Dictionnaire des rimes
Les rimes en : aveulir
Que signifie "aveulir" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- (Transitif) Rendre veule, sans volonté.
- Il s’engourdit, s’amollit, s’affadit. L’abus des mignardises, des riens aimables susurrés et des regards fripons l’aveulissait. — (Marcel Aymé, nouvelle Le Faux Policier, publiée en 1945 dans Pan : revue artistique, satirique et littéraire, reprise dans le recueil Le Vin de Paris, éditions Gallimard, collection « Blanche », 1947, puis dans le tome III des Œuvres romanesques complètes (page 983-984) de Marcel Aymé, dans la Bibliothèque de la Pléiade.)
- (Pronominal) Devenir veule.
- Les Français ont oublié la guerre, la victoire et l'enthousiasme ; ils s’aveulissent ; ils laissent la bride sur le cou à ceux qui les dépouillent. — (Paul Chack, Sur les bancs de Flandre, 1927, p.252)
- Comme ces pères lâches qui trouvent plus facile de satisfaire tous les caprices de leurs enfants que de leur opposer fermement des valeurs fortes, l’Église ne cessait de s’aveulir. — (Dan Brown, Da Vinci Code, Traduction Daniel Roche, 2004)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "aveulir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
abonnir
- (Transitif) (Vieilli) Rendre bon, rendre meilleur.
- Les caves fraîches abonnissent le vin.
- Le feu est en marche, le feu multiple et brutal, qui réchauffe ou brûle, qui débusque le gibier, détruit les serpents, effraie les fauves, abat l’orgueil des herbes et des arbres, le feu qui défriche les terrains propices aux prochaines semailles et , en passant, les abonnit. — (René Maran, Batouala, Albin Michel, Paris, 1921)
- J’avais peut-être l’espoir que la maternité l’abonnirait. — (Henri Calet, Monsieur Paul, Gallimard, Paris, 1950)
- À propos de glace, et puisque vous la rompez si vite, je me suis permis de vous apporter un petit cadeau, qui, je crois, n'abonnira ni votre narcissisme naissant ni l'image déjà peu favorable que vous avez de mon gouvernement, mais qui peut toutefois vous amuser. — (Alain Damasio, La Zone du dehors, éditions La Volte, 2007, Gallimard Folio SF, 2009, page 223)
- (Intransitif) (Vieilli) ou (Familier) Devenir meilleur.
- C’est un vieux pécheur, il n’abonnit point en vieillissant.
- (Pronominal) (Vieilli) Devenir meilleur.
- Depuis son arrivée, il s'abonnit.
-
mourir
- Cesser de vivre ; devenir mort.
- « Eh bien, tu sais, toi, tu ne t’amènes pas trop vite, dit-il.— Faut-il s’en faire mourir ? » — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Ce qui est certain, c'est qu'en Extrême-Orient on meurt beaucoup plus par la fièvre typhoïde que par le choléra. — (Jules Guiart, Les Parasites inoculateurs de maladies, Paris : Flammarion, 1918, page 297)
- À leur âge, dans notre pays, les grand’mères se préparent à mourir pieusement et les jeunes filles ne pensent qu'au flirt. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 59)
- Celui-ci se rendit, vers 1121, en Palestine, avec d’autres rabbins et il mourut en cours de route. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je ne mourrai pas ! je ne mourrai pas ! dit-elle à moitié folle de joie et en se pendant à mon cou : je pourrai t’aimer encore longtemps. Ma vie est dans la tienne, et tout ce qui est moi vient de toi. — (Théophile Gautier, La morte amoureuse, 1836)
- L’hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu’un enfant dans une famille mal logée. — (Bertrand Marchand, Paris, histoire d’une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, page 279)
- Au sortir de la guerre, dans la table sans fin des jours de fête, au milieu des rires et des exclamations, on prendra bien le temps de mourir, allez ! la mémoire des autres nous plaçait dans le monde. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 31)
- Disposant de peu d’énergie, les plantes du sous-bois ne peuvent produire que de très petites graines et ces dernières, lorsqu’elles germent, mourraient si elles se laissaient enfouir sous la litière; […]. — (Luc Jacquet et Francis Hallé, Il était une forêt, Actes Sud, 2014, page 38)
- (Par hyperbole) Subir des tourments ; être tourmenté.
- Dites donc, vous autres, – les apostropha-t-il, […], – je meurs de fatigue, et je ne me tiens plus sur les jambes d’avoir été si longtemps en selle. Impossible de vous accorder une seule seconde d’entretien, je suis fourbu, esquinté. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 31 de l’édition de 1921)
- C’est à mourir de rire comme c’est écrit là, mais moi, je ne meurs pas de rire, je meurs de honte et engueule cet âne de gros émile laconique… […]. — (Louis Paul Boon, La Route de la chapelle, traduit par Marie Hooghe, L’Âge d’Homme, 1999, page 380)
- Après la vente de l’entreprise, elle avait failli mourir d’ennui la première année passé à la maison, et elle avait tout de suite sauté sur l’occasion quand la bibliothèque avait recherché quelqu’un pour un mi-temps. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 116)
- Mornet replia le journal. Il allait mal et nul ne songeait à le questionner, alors qu’il en mourrait d'envie. — (Pierre Saha, Le porteur de mauvaises nouvelles: Liancourt, avril 1972, une tragédie ordinaire, Éditions Ravet-Anceau, 2017)
- — Parce que tu regardes toujours les catalogues de tondeuses à gazon. Tu meurs d’envie d'en acheter une., — (Agatha Christie, Le Cheval à bascule, Librairie des Champs-Élysées, traduction de Janine Lévy entièrement révisée, Éditions du Masque, 2014, chapitre 3)
- (Par analogie) Finir, disparaitre, en parlant des États, des institutions, des établissements, des choses morales, des productions de l’esprit, des ouvrages de l’art.
- Au milieu de leurs anathèmes et de leurs malédictions, ils poussaient ce cri, répercuté d’un bout de la France à l’autre : « Le petit commerce meurt !… Le petit commerce ne veut pas mourir ! » L’ombre de Bossuet en frémissait peut-être. — (Gilles Normand, La guerre, le commerce français et les consommateurs, Perrin, 1917, page 7)
- Au manifeste du journal Le Décadent, […], fait écho un éditorial de La Croix : « La religion est persécutée, la noblesse est anéantie, la magistrature a perdu son indépendance et son caractère, l'armée est vaincue et humiliée, l'industrie meurt, l'agriculture est ruinée. — (Laurent Mucchielli, La découverte du social: Naissance de la sociologie en France, La Découverte, 2010, page 101)
- (Sens figuré) Finir peu à peu en parlant de certaines choses, de l’activité, du mouvement ou de choses qui finissent par une dégradation insensible, comme les sons, les couleurs, etc.
- Vers l’est mouraient en pentes douces les versants de ces hauteurs qui composaient le plateau de Lattakou. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- L’embarquement et le débarquement s'opèrent à l'aide de barcasses d'un faible tirant d’eau, pouvant pénétrer dans une petite anse où les vagues viennent mourir au pied même des murs de la ville. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 21)
- (Pronominal) Être sur le point de mourir — Note : Surtout au présent et à l’imparfait de l’indicatif.
- Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte ! — (Jacques Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, 1649)
- Mais mon père se meurt ! mon père se meurt ! s’écria le Dauphin. - Hâtez-vous, André, dit Ambroise : le roi est bien mal ! - Le roi a encore trois ou quatre jours à vivre, ne craignez rien, répondit Vésale. — (Alexandre Dumas, La Royale Maison de Savoie : Emmanuel-Philibert, 1852)
- (Sens figuré) La soie artificielle, à Anduze ! Ainsi, c’est donc bien vrai, l’un des fleurons de notre France ancienne est en train de s’effriter : la magnanerie se meurt ! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
séduire
- Égarer, abuser, faire tomber dans l’erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc.
- Privé de tout accommodement, de ses fards, de ses sourires et de ses ruses, le vice a peu de chance de séduire la vertu la plus chancelante. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928 ; Préface de la 3e édition de 1929)
- Cet hypocrite séduisait les peuples.
- Il l’a séduit par ses maximes pernicieuses.
- Cela ne peut séduire que les hommes simples et ignorants.
- Le faux espoir qui nous avait séduits.
- Faire tomber en faute ; suborner ; corrompre ; débaucher.
- Séduire des témoins.
- Séduire des domestiques pour les faire parler contre leur maître.
- Séduire une jeune fille en lui promettant le mariage.
- (Spécialement) Convaincre de commencer une relation amoureuse.
- Ainsi s'affirme, incoercible, le besoin réflexe d'ajuster notre condition à ce qu'elle est et non de suivre l’exclamation superlative des vertiges forains et des boules à facettes des bals pour séduire les filles. — (Boris Rybak, Vers un nouvel entendement, Éditions Denoël, 1973, p. 13)
- Toucher, plaire, persuader.
- Ne faites pas aller et venir une asperge dans votre bouche en regardant languissamment le jeune homme que vous voulez séduire. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
- Je ne sais pas si Jean-Louis Darc séduisit ma mère ou si ce fut elle qui s'en éprit la première, mais je crois que Céline Thiébault désira ce grand gaillard, cette vigueur animale. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
- Cet homme m’a séduit par la franchise de son langage.
- Sa bonté séduit tous les cœurs.
- Ses manières m’ont séduit.
- Il s’emploie absolument, surtout dans la dernière acception.
- C’est un homme habile à séduire.
- Cela séduit.
- Son ton séduit.
-
sbire
- (Histoire) Nom qu’on donnait en Italie à un archer, agent de la police.
- … si bien que les pauvres diables de sbires (ce sont les archers de la police), sont obligés d’avoir une carte particulière des rues de Rome et des lieux où ils peuvent passer en poursuivant un malfaiteur. — (Charles de Brosses, L’Italie il y a cent ans, A. Levavasseur, 1836)
- Mais tout à coup ce prélat, prenant avec lui deux cents soldats de Rimini et tous les sbires de la Toscane, alla occuper Santo-Marino, et réclama le vingt-cinq octobre le serment d’hommage pour le pape. — (Docteur Henri Leo et botta, Histoire d’Italie, A. Delahays, 1856)
- (Par analogie) (Péjoratif) Homme à tout faire, homme de main que l’on emploie à des opérations de basse police.
- On a écarté en France la possibilité radicale de supprimer les hommes de pouvoir, les riches, les patrons liquidateurs, les sbires de la Bourse … Le nettoyage révolutionnaire n’est plus de mode. — (Raymond Perrot, De la narrativité en peinture, éditions L’Harmattan, 2005)
- Dans une ruelle sombre à la sortie du vestiaire, les sbires du manager tabassent sauvagement Stoker; ils lui écrasent les mains à coups de briques. — (Joëlle Deniot, Alain Pessin, Les peuples de l’art, éditions L’Harmattan, 2006)
- Le docteur était aux petits soins, et aux gros médocs. Tous les jours, son sbire en blouse blanche me piquousait et me faisait avaler des cachetons pour faire bonne mesure. Camisole chimique, que ça s'appelle. La camisole de force emprisonne le corps, la chimique enchaîne l'esprit. — (Lordius, La libération explosive de l'âme: une aventure de Max Peine, ÉLP éditeur, 2012, page 7)
- Sous influence d'un gourou arabe, Chakib Khalil qui vivait à Genève, Messali issu d'un milieu fétichiste, tomba totalement sous l'influence de ce sbire du nationalisme arabe alors en gestation, jusqu'à devenir une marionnette entre ses mains […]. — (Tarab Omar, Dans une autre vie, Editions Publibook, 2012, page 233)
- Lorsque je prétends que « voler un voleur n'est pas méprisable » ce n'est pas une raison pour que tes sbires chargés de faire respecter l'ordre et la morale en déduisent qu'ils peuvent jouer les ripous avec des voyous, ou leur piquer la came en étouffant l'affaire. — (René Paloc, S'indigner ne suffit plus: France, ta République fout le camp, Mon Petit Éditeur, 2014, page 83)
-
réinscrire
- Inscrire de nouveau.
- Ensuite, il est question de réinscrire la production littéraire gibranienne dans la vaste histoire littéraire de sa communauté. — (Daniel S. Larangé, Poétique de la fable chez Khalil Gibran (1883-1931): les avatars d'un genre littéraire et musical : le maqām, Éditions L'Harmattan, 2005, p. 350)
-
désobéir
- Ne pas obéir, refuser d’obéir à quelqu’un, soit en faisant ce qui est défendu, soit en ne faisant pas ce qui est commandé, refuser de se soumettre à une volonté.
- Désobéir à son supérieur, à ses parents.
- (Par extension) Désobéir à la loi.
- Désobéir d’un commandement, à des ordres.
- (Absolument) Cet enfant a désobéi.
- Il désobéit, mais bêtement, pour des riens et avec une ruse mesquine ; il fait penser à l’employé qui use ses facultés à tromper la vigilance du chef, pour des niaiseries : pour lire son feuilleton, pour s’absenter dix minutes. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Il est ainsi des cas où, non pas d'ailleurs une obligation, mais un droit de désobéir a été, à moins de frais, reconnu. — (René Chapus, Droit administratif général: Volume 2, 2001)
-
atterrir
- (Marine) Arriver au voisinage de la terre.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Pendant la saison d’été, les navires de la Compagnie pourraient donc facilement atterrir au cap Bathurst par la voie du nord-ouest. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- En 1905, la « Belgica » atterrit par 76°37’ soit à deux degrés plus au Nord qu’aucun autre navire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Aéronautique) Reprendre contact avec le sol.
- Brusquement je m’aperçois que le terrain est en pente et que, si j’atterris dans la longueur, je risque d’avoir une roue plus bas que l’autre et d’être entraîné dans un « cheval de bois » dont on ne sait d’avance les fantaisies. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 99)
- (Familier) Parvenir dans un lieu déterminé.
- Comprenez que tous les macchabs, dès qu'ils sont assez légers pour descendre le courant – pas assez gonflés pour flotter –, qu'ils viennent de Bercy, de Charenton, de beaucoup plus loin, c'est ici même qu'ils « atterrissent ». — (Jacques Yonnet, Enchantements sur Paris, Éditions Denoël, 1966, page 210)
-
brandir
- Agiter dans sa main une arme, comme si on se préparait à frapper.
- À peine s’est-elle montrée, que brandissant le crucifix à deux mains, de toute la hauteur de mes bras, je le laisse retomber lourdement sur la tête de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- […] elle ne signait pas en vain Nieuport-la-Noble ; elle ne portait pas pour rien sur son blason un lion lampassé issant d’une nef et brandissant une hallebarde. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.103)
- La Mort brandit la longue fauxD'agronomeQu'elle serrait dans son linceulEt faucha d'un seul coup, d'un seulLe bonhomme. — (Georges Brassens, Oncle Archibald, in Je me suis fait tout petit, 1956)
- C'est vrai, nous n’en menions pas large, surtout, surtout que... Saint-Nicolas était accompagné de cet horrible père fouettard, noir, sale qui hurlait en brandissant ses verges dans notre direction. — (Patrick Hilaire, Petit Guillaume : La veillée d'avant Noël, Éditions Le Manuscrit, 2005, page 116)
- (Par métonymie) — Et il descendit de sa chaire, plus rouge et plus excité que jamais, les yeux lançant des éclairs et brandissant vers la nef un poing terrible et vengeur. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) Ériger une chose de façon ostentatoire.
- L’aide tient tête à un flot envahissant de jeunes gens résolus, en chapeaux melons et cravates conquérantes, qui brandissent des carnets de notes ou soulèvent des appareils photographiques. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 32 de l’édition de 1921)
- Lorsqu’arrivait le mois de septembre et que chaque branche de cotonnier brandissait sa houpette blanche, Zariffa et Ahmed Abdou prenaient part à la cueillette, ainsi que tous les habitants du village. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Et vous, Mr Bolden, fit-il encore en brandissant la bague, ça vous tenterait, une jolie broquille comme ça ? — (Alain Gerber, Louie, Fayard, 2002)
- Plusieurs dizaines d’autostoppeurs levaient le pouce tout le long de la bretelle d’accès, brandissant des pancartes où s'étalaient les noms de grandes villes du nord. — (Joahn Heliot, Ciel, tome 1 : L'Hiver des machines, Saint-Herblain : Gulf Stream Éditeur, 2014)
- (Art) Affermir deux pièces de bois l’une contre l’autre, sans qu’elles soient entaillées, ce qui se fait au moyen d’une cheville qui les traverse.
- Brandir un chevron sur la panne.
-
roustir
- (Populaire) Voler quelqu’un.
- On l’avait prévenu qu’il se ferait roustir !
-
attiédir
- Rendre tiède.
- Dans le bruit grandissant des galoches et des nez mouchés, j’étais dolente, le cerveau usé, le cœur fondant, sans aucune envie de critiquer. J’avais froid aussi ; le préau et les classes ne s’attiédissent à dix degrés que vers neuf heures et les seize degrés réglementaires, on ne les obtient que le soir, parce qu’il faut aérer à chaque sortie des classes, quelle que soit la température. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Évidemment, le vent de nord, là-dedans, devait pincer ferme. L’ouest aussi, d’ailleurs, dans la Grande Galerie, car pour celle-là, on n’imagine pas comment on pouvait l’attiédir. — (Jean de La Varenne, Versailles, Paris, éditions Henri Lefebvre, 1959, page 174)
- Cette eau est trop chaude, il faut l’attiédir avec de l’eau froide.
- Cette eau est trop froide, le soleil l’attiédira.
- (Sens figuré) Diminuer, amortir la vivacité, l’ardeur de quelque sentiment.
- Le temps attiédira leur zèle.
- Ce dissentiment n’attiédit pas leur amitié.
- Son zèle s’est fort attiédi.
- Un orchestre jouait-il dans une auberge des environs et en étaient-ce les sons attiédis, apportés par le vent ? — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 178)
- (Pronominal) Devenir tiède.
- En ce moment, les pièces trop chaudes s’attiédissent, l’odeur particulière aux bureaux s’évapore, le silence revient. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
-
accroupir
- (Pronominal) Se tenir comme assis sur ses talons.
- De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons […] — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- A la tombée de la nuit, six hommes de garde envoyés par le caïd sont venus s'accroupir autour de notre petit campement pour veiller à notre sécurité. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 49)
- C'est alors que les vouasseurs entrent en action. Pendant que l'un d'eux s'accroupit dans le bief et l'obstrue de son corps pour arréter la tête de la colonne liquide, les trois autres sautent dans le flot glacé et brassent l'humus brun pour en activer le mélange avec l'eau. — (Les Alpes, volume 10, éditions Stämpfli, 1934, page 352)
- (Pronominal) (Sens figuré) (Littéraire) (Rare) S’abaisser au sens moral, s’abrutir.
- (Transitif) (Rare) Faire s’accroupir quelqu’un ou un animal.
-
ameublir
- (Agriculture) Rendre meuble.
- Cette terre est trop compacte, il faut l’ameublir.
- En fonction des conditions, ce travail initial a pour but dʼameublir, de brasser ou de retourner le sol superficiel. — (Paul W. Unger, Conservation des sols et des eaux : façons culturales appropriées, 1989)
- (Droit) Faire entrer dans la communauté conjugale tout ou partie des immeubles des époux, par une convention formelle, comme les meubles y entrent par l’effet de la loi.
- Ameublir un héritage, un domaine pour telle somme, jusqu’à concurrence de telle somme.
- Mais il faut que lʼintention dʼameublir soit certaine, cʼest-à-dire que les juges du fait puissent la constater et lʼaffirmer sans témérité. — (Gabriel Baudry-Lacantinerie, Louis Joseph Barde, Joseph Le Cortois, Traité théorique et pratique de droit civil, 1906)
-
bruir
- (Vieilli) Chauffer une étoffe à la vapeur pour l'amollir.
-
assaillir
- (Sens propre) (Sens figuré) Attaquer vivement par surprise.
- Le 30 août l’« Hekla » voulu rejoindre la glace et explorer la côte : coup sur coup elle fut assaillie par de violentes tempêtes avec neige et pluie […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Sens figuré) Elle pourrait demeurer ici, l’assaillir d’invites, de chatteries, toute la nuit provoquer son désir, répandre ses effluves. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l’ébranler, s’évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le Coup d’État permanent, 1965)
- Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chapitre 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 184)
- Assaillir les ennemis dans leurs retranchements.
-
engloutir
- Avaler gloutonnement.
- Il tenait levée une pleine fourchette de haricots qu'il allait engloutir. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Pendant les trois semaines précédant le Carême 1667, la maison de la princesse Palatine aura ainsi englouti 200 unités vendues par le marchand de volailles, dont une quinzaine de chapons et autant de chapons gras. — (Jérôme Fehrenbach, La princesse Palatine : L'égérie de la Fronde, Éditions du Cerf, 2016)
- Un gros brochet engloutit une carpe tout entière.
- (Absolument) Il ne mange pas, il engloutit.
- (Sens figuré) Consumer des biens, en parlant de la fortune.
- Il a englouti en peu de temps cette riche succession.
- La faillite de cette banque a englouti les économies de beaucoup de gens.
- (Par extension) Engouffrer, faire disparaître dans un gouffre, dans un abîme, submerger.
- Tout un crépitement de coups de feu et d’éclatements de projectiles commença, et Bert vit autour de lui, l’enveloppant, l’engloutissant, le submergeant, une immense fulguration blanche accompagnée d’un coup de tonnerre semblable à l’explosion d’un monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- Telle est la chair des femmes, un abîme où s’engloutir sans recours, et celle des vierges un brasier qui consume l'âme. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- A chaque tempête, les dunes progressent vers l'intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e édition, page 111)
- Nous n’étions pas nous-mêmes à l’abri des plus grandes frayeurs ; un de ces débris pouvait nous atteindre et engloutir notre frêle nacelle. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 51)
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j'ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- (Sens figuré) Tous ces petits états furent engloutis par cet empire formidable.
-
enorgueillir
- Rendre orgueilleux.
- Alors les bas et les étoffes de soie enorgueillissaient l’industrie de cette ville. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- (Pronominal) Devenir orgueilleux ; s’emplir d’orgueil.
- La Sapho de M. Daudet n’a pas été lue et achetée par cette clientèle, mais par la bourgeoisie frottée de littérature et qui s’enorgueillit d’aimer les études psychologiques. — (Paul Lafargue, Sapho, paru dans Le Socialiste, 2 janvier 1886)
- J’avais laissé Reykjavik, un grand village ; les maisons en bois étaient toiturées de tôle ondulée ; les plus importantes s’enorgueillissaient d’un étage surmontant l’entresol ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- La plupart de ces messieurs que tu vois là, autour de nous, s’enorgueillissent de casiers judiciaires confortables... Ils sortent de prison ou vont y entrer. Ce sont les risques du métier, mais le métier a du bon. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 19-20)
- Le monde musulman put alors s’enorgueillir de quatre États célèbres : L’Égypte des Mamelouks, la Turquie ottomane, la Perse séfévide et l’Inde moghole. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.37)
-
hennir
- Faire entendre son cri ordinaire, en parlant du cheval ou du zèbre.
- J’aimais aussi alors, comme aujourd’hui, à voir les armes reluire au soleil, à entendre les chevaux hennir et frapper du pied, […]. — (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
- En effet, au bout de cinq minutes de marche, le cheval releva la tête et hennit comme pour annoncer son arrivée, […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Alors les chevaux, excités par les coups de fouets des chasseurs, se précipitèrent dans toutes les directions en hennissant et en lançant des ruades. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Tant qu'a duré ce défilé j'ai eu toutes les peines du monde à faire tenir mon cheval tranquille. Grisé par tout ce bruit et ce mouvement autour de nous, il hennit, piaffe, s’ébroue et danse d'impatience de se mêler à ses congénères. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 118)
- Le Pourquoi pas, lutte, lutte toujours. Mais déjà les chevaux blancs des Walkyries hennissent dans les rafales. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
-
rétrécir
- Rendre plus étroit, moins large.
- Vrai que la sécheuse fait rétrécir les vêtements, mais jamais autant que le frigo. — (Michel Beaudry, La leçon virale, Le Journal de Montréal, 22 mai 2021)
- Rétrécir un chemin, une rue.
- (Sens figuré) …
- Cette éducation lui a rétréci l’esprit.
- Ce genre de vie a rétréci ses vues.
- Ses idées se sont rétrécies.
- (Intransitif) Devenir plus étroit.
- Prélavez le textile, qui tend à rétrécir au lavage, et prenez-en compte ce facteur au moment de votre achat : le retrait du denim peut être important. — (Christelle Beneytout, Guide des tissus par projets de couture, Eyrolles, 2015, page 137)
- Cette rue va en rétrécissant.
- (Pronominal) Devenir plus étroit.
- Mais, malgré les efforts du chevalier blanc, la nature, opiniâtre, avait une furieuse tendance à gagner un peu plus chaque année et le Trou à se désapprofondir et à se rétrécir inexorablement. — (Robert Chapuis, La Guerre en culotte courte dans la vallée de Courbet, 2016)
- Cependant, au cours de nos travaux, l’espace libre se rétrécit, comme la peau de chagrin de Balzac, avec une déconcertante rapidité. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
-
contredire
- Opposer à ce que quelqu’un vient de dire une affirmation absolument contraire.
- Les théories alternatives n’ont pas à être cohérentes et peuvent même se contredire les unes les autres sur certains points. Elles reposent sur des anomalies, prétendument inexplicables, qui laissent planer un doute sur certains aspects de la version officielle. — (Louis Dubé, « L’Argument déterminant et les théories du complot », dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
- Le diable soit de la parole de ton grand—père !— Mon grand—père a bien agi, et si je l’avais contredit, j’aurais été une sans-cœur. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, 19e veillée, 1853)
- O.K., elle ne respire pas l'intelligence, et son sex-appeal laisse peut-être à désirer. Mais une brave fille sympatoche comme ça, qui ne vous contredit pas et ne vous coûte pas bonbon en sacs Vuitton, ça ne vous dit pas ? — (Nicolas Carreau, L'amour au temps de Replika, dans Marianne, n° 1351 du 2 au 8 février 2023, p. 79)
- Le complément du verbe, au lieu de désigner la personne en question, peut désigner ce qu’elle affirme.
- Contredire les déclarations, le témoignage de quelqu’un.
- (Vieilli) Contredire à quelqu’un, à quelque chose.
- Les bienfaits de l'industrie, y compris celle des armes à feu, sont devenus un dogme laïque qui aura la vie dure : Jean-Arnould et Pierre-Robert n'y contredisent pas. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 83)
- (Droit) Opposer des pièces à celles de la partie adverse.
- Contredire un moyen.
- Ce moyen ne peut être contredit.
- Prendre communication des pièces et contredire.
- (Par extension) Mettre en état d’opposition. Se dit des choses aussi bien que des personnes.
- Craignez de vous contredire en parlant ainsi.
- Voilà qui contredit ce que vous disiez tout à l’heure.
- Ces deux propositions se contredisent.
-
servir
- S’acquitter de certains offices, de certaines obligations envers une personne ou une collectivité.
- Servir son pays.
- Servir l’État.
- Servir Dieu, rendre à Dieu le culte qui lui est dû et s’acquitter de tous ses devoirs de religion.
- Servir la messe, être auprès du prêtre qui célèbre la messe, pour dire les réponses, présenter l’eau et le vin, etc.
- On nous apprenait à servir la messe du grand et du petit côté, à chanter les antiennes, à faire des génuflexions, à encenser élégamment, ce qui est très difficile. — (Alphonse Daudet, Le petit chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 21)
- (En particulier) S’acquitter de certaines fonctions auprès de quelqu’un comme domestique.
- Servir un maître.
- (Au passif) Il aime à se faire servir.
- Présenter les plats, verser à boire, donner et retirer les assiettes, etc.
- Passez au beurre et laissez cuire dans son jus, et à très-petit feu, la rouelle lardée de gros lard; servez-la ensuite dedans, après l’avoir dégraissée. — (M. Cardelli, Nouveau manuel complet du cuisinier et de la cuisinière, édition Encyclopédie-Roret, 1842)
- Donner à quelqu’un sa part des mets dont se compose un repas.
- Servir quelqu’un.
- Vous êtes bien mal servi.
- Il s’est servi le dernier.
-
assoupir
- Endormir à demi.
- Les quelques verres de laffitte, que j'avais bu à petits coups, avaient eu l'effet de m'assoupir, et je sentis l'envie de faire une sieste de quinze ou vingt minutes, comme c'est ma coutume après le dîner. — (Edgar Poe, L'Ange du bizarre, dans Histoires grotesques et sérieuses, traduction de Charles Baudelaire)
- La campagne s’assoupissait déjà dans ce beau silence des nuits d’été. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 174, 2012)
- Parfois elle restait de longues minutes sans parler, soit qu’entre ses longs doigts minces, elle égrenât son chapelet, soit qu’elle s’assoupît, mais d’un sommeil si léger qu’au plus faible craquement je voyais ses yeux s’entrouvrir. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 29)
- Les fumées du vin l’assoupissent.
- Un discours monotone assoupit ordinairement les auditeurs.
- (Sens figuré) Suspendre pour un temps l’effet d’une chose.
- Un remède qui assoupit les grandes douleurs.
- (Sens figuré) Empêcher l’éclat, le progrès, les suites de quelque chose de fâcheux.
- Cette affaire est capable de vous ruiner, de vous perdre, il faut l’assoupir.
- La guerre fut assoupie.
- Assoupir un différend, une querelle.
- (Pronominal) (Sens figuré) Se calmer, s’affaiblir.
- De la même façon, la France de la Libération s'assoupit comme si rien ne s'était produit entre 1940 et 1944. — (François Mitterrand, Le coup d'État permanent, 1965)
- La douleur va bientôt s’assoupir.
- Avec le temps, les haines s’assoupissent.
- La querelle s’est enfin assoupie.
- Le risque est grand que l'on s'endorme dans le couple, que la relation s'assoupisse. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 62)
-
dépérir
- S’affaiblir graduellement jusqu’à l’anéantissement total.
- La langue est dure, déformée et relevée à la pointe : c'est la « langue de bois » des paysans allemands. La mastication est difficile, la salive n'est plus retenue dans la bouche et l’animal dépérit considérablement. — (J. Cruzel & François Peuch, Traité pratique des maladies de l'espèce bovine, Éditions Asselin et Houzeau, 1892, page 104)
- L’enfant dépérissait, la mère et la grand-mère se dévoraient d’inquiétude. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l'Amour et de la Mort », 1940)
- (Par hyperbole) — Si une semaine s'écoulait sans escapade, on le voyait s'ennuyer, dépérir et fureter dans le logis pour trouver une issue. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Se détériorer graduellement jusqu’à la ruine totale.
- […], depuis la Seconde Guerre mondiale, les nations d'Europe occidentale ont laissé dépérir leur industrie charbonnière, tant il était facile de se procurer, en abondance et à bas prix, le pétrole du Proche et du Moyen-Orient. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.178)
- (Droit) Les effets de la succession dépérissent. - Il ne faut pas laisser dépérir les biens de l’absent.
- (Droit) Devenir plus faible avec le temps.
- Les preuves dépérissent par la longueur du temps.
-
assainir
- (Sens propre) Rendre sain.
- Du devoir pour les municipalités d'assainir les quartiers insalubres des villes manufacturières. — (Emile Bères, Les classes ouvrières: moyens d'améliorer leur sort sous le rapport du bien-être matériel, 1836, chapitre 7)
- Après son départ, j’assainissais moi-même la partie de ma table où ses coudes s’étaient posés, en l’essuyant avec des serviettes que j’allais ensuite clandestinement porter au linge sale. — (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
- Habituellement les terrains mouilleux qu'on veut planter sont assainis au préalable et le creusement des fossés de drainage set à faire des buttes ou des remblais. — (A. Fron, Forêts, Pâturages et Prés-Bois, Encyclopédie des connaissances agricoles, Hachette, 1909, page 137)
- (Sens figuré) Rendre acceptable, décent, rééquilibrer, stabiliser.
- Assainir avant tout les mœurs des gens, et celles des institutions de l’État, mais également surveiller la salubrité matérielle de la cité. — (Eugenio Corti, Caton l’Ancien : roman, éditions de Fallois : l’âge d’homme, 2005, page 241)
- (Finance) Débarrasser un outil financier de ses effets pervers.
- Pour Assainir les finances publiques, il faudrait s’attaquer au cœur du problème, qui réside partiellement dans les relations budgétaires entre les différents niveaux d’administration. — (OCDE, Études économiques de l'OCDE : Danemark 2012, Éditions OCDE, page 43)
-
frire
- (Cuisine) Faire cuire dans une poêle avec du beurre, du saindoux ou de l’huile. Note : surtout usité à l’infinitif et au participe passé.
- Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l'avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette; et de plus elles se laissent farcir, accommoder aux pois, aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands: servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, p.12)
-
étourdir
- Frapper soudainement d’une commotion cérébrale qui suspend la fonction des sens.
- Il lui donna sur la tête un coup de bâton qui l’étourdit.
- Il tomba tout étourdi du coup.
- Le grand bruit du canon, des cloches, des tambours étourdit.
- La trépidation du bateau, de l’automobile étourdit.
- (Familier) (Par ellipse) Importuner ; fatiguer ; lasser.
- Il a toujours méprisé les vanteries ridicules dont il arrive assez ordinairement que la noblesse étourdit le monde. — (Jacques-Bénigne Bossuet, Gornay)
- (Par analogie) Rendre presque ivre.
- Antoine fit une valse avec Charlotte, ce qui l’étourdit passablement car il en avait perdu l'habitude. — (Oscar Casin, Deuil dans la forêt, Cressé : Éditions des Régionalismes, 2014, page 93)
- Il suffit de deux ou trois verres de vin pour l’étourdir.
- (Sens figuré) Abasourdir, hébéter.
- Cette nouvelle, cette défaite, ce coup imprévu les a étourdis.
- (Sens figuré) Endormir une douleur physique, empêcher qu’elle ne soit aussi sensible.
- Ce remède ne guérit pas, il ne fait qu’étourdir la douleur
- (Sens figuré) Faire que l’esprit soit moins occupé d’une souffrance morale, en soit distrait.
- Si je pensais que le souverain bien fût la joie, je ne douterais point qu'on ne dût tâcher de se rendre joyeux, à quelque prix que ce pût être, et j'approuverais la brutalité de ceux qui noient leurs déplaisirs dans le vin, ou les étourdissent avec du pétun. — (René Descartes, « Lettre à Élisabeth Egmond, du 6 octobre 1645 », dans Correspondance avec Élisabeth, Presses électroniques de France, 2013)
- (Cuisine) Faire subir une légère cuisson à une viande.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.