
 - Faire d’un animal sauvage un animal privé.
 - Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
 - (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
 - Apprivoiser un sauvage.
 - C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
 - La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
 - Rendre familier.
 - La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
 - (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
 - Les loups s’apprivoisent facilement.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
 - Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
 - (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
 - S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
 - C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
 
 - 
                                            inciter
                                                                                            
?- Pousser, porter vivement à (une action, une attitude, un comportement, un état).
 - Ces pensers incitaient la Reine à la vengeance.Honte, dépit, courroux, son cœur employa tout ;Amour même, dit-on, fut de l’intelligence :De quoi ne vient-il point à bout ?— (Jean de La Fontaine, Le Roi Candaule et le maître en droit, 1674)
 - La vanité est chose aimable ; elle nous incite à soigner notre personne et notre tenue, à chercher à plaire, tous efforts dont l’orgueil sait bien se passer. — (Roger Peyrefitte, L’innominato : nouveaux propos secrets, Albin Michel, 1980, page 223)
 - Les sanglots incitent à la consolation, suscitent une intimité presque immédiate, ont tout pour échauffer les sens. — (Alain Nadaud, La mémoire d’Érostrate, Éditions du Seuil, 1992, page 220)
 - Les feuilles éparses autour des crottes m’incitèrent à croire qu’il avait même pris le soin de se torcher l’oignon. — (Jean Delou, Le Safari sanglant, Éditions du Scorpion, 1961, page 99)
 - Ils le mirent au courant de leur projet de rébellion contre le monarque pour venger la mort de leur père et l’incitèrent à y participer aussi. — (Mak Phoeun, Histoire du Cambodge de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, Paris : Presses de l'École française d'Extrême-Orient, 1994, chapitre 7)
 
 - 
                                            tirer
                                                                                            
?- Mouvoir vers soi, amener vers soi ou après soi.
 - Il avait tiré la bague d’opale de son doigt. Elle chatoyait, dans la fin du jour, comme un reflet de beauté, de jeunesse, de plaisir ; […]. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e éd., page 331)
 - Je mis le moteur en mouvement, le fis tourner quelque minutes, puis je tirai sur la manette des gaz pour démarrer. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 62)
 - Tirer quelqu’un par le bras, par l’habit.
 - (Par extension) Exercer une traction, un effort pour amener à soi.
 - Tirer fortement sur une corde pour amener un fardeau.
 - Tirer sur une amarre.
 - (Manège) (Sens figuré) Résister à l’action de la bride en parlant d’un cheval.
 - Après une heure de course, le cavalier tira sur la bride de sa jument, et sauta à terre. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
 - Tendre, allonger.
 - Tirer une courroie.
 - Tirer un câble.
 - (En particulier) Allonger en fils déliés divers métaux, afin de s’en servir ensuite pour divers usages.
 - Tirer l’or, l’argent, etc.
 - Ôter, faire sortir une chose d’une autre, extraire d’un lieu, soustraire.
 - Tirer du fer d’une mine, du marbre d’une carrière, du sable du bord d’une rivière.
 - Tirer de l’argent de sa bourse, de sa poche.
 - Tirer une écharde du doigt.
 - Tirer une épine du pied.
 - Tirer une bague de son doigt.
 - Tirer l’épée du fourreau.
 - Tirer de l’eau d’un puits, du vin d’un tonneau.
 - (Absolument) Tirer de l’eau, tirer du vin.
 - Voler à la tire, en tirant le butin du vêtement ou du sac de la victime. Se disait aussi autrefois pour le vol d’un manteau : voir tire-laine.
 - Un soir, il s’installa sur le Pont-Neuf et essaya de tirer le manteau du premier bourgeois qu’il vit passer. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - (Par extension) (Argot) Voler, dérober de quelque manière que ce soit.
 - Il s’est fait tirer sa bagnole cette nuit.
 - (Marine) S’enfoncer dans le liquide à une certaine profondeur, en parlant d’un objet flottant.
 - Ce navire tire tant d’eau, tant de mètres d’eau.
 - Choisir au sort, faire sortir au hasard de la boîte qui les contient des billets, des noms, des numéros.
 - Le président de la cour a tiré au sort les noms de ceux qui doivent former le jury.
 - Tirer les numéros gagnants d’une loterie.
 - — Je suis allé une fois à Guérande pour tirer à la milice, et suis allé à Savenay pour me faire voir à des messieurs qui m’ont mesuré. Si j’avais eu un pouce de plus, j’étais soldat. — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 77)
 - (En particulier) Choisir au sort des cartes de tarot en vue d’établir une prédiction.
 - Mais enfin, reprit tout à coup Léonora, comment et pourquoi cette funeste idée t’est-elle venue de tirer l’horoscope de ces deux êtres ? — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Faire venir certains produits d’un pays plus ou moins éloigné.
 - Les blés que Rome tirait de l’Égypte, de la Sicile.
 - Faire sortir une personne d’un endroit, l’éloigner de quelque chose.
 - On ne l’a tiré de cette prison que pour le conduire dans une autre.
 - On ne l’a tiré qu’à grand-peine de l’eau où il était tombé.
 - On ne saurait le tirer de son cabinet, de ses livres.
 - (Sens figuré) (Familier) On ne peut le tirer de là se dit en parlant d’un homme qui se tient attaché à une idée et qui répond toujours la même chose.
 - (En particulier) Dégager, délivrer quelqu’un.
 - C’était sa rencontre dans les bois de Meudon, avec cette jeune fille qu’il avait tirée des mains de Concini. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Tirer quelqu’un de prison, de captivité.
 - Tirer son ami d’un danger, d’un péril.
 - Qui le tirera de cet embarras ?
 - On l’a tiré de la misère.
 - Il m’a tiré de peine.
 - Tirez-moi de souci, d’inquiétude.
 - Je l’ai tiré d’erreur.
 - Se tirer d’affaire.
 - Extraire.
 - Tirer le suc des herbes, le suc des viandes.
 - (Intransitif) Aspirer pour absorber la fumée d’une pipe, d’un cigare, etc.
 - J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
 - Le Père Directeur, qui était venu me rejoindre dans mon bureau de l’hôpital, ne me répondit rien et continua à tirer silencieusement sur son long fume-cigare. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 31)
 - (Vieilli) (Familier) Étendre, étirer, de manière à ne plus faire de plis.
 - Tirer ses bas, ses chaussettes.
 - Tirer la nappe.
 - (Vieilli) (Familier) Ôter, en parlant des bottes, des chaussures, d'un chapeau, d'un vêtement.
 - (Sens figuré) Recueillir, percevoir, obtenir, recevoir d’une source donnée.
 - Maître Lureau, quand il louait cette chambre qui, effectivement, était la plus belle de l’auberge, en tirait quinze à vingt livres. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Tirer du profit.
 - Quel avantage tirez-vous de là ?
 - Il tire dix mille francs de rente de sa terre.
 - Il a tiré de cette affaire tout ce qu’on en pouvait tirer.
 - Il a tiré de grands services de cet homme.
 - Les leçons qu’on peut tirer de l’histoire.
 - (Sens figuré) Extraire, puiser, emprunter.
 - Il a tiré une infinité de belles sentences des anciens.
 - C’est de tel auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait sur ce sujet.
 - Les mots que nous avons tirés du latin.
 - Mais si M. Caterna l’eût entendu, je pense qu’il ne m’aurait pas demandé d’en tirer le sujet d’une opérette turkestane.— (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - Inférer, conclure.
 - En combinant avec les observations si précises de M. Edwards celles de ses devanciers et de ses successeurs, nous pouvons en tirer une conclusion générale. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, page 508)
 - De cela je tire une conséquence.
 - On tire de là un grand argument contre lui.
 - La conclusion que vous voulez tirer de ce fait n’est pas juste.
 - Tirer un bon, un mauvais augure, un fâcheux, un heureux présage de quelque chose.
 - Tracer.
 - Tirer une ligne sur du papier.
 - Tirer un trait sur ce qu’on a écrit.
 - Tirer une allée au cordeau.
 - Tirer le plan d’une forteresse, d’une maison.
 - (Commerce, Finance) Signer un effet de commerce.
 - Tirer une lettre de change, tirer un chèque,
 - Imprimer.
 - Ici, voyez-vous, mon cher Nicolas, j'ai besoin de recourir aux formes solennelles d'un premier-pariste bien connu, et dont la prose sublime se tire à 217.830 exemplaires. — (Dr Maximin Legrand, « Feuilleton », dans L'union médicale, n° 117, du samedi 30 septembre 1865, page 627)
 - (Sens figuré) — Un intérieur qui venait tout droit d’un grand magasin, un intérieur tiré à des milliers d’exemplaires, y compris les coussins du divan, avec chat noir découpé dans du velours ! — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre VII, Gallimard, 1937)
 - (Photographie) Réaliser une épreuve sur papier à partir d’une image originale sur film ou support informatique.
 - Faire le récit de ce récit, ce sera en finir avec le flou du vécu, comme entreprendre de développer une pellicule photo conservée dans un placard depuis soixante ans et jamais tirée. — (Annie Ernaux, L'Autre fille, éditions NiL, 2011, page 14)
 - Faire partir une arme de trait, une arme à feu, un feu d’artifice, une fusée.
 - D’un autre côté, pour ne pas augmenter la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’en cas de nécessité absolue. — (Peter Dillon, Voyage dans la mer du sud, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
 - Il regarda le flingot, un Lefaucheux à deux coups, et constata, circonstance aggravante, que le coup de gauche avait été tiré. — (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - (En particulier) (Industrie minière) Faire exploser une charge pour abattre la roche.
 - Chercher à atteindre avec une arme de trait, avec une arme à feu.
 - […] il éprouvait le besoin de tirer sur ces deux hommes. Il voulait tirer dessus, et se disait en même temps que les tuer ainsi serait une action horrible. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 354 de l’édition de 1921)
 - Au détour d'un amas de roches buissonneuses, je tire sur une gazelle. Un bellah arrête le dernier bourriquot du convoi pour emporter ce gibier — notre repas, ce soir. — (Louis Alibert, Méhariste, 1917-1918, Éditions Delmas, 1944, page 24)
 - – Venez donc jeudi tirer le sanglier, cela vous reposera, dit-il. — (Louise de Vilmorin, Madame de, Gallimard, 1951, réédition Folio, page 25)
 - Tout à coup, deux coups de feu brisent le silence de midi. […]. Puisque la chasse est fermée, il ne peut s’agir que de braconniers, à moins qu’un fraudeur, surpris par des gabelous ne leur ait tiré dessus. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Intransitif) Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, la faire partir.
 - Tirer en l’air.
 - Tirer à blanc, à la cible.
 - Tirer de l’arc, de l’arbalète.
 - Tirer au pistolet, à la carabine.
 - Pas plus tard qu’avant-hier, M. Ludwig Roller, un ex-officier très brave, dont le domestique a été tué par hasard, lors des affaires du 3 avril, m’a offert de venir tirer le pistolet hors des limites de la division. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
 - — On sait généralement dans le monde comment je tire le pistolet, et cela refroidit ceux qui seraient disposés me chercher querelle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
 - (Sens figuré) (Familier) Offenser, attaquer, dire des choses offensantes.
 - Tirer sur quelqu’un.
 - Partir en parlant d’arme à feu.
 - Dès que le canon eut commencé à tirer, les ennemis capitulèrent.
 - Ribadier. — Vous pouvez parler sans crainte, monsieur, ma femme dort et quand elle est dans cet état, on pourrait tirer le canon à côté qu’elle ne l’entendrait pas ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892, acte II, scène 3)
 - (Escrime) Combattre, faire des armes.
 - Tirer de tierce, de quarte.
 - Tirer en tierce.
 - Tirer à la muraille, au mur.
 - S’en remettre à la décision du sort.
 - On les fit tirer au sort.
 - Ils tirèrent tous deux à la courte paille, au doigt mouillé.
 - Tirer à qui fera, à qui commencera, à qui donnera les cartes.
 - (Familier) Aller, s’acheminer.
 - Tirons de ce côté.
 - En tirant vers la droite.
 - En tirant sur la gauche.
 - (Sens figuré) Avoir quelque rapport ou quelque ressemblance.
 - Leur vanité, leur patriotisme tirant sur le nationalisme, donnèrent lieu à beaucoup de critiques ; ils leur prêtaient le flanc. — (Sophie Basch et Robert A. Jouanny, Le Mirage grec : la Grèce moderne devant l’opinion française depuis la création de l’École d’Athènes jusqu’à la guerre civile grecque (1846-1946), Hatier, 1995, page 495)
 - (En particulier) Être en ressemblance, en parlant des couleurs.
 - Cette pierre tire sur le vert.
 - Le plumage de cet oiseau tire sur le violet.
 - Joueur de foot s’apprêtant à tirer. (40) (Familier) Effectuer.
 - Vint l’heure du noble devoir patriotique. Fagerolle tira ses mois d’embastillement militaire sans trop de dommages, dans un régiment de marsouins, à Toulon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 27)
 - — J’viens d’décarrer, Dussèche. J’ai tiré dix berges pour avoir refroidi ma belledoche. — (Stephen Coulter, La vie passionnée de Guy de Maupassant, Éditions Seghers, 1959, page 259)
 - (Familier) Terminer
 - Le mercredi matin à 5 heures, Le Gonidec, son quart étant tiré, quitte la dunette. Il prend un peu de repos et remonte. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, vol. 6, 1936)
 - (Jeux de boules) (Transitif ou intransitif) Lancer la boule avec l’intention de heurter violemment une ou (plus rarement) plusieurs cibles parmi les boules jouées et le but, afin de la ou les chasser.
 - Tu la tires ou tu la pointes ? — (Marcel Pagnol, César, 1936)
 - (Sports de balle) (Transitif ou intransitif) Lancer une balle en la frappant (avec son pied, sa main, etc., selon le sport).
 - « Avec quel pied avez-vous tiré ? » « Avec celui-ci, mon fils, lui montre Ghiggia, surpris. Avec le droit.» - (sofoot.com: Le fantome du Maracanã)
 - On s’en souvient, le gardien reste finalement droit et immobile, et l’avant-centre lui tire le ballon dans les mains… - (France culture. Le journal des idées.)
 - (Par métonymie) (Construction) Installer des câbles.
 - L’idée de cet article va être de vous partager des astuces, ou simplement des bonnes idées pour vous faciliter votre rénovation, lorsque vous avez des câbles RJ45 à tirer. — (Morgan, Rénovation : Astuces pour tirer vos câbles RJ45 !, 15 juillet 2018 → lire en ligne)
 - (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, qui se montre impétueux, brillant, qui va plus vite que ne le voudrait son cavalier, qui a besoin d'être retenu au risque de s'épuiser et de ne pas garder un bon rythme sur le parcours.
 - Produire une impression de tension.
 - La peau de ma joue droite me « tirait ». J'y portai la main, pour la frictionner, mais ma paume y resta collée : en m'appuyant contre le pin quand les oiseaux bleus m'avaient fait peur, je l'avais enduite de résine. — (Marcel Pagnol, La gloire de mon père, 1957, collection Le Livre de Poche, page 329)
 - (Argot) (Vulgaire) Baiser, avoir des rapports sexuels
 - (Argot) (Vulgaire) Branler, masturber
 - (Boxe) Combattre, faire un match, boxer.
 - — Et si j’ai compris, tu n’es pas sûr de tirer ?— Tirer ? Tu causes comme un boxeur, maintenant, père abbé ?— Tirer, boxer, c’est du pareil au même, non ?— Pour nous, les boxeurs, oui, c’est deux synonymes. — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 121)
 - (Fumisterie) Évacuer les fumées et les gaz chauds tout en attirant l’air frais nécessaire à la combustion.
 - J’ai eu suffisamment de besogne après les poêles qui ne tiraient pas ; impossible de dégourdir la température à dix degrés, excepté au premier, chez Mme Galant. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
 - (Familier) (Électricité) Consommer, en parlant d’un ou plusieurs appareils électriques.
 - Les appareils électriques monophasés vont « tirer » une certaine valeur de courant électrique sur la phase sur laquelle ils sont branchés. — (Guillaume, Déséquilibre de tension en triphasé, explications et solutions, 7 décembre 2020 → lire en ligne)
 
 - 
                                            enfer
                                                                                            
?- (Antiquité) (Au pluriel) Séjour des morts, avant le christianisme.
 - Teutatès, Tut-tat, père des hommes. […] César a cru reconnaître en lui, Dis, dieu des enfers ou Pluton ; mais César ne savait pas que les Gaulois n’avaient point d’enfer, et, par conséquent, pas de dieux infernaux. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, page 61)
 - Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, […], est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, […]. — (Prière catholique dite « Je crois en Dieu »)
 - (En particulier) (Au pluriel) Lieux souterrains où les Grecs et les Romains croyaient que les âmes allaient après la mort.
 - Orphée alla chercher Eurydice aux Enfers.
 - Héraclès descendit aux Enfers.
 - Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers, volage adorateur de mille objets divers — (Jean Racine, Phèdre, 1661)
 - (Religion) Lieu destiné au supplice des damnés.
 - Les prêtres, ses confrères, déposèrent ce juge indulgent ; l’un d’eux lui dit : « Mon ami, je ne crois pas plus l’enfer éternel que vous ; mais il est bon que votre servante, votre tailleur, et même votre procureur, le croient. » — ( Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
 - Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière!Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,T’attend au bout de la carrière. — (Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne : Mort du pécheur, 1844, 2e édition, page 106)
 - L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts. — (Claude Nachin, Les fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
 - [Selon le recueil de superstitions Yü-Li], les méchants sont tués par le tonnerre, ou tourmentés de diverses façons dans l’enfer : plongés dans un trou à fumier ; jetés sur des sabres et des couteaux ; condamnés à la faim et à la soif, à suer leur sang, à revêtir des habits de fer rougi au feu, à être jetés dans la chaux, à être hachés et mis en pièces, à être gelés… — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, A. Colin et Cie, Paris, 1899)
 - (Sens figuré) (Familier) Lieu où l’on souffre, où l’on est au supplice, où l’on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre.
 - Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, De New-York à Tahiti, tome 1, 1929)
 - C'était l’enfer quand je devais débarquer tout seul des frigos américains, et il y en avait beaucoup. Ils faisaient au moins dans les 40 kilos. C’était très dur aussi quand il fallait se mettre à deux pour superposer tout un stock de lave-linge très lourds aussi. — (Anonyme, Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Raconter la Vie, « 3 », Éditions du Seuil, 2014)
 - Avoir l’enfer dans le cœur se dit d’une personne tourmentée de remords, ou agitée par la haine.
 - Je suis une pauvre rateMa vie est un enfer.Mon frère est un banditMa mère une sorcière. — (Les Enquêtes de Chlorophylle, 1992–1995)
 - (Par métonymie) Démons ; puissances de l’enfer.
 - L’enfer en gémit.
 - L’enfer se déchaîne contre lui.
 - (Sens figuré) Partie réservée d’une bibliothèque où sont conservés les ouvrages dont la communication est jugée dangereuse, considérés comme licencieux ou « contraires aux bonnes mœurs ». Créé au début du XIXe siècle, il s’agissait au départ d’une simple pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres, médailles, etc.) ou objets le plus souvent à caractère érotique et qui étaient interdits au grand public, mais accessible uniquement sur recommandation.
 - Citerne où se recueillent les eaux mêlées au marc d’olive dans les huileries. On en tire une huile de basse qualité dite « huile d’enfer ».
 
 - 
                                            tromper
                                                                                            
?- (Absolument) Induire en erreur, par artifice.
 - Delcassé ne mentait pas, mais il lui arrivait de tromper sur ses intentions, sur ses projets. Il trompait par ses silences, il trompait par des flux de paroles derrière lesquels il abritait des desseins patiemment médités. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
 - Les partis les plus austrophiles comprennent qu'ils ont été trompés et protestent vigoureusement. C'est le cas par exemple du Bloc des Gauches du Royaume de Pologne qui est indigné et indique que le pays de Chelm comporte 66 % de Polonais contre 33,8% d'Ukrainiens. — (Ghislain de Castelbajac, « La France et la question polonaise (1914-1919) », dans Recherches sur la France et le problème des nationalités pendant la Première Guerre mondiale (Pologne, Lituanie, Ukraine) , sous la direction de Georges-Henri Soutou, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1995, page 91)
 - (Génériquement) (forme qqn trompe qqn). Abuser de la confiance de quelqu’un.
 - La première, selon le même père, est d’éviter la démangeaison de disputer, et une certaine ostentation puérile de tromper son adversaire. — (Démonstrations évangéliques de Tertullien, Chez l'éditeur, 1843, page 1217)
 - (Société) Trahir, être infidèle à son partenaire.
 - Je ne vous saurois dire lequel étoit le plus aise des deux, ou lui de tromper sa femme ou elle de tromper son mari. — (Les Vieux Conteurs Français, 1841, page 330)
 - Malheureusement pour elle, mettant toute son étude à tromper son mari, elle n’était pas assez attentive à tromper ses amants, je veux dire à leur cacher qu’elle les trompait les uns avec les autres. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
 - — Tu la trompes, ta femme ?— Ça arrive.— Et alors ?— Ça ne compte pas. C’est le rayon d’à côté. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 160)
 
 - 
                                            rajouter
                                                                                            
?- Ajouter de nouveau.
 - Vous en rajoutez !
 - Pour certains groupes, comme les enseignants et les infirmières, le gouvernement acceptait d’en rajouter dans le cadre de négociations ciblées. — (Marion Dumont, « La réalité a changé », Le journal de Montréal, 13 novembre 2020)
 - Ajouter.
 - Oui, oui… Quand un homme parle à une femme de ses péchés, c'est généralement pour en rajouter un. — (Éric-Emmanuel Schmitt, L'Évangile selon Pilate, Albin Michel, 2000. Prologue)
 
 - 
                                            créer
                                                                                            
?- Tirer quelque chose du néant, faire de rien quelque chose.
 - Au commencement Dieu créa de rien le ciel, la terre, l’air, le feu, et l’eau ; il créa aussi les Anges et la lumière, puis il fit le soleil et les étoiles qu'il plaça dans le ciel. — (Bonnaire-Mansuy, Cosmogonie, ou De la formation de la terre et de l'origine des pétrifications, chap. 3, Paris : Librairie ecclésiastique de Rusand & Lyon : chez Rusand, 1824, p. 25)
 - Dans la mythologie Babylonienne, Apsû (l’eau douce) et Tiamat (l’eau salée), ont créé les Dieux.
 - Créer, c’est tirer quelque chose de rien ; c’est avec rien du tout faire quelque chose ; c’est appeler le néant à l’être. — (Sébastien Faure, Douze preuves de l'inexistence de Dieu, conférence de 1908)
 - Donner l’existence à quelque chose qui n’existait pas encore, éventuellement à partir d'autres éléments.
 - Le système solaire aurait été créé à partir d’un nuage interstellaire principalement composé d’hydrogène et d’hélium.
 - Le champ électrique est le champ de forces créé par des particules chargées électriquement.
 - Il a créé sa propre société.
 - Fonder, instituer, élire.
 - Créer une académie, une institution, un établissement.
 - Créer une législation nouvelle.
 - Créer des charges, des emplois.
 - Créer une rente, une pension.
 - Produire ; faire naître ; susciter.
 - […] ils n'ignorent rien de tout cela et savent notamment fort bien que c'est en l’affirmant qu'ils créeront cette éternité de barbarie nécessaire au maintien des institutions qui leur sont chères. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, page 194)
 - Imaginer ; inventer.
 - Homère a créé l’épopée.
 - Créer une science, un système.
 - Georges Cuvier a créé la paléontologie.
 - « Impaludé », qui signifie atteint de paludisme, est un néologisme créé par Senghor.
 - (Sens figuré) Faire subir, donner, provoquer.
 - Se créer des chimères.
 - Se créer des besoins.
 - Il se crée à plaisir des difficultés.
 - Vous me créez des embarras.
 - Savoir se créer des ressources.
 - (Théâtre) Créer un rôle : Le jouer le premier.
 - (Biologie) Créer un genre, une espèce, etc. : Établir un nouveau genre, une nouvelle espèce, etc., pour y ranger des êtres qu’on ne peut rapporter à aucun genre, à aucune espèce connue.
 - Ce genre a été créé par tel naturaliste.
 
 - 
                                            caresser
                                                                                            
?- Faire des caresses de la main ou des lèvres.
 - Pan dansa comme les autres & en suite prit une satyrelle qu'il caressa de la bonne maniere au milieu de la chambre, alors on n'entendit de tous côtez que cris de joye. — (Dialogues, ou Les Fables les plus curieuses de l'Antiquité sont expliquées d'une maniere fort agreable, Cologne : chez Pierre du Martau, 1672, page 140)
 - Et tandis qu’elle lui caressait ses cheveux blancs, exténué et rassuré, trop rassuré, il s’endormit sur la descente de lit, et, un bon moment, alors qu’elle le croyait encore éveillé, elle ne caressa plus que son sommeil. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 146)
 - Helmy buvait ses paroles, contemplait ses yeux alternativement enflammés et tendres, et caressait lentement la main qu’elle lui abandonnait. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - (Sens figuré) (Poétique) Frôler.
 - Le zéphyr caresse les fleurs.
 - (Sens figuré) Flatter ; cajoler.
 - Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
 - Elle caressait, en lui témoignant de la confiance, un des faibles de son mari. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
 - Attiré par la gloire de Canalis, […] un jeune Référendaire à la Cour des Comptes se constitua le secrétaire bénévole du poète, et fut caressé par lui comme un spéculateur caresse son premier bâilleur de fonds. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - À quoi servent les faits divers ? […]. En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier. — (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9 535, 7 et 8 janvier 2012, page 3)
 - (Sens figuré) Se complaire dans un travail ou dans une pensée.
 - Mais il trouvait un secret plaisir à se dire qu’à sa place bien d’autres n’eussent pas été aussi délicats, et tout en caressant en lui-même le sentiment de sa propre vertu, il arrivait à trouver cette vertu plus méritoire qu’il ne l’aurait imaginé une heure auparavant. — (George Sand, Jeanne, 1844)
 - Le Valdemar devait pousser son voyage de circumnavigation jusqu'à Seidisfiord, station située sur la côte orientale de l'Islande ; mais comme je caressais toujours l'idée de gagner Reykjavík par terre en franchissant le désert du Stórisandr, le moment était venu de prendre congé du capitaine Kihl et de mes compagnons de traversée. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
 - Ai-je donc la figure d’un homme qui caresse de mauvais desseins ? — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
 - Fin février, on se rendait compte dans tous les milieux français et indigènes qu’il fallait faire une fois de plus son deuil des espérances que l’on avait caressées. — (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l’Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chapitre 4, page 30)
 - Dire qu’il y a des années que je caresse cette chimère, que je vis avec cette idée folle : mon journal à moi […]. Je l’ai réalisé, ce rêve impossible, je le tiens, l’oiseau bleu, entre mes doigts. Le Justicier. C’est un journal de finance. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 171)
 - Elle ne manque pas d’allure la Porsche 912 coupé, couleur crème, millésime 1968, garée sur un boulevard parisien. Un vrai petit bijou pour collectionneurs que plusieurs passants caressent d’un œil connaisseur. — (Eric Béziat, La France devrait autoriser en 2020 la conversion électrique des véhicules thermiques, Le Monde. Mis en ligne le 17 décembre 2019)
 - (Vieilli) (Art) Donner un beau fini à une œuvre, un ouvrage.
 - Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Spécialement) (Par euphémisme) pronominal Se masturber.
 - En attendant, je devais me caresser pour me calmer. J'ai ouvert un autre classeur à souvenirs. La langue de Mandy m'est venue en tête, au creux de la main. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 181)
 
 - 
                                            valider
                                                                                            
?- Rendre valide ou déclarer valide.
 - Le 13 mai 1781, treize signataires valident la première nomination d’un « collecteur des deniers pour la confection de la grand’route ». — (Antoine Follain, Le village sous l’Ancien Régime, Fayard, 2008)
 - Or, il est constant que la loi romaine autorisait, validait ces unions contractées par suite du divorce. — (Jacques-Pierre-Joseph Lesurre, De la juridiction de l’église sur le contrat de mariage considéré comme matière su sacrement, Lyon : Perisse frères, 1836, 2e éd., page 67)
 - Une étude récente a démontré que les chances de valider son billet de train dès la première introduction dans le composteur sont de 1 sur 200 000 […]. — (Pascal Fioretto, Petit dictionnaire énervé de nos vies de cons, Paris : Éditions de l'Opportun, 2011)
 - […], vous désarmiez des critiques qui ne nous avaient guère épargnés au départ, […] lesquels ne s’attendaient sans doute pas à ce que vous validassiez ainsi des choix qui au départ étaient loin d’être assurés du succès. — (Jean Chesneaux, L'engagement des intellectuels : 1944-2004, Éditions Privat, 2004, page 44)
 - Ensuite, si ces Églises eussent voulu contester l’œcuménicité du concile jusqu’à leur réunion, elles auraient exigé que tout ce qui avait été fait jusque-là, fût recommencé, ou, tout au moins, qu’elles le confirmassent, et le validassent par une approbation formelle, […]. — (César-Guillaume de La Luzerne, Sur la Déclaration de l’Assemblée du Clergé de la France en 1682, Paris : Potey, 1821, page 398)
 - (Moderne) (Management) Confirmer.
 - À côté des verbes irréguliers, s’est constituée depuis les années 1980 une nouvelle famille, celle des verbes laids. Sont apparus valider, checker, initier, générer, impacter. Ils font autorité plus qu’ils ne signifient. Ils attestent de l’appartenance du locuteur à la sphère manageuriale. C’est un sabir qui se parle dans l’industrie, dans les services, dans les administrations, et demain, qui sait, dans les abbayes. — (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, page 23)
 
 - 
                                            amer
                                                                                            
?- Qui a une saveur âpre et généralement désagréable, comme celle de la quinine ou du café.
 - Il se jeta sur le pain, mordit une bouchée, puis le reposa lentement sur la table et n’y toucha plus. Un roulier mangeait à une autre table. Il dit à cet homme : – Pourquoi leur pain est-il donc si amer ? — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 7, 5, 1862)
 - Des herbes amères.
 - (Sens figuré) Qui est mordant, offensant.
 - Une critique amère.
 - Des réprimandes amères.
 - (Sens figuré) Qui est pénible, triste, douloureux.
 - Des souvenirs amers.
 - Quand cet avis lui fut donné par un intermédiaire officieux, Pontmercy répondit avec un amer sourire : Je ne sais point si c’est moi qui n’entends plus le français, ou si c’est vous qui ne le parlez plus, mais le fait est que je ne comprends pas. — (Victor Hugo, Les Misérables, II, 3, 2 ; 1862)
 - Comme tout ce qui est amer, le deuil peut se tourner en révolte. — (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 10, 3, 1862)
 - Point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime.
 
 - 
                                            vesprée
                                                                                            
?- (Désuet) Orthographe désuète de vêprée.
 - Mignonne, allons voir si la roseQui se matin avoit décloseSa robe de pourpre au Soleil,A point perdu ceste vespréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au vostre pareil. — (Pierre de Ronsard, À ma maîtresse, dans Odes, 1550-1552)
 
 - 
                                            devais
                                                                                            
?- Première personne du singulier de l’imparfait de devoir.
 - Si je devais payer pour me déplacer, j’aurais probablement un peu renoncé au chauffage, confie pour sa part Jordan, 29 ans, habitant Diekirch, qui fait chaque jour cinquante minutes de train pour aller travailler. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 11 janvier 2023, page 6)
 - Deuxième personne du singulier de l’imparfait de devoir.
 - Tu as besoin de picoler dès huit heures du matin… tu es pathétique… c’est toi qui as rompu notre accord… tu devais laisser tomber la dope… les tox, c’est pas fiable… — (Laurent Bénégui, Mon pire ennemi est sous mon chapeau, Julliard, 2012, chapitre 19)
 
 - 
                                            réinitialiser
                                                                                            
?- (Informatique) Remettre un système informatique ou une application dans son état initial.
 - Mais m’sieur, wèche ! J'en ai encore pour dix minutes, le temps de réinitialiser la plateforme et tout quoi. Allez à pied, ce sera plus rapide ! — (Alick, Passions défendues, Montluçon : chez Rebelle Éditions, 2013, chap.13)
 
 - 
                                            associer
                                                                                            
?- Prendre quelqu’un pour compagnon, pour collègue dans une dignité, dans un emploi, dans une entreprise, etc.
 - Dioclétien associa Maximien à l’Empire.
 - Les entrepreneurs de cette manufacture l’ont associé à eux.
 - Je commençai par voler deux chevaux ; je m'associai des camarades ; je me mis en état de voler de petites caravanes. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIV. Le brigand, 1748)
 - (Sens figuré) L’y faire participer, unir, joindre.
 - Le pain perdu est un en-cas parfait, car il associe différents aliments rassasiants comme les œufs, le lait, mais aussi la cannelle. — (Gaëlle Van Ingelgem, Grignoter malin: 25 trucs et astuces de grand-mère, Lemaitre Publishing, 2015, page 27)
 - Associer quelqu’un à son crime, à ses dangers, à son triomphe, etc.
 - L’intérêt qui associe deux personnes.
 - Associer des idées.
 - (Pronominal) (En particulier) Hanter, fréquenter quelqu’un, avoir liaison, avoir commerce avec quelqu’un.
 - Il ne faut pas qu’un jeune homme s’associe avec toute espèce de gens.
 - (Pronominal) (Économie) Fonder une société commerciale avec d'autres sociétaires.
 
 - 
                                            capturer
                                                                                            
?- S’emparer d’un être vivant ou d’une chose.
 - À Mogador, nouvelle relâche, mais la barque envoyée à terre pour rapporter de l’eau fraîche faillit être capturée par les Arabes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
 - Guerre vaine, où l’on ne capturera pas des chevau-légers bleus, des hussards blancs, mais dans la même veste grise, des garçons de café, des peintres de Dresde qui découpent déjà en cubes la sentinelle berrichonne qui les conduit à l’arrière. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - (Sens figuré) — Simulait-elle l’espièglerie, la naïveté pour mieux le captiver, le capturer. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Sens figuré) Photographier ou filmer.
 
 - 
                                            consoler
                                                                                            
?- Soulager quelqu’un dans son affliction par des discours, par des soins, ou de quelque autre manière que ce soit.
 - Mais, dès qu’il voyait qu’elle pleurait, il la prenait dans ses bras et la couvrait de baisers pour la consoler. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
 - Mais les hommes n’échappent pas à leur destinée, et la mienne consiste à gagner deux mille francs. Je ne suis point né pour acquérir de la fortune, et je m’en consolais, jadis, en me disant que chacun, sur la terre, est payé selon ses mérites. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
 - […] le père de Laforgue, qui s’était depuis quelque temps consolé du refus de son fils d’entrer à Polytechnique, lui parlait d’une thèse de doctorat, après l’agrégation […] — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 52)
 - Donner, apporter de la consolation, en parlant d’une chose.
 - Cet espoir me console.
 - Peu de chose suffit pour consoler un enfant.
 - Ce bien le console de la perte de tous les autres.
 - Une affliction que rien ne pouvait consoler.
 - Ce qui console de la mort des amis, c’est qu’ils laissent des veuves. — (San Antonio, Réflexions définitives sur l’au-delà , S-A 9 , Fleuve noir, 2000)
 
 - 
                                            réchauffer
                                                                                            
?- Rendre chaud ce qui est froid ou refroidi.
 - La nuit est froide. Je me réchauffe en arpentant le pont à grands pas pendant une demi-heure. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
 - Nous nous endormîmes enlacés, réchauffés par ces heures et ces mois passés si près l’un de l'autre. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
 - Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l'ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La machination de Harper Allen, éditions Harlequin (collection Black Rose), 2009, chapitre 12)
 - (Sens figuré) Animer, réanimer, intensifier.
 - Le lendemain, dès sept heures, Fougères à son chevalet, retravaillait le tableau condamné ; il en réchauffait la couleur, il y faisait les corrections indiquées par Schinner, il replâtrait ses figures. — (Honoré de Balzac, Pierre Grassou, 1840)
 - Son zèle s’est réchauffé.
 - (Sens figuré) Animer, rendre plus chaleureuse une ambiance en général.
 - (Sens figuré) Réconforter.
 - Malgré tout, la pensée de Catherine me réchauffait le cœur, et bientôt je découvris les premières maisons des Quatre-Vents. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
 - Fallait que je me les caille assez pour que Mathis veuille bien me réchauffer à l'horizontale, mais pas trop ! Ça faisait une bonne heure que je poireautais et j'avais pas de réseau sur mon portable... — (J. Arden, Les chaînes du passé, volume 3 : Les sentinelles de l'ombre, Rebelle Éditions, 2014, chapitre 41)
 - Mais leur existence a été réchauffée par la parole de Jésus en chemin. — (Bruno Chenu, Disciples d'Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 80)
 
 - 
                                            baiser
                                                                                            
?- Contact de la bouche sur le visage, sur les lèvres, sur quelque partie du corps d’une personne, par amitié, par amour, par civilité, par respect.
 - Par le baiser que me donne ma pauvre Modeste, je devine ce qui se passe en elle : si elle a reçu ce qu’elle attend, ou si elle est inquiète. Il y a bien des nuances dans les baisers, même dans ceux d’une fille innocente […] — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - Il y avait en outre une dent d’Abeilard et une dent d’Héloïse, deux blanches incisives, qui, du temps où elles étaient recouvertes par leurs lèvres frémissantes, s’étaient peut-être rencontrées dans un baiser. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
 - Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé. — (Guy de Maupassant)
 - Poète, prend ton luth et me donne un baiser. — (Alfred de Musset, La Nuit de mai)
 - […] Julie se baissa, lui présenta son front, et y reçut le baiser du soir, ce baiser machinal, sans amour, espèce de grimace qui lui parut alors odieuse. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?Pas sur la boucheUn baiser ? Un baiser ? Un baiser ? Un baiser ?Ça m'effarouche,Pas sur la bouche,Ça l'effaroucheLa bouche c'est fait pour causer,Pas pour baiser— (Yves Mirande, Albert Villemetz, Ta bouche, opérette, 1920)
 - Elle ne me demanda ni une parole, ni un baiser. Elle vit que je laissais une distance entre nos bouches. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IX)
 - Un baiser sans moustache, disait-on alors, c’est comme un œuf sans sel ; j’ajoute : et comme le Bien sans Mal, comme ma vie entre 1905 et 1914. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 36.)
 - couvrir de baisers, dévorer de baisers
 - prendre, cueillir, dérober, ravir un baiser
 - Geste de simulation d’un baiser où l’on porte sa main aux lèvres, à l’adresse d’une ou plusieurs personnes.
 - Les girls saluaient en ployant les genoux, ainsi que des petites filles qui font la révérence et en envoyant des baisers. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - (Pâtisserie) (Belgique) Sorte de meringue double, spécialité de la ville belge de Malmedy, en Wallonie.
 
 - 
                                            contrôler
                                                                                            
?- (Administration) Examiner minutieusement.
 - Contrôler les comptes. - La Cour des comptes contrôle les opérations financières des budgets de l’état.
 - (Sens figuré) Examiner pour diriger.
 - Le pouvoir exécutif contrôle les actes du gouvernement. — Le pilote contrôle son bolide.
 - (Par analogie) Examiner avec une curiosité importune.
 - Vous contrôlez tout ce qui se fait dans sa maison.
 - (Par extension) — Quel droit avez-vous de me contrôler ?
 - (Spécialement) (Police) Vérifier sur la base des documents administratifs et particulièrement des documents d'identité.
 - Je sais que les schmitts ne vont pas tarder à me contrôler vu qu'il ne reste plus qu'un pèlerin à pied dans tout le Bois et que ce pèlerin, c'est moi. — (Johann Zarca, Le Boss de Boulogne, Don Quichotte éditions, 2014)
 - Matignon pourra souligner qu’il n’est pas question, dans son projet de loi, de « contrôler », mais de « vérifier », et que l’on vérifie déjà l’identité des citoyens souhaitant payer par chèque, entrer dans un casino ou voir un film interdit aux moins de 16 ans. — (Henri Seckel;, «Passe vaccinal : les contours flous d’un contrôle d’identité inédit», LeMonde , 27 décembre 2021)
 - (En particulier) Marquer du contrôle les ouvrages d’or et d’argent, pour en constater le titre, etc.
 - Il a fait contrôler sa vaisselle. - Vaisselle contrôlée.
 - (Anglicisme) Diriger, dominer d’une façon précise.
 - (Parfois) Maitriser.
 - Le bentazone est inefficace contre les graminées, le glyphosate et le vernolate en préplantation, le bentazone en postlevée contrôlent le Cyperus. — (E.M. Lavabre, Le Désherbage des cultures sous les tropiques, G.-P. Maisonneuve et Larose, 1979, page 129)
 - La vitesse des véhicules est contrôlée à l'aide de voies en zigzag ou par le biais d'autres mesures comme des ralentisseurs ou des chicanes (pas encore d'évaluation). — (Sécurité routière : Quelle vision pour demain ?, OCDE, 2002, page 65)
 - Sofer se rendit compte qu'il souriait niaisement bien que les questions posées méritassent beaucoup plus de sérieux. Il se contrôla et reprit sa posture distante, plus ironique que vraiment sévère. — (Marek Halter, Le Vent des Khazars, Éditions Robert Laffont, 2011, chap. 4)
 - (Échecs) Pour une pièce, pouvoir prendre une pièce adverse qui viendrait sur une case.
 
 - 
                                            épais
                                                                                            
?- Qui a une certaine mesure dans la dimension transversale.
 - La seconde édition des recherches de M. Parent est en trois volumes in-12 fort épais. — (Bernard le Bouyer de Fontenelle, Parent.)
 - Les pailles, dont les couches épaisses recouvraient entièrement le sol de la cour, se doraient peu à peu d’un jaune pâle sous la lueur grandissante du crépuscule. — (Jules Case, La Fille à Blanchard, 1886)
 - Le pain à mie compacte et bise, à la croûte épaisse couleur de couque, sent la farine honnête. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Les petits coups de freins de Chak et l’épais tapis de neige se conjuguèrent pour ralentir le camion, et ce fut quasiment au pas qu'il s'engagea dans l'ouverture. — (Pierre Bordage, Les Derniers Hommes, épisode 3 : Les légions de l'Apocalypse, éd. Au Diable Vauvert, 2010)
 - Fort, solide.
 - Drap épais. Étoffe épaisse.
 - Langue épaisse — (Par extension) langue pâteuse, lourde, articulant difficilement.
 - Taille épaisse — taille grosse, peu élégante.
 - Cheval épais — cheval gros, lourd, sans élégance.
 - Nombreux, serré, touffu.
 - Des cheveux épais. Les bois épais. D’épais bataillons.
 - J’ai craint que de ces bois l’épaisse solitudeNe cachât un ramas de brigands révoltés. — (Ducis, Lear, I, 1)
 - Tissure épaisse — (Pêche) tissure d’un filet à mailles serrées.
 - Qui a une grande consistance ou une grande densité.
 - Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
 - Le 22 Août, la marche vers le Nord devait être continuée. Mais un épais brouillard couvrait le sol empêchant les reconnaissances. — (Colonel-commandant Gelbert, Historique du 8e Régiment de Chasseurs : Campagne 1914-1918, Luxeuil : chez A.-F. Faivre d'Arcier, s.d (vers 1920), page 5)
 - […] cette liqueur épaisseMêle du sang de l’hydre avec celui de Nesse. — (Pierre Corneille, Médée, IV, 2.)
 - Une épaisse vapeur s’est du temple élevée. — (Pierre Corneille, Oed., II, 3.)
 - Ils l’ont enveloppé d’une épaisse fumée. — (Pierre Corneille, Tois. d’or, v, 2.)
 - Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ? — (Jean Racine, Andr., V, 5.)
 - Climats qu’un ciel épais ne couvre que d’orages. — (Voltaire, Orphel., I, 1.)
 - (Sens figuré) (Littéraire) Lourd ; grossier ; lent à comprendre.
 - De ces cervelles fines, la plus fine était la petite Brulette, emmi les filles, et des plus épaisses, la plus épaisse paraissait celle de Joseph, emmi les garçons. — (George Sand, Les Maitres sonneurs, Londres : George Bell & Sons (Les Classiques Français Illustrés, publiés sous la direction de Daniel O’Connor), 1908, p.4)
 - Montchevreuil était un fort honnête homme, modeste, brave, mais des plus épais. — (Louis de Rouvroy, 4, 64.)
 - Les Béotiens, les plus épais de tous les Grecs, prenaient le moins de part qu’ils pouvaient aux affaires générales. — (Montesquieu, Rom. 5.)
 - Et la grosse gaieté de l’épaisse opulence. — (Jean-Baptiste Louis Gresset, Méch., II, 3.)
 - (Québec) (Courant) (Familier) Imbécile. → voir épais dans le plus mince
 - Pompidou, Baudouin, Trudeau sont corrects. Ils ne veulent rien changer ; ils sont contents que nous restions épais comme nous sommes. — (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, p. 16)
 - Dans un groupe, tu prends les décisions à cinq. Tu fais des gaffes à cinq, tu dis des niaiseries à cinq, quand un a l’air d’un épais, y’en a cinq qui ont l’air épais. — (Voir, 30 mars 2006)
 - (Botanique) Se dit de toutes les parties dont l’épaisseur, comparée à celles d’organes analogues, est plus grande que ne semblerait le comporter leur étendue.
 
 - 
                                            dulcinée
                                                                                            
?- Femme inspirant une passion romanesque sur laquelle on plaisante, par allusion à la dame des pensées de Don Quichotte.
 - Il était aux pieds de sa dulcinée.
 - Comme on admirait son esprit, on le traitait avec les plus grands ménagements « ainsi qu’un collégien qui se trompe de porte dans un hôtel », me disait une de ses illusoires dulcinées. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 184)
 - Après avoir trait les vaches et avoir soupé, il allait s'asseoir sur une poutre qu'il avait roulée près du bâtiment et il attendait sa dulcinée. — (Albert Laberge, Gérard Bessette, Anthologie d'Albert Laberge, 1962)
 - Soudainement, monsieur, qui jusque-là n’adressait la parole à bobonne que pour lui demander d’aller lui chercher une bière dans le frigo, se vide un flacon d’Aqua Velva derrière les oreilles, achète des fleurs de dépanneur à sa dulcinée et l’amène manger chez Da Giovanni. — (Richard Martineau, De l’amour à la haine sur journaldemontreal.com. Mis en ligne le 28 octobre 2020, consulté le 5 novembre 2020)
 
 - 
                                            messager
                                                                                            
?- Celui qui est chargé de porter un message.
 - Messager fidèle.
 - Je lui ai envoyé messager sur messager.
 - Donnez-moi cette lettre, je serai votre messagère.
 - Dans le passage de l’oral à l’écrit, la spécificité du messager s’efface derrière celle du message. Peut-être y perd-on en spontanéité, mais on y gagne en cohérence, celle précisément d’une forme littéraire. — (Jean-Paul Desaive, Délits sexuels et archives judiciaires (1690-1750) , Communications, 1987, vol. 46, no 46, p. 120)
 - Celui qui se charge de transporter les colis d’une localité à une autre.
 - Apparemment conçu pour que personne ne s’y attarde, sauf les chauffeurs-gardes du corps venus déposer et attendre leurs ministres qui assistent au Conseil ou à diverses autres réunions, ce hall ne comporte aucun véritable endroit pour s’asseoir, à l’exception de deux longues banquettes de bois peu invitantes et sur lesquelles traînent invariablement colis et enveloppes en attente d’un messager ou d'un taxi. — (Martine Tremblay, Derrière les portes closes, 2013)'
 - (Poétique) Le messager des dieux : Mercure, Hermès.
 - (Sens figuré) Messager de malheur : Celui qui apporte, ou qui est dans l’habitude d’apporter de mauvaises nouvelles.
 - (Sens figuré) Dans le style élevé, annonciateur, avant-coureur.
 - Les hirondelles sont les messagères du printemps.
 - (Marine) Fin cordage servant à guider une drisse à l'intérieur d'un mât.
 - (Biochimie) Molécule qui intervient dans la régulation des processus physiologiques en véhiculant une information, notamment en participant à la signalisation cellulaire.
 
 - 
                                            pré
                                                                                            
?- (Agronomie, Biogéographie, Écologie) Champ où pousse de l’herbe (naturelle ou cultivée), où l’on recueille du foin, ou qui sert au pâturage.
 - Un bon terrain peut fournir jusqu’à cent milliers de betteraves par hectare, j’en ai même récolté jusqu’à cent vingt sur un pré nouvellement défriché, […]. — (Jean-Antoine Chaptal, Mémoire sur le sucre de betterave, Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1, 1818 (pp. 347-388))
 - Le Caux est une terre à blé, mais la vallée verdoyante du Bray est un immense et magnifique pâturage où un élevage intensif se pratique dans des prés incomparables. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Lieu où a lieu un duel.
 - Aller sur le pré, se rendre sur le pré, se retrouver sur le pré, cela signifie se battre en duel.
 - (Archaïsme) Bagne.
 - Ma petite Madeleine, apprête-toi à retourner au pré à vioque, reprit Jacques Collin. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
 
 - 
                                            accepter
                                                                                            
?- Agréer ce qui est offert.
 - A Rouen, les autorités firent savoir que ceux qui n’accepteraient pas le baptême seraient considérés comme hors-la-loi. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - Il prit un siège, alluma une cigarette et accepta sans se faire prier un verre de vin de messe. — (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, p.32-33)
 - […], on lui glisse toujours quelques douceurs. Elle les refuse, puis finit par les accepter pour sa vieille mère : un pot de miel, une paire de grives, une hottée de pommes. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Mais cette même classe allait accepter, au lendemain de la guerre du Pacifique, durant la même décennie 1880-1890, de se livrer à l’impérialisme britannique, plus puissant et doté d’une plus forte hégémonie : […]. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
 - Un jour il se présente au Colonel avant un départ en mission : « Mon Colonel, je venais vous prier déféremment d’accepter mes respects ». L'adverbe était si bien dans la note professionnelle que tous les assistants, dont le Colonel, ont éclaté de rire, sans que le type comprenne leur hilarité. — (Daniel Gallois, Inédits, Association des amis de Daniel Gallois, 1979, page 87)
 - Il fallut qu’Abdel Latif insistât, et elle accepta enfin, comme à regret. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
 - (Absolument) — 4 avril 1871. Ils n’ont encore rien compris. De toute façon les vaincus, ça n’a pas besoin de comprendre. Ça doit accepter. — (Jean-Pierre Brésillon, Le père Leuleu Troglodyte, Avallon : éd. de Civry, 1981, page 11)
 - Approuver une chose, la considérer comme juste.
 - Accepter une théorie.
 - Faire rentrer une personne dans un groupe.
 - Henri s’était rapidement familiarisé avec la plupart de ces messieurs. Grâce à Tacherot, il était accepté ; il appartenait maintenant à leur monde. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
 - Comme dans les prépas scientifiques, il est tout à fait possible de la redoubler (on dit « cuber ») en espérant être accepté dans une école plus prestigieuse. — (Philippe Mandry, Bien choisir son école de commerce et sa filière d’économie-gestion à la fac, page 20, Éditions l’Étudiant, 2007)
 - (Droit) S’engager à payer un effet de commerce à son l’échéance.
 - Pour accepter une lettre de change, le tiré inscrit à l’emplacement prévu la mention « accepté », suivie de sa signature. — (H. Bloch, M. Bordenave-Guillou, J. Abourachid, Correspondance commerciale 1ère G 1, G 2, G 3, B.E.P, Éditeur Sirey, 1980)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.