Dictionnaire des rimes
Les rimes en : brandir
Que signifie "brandir" ?
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- Agiter dans sa main une arme, comme si on se préparait à frapper.
- À peine s’est-elle montrée, que brandissant le crucifix à deux mains, de toute la hauteur de mes bras, je le laisse retomber lourdement sur la tête de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- […] elle ne signait pas en vain Nieuport-la-Noble ; elle ne portait pas pour rien sur son blason un lion lampassé issant d’une nef et brandissant une hallebarde. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.103)
- La Mort brandit la longue fauxD'agronomeQu'elle serrait dans son linceulEt faucha d'un seul coup, d'un seulLe bonhomme. — (Georges Brassens, Oncle Archibald, in Je me suis fait tout petit, 1956)
- C'est vrai, nous n’en menions pas large, surtout, surtout que... Saint-Nicolas était accompagné de cet horrible père fouettard, noir, sale qui hurlait en brandissant ses verges dans notre direction. — (Patrick Hilaire, Petit Guillaume : La veillée d'avant Noël, Éditions Le Manuscrit, 2005, page 116)
- (Par métonymie) — Et il descendit de sa chaire, plus rouge et plus excité que jamais, les yeux lançant des éclairs et brandissant vers la nef un poing terrible et vengeur. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) Ériger une chose de façon ostentatoire.
- Le gardien lui avait ouvert, quand il s'était présenté en brandissant la bouteille d’eau-de-vie, comme un parlementaire arbore un drapeau blanc aux avant-postes. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 120)
- L’aide tient tête à un flot envahissant de jeunes gens résolus, en chapeaux melons et cravates conquérantes, qui brandissent des carnets de notes ou soulèvent des appareils photographiques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 32 de l’édition de 1921)
- Lorsqu’arrivait le mois de septembre et que chaque branche de cotonnier brandissait sa houpette blanche, Zariffa et Ahmed Abdou prenaient part à la cueillette, ainsi que tous les habitants du village. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Et vous, Mr Bolden, fit-il encore en brandissant la bague, ça vous tenterait, une jolie broquille comme ça ? — (Alain Gerber, Louie, Fayard, 2002)
- Plusieurs dizaines d’autostoppeurs levaient le pouce tout le long de la bretelle d’accès, brandissant des pancartes où s'étalaient les noms de grandes villes du nord. — (Joahn Heliot, Ciel, tome 1 : L'Hiver des machines, Saint-Herblain : Gulf Stream Éditeur, 2014)
- (Art) Affermir deux pièces de bois l’une contre l’autre, sans qu’elles soient entaillées, ce qui se fait au moyen d’une cheville qui les traverse.
- Brandir un chevron sur la panne.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "brandir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
avertir
- Informer quelqu’un de quelque chose, prévenir quelqu'un.
- Oui, c’était son devoir de les avertir ; il fallait qu’il le fît, qu’il le fît avec force, qu’il le fît avec éclat, qu’il le clamât en pleine chaire, un beau dimanche, car cela devenait scandaleux à la fin ! — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Nous venions de repartir et de regagner un peu d’altitude, quand on vint m’avertir qu’une chaîne de montagnes était signalée dans notre ouaiche. Je me rendis immédiatement au poste de cartographie, dans la tourelle arrière. — (L’Esprit nouveau, no 7 à 9, 1968, page 795)
- Avertir par une lettre, par un cri, par un signal, par un geste, etc.
- (Équitation) Exciter un cheval au moyen de quelques aides lorsqu’il se néglige dans son exercice.
- L’aide des gras de jambes, qui se fait en les approchant délicatement du ventre, est pour avertir le cheval qui n’a point répondu à l’aide des jarrets, que l’éperon n’est pas loin , s’il n'est point sensible à leur mouvement. — (M. de la Guérinière, Aides du cavalier, dans le Journal des haras, chasses, et courses de chevaux, édition belge, volume 5, Bruxelles, 1837, page 115)
- (Sport) Donner un avertissement, symbolisé généralement par un carton jaune, à la suite d'une faute ou d'un comportement déplacé.
- Afin de lutter contre le jeu dur, il dispose depuis 1970 de cartons jaunes et rouges qui lui permettent d’avertir puis de renvoyer le joueur fautif et/ou récidiviste. — (Benoît Heimermann, Alain Constant & Thierry Hubac, L’ABCdaire du football, Flammarion, 1998, page 32)
- Cette dernière locution, qui désignait déjà au XVIIe siècle un joueur de cartes gagnant, s'utilise également à propos d'un arbitre trop prompt à avertir les joueurs. — (Baptiste Blanchet & Jean-Damien Lesay, Le Dico du parler sport, Fetjaine, 2012, § : Avoir la main chaude)
-
amortir
- Rendre moins ardent.
- Ce feu est trop ardent, il faut y jeter de l’eau pour l’amortir.
- Amortir le feu, la chaleur d’un érésipèle par des lotions émollientes.
- Lorsque la chaleur semblait diminuer, la mère Chapdelaine disait d’un ton inquiet :— Ne laissez pas amortir le feu, les enfants ! — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- Rendre un coup moins fort en affaiblissant son effet.
- Très heureusement, la neige, en s'amoncelant autour de ses murs, amortissait le coup des rafales. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Soumettre à une macération.
- Amortir une viande, le cuir. (Par extension) Amortir la chaux vive.
- Rendre moins vifs, moins éclatants, des couleurs, des sons, …
- Ces couleurs sont un peu trop vives et trop dures, il faut les amortir par des nuances plus douces.
- Le temps amortit les couleurs et rend la peinture plus harmonieuse.
- Amortir le bruit de la rue par une double fenêtre.
- (Sens figuré) Amortir les feux, les ardeurs de la jeunesse.
- Amortir les passions.
- Cette découverte amortit son amour.
- (Architecture) Couronner un élément architectural par un motif, une statue, un fleuron, que l'on nomme alors amortissement.
- Un jeu d'ombre ôte à la construction sa sécheresse. Des considérations analogues ont conduit les architectes à amortir la partie sommitale des goutterots par une retraite. — (Jean Ache, Jean Adhémar, Robert Auzelle, Urbanisme et architecture, Éd. H. Laurens, 1954)
- (Finance) Constater dans les comptes la dégradation dans le temps, de la valeur d'une immobilisation.
- Amortir une dette, un emprunt.
- Le chagrin que ne manquerait pas de me causer sa perte était déjà réparti sur plusieurs années de mon enfance, et par conséquent presque « amorti », comme un vieil immeuble. — (Marcel Pagnol, Le temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 33)
- (En parlant d’une somme due) Éteindre en remboursant le capital, en désintéressant le créancier.
- (Intransitif) (Didactique) (Physique) Atténuer les effets de la chute ou de la vibration d'un corps.
- Comment diminuer les effets sur le corps humain d'une chute ou d'une collision? En amortissant; ce qui signifie une immobilisation rapide, mais pas trop. — (Jean-Michel Courty et Édouard Kierlik, La physique buissonnière, Éditions Belin – Pour la science, Paris, 2010, page 44)
- (Pronominal) Être atténué dans sa vigueur.
- On voyait ses yeux noirs briller puis, tout à coup, à la suite d'une dilatation volontaire des pupilles, cet éclat s'amortissait pour se noyer dans la chaude et trouble aimantation des prunelles. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Rien n'est plus malaisé que l'exploitation méthodique d'un évènement du cœur, rien ne s'amortit plus vite que les ondes d'un coup de foudre. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, page 44)
- (Pronominal) Devenir moins vif, moins éclatant.
- Ces couleurs se sont amorties avec le temps.
- (Pronominal) Être atténué par la rencontre d'une surface molle.
- Le coup s’est amorti contre la cuirasse.
-
anoblir
- Rendre noble, donner à quelqu’un le titre et les droits de noblesse.
- Pour le prince, Othon n’était qu’un archer, plus adroit que les autres, il est vrai ; mais l’adresse n’anoblissait point, et les nobles seuls avaient droit de porter des cheveux longs. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Tandis qu'on contestait aux juifs les droits de bourgeoisie, un juif parvint à se faire anoblir : Liefman Calmer, devint baron de Picquigny et vidame d'Amiens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne fait nul cas du prestige et de l'ancienneté des familles : celle de Charles-Augustin et la sienne lui paraissent assez bonnes pour n'y pas ajouter un éclat emprunté. Dans son langage dru de femme bien née d'ancien régime, Reine dirait que la truie n'anoblit pas le cochon. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 160)
- Donner à quelque chose un caractère noble.
- Et la vanille Bourbon, à la puissance aromatique enivrante, d’anoblir flans, macarons, riz au lait, tartes aux pommes, gaufres, crèmes pâtissières et autres vanillades. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 53)
- (Pronominal) Devenir noble.
- Ce métal s'anoblit avec le temps.
-
désétablir
- Faire cesser un établissement, une institution.
- (En particulier) (Protestantisme) Ôter à l’Église anglicane les droits et privilèges dont elle jouit en tant qu’Église nationale.
- Les partis qui s’y entre-choquent [dans l’Église nationale d’Angleterre] s’habituent à la désétablir. — (Joseph Milsand, Revue des Deux-Mondes, 15 septembre 1874, page 379)
-
havir
- (Désuet) (Cuisine) Se dit, en parlant de la viande, lorsqu’on la fait rôtir à un grand feu, qui la dessèche et la brûle par-dessus, sans qu’elle soit cuite en dedans.
- (Sens figuré) — Qu'est l'arraisonnement auprès de la chair labourée de l'envie, la chair en absence, frémillante, qui ne cesse de havir ? — (Marie Laberge, Pierre, ou, La consolation: poème dramatique, Boréal, 1992, p. 61)
-
accourir
- Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose ou quelqu’un nous attire.
- Mais quand tout fut fini, les magnats accoururent des quatre coins de la Pologne, en qualité de sauveurs de la patrie. Les sauveurs sont la plaie des révolutions populaires. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
- De tous les pays circonvoisins, des campagnes et des villes, malades et infirmes, paralytiques, culs-de-jatte et pieds-bots accouraient dans des carrioles, dans des calèches, sur des ânes, sur leurs moignons calleux. — (Octave Mirbeau, « Rabalan », in La Pipe de cidre, 1919)
- Mais un grand escogriffe en smoking et coiffé d’une casquette à carreaux sortait de la limousine et accourait vers les trois femmes qui l’accueillirent fraîchement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le bruit, les allées et venues des gens m’alertèrent. J’accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
-
écatir
- Donner aux draps un apprêt, un lustre qui en raidit l'aspect.
-
élire
- Choisir entre plusieurs personnes ou plusieurs choses.
- (En particulier) (Politique) Nommer à une dignité, à une fonction, à une place par la voie des suffrages.
- Quelque peu disposé que vous parussiez à accepter la place d’académicien, il a cru vraisemblablement entrevoir dans vos yeux une envie d'y être forcé, et s'est persuadé qu'au moment que vous seriez élu vous ne vous feriez plus prier pour occuper une place qu'on ne pourrait plus vous soupçonner d'avoir recherchée : il s'est trompé et vous l'avez refusée. — (« Lettre XXV de Boileau à M. de Lamoignon, Auteuil, le 7 juillet 1703 », dans les Œuvres complètes de Boileau, tome 4, Paris : chez Philippe, 1837, page 108)
- Mais alors, les électeurs en élisant un anti-roi, se jetèrent de nouveau dans les bras du pape, qui ne manqua pas de renouveler ses anciennes prétentions. — (Johann Christian Pfister, Histoire d’Allemagne: depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, traduit par M. Paquis, vol.5, page 322, 1837)
- Aux élections générales de 1837, Cobden se porta candidat à Stockport. Il lui manqua une centaine de voix pour être élu. — (C. Lavollée, Richard Cobden, Revue des Deux Mondes, tome 58, 1883)
- Les députés des corporés et des non corporés se réunissent en assemblée générale pour y rédiger le cahier de doléances de la ville et élire les députés devant les représenter à l’assemblée de bailliage. — (Philippe Marchand, Florilège des cahiers de doléances du Nord, Université Charles de Gaulle - Lille III, 1989, page 122)
- C’est sur sa tête qu’a été posée — de traviole comme il se doit — la couronne : Flora Coquerel , 19 ans, a été élue Miss France 2014, samedi soir. — (Flora Coquerel élue Miss France, dans Libération du 9 décembre 2013, page 30)
- (Religion) Prédestiner à la vie éternelle.
- Ceux que Dieu a élus jouiront de la béatitude éternelle.
- (Droit) Assigner un lieu où tous les actes de justice puissent être signifiés.
- Élire domicile,
- Il a élu domicile chez son avoué.
- Domicile élu.
-
affermir
- Rendre stable.
- […]; le sol s'affaisse en s’asséchant. Pour l’affermir, il faut d'abord brûler les choins, massettes, roseaux, et, pour cela, tenir le marais le plus à sec possible, […]. — (François Rozier, Cours complet d’agriculture ou Dictionnaire universel d’agriculture, tome 11, 1805, page 480)
- Il y eut un silence pendant lequel l’homme affermit son lorgnon, fouilla dans la poche intérieure de sa veste et en retira son passeport. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, Le Livre de Poche, page 227)
- Rendre consistant.
- Affermir sa voix.
- La gelée affermit les chemins.
- Les chemins s’affermiront bientôt.
- Des piqûres propres à affermir les gencives.
- Ce poisson s’est affermi en cuisant. Dans ce sens on dit plus souvent « raffermir ».
- (Sens figuré) Rendre plus assuré, plus difficile à ébranler.
- Le noyau d’une kabila est constitué par des bonda reliées entre elles : leur relation se fonde sur la parenté et un lien qui s’est affermi au fil du temps. — (Jan Jansen, Épopée, histoire, société : le cas de Soundjata: Mali et Guinée, Karthala, 2001, page 73)
- Nous devons nous affermir mutuellement. — (Timothy Radcliffe, Que votre joie soit parfaite, 2002)
- Ce mot d’« ami » venant d’un homme d’expérience affermissait mon courage. — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 297)
- (Droit) Rendre ferme ce qui était optionnel ou conditionnel.
- Le marché doit comporter une tranche ferme et une ou plusieurs tranches conditionnelles, que le pouvoir adjudicateur peut ou non affermir, chaque tranche devant former un ensemble cohérent. — (Direction des affaires juridiques, Les marchés à tranches conditionnelles, site economie.gouv.fr, consulté le 19 juin 2020)
-
expire
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de expirer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de expirer.
- Elle possède au plus haut degré cette science de l’existence qui bonifie les moindres parcelles de la matérialité, qui fait que votre pantoufle est la plus exquise pantoufle du monde, qui donne à votre linge une saveur indicible, qui double de cèdre et parfume les commodes ; qui verse à l’heure dite un thé suave, savamment déplié, qui bannit la poussière, cloue des tapis depuis la première marche jusque dans les derniers replis de la maison, brosse les murs des caves, polit le marteau de la porte, assouplit les ressorts du carrosse, qui fait de la matière une pulpe nourrissante et cotonneuse, brillante et propre au sein de laquelle l’âme expire sous la jouissance, qui produit l’affreuse monotonie du bien-être, donne une vie sans opposition, dénuée de spontanéité et qui pour tout dire vous machinise. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836 (en parlant de l’Angleterre))
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de expirer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de expirer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de expirer.
-
rembrunir
- Rendre brun, rendre plus sombre.
- Des nuages ont rembruni l’horizon.
- Je suis étonné que les peintres espagnols aient, en général, si fort rembruni leurs tableaux, et se soient jetés presque exclusivement dans l’imitation du Caravage et des maîtres sombres. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Il avait un teint rembruni, profondément sillonné par la petite vérole. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- (Vieilli) (Sens figuré) (Familier) Assombrir, attrister.
- Un air rembruni.
- Alphonse s’est enfin décidé à nous rejoindre, mais, à sa mine rembrunie, je comprends vite qu’il n'est pas ici de gaieté de cœur et que mon avidité d’affection ne sera pas assouvie de sitôt... — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
-
encourir
- Attirer sur soi, faciliter la survenue, la réalisation, d'un châtiment, d'une peine venant d’une autorité supérieure, d'une pénalité, d'un jugement moral. Le sens de ce verbe contient une connotation de probabilité mais non de certitude : l'objet encouru n'est pas systématiquement réalisé (une peine encourue n'est pas systématiquement appliquée).
- Schomberg, qui le connaissait bien, avait agi précisément comme le maître avait écrit, ne compromettant que quelques troupes légères, et combattant assez pour ne pas encourir de reproche d’inaction, et pas assez pour obtenir un résultat quelconque. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Encourir les peines portées par la loi.
- Encourir le blâme.
- Il avait encouru l’excommunication.
- Sous peine d’encourir…
- Vous encourrez l’indignation de votre famille.
- Encourir la disgrâce, le déshonneur, l’infamie.
- Encourir la haine publique, le mépris public.
- Subir la peine encourue.
- (Par extension) Mériter un châtiment, une peine, un jugement moral.
- Hélas ! si la dame de Montragoux n’avait attenté qu’à l’honneur de son époux, sans doute, elle encourrait le blâme de la postérité […] — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent. — (Communiqué du premier président et du procureur général de la Cour de cassation, président du Conseil supérieur de la magistrature, 1er mars 2017)
- (Par extension) Risquer d'être condamné à une peine, risquer d'être sanctionné.
- Ils seront jugés devant le tribunal correctionnel d'Epinal et encourent cinq ans d'emprisonnement. — (Laurence Munier, Mort par overdose : trois interpellations, Vosges Matin, 13 mai 2016)
- Il encourt une amende — ("Rubrique Dire, Ne pas dire" du site de l'Académie Française)
- (Par extension) Être susceptible de devoir payer une somme.
- En cas de retard de livraison, le fournisseur encourt des frais supplémentaires dont le montant est détaillé en annexe.
- Pour tout Go de données au-delà des 5 Go offerts, l’utilisateur encourt des frais à hauteur de 5€ par tranche de 2 Go supplémentaire.
- (Pronominal) S'esquiver rapidement.
- Là-dessus, Camille Pierrotte s’encourt vite, toute confuse et le feu aux joues, comme si elle venait de mentir. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 271)
- Pris d’une folle peur, je m’encourus vers le chemin, tandis que le jeune M. de V… que son chien entraînait me poursuivait en se moquant de moi. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 30)
-
requérir
- Demander, exiger.
- Cela requiert votre présence.
- La nécessité requérait que…
- Une pétition d’universitaires sur change.org, reprochant à la Chine de vouloir « exporter sa censure », a recueilli plus de 1 millier de signatures en quelques jours, principalement d’Asie - parfois de Chine, ce qui requiert un vrai courage-, mais aussi des États-Unis et d’Europe. — (Laurent Bigorne, Chine-Occident, la nouvelle guerre du savoir, Le Point n° 2347, 31 août 2017)
- Prier, demander quelqu’un.
- Qui est-ce qui vous a requis?
- C’est lui qui m’en a requis.
- Il en a été requis.
- Il en dépêcha deux à la ville pour requérir les gendarmes. — (Comtesse de Ségur, L’Auberge de l’Ange-Gardien, 1888)
- Sommer, demander de.
- Un serrurier fut requis, et on monta au premier étage. Après quelques difficultés, le pêne joua dans la serrure ; mais la porte me s'ouvrit pas. — Fermée en dedans, dit l'inspecteur, bien ! — (Adolphe Belot & Jules Dautin, Le Parricide, tome 1, 2e éd., Paris : chez E. Dentu, 1873, p. 3)
- Je vous prie et, au besoin, vous requiers de faire telle chose.
-
dégauchir
- (Art, Taille de pierre) Rendre unie, droite la surface d’une pierre, d’une pièce de métal ou de menuiserie.
- Dégauchir une poutre.
- (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Corriger la gaucherie.
- Il arrive de sa province, le commerce du monde ne l’a pas encore dégauchi.
- (Argot) Trouver.
- Je fouinasse dans l'appartement de ma cocotte pour dégauchir un annuaire. — (San-Antonio, Bas les pattes!, Éditions Fleuve noir, 1954, chap. XVII)
-
réélire
- Élire de nouveau.
- Un jour, vous serez le député de l’arrondissement, quand on réélira la Chambre, et cela ne tardera pas… — (Honoré de Balzac, Les Petits Bourgeois, 1844, version écrite par Balzac d’un roman inachevé, repris ensuite par un autre auteur)
-
appartenir
- Être la propriété légitime de quelqu’un, que celui à qui est la chose l’ait en sa possession ou non.
- Les biens qui appartiennent à des particuliers.
- Il retient injustement un objet qui m’appartient.
- La part et portion qui lui appartient dans cette succession.
- Il m’en appartient une moitié.
- La nue-propriété de cette maison m’appartient.
- L’usufruit de ce domaine m’appartient.
- Cela nous appartient de droit et en toute propriété.
- L’homme sage et libre s’appartient. (Pronominal) (Indirect)
- J’ai tant d’occupations que je ne m’appartiens plus. (Pronominal) (Indirect)
- Une femme, dès qu’elle se marie, cesse de s’appartenir. (Pronominal) (Indirect)
- L’heure approchait., ils en avaient l’intuition affolante, qui les verrait s’appartenir. — (Maurice Leblanc, Voici des ailes, 1898, réédition Éditions François Bourin, collection Libretto, 1999, page 78)
- Être parent de quelqu’un ou attaché à son service.
- Dorante.— Monsieur, vous avez sans doute reçu de nos nouvelles ; j’appartiens à monsieur Dorante qui me suit, et qui m’envoie toujours devant, vous assurer de ses respects, en attendant qu’il vous en assure lui-même. — (Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, 1730)
- Dans les seuls évêchés de Dol, Saint-Malo et Saint-Brieuc, quatorze feudataires dont les revenus nobles propres allaient de 1500 à 40 livres monnaie appartenaient à la maison du vicomte de Rohan. — (Michel Nassiet, Parenté, noblesse et états dynastiques: XVe-XVIe siècles, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2000, page 121)
- Il appartient à d’honnêtes parents.
- Il appartenait aux plus grands seigneurs du royaume.
- L’honneur que j’ai de vous appartenir.
- Par respect pour la maison à laquelle j’appartiens.
- Être le droit, le privilège ou le propre, le caractère particulier de quelqu’un ou quelque chose.
- Le droit de faire grâce appartient ordinairement au chef de l’état.
- Les honneurs qui vous appartiennent.
- Ces droits appartiennent à ma charge.
- La connaissance de cette affaire appartient à tel juge.
- Ils ont attribué à la matière ce qui n’appartient qu’à l’esprit, à l’âme.
- La perfection n’appartient qu’à Dieu seul.
- (Impersonnel) Incomber.
- Il appartient aux pères de châtier leurs enfants.
- Il ne vous appartient pas de le reprendre.
- Il n’appartient qu’à un prince de faire une si grosse dépense.
- Il appartient au service à l’origine du projet de texte de verser au dossier une fiche justifiant de la nécessité de recueillir les contreseings retenus dans son projet et de préciser, le cas échéant, les raisons pour lesquelles il y aurait lieu de recueillir des contreseings autres que juridiquement nécessaires. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Il n’appartient qu’à peu de gens de sentir, de comprendre cela : Il n’est donné qu’à peu de gens, etc.
- Il n’appartient qu’au génie de concevoir une telle pensée : Le génie seul est capable de concevoir une telle pensée, etc.
- (Ironique) Par manière de reproche.
- Il vous appartient bien de… : Vous êtes bien hardi de…
- Il vous appartient bien de vous plaindre, après tout ce que vous avez fait.
- Ainsi qu’il appartiendra : (Droit) Terme de procédure, formule qui signifie « selon qu’il sera convenable ».
- Pour être statué ce qu’il appartiendra.
- À tous ceux qu’il appartiendra : À tous ceux qui y auront intérêt ou qui voudront en prendre connaissance.
- Faire partie de.
- Le Groenland, qui a la chance d'appartenir au Danemark, est, après l'Australie, la plus grande île du monde ; son étendue correspond approximativement au quart de celle de l'Europe. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Henri s'était rapidement familiarisé avec la plupart de ces messieurs. Grâce à Tacherot, il était accepté ; il appartenait maintenant à leur monde. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 89)
- Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d'acrobates de cirque, puis s'était entraîné au tapis, en vue d'un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais, dans la société compliquée que j’habitais désormais, j’avais tôt compris que chaque saison exigeait son uniforme et qu’il y avait des styles et des modes et des mouvements et que chacun s’y pliait et que si l’on voulait « appartenir », il valait mieux porter certaines cravates et certains tissus, certaines couleurs et certaines formes. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 148)
- J’appartenais – comme ils disaient sur le campus. To belong : appartenir. Faire corps avec. — (Philippe Labro, L’étudiant étranger, Gallimard, 1986, page 195)
- Un membre séparé du corps auquel il appartient.
- On a trouvé le bras qui appartient à cette statue mutilée.
- Cet animal, cette plante appartient à tel genre.
- Ce soldat appartient à tel régiment.
- Avoir une relation nécessaire ou de convenance.
- Cette question appartient à la philosophie.
- Cela appartient à la matière que je traite.
- Cela appartient à la grammaire.
- Cela n’appartient pas à mon sujet.
- (Mathématiques) Être élément de
- -2 appartient à l'ensemble Z des entiers relatifs.
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détruire
- Démolir, ruiner, en parlant d'un édifice, d'une construction.
- À Irpin, 70% des logements ont été endommagés ou détruits, confirme Irina Myguetko, secrétaire générale de la mairie. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 26 septembre 2022, page 4)
- Sinistres aspects où je trouve un ressouvenir de ce que fut Messine détruite par un tremblement de terre ! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Faire disparaître en brisant, en cassant ou en pliant ; faire qu’une chose ne soit plus, l’anéantir.
- L’écoulement turbulent déplacera non seulement presque toute la boue circulable, mais détruira aussi les couches tendres de cake par une action décapante. — (Pierre Motard, Forage Rotary: Tubage & cimentation, page 4-52, Technip, 1973)
- La technique de récolte du coton laisse la plante en place, avec une quantité importante de matière végétale en partie lignifiée à détruire par brûlage, ou à réduire en brins courts pour favoriser l'enfouissement et la décomposition dans le sol. — (La Motorisation dans les cultures tropicales, Editions Quae, 1998, page 297)
- Elle ouvre le premier tiroir de sa coiffeuse pour s'emparer de l’original de son travail. Elle va le détruire, le réduire en cendres dans la jolie cheminée du salon. — (Cerise Bellicanj, Le Très Petit Monde de la Teigne (T.P.M.T.), TheBookEdition, 2010, page 91)
- Ôter la vie, en parlant des êtres vivants.
- Détruire un nid de fourmis à l’aide d’un insecticide.
- (Sens figuré) Défaire complètement ce qui a été élaboré.
- Cela a complètement détruit ses illusions.
- (Sens figuré) Discréditer entièrement.
- Détruire une personne dans l’esprit de quelqu’un.
- (Pronominal) (Sens figuré) Se donner la mort, se suicider.
- (Pronominal) Ruiner progressivement sa santé, par des excès.
- Il se détruit par l’abus de l’alcool.
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prédire
- Prophétiser ; annoncer par inspiration divine ce qui doit arriver.
- Les prophètes ont prédit la venue de Jésus-Christ.
- Annoncer par une prétendue divination qu’une chose doit arriver.
- Je vous demande pardon, mademoiselle , mais il y a aussi des Bohémiennes qui disent la bonne aventure; et elles m'ont prédit que j'aurais deux femmes. Ma première femme est morte, j'ai envie d'en prendre une autre : […]. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Le trésor des familles chrétiennes, Paris :Imprimerie ecclésiastique Beaucé-Rusand, 1825, page 152)
- Sang-diou ! baronne, dites à cette fille que je ferai sa fortune quand je serai roi de France, comme me le prédisent les astrologues. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Nous avons une bonne dizaine d'années devant nous pour contrer les effets toxiques des prédictions des millénaristes, des bonimenteurs religieux et des prophètes de malheur de toutes sortes qui prédisent un grand cataclysme pour l'an 2000. — (Claude Mac Duff, Survol des croyances et "religions" extraterrestres, dans Le Québec sceptique, n°18, mai 1991)
- Annoncer par des règles certaines une chose qui doit arriver.
- Prédire une éclipse.
- Prédire les grandes marées.
- Affirmer qu’on ne sait pas prédire, aujourd'hui, les séismes - réalité, hélas! douloureuse - ne signifie pas que nous ayons renoncé à les prédire un jour. — (L'Express, 7 février 2005)
- Comment les climatologues pourraient-ils prédire le temps qu’il fera dans 20, 50 ou 100 ans? — (L'actualité, 15 décembre 2002)
- Dire ce qu’on prévoit, par raisonnement et par conjecture, devoir arriver.
- L'avenir est à ceux qui savent le prédire. Se réformer, c'est se conformer à l'évolution irrésistible et lente des sociétés en marche vers le but inconnu. — (Pierre Louÿs, Liberté pour l'amour et pour le mariage, 1900, dans Archipel, 1932)
- Voltaire a eu tort de prédire sa disparition en un siècle. La Bible continue son époustouflante odyssée éditoriale, parfois plus lucrative qu’on l’imagine. — (Le Devoir, 13 décembre 2006)
- Personne ne peut prédire ce qu’il faudra faire à l’avenir pour développer de nouveaux marchés ou se démarquer de la concurrence […]. — (Le Devoir, 9-10 décembre 2006)
- Au quotidien The Globe and Mail, à Toronto, les commentateurs grimpaient aux rideaux, montaient aux barricades, prédisaient l'érosion, la balkanisation imminente du Canada. Ici ? Presque rien, si peu, bof. Étonnant, non ? — (L'Actualité, 2007, vol.32, page 131)
- (Pour un sujet inanimé) Présager.
- Au crépuscule, le soleil rouge saignait sur la place, comme s’il prédisait l’horrible massacre. — (Le Monde diplomatique, juin 1997)
- L'officier lui prédit un avenir glorieux, et la mère de Méhul conserva toute sa vie le souvenir de cet horoscope. — (Castil-Blaze, Étienne Nicolas Méhul, dans la Revue de Paris, 1834, vol.1, p.22)
- Partout dans le monde les manuels scolaires sont quelque peu malmenés, dans des sens divers : les chantres de l'électronique en prédisent la disparition au profit du multimédia ; […]. — (François-Marie Gérard & Xavier Roegiers, « Introduction » de l'ouvrage Des manuels scolaires pour apprendre: Concevoir, évaluer, utiliser, De Boeck Supérieur, 2e éd., 2009, p. 7)
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messire
- (Désuet) Titre d’honneur qui se donnait anciennement, dans les actes, à des personnes de distinction.
- Messire Goupil, vaguement étourdi par quelque plomb qui lui avait meurtri la caboche, se réveillait en effet fort opportunément […] — (Louis Pergaud, La Chute, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
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plaisir
- Sentiment, sensation agréable.
- « L’homme est né pour le plaisir : il le sent, il n’en faut point d’autre preuve. Il suit donc sa raison en se donnant au plaisir. » — (Blaise Pascal, Discours sur les passions de l’amour, 1652)
- Bon vin, bons mots, gaillardes chansonnettes ;Sont aiguillons aux amoureux désirs,En toute porte entr’ouverte aux plaisirsL’adroit Amour aisément s’insinue. — (Jean de la Fontaine, Le Sassenage, 1691, Conte, dans Contes et nouvelles en vers, V.3, 1762, page 185)
- Dans Thomas l’imposteur, il avait combiné à une apparence de psychologie « rudimentaire » des aperçus ou constats très fins et pénétrants, dépatinant les sentiments les plus convenus (amour, plaisir, ambition), les sortant du lieu commun. — (Pierre-Marie Héron, Cocteau, 2010, page 138)
- J’eus le plaisir d’y admirer miss Gertrude Ederle, Ailen Riggin et Helen Wainwright, qui vinrent faire une démonstration de plongeons et de nages modernes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Le Traité du plaisir de Maurice Bedel a été publié en 1945.
- Depuis Michelet, on a aussi, bien souvent, incriminé l’influence exercée par le prêtre sur le comportement des épouses ; […]. En multipliant les interdits, il gênait l’épanouissement du plaisir des couples, quelle qu’ait pu être la valeur érotique de la transgression. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
- Divertissement.
- Que faire donc ? je ne fume jamais ; la fidélité matrimoniale est bien ennuyeuse ; dans une intrigue où le cœur n'est que chatouillé on ne vise qu'au dénoûment : la promenade est mon unique plaisir ; triste plaisir à vingt ans ! — (Évariste de Parny, « Lettre à Bertin, du Cap de Bonne-Espérance, octobre 1777 », dans le recueil Œuvres d'Évariste Parny, tome 1, Paris : chez Debray, impr. Didot l'aîné, 1808, page 219)
- Cette femme […] avait un goût décidé pour la dissipation et l’amusement : très bornée dans ses dépenses, elle ne pouvait se procurer les plaisirs dont elle était avide, ni consentir à s’en priver. — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
- […], des marchands d’un champagne dont la médiocrité n’était dépassée que par son prix qui ne cessait de monter, ne se préoccupaient plus, à Montmartre comme à Montparnasse, que d’adapter les soi-disants plaisirs de Paris à des images étrangères et le plus souvent chromolithographiques. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
- Empêcher la vie des gens et leur plaisir devrait-il être permis ? De quoi se mêle un ministre ? De quel droit, avec quelle permission ? — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Volonté ; consentement.
- Grâce ; faveur ; service ; bon office.
- C’est un homme qui ne cherche, qui ne demande qu’à faire plaisir. Faites-moi un plaisir.
- (Pâtisserie) Espèce d’oublie légère, roulée en cornet.
- C’étaient les vendeurs de plaisirs portant, sur le dos, leur grand cylindre rouge surmonté d’une tourniquet de loterie qui appelaient les promeneurs avec une crécelle et les invitaient à gagner leurs oublies. — (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, page 182.)
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attiédir
- Rendre tiède.
- Dans le bruit grandissant des galoches et des nez mouchés, j’étais dolente, le cerveau usé, le cœur fondant, sans aucune envie de critiquer. J’avais froid aussi ; le préau et les classes ne s’attiédissent à dix degrés que vers neuf heures et les seize degrés réglementaires, on ne les obtient que le soir, parce qu’il faut aérer à chaque sortie des classes, quelle que soit la température. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Évidemment, le vent de nord, là-dedans, devait pincer ferme. L’ouest aussi, d’ailleurs, dans la Grande Galerie, car pour celle-là, on n’imagine pas comment on pouvait l’attiédir. — (Jean de La Varenne, Versailles, Paris, éditions Henri Lefebvre, 1959, page 174)
- Cette eau est trop chaude, il faut l’attiédir avec de l’eau froide.
- Cette eau est trop froide, le soleil l’attiédira.
- (Sens figuré) Diminuer, amortir la vivacité, l’ardeur de quelque sentiment.
- Le temps attiédira leur zèle.
- Ce dissentiment n’attiédit pas leur amitié.
- Son zèle s’est fort attiédi.
- Un orchestre jouait-il dans une auberge des environs et en étaient-ce les sons attiédis, apportés par le vent ? — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 178)
- (Pronominal) Devenir tiède.
- En ce moment, les pièces trop chaudes s’attiédissent, l’odeur particulière aux bureaux s’évapore, le silence revient. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
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munir
- Garnir, pourvoir de ce qui est nécessaire ou utile en vue de tel ou tel objet.
- Le grand air de l'Océan mordait notre visage avec une violence telle que nous avons dû, à plusieurs reprises, étaler sur les joues et le nez de la vaseline, dont nous nous étions munis. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Si la topographie l'exige, le préfet peut imposer sur certaines voies l'obligation de munir tout véhicule d'un frein ou d'un dispositif d’enrayage. — (Article 17, Code de la route, France, 30 octobre 1935)
- On munit chaque boussole d'une carte de déviation qui indique jusqu'à quel point l’aiguille dévie de sa position correcte. — (Encyclopédie Grolier 1947-48, La Société Grolier , 1947, vol.2, page 328)
- (Sens figuré) Se munir de patience, de résolution, de courage. — Se munir d’arguments pour une discussion.
- (Militaire) Pourvoir de tout ce qui est nécessaire pour sa défense, en parlant d'une place forte.
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racornir
- Donner à quelque chose la consistance de la corne.
- Le toucher du violon, du violoncelle racornit l’extrémité des doigts.
- Dessécher, rendre dur et coriace.
- Le feu a racorni ce cuir, ce parchemin. Le feu a tout racorni cette viande. La viande se racornit à force de cuire.
- Là, les pauvres plantes souffrent, se rident, se dessèchent, se racornissent et s’en iraient en poussière si l’on en faisait de la cendre. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 152, 2012)
- Dans leur carcasse racornie il ne subsistait plus un seul atome qui ne fût strictement méchant. — (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, 1932, Gallimard (Folio #28 réédition 2019) page 113)
- J’ai souvent l’impression que le véritable acte de résistance consiste à refuser la dictature de l’air du temps qui racornit l’esprit et l’invite à toutes les polarisations. — (Odile Tremblay, En résistance balzacienne, 26 février 2022, LeDevoir)
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alentir
- (Vieilli sauf en Acadie) Rendre plus lent.
- La nuit était noire, pleine d’astres, parcourue par une haleine embrasée, par un souffle pesant, chargé d’ardeurs, de fermentations, de germes vifs qui, mêlés à la brise, l’alentissaient. — (Guy de Maupassant, La femme de Paul, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 237)
- Quoi qu’en disent certains auteurs, alentir n’est pas un barbarisme. — (Étienne Le Gal, Ne dites pas… Mais dites…, 1934)
- Elle avait brûlé deux cierges bénits […] lorsqu’enfin le flux glaireux et nauséabond s’alentit, l’odeur fade devint moins pénétrante, plus lentement, le petit visage quitta son masque cadavérique. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 27)
- Votre passion alentissant son cours. — (Molière, L’Étourdi, ou Les Contretemps)
- Un exemple si lâche alentit leur ardeur. — (Mairet, La Mort d’Asdrubal)
- Et laissant alentir les flammes légitimes. — (Quinault, Mort de Cyrus, IV, 4)
- La fureur s’alentit par le retardement. — (Rotrou, Antigone)
- La mémoire se travaille, s’exerce, des professionnels gagnent leur vie en vous aidant à la conserver, à en alentir la perte. — (Jean-Baptiste Harang, Nos cœurs vaillants, Grasset, Paris, 2010, page 31)
- Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu’il a secoué d’un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. — (Philippe Delerm, La sieste assassinée, Gallimard, collection Folio, 2001, page 24)
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retentir
- Rendre ou renvoyer un son éclatant.
- Cette voûte retentit du bruit des trompettes.
- Faire ou produire un bruit éclatant.
- Le jour commençait à paraître; la générale retentissait, battue dans toutes les sections de Paris; ce mouvement et ce bruit se répercutaient jusque dans la tour, et glaçaient le sang dans les veines de l'abbé de Firmont et de Cléry. — (Alexandre Dumas, La Comtesse de Charny, 6e partie, chap. 23, 1853)
- Mais, vers quatre heures et demie, la tempête se caractérisa. Des sifflements aigus retentirent dans les hautes couches de l'air. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Et, pour égayer le voyage, les chansons bientôt fusèrent d'elles-mêmes. Les notes joyeuses retentissaient au loin sur la terre nue […] — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Dans dix ans, parmi les vestiges de Beaumat, les souffles du vent, les croassements des corbeaux et la chute des pierres retentiront seuls ; nulle oreille humaine ne les entendra et la cloche du village elle-même se taira, fatiguée de tinter seulement pour les morts. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Mais ce n’est pas seulement cela, cette fanfare qui retentit dans les pierres de la ville… Quand j’étais petit, à là campagne où j’ai été élevé, j’entendais cette sonnerie, au loin, sur les chemins des bois et du château. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- (Sens figuré) - Ses louanges retentissent dans tout l’univers.
- (Par extension) (Sens figuré) Produire dans l’âme une forte impression.
- Ses paroles ont retenti en moi.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.