Dictionnaire des rimes
Les rimes en : boutoir
Que signifie "boutoir" ?
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- (Zoologie) Partie supérieure du groin avec laquelle le sanglier et le porc fouissent la terre.
- Le Sanglier a les défenses plus grandes, le boutoir plus fort et la hure plus longue que le cochon domestique ; il a aussi les pieds plus gros, les pinces plus séparées et le poil toujours noir. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Cochon, le Cochon de Siam et le Sanglier », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 627.)
- Le solitaire fouilla de son boutoir le sol qu’il labourait avec le tranchant de sa redoutable défense. — (Dominique Bockstael, Le sanglier des Ardennes, 1960)
- (Maréchalerie) Instrument avec lequel les maréchaux-ferrants enlèvent la corne superflue du pied d’un cheval avant de le ferrer.
- Outil servant à creuser les sabots.
- Boutoir de sabotier.
- (Outillage, Travail du cuir) Outil qui sert aux corroyeurs à racler le cuir lors d'une opération nommée butage. → voir butoir.
- Boutoir de corroyeur.
- (Héraldique) (Rare) Nom donné à l’extrémité du groin du sanglier. On le précise dans le blasonnement quand il est d’un émail différent.
- D’argent à un chêne de sinople englanté d’or, posé sur une terrasse aussi de sinople et traversé au pied d’un sanglier de sable armé d’argent, le boutoir de gueules, qui est de Sedan → voir illustration « boutoir de gueules »
- (Argot) Pénis.
- Je n'arrive vraiment pas à comprendre comment elle peut garder la ligne qu'elle a, avec les quantités qu'elle bouffe. C'est N'Gustro qui doit l'émacier. Pénétration par grand boutoir doit valoir séance de sauna. Je ne sais pas. Ça donne à penser. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, Chapitre 31, Réédition Quarto Gallimard, page 222)
Mots qui riment avec "ar"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "boutoir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ar , ars , art , arts , ard , ards , are , ares , arre , arres , oir , oirs , oire et oires .
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passoire
- (Cuisine) Récipient percé, permettant de retenir une partie des éléments qu’il contient (les plus gros) et de laisser passer les autres.
- Lorsque toute l’oseille sera régulièrement fondue, qu’il ne restera plus aucune feuille verte, il faut la verser dans une passoire et l’y laisser s’égoutter un certain temps. — (C. Reculet, Le Cuisinier practicien, ou la cuisine simple et pratique, Édouard Dentu, Lacroix et Baudry, Paris, 1859, page 156)
- (Sens figuré) Décrit quelque chose qui a beaucoup de trous.
- « Ça commence à se faire vieux… Regardez-moi ces berges… C’est fendillé de haut en bas… Ça nous fait perdre beaucoup d’eau parce que, par endroits, c’est une passoire. » — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 244)
- Pour ma part je suis plus mort que vif, car plusieurs mitrailleuses ont été actionnées en même temps : si nous étions restés sur la route, nous aurions été réduits à l’état de passoire. — (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 41)
- (Sens figuré) (Sport) (Familier) Se dit d’un gardien de but qui fait preuve de peu d’adresse pour arrêter les tirs adverses.
- Pas étonnant qu’il eût de l’appréhension à recevoir le ballon de volée, surtout s’il s’agissait d’une chandelle. Il ne le voyait pas bien venir. Parfois, il lui passait même entre les mains, frrrt ! Sans qu’il s’en aperçoive. Les autres riaient. Eh, la passoire ! — (Raymond Guérin, L’Apprenti, Gallimard, Paris, 1946)
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musoir
- Extrémité d’une jetée, d’une digue, etc.
- Tous les jours donc, du matin au soir, les quais, les musoirs et les jetées du port de Toulon étaient couverts d’une quantité d’oisifs et de badauds. — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
- L’Argèlès, ses premiers feux allumés, sa cheminée expectorant un tourbillon de fumée noirâtre, était amarré à l’intérieur du vieux bassin, le long de la jetée de Frontignan à l’est. Au nord se dessine, dans sa forme triangulaire, le nouveau bassin auquel vient aboutir le canal maritime. A l’opposé est établie la batterie circulaire qui défend le port et le môle Saint-Louis. Entre ce môle et le musoir de la jetée de Frontignan, une passe, d’un abord assez facile, donne accès dans le vieux bassin. — (Jules Verne, Clovis Dardentor, 10/18, no1308, 1979, p. 35)
- (Sens figuré) — Impuissante à s'étaler au travers de la digue lorraine et de ses rudes musoirs, la marée allemande, glissant vers le Nord, y cherchera donc passage. — (Victor Margueritte, Au bord du Gouffre, 1919)
- (Transport routier) Pointe extrême située à la séparation de deux voies de circulation de même sens.
- Les portes Maillot, d’Orléans, de la Villette, de Sèvres ou encore de Pantin : 12 musoirs vont être sécurisés cette année. — (Île-de-France, no35, page 3, juin 2011, Conseil régional)
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dépars
- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe départir.
- Deuxième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe départir.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe départir.
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égare
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de égarer.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de égarer.
- C’est toutefois dans les aventures politico-industrielles prétendument justifiées par l’intérêt national que l’État s’égare avec la délectation la plus grande. — (Renaud Dutreil, Le Coq sur la paille, 1992)
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de égarer.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de égarer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de égarer.
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far
- (Linguistique) Code ISO 639-3 du fataleka.
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nénuphar
- (Botanique) Nymphéacée qui a de larges feuilles rondes et de grandes fleurs en forme de roses simples.
- Tandis que le courant du milieu entraîne vers la mer les cadavres des pins et des chênes, on voit sur les deux courants latéraux remonter le long des rivages, des îles flottantes de pistia et de nénuphar, dont les roses jaunes s’élèvent comme de petits pavillons. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- La Thève bruissait à notre gauche, laissant à ses coudes des remous d'eau stagnante où s’épanouissaient les nénuphars jaunes et blancs, où éclatait comme des pâquerettes la frêle broderie des étoiles d’eau. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Ils pensaient au départ qu’il s’agissait du Victoriana amazonia, l’une des deux variétés connues de nénuphars géants, dont le nom vient de la reine Victoria. — (journal 20 minutes, édition Grand Paris, 8 juillet 2022, page 31)
- On coupa des baguettes et l’on chercha des perches légères, mais aucune ne se trouva être assez grande pour atteindre la grenouille, qui bâillait toujours, la gueule ouverte, sur sa feuille de nénuphar. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Ils étaient parvenus sur le bord d’une immense pièce d’eau. Vers leur droite elle fuyait à perte de vue, de place en place ornée de nénuphars et de nymphéas, parmi lesquels s’élevaient des oiseaux gris et lumineux dans les premières lueurs du jour. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- Cet étang que tu avais vu sur un tableau, bordé de joncs, couvert de nénuphars… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio.)
- (Pharmacologie) (Par métonymie) Rhizome du nénuphar.
- Un cataplasme de nénuphar et de concombre. — (Honoré de Balzac, Annette et le Criminel, tome 2, page 205, 1824)
- (Pharmacologie) (Par métonymie) Fleur du nénuphar.
- Le sirop de nénuphar ordinaire, c’est-à-dire préparé avec les fleurs. — (Denis Diderot, Jean le Rond d’Alembert, Encyclopédie, tome 11, Paris, 1765)
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dressoir
- (Mobilier) Sorte d’étagère sur laquelle on range ou l’on fait sécher des porcelaines, de la vaisselle, de l’argenterie.[1][2]
- Un dressoir en chêne supportait toutes sortes d’ustensiles, des brocs, des assiettes, des écuelles d’étain, des pièges à loup, des forces pour les moutons ; une seringue énorme fit rire les enfants. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1877)
- Tandis que nous nous entretenions amicalement avec ces bonnes gens, j’observais l’heureuse disposition du dressoir, de l’évier, des tablettes, où étaient rangés les pots et les assiettes. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 93)
- Il alluma sa pipe, descendit à la cave, y chargea son épaule d’un baril de bière, se rendit ensuite à la salle à manger, choisit dans le dressoir une pinte de la contenance d’un pot, […] — (Charles Deulin, Martin et Martine)
- À l’intérieur de la maison, il y a de belles pièces bien propres, […], avec leurs meubles peinturlurés, tables, lits, bancs et escabeaux, leurs dressoirs où brillent les pots et les plats, les poutrelles apparentes du plafond, d’où pendent des vases enrubannés et des étoffes aux vives couleurs, […]. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, pages 28-37)
- Malgré les chaises anglaises au dossier inhospitalier, malgré les dressoirs Maple et le nickel Kirby, la longue salle à manger est restée provinciale, Dieu merci, un peu sombre et sérieuse : une seule fenêtre et beaucoup de placards pour les liqueurs, l’épicerie et les confitures… — (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
- Enfin, une troisième fois, elle en reparla et montra à Swann l’adresse de l’homme qui avait fait cette salle à manger et qu’elle avait envie de faire venir, quand elle aurait de l’argent, pour voir s’il ne pourrait pas lui en faire, non pas certes une pareille, mais celle qu’elle rêvait et que, malheureusement, les dimensions de son petit hôtel ne comportaient pas, avec de hauts dressoirs, des meubles Renaissance et des cheminées comme au château de Blois. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 77)
- (Mobilier) Sorte d’étagère sur laquelle on fait égoutter le fromage
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asseoir
- Mettre quelqu’un sur un siège ou sur quelque chose qui tient lieu de siège.
- Asseoir un malade.
- Asseyons-nous sur ce banc, par terre.
- On le fit asseoir.
- (Sens figuré) L’y admettre.
- Faire asseoir quelqu’un à sa table,
- (Sens figuré) Faire monter au trône, faire devenir roi ou reine.
- Qu’à enfin produit, chez nous, l’esprit démocratique ? La constitution éphémère de 1791, chef-d’œuvre d’imbécilité (imbecillitas) […] qui, au lieu de la liberté nous a légué le plus horrible esclavage ; qui devait asseoir le Roi sur un trône constitutionnel et par suite inébranlable, et qui l’a fait périr sur un échafaud, etc. ? — (Jean François Aubuisson de Voissins, Considérations sur l’autorité royale et sur les administrations locales, Ponthieu, 1825)
- (Architecture) Poser solidement et à demeure.
- Par une douce soirée du mois d’août, en 1821, deux personnes gravissaient les chemins pierreux qui découpent les rochers sur lesquels est assis le château. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Le plateau sur lequel est assise la cité de Carcassonne commande la vallée de l’Aude, qui coule au pied de ce plateau. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- (Militaire) Placer, établir un camp.
- Asseoir un camp,
- Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.
- (Manège) Dresser un cheval à exécuter ses airs de manège ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules.
- Asseoir un cheval,
- (Sens figuré) Fonder ; établir.
- D’autre part, cette mansuétude et cette bonté vraiment chrétiennes lui avaient assis, parmi les ouailles, une solide réputation de brave et d’honnête homme. — (Louis Pergaud, « Le Sermon difficile », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Mais, depuis la bataille de Tolbiac et la conversion de Clovis, L'Église eut ses coudées franches et put rapidement asseoir son influence à travers le territoire. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Partout le rail assied la victoire de l’industrialisation, relance toutes les activités de pointe, ancre le capitalisme. — (Jean-Pierre Rioux, La Révolution industrielle 1780-1880, Le Seuil (Collection Histoire), 1971, page 78)
- (Sens figuré) Se fier à une parole, à des promesses.
- On ne peut asseoir aucun fondement sur ce qu’il dit, sur ce qu’il promet,
- S’emploie particulièrement, dans l’acception qui précède, en matière d’impositions, de rentes, etc.
- Asseoir un impôt, une contribution sur un genre de propriété, d’industrie.
- Asseoir une hypothèque sur un immeuble.
- (Eaux et forêts)
- Asseoir les ventes, Marquer le canton de bois qui doit être coupé.
- Magistrature assise. Voyez « magistrature ».
- Voter par assis et levé, se dit, dans une assemblée délibérante, lorsque les membres font connaître leur opinion, leur vote en se levant ou en restant assis.
- (Pronominal) Se mettre sur son séant. Voir s’asseoir.
- On s’assoit sur deux congèles poussés le long d’une planche… — (Alain Damasio, Les Furtifs, 2019)
- (Pronominal) (Sens figuré) Ne pas tenir compte de, désobéir. Voir s’asseoir.
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invocatoire
- Qui appartient à l’invocation.
- Formule invocatoire.
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étendard
- (Vexillologie) Drapeau, en particulier militaire et terrestre → voir pavillon pour la marine.
- Contre nous, de la tyrannie, l’étendard sanglant est levé. — (Rouget de L’Isle, La Marseillaise)
- Il est possible que, dans bien des cas, cet audacieux déploiement d’étendards, par une ville qui avait déjà capitulé, ne fût que le résultat du sans-gêne national, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 233 de l’édition de 1921)
- Votre Majesté tient l’étendard de la monarchie. Elle ne doit l’incliner devant une faction de rebelles promis à l’échafaud. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Sens figuré) (Par analogie) Symbole.
- Tandis qu'elles, les libératrices du monde futur, portant l’étendard de l’affranchissement de la femme arabe de l’avenir, gravissaient avec majesté les marches. — (Gabriel Boustany, Les arrogants, Éditions JC Lattès, 2019, chapitre 6)
- Mais M. Piolle, en présentant le changement de règlement autorisant le burkini comme « un progrès social », en a fait un étendard. Ce faisant, il a alimenté une polémique dont se régalent la droite et l’extrême droite. — (Le Monde, Piscines : la laïcité sans naïveté ni hostilité, Le Monde. Mis en ligne le 18 mai 2022)
- (Botanique) Pétale supérieur des fleurs de la famille des Fabacées (ou Légumineuses).
- (Héraldique) Meuble représentant le drapeau du même nom dans les armoiries. Il est représenté rectangulaire, accroché à une hampe parfois surmontée d’une pointe de lance et orienté à senestre. À rapprocher de bannière, gonfanon, guidon, oriflamme, pavillon et pennon.
- D’argent au château de trois tours de gueules, celle du milieu donjonnée et couverte, ouverte du champ et ajourée de sable, les deux autres tours sommées chacune d’un étendard d’azur semé de fleurs de lys d’or, ouvertes et ajourées aussi de sable, qui est de la commune de Mouzon des Ardennes → voir illustration « armoiries avec 2 étendards »
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discriminatoire
- Qui discrimine ou tente de le faire.
- La directive Eurovignette pose les principes d’une tarification du réseau routier transeuropéen équitable et non discriminatoire. — (Centre National Routier, Mise en place du télépéage poids lourd - Incidences sur les coûts du transports routier de marchandises de lots en France, 2008)
- Dans le quartier où j'ai grandi, nous appelions alors les anglophones sous des vocables discriminatoires « anglo-fous ou anglo-foufou », « bamenda » etc. — (Nyebe Edoa, Crise anglophone: ce que doivent faire les francophones!, le 9 janvier 2018, sur le site CamerounWeb (www.camerounweb.com))
- L'école est-elle discriminatoire envers les garçons ? — (Le Devoir)
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nard
- (Botanique) Nardus, genre de plantes herbacées aromatiques des prés de la famille des Poacées (ou graminées) qui comprend une unique espèce, le nard raide (Nardus stricta).
- Le Nard, espèce de grande plasticité écologique, se développe indifféremment sur les sols acides de nos tourbières à Sphaignes et sur les terrains peu humifères ; il semble toutefois rechercher une atmosphère humide ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 130)
- (Botanique) Nardostachys, genre de plantes herbacées de la famille des valérianacées comportant plusieurs espèces dont le très odoriférant Nardostachys jatamansi.
- La valériane celtique (Valeriana celtica) est une plante alpestre au parfum capiteux, appelée également nard celtique.
- (Botanique) Synonyme de lavande aspic.
- (Par métonymie) Huile ambrée parfumée que les anciens tiraient de certaines racines, en particulier de la valériane celtique.
- […], si vous vous sentez au cœur un nard céleste à répandre, comme fit Madeleine aux pieds de Jésus ; laissez-vous apprécier par un homme digne de vous, et devenez ce que doit être toute bonne jeune fille : une excellente femme, […]. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- Leur lèvre rouge, leurs yeux humides et brillant dans l’ombre, leurs longs regards, me pénétraient jusqu’aux moelles. Fardées et peintes, sentant le nard et la myrrhe, macérées dans les aromates, leur chair est d’un goût rare et délicieux. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 22)
- Ainsi, t’emportes-tu aujourd’hui contre cette femme qui vient d’arroser mes pieds d’un nard payé très cher, comme si mes pauvres ne devaient jamais profiter de l’industrie des parfumeurs. — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, pages 58-59)
- Le nard des pinèdes peut être utilisé dans des tisanes ou pour devenir des épices à viande. — (Radio-Canada, À la découverte du nard des pinèdes, site radio-canada.ca, 10 avril 2021)
- Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe... — (Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857)
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décarre
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de décarrer.
- Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de décarrer.
- Première personne du singulier du subjonctif présent de décarrer.
- Troisième personne du singulier du subjonctif présent de décarrer.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de décarrer.
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balthazar
- (Œnologie) Bouteille de champagne qui contient l'équivalent de seize bouteilles ordinaires, soit 12 litres.
- (Rare) Repas trop copieux, trop arrosé, très aviné.
- Nous n’aurons pas couru notre dernier hasard Sans faire un gueuleton… pardon ! un balthazar ! — (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897, Acte IV, scène VI)
- Nous fûmes heureux de voir apparaître le poisson frit, les fèves appétissantes (beans) et la salade, peu assaisonnée, qui commençaient notre balthazar. — (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/Vingt-neuf mois d’exil, Grasset, réédition Le Livre de Poche, page 549)
- Pour une fois que j’ai des hôtes, je veux me payer un de ces Balthazar des familles qui font époque dans la vie d’un homme et, à plus forte raison dans la vie d’un célibataire endurci, solitaire et, avouons-le, vieillissant. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 466)
- On se souviendra du balthazarQu'on a fait ce soir par hasardAvec un vieux corbeau malade...On a tout mangé, même les osEt tu vas roupiller bientôtMon camarade... — (extrait de la chanson de Jean-Roger Caussimon, Mon camarade, musique de Léo Ferré, 1958)
- Il courtisa la femme de son prochain, fréquenta les tripots et se gourma dans les balthazars. — (G. Augustin-Thierry, Conspirateurs et Gens de police : La Mystérieuse Affaire Donnadieu (1802), A. Colin, 1909, page 35)
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comminatoire
- (Droit) Qualifie une mesure révocable destinée à faire pression sur un débiteur ; l’astreinte prononcée par le juge est souvent comminatoire.
- Une astreinte comminatoire.
- La loi expliquée resta sans effet. Elle n’était que comminatoire, et ne frappait les nobles et non nobles que jusqu’à ce qu’ils fussent rentrés dans le devoir. — (Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu’à l’année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l’établissement du diocèse de Blois. Chartres : Garnier fils impr., 2 tomes, 1834-1836. Citation en pages 370-371 du tome 1)
- (Finance) Désigne une mesure destinée à faire pression sur un débiteur, mais qui n’est pas définitive et est susceptible d’être révisée après un certain laps de temps.
- L’astreinte présente une vertu comminatoire qui a pour effet d’inciter le débiteur à l’exécution.
- (Par extension) Ce qui implique ou qui contient une menace.
- Le ton comminatoire de cette lettre pouvait faire présager une défense immédiate de jouer les Mariniers de Saint-Cloud. — (Arthur Pougin, L’Opéra-Comique pendant la Révolution de 1788 à 1801 : d’après des documents inédits et les sources les plus authentiques. Paris : éd. Albert Savine, 1891. Citation figurant en page 244, à la suite du texte d’une lettre de Joseph Fouché)
- Personne n’eût pensé à rester chez soi, et surtout personne ne songeait à remettre le pied au Roi Mathias, où des voix comminatoires se faisaient entendre. — (Jules Verne, Le Château des Carpathes, J. Hetzel et Compagnie, 1892, page 81)
- « Votre avis, s'il vous plaît ? » Cette question est déjà une réponse et, adressée à des écolières à peine libérées, une réponse comminatoire. — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d’idées, 1902, édition 1911, page 278)
- – Mais je voudrais que tu me le dises. Dis-le, papa, tu m’aimes ou non ?... sur un ton, cette fois, comminatoire et solennel qui lui fait pressentir ce qui va suivre et l’incite à laisser sortir, c’est juste pour jouer, c’est juste pour rire… ces mots ridicules, indécents : « Mais oui, mon petit bêta, je t’aime. » — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 58)
- […] comme si chacun était mû par une force sans intentionnalité et prenait automatiquement ce masque lisse et cette allure énergique pour le cas où le pas comminatoire de Mlle Anderson retentirait derrière lui. — (Patrick Lapeyre, La vie est brève et le désir sans fin, 2010, page 78)
- Ensuite c’est à chacun de voir en quoi cela l’intéresse, le concerne, lui parle. Il n’y a strictement aucune prétention comminatoire du genre : si vous ne passez pas par là, vous êtes fichu. — (Jacqueline Legaut, La Psychanalyse, l’air de rien, éditions Eres, 2012)
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billard
- (Jeux) Jeu qui se joue avec des boules autrefois d’ivoire, aujourd'hui de matière plastique, qu’on pousse avec des bâtons appelés queues sur une table garnie de rebords ou bandes rembourrées, couverte d’un tapis vert.
- À Quiberon, nous revîmes M. Rohan, sa rubiconde et haute épouse et son jeu du « trou-madame » qui remplace dans son établissement le billard obligé et qui paraît être une des curiosités du pays. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, 2012, page 59)
- Je laisse glisser ma main sur le rebord du billard, qui est d’un bois jaune et lisse que des générations ont caressé. Sur ses flancs, au-dessus des pattes trapues qui le soutiennent, les quatre côtés sont envahis par des arabesques en marqueterie où galopent et se penchent de petits singes. Il existe un contraste qui m’a longtemps intrigué entre ce meuble si lourd, et ces petites bêtes qui ont l’air de vous narguer, et de se moquer de quoi, grand Dieu ? — (José Cabanis, Les cartes du temps, Gallimard, 1962, Le Livre de Poche, pages 22-23)
- On s'y installait parfois, quand on n'avait pas de devoirs à faire. Je faisais une partie de billard contre moi-même tandis qu'Amy me mettait la pâtée au flipper. — (Kody Keplinger, MDR - Menteuse Drôlement Raleuse, traduit de l'américain par Aude Gwendoline, Hachette Livres, 2017, chapitre 3)
- Table sur laquelle on joue.
- Ce billard n’est pas droit. - Le tapis d’un billard.
- (Par métonymie) Salle où est le billard.
- Le billard a des rideaux de calicot gris avec des bordures vertes et deux divans. — (Honoré de Balzac, Béatrix, 1838-1844, première partie)
- Une chose qui est vraiment surprenante, c’est la fréquence de l’inscription suivante : Juego de villar, qui se reproduit de vingt pas en vingt pas. De peur que vous ne vous imaginiez qu’il y a quelque chose de mystérieux dans ces trois mots sacramentels, je me hâte de les traduire : ils signifient seulement jeu de billard. Je ne conçois pas à quoi diable peuvent servir tant de billards ; l’univers entier y pourrait faire sa partie. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- (Argot) (Chirurgie) Table où l’on réalise une opération chirurgicale.
- « Ça peut aller très vite! Un copain de boubou en a reniflé un aujourd’hui et est passé sur le billard ».— (David Fourmanois, Vous avez un chien ou un chat? Faites très attention aux épillets: "Ils sont rentrés sous la peau et sont remontés le long de la patte", RTL info, 25 juin 2018)
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hypothénar
- (Anatomie) Saillie musculaire à la paume de la main et dans la direction du petit doigt.
- N’est-ce pas d’ailleurs avec l’hypothénar que les arts martiaux (arts dédiés à Mars) nous apprennent à briser une planche de bois ? — (Fabienne Burguière, Prenons soin de nous - Précis de médecine holistique pour comprendre notre corps, préserver notre santé et embellir notre vie, 2020)
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foire
- (Sens étymologique) Fête populaire qui a lieu à certaines dates de l’année.
- La foire de Neuilly.
- La foire du Trône.
- La foire du lendit.
- (Vieilli) Présent qu’on fait au temps d’une fête.
- Il perd exprès pour me donner ma foire; il fait les choses de bonne grâce. — (Florent Carton, Foire de St-Germain, sc. 21)
- (Belgique) Fête foraine, kermesse.
- La Foire de Liège (ou Foire d'Octobre) ; la Foire du Midi (ou Kermesse de Bruxelles).
- Assemblée considérable et publique qui se tient en temps et lieu désignés d’avance, où les marchands peuvent étaler et vendre des objets de leur commerce.
- Si les roueries employées dans le commerce des chevaux sont innombrables, elles se montrent bien mieux sous toutes les formes dans ces lieux de réunion qu’on appelle foires. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Il hochait le chef, tout pareil à l’un de ces branle-tête que vendent les camelots dans les villes aux jours de grande foire. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les marchés et les foires ne se peuvent établir en France que par la permission du roi. — (Févret, Traité de l’abus, I, 9)
- Il y a quatre foires dans Paris : la foire St-Germain, la foire St-Laurent, la foire du Temple et la foire des jambons au parvis de Notre-Dame. — (Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. III, page 410)
- Pythagore disoit que la vie étoit semblable à une foire ; comme dans une foire les uns viennent pour s’exercer aux combats, d’autres pour négocier, et d’autres simplement pour regarder ; ainsi, dans la vie, les uns naissent esclaves de la gloire, les autres de l’ambition, et les autres ne cherchent simplement qu’à connoître la vérité. — ((attribué à) François de Salignac de La Mothe-Fénelon, Abrégé des vies des anciens philosophes : Pythagore, 1725)
- Comme il n’y avait alors aucune grande ville, et qu’on ne connaissait ni les spectacles, ni les assemblées, ni les plaisirs sédentaires de la société privée, le temps des foires était celui des amusements. — (Abbé Raynal, Historique phil. I, Introd.)
- Il détient d’ailleurs un record mondial en la matière, ayant serré 13 392 mains lors d’une foire agricole en 2002. — (Le Devoir, 22 mai 2007)
- (Par extension) Lieu de grande activité commerciale.
- La Hollande est une foire continuelle où personne n’est riche que de sa propre industrie, ou de celle de son père. — (Voltaire, Dict. phil. Économie.)
- Marché spécialisé dans un type de marchandises.
- Avant-hier, j’ai fait un grand voyage. Je suis parti à trente kilomètres de Vézelay – où je passe le plus clair de mon temps cet été – dans la ville de Corbigny (Nièvre). On m’avait dit que tous les deuxième mardi du mois se tenait une foire aux bestiaux. — (Michel Eltchaninoff, « Les Chemins de la Liberté », dans la newsletter du 16/07/2020 de Philosophie Magazine)
- Foire au pain d’épice, aux jambons.
- Foire aux ferrailles, à la ferraille.
- De la danse, une exposition, une foire gastronomique, des jeux et divertissements seront au menu de cette journée de célébrations. — (Le Devoir, 21 juin 2007)
- La foire de Paris, de Lyon, etc.
- La foire annuelle de Bâle.
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criard
- (Familier) Qui crie souvent.
- Il se perdit aussitôt dans la foule criarde et lente, agitée par les interminables marchandages. — (Guy de Maupassant, La Ficelle, dans Les Contes normands)
- Comme je descendais des Fleuves impassibles,Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre)
- (En particulier) Qualifie des oiseaux qui crient souvent et d’une manière désagréable.
- Qui n’aime, aux jours de la canicule dans les bois, lorsque les geais criards se disputent la ramée et l’ombre, un lit de mousse et la feuille à l’envers du chêne ? — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Qui se plaint, qui crie souvent pour des sujets de peu d’importance, ou même sans sujet.
- Cette femme est bien criarde, est d’une humeur criarde.
- (Familier) Qualifie une voix aigre, dont le son blesse l’oreille, un instrument de musique qui rend un son désagréable.
- Oui, tenez, celui qui gesticule en parlant, et dont la voix est un peu criarde, c’est M. d’Alembert, le secrétaire perpétuel de l’Académie française. — (Julie de Querangal, Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
- La Grand’Gothe se mit à sangloter d’une manière criarde et forcée, qui eût été risible si elle n’eût été révoltante. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- La mère, au ventre grossi par les couches, aux seins bouffis de bête usée, avait dans sa face en débris deux yeux bleus comme deux fleurs sales. Elle chantait avec une voix pointue de femme criarde. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 63)
- Enfin, en ces temps particulièrement bruyants médiatiquement, de nombreux fans d’Arte y apprécient les silences et chuchotements, et l’absence d’émissions et de jingles criards. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 28 septembre 2022, page 10)
- (Sens figuré) (Familier) Qualifie des dettes auprès de créanciers qui en sollicitent le paiement avec importunité.
- Quoique […] j’eusse économisé quelques sous sur mes omnibus et mes déjeuners, il me fallut, plusieurs fois, avoir recours à l’obligeance d’un ami afin de payer des termes en retard et les dettes criardes. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Sa maîtresse, interrogée, confirma que le jeune homme avait des dettes criardes et qu’il avait même signé des chèques sans provision. — (Georges Simenon, Les 13 Mystères, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 146)
- (Sens figuré) Qualifie des couleurs qui tranchent trop fortement, qui blessent le regard.
- Pensez ensuite à la boutique du libraire anglais, avec son étalage criard, aux couvertures gaufrées et dorées […] — (H. G. Wells, Anticipations, 1901, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Société du Mercure de France, Paris, 1904)
- Sous une toilette criarde, ton corps mouvant laisse derrière lui flotter un sillage embaumé. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle a remplacé par un col blanc le ruban criard mis à même la peau. — (Léon Frapié, L’orpheline, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 51)
- (Sens figuré) Voyant et de mauvais goût.
- Elle était née riche, dans l’éclat criard d’une fortune trop neuve. — (Anatole France, « Le Lys rouge », 1894, réédition Le Livre de Poche, page 24)
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bobinoir
- (Technique) Machine qui dévide mécaniquement les fils, les matières souples sur des bobines.
- Cette opération du tortillonnage existe donc toujours, et exige, après le bruissage, l’opération contraire de détortillonner, c’est-à-dire de déformer les tortillons, pour pouvoir les soumettre à de nouveaux passages aux défeutreurs simples et doubles, machines à réunir, puis enfin aux bobinoirs. — (M. Armengaud aîné, Publication industrielle des machines: outils et appareils, tome quatrième, 1845, page 180)
- L’enroulemeut des fils sur la casse des fuseaux se pratique avec le concours d’un bobinoir complété par un dévidoir. — (Bulletin des métiers d’art: revue mensuelle, 1910)
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gloire
- Renommée brillante, universelle et durable, éclat que les vertus, le mérite, les grandes qualités, les grandes actions ou les grandes œuvres attirent à quelqu’un.
- Dire, publier quelque chose à la gloire de quelqu’un, dire, publier une chose qui lui fait honneur.
- Rendre gloire à la vérité, rendre témoignage à la vérité.
- Se faire gloire de quelque chose, s’en faire honneur, ou en tirer vanité.
- Ce n’est pas par gloire qu’il a dit cela, qu’il a fait cela, ce n’est pas par ostentation.
- La gloire du monde passe vite.
- Ainsi passe la gloire du monde (sic transit gloria mundi)
- Pourquoi restaurer les histoires vermoulues et poudreuses du moyen-âge, lorsque la chevalerie s’en est allée pour toujours, accompagnée des concerts de ses ménestrels, des enchantements de ses fées et de la gloire de ses preux ? — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Les gens de lettres, quand ils en reparlent, citent avec convoitise la somme qu’il a rapportée à son auteur. Le succès monétaire est la forme bourgeoise la plus élevée de la gloire, celle que prisent et que préfèrent les artistes et les écrivains modernes. — (Paul Lafargue, « Sapho », paru dans Le Socialiste, 2 janvier 1886)
- Quand je revins avec une gloire si chèrement payée, au prix de tant de fatigues et de sang, je la trouvai mariée à un petit seigneur gascon dont le nom ne fut jamais cité au-delà des limites de son mesquin domaine. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Il n’y a pas à dire, mais quand les dieux ou les destins, comme vous voudrez, ont décidé qu’ils vous feraient trébucher sur la route de la gloire ou de la fortune, il est inutile de regimber. — (Louis Pergaud, « La Chute », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- L’anecdote est flatteuse pour la gloire de Raschi. Il ne lui manque que d’être vraie. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- (Par extension) Personne dont les actions, les talents, les œuvres, etc., sont célèbres.
- Plus de deux siècles plus tard, Constant Coquelin, ému par la déchéance de quelque ancienne gloire des tréteaux, crée une maison de retraite pour comédiens. — (Christophe Barbier, Dictionnaire amoureux du théâtre, Plon, 2015)
- (Plus rare) Chose unique et remarquable.
- Mais à trente yards, à peu près à l’est de cet arbre se dressait la gloire de la vallée, l’arbre le plus magnifique, sans aucun doute, que j’aie vu de ma vie. — (Edgar Poe, « Le Cottage Landor », dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire, 1871)
- (Religion) Hommage rendu à Dieu.
- Rendre gloire à Dieu.
- Toutes nos actions tendent à la plus grande gloire de Dieu.
- (Religion) Éclat ; splendeur.
- Vous me l’aviez donné, vous me le reprenez :Gloire à vous ! J’oubliais beaucoup trop votre gloireDans la langueur d’aimer mieux les trésors donnésQue le Munificent de toute cette histoire. — (Paul Verlaine, « Lucien Létinois », dans Amour, 1888, Paris : Éd. Vanier, 1905)
- (Religion) Béatitude dont on jouit dans le paradis.
- Ce martyre ne seroit-il pas plutôt un très grand honneur pour nous ? Et plût à Dieu que nous méritassions la gloire que vous nous donnez sans y penser! — (Pierre Bayle, « Avis aux Réfugiez sur leur prochain retour en France », 1690, dans les Œuvres diverses de Pierre Bayle, tome 2, La Haye : chez P. Husson, etc., 1725, p. 628)
- Il faut songer qu’à cette époque il y avait en Afrique un assez grand nombre de montanistes qui exaltaient beaucoup la gloire du martyre et n’admettaient point que l’on eût le droit de fuir la persécution. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. VI, La Moralité de la violence, 1908, p. 258)
- (Peinture religieuse) Cercle de lumière, auréole qui se met autour de la tête des saints ou des personnes illustres par leurs vertus.
- (Peinture religieuse) Représentation du ciel ouvert, avec les personnes divines, les anges et les bienheureux.
- Le lustre du vestibule, allumé derrière elle, lui faisait une gloire de volubilis en verre bleu et d’arceaux chromés. — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; éd. Le Livre de Poche, 1968, p. 141)
- C’est là plus qu’une métaphore. Hippocrate fut représenté à l’époque byzantine comme un Christ en gloire tenant ouvert son livre des Aphorismes. — (Jacques Jouanna, Hippocrate, Fayard, 1992)
- (Sculpture religieuse) Assemblage de rayons divergents, entourés de nuages, et au centre desquels on figure ordinairement la trinité sous la forme d’un triangle.
- On y voit : au-dessus du maître-autel, une gloire en bois peint et doré, rappelant le prodige dit : le Saint-Sacrement de miracle. — (Guide Diamant, Lille, Roubaix, Tourcoing, Champs de bataille, Éd. Hachette, 1921)
- (Théâtre) Machine suspendue et entourée de nuages, sur laquelle se placent les personnages surhumains qui doivent descendre du ciel ou y monter.
- On fait descendre et monter les gloires au moyen de contrepoids.
- (Sens figuré) La matinée était déjà très chaude : les cigales grésillaient éperdument, et une large buse rousse planait là-haut, au milieu d’une gloire dorée. — (Marcel Pagnol, Le Temps des secrets, 1960, collection Le Livre de Poche, page 83)
- (Météorologie, Optique) Phénomène optique de rétroréflexion où l’on voit son ombre projetée sur un nuage et entourée d’un halo irisé.
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dossard
- Morceau de tissu que portent les participants d'une compétition sportive par-dessus leur tenue, sur lequel est inscrit dans le dos, et souvent sur la poitrine, leur numéro d'ordre ou d'identification.
- Liane rajusta son dossard de coton, qui portait le numéro 9. — (Christine Féret-Fleury, Un cœur de glace, 2010)
- La date a été fixée au 30 août. La remise des dossards et brassards aura lieu à 4 heures du matin sur la place du Capitole, café de la paix — (L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme, Toulouse-Luchon - et retour, Paris, 8 aout 1903)
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doloire
- (Tonnellerie) Outil de tonnelier à lame très large, qui sert à doler le bois.
- Aplanir le bois avec une doloire.
- Tailler des douves avec la doloire.
- Feuilles en doloire, feuilles dolabriformes, cylindriques à leur base, planes et élargies en dessus, épaisses d’un côté et tranchantes de l'autre.
- Bandage en doloire, celui dont les circonvolutions vont en biaisant, de sorte que chaque tour couvre les deux tiers du précédent.
- (Charpenterie) Sorte de hache, appelée aussi épaule de mouton, utilisée par les charpentiers pour amincir ou équarrir les pièces de bois.
- Ou bien, et c’était encore plus beau, il sortait des haches, des cognées, des serpes ou des herminettes, des planes, des doloires dont le stock s’amoncelait dans le noir. — (Henri Vincenot, La Billebaude, 1978, page 153)
- (Maçonnerie) Instrument dont se servent les maçons pour corroyer le sable et la chaux.
- (Entomologie) Synonyme de phalène linéolée.
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canular
- (Argot) (Désuet) Bizutage.
- Le canular, vieux comme l’École [Normale], accorde le droit aux anciens de brimer les nouveaux durant trois jours consécutifs. — (J. et J. Tharaud, Notre cher Péguy, 1926, p. 62)
- Mystification humoristique perpétrée dans l’intention de tromper ou de faire réagir celui qui en est la cible. Il fait rire aux dépens de ceux qui l’ont cru.
- Le canular du monoxyde de dihydrogène consiste à attribuer à un corps chimique banal — l’eau en l’occurrence, mais on peut en utiliser d’autres — une dénomination complexe inconnue des non initiés, et à tenir à son sujet un discours solennellement scientifique, de manière à créer chez l’auditeur une inquiétude injustifiée.
- (Internet) Information fausse transmise souvent par messagerie électronique et incitant les destinataires abusés à effectuer des opérations ou à prendre des initiatives inutiles, voire dommageables.
- Trump essaie toujours de faire croire qu’accuser la Russie de piratage informatique électoral relève du canular. — (Loïc Tassé, « Donald Trump vit dans un monde parallèle », Le journal de Québec, 19 décembre 2020)
- Commentant la sortie repoussée du jeu Dead or Alive, le magazine internet Xbox-Mag a écrit que des Japonais se seraient suicidés en gobant des poches de silicone (en référence aux seins des héroïnes de ce jeu). L’information a été prise au sérieux par un journaliste de Libération qui a rédigé un article sur le sujet, en précisant que 147 jeunes Japonais se sont suicidés en février 2003 en gobant des poches de silicone. France 2 a repris le sujet et a réalisé pour son journal télévisé un reportage sur le mal-être de la jeunesse nippone, en repprenant l’anecdote. Les deux médias se sont excusés après avoir eu vent du canular.
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ivoire
- Substance dure, blanche, opaque qui est la matière principale des dents et des défenses d’animaux comme l’éléphant, l’hippopotame, le morse.
- Sa spécialité consistait à scier les dés et à les piper. Il m’expliqua l’opération, car achetant lui-même l’ivoire, il le débitait en petits cubes dont il forait certains côtés pour les bourrer de plomb. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Des Soudanais vendent des porte-cigarettes en ivoire, des colliers pour les femmes, des fouets de cuir. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre V, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960, page 76)
- À l’intérieur, son plafond est de style mudéjar, à caissons de bois de cèdre incrusté d’ivoire. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 58)
- (Par ellipse) Objet d’art travaillé en ivoire.
- Les ivoires du Louvre.
- (Anatomie) Substance majoritaire constituant la dent et plus généralement l’organe dentaire.
- (Poétique) D’un blanc parfait.
- Un cou d’ivoire, un cou bien fait et très blanc.
- L’ivoire de son cou, de son sein, etc.
- Les vêtements noirs, adoptés alors par la cour et dont la forme fut même fixée par un édit, relevaient encore l’ivoire de ses bras, découverts jusqu’au coude et ornés d’une profusion de dentelles qui sortaient de ses larges manches. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Couleur qui rappelle celle de l’ivoire. #FFFFD4
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.