Dictionnaire des rimes
Les rimes en : billiers
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "billiers".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
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chercher
?- Se donner du mouvement, du soin ou de la peine pour trouver quelqu’un ou quelque chose.
- Les protestans avaient, au dix-septième siècle, un temple à Sanvic; […]. Lors de la révocation de l’édit de Nantes, la jeunesse catholique du Havre se porta en foule à Sanvic, et détruisit, en peu d’instans, cet édifice religieux dont on chercherait vainement aujourd'hui la place. — (Joseph Morlent, Le Havre ancien et moderne et ses environs, chapitre 22, tome 2, Le Havre : chez Chapelle & Paris : chez Pillet ainé, 1825, page 3)
- Quelques graveurs, surtout M. Marcellin-Legrand, ont cherché et ont réussi en partie à modifier l’œil des sept chiffres grands devenus pour ainsi dire les plus petits (depuis le 3 jusqu'au 9), afin de pallier leur disparate intolérable ; […]. — (A. Frey, Nouveau manuel complet de Typographie, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée par M.E. Bouchez, Manuels-Roret, 1857, partie 1, page 98)
- Où, avec génie, du reste, avez-vous caché le bouquetier de faïence qui sera pour votre chambre ? Je le cherche depuis quelques heures, dans la commode, le petit placard, l'office, en vain : et le plateau à thé ? — (Stéphane Mallarmé, Correspondance : 1862-1871, édité par Bertrand Marchal, Gallimard, 1959, volume 9, page 163)
- Si seulement il pouvait se lever, ou appeler quelqu'un, il chercherait dans le Peterson la description exacte de la mésange charbonnière. — (Roland Nadaus, Papaclodo, Nouvelles Éditions Rupture, 1982, page 28)
- (Pronominal) (Au sens moral) Chercher à se connaître ; faire une introspection de son âme.
- Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chapitre 21)
- Le sage sur un ton très calme et serein lui réplique : « Parfois, il suffit de chercher sans même trouver. Chercher mène toujours à la vérité ». — (Nesrine Choucri, La vache bleue (2), site progres.net.eg, 13 juin 2018)
- Se comporter comme pour essayer de trouver, en parlant de choses inanimées.
- L’eau cherche un passage.
- L’aiguille aimantée cherche le nord.
- Le malheur le cherche.
- Essayer de se procurer quelqu’un ou quelque chose, faire des efforts pour obtenir un certain résultat.
- Mais , répliquera-t-il , si c'étoit un sentiment naturel , il faudroit que les animaux qui suivent si fidèlement les instincts de la nature , cherchassent les ténèbres , & les lieux secrets , pour travailler à la multiplication. — (Analyse raisonnée de Bayle: ou abrégé méthodique de ses ouvrages…, tome 3, Londres, 1755, page 55)
- Le 16 nous montâmes à cheval de bonne heure, et cherchâmes nos compagnons le long du ruisseau. — (Zebulon Pike, Voyage au Nouveau-Mexique: à la suite d'une expédition ordonnée par le gouvernement des États-Unis, traduit de l'anglais par M. Breton, tome 1, Paris : chez D'Hautel, 1812, page 297)
- Un jour, les femmes cherchèrent leurs maris, les maris cherchèrent leurs femmes, les pères cherchèrent leurs enfants, et les enfants se crurent orphelins : tout était sens dessus dessous! — (Manuel de Cuendias et V. de Féréal, L'Espagne pittoresque, artistique et monumentale: mœurs, usages et costumes, Paris : Librairie ethnographique, 1848, chapitre 5, page 329)
- Nous avons cherché à savoir pourquoi un peuple réputé rebelle vote à 64% pour Jacques Chirac. — (Erik Empatz, La Corse démasquée, dans Les dossiers du Canard enchaîné, n° 60, juillet 1996, page 5)
- À l'aubergiste intrigué par ces clients inhabituels, les inconnus ont expliqué qu'ils cherchaient du gibier, sans autre précision. L'alibi de la chasse était inattaquable. — (Jean des Cars, Rodolphe et les secrets de Mayerling, Éditions Perrin, 2004, 2010, chapitre 2)
- La première fois que j'ai ressenti cette nostalgérie, c'était après la mort de mon frère Nazim. On ne connaissait pas encore son meurtrier, nous cherchions à en savoir plus. — (Rayhana, Le prix de la liberté, Flammarion, 2011)
- Il est vrai que lorsque A. Einstein, à la fin des années 1910, cherchait une solution aux équations de la relativité générale, suivant les convictions de son époque il cherchait une solution statique, c'est-à-dire une solution indépendante du temps. — (Jean Iliopoulos , Aux origines de la masse: Particules élémentaires et symétries fondamentales, EDP Sciences, 2015, chapitre 2, page 7)
- Chercher la cause d’un phénomène.
- Chercher du secours.
- Chercher fortune.
- Chercher son salut dans la fuite.
- Chercher ses expressions.
- Chercher une rime.
- Chercher des défauts à quelqu’un.
- Chercher un remède à ses maux.
- Chercher femme, chercher à se marier.
- Chercher son pain, mendier.
- Chercher sa vie, chercher les moyens de subsister.
- Chercher son malheur, faire des choses capables d’attirer quelque malheur à celui qui les fait.
- Ce cheval cherche à démonter son cavalier. On le dit aussi des choses inanimées.
- L’eau cherche à s’ouvrir un passage.
- (Sens figuré) Manquer de naturel, rechercher.
- Ce trait d’esprit est cherché, est bien cherché.
- Quand il est précédé du verbe aller, envoyer ou venir il signifie souvent aller trouver, venir trouver quelqu’un ou quelque chose, et se dit tant au propre qu’au figuré.
- Elle ôte sa robe et va en chercher une autre : une jupe sombre et une chemisette. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Quelquefois, lorsque j’arrive, je préviens qu’on envoie une voiture me chercher à la gare ; souvent je ne préviens pas, […]. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
- L’artiste ne demandait qu’à voir cet homme. Il exigeait même, au besoin, qu’on allât le chercher. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La mort fauche. Elle fauche à tort et à travers. Peu lui importe. Ceux qu’elle a visés, elle va les chercher là où ils semblent le plus en sécurité. — (Jacques Mortane, La guerre des airs : Traqués par l’ennemi, Baudinière, 1929, page 69)
- (En particulier) Aller ou venir auprès d’une personne pour la conduire ensuite quelque part, ou pour l’avertir de s’y rendre.
- Allez chercher le médecin. — On est allé chercher la police. — Je viendrai vous chercher quand il en sera temps.
- Aller en un lieu pour y prendre ou y recevoir quelque chose.
- En 1858, ayant acheté six ruches de cette espèce, dans le dessein de les récolter et de réunir les populations à d'autres essaims faibles, j'ai dû les aller chercher à 8 kilomètres de mon rucher. — (Jean Baudet, Traité d'apiculture pratique mis à la portée de tous les apiculteurs, Lyon : chez l'auteur, 1860, p. 176)
- — Moi non plus, je n'ai plus de cigarettes, dit-il.— Putain de votre race à tous, dit Louise. J'en ai dans mon bungalow au Sun, je vais les chercher. De toute façon, fallait que je m'habille. — (Tito Topin, 55 de fièvre, Paris : Gallimard (Collection Série noire), 1983, La Manufacture de Livres, 2018)
- (Par ellipse) Chercher la bataille, vouloir se battre, vouloir le conflit.
- Tu me cherches, hein ! Dis, tu me cherches ?
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concilier
?- Accorder ensemble des personnes divisées d’opinion, d’intérêt.
- Le juge de paix s’est vainement efforcé de concilier les parties.
- Relier de manière cohérente des choses qui sont ou semblent être contraires.
- Il s’agit, aussi, pour des professeurs de droit et des écoliers frais émoulus des jésuitières ou de la Sorbonne, de concilier en une nouvelle doctrine ce qu’ils appellent la liberté politique et les nécessités de l’organisation économique. — (Pierre Hervé, La Libération trahie, éd. Grasset, 1945, p. 63)
- Cette réserve cachait un compliment : au XXe siècle, le poète n’est pas ce distrait, ce tête en l’air cher aux clichés, mais un homme qui sait concilier vie de travail et vie de poésie. — (Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, volume 6, La poésie du XXe siècle — III — Métamorphoses et modernité, 1975, ISBN 9782226033987)
- De héros épique, Mémed devient bandit d’honneur: c’est sa manière d’entrer dans la légende, en conciliant son impossible retour avec son aura […]. — (Jean-Pierre Deléage, Yachar Kémal: forgeron obligé d’écriture, 1998, p. 197)
- Votre système ne peut se concilier avec les principes établis.
- Cet écrivain sait toujours concilier la grandeur des images avec la simplicité de l’expression.
- Disposer favorablement, gagner.
- Se concilier quelqu’un.
- Il lui concilia la faveur du ministre.
- Sa douceur lui a concilié la bienveillance de tous.
- Se concilier les bonnes grâces de quelqu’un.
- Se concilier l’amitié des honnêtes gens.
- Se concilier l’attention des auditeurs.
- Parfois, quand tous ces grotesques tapaient à bras raccourcis sur la République, on voyait ses yeux rire sans que ses lèvres perdissent leur moue d’homme grave. Sa façon recueillie d’écouter, sa complaisance inaltérable lui avaient concilié toutes les sympathies. On le jugeait nul, mais bon enfant. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 97)
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emporter
?- Porter hors d’un lieu.
- Une cage à serins était pendue au plafond ; les oiseaux avaient été emportés, mais la mangeoire était pleine de chenevis. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- La viticulture auvergnate fut à son apogée vers le milieu du XIXe siècle […] Les bateaux qui descendaient l’Allier emportaient des vins d’Auvergne jusqu’à Paris. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Un matin du mois de Juin, il mousine un petit crachin froid. Un gros camion vient de quitter le Champ du Trou : il emporte nos meubles. — (Bernard Kuntz, Planète Rimbe, Éditions Edilivre, 2007, page 160)
- Je n’emporterai de ces lieux qu’un souvenir agréable.
- Le secret qu’il emporte avec lui dans la tombe.
- Entraîner, arracher, enlever ou emmener avec effort, avec rapidité ou avec violence.
- Il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond. — (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- Son cheval prit le mors aux dents et l’emporta à travers les champs.
- Il eut le bras emporté par un obus.
- (Sens figuré) Causer la mort rapidement, en parlant d’une maladie.
- Trois ans après, Burrhus mourait de maladie ou empoisonné. Ceux qui crurent sa mort naturelle dirent qu'il avait été emporté par une esquinancie qui lui avait fait perdre tout d'un coup la respiration ; […]. — (U. Barrière, « BURRHUS (Africanus) », dans le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, tome 56 (4e du supplément), Paris : chez Garnier frères, 1845, p. 32)
- Détruire ; faire disparaître.
- Il ne retira de sa créance qu’un millier de francs, les frais emportèrent le reste.
- Le jus de citron emporte les taches d’encre, emporte la couleur des étoffes sur lesquelles il tombe.
- Les canons et les fusils, les torpilleurs et les cuirassés, la poudre et la dynamite, la fumée et le massacre emportent des milliards, des sommes plus que suffisantes à nourrir tout ce que l’Europe compte de faméliques et de va-nu-pieds. — (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
- (En particulier) (Médecine) Guérir.
- Ce remède emporte la fièvre.
- (Sens figuré) Tirer l’âme de sa situation ordinaire, jeter dans quelque excès, en parlant des passions.
- Lui non plus n’aurait pas voulu choquer Jim par son manque de délicatesse, mais sa nature brutale subitement l’emportait. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- La colère l’emporta bien loin.
- Se laisser emporter à sa vengeance.
- La douleur l’a emporté jusqu’à dire, jusqu’à faire…
- La jeunesse se laisse emporter aux plaisirs.
- (Sens figuré) Gagner ; obtenir.
- Il emporta l’avantage sur tous ses rivaux.
- Dans son art il emporte le prix.
- Il emporta la gloire d’avoir triomphé de l’ennemi.
- (Spécialement) Obtenir par une sorte de violence.
- Cet homme a tant de crédit qu’il emporte tout ce qu’il veut.
- Il emporta cette affaire à force de sollicitations.
- (Militaire) Conquérir, se rendre maître, en peu de temps.
- La veille même du combat de Zouafques, le prince Thomas avait emporté plusieurs redoutes à la faveur desquelles il rétablit aussitôt ses communications avec les assiégés […] — (Mémoires authentiques du duc de La Force, maréchal de France, et de ses deux fils, volume 1, Paris, 1843, page C)
- Entraîner par une suite nécessaire ; comprendre ; impliquer.
- Le droit de justice des seigneurs hauts justiciers était absolu. Il emportait la plénitude de la juridiction civile et criminelle, limitée seulement par les cas royaux. — (Alfred Franklin, La Vie privée d’autrefois - La vie de Paris sous Louis XV devant les tribunaux, Plon, Paris, 1899, page 9)
- Un soin particulier doit donc être apporté, dans la discussion des options, à la vérification de la conformité aux principes et règles supérieurs, qu’ils soient constitutionnels, internationaux ou européens, ainsi qu’aux conséquences indirectes que la modification législative envisagée est susceptible d’emporter sur d’autres pans du droit. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- (Pronominal) Se livrer à un excès d’orgueil, d’audace, et en général à un sentiment immodéré.
- Quand bien même seraient-ils cinq mille ! s’emporta le lieutenant qui, décidément, me surprenait par la hargne qu’il démontrait. On n’a point éprouvé deux jours d’emmouscaillement dans cette forêt du diable pour s’en retourner quinauds. — (Camille Bouchard, Un massacre magnifique, Éditions Hurtubise, 2010, page 236)
- (Pronominal) (Absolument) Se fâcher violemment, s’abandonner à la colère.
- Eh bien ! jurez, sacrez, emportez-vous, votre contraction peut vous faire encore plus de mal que la colère. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, deuxième partie, chapitre septième)
- (Pronominal) Ne pouvoir être retenu par celui qui le monte ou qui le conduit, en parlant d’un cheval.
- Les chevaux s’emportèrent et la voiture versa.
- (Par analogie) La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point longtemps cet effort, qu’elle ressent comme une fatigue […] — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
- (Pronominal) (En particulier) (Sports hippiques) Se dit d'un cheval de trot qui se montre fautif dans ses allures et est par suite susceptible d'être disqualifié.
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écouter
?- Faire attention, prêter l’oreille pour entendre.
- – Je suis citoyen britannique ! – continua Bert, obstiné. – Vous n’êtes pas obligés d’écouter, mais rien ne me force à me taire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 352 de l’édition de 1921)
- J’ai à la main gauche un mange-disques sur lequel nous écoutons un quarante-cinq tours de Barry Whit et un autre de Guitar Boogie. — (Azouz Begag, La guerre des moutons, éd. Fayard, 2008, page 91)
- De chaumières en tavernes, il écoute les bardes et les vieux rhapsodes qui lui récitent des chants populaires remontant à la nuit des temps. — (André Clavel, L’Iliade boréale, dans L’Express n° 3081, 21 juillet 2010)
- Camille demanda à ses hôtes ce qu’ils buvaient, chercha les alcools avec des hésitations qu’on pouvait prendre pour de la distraction, puis s’assit avec un verre de jus d’orange, la mit en veilleuse et écouta. — (Tom Verdier, « Le beauf », dans Lucie dans le ciel, Éditions Albin Michel, 2011)
- […] – au moment où j’écris ces lignes, mon voisin de palier, un Napolitain d’origine dont le restaurant a fermé, écoute de la variété italienne kitschissime en chantant à tue-tête. — (Victorine de Oliveira, « Carnet de la drôle de guerre », dans la newsletter du 20/03/2020 de Philosophie Magazine)
- À 19 h 20, après avoir dîné, les Washington ont entamé une partie de mistigri en écoutant de vieux succès de l’ère doo-wop. La conversation, en partie masquée par la musique, était banale. — (Dean Koontz, L'escalier du diable, traduit de l’américain par Sébastien Danchin, Éditions de L’Archipel, 2020)
- (Théâtre) Cet acteur sait écouter, il écoute bien.
- Écoute, écoutez, à l’impératif, s’emploient souvent pour appeler quelqu’un, ou pour éveiller fortement son attention.
- Écoutez, j’ai quelque chose à vous dire.
- Un écoute s’il pleut s’est dit d’un Moulin qui n’allait que par des écluses.
- (Sens figuré)
- C’est un écoute s’il pleut se dit d’un Homme faible qui se laisse arrêter par les moindres obstacles, ou qui attend toujours pour agir une aide incertaine.
- Prêter l’oreille, prêter attention avec plus ou moins de bienveillance.
- Silence, voyons, dit le maire. Chacun doit écouter avec courtoisie l’adversaire, même s’il est de mauvaise foi, même s’il manque de civilité ! — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Pendant qu’il se débondait avec rage dans un besoin d’évacuer toute sa purulence, les autres écoutaient, vivement intéressés, presque apitoyés. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 18)
- Les chanteurs que nous écoutions lorsque nous étions ados nous paraissent un peu nian-nian, nous sommes passées à autre chose tout en les conservant dans notre cœur. — (Sioux Berger, Ma to-do list pour bien m'organiser : 100 listes pour aller à l'essentiel, éd. Marabout, 2013)
- Donner quelque croyance, quelque consentement à ce qu’une personne propose ; prendre plaisir à l’entendre.
- On ne voulait pas écouter la proposition de paix qu’il faisait.
- S’il me propose cela, je l’écouterai volontiers.
- Il parla d’accommodement, mais il ne fut pas écouté.
- Écoutez la voix, les inspirations de Dieu.
- Écouter les conseils, les avis de quelqu’un.
- Apaisement ! apaisement ! Hélas ! nous écoutera-t-on ? — (Victor Hugo, Actes et paroles — Avant l’exil, chapitre Le Droit et la Loi, 1875, page 34)
- Obtempérer ou obéir à quelqu’un.
- Cet enfant ne veut écouter personne.
- Ces soldats indisciplinés n’écoutèrent pas leur chef. (Sens figuré)
- Écouter la raison.
- Écouter la voix de la nature.
- N’écouter que sa passion, sa colère, son désespoir.
- N’écouter que soi-même, Ne consulter que ses propres inspirations, bonnes ou mauvaises.
- (Sens figuré) Se laisser aller à un sentiment ou à une passion.
- Au contraire, le roi Hilperik, sorte d’esprit fort à demi sauvage, n’écoutait que sa propre fantaisie, même lorsqu’il s’agissait du dogme et de la foi catholique. L’autorité du clergé lui semblait insupportable, […]. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
- J’en aurais long à vous narrer sur son compte si je m’écoutais, mais il faut me borner et m’en tenir à cette frasque, qui, rien que d’y songer, amène encore le rire sur mes lèvres. — (Albert Cim (1845-1924), Mes amis et moi (1893))
- (Canada) Regarder (un film, la télévision).
- Les 13–14 enfants de l’étude écoutaient en moyenne 8h50 de télévision par semaine à l’âge de deux ans et demi. — (Mathieu Perreault, « La télévision plus néfaste que prévu », dans La Presse, 3 mai 2010 [texte intégral])
- (Pronominal) Parler lentement, avec apprêt en croyant bien dire.
- C’était un gros homme blond et pâle, de beaucoup d’instruction et d’un peu d’esprit, qui s’écoutait parler et disait une fois au moins par jour qu’il n’avait pas encore quarante ans, ce qui était vrai : il avait trente-neuf ans passés. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- (Pronominal) S’inquiéter à tout propos de sa santé.
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incompatibilité
?- Contrariété, opposition qui fait que deux personnes, que deux choses ne peuvent s’accorder, exister ensemble.
- Au premier regard jeté sur cette femme, qu'il n'avait pas encore vue, le jeune diplomate reconnut alors des disproportions, des incompatibilités, employons le mot légal, trop fortes entre ces deux personnes pour qu'il fût possible à la marquise d'aimer son mari. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d'essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d'échanges et de compénétrations n'ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d'Orléans, 1985)
- De même que les représentants plus militants de l'islam radical, qui réclament aujourd'hui, à cor et à cri, le retour de la religion au cœur de la vie politique, insistent sur l’incompatibilité entre l'islam et la notion laïque de nationalisme arabe. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.132)
- (Principalement) Antipathie des caractères, des esprits.
- Il est évident que la seule voie restée libre aux deux pouvoirs en conflit, c'est la voie ouverte aux époux mal assortis, le divorce et, de préférence, le divorce par consentement mutuel.Je n'ajoute pas, remarquez-le, pour cause d'incompatibilité d'humeur. Car il ne saurait être question, dans l'espèce, d'accès d'irritation et de mauvaise humeur. Il s'agit d'une chose bien autrement sérieuse et grave; il s'agit d'une incompatibilité radicale de principes. — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
- L'incompatibilité d'humeur entre le père et le fils régnait en souveraine et se traduisait par, d'une part, des gifles, d'autre part, des jurons et des blasphèmes étouffés. — (René Fallet, Le Triporteur, chapitre 3 ; Éditions Denoël, Paris, 1951)
- (Administration) Impossibilité qu’il y a, selon les lois, que deux places soient remplies en même temps par la même personne.
- Il y a incompatibilité entre les fonctions de ministre et celles de député.
- Il y a incompatibilité entre ces deux emplois, il faut que vous optiez pour l’un ou pour l’autre.
- Il y a incompatibilité à ce que le père et le fils soient juges dans un même tribunal.
- (Mathématiques) En probabilités, propriété que deux ou plusieurs événements soient deux à deux incompatibles, c'est-à-dire d'intersections vides.
- (Biologie, Médecine) Défaut de compatibilité entre le greffon et l’hôte.
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tromper
?- (Absolument) Induire en erreur, par artifice.
- Delcassé ne mentait pas, mais il lui arrivait de tromper sur ses intentions, sur ses projets. Il trompait par ses silences, il trompait par des flux de paroles derrière lesquels il abritait des desseins patiemment médités. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Les partis les plus austrophiles comprennent qu'ils ont été trompés et protestent vigoureusement. C'est le cas par exemple du Bloc des Gauches du Royaume de Pologne qui est indigné et indique que le pays de Chelm comporte 66 % de Polonais contre 33,8% d'Ukrainiens. — (Ghislain de Castelbajac, « La France et la question polonaise (1914-1919) », dans Recherches sur la France et le problème des nationalités pendant la Première Guerre mondiale (Pologne, Lituanie, Ukraine) , sous la direction de Georges-Henri Soutou, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1995, page 91)
- (Génériquement) (forme qqn trompe qqn). Abuser de la confiance de quelqu’un.
- La première, selon le même père, est d’éviter la démangeaison de disputer, et une certaine ostentation puérile de tromper son adversaire. — (Démonstrations évangéliques de Tertullien, Chez l'éditeur, 1843, page 1217)
- (Société) Trahir, être infidèle à son partenaire.
- Je ne vous saurois dire lequel étoit le plus aise des deux, ou lui de tromper sa femme ou elle de tromper son mari. — (Les Vieux Conteurs Français, 1841, page 330)
- Malheureusement pour elle, mettant toute son étude à tromper son mari, elle n’était pas assez attentive à tromper ses amants, je veux dire à leur cacher qu’elle les trompait les uns avec les autres. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- — Tu la trompes, ta femme ?— Ça arrive.— Et alors ?— Ça ne compte pas. C’est le rayon d’à côté. — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 160)
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bouquet
?- Assemblage de fleurs coupées et serrées les unes contre les autres.
- Avec Christine Conforti, elles ont transmis à leurs clients leur passion pour la création florale et les beaux bouquets ! — (Saint-Cloud magazine, n° 402, janvier 2023, page 27)
- Il était allé lui cueillir un bouquet de coucous pour mettre au pied de la statue de la Vierge qui trônait sur un vieux confiturier reconverti en fourre-tout de laines et de tissus où elle puisait pour occuper ses doigts. — (Élise Fischer, Le Rêve de la Grenouille : une enfance lorraine, Paris : Presses de la Cité, 2011, chapitre 9)
- (Cuisine) Petit faisceau de plantes aromatiques culinaires.
- Piquez votre foie de veau de gros lard assaisonné; foncez une braisière de bardes de lard; mettez-y le foie avec des carottes, un bouquet garni, des oignons, […]. — (Alexandre Dumas, Grand dictionnaire de cuisine, Paris : Alphonse Lemerre, 1873, page 565)
- Ensemble d’arbres formant un bosquet.
- Et tout à coup, l’église, qui, en face de moi, montrait son toit gauchi et sa vieille tour d’ardoise, mal d’aplomb au-dessus d’un bouquet d’acacias et de marronniers roses, les cloches tintèrent. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- […] c’étaient de hautes falaises rocheuses, des cascades et de larges fleuves bouillonnants et désolés, des bouquets d’arbres et des fourrés de plus en plus rabougris. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 265-266 de l’édition de 1921)
- (En particulier) (Foresterie) Peuplement de moins de 50 ares.
- Toutefois, compte tenu du caractère plutôt héliophile des chênes, tant sessile que pédonculé, il se peut que la structure des peuplements s’organise naturellement en bouquets (notamment sur sol acide). — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
- (Par extension) Assemblage de choses liées ou qui tiennent naturellement l’une avec l’autre.
- Un bouquet de plumes, de cerises, etc.
- Mais la plus forte tête du salon jaune était à coup sûr le commandant Sicardot, le beau-père d’Aristide. Taillé en Hercule, le visage rouge brique, couturé et planté de bouquets de poil gris, il comptait parmi les plus glorieuses ganaches de la grande armée. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, page 93)
- Aujourd’hui, l’utilisation de la voiture est tellement satisfaisante qu’aucune offre de transport en commun, aussi performante soit-elle, n’entraînera nécessairement un report. Il est nécessaire de développer un bouquet de services de mobilité beaucoup plus divers. — (Laetitia Van Eeckhout, Quelles alternatives à la voiture individuelle, hors des villes ?, Le Monde. Mis en ligne le 9 novembre 2018)
- (Pyrotechnie) Paquet de différentes pièces d’artifice qui partent ensemble.
- Il la pénétrait bestialement, dans une hébétude sensuelle qui n’atteignait à la lucidité qu’à la minute où l’on voit, par une nuit d’été, la fusée d’un feu d’artifice fondre en un riche bouquet d’étoiles pâmées qui retombent au néant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 58)
- Une à une les fusées partirent, les belles bleues, celles à trois étages et celles qui gardent un instant leurs fleurs éteintes. Puis le bouquet, la fontaine d’argent et la mitraillade finale. — (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 86)
- (Sens figuré) (Familier) Ce qu’il y a de mieux et qui a été réservé pour la fin dans un récit, une fête…
- Je réservais cela pour le bouquet.
- (Ironique) Désagrément qui vient s’ajouter à une série de mauvaises nouvelles.
- Et j’en passe. Le bouquet, c’est l’énumération de mes récentes tentatives d’extorsion de fonds. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 207)
- C’est le bouquet !
- (Cuisine, Œnologie) Sensation olfactive parvenant à la cavité nasale par l’arrière, depuis la gorge. Parfum qui distingue certaines qualités de vin.
- Dans son bouquet tertiaire apparaîtront des arômes suaves de kumquat confit, de fruit de la passion, d’épices douces et d’amande grillée, toujours sur le fond citronné ma foi assagi. — (Muriel Proust de la Gironière, 250 réponses aux questions d'un amateur de vin, Éditions du Gerfaut, 2007, page 210)
- (Vieilli) (Sens figuré) Petit texte en vers adressé à une personne le jour de son anniversaire.
- Envoyer un bouquet à une jeune personne.
- (Droit) Capital versé par l’acheteur dans le cadre d’une rente viagère.
- Le jeune couple ignorerait longtemps que, pour faire partir la vieille dame dans une maison de retraite, les Bioni lui avaient lâché un important bouquet par-dessous la table. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, page 171)
- Tout le bouquet de la rente viagère s’était fané dans cette prodigalité musicale. — (Pierre Magnan, L’arbre, Denoël, 1992)
-
mer
?- (Linguistique) Code ISO 639-3 du meru.
-
adorer
?- (Religion) Honorer une divinité en lui rendant le culte qui lui est dû.
- Ils soutenoient qu’il ne faut point adorer l’eucharistie parce que le corps de Jesus-Christ n’y est point, le Seigneur ayant été élevé au ciel en corps & en ame ; […]. — (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, volume 33, page 487, Yverdon, 1774)
- Les israélites adorèrent le veau d’or. Ce peuple adorait le soleil.
- Note : S’emploie quelquefois absolument.
- Les juifs adoraient à Jérusalem et les Samaritains à Samarie.
- Le peuple d’Israël allait adorer sur les montagnes.
- Une grâce intérieure les pressait jour et nuit d’adorer le vrai Dieu. — (Adrien-Charles Launay, Missions étrangères de Paris, Histoire des missions de Chine : mission du Kouy-Tcheou, volume 1, 1907)
- Rendre des respects extraordinaires en se prosternant.
- La reine Esther adora le roi Assuérus. Les rois de Perse se faisaient adorer.
- Aimer extrêmement (une personne).
- Louis II et Élisabeth s'adoraient depuis l'enfance. — (Secrets d'histoire, n° 34, juin-juillet-août 2022, page 20)
- Quand elle s’est vue abandonnée pour la jeune première à qui elle a trempé une soupe ! ah ! l’a-t-elle giroflettée !… et qu’elle a eu perdu le père Thoul qui l’adorait, elle a voulu renoncer aux hommes. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
- Les odeurs forestières, senteurs adorées par les âmes friandes de poésie à qui plaisent les mousses les plus innocentes, les cryptogames les plus vénéneux, les terres mouillées, les saules, les baumes, le serpolet, les eaux vertes d’une mare, l’étoile arrondie des nénuphars jaunes ; toutes ces vigoureuses fécondations se livrent à vos narines en vous livrant toute une pensée, leur âme peut-être. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
- Aimer extrêmement (un aliment).
- Ces épices sont vraiment délicieuses, vous allez les adorer.
-
souffler
?- Pousser de l’air hors de la bouche.
- La messe finie, on rentrait vite à la maison sous les étoiles, on s’embarrait soigneusement, on soufflait sur la braise pour rallumer le feu et, à la lueur du calel, on mangeait les « bougnettes » arrosées de vin chaud, parfumé à la cannelle, au laurier et aux clous de girofle. — (Raoul Stéphan, Bécagrun, Paris : chez Albin Michel, 1935, 1re partie)
- C’est comme pour appeauter un tétras, rien de plus simple. Tu tends une feuille de chiendent entre tes deux pouces et tu souffles dans l’intervalle. Tu vois arriver le coq, la crête droite, écarlate et le collet ébouriffé. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- En arrivant à Normée le berger souffle dans sa corne pour annoncer son retour. Les chiens aboient. — (Mariel J.- Brunhes Delamarre, Le berger dans la France des villages, Éditions du CNRS, 1970, page 164)
- (Par extension) Faire une pause pour reprendre haleine ; respirer avec effort.
- Laissez-moi souffler.
- Prendre le temps de souffler un peu.
- — Comme vous soufflez ! Est-ce que vous venez de monter six étages ? » — (Marcel Proust, La Prisonnière, Gallimard, 1923)
- Parfois les rênes s’échappent de nos doigts engourdis, et nos montures aveuglées, tournant le dos à la tempête, refusent d’avancer. Nous les laissons souffler un instant, puis reprenons notre course muette et aveugle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Ernest Leroux, Paris, 1904, page 36)
- Dieu consent enfin à interrompre la tâche pénitente de ses maux ; Il lui accorde de souffler et le Démon profite de cette accalmie pour entrer en scène. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- Pousser, agiter l’air.
- Toute la journée, un vent aigre a soufflé de l’Ouest ; le ciel est resté bas et triste, et j’ai vu passer des vols de corbeaux… — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- Il ventait dur, sans que l’atmosphère en fût rafraichie, car le vent soufflait du sud. — (Charles Le Goffic, ’'Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 112)
- Le très expérimenté explorateur revint dans avoir atteint son but ; il nous raconta qu’un terrible « blizzard » soufflait dans le Sund et que les glaces étaient dangereusement en mouvement. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- […] et dans la mer des Antilles je faisais une bonne moyenne de marche poussé par les alizés qui soufflaient frais et réguliers du Nord-Est. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce soufflet est percé, il ne souffle plus.
- L’esprit souffle où il veut : (Sens figuré) (Théologie) Dieu communique ses grâces à qui il lui plaît. Cette phrase signifie, par extension, dans le langage courant : L’inspiration vient sans qu’on sache d’où, ni comment ; le génie a ses voies qui n’appartiennent qu’à lui.
- Envoyer de l’air sur quelque chose, dans quelque chose.
- Lors des vents de tempête, le reg graveleux est soufflé par le vent qui édifie ainsi ces rides de quelques centimètres de hauteur ; […]. — (Nicole Petit-Maire, Jean Riser et L. Blanc-Vernet, Sahara ou Sahel?: quaternaire récent du bassin de Taoudenni (Mali), Centre national de la recherche scientifique, 1983, page 99)
- Ils vont changer l’huile et souffler mes pneus. (Québec)
- Souffler le feu : Y envoyer de l’air pour l’activer.
- Souffler une bougie : Souffler sur la flamme d’une bougie pour l’éteindre.
- Souffler l’orgue : Envoyer de l’air dans les tuyaux d’un orgue par le moyen de la soufflerie.
- Souffler le verre, l’émail : Façonner quelque ouvrage de verre, d’émail, en soufflant dans un tube de fer à l’extrémité duquel est la matière que l’on travaille.
- Déplacer ou détruire par un mouvement violent d’air ou de gaz.
- Selon les témoignages publiés sur les réseaux sociaux, un bâtiment de l’université de Makiïvka servant de dortoir pour les mobilisés et les réservistes russes aurait été atteint par plusieurs projectiles dans la nuit du Nouvel An, soufflant littéralement les trois niveaux de l’immeuble. — (Cédric Pietralunga, Guerre en Ukraine : à Makiïvka, dans le Donbass, des dizaines de soldats russes tués dans le bombardement de leur base, Le Monde. Mis en ligne le 2 janvier 2023)
- (Hippologie) Renifler, flairer une jument.
- Un étalonnier amène un entier afin qu'il la flaire de façon perpendiculaire à la barre. On dit qu'il souffle la jument, d'où son nom de souffleur.
- (Sens figuré) (Familier) Parler, par ellipse de « souffler mot ».
- N’oser souffler, ne pas souffler : Ne pas oser ouvrir la bouche pour faire des plaintes, des remontrances.
- (Sens figuré) Faire naître, exciter.
- Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
- Souffler la discorde, le feu de la discorde.
- Souffler la haine, la division, la révolte.
- (Sens figuré) Dire à quelqu’un sa leçon, son rôle, à voix basse, de façon à n’être entendu que de lui, les endroits de sa leçon, de son rôle dont il ne se souvient plus.
- Souffler un acteur.
- Camille et Pierre, un peu embarrassés de leurs grandeurs, s’embrouillèrent en disant le Credo ; le curé fut obligé de les souffler. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
- Il a été puni pour avoir soufflé la leçon à son camarade.
- (Sens figuré) Dire quelque chose à quelqu’un à voix basse.
- Un certain pressentiment me soufflait tout bas que c’était une imprudence de m’en aller après la scène qui venait d’avoir lieu. — (François Auguste Biard (1799-1882), Deux années au Brésil, 1862)
- (Jeu de dames) Ôter un pion à celui contre qui l’on joue, parce qu’il ne s’en est pas servi pour prendre un autre pion qui était en prise. Note : Règle abolie au début du XXe siècle.
- Je vous souffle, souffler n’est pas jouer
- — Honneur aux blanches ! C’est à vous de jouer.— Est-ce que vous soufflez ? Telle est la réponse de sa partenaire...— Un peu... quand je marche trop vite...Pauvre M. Hyacinthe ! sa compréhension est toujours pénible. Un autre le trouverait ridicule. Marie, qui croit ses erreurs conscientes, le trouve spirituel.— Quel enfant vous êtes ! il n’y a pas moyen de parler cinq minutes sérieusement avec vous !— Comment ?— Oui, oui, faites l’innocent... Vous aviez très bien entendu ce que je voulais dire... Lorsqu’on néglige de prendre, est-ce que vous « soufflez » le pion ?— J’agirai selon votre convenance.— Alors soufflons, soufflons….— A la pensée de « souffler », Marie s’esclaffe. Les vieilles demoiselles s’amusent aussi facilement que les petits enfants ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, pages 281-282)
- Nous disposons des autres comme s’ils étaient des pions, afin de ne laisser aucune case vide ; mais eux aussi jouent leur jeu secret, nous poussent du doigt, nous écartent ; nous pouvons être soufflés, mis de côté. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 182)
- (Sens figuré) Enlever, prendre, voler.
- Souffler une maîtresse à son ami, c’est une rouerie trop commune pour moi. — (Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne, acte II, scène 17, 1833)
- Éditorialiste au « Point », cet ex-directeur de cabinet adjoint de Gilles de Robien avait ses entrées chez Sarkozy, est un intime de Baroin, avec lequel il traînait sur les bancs du très chic Collège Stanislas, était apprécié chez Juppé et Fillon pendant la primaire, dialoguait fort civilement avec Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, tout en entretenant les meilleures relations avec Macron, auquel il a soufflé une bonne partie de son programme. — (Anne-Sophie Mercier, Le score enseignant, Le Canard enchaîné, 17 mai 2017, page 7)
- (Sens figuré) Dire, et spécialement dire dans un souffle.
- Oui, souffla-t-il. — (Blandine {Boisset, Vincent Herrouin, Amélie Tupenot, Le Doigt sanglant, in Nouvelles policières, éditions Balthazar, avril 2003)
- Il n’en soufflera rien, je vous le garantis.
- (Familier) Causer une grande surprise, provoquer l'étonnement.
- En compétition hier à Cannes, "The Last face" a été sifflé et a soufflé tous les journalistes présents à la projection pour la presse. — (Rires et sifflets pour Sean Penn, Vosges Matin, 21 mai 2016)
-
avouer
?- Confesser et reconnaître qu’une chose est ou n’est pas, témoigner de la vérité.
- Puisqu'il faut tout avouer, je descendrai en moi jusqu'au tréfonds, j'en remuerai la lie et j'en étalerai la pestilence. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 48)
- Si Dimitri ne voulait pas épouser Phoebe, il aurait au moins dû avoir le courage de l’avouer et de rompre formellement sa promesse. Au lieu de cela, il avait opté pour le silence et l'hypocrisie, […]. — (Lucy Monroe , Pour l'honneur des Pétronides, traduit de l'anglais, dans le volume Séducteurs, éd. Harlequin, coll. Coup de Cœur, 2012)
- J’étais, je l’avoue, un peu confus.
- Approuver ; ratifier ; admettre.
- On le dit auteur de plusieurs productions que n’avouent ni le goût, ni les mœurs et entre autres du roman souvent réimprimé de Félicia ou mes Fredaines. — (Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité ..., par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , vol. 1, Paris : à la Librairie historique, 1820, page 175)
- Approuver ce qu’une personne a jugé à propos de faire d’après l’autorisation qu’on lui en a donnée.
- Je l’avouerai de tout ce qu’il fera, en tout ce qu’il fera.
- Se reconnaître l’auteur, le géniteur.
- Avouer un écrit, un ouvrage.
- Avouer un enfant.
- (Par extension) Avouer pour fils, pour sœur, etc.,
- Être voué à.
- Ainsi Le Chesne-Populeux (Ardennes) et La Chapelle-Gauthier (Eure) qui vénèrent au premier chef saint Martin dans un cas et Notre-Dame dans l'autre, avouent saint Jacques pour patron. — (Léon Pressouyre, Pèlerinages et croisades, France Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1995, page 89)
- (Pronominal) Se confesser ; en demeurer d’accord.
- Il hocha la tête, soupirant, s’avouant très bas, que peut-être il eût préféré que Jeanne noçât sans rien lui dire, plutôt que de l’abandonner brutalement ainsi. — (Joris-Karl Huysmans, En ménage, Paris : chez Charpentier, 1881 ; édition critique de Gilles Bonnet, Librairie Droz, 2005, p. 254)
- S’avouer vaincu.
- S’avouer plus faible qu’un autre.
- S’avouer coupable.
-
fragilité
?- Disposition à être cassé, être brisé facilement.
- Cette fragilité est-elle propre aux os des cancéreux, ou tient-elle au développement des cancers multiples dans le système osseux ? — (Eugène Follin, Traité élémentaire de pathologie externe, Paris : Victor Masson & fils, 1869, vol.1, page 299)
- La fragilité des aciers carburés trempés, comparable à celle du verre, semble, elle aussi, une propriété caractéristique du carbure trempant du fer β plutôt que du fer β lui—même. — (Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, 1896, vol.95, page 266)
- La connaissance de ce fait que l'inflammation aiguë augmente la fragilité ou frangibilité des tissus est féconde eu applications pratiques. — (Jean Cruveilhier, Traité d'anatomie pathologique générale, Paris : Baillière & fils, 1862, vol.4, page 285)
- (Physique) Propriété d'un matériau qui lors d'une contrainte ou d'un choc se fissure facilement ; dont la fissuration ne demande que peu d'énergie.
- En physique l'inverse de la fragilité est la ténacité.
- (Sens figuré) Facilité à être détérioré.
- La fragilité des choses humaines.
- La fragilité de sa fortune.
- (Sens figuré) (Religion) Facilité à tomber en faute.
- L'occasion prochaine se divise en occasion prochaine per se, et en occasion prochaine per accidens. La première est celle qui, vu la fragilité humaine, entraîne, pour tous les hommes, un danger probable de pécher. — (Jacques Valentin, Le Prêtre juge et médecin au tribunal de la pénitence, ou Méthode pour bien diriger les âmes, Bruxelles : M. Vanderborght, 1845, page 46)
-
subsister
?- Exister encore, continuer d’être ; dans ce sens, ne peut se dire que des choses.
- Les pyramides d’Égypte subsistent depuis bien des siècles.
- La plupart des grands édifices des romains ne subsistent plus.
- Le Panthéon subsiste en son entier à Rome.
- Demeurer en force et en vigueur ; se dit particulièrement des lois, des traités qu’on invoque, des propositions qu’on avance, etc.
- Cette loi subsiste encore.
- On a révoqué cette ordonnance, elle ne subsiste plus.
- Tant que les traités subsisteront.
- Malgré vos objections, ma remarque subsiste.
- L’amitié ne peut subsister sans l’estime.
- Vivre et s’entretenir.
- Quant à ceux qui, dans ce monde de richards, n'ont pour subsister que leurs salaires, il enragent, ils maugréent; ils se considèrent comme des déshérités. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
sauter
?- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
-
réinitialiser
?- (Informatique) Remettre un système informatique ou une application dans son état initial.
- Mais m’sieur, wèche ! J'en ai encore pour dix minutes, le temps de réinitialiser la plateforme et tout quoi. Allez à pied, ce sera plus rapide ! — (Alick, Passions défendues, Montluçon : chez Rebelle Éditions, 2013, chap.13)
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entraîner
?- Traîner avec soi, après soi.
- Les torrents entraînent ce qui s’oppose à leur passage.
- Le dégel est venu tout à coup, et la débâcle a entraîné les bateaux.
- (En particulier) Emmener, conduire avec une sorte de violence.
- Les sablières actuelles sont à vapeur, une tuyauterie munie d'un éjecteur entraîne le sable avec un jet de vapeur et le projette devant les roues., — (Serge Breval, La locomotive à vapeur, sa description, son fonctionnement , 1932, chap. B)
- C'est bon ! c'est bon ! se décida soudain à balbutier le second pochard en entraînant son compagnon. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Je le pris par le bras et l’entraînai hors de la chambre.
- (Sens figuré) Porter quelqu’un à quelque chose avec force, et comme malgré lui.
- J'ai beau savoir qu'au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu'il m’entraîne, je le suivrai. — (Francis Carco, L’Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
- Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
- Le premier correspond à l’intrigue, dans laquelle on se laisse entraîner d'autant plus facilement que la feuilletonisation du récit est parfaitement maîtrisée grâce à un découpage et un rythme qui ménagent suspense, dévoilements et rebondissements. — (Bernard Leconte et Érika Thomas, Écrans et politique, L'Harmattan, 2004, page 106)
- Il a été si éloquent qu’il a entraîné tout le monde.
- (Sens figuré) Avoir pour effet, pour résultat, pour conséquence nécessaire, inévitable. — Note : Cela se dit surtout en parlant des choses fâcheuses.
- Le succès des hommes de Cro-Magnon a entraîné directement ou indirectement la disparition des Néanderthaliens. — (L’insoutenable légèreté du darwinisme, dans Le Québec sceptique, n° 60, été 2006, pages 40-47)
- Ses dents en or et sa claudication laissaient entendre, avant qu'il ne se fût livré à la moindre confidence, que son ancien métier entraînait certains risques. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’effondrement de la civilisation scientifique était inconcevable pour ceux qui vécurent à cette époque, qui furent entraînés par la débâcle. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 393 de l’édition de 1921)
- Le phosphure de zinc employé comme rodenticide puissant produit en général des lésions nécrotiques ou rénales et entraîne la mort par défaillance cardiaque. — (Rodenticides: analyses, normes, préparations utilisées en santé publique et en agriculture, FAO, 1985, page 25)
- L'opération a donc pris quatre jours. Elle a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et d'une quantité de bêtes et de bagages. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 143)
- (Droit criminel) Cette peine entraîne, par voie de conséquence, telle autre peine.
- Préparer un cheval pour la course au moyen de l’entraînement, ou, d’une façon plus générale, préparer une personne à quelque exercice physique ou intellectuel.
- Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d'acrobates de cirque, puis s'était entraîné au tapis, en vue d'un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Le directeur sportif s’était réjoui de découvrir en Kimball un joueur de lacrosse prêt à entraîner l’équipe. Il était rapidement devenu l'entraîneur en chef de l’équipe féminine. — (Mary Higgins Clark, Dernière Danse, traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Damour, Éditions Albin Michel, 2018, chapitre 23)
- Une sorte de taylorisme dématérialisé, dans lequel les travailleurs entraînent les algorithmes qui, demain, renforcés par cet apprentissage, les remplaceront. — (Olivier Tesquet, Les « micro-tâcherons du Web » : Les nouveaux Temps Modernes, Télérama n° 3513, mai 2017)
- (Sens figuré) Cet orateur s’est entraîné à la discussion.
- (Cirque, Élevage) Dresser toute espèce de bêtes.
- 90 % du temps se déroule à l'extérieur à s'occuper des bêtes, à les entraîner, à les nourrir, à les soigner. — (Hans Ludwig Suppmeir, dresseur de tigres, « Établir la confiance jour après jour », page 53, dans Philosophie Magazine, Dossier Pourquoi aimons-nous les animaux ?, n° 77, mars 2014)
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dépenser
?- (Commerce) Employer telle ou telle somme à l’achat de telle ou telle chose.
- Ai-je besoin de vous dire, après cela, que tout notre argent était dépensé en fantaisies inutiles de toilettes ? — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- On ne voit pas que, puisque notre bourgeois a dépensé six francs à une chose, il ne pourra plus les dépenser à une autre. On ne voit pas que s’il n’eût pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque. Bref, il aurait fait de ses six francs un emploi quelconque qu’il ne fera pas. — (Frédéric Bastiat, Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, 1850)
- […] en Angleterre, c’est une aristocratie puissante qui élève le cheval de course, et elle est bien libre de dépenser son argent comme bon lui semble, personne, que nous sachions, ne s’est encore avisé de lui contester ce droit. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
- (Absolument) — Il aime à dépenser. — Il dépense follement en habits, en chevaux.
- (Sens figuré) Employer, prodiguer, consumer ses efforts, son temps, etc.
- Eufrosinia raisonne comme Ivan, comme Staline. On dira qu'elle s'affaire cupidement pour elle et pour son parentage quand Ivan et Staline se dépensent héroïquement pour la nation. La fin justifie les moyens mais ce ne sont pas les mêmes fins. — (Barthélemy Amengual, Que viva Eisenstein!, Éditions de L’Âge d’Homme, 1980, page 358)
- Il a dépensé ses forces pour rien. — Il s’est dépensé en pure perte. — Il se dépense trop, il ruinera sa santé.
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impossibilité
?- Défaut de possibilité.
- La faculté de comprendre ou l’impossibilité de comprendre, dit fort judicieusement M. Mill, ne peut, dans aucun cas, être considérée comme un critérium de Vérité axiomatique. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- Quant à Jacques, […] il concevait l'impossibilité d'un mariage entre lui qui avait une famille, là-bas, au pays, et cette petite Bédouine qu'il ne pouvait même pas songer à transporter dans un autre milieu, sur un sol lointain et étranger. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
- Le lendemain, c'est la roupillade prolongée, la courbature au réveil, l’impossibilité de besogner utilement. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 103)
- Depuis plusieurs heures, là où la Bar se jette dans la Meuse, venant de gauche, au sud, à l'extrémité de l'Armée Corap, on est dans l’impossibilité de joindre les hommes d'Huntziger. — (Louis Aragon, Les Communistes, tome 2, réédition Messidor/Temps actuels, 1982, p. 218)
- (Par extension) Chose impossible.
- La subordination du mouvement syndical au mouvement socialiste est dans notre pays une impossibilité matérielle et une impossibilité morale. — (Ludovic-Oscar Frossard; Pour la IIIe Internationale, discours prononcé au XVIIIe Congrès de la S.F.I.O. à Tours en décembre 1920)
- Il nous paraît donc impossible que la dame C. ait conservé dans chacune des siennes le rasoir dont on suppose qu’elles étaient armées ; et le lieu où ont été trouvés ces rasoirs, nous paraît une impossibilité, dans l’hypothèse du suicide. — (Encyclographie des sciences médicales, 1836)
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déranger
?- Ôter une chose de son rang, de sa place ; mettre en désordre ce qui était arrangé.
- Déranger quelque pièce d’une machine.
- Déranger des papiers, des livres, des meubles.
- Rien de ce qui était dans la malle ne s’est dérangé pendant le voyage.
- (Par extension) Causer du désordre dans la disposition habituelle des meubles, des objets qui se trouvent dans un lieu.
- Il se leva tout à fait, passa la main entre l’échancrure de son gilet et le plastron de sa chemise qui godait, tira les revers de son habit, et s’assura que le nœud de sa cravate n’avait pas été dérangé. — (Octave Mirbeau, Le colporteur)
- Déranger une chambre, un cabinet, etc.,
- Faire que quelqu’un soit obligé de quitter sa place, de se lever de son siège, etc.
- Il dérangea tout le monde pour aller à sa place. - Je me suis dérangé pour le faire mieux placer.
- (Sens figuré) Détourner quelqu’un d’une occupation, de ses affaires, etc.
- Il hésite désormais à s’abonner à Spotify pour ne « plus être constamment dérangé par les pubs ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 3)
- Il creusa lui-même sa tombeEn faisant vite, en se cachant,En faisant vite, en se cachant,Et s'y étendit sans rien direPour ne pas déranger les gens ... — (Georges Brassens, Pauvre Martin, 1953)
- Je demande à la jeune coiffeuse qui s’occupe de moi : « Est-ce que vous aimez lire ? » Elle répond : « Oh ça ne me dérange pas de lire, mais je n’ai pas le temps. » (« Ça ne me dérange pas », de faire la cuisine, travailler debout, l’expression pour dire qu’on est capable de faire tranquillement des choses pénibles. Lire peut donc en faire partie.) — (Annie Ernaux, Journal du dehors, 1993, réédition Quarto Gallimard, page 531)
- (Sens propre) (Sens figuré) Faire qu’une chose n’aille plus aussi bien ; altérer ; troubler ; brouiller.
- Par malheur, M. Lefèvre était pied-bot, et sa présence dans la ronde retardait l’élan des jeunes filles, glaçait leur joie, et le plus souvent dérangeait la ronde. — (Joachim Duflot, Les secrets des coulisses des théâtres de Paris: mystères, mœurs, usages, Paris : chez Michel Lévy frères, 1865, page 90)
- Cette montre se dérange facilement. — Cela lui a dérangé le cerveau, l’estomac.
- Sa santé, son cerveau se dérange. - Cet orage va déranger le temps.
- Cela dérangea tellement ses affaires, qu’il fut sur le point de faire faillite.
- Cet événement dérangea le plan qu’ils avaient formé, dérangea tous leurs projets.
- (Sens figuré) (Familier) Chagriner quelqu’un, le contrecarrer.
- Cet événement les dérange un peu.
- Faire que la conduite de quelqu’un ne soit plus aussi réglée qu’elle l’était auparavant.
- Les mauvaises compagnies l’ont dérangé.
- C’est lui qui a dérangé ce jeune homme.
- Ce jeune homme se dérange depuis son arrivée à Paris.
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soigner
?- Avoir soin de quelqu’un ou de quelque chose.
- Gasbieha et sa mère passaient le printemps au Caire, l’été à Alexandrie, et suivaient fréquemment le Pacha à Hélouan, où il soignait ses rhumatismes. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Gravement blessés, tombés au pouvoir de l'adversaire, ils craignent pour leur vie mais sont soignés par des mains qui se révèlent fraternelles. — (Ennemis fraternels, 1914-1915: Hans Rodewald, Antoine Bieisse, Fernand Tailhades : carnets de guerre et de captivité, édité par Eckart Birnstiel et Rémy Cazals, Presses universitaires du Mirail, 2002, quatrième de couverture.)
- Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
- (Familier) Apporter de l’intérêt à quelqu’un, dans l’espoir d’une contrepartie.
- Il aura bientôt besoin de lui, alors il le soigne.
- Apporter de l’attention, du soin à quelque chose.
- Il soigne beaucoup son style.
- Ce peintre ne soigne pas assez les accessoires, les détails.
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risquer
?- Hasarder, exposer à un danger possible, à une chance douteuse.
- Risquer sa vie, son honneur, sa réputation, son argent.
- Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
- Courir le risque, oser le hasard de.
- J’avais dénoué cent fois ce sophisme, en montrant que le ressort des guerres n’était pas tant l’intérêt que l’honneur ; chose bien aisée à comprendre pour des hommes qui présentement risquaient tout, avec une faible chance de gagner, et de gagner fort peu. — (Alain, Souvenirs de guerre, p. 215, Hartmann, 1937)
- Ils se sentaient en sécurité comme les spectateurs d’une course de taureaux : ils risquaient peut-être leur argent sur le résultat, mais c’était tout. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 211 de l’édition de 1921)
- (Absolument) — Avignon, Carpentras, Cavaillon, regorgent, pour la malédiction des familles, de tripots où de grosses sommes sont à chaque instant risquées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Oser une parole.
- Et l’air, mon Claudin, l’air reniflable, risquais-je avec rusticité ? — Tu renifles ? Et les microbes ! Prends garde ! — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, 1912, p. 218)
- (Pronominal) S’aventurer ; se hasarder.
- C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
- (Québec) Pouvoir, avoir une possibilité ou une occasion de.
- Tôt ou tard, sur la patinoire comme à l'extérieur, Perry risque d'être très utile au Canadien, lui qui compte 1045 matchs d'expérience en saison régulière et 145 autres en séries éliminatoires. — (Benoit Rioux, Corey Perry veut faire sa place, Le Journal de Montréal, 9 janvier 2021)
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flatter
?- Louer excessivement dans le dessein de plaire, de séduire, d’exploiter.
- Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Les hommes aiment ordinairement ceux qui les flattent.
- Elle aime à s’entendre flatter.
- (Absolument) Il ne sait point flatter.
- Complaire aux passions, aux caprices, aux goûts de quelqu’un, leur donner son approbation, des louanges.
- Comment l’amant prime-t-il sur le mari? moins par la passion, le plus souvent, que par l’assiduité et la complaisance, en flattant la fantaisie. — (Jules Michelet, Du prêtre, de la femme, de la famille, 3e éd., Hachette & Paulin, 1845, page 83)
- Cet orateur flattait les passions de la multitude.
- Il flatte jusqu’aux caprices du prince.
- Il flatte tous ses goûts.
- (Par analogie) Dépeindre, représenter une personne plus belle qu’elle n’est.
- Le peintre l’a un peu flattée.
- Portrait flatté, portrait où la personne est peinte en beau.
- Flatter une personne, en faire de vive voix ou par écrit un portrait flatté, en dire plus de bien qu’elle ne mérite.
- Vous nous l’avez représenté comme un homme de beaucoup d’esprit, ne l’avez-vous point flatté ?
- Il a fait de ce ministre un portrait qui n’est point flatté.
- Caresser.
- Les femmes « youyoutèrent » à gorge déployée, et nous échangeâmes congratulations et compliments, l’un flattant l’encolure du mulet, notre héros, l’autre exagérant les mérites du conducteur bédouin, […]. — (Évelyne Berriot-Salvadore, La Méditerranée et ses cultures, Éd. du Cerf,, 1992, page 184)
- Une musique qui flatte l’oreille.
- Un spectacle qui flatte les yeux.
- Ils voudraient que la société ressemble à un gros Justinland, un royaume pastel peuplé de licornes gentilles qui suintent des étoiles quand on les flatte. — (Richard Martineau, Français : les lapins s’en tapent, Le Journal de Montréal, 17 novembre 2020)
- Entrer dans les vues, partager les sentiments de quelqu’un.
- Flatter la peine, les ennuis, la douleur, le chagrin de quelqu’un.
- Flatter les manies, la folie de quelqu’un.
- Flatter quelqu’un de quelque chose, Lui faire espérer quelque chose, l’amuser de l’espérance de quelque chose.
- Il y a longtemps qu’on le flatte de cette espérance.
- Causer un vif plaisir, une grande satisfaction.
- Voilà qui est bien capable de flatter le cœur d’une mère.
- Une telle préférence me flatte et m’honore.
- Flatter l’orgueil, la vanité, l’ambition, les désirs, les espérances.
- Ce petit succès a flatté son amour-propre.
- Tout flatte vos désirs, votre ambition.
- Voici un événement qui flatte mes espérances.
- (Pronominal) Avoir ou vouloir donner une trop haute idée de soi-même, de son habileté, de ses ressources, etc.
- C’est un homme vain qui se flatte toujours.
- Il est ridicule de se flatter.
- Je ne me flatte point, je connais mes défauts.
- Je puis dire, sans me flatter, que j’ai raison.
- (Pronominal) S’entretenir dans l’espérance, s’amuser de l’espérance de quelque chose, prétendre, espérer à tort ou à raison.
- D’abord Mme Brochard fit quelque résistance. Elle s’était flattée qu’Hélène épouserait un avocat, ou un notaire, ou un officier de cavalerie, car son éducation avait été soignée par les demoiselles Hermeline qui tenaient une pension très bien. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 23)
- Il se flattait de ne croire à Dieu ni diable. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 178)
- Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision : ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être les émules de la Gestapo. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Elle s’était flattée de réussir.
- Il se flatte qu’on aura besoin de lui.
- J’y parviendrai, je m’en flatte.
- Il se flatte que vous approuverez sa conduite.
- Je me flatte que vous ne doutez point de mes sentiments.
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attendais
?- Première personne du singulier de l’imparfait de attendre.
- Quand il m’a agriché sur la pelouse à Auteuil alors que j’étais en train d’essayer de lui faire son porte-pèze, je m’attendais pas à ce que j’aurais à travailler pour son compte. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Jockey masqué, 1913, chapitre XII)
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de attendre.
-
oser
?- Avoir la hardiesse, l’audace de dire, de faire quelque chose.
- Osera-t-elle confier à ce bon petit diable, à ce démon sans manières ni éducation le soin de faire d’elle cette merveille d’imperfection, cette mendiante richissime, cette dérangeuse comblante qu’est une femme amoureuse ? — (Yves Prigent, L’expérience dépressive, 2015)
- Mademoiselle, oserai-je vous demander si vous avez donné un pendant à ce charmant paysage que vous présentâtes l’autre jour au maréchal ? — (Delphine de Girardin, Lady Tartuffe, 1853, acte I, scène 13)
- Oui, le timide n’a jamais osé danser, du coup, il a eu le temps d’affûter son sens de la répartie pendant que ses petits camarades galochaient des nanas au look douteux et au maquillage ringard. — (Pandora Reggiani, L’histoire d’amour dont vous êtes le héros , Michalon Éditeur, 2014, page 18)
- Entreprendre avec courage, avec assurance.
- C’est un homme à tout oser.
- Il peut tout oser.
- Il n’y a rien qu’il ne puisse oser.
- Vous n’osez rien, ce n’est pas le moyen de réussir.
- (Avec la négation) Ne pas vouloir, par prudence, par ménagement, faire ou dire certaines choses.
- J’ai si souvent fait buisson creux, dans mes tentatives précédentes, que je n’ose plus me présenter au guichet de la gare. A quoi bon ? — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 52)
- Des repaires dangereux existaient où la police n’osait s’aventurer. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’édition de 1921)
- (Suisse et arc jurassien) Avoir l’autorisation de.
- Est-ce que j’ose entrer ?
-
modifier
?- Changer une chose dans quelqu’une de ses parties.
- Les effets perméabilisants qui accompagnent les réactions anaphylactiques cutanées ne sont pas modifiés par l’héparine. — (Archives Internationales de Pharmacodynamie et de Thérapie, 1957, page 36)
- La silva proche des habitats fut totalement modifiée par l'action de l'homme qui traçait ses sentiers, taillait des arbres, bûcheronnait, pendant que ses bêtes broutaient les feuilles et les jeunes pousses. — (Martine Chalvet, Une histoire de la forêt, Éditions du Seuil, 2011)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.