Dictionnaire des rimes
Les rimes en : catholicisme
Que signifie "catholicisme" ?
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- (Religion) Ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l’Église catholique romaine.
- Si leur foi eût été moins superstitieuse et moins puérile, si leurs doctrines eussent été moins imperméables à la raison, ce catholicisme éternel, je verrais dans les hommes que je viens de citer les maîtres les plus dignes de toucher avec des mains pieuses l’âme délicate de la jeunesse. — (Alphonse de Lamartine, Les Confidences)
- A. Comte avait fabriqué une caricature du catholicisme, dans laquelle il n’avait conservé que la défroque administrative, policière et hiérarchique de cette Église […] — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La Grève prolétarienne, 1908, p. 194)
- La Conspiration des Poudres consomma pour longtemps la ruine du catholicisme en Angleterre. Le papisme devint lié, dans les esprits, à de sombres images de complot contre la sûreté de l’État, […]. — (André Maurois, Histoire d'Angleterre, Fayard, 1937, p.392)
- Catholiques convaincus pour le plupart ou […] devenus, redevenus catholiques à l’âge des rhumatismes, ils confondaient de fort bonne foi catholicisme et cléricalisme. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 79)
- Ils avancent qu'en France on a très violemment critiqué le catholicisme, en particulier au XIXe et au début du XXe siècle, et que ce combat n'était pas de la « christianophobie », mais simplement une volonté de défendre un État laïc, au nom de l'universalisme républicain. — (Michel Prum, Race et corps dans l'aire anglophone, L'Harmattan, 2008, p.15)
- Finalement, les Hommen sont le symptôme d’un catholicisme identitaire (PORTIER, 2012), devenant hégémonique au sein du catholicisme français tout en se percevant de plus en plus « exculturé » au sein de la société française. — (Josselin Tricou, « Entre masque et travestissement : Résistances des catholiques aux mutations de genre en France: le cas des "Hommen" », dans la revue Estudos de Religião, vol. 30, no 1, jan.-avr. 2016, p. 71)
Mots qui riment avec "isme"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "catholicisme".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : isme et ismes .
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absinthisme
- Dépendance à la consommation d’absinthe.
- Quelle est donc, au point de vue du diagnostic différentiel, la valeur de symptômes que l'on peut, à la fois, observer dans l'alcoolisme et dans l'absinthisme? — (Valentin Magnan, Recherches sur les centres nerveux, 1893)
- Si jeune et déjà perdu… absinthisme et grisette… — (Raymond Queneau, Le Vol d’Icare, Gallimard, Paris, 1968)
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millénarisme
- (Religion) Doctrine qui soutient l’idée d’un règne terrestre du Messie, après que celui-ci aura chassé l’Antéchrist et préalablement au jugement dernier.
- Le millénarisme a été l’objet d’une multitude d’études: théologiens, historiens et sociologues considèrent volontiers qu’il s’agit d'un courant de pensée digne d’intérêt. — (Pascal Bouvier, Millénarisme, messianisme, fondamentalisme: permanence d’un imaginaire politique, 2008)
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barbarisme
- (Linguistique) Mot ou forme incorrecte, ou dont le sens est altéré, dévié. → voir impropriété et solécisme
- Un barbarisme heureux reste dans une langue sans la défigurer ; des solécismes ne s’y établissent jamais sans la détruire. — (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe, 1848)
- Par un barbarisme de la basse latinité, on a dit essere au lieu de esse, pour se conformer à la terminaison ordinaire des infinitifs latins; essere ensuite a été contracté en ser; et le futur est composé de cet infinitif et du présent du verbe auxiliaire: ser-ai, ser-as, ser-a. — (August Wilhelm von Schlegel, Observations sur la langue et la littérature provençales, Paris : Librairie grecque-latine-allemande, 1818, page 92 (dans les notes))
- Il y a (dit Voltaire sur un vers du Cid) un dictionnaire d’orthographe où il est dit qu’« invaincu » est un barbarisme. Non ; c’est un terme hasardé et nécessaire. Il y a deux sortes de barbarisme, celui des mots et celui des phrases. Égaliser les fortunes pour égaler ; éduquer, pour donner de l’éducation, voilà des barbarismes de mots. — (François Génin, « De l’Étymologie », chap. 1 de Récréations philologiques, ou Recueil de notes pour servir à l'histoire des mots de la langue française, 2e éd., Paris : chez Chamerot, 1858, p. 28)
- — Jusque midi, je corrige les devoirs de mes élèves. Ce n’est pas amusant…— Ah ?— De lire quinze copies qui, s’il y avait un barbarisme à faire, le contiennent quinze fois. Au crayon rouge, j’inscris mes notes dans le coin : mal, très mal, inepte… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, pages 97-98.)
- Quant au terme « érotisme », il n'est pas plus dans le Littré qu’humanisme, ces barbarismes étant nés au même moment engendrés par un même père ; la fascisation. — (Thérèse Plantier, Le discours du mâle : logos spermaticos, Paris : Éditions Anthropos, 1980)
- (Par extension) Faute contre la règle ou le bon goût.
- (Par confusion avec barbarie) Acte qui relève de la barbarie.
- La première sélection des écrits de Maurras présentés en traduction au public britannique est donc condamnable à l'avance, parce que contaminée dès le point de départ par sa présupposée affinité avec le barbarisme nazi. — (Charles Maurras et la vie française sous la Troisième République, actes 1er Colloque Maurras, Aix-en-Provence les 6, 7 et 8 décembre 1968, Université d'Aix-Marseille : Institut d'études politiques, Centre Charles Maurras, 1972, p. 108)
- Dès le printemps 1940, il invite ses disciples à refuser de se « plier au barbarisme hitlérien » et publie au début de l'été 1940 un appel pour exhorter les chrétiens « à résister, du moins spirituellement, à la folie allemande qui horrifie les hommes ». — (Philippe Souleau, « Bordeaux, enjeu stratégique de la Seconde Guerre mondiale », dans Les villes en guerre (1914-1945), sous la direction de Philippe Chassaigne & Jean-Marc Largeaud, Armand Colin, 2004, page 52)
- Je ne supporte plus ce que l'Homme me force à faire. Sa haine, sa violence, son barbarisme, je n'en suis pas responsable. — (Razik Alex Menidjel, Les Premiers pas, Éditions Publibook, 2005, page 144)
- Je ne supporte plus cette violence, dit-elle. Où que j'aille à Londres, je ne vois que barbarisme et cruauté. — (Peter Ackroyd, William et Cie, traduit de l'anglais pat Bernard Turle, Éditions Philippe Rey, 2006, chap. 11)
- Puis-je demander au lecteur, […], de se vider l'esprit des images de ce monde, ravagé par les quelques millénaires post-néolithique de barbarisme ; cet antimonde qui se mirait sans cesse dans ses miroirs déformants... — (Pierre Meyer, Un siècle et demi après la fin du Monde, Éditions Publibook, 2011, page 9)
- […] si cette action était démontrée à l'encontre de Morelli, elle constituerait un crime de droit commun, l'achèvement d'un blessé étant un acte de barbarisme odieux, contraire aux lois de l'honneur et de la guerre, depuis longtemps indiscutées par les nations civilisées, et ce fait étant prévu par les dispositions de l'article 233 du Code pénal français. — (Jurisprudence française, 1807 à 1952. Période 1807-1926, page 730, André Bruzin, Jean Nectoux, 1954 - NOTE : Le Journal du droit international, vol. 57, 1930, page 109, pour la même phrase use du mot "barbarie".)
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modérantisme
- (Politique) État d’esprit, tendance de ceux qui sont d’opinion modérée et qui s’opposent aux partis extrêmes.
- On se mouche comme à l’église avant que le sermon commence, et les durs-à-cuire, ceux qui ont pour opinion « qu’il faut que ce soit comme 93 », écoutent religieusement, tout en regardant de travers les voisins suspects de modérantisme. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- Mes collègues furent moins sensibles à mon argumentation. Aux uns la solution que je proposais parut un peu bien radicale. Les autres la trouvèrent entachée de modérantisme. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Dans le numéro IV, Desmoulins souleva plus largement le voile et réclama l’institution d'un Comité de clémence qui lui « paraît une idée grande et digne du peuple français ». À la suite de l'exposé qu'il fit ainsi sur la modérantisme, le club des Cordeliers exclut Camille de son sein. — (Fernand Mitton, La presse française sous la Révolution, le Consulat, l’Empire, Paris : chez Guy Le Prat, 1945, page 159)
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épicurisme
- (Philosophie) Philosophie, morale et manière de vivre des Épicuriens ou disciples d'Épicure.
- Trois nouveaux courants, fort opposés, s'imposent : l’épicurisme, le stoïcisme et le scepticisme ; leur point commun est l'attention accordée aux questions éthiques, au point que le savoir lui-même se laisse subordonner à cette visée. — (Lambros Couloubaritsis, Aux origines de la philosophie européenne: De la pensée archaïque au néoplatonisme, De Boeck Supérieur, 2003, page 571)
- Selon l'épicurisme ou du moins selon Lucrèce, l'âme se compose partiellement de particules de feu. — (Jean Bollack et André Laks, Études sur l'épicurisme antique, 1976)
- Haï, Épicure le fut et le sera parce qu'il est un des héros de l'humanité. […]. Et si, à sa suite, l'ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c'est parce qu'il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, p.72-73)
- (Par dogmatisme religieux) Propension à jouir de la vie sans entrave. — Note : Dans ce sens il est donné en mauvaise part.
- Au surplus, qu'on examine sans prévention l'effet social que produirait nécessairement l’épicurisme phalanstérien : l'homme habitué à ne marcher que sur des tapis moelleux, […], peut-il être doué du moindre courage? Le gastrolâtre n'est-il pas naturellement enclin à l'égoïsme? L'homme adonné aux voluptés érotiques n'est-il pas étranger aux élans de la piété? — (Louis Rousseau, Exposition critique des théories phalanstériennes, dans Croisade du XIXe siècle, Paris : chez Debécourt, 1841, p.472)
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empirisme
- (Philosophie) Système de philosophie dans lequel l’origine de nos connaissances est uniquement attribuée à l’expérience.
- Mais, avec le triomphe du Newtonisme et de l’Empirisme en Angleterre, du Cartésianisme en France, le règne de la Scolastique prend fin. — (Louis Rougier, Histoire d’une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
- Après des années de clivage idéologique fédéralistes-souverainistes, lucides-solidaires, « on verra » était une expression de pragmatisme. Un empirisme, diraient les philosophes, antonyme de l’idéalisme, base des idéologies. — (Antoine Robitaille, CAQ: le fabuleux destin d’une «patente», Le Journal de Québec, 13 février 2021)
- L’empirisme de Locke fut combattu par Leibnitz.
- (Médecine) Pratique de la médecine exercée sans connaissances théoriques et fondée sur la seule expérience.
- L’empirisme le désolait. Du moment que la médecine n’était pas une science expérimentale, mais un art, il demeurait inquiet devant l’infinie complication de la maladie et du remède, selon le malade. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre IX)
- (Par extension) Toute méthode qui prétend ne s’appuyer que sur l’expérience.
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monoïdéisme
- Fixation, concentration pathologique sur un seul thème.
- Exemple-type de monoïdéisme conspirationniste : Bilderberg ou la Trilatérale [...] érigés en organisateurs uniques et omnipotents de la mondialisation néolibérale. — (Ressorts du conspirationnisme in Manière de voir, avril-mai 2018)
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gigantisme
- (Médecine) Exagération du développement de certaines parties du corps humain ou du corps en général, dans le sens de la hauteur.
- Né en 1761, Charles Byrne était atteint de gigantisme, en raison d’une tumeur bénigne de l’hypophyse non diagnostiquée. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 20 janvier 2023, page 17 (la l’hypophyse corrigé en l’hypophyse))
- Dans l’acromégalie, comme d’ailleurs dans le gigantisme, maladie qui a tant de points communs avec elle, le trouble de la nutrition qui fait les déformations squelettiques serait le phénomène primitif; la tumeur de l’hypophyse est secondaire. — (Revue neurologique, volume 11, 1903)
- (Sens figuré) Énormité.
- Le « Virtuosa » est un vaisseau clinquant, joyeux, coloré, kitch, digne représentant assumé du gigantisme et de tous les superlatifs, devant lequel il est difficile de rester impassible. — (journal Sud-Ouest, supplément C’est l’été au n° du 11 juillet 2022, page 4)
- Affectés par leur gigantisme et par des contestations croissantes au sein des démocraties en raison de leurs coûts prohibitifs, les grands événements sportifs sont plus souvent tombés dans le giron des Etats autoritaires ou illibéraux.. — (Jérôme Latta, « La fable de l’apolitisme du sport ne devrait pas survivre à 2022 », 27 décembre 2021)
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industrialisme
- Système d’après lequel l’industrie est considérée comme le principal ressort de la société moderne.
- Ces deux courants dominants de notre époque, le nationalisme et l'industrialisme sont en conflit constant et inévitable. L'industrialisme tend à embrasser tout le globe dans sa sphère d'activité. — (Emery Reves, « Anatomie de la Paix », 1945)
- Viens te purifier au sein des solitudes,Si l’industrialisme a fatigué tes sens. — (Robert Caze, Ritournelles, Invitation ; Librairie Sandoz et Fischbacher, Neuchâtel-Paris, 1879, page 20)
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analphabétisme
- Incapacité complète à lire et à écrire, le plus souvent par manque d’apprentissage.
- Si la fameuse liquidation de l’analphabétisme, tant admirée, tarde tant à s’accomplir, c’est aussi que les malheureux instituteurs, travailleurs isolés, n’arrivent souvent pas à toucher leur maigre traitement […]. De sorte que l’on se demande comment les instituteurs vivent encore et si, avant la liquidation de l’analphabétisme, on n’assiste pas à celle du professorat. — (André Gide, Retouches à mon "Retour de l'U.R.S.S.", 1937)
- L’analphabétisme est en constante régression dans le monde, même si, aujourd’hui encore, trop d’enfants n’ont pas accès à l'école. — (Sophie Chautard, Comprendre la géopolitique, 2006)
- Parfois, est réputé alphabète celui qui sait lire et écrire son nom. Ces critères assez simplistes se reflètent encore parfois, de nos jours, soit dans les programmes d’alphabétisation, soit dans la détermination des dimensions du problème de l’analphabétisme. — (Fathi El-Rashidi, Aspects humains du développement, Institut international des Sciences administratives, 1970, page 65)
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italianisme
- (Linguistique) Tour, mot ou usage propres à la langue italienne transposés dans une autre langue.
- Un compte chypriote de 1367 offre l’exemple d’un français truffé d’italianismes et parsemé de mots empruntés au grec. — (Mille ans de langue française, Perrin, 2007)
- La mode des hispanismes, qui était venue, dans les années 1620-1630, équilibrer tant soit peu les anciens « italianismes », est la dernière grande vague d’emprunts à l'étranger, avant les anglicismes de la fin du XVIIIe siècle. — (Mille ans de langue française, Perrin, 2007)
- Trop plus, trop mieux, le plus de temps sont des italianismes (traductions de troppo più, troppo meglio et il più del tempo) que l’on trouve dans les traductions de Jacques Amyot (1513-1593).
- Il y a de nombreux italianismes chez les poètes français du XVIe siècle.
- (Architecture, Art) Goût pour ce qui vient d’Italie.
- L’italianisme, dont le marbre faisait partie essentielle, connut sa plus grande expansion de 1670 à 1680. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 91)
- (Musique) Façon d’écrire la musique caractéristique de ce qui se fait en Italie.
- Sa production [de Prætorius], impressionnante, presque entièrement consacrée à la musique sacrée, tente de concilier l’aspect savant et rigoureux, très allemand, et des accents d’italianisme […]. — (Le Devoir, 21 décembre 2007)
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incivisme
- Défaut de civisme.
- En 1980, l’Italie est d'ailleurs déjà celui des pays du Marché commun qui a les plus graves problèmes d'environnement : des égouts de Naples aux pollutions chimiques de la plaine du Pô, la péninsule exprime son incivisme glorieux. Dans une civilisation industrielle avancée, le chacun pour sa peau se paye au prix fort. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 158)
- Mais est-ce sa faute à elle si Gobee.bike, le chinois de Hongkong, qui proposait 2 000 vélos en libre-service à Paris, a aussi plié les gaules ? Il n’a pas résisté à l’incivisme parisien. — (Jean-Michel Thénard, Hidalgo à la peine capitale, Le Canard Enchaîné, 7 mars 2018, page 8)
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montanisme
- (Christianisme) Doctrine de Montanus (IIe siècle) qui prétendait être le consolateur promis par le Christ, condamnait les secondes noces, permettait la répudiation, et commandait un jeûne rigoureux, trois fois de quarante jours.
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chimisme
- L’ensemble des opérations chimiques qui se font dans une plante, dans un animal, dans un sol.
- L'obstacle peut être dû à […] une modification du chimisme ou du milieu microbiologique du sol provoqué par les plantes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.29)
- Abus de la chimie dans ses applications à la physiologie ou à la pathologie.
- (Par extension) Modification de l'humeur d’une personne, assimilée à une réaction chimique.
- Ainsi, par le chimisme même de son mal, après qu’il avait fait de la jalousie avec son amour, il recommençait à fabriquer de la tendresse, de la pitié pour Odette. Elle était redevenue l’Odette charmante et bonne. — (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, in À la recherche du temps perdu, t. I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1987, p. 299)
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mutisme
- (Médecine, Psychologie) État de celui qui est muet.
- Le mutisme est ordinairement une suite de la surdité de naissance.
- Je ne parle pas ici du mutisme causé par la destruction des nerfs récurrents ou par une attaque d’apoplexie : il n’est alors qu’un symptôme. Je passerai également sous silence le mutisme causé par les divers empoisonnements, parce que j’aurai à m’en occuper plus tard. Lorsque le mutisme est essentiellement nerveux, il constitue le seul symptôme de l’affection. — (Isidore Valleix, Guide du médecin praticien, volume 2, 1860)
- Lise était muette, mais non muette de naissance ; c’est-à-dire que le mutisme n’était point chez elle la conséquence de la surdité. Pendant deux ans elle avait parlé, puis tout à coup, un peu avant d’atteindre sa quatrième année, elle avait perdu l’usage de la parole. Cet accident, survenu à la suite de convulsions, n’avait heureusement pas atteint son intelligence, qui s’était au contraire développée avec une précocité extraordinaire ; non-seulement elle comprenait tout, mais encore elle disait, elle exprimait tout. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- (Par extension) Fait de ne pas parler, souvent pour exprimer un retrait, un rejet, un entêtement, etc.
- Jamais personne ne l’avait entendue chanter, et ce mutisme donnait lieu à de bizarres interprétations. — (Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831)
- Ses amis et ses compagnons de promenades lointaines, les spahis du Bureau arabe, s’étaient de nouveau retranchés dans un mutisme lourd, dans la soumission froide des premiers jours. — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
- Mais cette nouvelle surprise me coupait la parole : je ne répondis rien. Je donnai même à ce mutisme un air d’imbécillité pour laisser Mauricette expliquer elle-même son mystère. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre I)
- Le matin, chez Tante Madeleine, le grand-père, en proie au plus noir chagrin, avait accablé les siens de son mutisme. — (Pierre-Henri Simon, Les Valentin, 1931)
- Le mutisme, c’est l’absence de parole. Le silence n’est pas lié à la parole ou à l’absence de parole. — (Les crocodiles ne pensent pas! – Reflets du tantrisme cachemirien – Entretiens avec Éric Baret, Éditions de Mortagne, Boucherville (Québec), 1994, page 33)
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néologisme
- (Vieilli) (Péjoratif) Abus de la création de mots nouveaux ou de l’emploi de mots anciens dans de nouveaux sens[1].
- Fait d’employer ou d'inventer des mots nouveaux (nom commun, adjectif, etc.) ou des expressions nouvelles.
- Rimbaud, champion du néologisme avec son « abracadabrantesque » repris par Jacques Chirac.
- (Linguistique) Mot nouveau ou récemment forgé pour répondre à un manque ou pour son caractère expressif.
- En linguistique, le caractère neuf d’un néologisme — sa néologicité — peut perdurer plusieurs années.
- La Fontaine, qui employa tant de mots, n’en inventa guère : il est à remarquer que les bons écrivains sont généralement fort sobres de néologismes. Le fonds commun du langage leur suffit. — (Anatole France, Article sur la langue de La Fontaine, recueilli dans Le Génie latin, 1913)
- Le syntagme figé « énergivoraces » apparaît dans une phrase de type coercitif : « Nous sommes tous des « énergivoraces ». Or ce type de contrainte est neutralisé par l'effet humoristique du néologisme. — (Henri Pierre Jeudy, Publicité et son enjeu social , Presses Univ. de France, 1977, page 129)
- Branduit. Néologisme créé par Jean-Louis Swiners. Exemples de branduits : le Coca-Cola, le Stabilo, etc. — (Jean-Marc Lehu, L'Encyclopédie du marketing, Eyrolles, 2004, page 96)
- Les néologismes sont en effet des constructions momentanées, la plupart du temps non reprises, et qui rapidement disparaissent. Ceux qui, au contraire, ont la faveur des locuteurs s'instituent en langue grâce au processus de lexicalisation. — (Guy Cornillac, De la nécessité de concevoir pour l'esquimau un dictionnaire sans mots, dans les Actes : La "découverte" des langues et des écritures d'Amérique, Paris, 7-11 septembre 1993, A.E.A., 1995, page 204)
- C'est ce qu’illustre bien la confusion régnant autour du terme d'« illectronisme ». « Illectronisme » est un néologisme et mériterait de le rester. Ce sera probablement le cas, puisque les hommes politiques, qui sont les seuls à utiliser ce vocable, emploient toujours la périphrase « ce qu'on appelle l’"illectronisme" ». — (Alain Giffard, Bernard Stiegler & Christian Fauré, Pour en finir avec la mécroissance : Quelques réflexions d'Ars industrialis, éd. Flammarion, 2009)
- Nouveau sens donné à un mot existant ; néosémie.
- Le mot souris désignant un petit boîtier relié à un ordinateur est un néologisme. Comme mulot, d'ailleurs. Mais l'un a pris et l'autre non.
- (Neurologie) Mot qui n’existe pas utilisé par quelqu’un souffrant de certains troubles du langage (aphasie…).
- "Foucra bouldou ! Bistroye ! Bistroye !", ajouta-t-il avec conviction. Depuis quelque temps déjà, l’illustre écrivain avait contracté cette manie d’employer des mots bizarres, parfois désuets ou franchement impropres, quand ce n’étaient pas des néologismes enfantins à la manière du capitaine Haddock. Ses rares amis restants, comme ses éditeurs, lui passaient cette faiblesse, comme on passe à peu près tout à un vieux décadent fatigué. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, pages 168-169)
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jacobinisme
- (Politique) (France) Doctrine politique qui défend la souveraineté populaire et l’indivisibilité de la République française.
- Le 4 janvier 1934, dans le même journal, c'est M. Gaston Martin qui précise les caractéristiques du jacobinisme de demain : […]. — (Philippe Henriot, Le 6 février, 1934)
- (Par analogie) Cette doctrine réutilisée par le révolutionnaires russes.
- En gros on peut dire que la scission se fit et s'aggrava sur deux conceptions de la révolution russe imminente, l'une, la modérée, […]; l'autre qui entendait assurer la prééminence de la classe ouvrière par les moyens d'un « jacobinisme prolétarien ». Le mot est de Lénine, […]. — (Victor Serge, Portrait de Staline -1940)
- (Par extension) Centralisme.
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pancosmisme
- (Philosophie) Doctrine philosophique d’après laquelle seul le monde existe.
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monarchisme
- Système, opinion des partisans de la monarchie.
- Le travail social de la Maison de France a joué un rôle déterminant pour l’infiltration du monarchisme dans ces milieux tièdement républicains, comme le montre la querelle Benoist/Kérillis. — (Bruno Goyet, Henri d’Orléans, comte de Paris (1908-1999) : le prince impossible, 2001)
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ergotisme
- (Médecine, Médecine vétérinaire) Maladie provoquée par l’ingestion de céréales contaminées par l’ergot de seigle, ou par les dérivés médicamenteux de celui-ci, et qui provoque la gangrène des membres.
- L’un des derniers exemple d’ergotisme se rapporte au pain maudit de Pont-Saint-Esprit en 1951. […]. Trois cents habitants furent victimes du mal et 5 décédèrent tandis qu’une trentaine demeuraient atteints sur le plan mental. — (Jean Semal, Pathologie des végétaux et géopolitique, 1982)
- Les manifestations de l’ergotisme sont connues de longue date. Les cas d’ergotisme actuellement observés sont d'origine médicamenteuse, essentiellement secondaires à l’intoxication par alcaloïdes dérivés de l’ergot de seigle. — (Collectif, Manifestations cardiovasculaires de l’ergotisme, La Presse médicale, Masson, 1998, vol. 27, n°7, pp. 304-306)
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éréthisme
- (Médecine) Augmentation morbide de l’activité d’un organe.
- Dès qu’on le prononce devant lui, immédiatement une partie de ses cellules cérébrales entre en éréthisme. — (Yves Guyot, La Prostitution, 1882)
- Éréthisme mercuriel, symptômes induits par une intoxication au mercure — (Dr Michael Koller, Dr Claudia Pletscher, Dr Marcel Jost, Factsheet Mercure, SUVA. Mis en ligne le janvier 2013)
- (En particulier) (Médecine) Augmentation des bruits du cœur.
- (Sens figuré) Passion maladive à l’état d’exaltation.
- Personne ne pense tant aux plaisirs sexuels que ceux chez lesquels l’amour a été réprimé.(…). La nuit et le jour ces malheureux sont la proie de rêvasseries lubriques qu’accompagne un éréthisme pénible. — (Jean Marestant, « L'Éducation Sexuelle », Éditions de la Guerre Sociale, 1910)
- La grande faiblesse de l’enchantement marchand, c’est sa tendance irrépressible à la banalisation accélérée. Ses prodiges ne sont qu'éphémères, ses merveilles sans épaisseur. Il est donc obligé de compenser, par un éréthisme continuel et de plus en plus exacerbé des sensations chez les sujets à stupéfier, l’ennui et la déception qui dérivent comme une fatalité de ses produits, ou mieux sont contenus en eux comme leur composante essentielle. — (Joël Gayraud, La Peau de l’ombre, éditions José Corti, Paris, 2004, page 229)
- L’éréthisme de mon cœur est d’une extraordinaire brutalité. — (Éric Mortier, Et cueillir des fruits, éditions Edilivre, Paris, 2011, page 110)
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individualisme
- Subordination de l’intérêt général à l’intérêt de l’individu.
- Des observateurs, […] signalent chez les campagnards du Lot comme une tare tout à fait caractéristique un individualisme outrancier, féroce, têtu, rétrograde qui leur a laissé ignorer jusqu’à ce jour les bienfaits de la solidarité, de l’entr’aide et même, dans bien des cas, de l’assurance et du remembrement. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Tout d'abord, j'aimerais souligner que l'individualisme est un point de départ normal dans l'état d'esprit du sujet en voie de s'éduquer. — (« Doit-on en finir avec le projet d'indépendance? » in Argument, vol. xx, n° 1, automne-hiver 2017-2018, p. 172)
- Les années quatre-vingt ont consacré l’enfant-roi mais aussi travaillé en profondeur les mentalités vers toujours plus d’individualisme, cet état ambivalent de l’autonomie et de l’hypersolitude. — (Emmanuel Lemieux, Génération Tonton, Éditions Don Quichotte, 2011)
- Doctrine qui place l'individu au-dessus de tout.
- Dans le nouvel état des choses, l’individualisme serait bien plus libre, plus intense, plus efficace qu’aujourd’hui. Je en parle pas du grand individualisme imaginaire des poètes que j’ai cités, mais d’un individualisme lui aussi grand et réel, latent chez tous les hommes. Car la reconnaissance de la propriété privée a vraiment nui à l’individualisme, l’a obscurci, en confondant l’homme avec ce qu’il possède. Elle l’a complètement foudroyé. Lui a assigné pour seule mission le gain, non l’élévation de soi. L’homme a cru qu’il importait d’avoir, ignorant qu’il importe d’être. — (Oscar Wilde, L’Âme humaine. 1891. Traduction de Nicole Vallée, 2006. p. 23-24.)
- L’individualisme libertaire, l’insoumission aux nécessités fondamentales d’une société la dissolvent. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il est paradoxal de voir à quel point les grands bourgeois, partisans de l’individualisme théorique, adoptent pour eux-mêmes un collectivisme pratique. — (Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot « III. Les espaces de la bourgeoisie », Michel Pinçon éd., Sociologie de la bourgeoisie. La Découverte, 2016, pp. 46-76.)
- (Par extension) Égoïsme.
- Le muflisme, c'est le triomphe du moi-égoïste sur le moi-humain. C'est la multiplication de cet individualisme qui dit : « Moi d’abord!... les autres s’il en reste ». C'est le puffisme appuyé sur l'argent et l’absence de scrupules. — (L'Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure)
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ferrimagnétisme
- (Magnétisme) Apparence dans une matière d'un ordre magnétique spontané, partiellement antiparallèle au niveau atomique, de sorte qu'il en résulte un moment magnétique net non nul. Le ferrimagnétisme est donc une propriété intermédiaire entre l'antiferromagnétisme et le ferromagnétisme, et, comme pour ce dernier, un corps ferrimagnétique peut s'aimanter sous l'application d'un fort champ magnétique.
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fanatisme
- Zèle outré, et souvent cruel, pour une religion, ou, par extension, attachement opiniâtre et violent à un parti, à une opinion, etc.
- Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. Celui qui a des extases, des visions, qui prend ses songes pour des réalités, et ses imaginations pour des prophéties, est un enthousiaste ; celui qui soutient sa folie par le meurtre est un fanatique. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Le plus détestable exemple de fanatisme est celui des bourgeois de Paris, qui coururent assassiner, égorger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces, la nuit de la Saint-Barthélémy, leurs concitoyens qui n’allaient point à la messe. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Lorsqu’une fois le fanatisme a gangréné un cerveau, la maladie est presque incurable. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique)
- Quand le fanatisme, né de l'union monstrueuse de l'ignorance et du despotisme, inventa à son tour les crimes de lèse-majesté divine, quand il conçut, dans son délire, le projet de venger Dieu lui-même, ne fallut-il pas qu'il lui offrit aussi du sang, et qu'il le mit au moins au niveau des monstres qui se disaient ses images ? — (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
- … ; mais différant en cela de l’audacieux Bois-Guilbert, qu’il savait étendre sur son ambition le voile de l’hypocrisie, et remplacer son manque de religion par une apparence de fanatisme superstitieux. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- D'abord, il faut dire que le fer et le feu, aux mains du fanatisme religieux et philosophique, n'avaient pas suffi à extirper radicalement le bouddhisme du sol de l'Inde. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- En effet, l’histoire du Nouveau Monde n’est qu’un lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupidité marchent continuellement côte à côte. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- A l'antisémitisme politique s'associe immanquablement l'antisémitisme religieux : le chauvinisme exploite le fanatisme et le fanatisme se fait le paravent du chauvinisme. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ici encore, règne un fanatisme d’autant plus dangereux qu’il est armé. — (Pascal Chabot, L’âge des transitions, 2015)
- C'est dans le même esprit mélioriste que Condorcet prône un enseignement élémentaire, moral et civique qui constitue la meilleure réponse au fanatisme religieux. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, dans Marianne, n°878 du 8 janvier 2016, p. 58)
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bouddhisme
- (Religion) Voie religieuse orientale née en Inde au VIe siècle avant notre ère, et fondée sur un triple socle appelé « les trois joyaux » : les bouddhistes déclarent prendre refuge dans le Bouddha (le fondateur), dans le Dharma (la doctrine du Bouddha) et dans le Sangha (la communauté des croyants).
- Comme toute autre religion, le bouddhisme a sa métaphysique et sa mythologie ; il a aussi une morale et une organisation qui lui sont propres. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d’Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
- On a beaucoup discuté pour savoir si le bouddhisme est une religion ou une philosophie, et la question n’a jamais été tranchée. Posée en ces termes, elle ne peut avoir de sens que pour un Occidental. [...] Il est un chemin, une voie de salut, celle qui mena le Bouddha à l’Éveil; il est une méthode, un moyen d’atteindre la libération par un travail mental et spirituel intense. — (André Migot, Le Bouddha, Club français du livre, 1960)
- Le bouddhisme lamaïque a créé depuis le XIIIe siècle des liens étroits entre le Tibet et la Mongolie. — (René Cagnat et Michel Jan, Le Milieu des Empires : Entre Chine, U.R.S.S. et Islam, le destin de l'Asie centrale, Robert Laffont, 1981, page 249)
- Je crois donc que, si on veut définir le bouddhisme de la façon la plus simple, il faut d’abord le considérer comme une voie. Et le but de cette voie est d’atteindre ce qu’on peut appeler la « perfection », la connaissance ultime, l’Éveil, ou, techniquement « l’état de Bouddha ». — (Mathieu Ricard, Jean-François Revel Le moine et le philosophe, Robert Laffont, 2012)
- Jusqu’au début du siècle dernier, le bouddhisme passait pour une doctrine nihiliste. L’idée, découlant d’une interprétation erronée de la notion de nirvâna, se retrouve, sous une forme ou une autre, sous la plume de presque tous ceux qui ont écrit sur le bouddhisme au XIXe siècle, et au début du XXe siècle. — (Bernard Faure, Le Bouddhisme, Le Cavalier Bleu, 2014)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.