Dictionnaire des rimes
Les rimes en : aveu
Que signifie "aveu" ?
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- Déclaration verbale ou écrite par laquelle on reconnaît avoir fait ou dit quelque chose.
- La culpabilité des sept instruments du crime, de Cibot, Lisieux, Grenier, Bruce, Horeau, Cabot, Minard, est évidente ; elle ressort des aveux de ceux d’entre eux qui sont sous la main de la justice, car Lisieux est mort pendant l’instruction, et Bruce est contumace. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
- — A-t-il avoué que cette femme était sa maîtresse ?— L’aveu eût été superflu. Il n'a pas nié, d'ailleurs, et au lieu d'essayer de se justifier, il s'est mis en colère. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 229)
- Les Lettres à l'Étrangère, […], ces lettres contiennent des aveux, voilés, il est vrai, des histoires obscures, sans doute, mais reconnaissables pour qui connaît un peu l'existence secrète de Balzac. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- (En particulier) (Droit) La reconnaissance que fait une partie du droit prétendu par son adversaire.
- L’aveu d’une dette. - Aveu judiciaire, extrajudiciaire.
- (Par extension) Témoignage qu’on rend de ce qu’un autre a dit ou fait.
- J’ai été, de l’aveu de tout le monde, le plus célèbre marchand de fromages à la crème dans Babylone, et j’ai été ruiné. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, 1748, chapitre XVII, Le pêcheur)
- Que deviendront les petites célébrités et qui restera dans le paysage ? Difficile à dire, de l’aveu même des directeurs de salles et responsables de festivals. — (Sandrine Blanchard, Pourquoi y a-t-il tant d’humoristes en France ?, Le Monde. Mis en ligne le 19 avril 2019)
- (Vieilli) Approbation, consentement, agrément qu’une personne supérieure donne à ce qu’un inférieur a fait ou a dessein de faire.
- Ne donne pas ton cœur sans ta main, dit Caroline à Modeste une heure avant sa mort, et surtout n’accueille aucun hommage sans l’aveu de notre mère ou de papa... — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Droit féodal) Acte qu’un vassal était obligé de donner à son seigneur et par lequel il avouait, reconnaissait tenir de lui tel ou tel héritage.
- Qui ne croirait, d'après cela, que ce devoir de grenouillage ne fût une obligation extrêmement répandue en Bretagne? Cependant, parmi les nombreux aveux de seigneuries bretonnes que j'ai eu occasion de lire, je n'en ai trouvé qu'un seul exemple, au profit de l'évêque de Saint-Brieuc. — (Arthur de La Borderie, Annuaire historique et archéologique de la Bretagne - année 1861, Rennes : Ganche & Paris : Durand, 1861, p.191)
- (Par extension) (Histoire) L’acte par lequel un seigneur avouait, reconnaissait quelqu’un pour vassal ou un vassal quelqu’un pour seigneur.
Mots qui riment avec "eu"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "aveu".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : eu , eus , eut , eux , eud , eue , eues et oeuds .
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pieux
- Qui a de la piété ; qui est attaché aux croyances, aux devoirs et aux pratiques de la religion.
- Les personnes vraiment pieuses doivent se faire un devoir de prier pour l’Église et d’honorer leur évêque; elles doivent aussi prier pour l’avantage spirituel et temporel de l’État, et honorer leur Souverain. — (Vies des saints pour tous les jours de l’année, 1846, note de bas de page 526)
- Ah ! Chartres, n’est pas précisément ce qu’on appelle une ville pieuse. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- (Par extension) Qui sert aux exercices de piété.
- En aucune province française on ne rencontre, autant qu'en Bretagne, de pieux monuments. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Image pieuse; médaille pieuse.
- Qui part d’un esprit touché des sentiments de la religion.
- Bientôt paraît le kesksou (cous-cous) traditionnel, et nous l’attaquons avec un pieux bismillah (au nom de Dieu). — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 31)
- Pensée pieuse. — Dessein pieux. — Pieuse méditation.
- De pieux établissements. — De pieuses largesses.
- (Familier) (Ironique) Peu éclairé.
- On a vu jusqu’ici ce qui se passa au village de Bun Hill, et comment le déluge des innovations submergea sa pieuse rusticité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 118 de l’édition de 1921)
- (Par extension) Qui tient à la piété filiale et à certains autres sentiments humains de vénération.
- Ses soins pieux ont prolongé la vie de son père.
- On l’entourait avec un pieux respect.
- J’ai conservé un pieux souvenir de ses vertus, de ses bienfaits.
-
malandreux
- Qui a des malandres, en parlant des bois de construction.
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sérieux
- Qui est grave ; qui agit avec réflexion.
- C’est un homme très sérieux.
- Visage sérieux.
- Air, maintien sérieux.
- Mine sérieuse.
- Conversation sérieuse.
- Vous n’êtes pas sérieux.
- Qui ne plaisante pas ; qui ne fait pas d’écart de conduite ; qui reste sage.
- Une jeune fille sérieuse.
- Qui est solide ou important.
- En 1240, ce jeune vicomte Raymond de Trincavel, […] s’empare, sans se heurter à une sérieuse résistance, des châteaux de Montréal, des villes de Montolieu, de Saissac, de Limoux, d’Azillan, de Laurens et se présente devant Carcassonne. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Cet homme n’a rien de sérieux dans le caractère.
- Faire des propositions sérieuses.
- L’affaire dont il s’agit est sérieuse.
- Avoir avec quelqu’un une explication sérieuse.
- Qui est crédible ou digne de confiance.
- Nous souhaitons que vous trouviez un fournisseur sérieux pouvant fabriquer dans les délais voulus et à des conditions avantageuses pour l’État. — (Annie Moulin, Guerre et industrie: Clermont-Ferrand, 1912-1922 : la victoire du pneu, Comptoir des Presses d'université, 1997, page 347)
- […] : à leurs procédés s'applique le terme : « Fuite des capitaux ». Mais aucun industriel sérieux n'a voulu recourir à ces moyens. S'il a des capitaux à l'étranger, c'est pour couvrir ses achats de matières premières; […]. — (Max Hoschiller, Une enquête en Allemagne, F. Alcan, 1922, page 16)
- Je me suis amusé à rechercher comment, tel journaliste sérieux et compétent, tel historien, tel psychologue, avaient pu reprendre à leur compte la fable du 80%; chacun en fait la répétait pour l'avoir trop souvent lue. — (Albert Jacquard, Inventer l'homme, éditions Complexe, 1991, p.139)
- Qui est sincère ou vrai.
- Ce que je vous dis là est sérieux.
- Les protestations d’amitié qu’il vous fait sont sérieuses.
- Qui peut avoir des suites fâcheuses ou de graves conséquences.
- Ce combat semblait n’être qu’une escarmouche, mais l’affaire devint sérieuse.
- C'est une affaire sérieuse.
- Maladie sérieuse.
- Qui est fait sérieusement.
- Toute réparation sérieuse était impossible, mais on gréa une sorte de gouvernail utilisable par beau temps. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le repas était, comme toujours en Polynésie, une affaire très sérieuse et tout le monde mangeait en silence. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, 1929)
-
infructueux
- (Vieilli) Qui ne rapporte pas de fruit, ou qui en rapporte fort peu.
- Terroir infructueux. - Terre infructueuse. - Champ infructueux. Année infructueuse.
- (Sens figuré) Qui n’apporte aucun profit ni aucune utilité ; qui ne donne aucun résultat.
- …mais cependant, après plusieurs efforts infructueux, aidé par le capitaine, il parvint à s’asseoir. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Agressif ou flatteur, impromptu ou acharné, le dragueur égrène tout au long de son infructueuse quête sa concupiscente litanie. On presse alors le pas, tête baissée, découragée et battue, tristement ramenée à son humiliante condition de femme dans le décor flamboyant de la capitale. — (Djamila Saadi-Mokrane, « Petit lexique du dragueur algérois », dans La virilité en islam, sous la direction de Nadia Tazi & Fethi Benslama, Éditions de l'Aube & Intersignes, 1998, réédition de poche : Éditions de l'Aube, 2004, p. 261)
-
monstrueux
- Qui a une conformation contre nature.
- Un enfant monstrueux.
- Un animal monstrueux.
- Qui est contraire aux lois de la nature.
- Accouplement monstrueux.
- (Sens figuré) Qui est contraire au sens commun ou aux règles et lois communes.
- Il avait parcouru mers et mondes avec de monstrueux forbans et il n’y avait pas d’acte de pirateries dont il n’avait pas été partie. — (Adélard Lambert, Contes de tante Rose, chap.5 : Le diable et son violon, Éditions Édouard Garand, 1927, p. 35)
- […], et jamais, jamais je n’ai chassé, car cette idée que j’aurais pu, délibérément et de sang froid, arracher la vie à un être quelconque, me semblait impossible et monstrueuse. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
- Qui est prodigieux, excessif dans son genre.
- […], nous passons sous le pont suspendu de Brooklyn et devant Manhattan et ses gratte-ciel, et ma dernière vision de New-York me laisse une impression de ville monstrueuse et titanesque. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ne s'organise-t-il pas, assez souvent, de ces beuveries monstrueuses, du genre de celles que le préfet du Morbihan crut devoir, au début de la présente année, dénoncer, dans une lettre adressée aux maires ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Dès le 14 au matin, une effroyable tourmente du sud-ouest vint assaillir ces escadres, et, soulevant une mer monstrueuse, leur fit courir les plus grands périls. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 184)
- Dauphins monstrueux (sens héraldique) (Héraldique) Se dit d'un animal dont une partie du corps provient d'un autre animal permettant de créer des chimères qui n’ont pas de nom donné par la tradition contrairement aux sirènes, griffons, sphynx, centaures, minotaures, etc.
- D'azur au portail de chapelle d'argent flanqué à senestre de son clocher du même, mantelé ployé d'argent aux deux oiseaux affrontés d'azur sur un nid d'or contenant trois oisillons aussi d'azur, à dextre, et à l'écusson d'azur à la branche feuillée d'or en pal et au chef cousu de gueules chargé d'un soleil figuré d'or mouvant de l'angle dextre du chef, à senestre, aux deux pointes ployées d'or posées en chevron brochant sur le mantelé, chargées, celle de dextre de l'inscription VILLE surmontée d'un S à plomb et celle de senestre d'un S à plomb soutenu de l'inscription ANJOU, le tout en lettres capitales bâtardes de sable ; au chef d'or chargés de deux dauphins monstrueux à tête de lion nageant affrontés d'azur barbés, lorés et peautrés de gueules, qui est de Ville sous Anjou → voir illustration « dauphins monstrueux »
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miraculeux
- Qui s’est fait par miracle, qui tient du miracle.
- Mais on devrait se rappeler que pendant un long temps la coïncidence de la rotation de la Lune avec sa révolution sidérale, […], a été considérée comme un fait positivement miraculeux ; et qu’il y avait, même parmi les astronomes, une singulière disposition à attribuer cette merveille à l’agence directe et continue de Dieu. — (Edgar Poe, Eureka, 1848, traduction de Charles Baudelaire, 1864)
- Les récits de guérisons miraculeuses foisonnent dans les vies de saints que les moines élaborent et recopient. — (Coppin, Brigitte, À la découverte du Moyen Âge, Père Castor Flammarion, 1998)
- Qui fait des miracles.
- Il avait grande confiance en une médaille miraculeuse rapportée de Palestine par un de ses ancêtres, qui lui avait fait toucher le tombeau du Christ. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- On voulait voir dans son fait de la superstition et de la magie ; on lui reprochait d'attribuer à certains objets, à ses armes, à son étendard, à ses anneaux, une puissance miraculeuse : […]. — (Jacques Porchat, La vie et la mort de Jeanne d'Arc, racontées a la jeunesse, page 145, Borrani & Droz, 1852)
- C’était un plastron en flanelle rouge, l’un de ces talismans quasi hygiéniques qui, avec les pilules et les spécialités pharmaceutiques, remplacent, chez les peuples protestants de la chrétienté, les images et les reliques miraculeuses. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 102 de l’édition de 1921)
- Mais elle était si chancelante, ses os paraissaient si minces qu'on craignit d'abord d'aller à Braux, au pèlerinage de Saint Vincent pour la faire passer sous le châsse miraculeuse qui délie les petits pas et chasse les podagres. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 28)
- (Par hyperbole) Qui est surprenant, merveilleux, admirable.
- On se raconte des pêches miraculeuses de harengs: 40 tonnes en un seul trait (espace parcouru en traînant un filet) de dix minutes. — (Jacky Durand, La nuit où le hareng sort, dans Libération (journal) du 29 novembre 2010, p.30-31)
-
heureux
- Qui jouit du bonheur, qui possède ce qui peut le rendre content.
- Suis-je heureux ? Oui ; je n’ai ni deuil, ni regrets, ni désir compliqué ; donc, je suis heureux. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Tous les hommes veulent être heureux.
- Ils travaillaient à rendre les hommes meilleurs et plus heureux.
- Nous ne serons parfaitement heureux que dans le ciel.
- Il n’est pas fort riche et il ne laisse pas de se croire heureux, d’être heureux, de vivre heureux.
- Cette famille n’est pas heureuse.
- Il se trouve fort heureux.
- Il rend sa femme très heureuse.
- Vous devez être bien heureux d’avoir de tels enfants.
- Heureux celui qui craint le Seigneur !
- Heureux qui peut vaincre ses passions !
- Est heureux qui croit l’être.
- Se dit la condition, de la situation, de la vie de celui qui est heureux.
- Il est dans un état heureux, dans une condition heureuse, dans une situation heureuse.
- Il jouit d’un sort très heureux.
- Mener une vie heureuse.
- Une heureuse vieillesse.
- Heureux sous le ciel prospère
- Faire une fin heureuse : Mourir dans les sentiments d’un homme de bien et d’un bon chrétien.
- Favorisé par la vie ou par son sort.
- Eh bien ! dit mon ami avec indulgence, tu vois là-bas l'homme heureux qui vient de la reconduire, et qui, fidèle aux lois de notre cercle, n'ira la retrouver peut-être qu'après la nuit. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, 1854)
- Il fut heureux assez pour réussir.
- Il est fort heureux d’en être quitte à si bon marché.
- Nous sommes heureux qu’il n’en ait rien su.
- Il est heureux en tout.
- Vous êtes une heureuse mère.
- Vous êtes un heureux mortel.
- Qui rend fortuné, qui procure du plaisir ou qui est favorable et avantageux.
- Heureux sort.
- Heureuse destinée.
- Laissez-la dans cette heureuse ignorance.
- L’heureuse simplicité de nos pères.
- L’âge heureux de l’enfance.
- Tout leur promettait un heureux avenir.
- Règne heureux.
- Moment heureux.
- Occasion heureuse.
- Événement heureux.
- Heureux changement.
- Heureux ascendant.
- Heureuse influence.
- Chance heureuse.
- Hasard heureux.
- Coup heureux.
- C’est heureux, c’est fort heureux pour vous.
- (Familier) et (Ironique) C’est très heureux, c’est bien heureux, c’est fort heureux : Se dit lorsqu’une personne adhère ou se détermine à quelque chose après avoir longtemps hésité, ou parce qu’elle ne peut faire autrement.
- Vous dites que vous avez eu peur? Vous l’admettez. C’est heureux. Vous voilà sur la bonne voie. — (LaChance, Richard, Bonjour l’amour! Adieu violence!, Le Dauphin Blanc, Québec, 2007)
- Il s’est enfin déterminé à venir : c’est fort heureux.
- (Sens figuré) Être né sous une heureuse étoile : Être heureux dans tout ce qu’on entreprend.
- Choix heureux, conseil heureux : Choix, conseil qui est suivi d’un bon succès.
- Faire une heureuse rencontre, une rencontre heureuse : Trouver par hasard ce que l’on cherchait et que l’on n’espérait pas trouver sitôt.
- On dit dans un sens analogue
- C’est une rencontre heureuse : Surtout en parlant d’un bon mot, d’un trait d’esprit, d’une pensée ingénieuse.
- (Sens figuré) Avoir la main heureuse : Réussir ordinairement dans les choses qu’on entreprend.
- Cela est difficile ; mais il en viendra à bout, il a la main heureuse.
- Avoir la main heureuse : Se dit aussi d’un joueur qui gagne souvent.
- Qui annonce de la prospérité, qui promet de la bonne fortune, ou qui prévient favorablement.
- Un heureux présage.
- Un heureux pronostic.
- Il a la physionomie heureuse.
- Il a quelque chose d’heureux dans la physionomie.
- Choses sujettes à quelque danger, lorsqu’elles arrivent sans accident.
- Un peu de houle agitait le Firecrest sur son ancre, et mes visiteurs furent heureux de regagner la terre ferme. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Des couches heureuses.
- La traversée, la navigation fut très heureuse.
- Notre voyage fut heureux.
- Heureux retour.
- Heureuse tentative.
- Se dit d’une chute ou de quelque autre chose de fâcheux qui n’a pas eu de mauvaise suite.
- C’est une chute heureuse.
- (Dans une acception plus étendue) Qui est bon, excellent, distingué ou rare en son genre.
- Tandis que nous nous entretenions amicalement avec ces bonnes gens, j’observais l’heureuse disposition du dressoir, de l’évier, des tablettes, où étaient rangés les pots et les assiettes. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 93)
- On crie et on chante. Le boulangisme engendre toute une littérature de chansons - souvent d'une prosodie peu heureuse. — (Alexandre Zévaès, Histoire de la Troisième République 1870 à 1926, Éditions Georges-Anquetil, 1926, p.299)
- Un heureux choix de mots.
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orageux
- Qui cause, qui annonce l’orage.
- Le temps, le ciel est orageux.
- Qui est sujet aux orages.
- Une fois engagé dans ces mers orageuses et ignorées, sa perte était certaine. Une tempête jeta dix-sept navires sur la côte d’Irlande […] — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 13)
- La Hollande était un pays presque inhabitable. C'étaient de vastes lacs orageux, semblables à une série de mers. — (Edmondo de Amicis, La Hollande, 1878)
- Qui est troublé par l’orage.
- Nous avons eu une saison, une journée, une soirée, une nuit orageuse.
- Juillet avait été particulièrement chaud et orageux et ce premier jour d’août ne le contredisait pas. — (Eugène Choloux, Crécerelles: terre des Mauges, 1999)
- (Sens figuré) Qui est troublé, tumultueux, sujet aux agitations du cœur.
- La véritable affaire n’était pas encore commencée. On n’entendait ni les cris antidynastiques qui étaient attendus ni le grondement orageux de La Marseillaise. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Après de nombreuses séances orageuses, on finit cependant par décider la création de tabors chérifiens dans les ports ouverts. Ces forces ne devaient pas excéder 2.500 hommes au total […]. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 150)
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outrageux
- Qui fait outrage.
- Paroles outrageuses.
- Il est outrageux en paroles.
- On l’a traité d’une manière outrageuse.
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goutteux
- (Médecine) Qui est sujet à la goutte.
- Elle voulut obliger le chef des mages, qui était vieux et goutteux, de danser devant elle ; et, sur le refus du mage, elle le persécuta violemment. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XVI. Le basilic, 1748)
- Le même vieillard goutteux allait procéder à la taille des cheveux. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- Sous le porche, un vieux pauvre, goutteux, courbé, enfoncé dans une sorte de chaise, ses longs cheveux gris pendant dans son cou, récite attentivement les yeux fermés, perdu dans sa contemplation, et ses doigts déroulent les grains, pendant que l’autre main tâte le Jésus de cuivre. — (Hippolyte Taine, Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Hachette, 1897)
- Il consulta deux médecins. Leurs diagnostics furent différents. L’un attribuait les troubles dont souffrait M. de la Ferté au paludisme contracté dans les plaines de la Mitidja. Ce diagnostic émanait d’un médecin républicain. L’autre, qui émanait d’un praticien tout dévoué au gouvernement impérial, affirmait que les troubles dont il s’agissait étaient de nature goutteuse. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, réédition Cercle du Bibliophile, page 16)
- Il se leva, fit quelques pas en traînant son pied goutteux. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 40)
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enfeu
- (Architecture, Funéraire, Religion) Niche dans un édifice religieux abritant un tombeau, un sarcophage ou une scène funéraire.
- Aucun texte ne précise si les gisants arrivèrent d’Italie avant que la décoration de l’enfeu ne soit commencée. — (Revue du Nord, Volume 63, 1981)
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courlieu
- (Zoologie) (Désuet) Ancien nom vernaculaire du courlis, nom qui survit essentiellement aujourd'hui dans le nom standard d’une des espèces de courlis, le courlis corlieu (Numenius phaeopus).
- Aux deux autres [isles] il y a une telle abondance d’oiseaux de differentes especes, qu’on ne pourroit se l’imaginer, si l’on ne l’avoit veu, comme cormorans, canards de trois sortes, oyes, marmettes, outardes, perroquets de mer, beccacines, vaultours, & autres oiseaux de proye : mauves, alloüetes de mer de deux ou trois especes : herons, goillans, courlieux, pies de mer, plongeons, huats, appoils, corbeaux, grües, & autres sortes, lesquels y font leurs nids. — (Samuel de Champlain, 1632)
- Un rocher si élevé, haut et isolé, disparaissant sous les innombrables oiseaux de mer qui le couvraient : cormorans, goélands, canards, mouettes et pétrels, courlieux, grisards et macreuses voltigeaient autour, s’y posaient, rasaient les vagues à ses pieds, [...] et glapissaient avec des cris aigus. — (Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, Par les champs et les grèves (Voyage en Bretagne), 1886, Le Livre de poche, page 159-160, 2012)
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populeux
- Qui est densément peuplé ou fréquenté.
- Ainsi, sous nos latitudes tempérées, lorsque les ruches sont populeuses, ces mini-monstres pullulent de concert – jusqu’à 5 000 par colonie ! — (Vincent Tardieu, L’étrange silence des abeilles, 2017)
- Le vieux quartier, l’ancienne ville, étage au nord-ouest ses ruelles étroites et tortueuses, bordées de masures branlantes ; là se trouvent la mairie, le tribunal civil, le marché, la gendarmerie ; cette partie de Plassans, la plus populeuse, est occupée par les ouvriers, les commerçants, tout le menu peuple actif et misérable. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre II ; réédition 1879, page 43)
- Et puis voici un populeux village, un village compact, ramassé, aux ruelles étroites et tortueuses, sans jardins, sans courtils, un village serré autour de son antique clocher. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le succès du Métro augmente les pressions pour allonger le réseau vers d’autres secteurs populeux, dont les banlieues de l’île de Montréal. — (Métro de Montréal sur Wikipédia)
- Relatif au bas peuple, à la populace, qui est populaire.
- Le promeneur hasardé, quant à lui, musait, musardait. […]. Simultanément, il badait, badait les badauds du quartier populeux devenu presque exclusivement populaire. — (Bernard Jannin, Ça sent le tabac, Éditions Champ Vallon, 2013)
- Les banlieues populeuses.
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sacchareux
- (Chimie) Qui tient de la nature du sucre.
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feu
- Phénomène calorifique et lumineux produit par la combustion d'une matière inflammable ; un des quatre éléments des Anciens. Note : Utilisé avec l’article défini : « le feu ».
- La maîtrise du feu est souvent considérée, avec celle de l’outil, comme une des caractéristiques qui distinguent l’homme de l’animal. — (Jacques Collina-Girard, Le feu avant les allumettes, Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1998, page 1)
- Brasier de petite envergure allumé à dessein pour éclairer, chauffer ou cuire.
- Lorsqu’une bande de baleines est signalée, la nouvelle se répand aussitôt dans tout l’archipel au moyen de feux allumés sur les montagnes ; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 37)
- Ils arrivèrent à la grotte, tout le monde se les gelait sérieusement. Ils décidèrent de faire un feu pour la nuit. — (Eva Kavian, L'Homme que les chiens aimaient, ONLIT Éditions, 2016, page 98)
- Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
- Je m’habillai hâtivement et redescendis jusqu’à la salle à manger, la température était glaciale, le feu n’avait pas pris, je n’avais jamais été doué pour le feu, je ne comprenais rien à l’assemblage de bûches et de brindilles qu’il convenait de bâtir, c’était un des nombreux points qui me séparaient de l’homme de référence – mettons pour situer Harrison Ford – que j’aurais souhaité d’être, enfin pour l’instant la question n’était pas là. — (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, page 280)
- (En particulier) Incendie.
- En saison sèche, les Garde-bœuf suivent les feux de forêt et de savane, pour manger les animaux mis à nu par la disparition de la couverture herbacée. — (Jean Claude Ruwet, Les Oiseaux des plaines et du lac-barrage de la Lufira supérieure (Katanga méridional) : reconnaissance écologique et éthologique, Université de Liège & Fondation pour les recherches scientifiques en Afrique centrale, 1965, page 41)
- (Familier) (Par métonymie) Dispositif autonome destiné à produire une petite flamme (briquet, allumette, allume-cigare…).
- Prête-moi ton feu.
- Avez-vous du feu ?
- Y a-t-il du feu dans la voiture ?
- (Vieilli) Bougie allumée pour indiquer le temps durant une mise aux enchères publiques.
- Deux antres feux successivement allumés sur cette dernière somme s’étant éteints sans enchère, la maison dont il s’agit, a été définitivement adjugée à bail à M. Nicolas Lhérault, sus-nommé, […]. — (F. M. Sellier, Le manuel des notaires, Paris : Librairie Cotillon, 1841, volume 1, page 135)
- (Par métonymie) (Vieilli) Torche.
- Il nous guidait grâce au feu qu’il portait dans la main.
- Source de chaleur pour la transformation des aliments.
- Laissez cuire vingt minutes à feu doux.
- Appareil de cuisson des aliments, cuisinière.
- Des racines coupées et des feuilles de betteraves, bouillant dans une marmite sur le feu, mêlaient leur parfum âcre à l’odeur de renfermé qui semblait stagner dans les encoignures. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Si tu veux, j’ai encore de la soupe sur le feu.
- (Par métonymie) Endroit où l’on fait du feu.
- — Cependant la nuit que tu viens de passer a dû te donner à réfléchir ?— Bien certainement, j’aimerais mieux un bon lit et le coin du feu.— Le veux-tu, le coin du feu et le bon lit, avec le travail bien entendu ? — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- […] et l’on court se mettre en pantoufles et en robe de chambre pour popoter avec lui au coin du feu. — (Octave Uzanne, Les Zigzags d’un curieux, Maison Quantin, 1888, page 218)
- (Par métonymie) (Vieilli) Foyer ; famille.
- Viennent ensuite les pays dont la population a été déterminée par plusieurs méthodes indirectes, telles que l’énumération de toutes les personnes sujettes à un impôt quelconque ; celle des familles ou feux ; celle des maisons, qu’il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec la précédente […] — (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
- La paroisse compte une trentaine de feux, assez peu de fidèles. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Leur population totale, qui en 1504 ne dépassait pas 69 feux ou ménages, comme le précise un compte de cette époque, atteignait 175 feux en 1789 (100 pour Vaux, 40 pour Euilly et 35 pour Tétaigne). — (Georges Hubrecht, Le Bailliage de Mouzon à la veille de la Révolution et ses Cahiers de doléances, Bière, 1969, page 65)
- Le rôle des tailles de Barques pour 1719 porte 41 feux, dont 33 masculins ; celui de Marques : 66 feux, dont 56 masculins. — (Jacques Dupâquier, Statistiques démographiques du bassin parisien, 1636-1720, éditions Gauthier-Villars, 1977, page 530)
- (Par métonymie) (Au pluriel) Lumière.
- Des feux tantôt roses, tantôt d’un bleu acide qui tournait au vert pomme, scintillaient à l’extérieur des Folies. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- L’hypothèse a été avancée d’une extinction des feux de la piste d’atterrissage au moment de l’approche de l’avion ; mais cette version n’est pas validée, les feux ayant, semble-t-il, été éteints après le crash, dans un mouvement de panique. — (Paul Quilès, Bernard Cazeneuve et Pierre Brana, Enquête sur la tragédie rwandaise (1990-1994), édition Assemblée nationale (rapport), décembre 1998, pages 216-217)
- (Sens figuré) Signal lumineux.
- Un officier de police traverse la rue pour donner une contravention à une dame n'ayant pas immobilisé son véhicule au feu rouge. — (Veronica Brathwaite, Arrête! Le feu est rouge!: Traverser en toute sécurité, Xlibris Corporation, 2013)
- Les signaux A45 et A47 sont accompagnés de feux clignotants rouges ou blancs. — (Claude De Bruyn, Feu vert pour le permis de conduire : Je réussis l’examen, De Boeck, 2008, page 80)
- (Par métonymie) (Familier) (souvent au pluriel) Dispositif électrique qui régule le flux des véhicules et des piétons à l’aide de lumière de différentes couleurs.
- Arrête-toi aux feux !
- Brûler un feu.
- (Par métonymie) Phare maritime.
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Le ciel, clair au départ de Saint-Louis, devient brumeux vers Dakar. Nous apercevons dans un trou le feu de la pointe du Cap-Vert, à 4 heures. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page84)
- (Par métonymie) Dispositif lumineux permettant de signaler la présence d'un véhicule ou d'un aéronef, ses changements de direction, ses arrêts.
- Le troisième feu stop est maintenant obligatoire.
- Les feux de croisement sont les seuls à servir en ville et sur route.
- Les feux de navigation équipent tous les avions, du petit appareil d'aéroclub au plus gros des avions de commerce.
- (Sens figuré) (Poétique) Étoile, corps céleste brillant.
- Les feux de la nuit.
- (Sens figuré) Éclat, scintillement.
- Dans l’azur à peine noirci du couchant, l’étoile du berger brillait d’un feu paisible, sans un scintillement ; l’air était calme […] — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- (Sens figuré) Saveur brûlante, en particulier d’un alcool.
- Le feu de l’absinthe.
- (Littéraire) Excitation ; passion.
- […] le prince Jean, monté sur un palefroi gris plein de feu, caracola dans la lice à la tête de sa suite joviale […] — (Walter Scott, Ivanhoé, ch. VII, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Cette Gourguin était, comme l'on dit chez nous, un vrai chat noir, qui n’avait que la peau et les os ; toutefois, un grand feu d'esprit, et les plus beaux yeux, avec des manières hautaines : dangereuse, artificieuse, accusée de beaucoup de noirceurs ; […]. — (Élémir Bourges, « Prologue : Le mémoire d'Ivan Manès », avril 1871, dans Les Oiseaux s'envolent: et les Fleurs tombent, en feuilleton dans La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, Paris : Librairie Plon, novembre 1892 (A1 - T6), page 56 & Éditions Ligaran, 2015)
- Deux ou trois images de femmes rencontrées lui apparaissaient à l’imagination et il les suivait, d’abord pour se délasser. Puis tout le feu de ses vingt ans s’animait, tous ses sens sentaient (sic) ce que contient une femme qui passe. — (Charles-Louis Philippe, Bubu de Montparnasse, 1901, réédition Garnier-Flammarion, page 60)
- Ainsi songe Thérèse qui voudrait bien ne pas rejoindre les deux hommes ; mais dans le feu de la discussion, ils s'arrêtent au milieu de la route et gesticulent. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- L’âme de Wesley avait besoin d’un feu plus vif. Un jour (24 mai 1738), dans une sorte d’illumination, il entrevit la vraie foi qui est un lien vivant et non une opération de la raison. — (André Maurois, Histoire de l’Angleterre, 1937)
- Les cerfs, bien qu’imbelles, se livrent des combats lorsque les feux de l'amour les y poussent. — (Les études classiques, volume 65, Université de Namur, 1997, page 124)
- Il y a, ô brahmane, trois sortes de feu qu’il faut abandonner, qu’il faut éloigner, qu’il faut éviter. Quels sont ces trois feux ? Ce sont le feu de l’avidité, le feu de la haine et le feu de l’illusion. — (Bouddha)
- Source d’excitation, de passion.
- Les disciples ont reproduit l’expérience du Sinaï : la Parole est un feu! — (Bruno Chenu, Disciples d’Emmaüs, Bayard, Paris, 2003, page 81)
- (Littéraire) Passion, amour.
- Brûlé de plus de feux que je n'en allumai (…) — (Jean Racine, Andromaque, 1667)
- De mes feux mal éteints je reconnus la trace, Je sentis que ma haine allait finir son cours,Ou plutôt je sentis que je l’aimais toujours. (ibid.)
- (Argot) (Par ellipse) Arme à feu, pistolet.
- (Militaire) Tirs, lors d’un combat.
- — Il fallait vivre sous Louis XIV ; on passait son temps à la cour, dans la meilleure compagnie du monde, avec madame de Sévigné, M. le duc de Villeroy, M. le duc de Saint-Simon, et l’on n’était avec les soldats que pour les conduire au feu et accrocher de la gloire, s’il y en avait. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- Notre régiment était presque à couvert du feu des Russes par un pli de terrain. — (Prosper Mérimée, L’Enlèvement de la redoute)
- Un capitaine réglait le feu : « À vous, Judin ! » Le petit lignard visait soigneusement, lâchait la détente. — (Paul Margueritte et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 168)
- M. de la Ferté s’était séparé de la première demi-section, qui avait obliqué vers la gauche, avec ordre pour Saumabère, dès qu’il entendrait les premiers coups de fusil, d’exécuter un feu à cartouches comptées, afin de donner à l’adversaire qu’il était tourné, ce qui en forêt est le prélude immédiat de la débâcle. — (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, réédition Cercle du Bibliophile, page 244)
- Le feu des fusils Mauser commença ; ce fut un vacarme épouvantable dans lequel on percevait le ronflement des obus à la lydite, le crépitement des fusils Metford, les éclats des mitrailleuses boers et les sifflements des Mauser. — (Le Mémorial d’Aix, 25 janvier 1900, page 1)
- En cueillant dans les blés le coquelicot rougeLa blanche marguerite et le bleuet si bleu– Ces couleurs du drapeau ! – parmi le blé qui bouge,Songez à nos soldats qui sont tombés au feu ! — (Marie Cassabois, Les Chants de l’écolier, Voix des tombes ; Édouard Privat, Toulouse, 1934, page 94)
- Il a sorti son feu et il a fait feu. — (Jean-Marc Agrati, Le chien a des choses à dire, On foutait que dalle)
- (Sens figuré) (Argot) Enthousiasme, excitation.
- L’autre jour les MCs ont mis le feu à la salle.
- Allumer le feu et faire danser les diables et les dieux. — (Pierre Jaconelli, Allumer le feu)
- (Athlétisme) (Par ellipse) Coup de feu, signal sonore qui autorise le départ d’une course. Départ d’une course.
- Dans les starting-blocks les coureurs attendaient que le feu retentisse pour partir.
- Il est parti dès le feu, sans attendre.
- (Sens figuré) Urgence, presse.
- Y a pas l’feu.
- (Familier) Il a le feu aux fesses.
- (Astrologie) Élément astrologique qui comprend les signes Bélier, Lion et Sagittaire.
- (Familier) Utilisé pour exprimer que quelque chose est génial.
- C’est le feu les licornes !
- Armoiries avec un feu (sens héraldique) (Héraldique) Meuble représentant un ensemble de flammes dans les armoiries. Il est toujours représenté flammes vers le chef. Certains auteurs blasonne le nombre de flammes (trois d’ordinaire). Il peut être meuble seul ou utilisé en complément d’un autre (marmite par exemple). On le trouve également dans des meubles composites mais il porte alors un nom différent : immortalité pour le phénix, patience pour la salamandre. À rapprocher de flamme.
- Écartelé : au 1 d’azur à la tête de loup d’or, au 2 d’or au feu de gueules, au 3 d’or à l’enclume de gueules et au 4 d’azur à la tête de lion d’or, qui est de la commune de Robert-Espagne de la Meuse → voir illustration « armoiries avec un feu »
- (Régional) Brûlure de la peau.
- — Va-t’en à l'Hardilas, dit-elle, et ramène Julie la Rouge qui traite pour le feu. Il faut tout essayer. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- (Théâtre) Gratification accordée à chaque représentation.
- À la suite de cette représentation mémorable, le théâtre resta fermé pendant deux jours. Argent et relâche furent employés en banquets que j'offris, Amphytrion magnifique, à la troupe et aux habitués des coulisses. Je ne répondrais même pas que mes feux de quinze cents francs aient suffi pour acquitter la carte. — (Hippolyte de Villemessant, Mémoires d'un journaliste, tome 1, 1867)
- Un sociétaire à part entière gagne trois mille six cents francs par mois, plus cent cinquante francs « par feu », c’est-à-dire chaque fois qu’il joue. — (Jacques Charon, Moi, un comédien, 1975, page 239)
- Il trafiquait, par procuration, sur les billets, et il s’en était attribué, comme feux de directeur, un certain nombre qui lui permettait de dîmer les recettes. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
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joyeux
- Qui a de la joie ; qui est rempli de joie.
- Si je pensais que le souverain bien fût la joie, je ne douterais point qu'on ne dût tâcher de se rendre joyeux, à quelque prix que ce pût être, et j'approuverais la brutalité de ceux qui noient leurs déplaisirs dans le vin, ou les étourdissent avec du pétun. — (René Descartes, « Lettre à Élisabeth Egmond, du 6 octobre 1645 », dans Correspondance avec Élisabeth, Presses électroniques de France, 2013)
- Les repas redevinrent joyeux, d'autant plus que les provisions ne manquaient pas, et que le programme nouveau n'en prescrivait pas l'économie. Au contraire. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- (Par extension) Qui exprime la joie.
- Des cris, des chants joyeux. — Des acclamations joyeuses. — Des joyeux transports. — Le joyeux concert des oiseaux.
- Qui donne, qui inspire de la joie.
- Aux alentours et dans les lointains invisibles, les tintements joyeux des clochettes argentines et les bourdons graves des sonneaux indiquaient à Mimile que les autres petits bergers, ainsi que les bergères de son âge rapatriaient comme lui vers l’abreuvoir et vers l’étable leurs troupeaux repus. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le « Virtuosa » est un vaisseau clinquant, joyeux, coloré, kitch, digne représentant assumé du gigantisme et de tous les superlatifs, devant lequel il est difficile de rester impassible. — (journal Sud-Ouest, supplément C’est l’été au n° du 11 juillet 2022, page 4)
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langoureux
- (Rare) Qui est en langueur.
- Il a été longtemps malade, il est encore tout langoureux.
- (Par dérision) Qui est doucereux et fade dans ses manières de séduire.
- Faire le langoureux auprès d’une femme.
- Aussi amoureusement que possible, avec des yeux langoureux, il lui répond :— Je vais bien. Je crois qu’il va pleuvoir… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, collection Le Livre de Poche, Plon, 1922, page 281)
- (Courant) Qui rappelle la langueur du sentiment amoureux.
- Des tangos langoureux, une mélodie, une valse gaie et pour finir « Jalousie », qui est un de mes gros succès. — (Jo Barnais, Mort aux ténors, chapitre III, Série noire, Gallimard, 1956, page 26)
- Nous dansions sur les chansons yéyé et sur les slows langoureux avec les premiers tourne-disques à pile, une vraie révolution pour l’époque, de la musique sans électricité. Quel progrès ! — (François Coïs, Tchoi : L’Homme aux doigts de fée, Lulu.com, 2009, page 77)
- La rock star la bouffe du regard un moment puis l’attrape par la taille et se colle derrière elle pour suivre ses mouvements langoureux. Ils finissent par s'embrasser passionnément, […]. — (Emma Green, Jeux imprudents, Éditions Addictives, 2021, chapitre 48)
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rocailleux
- Qui est plein de petits cailloux.
- Ce bois était dominé par des sommets rocailleux. — (François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, 1811)
- L’agriculture y est d'un maigre profit : le sol est, en effet, tellement rocailleux, qu'il faut le cultiver avec la houe. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
- (Sens figuré) Dur, désagréable à l’oreille.
- Un style rocailleux.
- Autant celle-ci [Victor Marguerite] peut paraître simpliste, rocailleuse malgré sa générosité ... — (Lévi-Strauss, Tristes tropiques, 1955, p. 50)
- Un accent rocailleux.
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mélodieux
- Qui est agréable à l’oreille.
- Toujours il croyait entendre résonner à son oreille les notes suaves et mélodieuses de la voix de la jeune fille, quelque effort qu’il fit pour oublier ; […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Les spectateurs les accompagnaient en battant rythmiquement des mains et en chantant des airs tahitiens plus mélodieux que la dure langue mangarevienne. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Mélodique.
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périlleux
- Qui est dangereux ; où il y a du péril.
- Le couple fit construire une maison à la sortie de la petite route périlleuse qui mène à Rosas et y ajouta un mini-golf pour attirer les touristes ainsi qu'une guinguette de plage. Le mini-golf fut un échec, […]. — (Jay McInerney, Bacchus et moi, traduit de l'anglais (USA) par Sophie Brissaud, éd. La Martinière, 2013)
- Occasion périlleuse.
- Poste périlleux.
- Situation périlleuse.
- Entreprise périlleuse.
- Il est périlleux de décider, de parler d’une manière si tranchante.
- L’affaire est périlleuse.
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limoneux
- Où il y a beaucoup de limon.
- Voici le Madon, affluent de la Moselle, dont les eaux limoneuses invitent peu à la baignade, malgré la grande chaleur. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
- Le Petit rat Justin arriva enfin à l’étang de Vergnelibert. La Croustandille s’y jetait par une large embouchure. Ses eaux limoneuses se mêlaient à celles de l’étang sans les troubler. — (Léonce Bourliaguet, Les aventures du petit rat Justin, Société universitaire d’Éditions et de Librairie, 1935, page 111)
- Terrain limoneux.
- Qui a l’aspect, la teinte du limon.
- Couleur limoneuse.
- (Québec) Rouspéteur, lambin, bougonneux.
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intraveineux
- (Médecine) Qui se fait dans l’intérieur d’une veine.
- L’urographie intraveineuse montrait, de son côté, une dilatation de l’uretère, le non-fonctionnement du rein droit cependant que la radiographie du thorax révélait des métastases circutuelles… — (Michel del Castillo, Le Vent de la nuit, éditions René Julliard, 1972, troisième livre, douzième chapitre)
- La peroxydase du raifort en intraveineux ne passe pas dans le tissu cérébral, alors qu’elle diffuse très facilement dedans lorsqu’elle est injectée dans le LCR et pompée par les astrocytes. — (Jean-François Vibert, Alain Sebille, Marie-Claude Lavallard-Rousseau, Neurophysiologie, 2019, page 56)
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curieux
- Qui a le désir d’apprendre, de voir des choses nouvelles, intéressantes, rares, etc.
- Avoir un esprit curieux.
- Je suis curieux de voir comment il s’en tirera.
- Il était curieux de tout, sauf de lui-même. — (Jacques Damboise, Pensées à penser)
- Qui veut connaître un secret ; qui est indiscret.
- Très curieux de son naturel, il était toujours informé avant quiconque des menus potins du pays et n’avait pas son pareil pour les répandre et les amplifier. — (Louis Pergaud, Un petit logement, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- (Sens figuré) Le vieillard épiait d’un œil plus curieux que moqueur les signes d’impatience et de crainte qui se jouaient sur le charmant visage de sa compagne. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Surprenant, étrange, bizarre.
- La population de Saint-David […] parlait un curieux patois anglais plein d’expressions maritimes. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Ah ! c’était curieux à voir, l’embarquement de Dieudonné pour Rio de Janeiro, c’est moi qui vous le dit ! Ce fut un évènement. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, page 199, Les éditions de France, 1928)
- Nous signalerons aux basses eaux un curieux mélange de l’association à Rorippa et des associations d’Hydrophytes temporairement exondées. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 39)
- Fait curieux, la belle-mère ne renchérit pas. Dans la querelle familiale, elle pencherait au contraire pour la gendresse. — (Michel Jeury, Les beaux jours du Docteur Nicolas, Robert Laffont, 2010, chapitre 7)
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fallacieux
- Qui est fondé sur un mensonge ou un faux.
- Quoiqu’un peu gêné par cette pluie de compliments dont j’étais le seul à connaître le caractère fallacieux, je jouai la comédie de l’élève studieux qui trompe son monde (ce qui était l’exacte vérité présente) mais qu’il convient de ne pas juger […]. — (Robert Ichah, Juif malgré lui: 1940-44, la guerre d’un gamin de banlieue, Éditions Romillat, 2000, page 203)
- Puisqu’il ne faut jamais mentir, alors il faut mentir de temps en temps : l’obligation d’être véridique à tout prix contraint à mentir quand la vérité elle-même est plus fallacieuse que le mensonge. — (Raphaël Enthoven, Le Mensonge, Philosophie Magazine no 20, novembre 2009)
- Qui vise à tromper.
- Keith Alexander, qui s’exprimait devant une commission du Congrès américain, put ainsi déclarer : « Je préfère amplement me trouver devant vous aujourd’hui à débattre » de ce programme « plutôt qu’essayer de vous expliquer pourquoi nous n’avons pas su empêcher un nouveau 11-Septembre ». […] L’argument relève de la propagation de la psychose la plus éculée et la plus fallacieuse qui soit. — (Glenn Greenwald traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, Nulle part où se cacher, JC Lattès, 2014, ISBN 978-2-7096-4615-4)
- Ces jeunes filles fallacieuses nous firent faire une route bien étrange ; - il faut ajouter qu’il pleuvait. — (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Angélique, 1854)
- Illusoire, sans fondement.
- Si j’avais consulté, ce jour-là, une cartomancienne et si elle ne m’avait pas déclaré « qu’une femme brune me voulait du mal », j’eusse été fondé à lui refuser le paiement de ses oracles fallacieux. — (Maurice Dekobra, La Madone des sleepings, 1925, réédition Le Livre de Poche, page 106)
- La sensation fallacieuse de liberté s’explique du fait que ce qui conditionne notre action est généralement du domaine de l’inconscient, et que par contre le discours logique est, lui, du domaine du conscient. — (Henri Laborit, Éloge de la fuite, 1976, Le Livre de poche, page 72)
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piteux
- Qui est digne de pitié, de compassion ; qui est propre à exciter la pitié, la compassion.
- Il est dans un piteux état.
- Que tesmoins en soient ces piteux et tristes vers. — (Antoine de La Molère, Œuvres, Toulouse, Guyon Boudeville, 1562, pièce liminaire)
- (Péjoratif) Qui manque de dignité.
- Et sa voix fut si drôle, son attitude si piteuse, si suppliante, eût-on dit, que lady Makinson éclata d'un rire nerveux. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre III, Gallimard, 1937)
- Il est là, debout, piteux, le teint terreux : une vraie tronche à caler les roues de corbillard ! — (Jean-Paul Sermonte, La tombe buissonnière de Georges Brassens, Editions Du Moment, 2016, chap.6)
- (Péjoratif) Mauvais, sans valeur.
- Faire piteuse chère.
- Un second passage, […], me réservait des surprises. À peu près sur toute la longueur, et des deux côtés, il était flanqué d'hôtels meublés au piteux éclairage. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il vous a qualifié d’un mot qui est peut-être dur, mais qui n’est que juste : vous avez été piteux ! Le général le saura. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, collection Le Livre de Poche, page 221.)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.