Dictionnaire des rimes
Les rimes en : assouvir
Que signifie "assouvir" ?
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- Rassasier pleinement, délivrer d’une faim vorace, contenter.
- Dès ce temps, la lecture était devenue chez Louis une espèce de faim que rien ne pouvait assouvir: il dévorait des livres de tout genre, et se repaissait indistinctement d'œuvres religieuses, d'histoire, de philosophie et de physique. — (Honoré de Balzac, « Louis Lambert » in « La Comédie humaine »)
- (Par extension) Satisfaire un besoin, une envie.
- (Sens figuré) Satisfaire une passion violente.
- Il ne fait que punir, traitant des peccadilles avec une sévérité démesurée, poursuivant des enfants innocents pour les fautes de leurs parents, châtiant des populations blanches comme neige pour les torts de leurs dirigeants, s'abaissant même, pour assouvir Sa soif de vengeance, à verser le sang d'inoffensifs agneaux, veaux, moutons et bœufs, en punition d'affronts insignifiants commis par leurs propriétaires. — (Mark Twain, De la religion: Dieu est-il immoral ?, 1906)
- Châteaubedeau défendait sa vie, mais Cornebille assouvissait sa haine, ce qui le rendait fort. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, collection Le Livre de Poche, page 173)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "assouvir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
désinvestir
- Diminuer ou supprimer un investissement.
- Elle a désinvesti 15 milliards d’euros dans les énergies fossiles pour les réinvestir dans les énergies vertes. — (Pascal Canfin, (propos recueillis par Erwan Benezet et Frédéric Moucho), Pascal Canfin : «Si le nucléaire était une si bonne affaire, EDF aurait gagné des milliards…» sur LeParisien.fr. Mis en ligne le 6 septembre 2018)
- Selon Hannah Arendt, la perte de sensible relève de notre pouvoir de « désensorialiser les objets sensoriels », de désinvestir les sens selon notre habitude à les abstraire. — (Steven Bernas, L’image, le sensible et le photographique, 2014, page 14)
- (Pronominal) Cesser de s’investir dans une action, une organisation…
-
élargir
- Rendre plus large.
- Tous étaient à cheval, mais Dieu sait comment; Mazeppa aussi était à cheval ! Les uns élargissaient les jambes en cerceau, et ne se maintenaient ainsi que par la force du poignet; les autres n'étaient pas assis, mais couchés. — (Alexandre Dumas, Impressions de voyage: Excursions sur les bords du Rhin, chap. 36, 2e série, Paris : chez Michel Lévy frères, 1869, page 277)
- Élargissez votre champ d’action. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
- […] ; elles s'y frayèrent un passage et donnèrent naissance à un nouveau cours d'eau souterrain. Les eaux s’étant ainsi écoulées, élargirent peu à peu leur passage et finirent par absorber toutes les autres fontaines ou sources de ces localités. — (M. Poudra, Notice sur les anciennes sources du Loir, le 6 avril 1857, dans les Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, tome 1, Chartres : chez Pétrot-Garnier, 1858, page 123)
- (Sens figuré) — Rappeler les travaux de Maillot, de Haspel, de Worms, de Dutroulau, de Colin et de bien d'autres, c'est signaler à la reconnaissance publique des confrères qui, par leur savoir et leur esprit d'observation, redressèrent ou élargirent nos idées pour le plus grand honneur de la science française et le bien de l'humanité. — (Hirtz, « Intermittentes (Fièvres) », dans le Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, sous la direction du docteur Jaccoud, tome 19 (Infus-Kyst), Paris : Librairie J. B. Baillière et fils, 1874, page 176)
- Libérer de prison.
- Il avait été mis en prison par erreur, on l’a élargi immédiatement.
- Je ne fus pas plus tôt acquitté, réhabilité et élargi, que je courus auprès d'Edmée; j'arrive pour assister aux derniers moments de mon grand-oncle. — (George Sand, Mauprat, Paris, 1837, chap. 29, dans les Œuvres de George Sand, tome 1, Bruxelles : chez Meline, Cans & compagnie, 1838, p. 485)
- (Gravure) …
- Élargir les tailles : Rendre plus larges les espaces qui sont entre les tailles.
- (Pronominal) Devenir plus large.
- Les individus qui forment le tronc, ont de 4 à 7 mm de long. Généralement, les tubes, relativement étroits, s’élargissent subitement en cornet à leur ouverture. — (Joachim Barrande, Système silurien du centre de la Bohème, 1re partie : Recherches paléontologiques, vol. 8, tome 1er : Bryozoaires, hydrozoaires et partie des Anthozoaires, Prague, 1894, p. 224)
- (Informatique) Augmenter le nombre de bits de représentation, surtout pour les entiers.
- Si l'un des deux opérandes a 64 bits, l’autre est élargi de 32 à 64 bits avant de résoudre l’opérateur.
-
martyr
- (Christianisme) Personne qui se laisse tuer (et souvent torturer) pour porter témoignage d'une foi chrétienne inébranlable.
- Les saints martyrs canadiens.
- Or, ce qui fait le martyr, ce n'est pas sa mort, mais la cause pour laquelle il offre sa vie, le sens qu'il donne à son supplice. — (Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la dir. de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, p. 438.)
- Telle que les anciens martyrs, elle accusait au fond du cœur les Indiens de perdre un temps précieux en cérémonies inutiles. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- S’il y eut des saintes et des martyres, en revanche point de papesses ou seulement de clergeonnes. La messe est purement virile. — (Roger Judrin, Goûts et couleurs : portrait abécédaire, Plon, 1966, p. 108)
- (Par extension) Personne qui est tuée ou torturée à cause de son appartenance à une religion ou de son adhésion à une doctrine qu'elle ne veut pas renier.
- Aucune classe d’hommes n’alimenta de plus de victimes les bûchers du moyen âge. Les Vaudois d’Arras eurent leurs martyrs, comme ceux de Lyon. — (Jules Michelet, Tableau de la France, dans le vol. 2 de Histoire de France, Hetzel, 1831 — éd. Paris : Les Belles Lettres & Offenbourg/Mayence : Lehrmittel, 1947, p. 65)
- (Par extension) Personne ayant involontairement subi un sort tragique dû à la méchanceté d'autres hommes.
- Du mur des fusillés de mai 71, j’aurais voulu saluer les morts des hécatombes nouvelles, les martyrs de Montjuich, les égorgés d’Arménie, les foules écrasées d’Espagne, […]. — (Louise Michel, La Commune, Paris : P.-V. Stock, 1898, à la suite du frontispice)
- (Sens figuré) Personne subissant une situation présentée comme insupportable.
- Modeste, impitoyable pour les dix martyrs qu’elle faisait, pria Canalis de lire une de ses pièces de vers. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- (Par analogie) Morceau de matériau destiné à être usé ou abîmé.
- (Technologie) Plateau ou cale fait d’un matériau assez tendre destiné à supporter les dépassements d’usinage, notamment les perçages ou les fraisages ; il est placé au contact (et généralement en dessous) de la pièce à usiner au moment où l’on installe dans l’étau la pièce à usiner.
- (Menuiserie) Cale dont on se sert lorsque l’on utilise une scie.
- La lame de scie, qui dépasse forcément un peu sous la pièce, entame le martyr sur quelques millimètres mais épargne le plan de travail. — (Dico Bois+ Le Bouvet → lire en ligne)
- (Marine) Pièce de métal ou de bois mise là où certains frottements ou ragages useraient le bateau.
- Les martyrs sont en général de forme plane et arrondie, et doivent adopter la forme de l’emplacement à protéger.
- (Marine) (Spécialement) Pièce en métal ou bois (en général barre ou tige) placée au centre d’un nœud afin qu’une fois souqué, il ne puisse plus être défait, et qu'on peut retirer ensuite pour donner le mou nécessaire au desserrage.
- Avant de serrer un nœud de plein poing qui permettra de haler un objet lourd, on s’avisera d’y glisser un martyr.
- Un tournevis peut servir momentanément de martyr.
- (Agriculture) Morceau de bois posé sur l’enclumette à battre les faux qui sert à être martelé par la massette à la place de cette première quand on l’enfonce dans le sol[1].
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Taille de pierre) Pièce que l’on utilise pour séparer les blocs, en les frappant pour les enfoncer.
- Les martyrs servent à décoller les bandes de pierre, placés dans les fentes et calés avec des cales plates (utilisation des crémones), sur lequel on frappe. — (Guy Prigent, Témoignage sonore enregistré de Augustin Rault, Erquy : 2004, Témoignage oral de Augustin Rault, ancien artisan carrier d’Erquy)
-
convertir
- Changer une chose en une autre.
- Pour confirmer l’identité du diamant et du carbone pur, M. Hachette avoit proposé à ses amis , MM. Clouet et Welter, de convertir le fer en acier par le diamant; […] — (Extrait de plusieurs Mémoires sur le Diamant; par M. Guyton-de-Morveau, dans la Correspondance sur l'École impériale Polytechnique, Paris : Veuve Courcier, 1814, vol. 2 (janvier 1809-janvier 1813), page 458)
- Une partie du territoire de Vauclerc était encore inculte, il y a moins d'un siècle. On parvint à convertir en vignes des lieux qui jadis n'offraient que des roches stériles. Ces défrichemens, qu'on doit aux moines de Foigny, donnèrent naissance au village de la Vallée-Foulon. — (J.-B.-L. Brayer, Statistique du département de l’Aisne, Laon, imprim. Melleville, 1825, page 107)
- Les arbres, tiges et branches que l'on convertit en bois de feu sont découpés, partie en bûches de rondin ou de quartier, partie en rames destinées à entrer dans les fagots. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 163)
- Les peaux sont exportées ou tannées dans le pays pour être converties en babouches, gibecières, etc. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 229)
- Le Reichsmark fut converti en francs en deux étapes, introduction d'un « Saarmark » en janvier 1947, conversion en francs en novembre de la même année. — (Gilbert Krebs, L’Allemagne, 1945-1955: de la capitulation à la division, Presses Sorbonne Nouvelle, 1996, page 154)
- Faire le changement de certaines choses dans le commerce, dans les affaires.
- Il a converti ses pierreries en vaisselle d’argent. - Convertir des propriétés foncières en biens mobiliers. - La rente à cinq pour cent fut convertie en quatre et demi.
- (Religion) Diriger quelqu’un vers une autre religion que celle qu’il professait jusqu’alors ou vers une observance plus grande de sa religion.
- Et, d'autre part, toujours plus intransigeant quant à l'application de ses canons, le clergé exige, au concile de Paris (614), que les juifs qui contreviendraient à l'interdiction d'exercer des fonctions publiques, soient convertis au christianisme. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L'ardeur que mettait John Wesley à convertir des femmes jeunes et jolies tenait à la fois du zèle religieux le plus sincère et d'un désir physique, peut-être inconnu de lui même. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 600)
- « David, fit-il, je vais essayer de convertir Terence.– Terence ?– Oui. Terence Mac Falden, le catholique dont je t’ai parlé il y a quelques jours. Cette nuit, j’ai eu la certitude que Dieu me demandait de le sauver. » — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 175)
- (Pronominal) — — Si, y a un cas, un Juif dans mon bâtiment, il s'est marié avec une babtou [toubab : Blanche, française de « souche »] et, en fait, elle s'est convertie pour lui. — (Michel Wieviorka, La tentation antisémite : Haine des Juifs dans la France d’aujourd'hui, Editions Robert Laffont, 2005, chapitre 14)
- (Par extension) (Familier) Faire changer quelqu’un de résolution ou d’opinion sur quelque chose.
- J’ai fait tout ce que j’ai pu pour l’attirer à notre parti, mais je n’ai pas réussi à le convertir.
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punir
- Infliger une correction à quelqu’un.
- Punir un enfant pour une faute légère.
- D’un coup d’œil scrutateur, le père l’examinait et le gars, craignant d’être fouillé, commençait à n’en pas mener large, une danse soignée ne manquant jamais de punir sans sursis tout vol domestique. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Avec quelle joie il lui eût frotté la bouche de cette laine rugueuse, avec quelle affreuse joie il l’eût frappée, punie, oui punie, de son arrogance ! Le sang lui en montait à la tête. — (Julien Green, Moïra, 1950, réédition Le Livre de Poche, page 159)
- Sanctionner une faute par une peine.
- Longue marche dans le brouillard. Le régiment tousse, moins la compagnie du lieutenant Viard, où la toux est punie et où les soldats se rattrapent sur l'éternuement. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
- Hélas! si tous les héros n'ont pas été récompensés comme ils méritaient de l'être, tous les traîtres n'ont pas été punis. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 32)
- (Par extension) Se dit aussi en parlant du crime, de la faute.
- C’est un crime qu’on ne saurait punir trop sévèrement.
- (Par extension) Mal reconnaître ce qu’on a fait pour nous, rendre le mal pour le bien.
- Il a été bien puni de son excessive indulgence pour ses enfants.
- Je suis puni de ma trop grande confiance en cet homme-là.
-
récrire
- Variante de réécrire.
- S’appuyant sur les résultats acquis ces quarante dernières années par cette archéologie de sauvetage, il récrit l’histoire de France. — (É. Crubézy, Le livre du mois, La Recherche, juillet-août 2012)
- On n'a rien inventé, et je ne sais pas si on peut récrire l'histoire, réinventer des scénarii inscrits dans le cœur humain depuis toujours. — (Wendy Delorme, La mère, la sainte et la putain, Au diable vauvert, 2012, page 84)
- Parce qu’il ne traduisait pas, il récrivait. Parfois c’était mieux que l’original. — (Réjean Tremblay, Les droits de Bobby Orr, dans Le journal de Montréal, 3 novembre 2020)
-
traduire
- Faire la traduction d’un texte ou de paroles ou de tout document depuis une langue vers une autre langue.
- Elle était illettrée, et Jacques ne pouvait lui écrire, car elle n’eût osé montrer à qui que ce soit les lettres de l’officier pour se les faire traduire. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Lorsque l’interprète me traduisit le sens général du discours, je fus émerveillé. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1, De New-York à Tahiti, 1929)
- Ce n'est pas pour ta pomme, Boutros, déclara-t-elle sur un ton de mépris et en traduisant son prénom en arabe. — (Stefanàkis Dimitris, Jours d'Alexandrie, Éditions La Martinière, 2013)
- Je suis convaincu qu’il faut tout traduire, tout, mais que rien ne peut être traduit… pour des raisons simples : les mots n’ont pas les mêmes sens dans deux langues différentes. — (Brice Matthieussent et Adèle Van Reeth, Brice Matthieussent, traducteur, France Culture,Les Chemins de la philosophie, 29 avril 2022)
- (Justice) (Vieilli) Transférer d’un lieu à un autre.
- Quelques mois après la mort du Cardinal Mazarin, on envoya, dans le plus grand secret, au Château de l’Isle Sainte-Marguerite, un prisonnier inconnu. Il portoit dans la route un masque, […]; ce qui lui a fait donner le nom de l’Homme au Masque de Fer. On avoit ordre de le tuer, s'il se découvroit. En 1690 , il fut traduit à la Bastille. — (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres, tome 2, Marseille : chez Jean Mossy, 1785, page 243)
- Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis, qu’il étoit défendu de payer les droits de champart; […]. Ce Margnelot a été traduit au châtelet, comme ayant commis un crime de leze-nation; et, depuis treize mois, il est en état de captivité. — (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd’hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, page 131)
- (Justice) (Par extension) Envoyer quelqu'un devant la justice, afin qu'il soit jugé.
- Je demande que les individus de la famille d’Orléans dite Égalité, soient traduits devant le tribunal révolutionnaire, […]. — (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
- L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Un jour, il « chroniqua » si fort que le Parquet lui réclama des comptes. Traduit en justice pour avoir injurié les « armées de terre et de mer » et prêché la guerre civile, il s’en tira avec deux mois de prison et quelques francs d’amende. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 28-29)
- (Par extension) Expliquer ; interpréter ; exprimer.
- Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
- Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire en mots sa pensée. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois, […]. — (Claude Collignon, L’œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
- (Pronominal) Découler d’un fait.
- […] le mécontentement qui devait se traduire, quelques années plus tard, sous la forme du boulangisme, était déjà très marqué ; […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 281)
- La renaissance d’un certain patriotisme de clocher se traduisit par la prolifération des sectes manichéennes et millénaristes. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
- Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs. — (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, Éditions G.T.I., 1997, page 129)
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atterrir
- (Marine) Arriver au voisinage de la terre.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Pendant la saison d’été, les navires de la Compagnie pourraient donc facilement atterrir au cap Bathurst par la voie du nord-ouest. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- En 1905, la « Belgica » atterrit par 76°37’ soit à deux degrés plus au Nord qu’aucun autre navire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le vendredi 13 mars, j’aurais dû apercevoir dans la soirée le feu de Sombrero, sur lequel je voulais atterrir […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Aéronautique) Reprendre contact avec le sol.
- Brusquement je m’aperçois que le terrain est en pente et que, si j’atterris dans la longueur, je risque d’avoir une roue plus bas que l’autre et d’être entraîné dans un « cheval de bois » dont on ne sait d’avance les fantaisies. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 99)
- (Familier) Parvenir dans un lieu déterminé.
- Comprenez que tous les macchabs, dès qu'ils sont assez légers pour descendre le courant – pas assez gonflés pour flotter –, qu'ils viennent de Bercy, de Charenton, de beaucoup plus loin, c'est ici même qu'ils « atterrissent ». — (Jacques Yonnet, Enchantements sur Paris, Éditions Denoël, 1966, page 210)
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élixir
- (Pharmacie) Liqueur spiritueuse qui résulte du mélange de certains sirops avec de l’alcool.
- Dites-moi bien tout alors, ne me cachez rien, j’aurai des élixirs pour toutes vos douleurs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 180 de l’édition Houssiaux de 1855)
- [L]e curé de Graveson me versa deux doigts d’une liqueur verte, dorée, chaude, étincelante, exquise… J’en eus l’estomac tout ensoleillé.— C’est l’élixir du Père Gaucher, la joie et la santé de notre Provence, me fit le brave homme d’un air triomphant […]. — (Alphonse Daudet, « L’élixir du révérend père Gaucher », Lettres de mon moulin, 1887)
- (Désuet) La substance la plus pure que l’on tire de certaines choses.
- Leur ignominie, que j’avais estimée complète, irréprochable et savoureuse autant que peut l’être un élixir de malédiction, n’avait plus la moindre sapidité et ressemblait à de la noblesse en comparaison de cet indévoilable cauchemar d’opprobre. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, 1906)
- (Par extension) Liqueur réputée dotée d’effets magiques.
- Il a connu Cagliostro et le comte de Saint-Germain : il prétend être de leur famille, avoir comme eux le secret de l’élixir de longue vie. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
- Baume universel, élixir composé par les alchimistes : c’est, disent-ils, le remède souverain et infaillible de toutes les maladies. Il peut même, au besoin, ressusciter des morts. — (Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
- (Sens figuré) La quintessence d’une chose.
- Tout mes travaux et expos se rejoignent dans l’humour et le dessin pour en extraire l’élixir de l'auto[-]dérision — (Nicolas Caudeville, BD / Coronavirus : « l’origine avant le confinement » 3 par l’artiste perpignanais Quentin Harel sur L’archipel contre-attaque, 20 avril 2020. Consulté le 17 juin 2020)
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estourbir
- (Argot) Tuer.
- Il s’est fait estourbir par deux malfaiteurs.
- Il faut que je sois chez Bras-Rouge à cinq heures avec les Martial pour estourbir la courtière. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- Tout en bavardant, la mère avait pris par les oreilles un lapin dont elle voulait faire un civet pour Pâques & elle l’a estourbi d’un coup de gourdin, en fixant le Turpin droit dans les yeux. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Publibook, 2018, page 538).
- (Argot) Assommer.
- Quand le soir, rendez-vous de docteur, coiffeur, achat quelconque, je sortais seule et qu’il gardait le Bicou, je déboulais follement sur le trottoir comme une mouche à moitié estourbie, il fallait que je réapprenne la marche d’une femme seule. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 420)
- Qu’est-ce que tu lui as donné pour l’estourbir à ce point ?Un truc pour les vaches, a reconnu piteusement Michael, un anesthésiant, je l’ai glissé dans le drink. — (Marie Desplechin, Nous entrerons dans la carrière, nouvelle, supplément au magazine « Elle », 1999, page 34)
- Ils l’avaient attaqué et estourbi et noyé.
- (Argot) Étonner violemment.
- Il est encore tout estourbi par la nouvelle.
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déduire
- Soustraire d’une somme à payer telle ou telle fraction qui n’est pas à verser.
- Chaque contribuable, dans sa déclaration d’impôt sur le revenu, déduit du total de ses revenus certaines charges, certains frais d’exploitation.
- Il en faut déduire ce que vous avez dépensé, reçu.
- Il en faut déduire les frais.
- Il y a tant à déduire sur cette somme.
- Énoncer, développer en détail.
- Déduire son fait, ses raisons.
- Déduire par le menu.
- Tirer comme conséquence ; inférer.
- La presse parisienne, qui la veille en faisait des gorges chaudes, déduisit de ce "snobage" qu'au fond ce qu'avait à dire ce jeune avocat inconnu en France ne devait pas valoir le déplacement, […]. — (Philippe Gallo & Irène Cerretti, La ville sans nom, Éditions Le Manuscrit, 2004, p. 256)
- Lorsque je prétends que « voler un voleur n'est pas méprisable » ce n'est pas une raison pour que tes sbires chargés de faire respecter l'ordre et la morale en déduisent qu'ils peuvent jouer les ripous avec des voyous, ou leur piquer la came en étouffant l'affaire. — (René Paloc, S'indigner ne suffit plus: France, ta République fout le camp, Mon Petit Éditeur, 2014, p. 83)
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remplir
- Emplir de nouveau.
- Ce tonneau, qui était plein, a fui ; il faut le remplir.
- Il faut remplir la pièce de vin à mesure que le niveau baisse.
- (Plus courant) Emplir entièrement, rendre plein, combler.
- Dès avant l'hibernation, les ovaires s'étaient considérablement accrus et remplissaient la cavité générale ; ils ont encore un peu grossi pendant l'hibernation aux dépens des réserves nutritives accumulées dans l'organisme. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
- Ce coffrage est rempli de mortier autolissant et autonivelant et peut recevoir tous les revêtements classiques de sols. — (L'Architecture d'aujourd'hui, n° 267 à 269, Armand Margueritte, 1990, page 174)
- La bouteille est à moitié, il faut la remplir ou la vider. — Remplir ses caves de vin, ses greniers de blé.
- La salle commençait à se remplir de spectateurs.
- Les bébés ont rempli leurs couches.
- Le mérite des Allemands, c’est de bien remplir le temps, le talent des Français, c’est de le faire oublier. — (Germaine de Staël, De l’Allemagne, 1810)
- Compléter.
- (En particulier) Écrire ce qui manquait à l’endroit qu’on y avait laissé en blanc, sur un document, un questionnaire, etc.
- Remplir une quittance, une formule, etc. — Remplir un blanc seing.
- (Dentelle) Faire ou refaire à l’aiguille les ornements à du point, à de la dentelle, à un canevas, ou en ajouter de nouveaux.
- Remplir du point, de la dentelle. — Remplir un canevas, une toile, un dessin.
- (Par hyperbole) Abonder dans un lieu, ou s’y étendre beaucoup, en en occupant une grande partie.
- Les meubles remplissent votre appartement.
- La fumée remplit cette chambre.
- Remplir l’air de ses cris.
- (Sens figuré) Combler d'un sentiment.
- Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires, dépoitraillent les matrones, et me remplissent d'une joie pure. — (Jules Vallès, L'Enfant, chap. 8, Le Siècle, 1878 & Éditions Charpentier, 1879)
- Cette nouvelle a rempli nos cœurs de tristesse, a rempli notre maison de deuil, d’affliction. — Remplir les peuples de crainte, d’étonnement, de joie. — Il nous a remplis d’admiration.
- Il s’est rempli la tête de visions, de chimères.
- (Sens figuré) Occuper ou employer, en parlant du temps, de la durée.
- Cette guerre a rempli une période de trente années.
- La lecture et le jeu remplissent ses soirées.
- Cette occupation remplira ses loisirs.
- (Sens figuré) Exécuter ; accomplir ; effectuer ; réaliser.
- On l'appelle aussi Sant Tu-pé-du, me dit Jeanne Ar Prat, une paysanne de l’endroit, qui remplit les fonctions de sacristine et est venue m'ouvrir la chapelle. — (Anatole Le Braz, Les Saints bretons d'après la tradition populaire en Cornouaille, Les Annales de Bretagne, 1893-1894, Paris : Calmann-Lévy, 1937, p.4)
- Remplir un devoir, des devoirs, son devoir, ses devoirs. — Remplir une tâche, une mission, un contrat.
- (Sens figuré) Occuper une fonction, un emploi, une place, et s’acquitter des devoirs, des obligations qu’elle impose.
- Cet homme remplit bien, remplit mal sa place.
- Il remplit sa place imparfaitement, indignement.
- (Sens figuré) Présenter l’accomplissement de tout ce qu’une idée promet, de tout ce qu’elle renferme.
- Et l’on voit arriver le petit jour. Nos yeux se remplissent d’espoir, nous ne sommes qu’à un kilomètre du dégrad. — (Albert Londres, L’Homme qui s’évada, page 95, Les éditions de France, 1928)
- Remplir l’idée qu’on doit avoir, qu’on s’est faite de quelque chose, de quelqu’un,
- Cet ouvrage remplit parfaitement l’idée qu’on se fait du poème épique.
- Démosthène remplit entièrement l’idée du parfait orateur.
- Il est loin de remplir l’idée que j’avais de lui.
- Cet homme a rempli sa destinée.
- (Pronominal) (Populaire) Manger, boire avec excès.
- Se remplir de viandes, se remplir de vin,.
- Se remplir le ventre.
-
mentir
- Ne pas dire la vérité ; dire quelque chose de contraire à la vérité ; cacher la vérité ; induire volontairement en erreur.
- Le colonel éprouvait, tandis que les mots sortaient de ses lèvres, qu’il mentait de moins en moins, ou si l’on préfère, que ce qui était mensonge durant les premiers mots était en train de devenir vérité pure, sans aucun alliage suspect. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 140.)
- La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, édition 1942, page 156)
- Delcassé ne mentait pas, mais il lui arrivait de tromper sur ses intentions, sur ses projets. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
- Puisqu'il ne faut jamais mentir, alors il faut mentir de temps en temps : l'obligation d'être véridique à tout prix contraint à mentir quand la vérité elle-même est plus fallacieuse que le mensonge. — (Raphaël Enthoven, Le Mensonge, Philosophie magazine n° 20, novembre 2009)
- (Par extension) Déguiser ou cacher le caractère, en parlant du visage, de la physionomie d'une personne.
- D’un tyran il n’avait assurément que le visage, comme si le froid des longs hivers et la bonne humeur raisonnable de sa race fussent entrés en lui pour lui faire un cœur simple, doux, et qui mentait à son aspect redoutable. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- (Intransitif) (Vieilli) Donner un démenti par ses actes.
- Mentir à son passé, à sa réputation.
- (Pronominal) (réfléchi) Se persuader à soi-même une chose qu'on sait être fausse.
- (Pronominal) (réciproque) Se dire des mensonges les uns aux autres.
- Elles se sont toujours menti.
- (Transitif) (Désuet) Dire, répondre, manifester quelque chose de mensonger, d’insincère.
- Je m'assis cependant: je mentis l'allégressePour ne pas nous trahir, dévorant ma tristesse,J'ai souri, quand pleurer m'aurait été si doux ! — (Édouard Thierry, Les enfants et les anges, Déception ; A. Belin imprimeur-libraire, Delaunay libraire, Mesnier libraire, 1833, page 170)
-
ressentir
- Sentir ; éprouver.
- J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Ma myopie renforçait encore l'impression d'irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Le changement des conditions objectives de la lutte, qui imposait la nécessité de passer de la grève à l’insurrection, fut ressenti par le prolétariat bien avant que par ses dirigeants. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe (Pravda du 22 janvier 1925), Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 6)
- Vous ressentirez une fatigue générale. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 3 août 2022, pages locales, page 24)
- Il a ressenti vivement la perte de son ami. — Il est également incapable de ressentir et d’inspirer l’amitié. — Je ressens un grand plaisir, une grande joie de votre retour.
- (Pronominal) Sentir quelque reste d’un mal qu’on a eu.
- Il se ressent encore de sa maladie, de sa blessure, de son opération.
- Dans l’antichambre, je trouvai Wood qui mettait son paletot. Il ne semblait pas se ressentir de sa crise. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 100)
- (Pronominal) (Sens figuré) Éprouver les suites, les conséquences fâcheuses, l’influence nuisible de quelque chose.
- Il se ressentira longtemps des désordres de sa jeunesse.
- Ce pays a été ruiné par la guerre, il s’en ressentira longtemps.
- Il se ressent de la mauvaise éducation qu’on lui a donnée, de la fréquentation des mauvaises compagnies.
- Son ouvrage se ressent de la précipitation avec laquelle il l’a composé.
-
assombrir
- Rendre sombre.
- Ces arbres assombrissent notre maison. Les malheurs ont assombri son caractère.
- (Pronominal) Devenir sombre.
- Le ciel, très chargé, s’assombrissait de plus en plus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Le soleil était couché depuis quelques instants, le ciel perdait peu à peu sa teinte pourprée et s’assombrissait de plus en plus, […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
- Et il s’engagea dans le couloir, qui allait toujours s’assombrissant. — (Alexandre Dumas , La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
- Partie de la trop aimable idylle florianesque, son histoire d’amour peu à peu s’était assombrie jusqu’à prendre les couleurs arrières du roman flaubertien, qui dit l’universelle maldonne. — (Philippe Berthier, Figures du fantasme: un parcours dix-neuviémiste, Presses Universitaires du Mirail, 1992, p. 164)
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crépir
- (Architecture) Enduire, badigeonner de crépi.
- Il faut crépir cette muraille.
- La chaux crépit bien cette muraille.
- (Art, Travail du cuir) Faire venir le grain au cuir.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Art) Faire bouillir le crin dans l’eau pour le friser
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
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blêmir
- Devenir blême.
- À ces mots, le pauvre torçonnier blêmit ; le roi et lui s’entre-regardèrent pendant un moment. — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
- Vrai Dieu, dit mon père, voilà un beau brin de fille, et jolie comme un jour, encore que la fièvre l’ait blêmie. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 14)
-
affranchir
- Rendre libre ; déclarer libre.
- Denis et son fils avaient été serfs des comtes d'Udressier. Claude-Étienne voulut être affranchi. Il le fut à trente ans. Un acte du 20 mars 1763, rédigé par-devant le notaire royal Claude Jarry, en fait foi. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, pagr 6)
- Décharger ; exempter.
- On sentait bien que le seul moyen de rendre la vie à cette importante cité, et d’utiliser au profit de l’Europe entière son admirable position, c’était de l’affranchir. — (Anonyme, Espagne. - Cadiz et Gibraltar, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
- L'abbé a renouvelé maintes fois ses supplications, pourque le chapitre de Notre Dame, en considération des immenses travaux qu’il se voit forcé d’entreprendre, affranchisse le monastère des dîmes qu'il paie sur les biens que nous venons de mentionner: […]. — (Léopold van Hollebeke, Lisseweghe, son église et son abbaye, Bruges : Edw. Gailliard, 1863, page 51)
- Sa compagne, […], était une déesse du plein air et du plein vent, aussi affranchie des soucis du confort qu’une bohémienne de grands chemins. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 13 de l’édition de 1921)
- (Droit féodal) Libérer des servitudes, des charges.
- Affranchir un héritage,
- (Poste) Payer le timbre postal d’avance pour en libérer le destinataire.
- Affranchir une lettre, un paquet.
- Une des deux lettres, qui vous est adressée, est affranchie. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- (Sens figuré) Tirer d’une sujétion, d’une dépendance.
- Affranchir un peuple de la servitude, de la tyrannie.
- Il est affranchi du despotisme qu’on exerçait sur lui, de la dépendance où il était.
- Délivrer d'un mal, d'une peine.
- La mort nous affranchira des misères de ce monde.
- Votre présence m’affranchit de toute crainte, de toute inquiétude.
- (Argot) (Rare) Débaucher, pervertir, c’est-à-dire affranchir des règles sociales.
- Affranchir un sinve pour grinchir : pousser un honnête homme à voler. — (Vidocq, Les Voleurs, t. 1, 1837)
- (Argot) Connaître une question, ne rien craindre.
- (Argot) Informer.
- De plus, Madrigaul m’affranchit que Saltierra est une terreur et un caïd dans le milieu. — (Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre III, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945)
- – Vous vous croyez donc en Tunisie?– D'après mes petites estimations, oui.– Vous feriez un piètre navigateur.– Eh quoi! reprends-je, toujours à mi-voix, voudriez-vous me faire croire, Excellence, que nous nous trouvons dans la banlieue de Copenhague?La fin de l'altière musique l'empêche de m’affranchir. — (San-Antonio, Béru-Béru, Éditions Fleuve noir, 1970, chapitre 11)
- (Argot) (Absolument) Informer des usages du milieu.
- Je l’ai affranchie avant de me l’envoyer.
- (Pronominal) Se libérer ; se délivrer, etc.
- Le pays de Vaud , de tout temps français par ses habitudes, ses mœurs, son caractère, son commerce, ses besoins, son langage, conspirait, à la faveur du voisinage de la révolution, pour s'affranchir de l’oligarchie bernoise. — (« Mémoires de Napoléon, chapitre 2 : Politique du Directoire », dans les Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène par les généraux qui ont partagé sa captivité, vol. 6, écrit par le général comte de Monthelon, Paris : chez Firmin Didot père et fils & Bossange frères , Berlin : chez G. Beimer, 1825, page 48)
- Dans les pays de protectorat, plus que partout ailleurs, il est rare que les représentants de l’État suzerain, après un séjour prolongé au milieu de la race subjuguée, ne s’affranchissent pas des scrupules de l’honnêteté vulgaire. — (Félicien Pascal, L'assassinat de Morès ; un crime d’État, Imprimerie Hardy & Bernard, Paris, 1902, page 35)
- Lorsque le substrat est une solution aqueuse et le liquide mouillant un alcane, on peut s'affranchir de ce problème en utilisant les propriétés de surface d'un polymère fluoré industriel : le téflon, ou polytétrafluoroéthylène. — (Emmanuel Bertrand, Transitions de mouillage: rôle des interactions entre interfaces, Publibook, 2003, page 54)
- Quand il drague une fille, ce lourdingue qui s'affranchit des codes de la séduction tombe rapidement dans la vulgarité. « Clair c'est un dalleux, il m'a fait un clin d'œil, lui avec moi, mais même pas en rêve ! » — (Vincent Mongaillard, Petit Livre de la tchatche : Décodeur de l'argot des cités, First Éditions, 2013)
- Rendre une chose indépendante d'une autre.
- On ne put pas affranchir les pompes. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
- (En particulier) (Arboriculture) Rendre un greffon indépendant de son porte-greffe en lui permettant de se développer sur ses propres racines.
- (Cartes à jouer) Au bridge, rendre maîtresses des cartes qui ne l’étaient pas au début du jeu.
- Il s’agit, tout en essayant de faire tomber les honneurs supérieurs, d’affranchir les petites cartes qui accompagnent l’honneur possédé. — (Michel Bessis, Jean-Luc Seret, Les jeux d’affranchissement par la coupe, chinonbridge.free.fr)
- (Anjou) Châtrer un animal. (note : en dehors de l'Anjou l'usage est désuet).
- Couper, châtrer : Affranchir un taureau, un cheval. — (Prosper Poitevin, Nouveau dictionnaire universel de la langue française, tome 1, Éditions Reinwald, Paris 1868)
-
regarnir
- Garnir de nouveau.
- Regarnir une robe.
- Regarnir un chapeau.
- Remplacer le feutre usé des marteaux d’un piano.
- Le soir, entrant dans le salon, je m’étonnai de ne plus retrouver le piano à sa place accoutumée ; à mon exclamation désappointée :« Le piano est à regarnir, mon ami », répondit Alissa, et de sa voix la plus tranquille. — (André Gide, La porte étroite, 1909, Le Livre de Poche, page 127)
- (Sylviculture) Planter des arbres — les regarnis — pour compléter une régénération défaillante.
- Dans les rares cas où la nécessité de regarnir est avérée, on procédera à une plantation en potets manuels selon les modalités décrites pour les plantations, avec ou sans accompagnement ligneux selon le contexte. — (Thierry Sardin, Chênaies continentales, Office national des forêts, 2008, ISBN 978-2-84207-321-3 → lire en ligne)
-
contenir
- Avoir une certaine contenance, comprendre dans certain espace, dans certaine étendue.
- Ce vase contient tant de litres.
- Cette salle de spectacle contient, peut contenir deux mille personnes.
- Cette pièce de terre contient tant d’hectares.
- Renfermer.
- Si donc, dans ces conditions, on veut mécher le tonneau, celui-ci ne contenant plus assez d’oxygène dans l'air qu'il renferme, ne pourra entretenir la combustion du soufre, et la mèche s’éteindra dès qu'elle sera introduite. — (Claude Ladrey, L'art de faire le vin, 1863, page 217)
- Au retour, ils rencontrèrent un officier et deux hommes qui procédaient à un inventaire sommaire des marchandises utilisables que contenaient les magasins. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- L’eau-de-vie ordinaire est généralement à 49°, et l’esprit connu sous le nom de trois-six à 84° ; cela signifie que ces esprits contiennent respectivement 49 et 84 % d'alcool pur. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 142)
- La salive contient abondamment de l’enzyme protéolytique qui attaque les albumines. — (René Guy Busnel, Études physiologiques sur le Leptinotarsa decemlineata Say, Paris : libr. E. Le François, 1939, p.91)
- (Sens figuré) Renfermer.
- […] elle se contenta de regarder les adresses, comme si à l’inspection de ces seules adresses sa mémoire lui rappelait ce que contenaient ces lettres ; […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
- Cette histoire contient des détails fort intéressants.
- La définition doit contenir le genre et la différence.
- Ce précepte contient tous les autres.
- Retenir dans certaines bornes.
- Ces digues, ces levées ont été faites pour contenir la rivière dans son lit.
- (Sens figuré) Retenir dans certaines bornes.
- Le fracas de l'orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu'ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Il se contint, cette fois encore et prit un air de grand frère qui morigène son cadet. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- Secoué des pieds à la tête, il atchoumait jusqu'à épuisement. L’expuition catarrhale était d'autant plus stridente qu'elle était longtemps contenue. — (Patrick Roegiers, La Nuit du monde, Éditions du Seuil, 2013, chap. 3)
- La police avait peine à contenir la foule. — contenir quelqu’un dans le devoir, dans l’obéissance. — contenir son indignation, sa fureur, ses transports.
- Et si l'offre était honnête, l'attitude révélait une insolence si mal contenue que le sang monta à la tête du jeune homme. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- (Pronominal) Résister à la tentation de se mettre en colère.
- Nabet vit rouge et sentit monter en lui une colère irrationnelle. Pourtant il se contint, l'angoisse était plus forte que son ressentiment. — (Bernadette Boissié-Dubus, Sous les pavés, la plage... est rouge, éd. Clair de Plume 34, 2015, page 40)
-
forcir
- Devenir plus fort, plus gros, en parlant d’une personne.
- La mère Lefrançois, en le voyant, fit de grandes exclamations, et elle le trouva « grandi et minci », tandis qu'Arthémise, au contraire, le trouva « forci et bruni ». — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
- — Mon garçon, c’est mon garçon !Il nous fallut plusieurs minutes pour nous remettre et pour nous essuyer les yeux.— Bien sûr, dit-elle, que si je n’avais pas toujours pensé à toi je ne t’aurais pas reconnu ; es-tu changé, grandi, forci ! — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Ils ne seraient sauvés que vers douze quinze ans, après avoir traversé la coqueluche, la rougeole et la varicelle, les oreillons et les otites, la bronchite de tous les hivers, échappé à la tuberculose et à la méningite, et qu’on dirait ils ont forci. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 41)
- Engraisser, prendre de l’embonpoint.
- — Dites-moi, comtesse, me trouvez-vous changé depuis la Grèce ? Répondez-moi franchement.— Vous avez peut-être un peu forci.— C’est à cause de la cuisine irlandaise, surtout après la cuisine grecque. — (Ronald Firbank, Œuvres romanesques, Volume 1, traduit de l’anglais par Gérard Joulié, L’Âge d’homme, Lausanne, 1991)
- Anthony avait un peu forci depuis leur dernière visite, c’était sans doute inévitable, la sécrétion de testostérone diminue avec l’âge, le taux de masse graisseuse augmente, il abordait l’âge critique. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 83)
- Devenir plus fort, en parlant du vent.
- Le vent forcit et siffla dans les agrès ; toute la voilure établie, nous marchâmes grand train. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Devenir plus fort, en parlant d'un bruit.
- La rumeur enflait à mesure qu'il s'en approchait. Au début, ce n'était qu'un bourdonnement sourd, flottant dans le lointain. Puis le bruit forcit, jusqu'à devenir une clameur immense, rugissement ininterrompu de mille fauves. L'eau. L'eau qui chutait depuis la falaise et se précipitait en hurlant dans le vide. Abraham atteignit le bord du rempart. De là, on découvrait les chutes vertigineuses, et la rivière qui serpentait en contrebas. Le cours d'eau où miroitait le soleil, entaillant la gorge d'une plaie scintillante. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021, page 264)
-
kéfir
- Boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés.
- On peut aussi ajouter de la poudre de lait sec dans les farines maltées ou utiliser kéfirs et yoghourths en cas de troubles intestinaux. — (Paul Chêne, Régimes et santé, Presses universitaires de France, 1941, page 49)
- Le Dr. Kühne (Wiesbaden) fait connaître le kéfir, liquide alimentaire analogue au koumys. Le kéfir peut être fabriqué avec le lait de vache ; son goût et son arôme sont agréables, ce qui n’est pas le cas du koumys ; sa fabrication est plus simple et moins coûteuse que celle de ce dernier liquide. Il entre ensuite dans d’assez longs développements sur le mode de préparation du kéfir. — (Mœller, Compte-rendu du 3e congrès de médecine interne à Berlin (21 au 24 avril 1884, Suite), Revue médicale, Louvain, 1884, pp. 363–372)
- Le kéfir est un lait crémeux et mousseux, alcoolisé et acidifié, non coagulé, originaire du Caucase et que l’on trouve en Asie. C’est l’exemple d’une préparation fabriquée partout dans le monde. Il est produit par une association de bactéries lactiques, de bactéries acétiques et de levures présentes dans le grain de képhir, qui produit une fermentation principalement lactique et faiblement alcoolique… Il stimule fortement le système immunitaire… — (Meyer, C., Denis, J.-P. ed. sci., Élevage de la vache laitière en zone tropicale, 314 p., page 280, 1999, Montpellier, Cirad, Collection Techniques)
- À grands coups de verres de kéfirIvres de joie et sans l'savoirOn reprenait Mers el-Kebir — (Hubert-Félix Thiéfaine, La ruelle des morts, 2011)
- Grain de micro-organismes servant à ensemencer cette boisson.
- L’autre type de Kéfir : Le kéfir d’eau est un grain translucide. Il permet de fabriquer une boisson fermentée et riche en pro-biotiques. — (Jemangevivant.com, Articles sur le kéfir d’eau, Blog sur l’alimentation vivante, 2013)
- Le premier des SCOBY connus est peut être le kéfir, dans lequel plus d'une trentaine de variétés de microbes et de levures on sécrété des polysaccharides formant des grains, qui se maintiennent ensemble et se reproduisent à l'identique. — (Marie-Claire Frédéric, Je mange des aliments fermentés, et ça me fait du bien !, Collection Marabout, Éditions Hachette 2016)
- Prenez 1 litre d’eau (pauvre en chlore de préférence), ajoutez 20 grammes de sucre, 1 figue séchée (ou un abricot, ou un pruneau, ou des raisins secs), 2-3 rondelles de citron et 20 grammes de "grains" de kéfir… — (Kéfir : la vérité sous ferment, La Recherche, 22 mai 2022)
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revenir
- Venir une autre fois, venir de nouveau.
- L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, pages 203-204)
- […] je craignais qu’en serrant son argent dans sa bourse il ne nous annonçât qu’il ne reviendrait pas le lendemain. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 39)
- Ne revenez plus, monsieur, autrement vous tueriez aussi la mère, car la puissance de Dieu est infinie, mais la nature humaine a ses limites. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, deuxième épisode)
- Reparaître après avoir disparu, arriver, se présenter ou se faire sentir de nouveau.
- […] je ne voulais pas me faire à l’idée que mon père fût mort, et que plus jamais il ne reviendrait. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle)
- Elle s’est éclipsée ; elle est revenue, tiède et savonneuse ; puis, toute fraîche, la figure rosissante, essuyant des gouttelettes d’eau. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Le temps, la beauté, la jeunesse, le plaisir passe et ne revient plus.
- Cette fête revient tous les ans.
- Reparaître après une campagne, un raid, une guerre, en parlant de marins, de soldats.
- Le sacro-saint règlement et l’esprit de corps furent ainsi respectés, mais Blosseville et son équipage ne revinrent jamais. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Croître de nouveau, qui repousser après avoir été coupé, arraché, etc.
- Ces bois que l’on avait coupés reviennent bien.
- Les plumes reviennent à cet oiseau.
- Les premières dents de cet enfant sont tombées, il lui en revient d’autres.
- (Sens figuré) Être répété, mentionné fréquemment.
- Les auteurs grecs et latins reviennent souvent dans ses écrits.
- Ce mot revient sans cesse sous sa plume.
- (Sens figuré) Être dit, être rapporté.
- Certains propos tenus sur sa conduite lui revinrent.
- La même chose me revient de tous côtés.
- (Impersonnel) — Il me revient que vous vous plaignez de moi.
- (Impersonnel) — Je crains bien, madame, que M. Paul Vence ne vous ait fait à ce sujet beaucoup de mensonges absurdes. Il m’est revenu qu’il allait semant dans les salons que mon cordon est un cordon de sonnette […] — (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 107)
- Retourner au lieu d’où l’on était parti.
- Ayant réquisitionné une bicyclette dans une boutique abandonnée, Bert l’enfourcha, et, maintenant en équilibre son chargement pharmaceutique, il revint à l’hôtel-hôpital. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
- Résignée, elle mit dans le cabas deux litres vides et s’en fut à l’auberge d’où elle revint bientôt avec le vin […] — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Après deux jours d’absence, nous revenions à Rockall ramenant une nuée de mouettes qui avaient quitté leur îlot pour nous accompagner […] — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Là nous eûmes un guide, et c’était bien nécessaire, car les tranchées tournaient et revenaient de façon qu’on ne savait plus où était l’ennemi. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 125)
- (Sens figuré) Réintégrer une organisation.
- Revenir au giron de l’église.
- Revenir à Dieu.
- (Sens figuré) Redevenir favorable à quelqu’un, reprendre pour lui des sentiments d’amitié, de confiance.
- La realpolitik, vouée aux gémonies dans les années 1920 et 1930, revint à la mode. — (Arnaud Blin, 1648, la paix de Westphalie ou la naissance de l’Europe politique moderne, Éditions Complexe, 2006, page 190)
- Tous ses anciens amis lui revinrent.
- L’opinion commence à lui revenir.
- S’en ressouvenir.
- Cela me revient dans l’esprit, à l’esprit, cela me revient en mémoire, dans la mémoire, à la mémoire.
- Des souvenirs lui revenaient par bribes. Il se remémorait le bonheur qu’il avait découvert à marcher dans les champs ou à travers les bois. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Absolument) — Ce nom ne me revient pas.
- Cet air me revient sans cesse, et je le chante sans cesse intérieurement.
- (Mythologie) Faire un retour de l’au-delà.
- Il revient des esprits, des esprits reviennent dans cet endroit.
- Pour moi pauvre bavure,Ça n'aurait pas changé grand-chose, mais ça m'aurait fait faire plaisir,Sûr ça m'aurait pas fait revenir — (Jehan Jonas, maquette de Bavure, album posthume Bavure, 2010)
- (Familier) Persister au goût ou à l’odeur, en parlant de certains aliments qui, lorsqu’on les a mangés, causent des renvois.
- L’ail, l’échalote revient.
- C'est vrai : si vous mettez trop d'oignon à la farce de la poule, eh bien votre poule, vous la digérez pas : elle revient. Vous savez, on disait : "Oh là là, j'ai mangé de la farce toute la nuit". Eh bien, c'est parce que vous avez mis trop d'oignon à la farce, c'est tout. Si vous n'y mettez pas autant d'oignon, votre farce, elle va pas vous revenir.— (Maïté Ordonez, "Poule farcie au jambon de Maïté", La Cuisine des mousquetaires, France 3, 28/04/1992.)
- Recommencer à faire ou à dire les mêmes choses que l’on a faites ou dites précédemment.
- Après un pareil refus, il n’y avait plus à y revenir.
- C’est bon pour cette fois, mais n’y revenez pas.
- En somme, il avait promis à Marie Papin de l’épouser. Car il l’avait dit. Il n’y avait pas à revenir là-dessus. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 118)
- Reprendre le fil de son discours ou de son raisonnement, après une digression ou une interruption.
- Revenons maintenant à notre sujet, c’est-à-dire aux enfants de Paris, et occupons-nous des convalescents. — (d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, page 145)
- (Sens figuré) Reparler d’une affaire, d’une matière, la traiter de nouveau.
- La décision est prise et actée ; nous n’allons pas revenir sans cesse sur cette affaire.
- Se rétablir se remettre, être rétabli, être remis dans le même état où l’on était auparavant.
- Revenir en son premier état.
- Revenir au bon sens.
- Revenir à la vie, à la santé.
- (Par ellipse) Revenir à soi.
- Elle se passa les doigts sur les paupières, les yeux reprirent une expression humaine comme si elle revenait d’une pâmoison. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Se rétablir d’une maladie, recouvrer sa santé.
- Il est bien revenu de sa maladie.
- (Absolument) — Il revient à vue d’œil.
- (Sens figuré) Reprendre ses esprits.
- Je ne reviens pas de ma surprise.
- Revenez de votre étonnement.
- L’amour est parfois une aventure dont certains n’en reviennent pas d’être revenus. — (Pierre Dac, Les Pensées, Éditions Saint-Germain-des Prés, 1972)
- (Parfois) Reprendre le courage que l’on avait perdu.
- Revenir d’une frayeur.
- (Absolument) Reprendre ses esprits à la suite d'un profond étonnement.
- Je n’en reviens pas !
- (Sens figuré) Abandonner l’opinion dont en était, pour en adopter une autre.
- Je reviens à l’avis d’un tel.
- C’est un homme opiniâtre qui ne revient pas, qui ne revient jamais.
- Je reviens à ma première idée.
- Je reviendrai peut-être à mon ancien projet.
- Se désabuser.
- Revenir de ses erreurs, de ses opinions, des impressions qu’on a reçues.
- Je suis bien revenu des doctrines libérales.
- Depuis quelques mois, j’en suis revenu, de Jacques.
- Se corriger, s’amender.
- Revenir de ses débauches, de ses emportements, des égarements de sa jeunesse.
- Changer de sentiments, d’opinion ; se dédire de ce qu’on avait promis.
- Revenir sur ce qu’on avait dit, sur ce qu’on avait promis, sur ses engagements.
- (Par extension) Modifier, en bien ou en mal, son opinion.
- Oui, l’agonisant est plutôt esprit que matière ; voilà pourquoi, à l’heure suprême, les hommes les plus athées sont revenus aux croyances éternelles et aux vérités de révélation. — (Hubert Lauvergne, Les Forçats, J.-B. Baillière, 1841, édition Jérôme Millon, 1991, page 60)
- (Familier) Se réconcilier, s’apaiser.
- Quand on l’a fâché une fois, c’est pour toujours ; il ne revient jamais.
- On n’a besoin que de lui parler raison, il revient aussitôt.
- Résulter à l’avantage ou au désavantage de quelqu’un, être dévolu.
- Le profit qui m’en revient est médiocre.
- Il en reviendra un million à l’état.
- Cette place lui revient de droit.
- Il ne lui revient presque rien de la fortune de sa mère.
- Que vous revient-il, que vous en revient-il de tourmenter de pauvres gens ?
- Quel honneur, quelle gloire, quel avantage peut-il vous revenir de cette entreprise ?
- Il ne vous en reviendra que des ennuis, de la honte.
- Coûter. — Note : et alors il se joint à la préposition à.
- Cette ferme, tout compté, tout calculé, me revient à tant. — Ces deux étoffes reviennent au même prix.
- Avoir du rapport ; être conforme ou semblable ; équivaloir.
- Si certains se targuèrent alors de rendre la chose plus « transparente » donc soi-disant plus saine, cela revenait tout de même à leur permettre de faire du renseignement législatif voire d'influencer nos élus. — (Séverine Tessier, Lutter contre la corruption: A la conquête d'un nouveau pouvoir citoyen, Éditions François Bourin, 2015)
- Cela revient au même — Cela revient à dire que…
- (Rare) (Familier) Plaire.
- Son humeur me revient fort.
- Ditvrai aussi me revient. C’est-à-dire que le gars lui-même ne me revient pas, mais son souvenir n’est pas près de me sortir de la tête. — (Léo Malet, Du rébecca rue des Rosiers, Robert Laffont, Paris, 1958)
- La mère d’Ida, quand elle rentre, manifeste bien un peu de surprise de me trouver au chevet de sa fille, mais comme ma bobine semble lui revenir, ça se tasse. — (Léo Malet, Du rébecca rue des Rosiers, Robert Laffont, Paris, 1958)
- Qu’est-ce que c’est, ce machin ? — C’est une tarte aux myrtilles ! Pourquoi, elle vous revient pas ?— (Alexandre Astier, Kaamelott, Livre I, épisode La Tarte aux myrtilles)
- (Cuisine) Passer au feu, dans le beurre, dans la graisse, des mets, pour les préparer en vue de la cuisson.
- Faire revenir de la viande, des légumes.
- Les aliments mal revenus font les repas mal partis. — (Pierre Dac, Essais, maximes et conférences)
- (Impersonnel) Incomber.
- Il revient à chaque bureau de cabinet de se doter d’un outil de suivi lui permettant de s’assurer du respect des délais mentionnés dans la présente fiche et d’alerter en temps utile les intervenants à l’origine de retards. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- C'est à cette dernière qu’était revenu l’honneur de présider la cérémonie du baptême. On me déposa sur ses genoux. — (Neyla Ayssi, Les barbelés ne sont pas toujours le long des murs, Éditions du Panthéon, 2019, chapitre 1)
- (Sports hippiques) Rendre la distance.
-
venir
- Se rendre sur le lieu où se trouve celui qui parle ou dont on parle.
- venez ici, mon enfant. — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Il serait bon encore d’invoquer la protection du grand thaumaturge vers qui des milliers et des milliers de pèlerins venaient de toutes les provinces, de toutes les nations. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Un léger souffle l’avertissait de ces présences. Geisha le comparait à ces vagues vents coulis traversant certaines pièces bien closes sans qu’on puisse découvrir d’où ils viennent. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 53)
- Le pain était arrivé, non sans peine et sans perte : en venant de Grandpré, où se trouvait la boulangerie, plusieurs chariots étaient restés embourbés, d’autres étaient tombés dans les mains de l’ennemi ; […]. — (Johann Wolfgang von Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 79)
- L’empressement des envoyés des puissances pour venir adresser leurs félicitations à la cour des Tuileries avait été extrême. — (Albert Mansfeld, Napoléon III, Paris, 1861, volume 2, page 301)
- S’étendre jusqu’à un point précis, atteindre une limite.
- La marée vient jusqu’à la falaise.
- Votre fils me vient à l’épaule.
- Survenir, arriver, se produire inopinément ou fortuitement.
- Le vent vient brutalement.
- Un malheur ne vient jamais seul.
- Se déplacer en sens inverse, quand celui qui parle invite un autre à l’accompagner.
- Nous allons nous promener, venez avec nous.
- Parvenir à la connaissance de quelqu’un.
- Cette rumeur est venue jusqu’ici.
- Il me vint à l’esprit de lui faire cette proposition.
- Ce goût lui est venu naturellement.
- Arriver par succession, échoir.
- Les biens qui viennent du côté du père, de la mère.
- Succéder.
- Le printemps vient après l’hiver.
- Un jour viendra ou vous perdrez tout.
- Provenir de ; trouver son origine dans.
- Les produits viennent surtout naturellement des grandes régions de l’industrie textile : Mulhouse pour les tissus de coton et la mercerie, le Nord pour les lainages, Troyes pour la bonneterie. — (Jean Pierre Fruit, Vexin normand ou Vexin parisien?: Contribution à l'étude géographique de l’espace rural, Presse Universitaires de France, 1974, page 158)
- Ce mot vient du latin. — Mon aversion pour les chiens vient d’une vieille morsure.
- Naître → voir venir au monde.
- Cet enfant est venu à terme.
- Pousser ; croître ; être produit.
- Le métis ayant le salvelin pour mère et la truite pour père et vice versa est également d’un développement remarquable et vient dans les eaux moins profondes que celles qu’exige le premier. — (Jean-Pierre Joseph Koltz, Traité de Pisciculture pratique, 4e édition revue & augmentée, Paris : G. Masson, 1883, page 105)
- Les arbres n’y viennent pas, il est vrai, si ce n’est dans les jardins abrités; mais c’est moins à cause du froid excessif qu’à cause des grands vents qui soufflent constamment de la mer. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 36)
- De même le chasseur, quand il intervint pour guider les migrations naturelles des troupeaux, qu’il se contentait au début de suivre, devint un pasteur ; puis éleveur, quand il fit venir artificiellement, « agriculturalement », une partie du fourrage. — (René Dumont, Voyages en France d’un agronome, Librairie de Médicis, 1951, note no 1 page 13)
- Semi-auxiliaire du passé récent. → voir venir de.
- Et ce qu’il y a de certain, c’est que l’Esprit que nous venons de voir chez les idolâtres pythoniser la statue, la matière inerte et l’animal, c’est-à-dire les médiums de pierre, de bois ou de chair vive, communique à chacun d’eux une partie de ses propres facultés, sa vie, son intelligence, sa science et son mouvement au sein de l’air, où il règne en prince ; principes aeris hujus […] — (Roger Gougenot des Mousseaux, Les hauts phénomènes de la magie, 1864)
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Forme impersonnelle, voir aussi revenir.
- Entre plage et campagne, la vie est ici si douce et la nourriture si variée et délicieuse que l’envie d’aller visiter les autres régions ou sites touristiques, de Messine à Agrigente, ne nous vient pas. — (Abdourahman Waberi, « En Sicile, l’été, je rencontre des migrants qui me ressemblent trait pour trait », Le Monde. Mis en ligne le 18 août 2019)
- Il me vient une idée !
- Il vient un moment où il faut savoir faire preuve de tempérance.
- (Intransitif) Jouir.
- Tandis que l’un haletait : « Encore » d’une voix faussement féminine, l’autre cria un « Je viens ! » qui me plaqua contre le mur. — (Gérard Mordillat, Vive la Sociale !, 1981, page 81)
- Alors, il ne put plus se retenir, venant en elle en de longs spasmes douloureux. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
- Il s’enfonça dans le sillon humide, et profond comme un fleuve millénaire, et il se mit à bouger en elle. Lentement au début, puis accélérant au rythme de leurs souffles mêlés, courts et saccadés. Il vint en hurlant, impatient. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
-
engloutir
- Avaler gloutonnement.
- Il tenait levée une pleine fourchette de haricots qu'il allait engloutir. — (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
- Pendant les trois semaines précédant le Carême 1667, la maison de la princesse Palatine aura ainsi englouti 200 unités vendues par le marchand de volailles, dont une quinzaine de chapons et autant de chapons gras. — (Jérôme Fehrenbach, La princesse Palatine : L'égérie de la Fronde, Éditions du Cerf, 2016)
- Un gros brochet engloutit une carpe tout entière.
- (Absolument) Il ne mange pas, il engloutit.
- (Sens figuré) Consumer des biens, en parlant de la fortune.
- Il a englouti en peu de temps cette riche succession.
- La faillite de cette banque a englouti les économies de beaucoup de gens.
- (Par extension) Engouffrer, faire disparaître dans un gouffre, dans un abîme, submerger.
- Tout un crépitement de coups de feu et d’éclatements de projectiles commença, et Bert vit autour de lui, l’enveloppant, l’engloutissant, le submergeant, une immense fulguration blanche accompagnée d’un coup de tonnerre semblable à l’explosion d’un monde. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
- Telle est la chair des femmes, un abîme où s’engloutir sans recours, et celle des vierges un brasier qui consume l'âme. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- A chaque tempête, les dunes progressent vers l'intérieur des terres. […]. Des villages entiers sont engloutis : habitations, église, tout disparaît sous le sable. — (Jean-Henri Fabre, La Plante ; leçons à mon fils sur la botanique, Paris, Delagrave, 1905, 8e édition, page 111)
- Nous n’étions pas nous-mêmes à l’abri des plus grandes frayeurs ; un de ces débris pouvait nous atteindre et engloutir notre frêle nacelle. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, page 51)
- J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j'ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
- (Sens figuré) Tous ces petits états furent engloutis par cet empire formidable.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.