Dictionnaire des rimes
Les rimes en : boisroger
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "boisroger".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
degré
?- Espace compris entre deux marches d’un escalier.
- Gabrielle, la coiffeuse à domicile, parle comme par énigme de l'escalier sans marches qui conduit chez elle. C'est que les Pô l'ont laissé cinquante ans tellement s'encrasser, cet escalier, qu’il ressemble à un plan de terre incliné, quand voilà qu'un jour, armée d'une pioche et d’une pelle, Gabrielle entreprend des fouilles et retrouve l’un après l'autre chaque degré. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, pages 184-185)
- Au bas de l’escalier, un homme venait à sa rencontre. Il avait mis le pied sur la première marche. Gaspard n’était séparé de lui que par une douzaine de degrés. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (En particulier) Marche servant d’entrée ou de soubassement aux grands édifices.
- (Héraldique) (Rare) Nom donné aux marches se trouvant sous une croix.
- (Par métonymie) (Vieilli) Escalier.
- Se fût-on emparé de cette porte, qu’on se trouvait à 7 mètres en contre-bas de la cour intérieure L, à laquelle on n’arrivait que par des degrés étroits, défendus, et en passant à travers plusieurs portes en K. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Il passe par le petit degré afin que nul ne remarque ses yeux rougis. — (Monique de Huertas, Louise de La Vallière, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, 1998, page 60)
- (Sens figuré) Étape ou stade par où l’on passe d’un état dans un autre.
- II y a six degrés d’âges ; savoir : l’enfance proprement dite, infantia ; la seconde enfance, pueritia; l’adolescence, la virilité, la vieillesse et la décrépitude. — (Dictionnaire des sciences médicales, Charles-Louis-Fleury Panckoucke à París, 1821, volume 52, page 415)
- Cette loi livrait les trois degrés de l’enseignement à l’Église et coiffait la France du trirègne de l’obscurantisme. — (Anatole France, L’Église et la République, Paris : Edouard Pelletan, 1904 - éd. J.-J. Pauvert, 1964, page 60)
- Le désir de croire à la manipulation est également puissament attaché aux expériences infantiles. […]. La vision manipulatoire du système social est donc une sorte de pente naturelle pour tous, à des degrès divers. On doit simplement souligner que les degrès extrêmes et excessifs de cette vision du monde présentent un caractère de régression infantle. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Le Livre de Poche, 1980, page 153)
- Parvenir au plus haut degré de l’éloquence, au plus haut degré de gloire.
- C’est le dernier degré de l’avilissement.
- (Métrologie) (Géométrie) Unité de mesure d’angle plan égale à 1/360 de la circonférence d’un cercle. Son symbole est °.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’Astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, no 24, page 41, décembre 1992)
- Un angle de 90 degrés est un angle droit.
- (En particulier) (Géographie) Unité de mesure de longitude et latitude, permettant de situer un point précis à la surface de la Terre. Le symbole est un « ° » qualifié.
- Paris se trouve à 48,86 degrés de latitude nord, 2,35 degrés de longitude est.
- J’avais défense d’ouvrir cette lettre avant le premier degré de latitude nord, du vingt-sept au vingt-huitième de longitude, c’est-à-dire près de passer la ligne. — (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)
- (Métrologie) Unité de mesure de la température sur plusieurs échelles comme le degré Celsius et le degré Fahrenheit. Le symbole est un « ° » qualifié (par ex. °C, °F, etc.).
- Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. — (Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, incipit)
- Arrêtons-nous devant les célèbres bains de Tiflis, dont les eaux thermales peuvent atteindre soixante degrés centigrades. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre I, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- Il y a quelque chose de profondément jouissif dans le fait d’imaginer les millions de gens en doudoune qui se caillent les miches en France à l’heure où je barbote dans cette eau à trente degrés. — (Gabriel Katz, N’oublie pas mon petit soulier, éd. Le Masque, 2015)
- Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l’ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’Ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La Machination de Harper Allen, éd. Harlequin (coll. Black Rose), 2009, chapitre 12)
- La plupart du temps, je créchais dans ma planque, mais la température avait chuté d'un coup, et on était passés sous la barre de zéro degré au cours des dernières nuits. — (Ernest Cline, Ready player one, Éditions Robert Lafon, traduit de l'anglais (États-Unis) par Arnaud Regnauld, 2013, réédition 2018, chapitre 0001)
- Degré de feu : Le point où il faut que le feu soit poussé pour l’opération chimique qu’on se propose.
- (Métrologie) Unité de diverses échelles de mesure de la densité, de la viscosité, de la teneur en certaines substances, etc.
- (Métrologie) Unité de mesure de la pression atmosphérique.
- Le baromètre est descendu à vingt-sept degrés.
-
regarder
?- Porter ses regards sur quelque chose ou quelqu’un.
- […] le chat gris, un peu sauvage, nous regardait de loin, à travers la balustrade de l’escalier au fond, sans oser descendre. — (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
- Bien des fois la nuit, de cette fenêtre tapissée de lierre, j’ai regardé avant de m’endormir le grand Orion inclinant vers l’ouest. — (J. Milsand, La Poésie anglaise depuis Byron, dans la Revue des deux mondes, volume 3, 1869, page 338)
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Quand nous traversâmes la salle, Saint-Jérome me tenant le bras, Catherine, Lioubotchka et Volodia me regardèrent exactement du même air dont nous regardions la chaîne des forçats, qui passait tous les lundis sous nos fenêtres. — (Léon Tolstoï, Souvenirs, 1851-1857, traduction d’Ardève Barine, édition 1922)
- Ils avaient terminé leur repas et sirotaient un café-filtre, en regardant de loin le mouvement de la rue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- « REGARDER, c’est diriger ses yeux dans une certaine direction et accommoder. VOIR, c’est simplement recueillir sur sa rétine les images des objets qu’on regarde », expliquais-je à mes élèves.Bien entendu la 5 345 ne se doutait pas que l’action de REGARDER pouvait se diviser en examiner, inspecter, fixer… Ni que celle de VOIR pouvait se nuancer en entrevoir, percevoir, apercevoir… — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- Des play-boys à la barbe de quatre jours regardent si on les regarde, et nous les regardons regarder si on les regarde, et ils nous regardent les regarder regarder si on les regarde et c’est un ballet sans fin qui rappelle le « palais des glaces », une vieille attraction de fête foraine, sorte de labyrinthe de miroirs où l’on se cogne contre son propre reflet. — (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 189)
- Ça me fait penser à allumer la téloche pour regarder les infos de 9 h. J'attrape la télécommande et je mets la dix. — (Boris Tzaprenko, Noti Flap, volume 2 : Tribulations détectivesques méziguifères, (autoédition), 2013, page 96)
- (Sens figuré) Être vis-à-vis ; être tourné vers, s'ouvrir vers, en parlant des choses.
- Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne. — (Julien Green, « Moïra », 1950, réédition Le Livre de Poche, page 43)
- Cette maison regarde l’orient.
- Le côté du palais qui regarde la rivière.
- L’aiguille aimantée regarde toujours le nord.
- (Sens figuré) Considérer ; examiner avec attention.
- Toute la rue, pour peu qu’on regardât au-dessus des boutiques, conservait son aspect ancien. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection. — (Heinrich Zschokke, Le Fugitif du Jura, ou le Grison : simple épisode des troubles de la Suisse en 1799, tome 2, traduit de l’allemand par Adolphe Loève-Veimars, Charles Gosselin, Paris, 1829, page 103)
- Le type assis à la table tenait un Rubik's Cube ; il ne le manipulait pas, il le regardait en faisant la gueule. — (Lawrence Block, Entre deux verres, traduit de l’anglais par Étienne Menanteau, Calmann-Lévy, 2011)
- (Avec la préposition comme) Estimer ; juger ; réputer.
- À peu près en même temps que Bonnet faisait ses curieuses observations, les naturalistes découvraient d’autres phénomènes bien autrement inconciliables avec les idées qu’on regardait alors comme les fondemens de la science. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856, pages 496–519)
- Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
- Un message électronique à caractère impératif adressé par un directeur général d’administration centrale aux directeurs généraux des agences régionales de santé a été regardé comme ayant la nature d’une circulaire (CE, 3 février 2016, Conseil national de l’ordre des infirmiers, n°381203). — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Concerner (en parlant des choses).
- Faites tout ce qu’il vous plaira, cela ne me regarde point.
- C’est vous que cela regarde.
- Pour ce qui regarde cette affaire.
- Cette question regarde la médecine.
- Le génie, c’est Dieu qui le donne ; mais le talent nous regarde. — (Gustave Flaubert, Correspondance, lettre à Louise Colet, 23 février 1853)
- Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse, ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. — (Marivaux, La Vie de Marianne, Folio, page 64)
- Breloc. — C’est une femme mariée.Le commissaire— À qui ?Breloc.— À un pharmacien.Le commissaire— Qui s’appelle ?Breloc.— Ça ne vous regarde pas. — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- (Avec la préposition à) Prendre garde, faire attention à quelque chose.
- Regardez bien à ce que vous allez dire, regardez-y bien.
- Ni l’un ni l’autre ne regardaient au prix ; l’un prêt à accepter ce qu’on lui offrait, l’autre prêt à donner ce qui lui serait demandé. Jamais marché ne fut plus facile à conclure. — (Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, 1867, chapitre 11)
- Et tu sais, Lascoumettes, il n’aurait pas regardé à m’épouser ! — (Colette, Le toutounier, 1939)
- (Pronominal) S’observer mutuellement.
- Nous nous regardons dans les yeux, férocement, ainsi que deux complices prêts à se déchirer et à s’entr’égorger sur leur butin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 198)
- Se regarder l’un l’autre.
- Ils se sont regardés sans se rien dire.
- (Pronominal) Se mirer.
- Elle arrangeait quelques boucles de sa belle chevelure noire, afin d’en marier les touffes avec un nouvel escoffion de velours, et se regardait attentivement dans son miroir. — (Honoré de Balzac, La Confidence des Ruggieri, 1846)
-
retrouver
?- Revenir en contact avec quelqu'un ou quelque chose dont on avait été séparé, qu'on avait perdu ou qu'on avait oublié.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Mon père dit toujours que mon sens de l’orientation en forêt est troublant – tout comme mon aptitude à retrouver mon chemin jusqu'au point de départ – mais je ne m'y fiais pas à cet instant. Je m'arrêtai sous un arbre gigantesque. — (Kelley Armstrong, Pouvoirs Obscurs, tome 5 : Soupçons, traduit de l'anglais par Audray Sorio, éditions Castelmore, 2015, chapitre 6)
- Ils se cherchèrent longtemps les uns les autres, mais ils ne purent se retrouver.
- Elle n'était pas rassurée. « On n'a pas de liens ensemble, comment tu m'as retrouvée? »J'allais pleurer, lui sauter dans les bras et l'embrasser, lui chuchoter que tout était correct, qu'il n'y avait plus rien de grave. C'était ma mère. Elle le reconnaissait enfin : je l'avais retrouvée. La puissance du verbe. Mes années de lecture me le confirmaient. Une seule phrase, un seul mot peut tout changer. Le cœur gros du mot retrouvée, j'ai balbutié, une boule dans la gorge : « On a encore du du du temps, on va va apprendre à se connaître. Tu as raison, on on s'est retrouvés. C'est l'essentiel. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 177)
- D'autres seront déportés pour fait de résistance : Benoît Jean, Bombardier Gabriel, Vouaux Jean. Souvent, dans un état de délabrement physique à leur retour, ils retrouveront leur village meurtri, par l’occupation et les luttes qui y eurent lieu. — (Jean Laurain, Brû, l'histoire de mon village, Remiremont : chez G. Louis, 1997)
- Revenir en contact avec quelque chose qui avait été perdu, voire oublié, par quelqu'un d'autre.
- […] ; enfin Thorwaldsen comptait parmi ses ancêtres un certain Snorre Thorfinnson, qui naquit en Amérique en 1008 , plusieurs siècles avant que Christophe Colomb eût retrouvé ce continent, depuis longtemps connu des Islandais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 47)
- Récupérer, rentrer en possession de quelque chose qu'on avait perdu ou oublié.
- Les cuisiniers avaient retrouvé intacts leurs appareils de chauffage sans feu et ils avaient préparé du cacao pour les officiers et de la soupe pour les hommes. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 261 de l’édition de 1921)
- Rejoindre.
- Plus d’un jeune instituteur stagiaire a retrouvé dans le siècle celle pour qui s’échafaudaient ses odes et ses sonnets. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Jeudi 5 juin, on va chez toi ou chez moi ? Calmez-vous il ne s'agit que du nom du bar où tous les Parisiens qui cherchent une coloc’ pourront se retrouver autour d'une binche pour faire connaissance. — (« Le jeudi de la colocation », le 04/06/2014, sur le site Le Bonbon (www.lebonbon.fr).)
- (Sens figuré) Reconnaître.
- J’ai retrouvé ici la coutume américaine de ne boire aux repas que de l'eau ou du lait. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 46)
- Je ne le retrouve pas dans cette occasion.
- On ne retrouve presque plus ce poète dans les ouvrages de sa vieillesse.
- On le retrouve toutes les fois qu’il s’agit d’honneur, d’humanité.
- Il se cherche lui-même et ne se retrouve plus.
- (Pronominal) Reconnaître son chemin, s’orienter, se repérer.
- Je connais mal le chemin et je ne suis pas sûr de me retrouver.
- (Pronominal) Prendre ou reprendre une position ou une situation.
- Si vous vous retrouvez pris dans la baïne, ne tentez pas de rejoindre la terre ferme en nageant à contre-courant. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 6)
- Enfin elle se retrouva en position assise, un peu avachie, adossée à la tête de lit, les bras écartés en l'air, les reins calés contre l’oreiller trempé de sueur dans sa taie de coton froissée. — (Stephen King, Jessie, Albin Michel, 1993)
- Le capitaine Zondi préparait mentalement sa riposte. Il ne voulait surtout pas se retrouver avec cette casse-burnes dans les pattes. — (Louis-Ferdinand Despreez, La mémoire courte, Phébus, 2006, page 40)
- Un invité, pensant pouvoir parler dorénavant librement, s'est retrouvé à Oukacha, la prison voisine. — (Rida Lamrini, Le temps des impunis, Marsam Éditions, 2004, page 174)
-
français
?- Relatif à la France, ou à ses habitants, ou à sa culture.
- Qu’a apporté le peuple français à l’histoire mondiale? Selon moi, ce n’est pas la révolution de 1789, mais un esprit chevaleresque. — (Dai Sijie, Le Complexe de Di, Gallimard, page 240)
- Ce fut le rôle historique de Charles de Gaulle, qui avait déjà, de façon assez analogue, rendu acceptable à la bourgeoisie française l’entrée dans la coalition anti-hitlérienne aux côtés de Staline et des communistes français. — (Maxime Rodinson, Israël et le refus arabe, 1968)
- (Linguistique) Relatif à la langue française, au français.
- Mais pour qu’une grammaire française soit respectée, il faut premièrement que la langue française continue à être employée et, ceux qui s’efforcent de l’empailler en conviendront, cette condition suppose l’existence d’un certain nombre de Français. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Il n'était pas indifférent que les déclarations de Rinri s'adressant à une francophone s'énoncent soit en français, soit en japonais : la langue française représentait sans doute ce territoire à la fois prestigieux et licencieux où l'on pouvait s’encanailler de sentiments inavouables. — (Amélie Nothomb, Ni d’Ève ni d’Adam, Albin Michel, Paris, 2007, p. 75)
-
confidentialité
?- Fait de réserver des informations à un petit nombre de personnes déterminées.
- Les banques suisses de plus petite taille sont confiantes qu'elles pourront en affaiblir les effets et continueront à en profiter en trouvant des moyens nouveaux et plus élaborés pour protéger la confidentialité de leurs clients. — (New York Times, cité et traduit par Le Monde, août 2009)
-
caresser
?- Faire des caresses de la main ou des lèvres.
- Pan dansa comme les autres & en suite prit une satyrelle qu'il caressa de la bonne maniere au milieu de la chambre, alors on n'entendit de tous côtez que cris de joye. — (Dialogues, ou Les Fables les plus curieuses de l'Antiquité sont expliquées d'une maniere fort agreable, Cologne : chez Pierre du Martau, 1672, page 140)
- Et tandis qu’elle lui caressait ses cheveux blancs, exténué et rassuré, trop rassuré, il s’endormit sur la descente de lit, et, un bon moment, alors qu’elle le croyait encore éveillé, elle ne caressa plus que son sommeil. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 146)
- Helmy buvait ses paroles, contemplait ses yeux alternativement enflammés et tendres, et caressait lentement la main qu’elle lui abandonnait. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- (Sens figuré) (Poétique) Frôler.
- Le zéphyr caresse les fleurs.
- (Sens figuré) Flatter ; cajoler.
- Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
- Elle caressait, en lui témoignant de la confiance, un des faibles de son mari. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
- Attiré par la gloire de Canalis, […] un jeune Référendaire à la Cour des Comptes se constitua le secrétaire bénévole du poète, et fut caressé par lui comme un spéculateur caresse son premier bâilleur de fonds. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- À quoi servent les faits divers ? […]. En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier. — (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9 535, 7 et 8 janvier 2012, page 3)
- (Sens figuré) Se complaire dans un travail ou dans une pensée.
- Mais il trouvait un secret plaisir à se dire qu’à sa place bien d’autres n’eussent pas été aussi délicats, et tout en caressant en lui-même le sentiment de sa propre vertu, il arrivait à trouver cette vertu plus méritoire qu’il ne l’aurait imaginé une heure auparavant. — (George Sand, Jeanne, 1844)
- Le Valdemar devait pousser son voyage de circumnavigation jusqu'à Seidisfiord, station située sur la côte orientale de l'Islande ; mais comme je caressais toujours l'idée de gagner Reykjavík par terre en franchissant le désert du Stórisandr, le moment était venu de prendre congé du capitaine Kihl et de mes compagnons de traversée. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
- Ai-je donc la figure d’un homme qui caresse de mauvais desseins ? — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
- Fin février, on se rendait compte dans tous les milieux français et indigènes qu’il fallait faire une fois de plus son deuil des espérances que l’on avait caressées. — (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l’Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chapitre 4, page 30)
- Dire qu’il y a des années que je caresse cette chimère, que je vis avec cette idée folle : mon journal à moi […]. Je l’ai réalisé, ce rêve impossible, je le tiens, l’oiseau bleu, entre mes doigts. Le Justicier. C’est un journal de finance. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 171)
- Elle ne manque pas d’allure la Porsche 912 coupé, couleur crème, millésime 1968, garée sur un boulevard parisien. Un vrai petit bijou pour collectionneurs que plusieurs passants caressent d’un œil connaisseur. — (Eric Béziat, La France devrait autoriser en 2020 la conversion électrique des véhicules thermiques, Le Monde. Mis en ligne le 17 décembre 2019)
- (Vieilli) (Art) Donner un beau fini à une œuvre, un ouvrage.
- Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Spécialement) (Par euphémisme) pronominal Se masturber.
- En attendant, je devais me caresser pour me calmer. J'ai ouvert un autre classeur à souvenirs. La langue de Mandy m'est venue en tête, au creux de la main. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 181)
-
vanité
?- Caractère de ce qui est vain, futile.
- L’abondante littérature idyllique des professeurs de rhétorique est évidemment une pure vanité. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.363)
- Inutilité, inconsistance.
- Mais quand il s’aperçut de la vanité de ses efforts et que, d’autre part, il vit l’Église menacée dans son existence par le développement prodigieux pris par les sectes hérétiques, il changea brusquement d’attitude. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Deux ans chez les trappistes lui ont appris à la fois le poids des mots et leur vanité. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, 2018, p. 96)
- Désir de se faire valoir, fatuité.
- Il y a une différence entre l’orgueil et la vanité. L’orgueil est le désir d’être au-dessus des autres, c'est l’amour solitaire de soi-même. La vanité au contraire, c’est le désir d’être approuvé par les autres. Au fond de la vanité, il y a de l’humilité; une incertitude sur soi que les éloges guérissent — (Henri Bergson)
- Tels sont surtout les comédiens, les musiciens, les orateurs et les poètes. Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil, de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les applaudissent;.. — (Érasme; Éloge de la folie, 1509, traduction de Thibault de Laveaux, 1780)
- Il avait endossé pour la circonstance un complet vert — peut-être un peu voyant — et orné sa cravate d'une perle qu'il reluquait sans fausse honte, ni, je dois bien le dire, une ombre de vanité. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous— (Jane Austen, Orgueil et Préjugés)
- Fierté excessive, amour-propre frivole.
- Eh ! bien, lui qui devait n’avoir que de l’orgueil était dévoré de vanités blessantes et maladives qui décourageaient l’amitié. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- […]; et, sur ces sentiments de basse vanité, se greffait encore l’orgueil d’une vertu qu’il n’avait même pas conquise au prix d’efforts, […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Mais tout de même, procréer à son âge lui paraissait louche et, bien qu’un tel résultat flattât sa vanité de vieux coq, la crainte d’avoir été aidé dans cette œuvre par des collaborateurs bénévoles autant qu’inconnus le retenait hésitant au bord du fossé conjugal. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Art) Peinture de genre signifiant le temps, la mort, l’instabilité des choses, à l’aide de composition d’objets périssables, tels que bougie, crâne, sablier, végétaux.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Spécialement) (Bijouterie) Bijou, bague, orné d’une tête de mort.
- Les voûtes de l’établissement devaient remonter aux catacombes, l’éclairage aurait convenu à un enterrement clandestin, les clients et les serveurs arboraient des vanités à chaque doigt – tout ici présageait la mort. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 162)
- (Au pluriel) Mondanités, frivolités, futilités.
- Je n’aime pas ces vanités, qui étaient inconnues à nos pères lorsque l’Angleterre était libre. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- La lampe éteinte, Félicité ne put dormir. Les yeux fermés, elle faisait de merveilleux châteaux en Espagne. Les vingt mille francs de rente dansaient devant elle, dans l’ombre, une danse diabolique. Elle habitait un bel appartement de la ville neuve, avait le luxe de M. Peirotte, donnait des soirées, éclaboussait de sa fortune la ville entière. Ce qui chatouillait le plus ses vanités, c’était la belle position que son mari occuperait alors. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 104)
- De toute évidence, hommes et femmes ne viennent ici que pour se faire admirer. C'est le rendez-vous des vanités élégantes, des rivalités paradeuses et des clins d'œil assassins. — (Martial Debriffe, Le temps des illusions, Terre d'Histoires (City Edition), 2017)
-
alimenter
?- Nourrir ; pourvoir des aliments nécessaires.
- Les provisions s’épuisèrent et l’équipage s’alimenta du produit de sa pêche. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
- 3° - Après cette période, s'alimenter pendant une semaine à peu près de la manière suivante : a - le matin : une assiettée de potage Julienne ou un fruit avec une tasse de café ou de thé peu sucré. — (Docteur Pierre Vachet, Vivre mieux, rester jeune, éd. Grasset, 1958, 1975)
- (Par analogie) Pourvoir pour assurer le fonctionnement.
- Ce moulin donne son nom à un ruisseau qui alimente les moulins à blé de Suzy, de Maneux, de Tervannes et de Barthel et se jette dans l’Ailette à Suzy, après avoir fait la séparation des territoires d’Anizy-le-Château, de Lizy et de Wissignicourt. — (Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Imprimerie nationale, 1871, p. 18)
- Un groupe de trois générateurs dont un fournit la vapeur nécessaire au réchauffage de l'air dans les locomoteurs et dont les deux autres alimentent le chauffage de la gare et la bouillotterie pour le chauffage des trains. — (Revue générale des chemins de fer, éd. Dunod, 1900, vol. 23, part. 2, p. 534)
- Aucune classe d'hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol.2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p.65)
- Un aqueduc du IIe siècle, long de 3 km amenait l’eau de la fontaine Bonnet pour alimenter des thermes gallo-romains, situés à un carrefour des voies antiques près de l’actuel presbytère d’Arthon. — (Le Petit Futé Loire-Atlantique 2012-2013, p.119)
- Aussi, pour alimenter d’hommes ses casernes, pour donner des valets aux officiers, des tueurs à la société bourgeoise, Napoléon, organisateur du despotisme en France, imagina le service obligatoire, les armées permanentes ignorées jusqu’à lui. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, p. 21-30)
- (Sens figuré) Entretenir quelque chose.
- Ces matières alimentaient l’incendie.
- Les journaux et les magazines qui alimentaient les cerveaux américains (car les livres, sur ce continent impatient, n’intéressaient plus que les collectionneurs) devinrent instantanément un feu d’artifice […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 212 de l’édition de 1921)
- La société Cockerill tenait à alimenter les hauts fourneaux de son usine de Rehon, dans le bassin lorrain, de manière optimale. — (Alain Schärlig, Décider sur plusieurs critères, 1985)
-
imager
?- Orner d’images, en figures, en parlant du style, du langage.
- La gendarmerie a notamment mobilisé ses techniciens en identification criminelle au sein des cellules de recherche des causes et des circonstances de l’incendie (RCCI), au côté de pompiers et d’agents de l’ONF. Ces enquêteurs pratiquent « la technique de l’escargot », image la porte-parole, depuis le point de départ supposé du feu jusqu’à une cartographie 3D de la zone brûlée réalisée à partir de drones et d’hélicoptères. — (Le Monde avec AFP, Incendies : 48 personnes, soupçonnées d’être pyromanes ou incendiaires, ont été interpellées en France cet été, Le Monde. Mis en ligne le 23 septembre 2022)
- Style imagé.
- Langage imagé.
- Expressions imagées.
-
bouquet
?- Assemblage de fleurs coupées et serrées les unes contre les autres.
- Avec Christine Conforti, elles ont transmis à leurs clients leur passion pour la création florale et les beaux bouquets ! — (Saint-Cloud magazine, n° 402, janvier 2023, page 27)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Cuisine) Petit faisceau de plantes aromatiques culinaires.
- Piquez votre foie de veau de gros lard assaisonné; foncez une braisière de bardes de lard; mettez-y le foie avec des carottes, un bouquet garni, des oignons, […]. — (Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, Paris : Alphonse Lemerre, 1873, page 565)
- Ensemble d’arbres formant un bosquet.
- Et tout à coup, l’église, qui, en face de moi, montrait son toit gauchi et sa vieille tour d’ardoise, mal d’aplomb au-dessus d’un bouquet d’acacias et de marronniers roses, les cloches tintèrent. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- […] c’étaient de hautes falaises rocheuses, des cascades et de larges fleuves bouillonnants et désolés, des bouquets d’arbres et des fourrés de plus en plus rabougris. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 265-266 de l’édition de 1921)
- (En particulier) (Foresterie) Peuplement de moins de 50 ares.
- Toutefois, compte tenu du caractère plutôt héliophile des chênes, tant sessile que pédonculé, il se peut que la structure des peuplements s’organise naturellement en bouquets (notamment sur sol acide). — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
- (Par extension) Assemblage de choses liées ou qui tiennent naturellement l’une avec l’autre.
- Un bouquet de plumes, de cerises, etc.
- Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, page 93)
- Aujourd’hui, l’utilisation de la voiture est tellement satisfaisante qu’aucune offre de transport en commun, aussi performante soit-elle, n’entraînera nécessairement un report. Il est nécessaire de développer un bouquet de services de mobilité beaucoup plus divers. — (Laetitia Van Eeckhout, Quelles alternatives à la voiture individuelle, hors des villes ?, Le Monde. Mis en ligne le 9 novembre 2018)
- (Pyrotechnie) Paquet de différentes pièces d’artifice qui partent ensemble.
- Il la pénétrait bestialement, dans une hébétude sensuelle qui n’atteignait à la lucidité qu’à la minute où l’on voit, par une nuit d’été, la fusée d’un feu d’artifice fondre en un riche bouquet d’étoiles pâmées qui retombent au néant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
- Une à une les fusées partirent, les belles bleues, celles à trois étages et celles qui gardent un instant leurs fleurs éteintes. Puis le bouquet, la fontaine d’argent et la mitraillade finale. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 86)
- (Sens figuré) (Familier) Ce qu’il y a de mieux et qui a été réservé pour la fin dans un récit, une fête…
- Je réservais cela pour le bouquet.
- (Ironique) Désagrément qui vient s’ajouter à une série de mauvaises nouvelles.
- Et j’en passe. Le bouquet, c’est l’énumération de mes récentes tentatives d’extorsion de fonds. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
- C’est le bouquet !
- (Cuisine, Œnologie) Sensation olfactive parvenant à la cavité nasale par l’arrière, depuis la gorge. Parfum qui distingue certaines qualités de vin.
- Dans son bouquet tertiaire apparaîtront des arômes suaves de kumquat confit, de fruit de la passion, d’épices douces et d’amande grillée, toujours sur le fond citronné ma foi assagi. — (Muriel Proust de la Gironière, 250 réponses aux questions d'un amateur de vin, Éditions du Gerfaut, 2007, page 210)
- (Vieilli) (Sens figuré) Petit texte en vers adressé à une personne le jour de son anniversaire.
- Envoyer un bouquet à une jeune personne.
- (Droit) Capital versé par l’acheteur dans le cadre d’une rente viagère.
- Le jeune couple ignorerait longtemps que, pour faire partir la vieille dame dans une maison de retraite, les Bioni lui avaient lâché un important bouquet par-dessous la table. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 171)
- Tout le bouquet de la rente viagère s’était fané dans cette prodigalité musicale. — (Pierre Magnan, L’arbre, Denoël, 1992)
-
alerter
?- Avertir d’un danger en donnant l’alerte.
- Mettre en éveil.
- Le bruit, les allées et venues des gens m'alertèrent. J'accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
- Cette crise porte indubitablement la marque de l’activité humaine et se traduit concrètement par la multiplication de catastrophes naturelles et d’événements climatiques exceptionnels qui ont alerté les opinions dans nos pays et ont fortement accru la mobilisation citoyenne à l’égard des questions environnementales. — (Charte Urbaine Européenne II, Manifeste pour une nouvelle urbanité)
- (Internet) Signaler un commentaire hors charte au modérateur.
- Alerter : sur les sites internet ayant une tribune d'expression libre pour les internautes, action qui consiste à signaler un commentaire hors charte au modérateur. L'amalgame fréquent des internautes consiste en un abus de clic sur cette option, à savoir qu'ils alertent un post conforme à la charte mais non conforme à leur façon de penser, faisant ainsi fi de la liberté d'expression et de pensée. — (nilslof, sur www.20minutes.fr/article/332219/commentaires/1)
-
entraîner
?- Traîner avec soi, après soi.
- Les torrents entraînent ce qui s’oppose à leur passage.
- Le dégel est venu tout à coup, et la débâcle a entraîné les bateaux.
- (En particulier) Emmener, conduire avec une sorte de violence.
- Les sablières actuelles sont à vapeur, une tuyauterie munie d'un éjecteur entraîne le sable avec un jet de vapeur et le projette devant les roues., — (Serge Breval, La locomotive à vapeur, sa description, son fonctionnement , 1932, chap. B)
- C'est bon ! c'est bon ! se décida soudain à balbutier le second pochard en entraînant son compagnon. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Je le pris par le bras et l’entraînai hors de la chambre.
- (Sens figuré) Porter quelqu’un à quelque chose avec force, et comme malgré lui.
- J'ai beau savoir qu'au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu'il m’entraîne, je le suivrai. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Le premier correspond à l’intrigue, dans laquelle on se laisse entraîner d'autant plus facilement que la feuilletonisation du récit est parfaitement maîtrisée grâce à un découpage et un rythme qui ménagent suspense, dévoilements et rebondissements. — (Bernard Leconte et Érika Thomas, Écrans et politique, L'Harmattan, 2004, page 106)
- Il a été si éloquent qu’il a entraîné tout le monde.
- (Sens figuré) Avoir pour effet, pour résultat, pour conséquence nécessaire, inévitable. — Note : Cela se dit surtout en parlant des choses fâcheuses.
- Le succès des hommes de Cro-Magnon a entraîné directement ou indirectement la disparition des Néanderthaliens. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- Ses dents en or et sa claudication laissaient entendre, avant qu'il ne se fût livré à la moindre confidence, que son ancien métier entraînait certains risques. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’effondrement de la civilisation scientifique était inconcevable pour ceux qui vécurent à cette époque, qui furent entraînés par la débâcle. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 393 de l’édition de 1921)
- Le phosphure de zinc employé comme rodenticide puissant produit en général des lésions nécrotiques ou rénales et entraîne la mort par défaillance cardiaque. — (Rodenticides: analyses, normes, préparations utilisées en santé publique et en agriculture, FAO, 1985, page 25)
- L'opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d'une quantité de bêtes et de bagages. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)
- (Droit criminel) Cette peine entraîne, par voie de conséquence, telle autre peine.
- Préparer un cheval pour la course au moyen de l’entraînement, ou, d’une façon plus générale, préparer une personne à quelque exercice physique ou intellectuel.
- Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d'acrobates de cirque, puis s'était entraîné au tapis, en vue d'un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Le directeur sportif s’était réjoui de découvrir en Kimball un joueur de lacrosse prêt à entraîner l’équipe. Il était rapidement devenu l'entraîneur en chef de l’équipe féminine. — (Mary Higgins Clark, Dernière Danse, traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Damour, Éditions Albin Michel, 2018, chapitre 23)
- Une sorte de taylorisme dématérialisé, dans lequel les travailleurs entraînent les algorithmes qui, demain, renforcés par cet apprentissage, les remplaceront. — (Olivier Tesquet, Les « micro-tâcherons du Web » : Les nouveaux Temps Modernes, Télérama n° 3513, mai 2017)
- (Sens figuré) Cet orateur s’est entraîné à la discussion.
- (Cirque, Élevage) Dresser toute espèce de bêtes.
- 90 % du temps se déroule à l'extérieur à s'occuper des bêtes, à les entraîner, à les nourrir, à les soigner. — (Hans Ludwig Suppmeir, dresseur de tigres, « Établir la confiance jour après jour », page 53, dans Philosophie Magazine, Dossier Pourquoi aimons-nous les animaux ?, n° 77, mars 2014)
-
communiquer
?- Rendre commun à, faire part de, transmettre.
- Il est de fait que le mercure sur lequel on fait bouillir de l’eau, communique à ce liquide la vertu la plus vermifuge. — (Jean-Antoine Chaptal, Élémens de chimie, volume 2, page 373, Deterville à Paris, 2e édition, an III, (1794 ou 1795))
- La flamme se communiqua aussitôt de la mèche au papier, qui en un instant fut consumé. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Une petite quantité de farine de seigle, mêlée à la farine de blé, lui communique une saveur agréable. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 117)
- Suivant les renseignements officiels qui m’ont été communiqués, la population de Reykjavik est actuellement de 2,600 habitants, ce qui est déjà bien respectable pour la capitale d'un pays qui ne compte que 70,000 âmes; […] — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 49)
- (Sens figuré) Transmettre.
- Le tannin, qui vient de la rafle, des pépins et des pellicules donne de l’âpreté ; […]. Les acides communiquent de la verdeur. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 136)
- À l’en croire, c’était lui qui dansait, qui levait la jambe, qui se dandinait, tellement il se donnait de mal pour communiquer à ces merveilleuses mais stupides créatures un peu du feu sacré dont il les prétendait dépourvues. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Ce qu’on appelait la seconde flotte traversait l’Océan Pacifique, communiquant par la télégraphie sans fil avec la station asiatique et avec San Francisco. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 175 de l’édition de 1921)
- Et ce qu’il y a de certain, c’est que l’Esprit que nous venons de voir chez les idolâtres pythoniser la statue, la matière inerte et l’animal, c’est-à-dire les médiums de pierre, de bois ou de chair vive, communique à chacun d’eux une partie de ses propres facultés, sa vie, son intelligence, sa science et son mouvement au sein de l’air, où il règne en prince; principes aeris hujus[…] — (Roger Gougenot des Mousseaux, Les hauts phénomènes de la magie, 1864)
- Faire connaître.
- L'intérêt des phénomènes d’embâcle qui peuvent être divulgués sans inconvénient, nous incite à les communiquer sans tarder. — (M. F. Kaisin jr, « Réflexions sur les phénomènes de chevauchement, à propos de l'embâcle de la Meuse en 1940 », dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 60, 1940, p. 8)
- Des renseignements fort exacts m’ont été communiqués.
- Quand ils se furent communiqué leurs réflexions.
- Les ambassadeurs se communiquèrent respectivement leurs pouvoirs.
- (Pronominal) (Vieilli) Entrer facilement en conversation avec quelqu’un.
- C’est un bon chef qui se communique aisément.
- Les rois d’Orient se communiquent rarement à leurs sujets.
- Vous vous communiquez trop.
- Il ne faut pas se communiquer à tout le monde.
- (Intransitif) Se mettre en relation avec.
- Communiquer avec un accusé.
- Nous ne pûmes longtemps communiquer ensemble.
- Ils communiquaient entre eux par tel moyen.
- On communiquait avec le dehors par tel endroit.
- (Intransitif) Être en rapport au moyen de.
- On communique d’un gaillard à l’autre par les passe-avans, et les dunettes sont établies à l’extrémité du gaillard d’arrière. — (Jean-Baptiste Philibert Willaumez, Dictionnaire de marine, 3e édition, 1831, page 302)
- (Pronominal) Ces deux chambres se communiquent par un corridor.
- (Absolument) Ces deux fleuves communiquent ou se communiquent.
-
ennuyer
?- Causer de l’ennui, fatiguer l’esprit par quelque chose d’insignifiant, de monotone, de déplaisant, ou de trop long.
- Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Je craignais que toutes mes lettres ne l’ennuyassent. Je faisais ce que je pouvais pour qu'elles ne fussent pas longues. J'y réussissais rarement; elle me plaignait; elle m'écrivait souvent, cela est vrai; je vivais de ses lettres. — (Mémoires de M. le duc de Lauzun, Paris : chez Barrois l'Aîné, 1822, page 385)
- (Impersonnel) — Il m’ennuie d’être si longtemps séparé de vous. — J’ai cessé de les fréquenter, il m’ennuyait d’entendre toujours déraisonner.
- Causer du désarroi, contrarier quelqu’un.
- Sa défaite l’ennuie beaucoup.
- (Pronominal) Éprouver de l’ennui, se morfondre, ne pas savoir s’occuper.
- Vous vous ennuierez bien ici. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre deuxième)
- (Pronominal) (Par extension) Éprouver de la contrariété à cause d'une absence. Note : l'objet de l'absence est introduit par la préposition de ou, plus rarement, par la préposition après.
- Revenez au plus vite : je m’ennuie de vous.
- (Pronominal) Être ennuyé, avoir du souci.
- — Le petit est malade. Je ne sais pas ce qu’il a… Je m’ennuie. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
-
filet
?- Fil délié, petit fil.
- Technique de couture.
- Elle est en train de se confectionner au filet le manteau le plus adorables que vous puissiez imaginer. — (Jane Austen, Northanger Abbey, ch. vi, traduction de Josette Salesse-Lavergne, Christian Bourgois Éditeur, 1980)
- Maillage de cordes ou de fils destiné à empêcher le passage ou à capturer des objets de taille supérieure aux mailles.
- « Toi, tu crois les affaires et les hommes plus grands qu’ils ne sont, et tu fais des héros, en bien ou en mal, de tous les interlocuteurs. Tu tends tes filets trop haut, comme dit Thucydide des Béotiens. » Et Lucien répéta les mots grecs que j’ignore. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Jean Donnard et Pierre Kerhuon embarquaient les filets dans la chaloupe, amarrée au quai, près de la cale qu’ensanglantaient des débris de poissons fraîchement éventrés. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
- […], n’avait-il point remarqué une superbe truite qui se calait sous un rocher de la rive.[…]. La question se posait seulement de savoir s’il la prendrait au filet ou à la main. — (Louis Pergaud, L’Évasion de Kinkin, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Les bêtes si méfiantes qui s'abattaient à la croûle sur les fagnes pour en extraire les vers, ne prenaient point garde aux filets tendus à plat sur le sol; elles s'y empêtraient et tous leurs efforts étaient vains. Elles ne pouvaient s'en dépêtrer ou arracher le bâtonnet qui les fixe. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Sport ludique et convivial, le Padel est un jeu à l'aspect familier car il emprunte sa technicité et son règlement à nombre de jeux que nous connaissons bien : le tennis dont il a hérité du filet, de la balle, et du décompte des points, […]. — (Petit Futé; Vendée, 2009-2010, page 49)
- Sac en mailles.
- Tout à coup, une commère qui, un filet de provisions à la main et le visage congestionné d'émotion, absorbait, le nez en l'air, ce récit sensationnel, poussa un hurlement d'effroi, [...]. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
- (Technique) Usinage en forme d'hélice cylindrique sur une vis ou autre tige filetée ainsi que dans un écrou ou autre taraudage.
- Les vis peuvent être à filet rond, trapézoïdal ou triangulaire.
- (Par analogie) Qui ressemble à un petit fil, particulièrement en parlant des petites fibres des plantes.
- Cette herbe, cette racine est pleine de filets.
- (Botanique) Partie inférieure de l’étamine qui supporte l’anthère, et qui est ordinairement plus ou moins déliée.
- Quant aux anthères réellement unilobées, il est évident qu'elles s'ouvrent par une seule fente, qui, bien que longitudinale, paraît transversale, si cette anthère est, comme cela arrive fréquemment dans ce cas, renversée sur le dos à l'extrémité du filet. — (Ernest Germain de Saint-Pierre, Nouveau dictionnaire de botanique, Éditions J.-B. Baillière et fils, 1870, page 65)
- Les filets de cette fleur sont velus. Filets plus longs que le tube de la corolle.
- (Anatomie) Ramifications les plus ténues des nerfs.
- Les filets nerveux.
- (Anatomie) (En particulier) Pli membraneux qui est sous la langue et qui en règle les mouvements.
- Faire l’opération d'entailler le filet d'un nouveau-né pour le libérer d’un handicap de succion dû à un filet de langue trop court.
- Couper le filet : (Sens figuré) Empêcher de parler.
- Cette réponse inattendue lui a coupé le filet. → voir couper le sifflet
- Il a le filet bien coupé : (Par plaisanterie) Il est bavard.
- (Art) Se dit de certains ornements linéaires.
- La façade était peinte en blanc et les arêtes de la corniche se rehaussaient d'un filet rouge qui en accentuait le profil. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Couverts d’argent à filets.
- Faire un filet sur le bord de la couverture d’un livre.
- Reliure de veau avec filets.
- Orner une pièce de serrurerie d’un filet en relief.
- Cette moulure est accompagnée d’un filet.
- (Typographie) Zone libre de texte entre deux colonnes imprimées.
- (Typographie) Se dit de certains traits qui ont diverses formes et divers usages.
- Le lendemain, les nombreux abonnés d’un journal libéral lurent dans les premiers-Paris un article entre filets, inséré d’autorité par Chaboisseau et Métivier, actionnaires dans deux journaux, escompteurs de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, et à qui nul rédacteur ne pouvait rien refuser. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
- Mettre un filet au-dessous d’un titre.
- Filet double.
- Filet maigre.
- Lames de métal qui servent à imprimer ces sortes de traits.
- Filets d’acier, filets de cuivre.
- (Sens figuré) Flux d’un fluide, et particulièrement de l’eau qui coule, qui vient en petite quantité mais sans interruption.
- Ajoutez un généreux filet d’huile d’olive, un petit de citron, une pincée de fleur de sel, une de sumac, et parsemez le plat de quelques feuilles de coriandre. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 décembre 2022, page 14)
- On traverse l'oued Isten, il contient du berdi (roseau) en abondance, et a un tout petit filet d'eau. On campe à 9 h 30 devant Idelès. — (Bulletin du Comité de l'Afrique française, 1908, volume 8, page 122)
- Les enfants courant entre les jambes de grand-maman pendant que grand-papa ronfle sur sa chaise, un filet de salive au coin des lèvres ? — (Richard Martineau, Chronique pascale, Le Journal de Québec, 4 avril 2021)
- Un filet de vinaigre : Un peu de vinaigre.
- Mettre un filet de vinaigre dans une sauce.
- Un filet de voix : (Sens figuré) Une petite voix.
- C'est ta voix, ma bien-aimée, ta voix lointaine, ton filet de voix pure qui me crie mes serments. — (Émile Zola, Nouveaux Contes à Ninon, 1874)
- Ce chanteur n’a qu’un filet de voix.
- (Boucherie, Cuisine) La partie charnue qui est le long de l’épine dorsale de quelques animaux ; on ne l’appelle ainsi que quand ces animaux ont été dépecés pour être mangés.
- La viande, qui doit se révéler un peu ferme, provient souvent de tranche grasse, de rond de gîte, de gîte à la noix, mais les rosbifs aristocratiques peuvent être taillés dans le filet, le faux-filet ou le romsteck. — (Jacques-Louis Delpal, Comment marier les mets et les vins, Éditions Artemis, 2007, page 110)
- (Par analogie) — Il s'adressa au cuistot : — Je prends un guéridon, tu m'enverras des filets d’harengs pour commencer, une double saucisse-frites, un calendo, un kil, et que ça saute. — (Robert Giraud, La petite gamberge : roman, Éditions Denoël, 1961, page 67)
- Mettez les filets de haddock dans un plat creux, versez le lait par-dessus et laissez tremper pendant 30 minutes. — (Le Cookbook Masterchef, Solar Éditions, 2010, page 56)
- (Équitation) Embouchure, bride. Il est souvent composé d’une muserolle, d’une sous-gorge, de montants et de rênes : il sert à diriger le cheval.
- (Architecture) Baguette moulurée en bois utilisée pour la couverture des joints.
- (Architecture) Moulure rectangulaire située soit le long d'une moulure plus importante, soit entre deux moulures, on le trouve généralement sur des façades.
- (Agriculture) (Populaire) Rejeton d’une plante qui s’allonge en tige rampante sur le sol; stolon.
- La culture potagère fournit un remarquable exemple de marcottage dans la multiplication du fraisier par filets, coulants ou stolons. — (Odette Bussard, Cultures légumières, Paris : Baillière, 1943)
- (Ornithologie) Rectrice externe allongée, comme chez l'hirondelle rustique.
- (Héraldique) Bande plus fine que la cotice.
- (Cartographie) Trait d'épaisseur donnée faisant partie du cadre[1].
- (Charpenterie) Ensemble d'une ou de plusieurs poutrelles métallique utilisé pour renforcer un plancher ou le linteau d'une ouverture.
- (Maçonnerie) Bandeau réalisé en mortier pour parfaire l'étanchéité entre le rang supérieur du toit d'une ferme en appentis et un mur
- (Chasse) Technique de chasse, de braconnage.
- Chacun sa préférence ; la mienne c'est le filet : tu t'amènes tout à la douce, tu tends, tu rabats les lapins, tu les récoltes, et en route ! — (Maurice Genevoix, Raboliot, 1925, troisième partie, chapitre 2, page 146 de l'édition du Livre de Poche)
- (Sport) (Sens figuré) (Québec) (Populaire) Le but de chaque équipe, lors d’une partie de hockey.
- Mais ce filet du défenseur russe a causé tout un émoi. — (Kevin Dubé, Les Remparts de Québec remportent une victoire dramatique, Le Journal de Québec, 25 mai 2022)
-
tuer
?- Ôter la vie d’une manière violente ; ne se dit pas quand il s’agit d'une euthanasie, ni à la forme pronominale dans le cas d’une mort accidentelle par noyade, étouffement ou empoisonnement : on emploie alors se noyer, s’étouffer, s’empoisonner.
- Le conducteur de la voiture, un homme âgé de 37 ans, a été tué sur le coup.
- Une centaine d’hommes gisent sur le pavé ; les uns sont tués roides, d’autres atteints mortellement. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Sous la première République, au moment même où toute l’Europe nous tombait sur le dos, c’est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée, fanatisant les paysans, les menant au combat, et leur promettant le paradis s’ils étaient tués. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 203)
- Un autre eût quitté une pareille femme, il l’eût tuée peut-être : moi, je me remis à l’aimer. — (Octave Mirbeau, La tête coupée)
- Ne revenez plus, monsieur, autrement vous tueriez aussi la mère, car la puissance de Dieu est infinie, mais la nature humaine a ses limites. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, deuxième épisode)
- Il était question dans la complainte d’un assassin qui expose aux juges les raisons qui l’ont poussé à tuer sa maîtresse. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Si les trois villages se soulevaient et qu’on tuât deux ou trois gendarmes, guillotinerait-on tout le monde ? — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre cinquième)
- Provoquer une mort violente par accident, provoquer une mort naturelle en parlant des maladies.
- Une tuile lui tomba sur la tête et le tua.
- Il a été tué par la foudre.
- (Par extension) Causer la mort.
- C’est vrai qu’aujourd’hui, les inégalités tuent en Seine-Saint-Denis. Ces profondes injustices, que plus personne ne peut choisir d’ignorer, il faudra s’y attaquer de front, avec des actes. — (Collectif, Coronavirus : « Les inégalités tuent aujourd’hui en Seine-Saint-Denis », Le Monde. Mis en ligne le 11 avril 2020)
- (Par hyperbole) Fatiguer excessivement le corps, altérer la santé.
- Le chagrin le tue.
- Vous vous tuez à mener une pareille vie.
- Il se tue à force de travailler.
- (Familier) (Sens figuré) Incommoder, provoquer une forte émotion le plus souvent négative, comme la colère, et parfois positive, comme le rire.
- Ce récit est d’une longueur, d’un ennui qui tue.
- Le grand bruit me tue.
- Mettre en vente un produit qui ne marche pas, ça me tue !
- Elle m'a tué avec sa réplique au policier !
- Duchotel. — Oh ! figure-toi, un chevreuil à gauche qui filait comme ça et qui, en passant, fait lever un coq de bruyère… pan, pan, v’lan !… Ah !… j’ai tué Cassagne !Léontine, appuyant. — Tu as tué Cassagne ?Duchotel. — Hein !… Oui… enfin, je l’ai stupéfié !Léontine. — Ah, bon !… Et le gibier ? est-ce que tu l’as tué aussi ? — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- (Sens figuré) Faire disparaitre ; anéantir.
- Des usines s'élevèrent sur tous les points du territoire, tuant lentement mais sûrement l'artisanat des campagnes. Le premier coup lui fut porté par la création des bateaux à vapeur, qui anéantit l'industrie, si florissante des toiles à voiles. — (Marie Soraye-Racapé, Janzé, ses origines, son histoire, Janzé : chez l'auteur, 1968, page 116)
- (Sens figuré) Détruire l’effet d’une chose.
- Cela tue l’effet du spectacle.
- Le voisinage de ce tableau-là tue celui-ci.
- On peut tuer un poème, comme on peut lui donner des ailes, rien qu'en le lisant. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, page 95)
- Dissiper, occuper, en parlant du temps, de la durée.
- Les gens se donnent beaucoup de mal pour tuer leur vie heure à heure. Encore n'en sont-ils pas capables tout seuls, il faut qu'on les dirige. Une revue a été créée dans ce but : signaler aux Parisiens, de façon méthodique, les occasions qui leur sont offertes de perdre leur temps. — (Henry de Montherlant, Les lépreuses, 1939, chapitre 5)
- Nous tuons les longues heures comme nous le pouvons, chacun y mettant du sien — toujours pour les autres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Et il y avait près de deux heures à tuer. Il hésita entre rester assis sur son banc ou reprendre le métro, mais où aller ? — (Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, Albin Michel, Paris, 2013, page 285)
- (Pronominal) Se suicider.
- — Soyez convaincu que mourir et se tuer sont deux verbes qu’on emploie surtout au futur ; au moins pour moi je ne les ai jamais vu conjuguer qu’à ce temps. « Si vous me trompiez, si vous m’oubliiez, je me tuerais. » — (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
- Un jeune homme que je connaissais à Evian s’est tué sous la fenêtre d’une de mes amies qui avait été coquette avec lui. — (Maurice Rostand, La Solitude passionnée, 1925)
- La motivation qui pousse à se tuer et donc à tuer ses propres divinités est plus grave, karmiquement, que la motivation qui conduit à tuer une autre personne […]. — (Louis-Vincent Thomas, Mélanges thanatiques: deux essais pour une anthropologie de la transversalité, L’Harmattan, 1993, page 193)
- Marat vint à la Convention, monta à la tribune, et pistolet sur la tempe menaça de se tuer si la calomnie l’accusant de la « septembrisade » ne cessait pas. Danton écourta la tragi-comédie. — (Isabelle Siac, Le Talent ou la Vertu, Place Des Éditeurs, 2016)
- (Pronominal) (Par hyperbole) (Suivi de la préposition à et d'un infinitif) Se donner beaucoup de peine.
- Je me tue à vous répéter toujours la même chose.
- Et enfin les autres se tuent à remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu'ils en connaissent la vanité [...]. — (Blaise Pascal, Pensées)
- (Centre-Ouest) Éteindre en parlant d'une bougie, d'une chandelle. (Note : ne s'emploie plus guère que dans tue la chandelle, qui s'utilise encore à la campagne pour signifier éteins la lumière
- [...] il regarde ce ravage, il croit que c'est le chat; il tue la chandelle et se met dans son lit,[...]. — (Giuliana Colajanni, Les scénarios franco-italiens, Edizioni di storia e litteratura, Rome 1970)
-
popularité
?- Faveur publique ; crédit parmi le peuple.
- Le capital sympathie associé au vautour fauve ne menace pas vraiment la popularité de l’ours brun ou du pottock (le poney basque), pour ne parler que des animaux des pentes pyrénéennes. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 33)
- Néanmoins, à l'occasion d'une pétition qui réclamait le rappel des bannis indistinctement, il s'exprima en des termes violemment improbatifs, qui lui valurent un jour de popularité à la cour ; mais il paraît qu'en cette occasion, le Maréchal n'avait pas suffisamment pesé ses paroles, […]. — (Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 4e année, 1823, Paris : Ponthieu, 1824, page 100)
- Quant au duc d’Orléans, il jouissait de peu de popularité et de peu d’influence. C’était l’homme des petites menées ; il rabaissait à sa taille les choses dont il s’occupait. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Mais sa popularité ne survit pas à son mariage avec Marina, Polonaise et catholique, qui amène à la Cour une suite de gentilshommes de son pays dont l’attitude conquérante irrite les Moscovites. — (Albert Mousset, Histoire de Russie, 1945)
- Laurier n’était pas seulement, et à la fois, un dictateur par tempérament, un riche propriétaire foncier et un puissant industriel (…), mais c’était aussi un personnage populaire, fort habile à cultiver l’art de la popularité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 390 de l’édition de 1921)
- Je ne serai jamais populaire. La popularité, c'est pour les filles qui portent des serre-têtes assortis à leurs robes et traînent avec des filles qui portent aussi des serre-têtes assortis à leurs robes. — (Felicia Day, On n'est jamais bizarre sur Internet (ou presque), traduit de l'américain par Marie-Aude Matignon, éd. Bragelonne, 2016)
- Définition manquante ou à compléter. (Ajouter)
- La bourgeoisie, les commerçants retirés, les avocats, les notaires, tout le petit monde aisé et ambitieux qui peuple la ville neuve, tâche de donner quelque vie à Plassans. Ceux-là vont aux soirées de M. le sous-préfet et rêvent de rendre des fêtes pareilles. Ils font volontiers de la popularité, appellent un ouvrier « mon brave », parlent des récoltes aux paysans, lisent les journaux, se promènent le dimanche avec leurs dames. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. II ; réédition 1879, pages 45-46)
-
rechercher
?- Chercher avec soin.
- La flore française contient aussi quelques plantes dont l'origine doit être recherchée dans une migration vers l'Ouest de plantes aralo-caspiennes au Miocène ou au Pliocène. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.96)
- Rechercher les moyens de faire une chose, par quels moyens on pourra faire une chose.
- Enquêter sur les actions ou la vie de quelqu’un ; faire une enquête pour exercer des poursuites criminelles.
- On formait autrefois des chambres de justice pour rechercher les financiers.
- On rechercha les propagateurs de ces fausses nouvelles.
- On recherche l’auteur de ce crime.
- Il croyait qu’il ne serait pas recherché.
- Tâcher de se procurer, d’obtenir.
- Elle se disait féministe, suivait des cours de droit, parlait méprisamment de ces plaisirs faciles que recherchaient, dans des amours vénales, ses compagnons d’études. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- L'âge moyen auquel les nourrissons de la région montréalaise font leurs nuits a été recherché et sa relation avec le mode d’allaitement au sein ou au biberon. — (Louise Séguin & Johanne Morel , Sommeil du nourrisson et mode d'allaitement, résumé, L'Union médicale du Canada, vol. 111, n° 11, 1982, p. 1005)
- Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr).)
- On recherche beaucoup les tableaux de cet artiste, les produits de cette fabrique.
- Tels sont les avantages qu’il recherche.
- Il a recherché tout ce qui peut se dire sur ce sujet.
- Chercher de nouveau.
- Je l’ai cherché et recherché sans le pouvoir jamais trouver.
- (Spécialement) Désirer de voir, de connaître, de fréquenter, en parlant des personnes.
- C’est un homme aimable que tout le monde recherche.
- Les grands le recherchaient plus qu’il ne les recherchait lui-même.
- Les hommes de goût se devinent et se recherchent mutuellement.
- Rechercher une jeune fille, une veuve en mariage ou, absolument,
- Rechercher une jeune fille, une veuve, Faire les démarches nécessaires pour obtenir de l’épouser.
-
tomber
?- Être entraîné en bas par son poids.
- Le ciel était nuageux, l’humidité pénétrante. Entre des éclaircies de soleil, des averses tombaient. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, 86e édition, Plon-Nourrit & Cie, page 255)
- Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Par cette matinée glaciale d’octobre, où tombait un mélange de pluie et de neige fondue, les deux enfants, faute de places dans l’intérieur et la rotonde, durent se blottir sous la bâche, derrière le conducteur. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, page 16)
- La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. […] L’hiver, lorsque la neige a cessé de tomber depuis quelques jours, lorsque l’armée des sapins noirs immobiles se détache sur le sol blanc, le voyageur solitaire doit se défendre contre un sentiment de crainte, presque d’angoisse. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
- Compte tenu de la pluie qui était tombée, Misty avait sûrement laissé des dizaines de traces qui nous permettraient de remonter jusqu’à elle si on se grouillait un peu. — (Andrée A. Michaud, Lazy Bird, Québec Amérique, 2009, page 121)
- (Impersonnel) — La pluie se remet à tomber, drue et froide, et la nuit s’approche à grands pas. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 28)
- (Sens figuré) Descendre rapidement.
- Nous atteignons bientôt la région des nuages, et la température tombe si bas, que le froid nous mord horriblement les mains et les pieds. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 82)
- Les rafales d’une violence inouïe, accès de colère de Wottan ou de Thor, tombent des hauteurs en sifflant et soulèvent des tourbillons d’embruns qui sillonnent la mer. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- À de grandes altitudes planaient les frégates et les phaétons, qui tombaient souvent avec une rapidité vertigineuse pour arracher en l’air leur proie aux oiseaux de mer plongeurs. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mon père était dans le bureau de Rempart Street quand le baromètre est tombé. Il dit que c’était incroyable, terrifiant. — (J. M. G. Le Clézio, Le Chercheur d’or, Gallimard, 1985)
- Perdre son équilibre ; être renversé ou abattu.
- Tomber à terre, par terre ; tomber dans l’eau ; tomber dans un fossé.
- Tomber de son haut, de toute sa hauteur ; tomber tout à plat, tout de son long.
- Tomber sur les genoux ; tomber à la renverse.
- Tomber d’une fenêtre, par la fenêtre.
- Tomber de cheval.
- Il tomba percé de coups.
- Il a failli tomber ; il a voulu courir et il est tombé.
- Elle releva son enfant qui était tombé.
- Cet homme est tombé les quatre fers en l’air : Il est tombé à la renverse.
- La chaise tomba par terre.
- Tomber aux pieds, aux genoux de quelqu’un : S’y jeter. (Sens figuré) S’abaisser devant lui aux plus humbles supplications.
- Tendre vers le bas, de l’autre côté.
- La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu’au bas des portes et des fenêtres. — (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L’Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
- Sa robe tombe bien.
- (Sens figuré) Laisser tomber sur quelqu’un un regard de pitié, de dédain, etc. : Le regarder avec pitié, avec dédain, etc.
- (Sens figuré) Surprendre, être extrêmement surpris de quelque chose, dans les expressions :
- Tomber de haut.
- Quand je vois cela, je tombe de mon haut.
- Les bras m’en tombent, m’en sont tombés : Ma surprise fut si grande que je demeurai comme paralysé.
- Tomber du ciel : Survenir à l’improviste.
- Cet homme est tombé du ciel pour nous venir en aide.
- Ce secours nous est tombé du ciel.
- Tomber des nues.
- Se détacher.
- Toutes ses dents sont tombées ; ses cheveux tombent.
- Ce fruit est tombé ; les feuilles commencent à tomber.
- (Sens figuré) Mes illusions sont tombées une à une.
- Faire tomber la tête de quelqu’un : Le décapiter ; sa tête tomba sur l’échafaud.
- (Sens figuré) Faire tomber les armes des mains : Fléchir quelqu’un, l’apaiser.
- Les soumissions de ses ennemis lui firent tomber les armes des mains.
- (Sens figuré) Faire tomber la plume des mains : Décourager quelqu’un, le dégoûter d’écrire, faire qu’il s’interrompe tandis qu’il écrit.
- Cette funeste nouvelle m’a fait tomber la plume des mains.
- (Sens figuré) Se jeter, se précipiter, fondre sur quelqu’un, sur quelque chose, le charger, l’attaquer vigoureusement.
- Il tomba sur lui avec fureur et le frappa.
- Ils sont tombés l’un sur l’autre avec impétuosité, à bras raccourcis.
- Les ennemis, qui étaient en embuscade, tombèrent sur la patrouille.
- Six vaisseaux de guerre tombèrent tout à coup sur une flotte de navires marchands.
- (Sens figuré) Tomber sur quelqu’un : Dire de quelqu’un des choses dures et désobligeantes.
- Et voilà qu’Eugène passait les soirées entières dans le salon jaune, écoutant religieusement ces grotesques que lui, Aristide, avait si impitoyablement raillés. Quand il sut, par les bavardages de la ville, que son frère donnait des poignées de main à Granoux et en recevait du marquis, il se demanda avec anxiété ce qu’il devait croire. Se serait-il trompé à ce point ? Les légitimistes ou les orléanistes auraient-ils quelque chance de succès ? Cette pensée le terrifia. Il perdit son équilibre, et, comme il arrive souvent, il tomba sur les conservateurs avec plus de rage, pour se venger de son aveuglement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- (Sens figuré) Découvrir par hasard, fortuitement (toujours suivi de sur).
- Près de Maidstone, ils tombèrent sur une rangée de onze canons automobiles de construction spéciale, autour desquels des artilleurs affairés surveillaient avec des jumelles une sorte de retranchement qu’on établissait sur la crête de la colline. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
- […] à ce moment mes yeux tombèrent sur le baromètre enregistreur qui marquait une chute subite de 1 mm. 8. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il y a une grande ironie : on cherche la perle rare et on tombe sur quelqu’un de banal. — (Iegor Gran, Entretien avec Daniel Delattre, papyrologue : « Avec la technologie, on a l’impression de comprimer le temps », dans Charlie hebdo no 1240 du 27 avril 2016, page 15)
- Arriver inopinément.
- Cela m’est tombé sous les yeux : Je l’ai vu par hasard.
- Tomber bien : Arriver au bon moment, rencontrer heureusement.
- Vous tombez bien : j’ai justement quelque chose à vous dire.
- Tomber sur les bras de quelqu’un : Se trouver inopinément à sa charge.
- Si, en rangeant votre bibliothèque, ce volume vous tombe sous la main, je vous prie de le mettre à part.
- Se trouver fortuitement, subitement dans une situation désavantageuse, dans une position fâcheuse.
- Ce coin de campagne agricole était tombé au pouvoir d’une bande de malandrins que commandait un certain Bill Gore, […] — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 428 de l’édition de 1921)
- Tomber entre les mains des ennemis, au pouvoir de l’ennemi.
- Tomber dans une embuscade, dans un piège. — Ces navires marchands tombèrent dans une flotte de vaisseaux ennemis.
- Il tomba au milieu de gens qui lui étaient inconnus.
- (Sens figuré) Tomber sous la main de quelqu’un : Se trouver sous sa dépendance, à portée de sa colère, de son ressentiment.
- S’il tombe jamais sous ma main, il se repentira de m’avoir offensé.
- Devenir, en parlant d’un état physique ou moral, le plus souvent fâcheux, où l’on se trouve plus ou moins brusquement.
- Tomber en défaillance, en démence, en syncope.
- Tomber en pâmoison, en langueur, en enfance, en léthargie.
- Tomber dans l’erreur, dans la contradiction, dans le ridicule.
- Tomber amoureux, enceinte, malade.
- Tomber du haut mal, avoir une crise d’épilepsie.
- Tomber de faiblesse, d’inanition : Être dans une extrême faiblesse, être près de se trouver mal, faute de nourriture.
- Tomber dans la misère, dans le malheur : Devenir pauvre, malheureux.
- Tomber dans le mépris : Devenir un objet de mépris.
- Tomber en disgrâce : N’être plus dans les bonnes grâces de quelqu’un, n’avoir plus de part à sa bienveillance, à sa faveur.
- Faire tomber quelqu’un en confusion : Lui faire éprouver, lui causer une grande confusion.
- Tomber dans la dévotion : Devenir dévot.
- Tomber dans l’aveuglement, dans l’endurcissement : Devenir insensible aux vérités de la religion.
- (Religion) Pécher.
- Tomber dans le péché : Commettre une faute, céder au péché.
- Le juste tombe sept fois le jour.
- Dégénérer, descendre, se laisser aller à quelque chose de blâmable.
- Ce Comté est tombé en décadence sous le règne précédent mais la Reine aujourd’hui régnante accorda la permission en 1747 au Comte Ladislas Vagay Baron de Vis cap de gouverner ce Comté […] — (Jean Hubner, La géographie universelle, où l’on donne une idée abrégée des quatres parties du monde, 1756)
- Le christianisme est tombé dans l’idolâtrie avec la théorie de la Trinité, l’invocation des saints, la mariolâtrie, et surtout la démonophobie. — (Charles Hacks et Imbert, Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, Delhomme et Briguet, 1892, page 216)
- Cet auteur prétend au sublime et tombe souvent dans le galimatias.
- Passer d’un état positif à un état défavorable.
- Tomber en désuétude.
- Cela est tombé dans l’oubli.
- Tomber à rien : se réduire à très peu de chose.
- Toute sa fortune est tombée à rien.
- Cette maison est tombée en quenouille : Il n’en reste que des filles.
- Cette couronne, cette souveraineté tombe en quenouille : Les filles en peuvent hériter au défaut des mâles.
- Tomber en putréfaction, en pourriture : Pourrir.
- Tomber en poussière : Se réduire en poussière.
- Les choses y marchaient de mal en pis, car les salines ne rapportaient presque plus rien, et le pays tombait à une grande misère. — (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, G. Charpentier, 1879)
- Déchoir de réputation, de crédit, perdre de sa vogue.
- Ce livre a eu d’abord quelque succès, mais il est tombé.
- Cet homme n’a pas été longtemps en crédit, il est bientôt tombé.
- Ces fabriques, ces manufactures sont tombées.
- Cette mode commence à tomber.
- Ces études sont tombées : On les néglige beaucoup aujourd’hui.
- Son goût pour les tableaux, pour la musique est bien tombé : Il s’est bien affaibli.
- Succomber ; périr ; s’anéantir.
- Toutes les parties idéologiques des traités locarniens sont tombées l’une après l’autre. Et le résidu constitue l’alliance. — (André Géraud, L’assistance mutuelle franco-britannique, dans la revue Politique étrangère, 1937, volume 2, n° 2, page 111)
- Tomber raide mort, tomber mort : Mourir tout d’un coup en tombant.
- Il est tombé sur le champ de bataille.
- On vit ces empires tomber les uns après les autres.
- Le ministère est tombé : Il a été mis en minorité, il est obligé de quitter le pouvoir.
- Ne pas réussir.
- Cette pièce est tombée à la première représentation.
- C’est tombé à plat.
- (Argot) Être arrêté ou se faire prendre, en parlant d’un acte de délinquance.
- Cette fois, les douanes ont été mystérieusement informées… A-t-on voulu faire tomber Sofiane Hambli ? — (L’ex-chef des stups lié à un vaste trafic ?, Vosges Matin, 23 mai 2016)
- Quelques mois plus tard, on lui avait conseillé de prendre sa retraite puisqu'il était persona non grata et comme il avait réussi à faire tomber les ripous, il ne s'était pas fait prier. — (Patrick Florès, Dernier tango à Kaboul, Mon Petit Éditeur, 2014, page 197)
- Les multirécidivistes sont paranos, ils connaissent le travail de la police et font des contre-observations. À chaque fois qu'ils tombent, ils analysent en détail le dossier judiciaire pour connaître ce qui leur a été fatal, apprenant de leurs maladresses. — (Fabio Benoit, Mauvaise personne, Lausanne & Paris : Éditions Favre, 2019)
- Cesser ; discontinuer.
- Comme le vent tombe, les deux galères voguent à quartier, puis avant tout jusqu’à Sète, où elles entrent à l’aube… et n’en sortent pas de sitôt, […]. — (André Zysberg, Les Galériens : vies et destins de 60 000 forçats sur les galères de France 1680-1748, Éditions du Seuil, 1991, page 361)
- Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Elle soutint presque à elle seule le poids d’une conversation qui menaçait à chaque instant de tomber et de nous laisser béants. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 181)
- […] la discussion ne paraissant point épuisée, ils continuèrent, dans le crépuscule qui tombait, à marcher en devisant […] — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le vent est tombé graduellement pendant la journée du 22. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)'
- La fièvre est tombée.
- Le jour tombe : La nuit approche.
- Il faut laisser tomber cela : Il faut, pour empêcher qu’on n’y fasse attention, paraître n’y pas faire attention soi-même.
- Laisser tomber la conversation : Ne pas l’entretenir, ne pas l’alimenter.
- Sa voix tombe : Sa voix faiblit.
- Il ne faut pas laisser tomber sa voix à la fin des phrases.
- Cette approche conduit, lorsqu’un amendement est adopté, à faire « tomber » (c’est-à-dire à rendre sans objet) tous les amendements qui portaient sur un élément plus précis au sein de la disposition en discussion. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Se porter sur ; atteindre ; frapper.
- Le bruit du bombardement au-dessus de l’abri devient formidable. Les obus tombent sur la Chancellerie avec une précision inquiétante. — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 319)
- Pourquoi faut-il que ce genre de situation chiante et délicate tombe sur moi ? — (Katell Curcio, Lorsque le bandeau tombe…, éditions Librinova, 2017)
- Les coups tombaient sur lui.
- Le soupçon tomba sur lui.
- Il cherchait à faire tomber les soupçons sur cette personne.
- Un grand malheur est tombé sur elle.
- Sa colère tomba sur ceux qui l’entouraient.
- Faire tomber la conversation sur quelque sujet : L’y amener.
- L’entretien tomba sur un tel.
- Échoir.
- Cette terre est tombée en partage au cadet.
- Cela est tombé dans son lot.
- Cela est tombé en de bonnes mains, en bonnes mains.
- Cet ouvrage est tombé dans le domaine public : Il a cessé d’être une propriété privée.
- Ce document, cet écrit est tombé entre mes mains, le hasard l’a fait tomber entre mes mains : C’est à une circonstance fortuite que je dois la possession, la connaissance de ce document, de cet écrit.
- Il m’est tombé entre les mains une pièce fort curieuse.
- Les biens de cette maison sont tombés dans telle autre par un mariage : Ils y sont passés.
- Le sort tomba sur lui : Ce fut lui que le sort désigna.
- Joindre, coïncider, aboutir, tant au sens physique qu’au sens moral.
- Ce chemin tombe dans tel autre, cette rivière tombe dans telle autre.
- La rue Saint-Benoît tombe dans la rue Jacob.
- (Familier) Avoir lieu, se dérouler.
- Cette fête tombe un jeudi.
- Faire tomber les pages les unes sur les autres en imprimant : Faire que les pages imprimées sur l’un des côtés d’une feuille répondent exactement à celles qui sont imprimées sur l’autre côté.
- (Impersonnel) (Moins courant) (Courant) Utilisé pour donner une menace de correction, de châtiment.
- Séli : Et vous, c’est pas parce que vous êtes reine que ça peut pas tomber aussi ! — (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre I, épisode Dîner dansant)
- Zehirmann : Trichelieu, ça va tomber ! — (JBX, Reflets d’Acide, épisode Le Mont Mucus)
- (Populaire) (Transitif) Ôter ; enlever.
- Alors qu’il fait encore lui-même l’objet de contrôles d’identité réguliers lorsqu’il tombe l’uniforme, Ali, policier en banlieue et natif d’un quartier, est bien placé pour comprendre le ressenti des jeunes. — (Camille Bordenet, Le difficile dialogue sur les contrôles policiers : « J’ai vite capté qu’il fallait que j’aie le moins de contact possible avec le bleu-blanc-rouge », Le Monde. Mis en ligne le 26 juin 2020)
- Les habitants de la capitale qui le souhaitent peuvent ainsi signaler des cas de femmes tombant leur voile en voiture, ou de personnes organisant des « soirées dansantes mixtes », ou encore ceux qui « publient du contenu immoral sur Instagram », a ajouté M. Hajmohammadi. — (Le Monde avec AFP, A Téhéran, la police ferme des centaines de restaurants « portant atteinte à la morale islamique », Le Monde. Mis en ligne le 9 juin 2019)
- Je n’ai pas le temps de continuer mon laïus : H. tombe le froc et je me retrouve à bouffer de la tarte aux poils, tandis qu’elle m’agace le gland du bout de la langue. — (Jérôme Fansten, L’amour viendra, petite !, Flamant Noir Éditions, 2014, page 114)
- (Sport) Vaincre, l’emporter sur quelqu’un.
- Il fallait cependant le prendre et le tomber réglementairement, ou s’exposer aux moqueries lancinantes de la foule, qui grommelait encore sur les gradins.
- (Familier) (Transitif) Séduire.
- Tomber une fille.
- Il n’était pas comme Miles le dandy, qui tombait toutes les poules, ou Bird le génie qui laissait derrière lui une traînée de bouches béantes et de regards humides. — (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 131)
-
approuver
?- Tenir pour acceptable.
- J'écoute le vaguemestre nous lire le courrier qui part : il approuve sans réserve la carte du colonel : Tout va bien, mais est étonné par celle du capitaine adjoint qui écrit à ses deux fillettes: …. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- Juger louable, trouver digne d’estime.
- J’approuve son style, mais non pas ses idées.
- J’approuve vos sentiments.
- Approuvez-vous une conduite si étrange ? On ne saurait approuver son procédé.
- C’est une action qui mérite d’être approuvée.
- Autoriser par un témoignage authentique.
- Plusieurs conciles ont approuvé cette doctrine.
- Ce livre fut approuvé par les évêques.
- Ce spécifique est approuvé par les autorités médicales.
-
spontanée
?- Féminin singulier de spontané.
- La loi des semblables, chez le vulgaire, y est-elle une création spontanée de son intelligence? Alors il faudrait que cette loi fût bien facile à trouver, bien naturelle, bien simple, et qu’elle ne nous eût échappé tant de siècles que grâce à nos habitudes invétérées de tout rendre difficile à force de tout alambiquer, de tout savantiser. — (J.-M. Dessaix, De la médecine conjecturale soi-disant rationnelle, et de la médecine positive, coup d’oeil d’un homéopathe, 1843)
-
rêver
?- Faire des rêves en dormant. — Note : S’emploie absolument et intransitivement, ou transitivement en parlant de l’objet même du rêve.
- Rêvé-je ? Est-ce que je sommeille ? Ai-je l’esprit troublé par des transports puissants ?Ne sens-je pas bien que je veille ?Ne suis-je pas dans mon bon sens ? — (Molière, Amphitryon, acte I, scène II)
- Et, allongé sur un lit d’ordures humides, un cochon tout rose, assoupi, grognait en rêvant. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Je n’ai fait que rêver toute la nuit.
- Rêver de combats, de naufrages, etc.
- J’ai rêvé une chute, un incendie.
- J’ai rêvé que…
- (Désuet) Être en délire, délirer.
- La fièvre monte, il commence à rêver.
- (Par extension) Dire des choses déraisonnables, extravagantes.
- Vous rêvez, quand vous dites telle chose.
- Rêvez-vous de faire cette demande, cette proposition ?
- Vous n’êtes pas en votre bon sens, vous rêvez.
- Être distrait, laisser aller son imagination sur des choses vagues, sans aucun objet fixe et certain.
- Il rêve toujours sans répondre à ce qu’on lui dit.
- Il ne vous écoute pas, il ne fait que rêver.
- Il est resté toute la soirée à rêver.
- Laisser aller librement son imagination, ses pensées.
- Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve, mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. — (Friedensreich Hundertwasser)
- Se réfugier dans ses souvenirs, dans son fantasme, dans son imagination, dans ses projets.
- Lorsqu’il est fatigué de rêver à Marion et au bonheur qui sera le leur, il songe à ceux qui, au cours de ces dernières années, l’ont aidé. — (Charles Exbrayat, Les Bonheurs courts, tome 1 : La Lumière du matin, éditions Albin Michel, 1981)
- Pauvre soldat, rêve, rêve, car demain peut-être, la mort impitoyable te prendra… Rêve à ces beaux jours passés pendant que l’on s'entretue…Rêve, c’est tout ce qui te reste, à toi qui as tout perdu, famille, bonheur…Pauvre soldat, toi qu’on appelle héros et qui souffre…Rêve Petit Soldat… — (Correspondance d’Eugène Defat, 25 décembre 1917, in Louise Monaux et Bruno Deblander, 14-18, Apocalypse en Belgique – Récits de patriotes, Éditions Racine, 2013, page 97)
- Espérer, désirer.
- La grande Clémence proposa du lapin ; mais on ne mangeait que de ça ; tout le monde en avait par-dessus la tête. Gervaise rêvait quelque chose de plus distingué. — (Émile Zola, L’Assommoir, G. Charpentier, Paris, 1877, ch. VII ; réédition 1879, p. 250)
- Avec ça, je m’exhibe dans les boîtes de nuit et les grands restaurants la plus superbe poule qui se puisse rêver, ma dactylo, Suzanne, une enfant de dix-huit ans, fraîche, brune, émoustillante en diable, avec des yeux spirituels, dans une frimousse d’ingénue. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 180)
- Même s’ils en font rêver plus d’un, tout le monde n’investit pas des tracteurs high-tech. À tous ceux qui recherchent la simplicité et l’efficacité avant tout, cet essai est fait pour vous. — (« Essais de tracteurs : John Deere 6195 M contre 7810 : le choc des générations », le 8 novembre 2017, sur le site de La France agricole (www.lafranceagricole.fr))
- (Vieilli) Penser, méditer profondément sur quelque chose.
- On vous demande la solution de tel problème, prenez du temps pour y rêver.
- Cela donne à rêver.
- J’ai rêvé longtemps sur cette affaire, à cette affaire.
- (Transitif) S’absorber dans un désir.
- Loin du danger, il ne rêve qu’exploits héroïques, entreprises surhumaines et gigantesques ; mais, quand vient le péril, son imagination trop vive lui représente la douleur des blessures, le visage camard de la mort, et le cœur lui manque. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, volume 1, Charpentier, 1871, page 270)
- Il ne rêve que fortune.
- Il rêve des grandeurs, des dignités auxquelles il ne parviendra pas.
- Il rêvait la tiare, un chapeau de cardinal.
- (Pronominal) S’imaginer être.
- Une faiblesse, cependant : son ambition démesurée, qui tourne à la mégalomanie. Il se rêve à la Chambre, au gouvernement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 208)
-
manger
?- Mâcher et avaler un aliment dans le but de se nourrir.
- Mangez donc, lui dit la jeune fille en lui servant un morceau de la hure d’un sanglier. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Sylvius avait déjà fait observer que les bœufs qui, pendant l'hiver, sont affectés de concrétions biliaires, se guérissent au printemps en mangeant les feuilles et les tiges de chiendent dans les pâturages. — (Le Chiendent - Triticum repens, dans la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, Paris : Dr Martin-Lauzer, 1865, page 17)
- Mangez légèrement. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 20 août 2022, page 36)
- Il mange lentement, handicapé par une mastication pénible, ne dit pas un mot, rit niaisement de loin en loin. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 213)
- J’avais neuf ans et j’attrapais avec mon frère des sauterelles que nous faisions griller dans le jardin pour les manger. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Il mangea quelques mûres qu’il trouva dans les ronces de la lisière, après quoi il chercha à s’orienter. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
- (Intransitif) (Par extension) Prendre un repas.
- Ils mangent et boivent, font ripaille, remuent leurs membres, embrassent les filles, sonnent les cloches, s’emplissent de bruit : rudes bacchanales où l’homme se débride, et qui sont la consécration de la vie naturelle : les puritains ne s’y sont pas trompés. — (Hippolyte Taine, Histoire de la littérature anglaise, volume 1, 1856, page 255)
- Aussi nous ne mangions pas tous les jours parce qu’il fallait d’abord que le père malade ne manquât de rien. — (Octave Mirbeau, La Bonne, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Au bout d’une vingtaine de mètres, il s’arrêta devant un restaurant, une boite à bon marché, et nous invita à entrer avec lui, histoire de manger et de boire un peu. — (Henry Miller, L’Ancien Combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Ma mère était extrêmement pudique. Elle ne prononçait jamais les mots du corps qu’elle renvoyait à leur vulgarité. Par exemple, elle ne disait pas « manger », mais « déjeuner » ou « dîner ». — (Emmanuel de Waresquiel, Voyage autour de mon enfance, Tallandier, 2022, page 65)
- (Sens figuré) Consumer, dissiper en folles dépenses.
- En quelques années il a mangé tout son patrimoine. - Il a mangé la dot de sa femme. - Il a mangé beaucoup d’argent.
- Ils vous annoncent d’abord qu’ils sont des « fils de famille » en train de se ruiner ; ils sont à la veille de se voir donner un conseil judiciaire et, quand ils auront « tout mangé », ils se feront sauter la cervelle. — (Valery Larbaud, Fermina Márquez, 1911, réédition Le Livre de Poche, page 42)
- (Sens figuré) Consumer en absorbant, en rongeant, en minant, en détruisant d’autres choses, en parlant des choses.
- Ce poêle mange bien du charbon. Le soleil mange les couleurs. La rouille mange le fer.
- (Familier) Témoigner une vive hostilité envers quelqu'un.
- À l'en croire, il mangeait du prêtre sans remords. — (Camille de Cordemoy, Au Chili, 1896)
- (Par analogie) Occuper une grande partie de quelque chose.
- Sa bouille ronde mange la couverture. Lunettes rectangulaires sur yeux rieurs, cheveux poivre et sel brossés en arrière, costume gris pour le sérieux, Claude Allègre se tient le menton. — (Vanessa Schneider, Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni, Le Monde. Mis en ligne le 21 décembre 2018)
- Dans cette ville du cœur de l’Afrique du Sud, les restes de l’extraction minière mangent le paysage, stigmates d’une industrie en déliquescence. — (Adrien Barbier, En Afrique du Sud, l’industrie minière est un « dinosaure en voie d’extinction », Le Monde. Mis en ligne le 18 février 2019)
- Un muret éboulé, la rivière, trois planches mangées de mousse qui esquissent un pont, et c’est déjà la forêt. — (Florence Aubenas, Dans les Cévennes, sur les traces de la femme des bois, Le Monde. Mis en ligne le 30 avril 2021)
- (Pronominal) (Familier) Se faire du souci.
- Heureusement que la pauvre madame n’est plus là pour se faire du mauvais sang, elle se serait mangée… — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 204)
-
cesser
?- Discontinuer ; arrêter ; finir ; interrompre ; terminer.
- Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. Le mal cessa avec l’application de ce remède. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
- Les tramways, les chemins de fer, les bacs à vapeur avaient cessé de circuler, et seule la lumière des flammes éclairait la route des fugitifs affolés dans cette ténébreuse confusion. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 243 de l’édition de 1921)
- Plût aux dieux que Teresa fût restée muette elle aussi ! Elle ne cessait de crier. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre X)
- Simon a passé une heure sur ce toboggan, hier soir, en présence de son père. Il n'est pas tombé une seule fois. Alors cesse de jouer les rabat-joie et écoute ce que j'ai à te dire. — (Kay Stockham, Les promesses du Tennessee, traduit de l'anglais par Isabel Wolff-Perry, éd.Harlequin, 2010, chap. 8)
- C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
-
liberté
?- Pouvoir inaliénable de l’individu, droit qu’il a de disposer de sa personne ; capacité des individus et des organisations qu’ils forment à agir sans restrictions, autre que celles imposées par la loi. Note : Ce sens est souvent écrit avec une majuscule, Liberté, pour lui donner un caractère allégorique ou emphatique.
- En définissant la liberté, le premier des biens de l’homme, le plus sacré des droits qu’il tient de la nature, vous avez dit avec raison qu’elle avait pour borne les droits d’autrui. — (Robespierre, Propositions d’articles additionnels à la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, le 24 avril 1793 à la Convention.)
- La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : « Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. » — (Article 6. de la Constitution française du 24 juin 1793)
- Sachent donc ceux qui l’ignorent, sachent les ennemis de Dieu et du genre humain, quelque nom qu’ils prennent, qu’entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit. Le droit est l’épée des grands, le devoir est le bouclier des petits. — (Henri-Dominique Lacordaire, 52e Conférence de Notre-Dame, 1848)
- …tel était le coin de vie personnelle où se réfugiaient ces hommes qui, pour la sécurité du pain et de la paillasse, vendaient leur liberté, la dernière des libertés humaines : aller où l’on veut, choisir le fossé où l’on subira les affres de la faim, la morsure du froid… — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
- « Liberté », un de ces mots qui s’écrivent avec une majuscule, parce qu’ils renferment un monde d’émotions. — (Rose-Marie Mossé-Bastide, La liberté, 1966, introduction)
- Le vrai sentiment de liberté vient autant de ce qu’on pourrait faire que de ce qu’on fait effectivement. La liberté est bien plus grande que le désir, bien plus grande que l’envie, bien plus grande que les capacités humaines, bien plus grande que nos forces et que le temps qui nous est donné. — (Paul Fournel, Paul Fournel : « Ma chère petite-fille, veille à te protéger de ceux qui en voulant te protéger entravent ta vraie liberté », Le Monde. Mis en ligne le 14 juin 2020)
- Chacun des droits qu’un tel pouvoir implique.
- Il faut entrer de force dans le domicile du citoyen: il faut arrêter administrativement l’homme qui ne peut être arrêté qu’en vertu d’une loi ; il faut violer la liberté de l’opinion et la liberté individuelle; il faut en un mot mettre en péril la constitution même de l’État. — (Résumé politique, dans L’Ambigu : ou Variétés littéraires et politiques, volume 56, 1818, page 243)
- La liberté, parlons d’elle avant que cela ne devienne subversif, car la liberté de dire et d’écrire ce que nous pensons est une faveur trop précieuse pour ne pas provoquer la jalousie du destin. — (Julien Green, Liberté, Julliard, collection Idée fixe, Paris, 1974, page 9)
- Possibilité qu’a en pratique une personne, un animal, ou parfois une chose, de penser sans contraintes, d’agir selon son bon vouloir, de se mouvoir sans contrainte.
- Othon s’était élancé dans le fleuve, non pas pour y chercher la mort, mais la liberté. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- C’est un phénomène remarquable que la grande liberté d’esprit qui a pu coexister en France avec la plus grande soumission politique, et rien n’est pourtant plus explicable. — (Émile Montégut,Du génie français dans La Revue des deux mondes, T.9, 1857, page 141)
- La liberté de penser devait donc se compléter par la liberté d’agir. La première liberté avait été conquise sur la théocratie ayant pour chef visible le pape : la seconde fut conquise sur l’aristocratie ayant pour représentant suprême le roi.La liberté d’agir contenait en elle-même une foule de libertés, liberté d’aller et de venir, liberté de se vêtir, liberté de produire, liberté d’échanger, liberté d’aimer. — (François-Victor Hugo, La Normandie inconnue, 1857, §.13, page 279)
- Or savez-vous quels sont ses deux instincts naturels, irrésistibles dans l’ordre psychique ? c’est l’amour et la liberté. Ces deux instincts naturels se sont socialement combattus jusqu’à présent ; il a fallu que l’homme immolât ou plutôt subordonnât l’un à l’autre. — (Alexandre Dumas fils, La question du divorce, 1880, 12e éd., page 131)
- Qu’on y ajoute une liberté extrême laissée aux enfants qui sortent sans solliciter la permission, se déplacent dans la classe à leur gré, […]. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Permission.
- Je prends la liberté de vous rappeler votre promesse.
- J’ai pris la liberté de vous écrire.
- Je prends la liberté de n’être pas de votre avis.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.