Dictionnaire des rimes
Les rimes en : appeler
Que signifie "appeler" ?
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- Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
- […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Le sucre de raisin que l’on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
- Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note no 1 page 130)
- Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
- (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
- Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
- Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
- Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
- Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
- (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
- Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
- On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
- Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
- (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
- Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
- Faire venir en se servant de la voix ; héler.
- Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
- Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
- (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
- (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
- Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
- T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
- Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
- Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
- (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
- Inviter à venir.
- Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
- Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
- Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
- (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
- Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
- Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
- Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
- Envoyer, défier.
- Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
- Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
- Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
- (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
- J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
- La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
- (Rare) Rendre nécessaire.
- Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
- Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
- Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
- (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
- Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
- Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
- Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
- L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
- (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
- Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
- Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
- Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
- (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
- Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
- Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
- (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
- J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
- (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
- J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
- J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
- Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
- Près de quarante-huit heures après qu’elle s’est tenue, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris n’a pas encore fini d’appeler les commentaires. — (Aude Dassonville, JO 2024 : ce que l’on n’a pas vu de la cérémonie d’ouverture et ce que certains ont voulu voir, Le Monde. Mis en ligne le 28 juillet 2024)
- (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
- Il en a appelé.
- (Pronominal) Porter le nom de.
- "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
- (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
- Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
Mots qui riment avec "é"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "appeler".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .
-
enfer
- (Antiquité) (Au pluriel) Séjour des morts, avant le christianisme.
- Teutatès, Tut-tat, père des hommes. […] César a cru reconnaître en lui, Dis, dieu des enfers ou Pluton ; mais César ne savait pas que les Gaulois n’avaient point d’enfer, et, par conséquent, pas de dieux infernaux. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, page 61)
- Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, […], est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, […]. — (Prière catholique dite « Je crois en Dieu »)
- (En particulier) (Au pluriel) Lieux souterrains où les Grecs et les Romains croyaient que les âmes allaient après la mort.
- Orphée alla chercher Eurydice aux Enfers.
- Héraclès descendit aux Enfers.
- Je l’aime, non point tel que l’ont vu les Enfers, volage adorateur de mille objets divers — (Jean Racine, Phèdre, 1661)
- (Religion) Lieu destiné au supplice des damnés.
- Les prêtres, ses confrères, déposèrent ce juge indulgent ; l’un d’eux lui dit : « Mon ami, je ne crois pas plus l’enfer éternel que vous ; mais il est bon que votre servante, votre tailleur, et même votre procureur, le croient. » — ( Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764)
- Que je le plains, pécheur, en ton heure dernière!Les maux les plus affreux sont amassés sur toi ;Le noir enfer, séjour rempli d’effroi,T’attend au bout de la carrière. — (Félix Dupanloup, Manuel des petits séminaires et des maisons d’éducation chrétienne : Mort du pécheur, 1844, 2e édition, page 106)
- L’église chrétienne va transformer les fantômes et les revenants en âmes en peine en même temps qu’elle met en place le Purgatoire entre l’Enfer et le Paradis. Les morts ont besoin des vivants et les moines de Cluny mettent en place la fête des morts. — (Claude Nachin, Les fantômes de l’âme : à propos des héritages psychiques, 1993, page 21)
- [Selon le recueil de superstitions Yü-Li], les méchants sont tués par le tonnerre, ou tourmentés de diverses façons dans l’enfer : plongés dans un trou à fumier ; jetés sur des sabres et des couteaux ; condamnés à la faim et à la soif, à suer leur sang, à revêtir des habits de fer rougi au feu, à être jetés dans la chaux, à être hachés et mis en pièces, à être gelés… — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, A. Colin et Cie, Paris, 1899)
- (Sens figuré) (Familier) Lieu où l’on souffre, où l’on est au supplice, où l’on est extrêmement gêné, tourmenté, où il y a beaucoup de confusion et de désordre.
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, De New-York à Tahiti, tome 1, 1929)
- C'était l’enfer quand je devais débarquer tout seul des frigos américains, et il y en avait beaucoup. Ils faisaient au moins dans les 40 kilos. C’était très dur aussi quand il fallait se mettre à deux pour superposer tout un stock de lave-linge très lourds aussi. — (Anonyme, Moi, Anthony, ouvrier d’aujourd’hui, Raconter la Vie, « 3 », Éditions du Seuil, 2014)
- Avoir l’enfer dans le cœur se dit d’une personne tourmentée de remords, ou agitée par la haine.
- Je suis une pauvre rateMa vie est un enfer.Mon frère est un banditMa mère une sorcière. — (Les Enquêtes de Chlorophylle, 1992–1995)
- (Par métonymie) Démons ; puissances de l’enfer.
- L’enfer en gémit.
- L’enfer se déchaîne contre lui.
- (Sens figuré) Partie réservée d’une bibliothèque où sont conservés les ouvrages dont la communication est jugée dangereuse, considérés comme licencieux ou « contraires aux bonnes mœurs ». Créé au début du XIXe siècle, il s’agissait au départ d’une simple pièce dans laquelle on enfermait ou cadenassait toutes les œuvres (livres, médailles, etc.) ou objets le plus souvent à caractère érotique et qui étaient interdits au grand public, mais accessible uniquement sur recommandation.
- Citerne où se recueillent les eaux mêlées au marc d’olive dans les huileries. On en tire une huile de basse qualité dite « huile d’enfer ».
-
rouler
- Faire avancer une chose en la faisant tourner sur elle-même.
- … Blanchette […] fit un écart terrible, et, bondissant en avant, envoya son conducteur rouler les quatre fers en l’air, toutes paumes ouvertes, en plein milieu du taillis. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Rouler une boule, des pierres du haut d’une montagne, un tonneau.
- Une rivière qui roule ses eaux.
- Un torrent qui roule des cailloux.
- (Sens figuré) Tourner de côté et d’autre avec violence, effort ou affectation, en parlant des yeux.
- Ses sentiments ne se faisaient jour que par ses yeux, qu’il roulait d’une manière effroyable. — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- Une douzaine de jeune gens entouraient une sorte de croquant endimanché, coiffé d’un chapeau melon qui roulait des yeux ahuris et s’efforçait d’éviter la bousculade systématique dont il se voyait l’objet. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 94)
- Il roulait les yeux comme un possédé.
- Il roulait les yeux dévotement.
- Les yeux lui roulaient dans la tête.
- (Par extension) Avancer comme dans un roulement.
- Raclant, ravageant, dévastant la côte ouest de l’Île, le cyclone roula vers la mer Polaire, mettant à mal bateaux, engins de pêche, quais, maisons, bétail, récoltes. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
- (Sens figuré) Méditer.
- Rouler de grands projets dans sa tête, de grands desseins.
- Voilà à peu près ce que roulait sous sa tête chauve le Cardinal-Duc avant l’attaque dont on vient de voir une partie. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Il considéra sa mère en roulant dans son cerveau ces apparences de pensées profondes, ces banalités religieuses et philosophiques qui hantent les intelligences moyennes en face de la mort. — (Guy de Maupassant, En famille, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, pages 154-155)
- Il cessait de songer à Odette ; même il arrivait, tout en se déshabillant, à rouler en lui des pensées assez joyeuses. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 167)
- Transporter au moyen de quelque chose qui roule et qu’un homme pousse ou tire (charrette à bras, diable, etc.).
- Combien dois-je, mademoiselle, à l’homme qui a roulé mon bagage depuis la gare jusqu’ici ? — (Abel Hermant, L’Esbroufe, acte Ier, scène 3, Ernest Flammarion éditeur, Paris, 1904, page 32)
- (Sens figuré) (Familier) Avoir le dessus sur quelqu’un dans la discussion.
- Il l’a roulé avec beaucoup d’esprit.
- Duper ; rouler dans la farine.
- Il retrouve de temps en temps des malfaiteurs imbéciles dont l'audace est toute l'habileté ; mais qu'il tombe sur un malin, comme vous et moi, et il sera roulé, foi de marquis ! — (Henry Hazart, Trente ans, ou La vie d'un joueur, 1890-1891)
- En dépit des mauvais présages, je pensais que ce mariage marcherait. Comme je l'écrivais dans mon journal : « Si Jeff n'est qu'un faux-jeton, comme certains le prétendent encore, alors, je me suis fait rouler. » — (Bill Clinton, Ma vie, traduction de l'anglais (États-Unis) par un collectif, Éditions Odile Jacob, 2004, chap. 15/page 159)
- Un escroc peut prendre plaisir à ce qu’il fait. C’est pourquoi il constitue un héros acceptable pour les fils hollywoodiens. Être forcé de rouler quelqu’un, c’est complètement différent. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
- Mettre en rouleau.
- Elle avait roulé au-dessus des coudes le pyjama du père Eudes, et manœuvrait les pédales à l’aide de ses pieds nus. — (Colette, Le toutounier, 1939)
- Avec une joie d’enfant, Gasbieha se mettait à transfigurer Zaheira, à relever ses longues nattes, à les lui rouler autour de la tête. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Tavannes remit la pie sur son bâton, et s’amusa à rouler et à dérouler les oreilles d’un lévrier. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
- (Spécialement) Mettre du tabac dans un papier que l’on roule autour.
- Du gris que l'on prend dans ses doigtsEt qu'on rouleC'est fort, c'est âcre comme du boisÇa vous saoule. (chanson Du gris, paroles d'Ernest Dumont, musique de Ferdinand-Louis Bénech, 1920)
- Godefroy d’Étigues roulait du tabac dans une feuille de papier. — (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- A l'intérieur, il y avait de quoi rouler quelques pets. Une herbe très parfumée, toute violette. Ça devait être une variété comme de la “Sweet Purple”. […]. Elle montra la beuze à Bob et entreprit de se rouler un pet, et il fit de même. Ils fumèrent tranquillement. — (Marilyn Lapin, Apocalpse, Éditions Edilivre, 2015)
- Aplanir à l’aide d’un rouleau.
- Rouler la pâte d’une pâtisserie.
- Rouler le gazon d’une pelouse.
- Rouler sa bosse : (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
- Il y a longtemps qu’il roule sa bosse par le monde.
- (Intransitif) Avancer en tournant sur soi-même.
- Les tuiles, soulevées, roulent sur le toit, tombent sur le sol détrempé ; dans la nuit, les pauvres arbres, sous l’effort du vent plus colère, gémissent et craquent. — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- L’embarcation roula fortement d’un bord à l’autre, faillit chavirer, mais se maintint à flot. — (Caroline Quine, Alice au camp des biches, 1930, texte français d’Hélène Commin, Librairie Hachette, coll. “Bibliothèque verte”, Paris, 1957, chapitre II, page 23)
- Une boule qui roule.
- Une boule de neige grossit en roulant.
- Il tomba et roula du haut en bas de l’escalier.
- Les flots roulent sur le gravier, sur le sable.
- Le ciel, les astres roulent sur nos têtes : Se dit en parlant du mouvement circulaire apparent du ciel et des astres.
- Faire rouler la presse : Faire imprimer des ouvrages → voir rotative.
- (Imprimerie) Une presse roule lorsque la mise en train est terminée et que le tirage se poursuit sans interruption.
- (Intransitif) (Sens figuré) Circuler ; tourner.
- Rien ne leur répondit que les fidèles échos de la vallée qui, dans la nuit étoilée et paisible, roulaient ironiques en se répercutant au loin. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- L’argent roule dans ce pays : L’argent circule dans le commerce, il passe fréquemment d’une main à une autre.
- (Sens figuré) Mille pensées différentes lui roulent dans l’esprit : Les projets les plus divers lui roulent dans la tête, ils lui passent et lui repassent dans l’esprit sans qu’il s’arrête, sans qu’il se fixe à aucun.
- (Intransitif) Tourner sur soi-même sans avancer.
- La porte roula sur ses gonds.
- (Intransitif) Avancer à l’aide de roues.
- On ne voyait pas les tramways. […] Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n’étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […] — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
- Midi et demi… Le convoi roule, précédé de quelques jeeps… — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, France-Empire, 1963, page 58)
- La McQueen, elle, roulait à l'ultracoke®, le dernier-né des carburants Porf, un combustible extrêmement calorifique qui se consumait fort et longtemps. — (Raphaël Albert, Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 2 : Avant le déluge, Saint-Laurent-d’Oingt : Éditions Mnémos, 2013, chapitre 3)
- (Intransitif) (Par extension) Voyager dans un véhicule à roues.
- J’avais acheté une vieille 4L dont les cardans exténués rendaient d’inquiétants sons de castagnettes et je roulais des journées entières sur des routes où la mort guettait à chaque virage. — (Bernard Fauconnier, Kaïros, Grasset, 1997, chapitre 3)
- (Intransitif) (Sens figuré) Errer sans s’arrêter, sans se fixer en un lieu.
- Il y a longtemps qu’il roule par le monde.
- Il a roulé dans tous les pays de l’Europe.
- — Si nous ne vous avions pas recueillie, que seriez-vous devenue ? où auriez-vous roulé ? Dieu seul le sait. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 339)
- (Intransitif) Produire un bruit continu, comparable à celui d’une voiture qui roule.
- Les tambours roulent.
- Le tonnerre roula au loin.
- (Intransitif) Avoir pour sujet, pour objet.
- La conversation roulait sur une guerre que le roi venait de terminer heureusement contre le prince d’Hyrcanie, son vassal. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, IV, L’Envieux, 1748)
- Le plus important de ce que disait ma tante roulait sur les imperfections de mon oncle et sur l’extrême patience qu’il fallait déployer pour vivre chrétiennement avec lui. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, pages 26-27)
- Ce discours, cette dissertation roule sur telle matière.
- La discussion roule sur ce point.
- Tout roule là-dessus : C’est là le point principal, l’affaire principale dont tout le reste dépend.
- (Intransitif) (Sens figuré) L’affaire roule sur lui : Il en est principalement chargé, ou il y a la principale influence.
- Tout roule sur lui dans cette maison : Il y est chargé de toutes les affaires.
- (Intransitif) (Marine) Pencher alternativement à gauche et à droite, sous l’effet du roulis.
- Nous étions dans la région des vagues espagnoles, […]. Le pauvre petit Valdemar roulait, tanguait, et tout ce qu'il contenait d'animé et d'inanimé se livrait à une sarabande désordonnée. Nous aurions pu nous croire dans une baratte américaine. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 29)
- Le bateau roulait beaucoup, mais il semblait que la houle diminuât et je restai sur la passerelle, prêt à agir. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Le mât de flèche plie sous l’effort et à sec de toile, le bateau roule terriblement. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Intransitif) (Populaire) Avancer vers quelque chose.
- La petite, qui roulait sur ses vingt ans, était aguichante au possible, mince et rembourrée, les yeux clairs, mouillés de candeur vicieuse. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 30)
- (Intransitif) (Sens figuré) Progresser ; marcher ; tourner.
- Trois ans plus tard, sa petite affaire roule, et Mathilde livre des supermarchés bio, des entreprises et des particuliers. — (Anne-Laure Pineau, Reconversion : redémarrer derrière les fourneaux, Le Monde. Mis en ligne le 15 février 2019)
- Avoir une circulation fluide en parlant de trafic routier.
- Ça roule mal aujourd’hui, il y a des bouchons.
- (Sylviculture) Former des roulures.
- On a constaté que le châtaignier ne devait pas être freiné dans sa croissance. Quand il est éclairci régulièrement et à temps, il ne roule pas. — (René Lempire in Pascal Charoy, Quand les sylviculteurs se retroussent les manches, Forêts de France, décembre 2019)
- (Transitif) Faire avancer à l’aide de roues.
- Nous vîmes toute une famille travaillant au même endroit : le père piochait, la mère chargeait la brouette, et leurs enfants la roulaient tour à tour. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 155)
- (Péjoratif) Changer fréquemment de partenaire sexuel.
- – Oh ! mais une merveille, monsieur Moricet ! un vrai Greuze !… C’est jeune, c’est frais… ça n’a pas encore roulé. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- Donner le nom de Frontenac à une femme de rien, qui avait roulé, l’introduire dans la maison de ses parents ; et surtout la présenter à la femme de Michel, aux enfants de Michel, de tels sacrilèges n’étaient pas concevables. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 42)
-
explorer
- Parcourir une région inconnue qu’on vient de découvrir pour en connaître la situation, l’étendue, les mœurs, etc.
- Avant de le quitter, le capitaine Romiati alla explorer les campagnes environnantes et ne découvrit rien d'alarmant. — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, p.273)
- Il explora le premier ces contrées.
- Examiner méthodiquement pour découvrir quelque chose ou quelqu'un.
- Pendant plus de trois quarts de siècle, les naturalistes explorèrent les voies ouvertes par Bonnet, Peyssonel et Trembley. Les faits s’accumulèrent, mais aucun phénomène réellement nouveau ne se montra. — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, Les Métamorphoses et la généagénèse, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 3, 1856 (pp. 496-519))
- Une sépulture mégalithique a aussi été explorée au lieu dit le cimetière des Anglais, commune de Vauréal, près Pontoise, Seine et-Oise, par M. A. de Caix de Saint-Aymour. — (Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme, sous la direction de G. de Mortillet, Paris : M. Reinwald , mai 1868, n°5, page 188)
- L’apologue du lampadaire est paraît-il bien connu des chercheurs : un type qui a perdu ses clés explore en vain les dessous d’un lampadaire en pleine nuit. Pourquoi chercher seulement là ? Parce que c’est le seul endroit éclairé. — (Frédérique Roussel, Trouvaille dans les archives de l’Académie française, dans Libération n° 11471, du 14 avril 2018, page 45)
- (Chirurgie) Visiter, examiner les parties intérieures du corps, malades ou suspectes, à l’aide d’instruments ou de procédés spéciaux.
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inciter
- Pousser, porter vivement à (une action, une attitude, un comportement, un état).
- Ces pensers incitaient la Reine à la vengeance.Honte, dépit, courroux, son cœur employa tout ;Amour même, dit-on, fut de l’intelligence :De quoi ne vient-il point à bout ?— (Jean de La Fontaine, Le Roi Candaule et le maître en droit, 1674)
- La vanité est chose aimable ; elle nous incite à soigner notre personne et notre tenue, à chercher à plaire, tous efforts dont l’orgueil sait bien se passer. — (Roger Peyrefitte, L’innominato : nouveaux propos secrets, Albin Michel, 1980, page 223)
- Les sanglots incitent à la consolation, suscitent une intimité presque immédiate, ont tout pour échauffer les sens. — (Alain Nadaud, La mémoire d’Érostrate, Éditions du Seuil, 1992, page 220)
- Les feuilles éparses autour des crottes m’incitèrent à croire qu’il avait même pris le soin de se torcher l’oignon. — (Jean Delou, Le Safari sanglant, Éditions du Scorpion, 1961, page 99)
- Ils le mirent au courant de leur projet de rébellion contre le monarque pour venger la mort de leur père et l’incitèrent à y participer aussi. — (Mak Phoeun, Histoire du Cambodge de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, Paris : Presses de l'École française d'Extrême-Orient, 1994, chapitre 7)
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sauter
- S’élancer en l’air, soit pour retomber au même endroit, soit pour franchir un espace.
- Souvent, il prenait l’envie au chef cuisinier du restaurant de prendre sa trial et de sauter les bosses et les fossés pour aller retrouver Gladys. — (Robert Béné, Scandale au salon du livre de Ré la Blanche, 2017)
- Le roi, en rocquant, ne doit sauter que deux cases, c'est à-dire, que la tour avec laquelle il rocque, se mettra sur la case attenant immédiatement au roi, et celui-ci, sautant par dessus, se placera de l'autre côté de la tour. — (Hilaire Le Gai, Almanach des jeux : Académie nouvelle, Paris : Passard, 1853, page 168)
- Sauter d’un bateau dans un autre.
- Sauter à terre.
- Il sauta dans la rivière.
- Sauter sur un cheval.
- Sauter en selle.
- Sauter en croupe.
- Sauter de joie.
- Un cheval qui saute.
- Faire sauter un cheval.
- Un oiseau qui saute de branche en branche.
- Faire sauter un chien par-dessus un bâton.
- Sauter à bas de son lit : Descendre vivement de son lit.
- Sauter à la corde : Sauter par-dessus une corde qu’on fait tourner en l’air.
- (Billard) Faire tomber, en jouant, hors de la table du billard, en passant par-dessus les bandes.
- Faire sauter une bille.
- La bille a sauté.
- (Jeux) Rétablir avec dextérité un jeu de cartes dans l’état où il était avant qu’on l’eût coupé.
- Faire sauter la coupe.
- (Cuisine) Cuire à feu vif en agitant de temps en temps la casserole.
- Les aliments détaillés en menus morceaux sont sautés très rapidement avec très peu de matière grasse dans un récipient hémisphérique placé sur un brûleur très puissant. — (Michel Maincent-Morel, Techno Culinaire — Bac Pro, Éditions BPI , 2011, page 270)
- Exploser, se détruire d'un coup, voler en éclats.
- Tout à coup, comme dans le récit de Violetta, le bruit d'un vitrail qui saute en éclats. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. En l’espace de cinq ans, elle fut entièrement ébranlée et détruite. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
- Forer des carottes dans le roc, en analyser les teneurs, placer des bâtons de cheddite au fond de la galerie, les faire sauter, faire sauter toute la montagne ... — (Michel Goeldlin, Panne de cerveau, Éditions Alban, 2004, page 220)
- Faire sauter la cervelle à quelqu’un : Lui exploser la tête d’un coup de feu.
- Se faire sauter la cervelle.
- (Sens figuré) (Familier) Faire faillite.
- Cette banque a sauté : Elle a fermé ses guichets.
- (Sens figuré) (Familier) Perdre son emploi ou sa place.
- Ainsi suspecté de servir la soupe aux généraux et aux ministres de droite (bien qu'il ait vertement envoyé aux pelotes Alain Peyrefitte lorsque ce dernier prétendit s’inviter lui-même à « Apostrophes »), Pivot eût dû, en bonne logique, « sauter » lorsque advint, en mai 1981, le pouvoir socialiste. — (Édouard Brasey, L’effet Pivot, Editions Ramsay, 1986, chapitre 3, § 2)
- (Sens figuré) (Familier) Être supprimé.
- Je suis déjà rentré, mon prof de physique étant en formation, mon cours a sauté.
- S’élancer avec vivacité sur quelqu’un, sur quelque chose.
- Sauter au collet, à la gorge de quelqu’un.
- Il a sauté sur ses armes pour se défendre.
- Il a sauté sur lui pour le frapper.
- Les gens sautaient sur le radicalisme, sur le cléricalisme, le royalisme ou le général Boulanger, comme ils sautaient sur le prétexte d’une borne mitoyenne, pour affirmer que, dans leurs familles, on s’entendait à faire l’amour d’une certaine façon. Les Messelon se montraient enragés pour l’Alsace-Lorraine, la chasse aux tyrans et aux curés, parce que c’était pour eux une manière de faire l’amour — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 204)
- Jean saute dans son short, attrape son sac à dos et dévale les escaliers, accompagné de Brigand, son chien. — (Pascale Chollet/Paskapoo, "Ligne de Crêtes" : nouvelles en Beaufortain et en Savoie, Éditions Lulu (Lulu.com), 2010, 2e édition 2011, page 51)
- Sauter au cou de quelqu’un : L’embrasser avec empressement.
- (Sens figuré) Parvenir d’une place inférieure à une place plus élevée, sans passer par les degrés intermédiaires.
- Cet élève a sauté de la troisième à la première.
- Passer subitement, rapidement d’une chose à une autre qui est différente, qui n’a point de liaison avec elle.
- Sauter d’un sujet à un autre.
- Il saute d’une idée à une autre, sans transition.
- Passer d’un chapitre, d’une phrase, d’un paragraphe à un autre, dans un texte sans s’arrêter à ce qui est entre les deux.
- Vous pouvez sans inconvénient sauter tout de suite au chapitre suivant.
- (Marine) Changer brusquement de direction.
- Mais, ô malheur! le vent saute au sud-ouest et nous enveloppe d'un brouillard épais. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 39)
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Transitif) Franchir en s’élançant en l’air.
- Sauter un fossé.
- Sauter la barrière.
- Ce cheval saute bien les obstacles.
- (Transitif) Omettre, passer quelque chose en récitant, en lisant, en transcrivant, etc.
- Une feuille verte portait en tête : CONFIDENTIEL. Sautez les questions embarrassantes, mais soyez aussi complet que possible.Il me répugnait de sauter. En classe, dans les versions latines, je ne conseillais pas à mes élèves de sauter les difficultés, pour revenir, plus tard, les résoudre.« Ne soyez pas des sauteurs : » leur disais-je. — (Paul Guth, Le mariage du Naïf, 1957, réédition Le Livre de Poche, page 66)
- Sauter un passage.
- Il a sauté deux feuillets.
- Le copiste a sauté deux lignes.
- Le pianiste a sauté une mesure.
- (Transitif) (Haras) (Rare) Saillir, couvrir une jument.
- Cet étalon a sauté tant de juments.
- (Transitif) (Vulgaire) Posséder sexuellement.
- Je comprends le type qui saute une vieille mocharde, parce qu’il se dit : – Elle va me filer le chèque dont j’ai besoin si je l’enfouraille comme elle veut. — (Honoré Bostel, Le roman d'un turfiste, Éditions La Table ronde, 1975)
- Les rombières elles ont les seins remontés au maximum par des soutifs de marque, les dents pourries un peu cachées ainsi par la gouache à lèvres, espérant encore se faire sauter par des amis intimes, […]. — (Marc-Édouard Nabe, Zigzags, éditions Barrault, 1986, page 76)
- […]. Frank est pas con au point d'épouser un paillasson pareil. — T'es jaloux, gros porc, de n'avoir jamais pu me sauter. — J'aurais eu trop peur d’attraper la chtouille ! — (F.-H. Ribes, Lecomte, la toile et l’araignée, Paris : Éditions Fleuve noir, 1985)
- Mutatis mutandis, Hélène fut à M&mnoux ce que Judith Toumignon était à Clochemerle, sans atteindre la chaudasserie extrême de la Jacqueline de La Terre de Zola, qui se fait sauter du soir au matin par tout ce qui porte une queue. — (Lionel Labosse, M&mnoux, Éditions Publibook, 2018, p. 157)
- (Transitif) (Argot) Arrêter.
- J’aurais dû le calotter, oui, n’est-ce pas, l’arrêter là-bas, et ce serait fini. […] C’est ainsi, fit le policier. On ne saute pas toujours qui on veut, où l’on veut. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Argot) Avoir faim (expression "la sauter").
- — Rien à boire ni à bouffer. Ils la sautent, comme on ne l’a peut-être jamais sautée. — (Roger Vercel, Capitaine Conan, Albin Michel, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 37)
- « Et puis quoi, on ne peut pas tout donner pour rien. Est-ce qu’on a même le droit quand, chez vous, on la saute ? » — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 245)
- Au camp, on la sautait, c’est vrai, mais il y avait la démerde. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 25)
- (Transitif) (Argot) Dépasser un véhicule, le doubler à vive allure, en déboitant au dernier moment.
- Quelqu'un a klaxonné derrière nous. [...] - Ta gueule, eh, peau de fesses, a crié Haymann à une Toronado tomate qui nous a sautés en miaulant. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 5, Réédition Quarto Gallimard, page 481)
- (Transitif) (Argot) Passer une ville en la contournant.
- Nous avons sauté Pontoise par la rocade et filé vers Paris. — (Jean-Patrick Manchette, Morgue pleine, 1973, Chapitre 15, Réédition Quarto Gallimard, page 527)
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intimité
- Qualité de ce qui est intime.
- En partie clavardoir et en partie questions et réponses en direct, Health eTalk est une approche moderne de l’éducation communautaire relative à la santé qui combine technologie, éducation et communication pour permettre aux gens de la communauté d’être plus autonomes et d’en apprendre davantage au sujet de leur santé dans le confort et l’intimité de leur foyer ou de leur bureau. — (Susan B. Frampton, Patrick A. Charmel, Sara Guastello, L’humain au cœur de l’expérience, Guy Saint-Jean Éditeur)
- (Par extension) Caractère de confiance réciproque des relations sociales.
- Une prise de becs dénoterait entre Thomas et elle une intimité qu’elle ne tient pas à faire réexister face à cet homme. — (Madeleine Chapsal, La mieux aimée, Fayard, 1998, p.31)
- Ces deux personnes vivent ensemble dans la plus grande intimité.
- (En particulier) Partie généralement cachée de l’anatomie d’un individu, notamment les parties génitales.
- De grâce, fermez ces jambes de bambine énervée ; l’odeur aigrelette de votre jeune intimité me fait lever le cœur. — (Oscar Venceslas de Lubicz Milosz, L’Amoureuse Initiation, 1910, p. 83)
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mener
- Conduire quelqu’un vers un être ou une chose.
- Quand je la menai à l’autel, j’étais bien convaincu que ma femme l’emportait en beauté sur toutes les femmes belles de la terre […] — (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
- L’évêque de Luçon ! s’exclama la jeune fille en tressaillant. Menez-moi à lui, monsieur, oh ! je vous en prie… — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Vous savez le chemin, menez-nous. — Si vous n’y êtes jamais allé, je vous y mènerai.
- Mener des troupes au combat, à l’assaut, au feu.
- (Par extension) Aller, se diriger vers, en parlant d’un chemin, d’une route.
- Nous suivons toujours la route qui nous avait menés à Sokhrat Ed-Djeja, il y a près d'un mois. Mais la campagne, verte et fleurie, est infiniment plus jolie qu’alors. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 120)
- […]: il fallait que toute cette décoration et ces jeux d’allées menassent quelque part et ne fussent pas tout à fait gratuits. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 56)
- Viennent ensuite les conduites forcées qui mènent l’eau jusqu’aux turbines. Ces impressionnants tuyaux en acier de 1,9 à 2,3 mètres de diamètre peuvent supporter une pression de 28 bars. — (Ludovic Dupin, La Centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n°3252, 8 septembre 2011, page 8)
- Conduire par force en quelque endroit.
- Mener en prison.
- On le menait au supplice.
- Diriger, entraîner à sa suite.
- Las, dans le petit monde de l’Université, la probité candide ne mène à rien, et l’enthousiasme pèse peu face aux manœuvres misérables de ceux qui ne reculent devant rien pour faire carrière. — (Alexis Liebaert, On achève bien les profs, dans Marianne, n° 758, 29 octobre 2011, page 85)
- Diriger, conduire des animaux.
- Mener les bêtes aux champs, à l’abattoir.
- Mener paître des vaches.
- Mener les chevaux boire, les mener à l’abreuvoir.
- Mener les chevaux au marché.
- Mener un cheval à la main.
- Mener des chiens en laisse.
- Diriger un véhicule, une embarcation.
- Mener une charrette.
- Mener un bateau, une barque. Absolument,
- (Absolument) J’ai un cocher qui mène grand train.
- Voiturer quelqu’un ou quelque chose.
- Mener du blé au marché, des marchandises à la foire, du bois par bateau.
- J’ai là ma voiture, voulez-vous que je vous mène quelque part ?
- Se faire accompagner de ou par.
- Il mène bien des gens à sa suite.
- Il mena tout son monde avec lui.
- (Sens figuré) Faire agir, gouverner quelqu’un à sa guise.
- Il le mène comme il veut.
- C’est un pauvre homme, il se laisse mener par sa femme.
- (Chasse) Forcer à suivre.
- Le cerf a mené bien loin la chasse; il l’a menée jusqu’à tel endroit.
- (Sens figuré) Diriger, déterminer les hommes.
- L’ambition, l’intérêt le mène.
- Le talent mène plus souvent à la réputation qu’à la fortune.
- Le jeu mène loin.
- Administrer, diriger, en parlant des choses.
- Mener la maison, le ménage.
- Mener une négociation, une affaire.
- (Sport) (Intransitif) Avoir un meilleur score que l’adversaire au cours d’un match.
- À la 90e minute du match, la France mène 3-0 face au Brésil, après le but d’Emmanuel Petit, et je sens que Thierry est au paradis. Il pète les plombs pendant trente secondes. Il réalise qu’on est champions du monde et lâche son fameux « Oh, putain ! » — (Jean-Michel Larqué, Vert de rage, Calmann-Lévy, 2010)
- (Jeux de boules) Lancer le but et entamer la partie ou une nouvelle manche (appelée de ce fait une « mène »).
- Pointeur excellent, il mène généralement le but, en d’autres termes, joue le premier ; bien rare est-il si ses deux boules n’en font pas passer 4 à 5 de celles de ses adversaires. — (Lowius-Weigel, Jeux et joueurs de boules de Lyon, L’Écho du Rhône, 13 août 1893, page 4)
- Suzel portera sur ses épaules la lourde responsabilité du tir, Elisabeth devra mener le bouchon et Danielle sera là pour tempérer le tout en milieu. Leurs places ne sont pas fixes et la polyvalence est de mise. — (Roger Gatti, L’aventure de Suzel, Danielle, Elisabeth, La Marseillaise, vendredi 29 juin 2012)
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raturer
- Effacer ce qui est écrit, en passant dessus des traits de plume.
- Yves avait raturé chaque ligne, et il en était de même au verso et sur le feuillet suivant. Il ne lui avait pas suffi de barrer les pages, mais le moindre mot disparaissait sous un gribouillis dont les boucles s’enchevêtraient. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 158)
- Lui qui, d'habitude, d'une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s'exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait, repoussait soudain une feuille avec violence […]. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- (Technique) Enlever le dessus des peaux pour le transformer en parchemin
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majorité
- Groupe des votants ou des suffrages plus nombreux que les autres, soit majorité absolue ou majorité relative.
- Le roi et les privilégiés auraient voulu que les états délibérassent comme en 1614, c’est-à-dire « par ordre ». Les privilégiés auraient eu immanquablement la majorité et les états auraient été incapables d’opérer aucune réforme sérieuse. — (Jacques Godechot, Les constitutions de la France depuis 1789, Garnier-Flammarion, 1970, page 22)
- (Absolument) Parti qui, dans une assemblée, réunit ordinairement le plus grand nombre de suffrages.
- L’opposition assistait avec une sorte de pitié narquoise à l’affolement de la majorité. — (Philippe Henriot, Le 6 février, 1934)
- Cette transformation générale de la société ne se fera pas par la prise du pouvoir d’État par une majorité de gauche ; elle suppose une myriade de luttes locales et globales. — (Jean-Paul Russier, Plutôt Proudhon que Marx, 2005)
- À la tête d’un commando ultraresserré à l’Élysée, patron d’une majorité pléthorique à l’Assemblée nationale, il a cru bon de gouverner seul. — (Arthur Berdah, Emmanuel Macron, édition revue et augmentée, 2022)
- (Par extension) Le plus grand nombre.
- La fauconnerie est donc un sport assez coûteux et, la majorité des gros turbans marocains étant trop indolents pour chasser, elle tend à disparaître. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 129)
- […] ; l’affaire Dreyfus nous a montré que l’immense majorité des officiers et des prêtres concevait toujours la justice à la manière de l’Ancien Régime […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.III, Les préjugés contre la violence, 1908, page 143)
- L’internationalisme sentimental d’avant 1914 n’a pas résisté au choc des nations. Dans tous les pays en guerre, socialistes et syndicalistes, dans leur grande majorité, ont participé à la défense nationale. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 17)
- La poussière constitue un risque pour les voies respiratoires, d’autant qu’une majorité de salariés ne porte pas de masque ou porte un masque insuffisamment protecteur ou encombrant : […]. — (Jocelyne Porcher, Cochons d’or, Éditions Quae, 2010, page 130)
- Au nom de la bien-pensance, des groupes et des partis politiques instillent des interdits qui chamboulent notre démocratie alors que la voix des minorités devient plus tonitruante que celle de la majorité. — (Réjean Parent, « L’envahissement pernicieux », dans Le journal de Montréal, 1er novembre 2020)
- (Droit) État de celui qui est majeur. Majorité civile.
- Il a atteint l’âge de majorité, ou de sa majorité.
- La majorité pour être électeur est fixée en France à 18 ans et pour être éligible à 25 ans.
- (Plus généralement) Pluralité des individus dans un pays, dans un groupement.
- La majorité des Français professe la religion catholique.
- Les élèves de cette classe sont en majorité travailleurs.
- (Marine) Résidence de l’état-major dans un port.
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entendais
- Première personne du singulier de l’imparfait de entendre.
- Deuxième personne du singulier de l’imparfait de entendre.
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débuter
- Commencer.
- Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot, […]. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
- Bien que ce passage chez sa mère ait débuté par une séance d’engueulade en bonne et due forme, c'est tout revigoré que papa en repart. — (Yan Ge, Une famille explosive, traduit du chinois par Alexis Brossollet, Presses de la Cité, 2017)
- Faire les premières démarches dans un genre de vie, dans une entreprise ; faire les premiers actes dans une profession, les premiers pas dans une carrière.
- Il a mal débuté dans le monde.
- Il a bien débuté.
- Débuter dans une carrière.
- Il débute dans sa carrière de chef d’orchestre. — (« Débuter / démarrer » → lire en ligne)
- (En particulier) Faire ses premiers essais sur le théâtre, sur un théâtre.
- — Maintenant que voilà ta toilette terminée, me dit Vitalis quand je me fus coiffé de mon chapeau, nous allons nous mettre au travail, afin de donner demain, jour de marché, une grande représentation dans laquelle tu débuteras.Je demandai ce que c’était que débuter, et Vitalis m’expliqua que c’était paraître pour la première fois devant le public en jouant la comédie. — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
- Jim et Jimmy, qui devaient débuter le surlendemain à Genève, avaient craint qu’on ne les empêchât de partir. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu’elle va réussir.— Elle a un rôle ? — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
- (Jeux de boules) (Désuet) Tirer sur une boule du camp adverse pour l’écarter du but.
- Débuter, v. a. Ce mot est un terme de jeu de boule. Il signifie pousser une boule de dessus le but, ou d’auprès du but. Le mot de débuter en ce sens ne se dit presque point à Paris, & en sa place on se sert du mot tirer. — (César-Pierre Richelet, Dictionnaire françois, J.-H. Widerhold, 1680, page 212)
- J’ai bien vu quelquefois des acteurs débuter au théâtre des Célestins, mais des boules, jamais ! Paraît cependant que c’est le terme, selon le dictionnaire de l’Académie ; mais quelle drôle de langue ! Allez donc aux Brotteaux dire à un tireur de débuter une boule ! Les enfants eux-mêmes vous riront au nez. — (Nizier du Puitspelu, Les vieilleries lyonnaises, Bernoux et Cumin, 1891, page 84)
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actualité
- État de ce qui est actuel.
- […] ; or, après trois décennies d’hégémonie idéologique néolibérale et de pari sur la main invisible du marché, les retombées délétères du capitalisme de casino et l’effilochage du lien social qu’il entraine semble redonner,[…], une nouvelle actualité à ce souci. — (Alexis Lacroix, Quand le justice sociale redevient une idée neuve, dans Marianne, n°665, du 16 janvier 2010)
- Faits qui se produisent dans le temps présent, dans quelque ordre que ce soit, ou les faits très nouveaux, très récents, politiques, littéraires, artistiques, etc.
- Le souci de l’actualité est l’essence du journalisme.
- Un bon journaliste est à l’affût des actualités. — Les actualités de la mode, du théâtre, etc.
- (Au pluriel) Journal télévisé d’informations.
- Tous les soirs je regarde les actualités.
- Néologisme associé à l’idée de promotion médiatique, lors de la sortie d’un livre, du lancement d’un film ou d’un spectacle, etc.
- Il (le comédien Alex Lutz) est l’invité samedi de Nikos Aliagas dans l’émission Sortez du cadre pour parler de son actualité. — (Nikos Aliagas, « Sortez du cadre : Ce qu’il ne faut pas dire à Alex Lutz à la fin de son spectacle », 17 avril 2015, Europe1.fr.)
- Parfois en regardant son CV [...] on lui demandait quelle était son actualité. — (Véronique Olmi, Les évasions particulières, Le Livre de Poche, 2022)
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ciller
- Fermer et rouvrir l’œil rapidement en rapprochant puis séparant les paupières.
- (Absolument) Je ne bougeai pas et n’articulai plus un cri : j’étais devenu tout à fait insensible, et tandis qu’Ir… me brûlait, je pouvais le regarder sans ciller. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- La reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine est «la source d'une inquiétude légitime pour l'Europe», a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, assurant, en réponse aux protestations de Pékin, que les tests obligatoires seraient appliqués «sans ciller». — (AFP, Reprise épidémique en Chine: une «inquiétude légitime», les tests appliqués «sans ciller», a affirmé Paris, Le Journal de Québec, 4 janvier 2023)
- (Absolument) On ne peut regarder le soleil sans ciller.
- Il ne fait que ciller les yeux.
- (Familier) S’imposer, revendiquer.
- On le craint trop, personne n’ose ciller devant lui.
- Il drague Isabelle Adjani venue à son JT, en 1997, et cille à peine lorsque, un soir de 1992, Béatrice Dalle, pour mieux le moucher, révèle qu’il lui a envoyé des lettres.— (Raphaëlle Bacqué, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Hulot, Gérard Louvin… Retour sur l’âge d’or des intouchables de TF1, Le Monde, 19 janvier 2022)
- (Fauconnerie) Coudre ensemble les paupières d’un oiseau.
- On met les jeunes faucons dans un cabinet ouvert de deux fenêtres, et ceux qui sont prêts à être affairés dans un endroit obscur pour les rendre dociles, ou bien on leur cille les yeux avec une aiguillée de fil en cette manière. […] Il faut que l’oiseau ne puisse voir que devant lui. — (L. Liger, Dictionnaire pratique du bon ménager…, Paris, Vve Pierre Ribou, 1722) (graphie modernisée)
- (Pronominal) ou (Intransitif) Se dit du cheval qui commence à avoir quelques poils blancs au-dessus des yeux, vers l’arcade orbitaire.
- On dit qu’un cheval ne cille point avant l’âge de quatorze ans, mais toujours avant l’âge de seize. Les chevaux qui tirent sur l’alzan et ceux qui sont noirs, cillent plutôt que les autres. — (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1747-1765)
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prisonnier
- (Prison) Personne qui est arrêtée pour être mise en prison, ou qui y est détenue.
- J'ai vu des prisonniers jetés à coups de matraque d'un étage à l'autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d'une ancienne prière. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Militaire) Celui qui a été pris à la guerre.
- Faits prisonniers par les dragons prussiens, nous avions été emmenés jusqu’à Vrigne-aux-Bois au grand trot de nos montures. — (Victor Thiéry, Après la défaite : Souvenirs et impressions d’un prisonnier de guerre en Allemagne, Paris : chez Frinzine, Klein & Cie, 1884, page 17)
- Le lieutenant Souchier a reçu de sa femme la nouvelle qu’il y a quarante prisonniers à Roanne! Pas un enfant, pas une vieille paralytique, sur la route de Charlieu, qui ne les ait déjà vus. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
- Encore en 1870, une servante prussienne disait à un prisonnier français employé dans la ferme où elle travaillait : « Quand la guerre sera finie, je t’épouserai ; cela t’étonne ce que je te dis là, mais tu sais, pour nous, le patriotisme cela ne veut pas dire grand-chose. » — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition 1946)
- (Sens figuré) Personne qui a perdu sa liberté d’action.
- Vous êtes prisonnier de votre parti. — Il est prisonnier de son passé.
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apprivoiser
- Rendre un animal moins sauvage.
- Le petit prince a apprivoisé le renard.
- Faire d’un animal sauvage un animal privé.
- Le coq de Sonnerat est plein de courage et de résolution; aussi est-il très estimé dans l’Indoustan comme oiseau de combat. Les vrais amateurs indiens ne se servent pas de coqs élevés à l'état domestique, mais bien de sujets sauvages, que du reste ils apprivoisent en assez peu de temps; […]. — (Charles et Édouard Morren, Journal de l'agriculture pratique, […], du Royaume de Belgique, Bruxelles & Liège, 1857, volume 9, page 4)
- (Sens figuré) Rendre quelqu’un plus doux, plus traitable.
- Apprivoiser un sauvage.
- C’était un homme peu sociable, on a eu bien de la peine à l’apprivoiser.
- La fille demeura. Tout doucement il vous l’apprivoisa ; Lui prit d’abord son joli bras d’ivoire; Puis s’approcha, puis en vint au baiser — (Jean de La Fontaine, L’Ermite, œuvres complètes, page 177)
- Rendre familier.
- La mécanique d’Akropolis, possible As d’or au festival de Cannes la semaine prochaine, est plutôt simple, mais elle s’apprivoise. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 17 février 2023, page 16)
- (Pronominal) Devenir moins sauvage (animal).
- Les loups s’apprivoisent facilement.
- (Pronominal) (Sens figuré) Devenir plus doux, plus sociable, s’accoutumer, s’habituer (personne).
- Cet enfant était bien farouche, il s’est apprivoisé peu à peu à notre contact.
- (Pronominal) (Vieilli) S’accoutumer à la vue du danger, à l’exemple du vice.
- S’apprivoiser avec le danger, avec le vice,
- C’est donc ainsi qu’insensiblement on avance vers le précipice ; …] on s’apprivoise avec le danger, on commence à n’en avoir plus tant de peur, […]. — (« Réflexions d’un Évêque de Languedoc sur quelques nouveaux Arrêts du Parlement de Toulouse », circa 1753, page 66)
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maturité
- État de développement complet des forces intellectuelles et physiques.
- Le stéréotype de l'immaturité de la prostituée sera, on le sait, promis à un long avenir; il provient de la confusion, délibérément opérée, entre maturité et acceptation des valeurs de la société globale. — (Alain Corbin, Les filles de noce, 1978)
- (Biologie) État où sont les fruits, les grains, les légumes quand ils ont muri.
- Le fruit nommé cul-de-chien, nèfle d'Allemagne, est astringent avant sa maturité ; lorsqu'il a molli sur la paille c'est un aliment fort agréable ; […]. — (Édouard Adolphe Duchesne, Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe, Paris, Jules Renouard, 1836, page 249)
- Cet arbuste donne des fruits qui sont cueillis avant maturité, séchés sur des claies puis distillés. — (Marcel Hégelbacher; La Parfumerie et la Savonnerie, 1924, page 29)
- La fenaison commence généralement dès les premiers jours de juin, époque à laquelle, dans les années sèches, beaucoup des Graminées sont arrivées à maturité ; […]. — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 84)
- Cueillie avant sa complète maturité, la baie s'y conservera sans moisir, […], affinant la saveur de sa pulpe qui affriande merles et grives mieux que cenelles d'épine blanche. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- (Par analogie) État des abcès lorsque la matière qu’ils contiennent va suppurer.
- Cet abcès est ou n’est pas à son point de maturité.
- (Par extension) (Plus rare) Femme mûre.
- Je n'ai jamais été de ces adolescents qui dépérissent pour les maturités : mais une pécheresse de trente-six ans, quand elle est belle de la tête aux pieds, c'est un « morceau », disent les sculpteurs ; c'est une femme, disent les amants. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
- (Suisse) (Belgique) Baccalauréat, certificat attribué à la fin des études secondaires.
- Jeunes gens et jeunes filles participent ensemble aux cours car les classes sont mixtes depuis 1969 ; 824 élèves de quatrième année ont obtenu leur certificat de maturité. — (André Petitat, La Sociologie de l’éducation en Suisse romande, Revue européenne des sciences sociales, 1982)
- Les garçons font leur maturité, les trois filles arrêteront l’école juste avant cette échéance, l’une pour commencer la physiothérapie, l’autre pour faire sa BA, la troisième travailler et se payer le Conservatoire à Paris. — (Danièle Mermoud, Les heures tardives, 2015)
- (Suisse) (Belgique) (Par ellipse) Ce diplôme lui-même.
- Natif de Carouge dans le canton de Genève, c'est dans cette ville que ce petit fils d'horloger fait son collège, passe sa maturité et commence des études de lettres classiques.— (Sébastien Maillard, Georges Cottier, l’exigence du « penser juste », journal La Croix, 4 avril 2016, page 17)
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permet
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de permettre.
- Cette panoplie de données objectives et quantifiées permet de dépasser largement l’approche intuitive, pifométrique et incertaine qui reste la plus souvent celle de la psychologie historique. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 50)
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rocher
- Grande masse de pierre dure, escarpée.
- Profitant de la pleine lune, nous avons marché une partie de la nuit, et campé sur les hauts rochers de Franchard. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
- Les rochers les impressionnaient, surtout Georgia. — (Tatiana de Rosnay, Moka, 2006, partie II)
- Des rochers bas, couverts de mousses et de varechs, émergent à marée basse. On pêche la crevette et l’équille. — (Paul Gruyer, Normandie, Collection de Guides-Joanne, Librairie Hachette, 1912, page 165)
- Ce jour-là, précisément, Étienne Lecourt, par le sentier abrupt, hérissé de rochers et bordé de déclivités dangereuses, qui serpente au flanc de la montagne, avait grimpé jusqu’à Cornabeuf. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- En plein Atlantique, […], se dresse un étrange rocher, majestueux et terrible dans son isolement. […]. Rokall dresse son sommet à 21 mètres, hauteur d’une maison de cinq étages, et sa circonférence est d’environ 100 mètres. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Sur les versants dénudés, […], les eaux se précipitent avec violence à la suite des orages, affouillent le sol, entraînent les terres, les blocs de rochers. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Matière minérale qui constitue un rocher.
- (Sens figuré) Personnage au cœur dur, insensible.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Anatomie) Une des trois parties de l’os temporal, qui est très forte et très dure.
- L’oreille interne est établie dans le rocher.
- Sucrerie ou confiserie en forme de petit rocher.
- En traversant de nouveau le hall de la gare, Louis a remarqué un appareil distributeur de confiseries, près des guichets fermés. Il introduit deux pièces dans la fente. Quelque chose tombe, enveloppé d'un papier rouge et doré, l'un de ces chocolats qu'on appelle rochers. Tiens, cela existe encore... — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 18)
- Ajoutez un peu de chocolat précristallisé. Mélangez rapidement jusqu'à ce que tous les rice crispies soient recouverts. Pour obtenir des rochers légers et croquants, ajoutez le moins possible de chocolat. — (Jean-Pierre Wybauw, Chocolat sans frontières, Éditions Lannoo, 2005, page 30)
- Vic en avale de travers son sacro-saint rocher praliné, tousse, manque s'étouffer. Une bonne âme lui frappe dans le dos à tour de bras. — (Anne-Marie Pol, Danse !, tome 36 : La danseuse et le prince, Pocket jeunesse, 2010, chapitre 2)
- (Cuisine) Petite pâtisserie à base de noix de coco de sucre et de blanc d'œuf. Macaron, congolais.Des rochers. (sens 6)
- (Ichtyologie) Synonyme de petite roussette (requin) (parce qu’il affectionne les parties rocheuses de la mer).
- (Escalade) Escalade de paroi rocheuses.
- Si vous voulez faire du rocher ayez l'expérience, la sûreté, l'agilité, la souplesse d'un guide des Dolomites ; si vous faites du glacier et du rocher, ayez les qualités précieuses des meilleurs guides de la Suisse. — (R. alpine, juillet 1897, n° 7, page 225)
- (Héraldique) Meuble héraldique représentant une grosse pierre dans les armoiries. Il n’a pas de forme particulière et doit être entièrement visible. S’il touche un bord, on doit le blasonner comme mouvant. À rapprocher de colline, coupeaux, mont, montagne et pic.Armoiries avec un rocher (sens 9)
- D’azur, au rocher d'argent, accompagné de trois croisettes d'or rangées en chef, qui est de la commune de Laroque de l’Hérault.
- (Industrie minière) (Argot) Poste de travail dans une mine où l’on est charge de creuser la galerie pour atteindre la veine de minerai.
- Travailler au rocher.
-
entrer
- Aller de dehors vers dedans.
- Une porte latérale s'ouvrit, et nous entrâmes dans une pièce voûtée où, sur un long potager, bouillaient dix ragoûts. — (Amans-Alexis Monteil, Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles, page 11, 1841)
- Dès qu’il fut descendu de voiture, celui-ci, contrairement à toutes ses habitudes, ne monta pas directement à sa chambre, il entra dans le salon et s’y promena, le visage à l’orage, très agité, très nerveux, s’impatientant de ce qu'on ne servît pas. — (Revue des deux mondes, 1890, volume 102, page 502)
- Il continua sa marche, pénétrant dans la vieille ville, et entra dans un petit restaurant qui servait de la socca, un plat traditionnel qu'il appréciait. — (Michael Genelin, Les jeunes filles et la mort, 2013)
- Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Comment Fagerolle était-il entré ? Il se souvint plus tard que Tacherot l'avait poussé en avant d'une bourrade. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 51)
- Passer par une ouverture.
- La porte de la rue céda. Trois matelots entrèrent en saluant. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 180)
- Le carré n’entre pas dans le trou rond.
- Se mettre ; se placer ; s’engager dans quelque autre chose.
- Ce couteau n’entre pas facilement dans sa gaine. Les dents de la roue entrent dans ce pignon.
- (Sens figuré) Commencer d’intervenir à un moment donné.
- C’est alors qu’il entra en scène.
- (Par extension) Commencer à réaliser quelque chose.
- J’entre dans la phase de conception.
- (Sens figuré) Être admis quelque part, ou être reçu dans une compagnie, dans un corps, pour en faire partie.
- Entrer au collège. Entrer dans une administration. Entrer dans une association, dans un parti.
- (Sens figuré) Commencer à travailler comme employé.
- Pierre Laporte entre au Devoir en mars 1944. — (Jean-Charles Panneton, Pierre Laporte, Septentrion, 2012, page 57)
- (Sens figuré) Commencer à faire quelque chose; être au commencement de quelque chose.
- Entrer dans la politique. Entrer en guerre, en procès, en dispute. Entrer en conférence, en pourparlers, en négociation.
- Entrer en lutte, en concurrence avec quelqu’un. Entrer en jouissance, en possession. Entrer en colère, en fureur, en rage.
- (Rare) Tenir, être contenu dans quelque chose.
- Jamais tout cela n’entrera dans ma poche. Combien peut-il entrer de tonneaux dans cette cave ?
- (Sens figuré) Cette partie de la science n’entre pas dans le programme des études.
- (Impersonnellement) Être employé dans la composition ou à la confection d’une chose.
- Il entre telle substance dans ce remède. Il y entre du quinquina. Il entre tant de drap, tant d’étoffe dans cet habit, dans cet ameublement.
- (Sens figuré) (Sens moral) Se mêler, contribuer, ou concourir à quelque chose.
- Cela n’entre pour rien dans ma résolution. Il entre un peu d’animosité dans cette critique, d’aigreur dans ces observations.
- (Transitif) (Familier) Introduire.
- Entrer du tabac, du gibier en fraude.
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incompatibilité
- Contrariété, opposition qui fait que deux personnes, que deux choses ne peuvent s’accorder, exister ensemble.
- Au premier regard jeté sur cette femme, qu'il n'avait pas encore vue, le jeune diplomate reconnut alors des disproportions, des incompatibilités, employons le mot légal, trop fortes entre ces deux personnes pour qu'il fût possible à la marquise d'aimer son mari. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Il y a entre le ritualisme occidental et le mysticisme oriental une différence d'essence, une incompatibilité radicale que vingt siècles d'échanges et de compénétrations n'ont pas entamés. — (Jacques-Henry Bauchy, Histoire de la Forêt d'Orléans, 1985)
- De même que les représentants plus militants de l'islam radical, qui réclament aujourd'hui, à cor et à cri, le retour de la religion au cœur de la vie politique, insistent sur l’incompatibilité entre l'islam et la notion laïque de nationalisme arabe. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.132)
- (Principalement) Antipathie des caractères, des esprits.
- Il est évident que la seule voie restée libre aux deux pouvoirs en conflit, c'est la voie ouverte aux époux mal assortis, le divorce et, de préférence, le divorce par consentement mutuel.Je n'ajoute pas, remarquez-le, pour cause d'incompatibilité d'humeur. Car il ne saurait être question, dans l'espèce, d'accès d'irritation et de mauvaise humeur. Il s'agit d'une chose bien autrement sérieuse et grave; il s'agit d'une incompatibilité radicale de principes. — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
- L'incompatibilité d'humeur entre le père et le fils régnait en souveraine et se traduisait par, d'une part, des gifles, d'autre part, des jurons et des blasphèmes étouffés. — (René Fallet, Le Triporteur, chapitre 3 ; Éditions Denoël, Paris, 1951)
- (Administration) Impossibilité qu’il y a, selon les lois, que deux places soient remplies en même temps par la même personne.
- Il y a incompatibilité entre les fonctions de ministre et celles de député.
- Il y a incompatibilité entre ces deux emplois, il faut que vous optiez pour l’un ou pour l’autre.
- Il y a incompatibilité à ce que le père et le fils soient juges dans un même tribunal.
- (Mathématiques) En probabilités, propriété que deux ou plusieurs événements soient deux à deux incompatibles, c'est-à-dire d'intersections vides.
- (Biologie, Médecine) Défaut de compatibilité entre le greffon et l’hôte.
-
risquer
- Hasarder, exposer à un danger possible, à une chance douteuse.
- Risquer sa vie, son honneur, sa réputation, son argent.
- Il est certaines situations dont bénéficient seuls les gens tarés. Ils fondent leur fortune là où des hommes mieux posés et plus influents n’auraient point osé risquer la leur. Certes, Roudier, Granoux et les autres, par leur position d’hommes riches et respectés, semblaient devoir être mille fois préférés à Pierre comme chefs actifs du parti conservateur. Mais aucun d’eux n’aurait consenti à faire de son salon un centre politique ; leurs convictions n’allaient pas jusqu’à se compromettre ouvertement ; en somme, ce n’étaient que des braillards, des commères de province, qui voulaient bien cancaner chez un voisin contre la République, du moment où le voisin endossait la responsabilité de leurs cancans. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 95-96)
- Courir le risque, oser le hasard de.
- J’avais dénoué cent fois ce sophisme, en montrant que le ressort des guerres n’était pas tant l’intérêt que l’honneur ; chose bien aisée à comprendre pour des hommes qui présentement risquaient tout, avec une faible chance de gagner, et de gagner fort peu. — (Alain, Souvenirs de guerre, p. 215, Hartmann, 1937)
- Ils se sentaient en sécurité comme les spectateurs d’une course de taureaux : ils risquaient peut-être leur argent sur le résultat, mais c’était tout. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 211 de l’édition de 1921)
- (Absolument) — Avignon, Carpentras, Cavaillon, regorgent, pour la malédiction des familles, de tripots où de grosses sommes sont à chaque instant risquées. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Oser une parole.
- Et l’air, mon Claudin, l’air reniflable, risquais-je avec rusticité ? — Tu renifles ? Et les microbes ! Prends garde ! — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, 1912, p. 218)
- (Pronominal) S’aventurer ; se hasarder.
- C'était la première fois qu'il se risquait au Montparnasse. Ses regards inspectèrent la salle et, finalement, se fixèrent sur la grosse nuque puissante de Feempje. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 143)
- (Québec) Pouvoir, avoir une possibilité ou une occasion de.
- Tôt ou tard, sur la patinoire comme à l'extérieur, Perry risque d'être très utile au Canadien, lui qui compte 1045 matchs d'expérience en saison régulière et 145 autres en séries éliminatoires. — (Benoit Rioux, Corey Perry veut faire sa place, Le Journal de Montréal, 9 janvier 2021)
-
cliquez
- Deuxième personne du pluriel de l’indicatif présent du verbe cliquer.
- Deuxième personne du pluriel de l’impératif du verbe cliquer.
- Pour « défusionner » des cellules, cliquez dans la cellule fusionnée puis, dans la barre de menus, cliquez sur Tableau > Fractionner les cellules. — (Office 2016 pour Mac pour les Nuls, 2015)
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totalité
- Total ; tout.
- Aucun dealeur local ne peut satisfaire la totalité de la nouvelle demande de cannabis et les jeunes les plus téméraires s’aventurent dans les cités des environs pour s'approvisionner, […]. — (Thomas Sauvadet, Jeunes de rues et trafic de stups, dans Agora : Débats/jeunesse n° 48, L'Harmattan, octobre 2008, page 94)
- Cette fois, ce fut Damen que les soldats congratulèrent. Il revêtait désormais un prestige nouveau à leurs yeux, en tant que celui dont les réflexes affûtés avaient sauvé la moitié des hommes et la totalité du vin. — (C.S. Pacat, Prince Captif, tome 2 : Le Guerrier, traduit de l'anglais (Australie) par Louise Lafon, éd. Milady/Bragelonne, 2017, chap. 8)
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partager
- Diviser une chose en plusieurs parties séparées, pour en faire la distribution.
- Souvent deux familles prennent une ferme indivise, et les bénéfices sont partagés proportionnellement au nombre d’enfants et aux services qu’ils rendent. — (Eugène Bonnemère, Histoire des paysans, depuis la fin du moyen âge jusqu’à nos jours : 1200-1850, Paris : F. Chamerot, 1856, volume 2, page 447)
- (En particulier) Donner une partie de ce qu'on détient, physiquement ou non (on peut partager sa connaissance).
- Reste l’art et la manière d’en faire une merveille aérienne et équilibrée, ce que la pâtissier Michel Bartocetti, beau boss sucré d’une légende parisienne, le George V, ne rechigne pas à partager. — (France Mutuelle Magazine, n° 174, octobre-novembre-décembre 2022, page 54)
- Répartir.
- La cour d’appel partagea alors les dommages, selon les principes de la faute commune, constatant que la victime s’était imprudemment aventurée sur un boulevard passager, sans prendre les précautions nécessaires. — (Orville Frenette, L’incidence du décès de la victime d’un délit ou d’un quasi-délit sur l’action en indemnité, Librairie de l’Université d'Ottawa, 1961, page 85)
- Il partage sa vie, son temps entre ses occupations professionnelles et ses devoirs de famille.
- (Pronominal) Sa tendresse se partage également entre tous ses enfants.
- Avoir une part, avoir droit à une part, prendre sa part d’une chose.
- Partager également un bénéfice avec quelqu’un.
- Ils se sont partagé la somme.
- (Absolument) Il ne partage pas dans cette succession.
- Achetez cette pièce d’étoffe pour nous deux, nous partagerons.
- (Sens figuré) Avoir en commun.
- Il y a aussi deux groupes d’astéroïdes, appelés Troyens, qui partagent l’orbite de Jupiter, précédant et suivant la planète de 60 degrés. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, n° 24, décembre 1992, page 41)
- En ce cas, cela veut dire que l’erreur béhachélienne était largement partagée, y compris dans les médias, où de nombreux articles étaient déjà parus avant qu’Aude Lancelin ne la signale (ça en fait au moins une qui lit). — (François Taillandier, La France de Nicolas Sarkozy: Chroniques de L’Humanité (2007-2011), éditions Desclée De Brouwer, 2012)
- Nous partageâmes notre première nuit au son de Portishead, un disque qu’elle m’offrit bientôt, la voix de la chanteuse me berçait autant que sa douceur, le bungalow devint notre cabane. — (Hervé Commère, Les Ronds dans l’eau, Fleuve Noir, 2011, chapitre XXI)
- (En particulier) (Sens figuré) Accompagner une personne dans ses sentiments.
- Rentrée à la maison, ayant réussi à faire partager aux voisins son inquiétude, Mme Mirondeau les décida, […], à partir sans tarder à la recherche de son époux. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Le premier passait son chemin en respirant une fleur et l'on se rendait compte qu'il était à cent lieues de partager l'humeur baroque et déconcertante du second. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Pourquoi ne pouvons-nous pas partager davantage d'histoires de femmes et de leurs obsessions qui ne paraissent pas ringardes et qui servent de piège à clics ? — (Sasha Grey, Juliette Society, tome 2 : La Chambre de Janus, traduit de l’anglais par Pascal Loubet, Le Livre de Poche, 2017)
- Donner en partage à quelqu’un.
- L’idéologie n'est donc qu'un système délirant d'un type un peu particulier. […]. L’idéologie est un système délirant qui se partage, qui se partage tellement qu'il peut servir de base théorique à une réorganisation totalitaire de la société. — (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 84)
- On vous a bien partagé, mal partagé.
- La nature ne l’a pas mal partagé.
- Diviser, former dans un tout des parties distinctes.
- Partager un nombre en deux.
- Ce fleuve partage le département.
- Le général partagea son armée en deux corps.
- Séparer en partis opposés.
- La Chambre était partagée dans ce temps-là entre azizistes et hafidistes; […]. — (Annales de la Chambre des députés: débats parlementaires, Paris : Impr. du Journal Officiel, 1911, volume 93, part.2, page 1797)
- (Pronominal) — Mais ce ne fut qu'en l'année 363 de l’hégire, sous le khalifat de Mothi l'Illah l'Abbasside, que les Sunnites et les Schiites se partagèren pour ainsi dire en deux peuples distincts ; les Sunnites se rangèrent du côté des Turcs alors tout-puissants à la cour des khalifes, et les Schiites embrassèrent le parti des Bouïdes, qui se rendirent maîtres de la Perse et de quelques autres provinces. — (Encyclopédie théologique, publiée par l’abbé Migne, Paris, 1851, volume 27, page 415)
- Curieux ! C’est lorsqu’on ne partage pas l’avis de quelqu’un que les avis sont partagés. Ah bon ! — (Michel Beaudry, Une vraie histoire, Le Journal de Montréal, 7 novembre 2020)
- (Pronominal) Se répartir dans le temps ou l’espace.
- L’année du crapaud se partage en trois périodes distinctes de longueur inégale. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
-
nouveauté
- Caractère de ce qui n'existait pas auparavant ou qui était inconnu.
- La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle. Et cela arrive aussi avec Dieu. Mais quand Dieu se révèle, il apporte la nouveauté - Dieu apporte toujours la nouveauté. Ce n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui, comme il arrive souvent de nos jours. La nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité. — (Pape François, La nouveauté nous fait toujours un peu peur, Radio Vatican, 19 mai 2013)
- Toutes les lois [sur les brevets] demandent la nouveauté. On trouve si évident qu'une invention soit nouvelle par nature, ou doive l'être pour mériter un brevet, que l'on n'analyse pas les raisons qui ont poussé le législateur à faire de la nouveauté une condition légale de la brevetabilité. [… ] La nouveauté est la caractère essentiel de l'invention. — (Antoine Scheuzer, Nouveauté et Activité Inventive en Droit Européen Des Brevets, Droz, 1981, p. 79)
- Les habitudes freinent notre capacité à apprécier positivement la nouveauté. La nouveauté est la qualité de ce que nous percevons pour la première fois. Il s'agit donc d'un phénomène nécessairement inédit, original. La perception de la nouveauté nécessite que notre esprit soit capable de briser les rapports anciens et de se libérer des liaisons préétablies — (Brigitte Bouillerce et Emmanuel Carré, Savoir développer sa créativité, p. 41)
- La révolution implique une certaine conception du temps historique ordonnée à l'idée de commencement entendu au sens fort d'une nouveauté radicale. « [Un] élément de nouveauté (novelty), écrit-elle, [est] inhérent à toutes les révolutions — (Marc Le Ny, Hannah Arendt ; le temps politique des hommes: Le temps comme dimension de la phénoménologie existentielle et politique, L’Harmattan, 2013, p. 323)
- La première émotion que nous découvrons dans l'esprit humain est la curiosité. Par là, j'entends tout désir éprouvé pour la nouveauté ou tout plaisir qu'elle procure. Regardons les enfants courir de côté et d'autre à l'affut d'un objet nouveau et saisir avec avidité, sans véritable choix, tout ce qui s'offre à eux; il n'est rien qui n'engage leur attention parce qu'à ce stade de la vie, il n'est rien qui ne se pare du charme de la nouveauté. Mais ce qui nous attire seulement par sa nouveauté ne saurait nous attacher durablement. […] Une certaine nouveauté doit entrer dans la composition de tout ce qui agit sur l'esprit. — (Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1757, Vrin, 1990, p. 77)
- Nul mérite ne s’acquiert et se perd aussi facilement que celui de la nouveauté. — (Proverbe italien, dans Boiste, Dictionnaire Universel, 1823, p. 458)
- L’innovateur en termes de développement de la nouveauté est une source d’innovation. Il innove toujours plus.
- PHILAMINTECes titres ont toujours quelque chose de rare.ARMANDEÀ cent beaux traits d’esprit leur nouveauté prépare. — (Molière, Les Femmes savantes, 1672)
- Caractère de ce qui est récent, de création récente, qui date de peu, qui existe depuis peu.
- On risquait d'oublier que les aspirations contemporaines doivent s'adapter aux exigences de l'esprit chrétien. N'allait-on pas substituer un mirage moderne à une vérité éternelle et confondre la récence d'une doctrine avec sa nouveauté véritable ? — (Maurice Nédoncelle, La pensée religieuse de Friedrich von Hügel (1852-1925), Vrin, 1935, p. 16)
- La notion de nouveauté regroupe deux critères : la récence, c'est-à-dire le fait qu'un produit soit disponible depuis peu de temps ; et la différence par rapport aux produits existants. — (Emmanuelle Le Nagard-Assayag,Delphine Manceau, Le marketing de l'innovation. De la création au lancement de nouveau produit, 2e édition, p. 28.)
- Caractère de ce qui vient de remplacer ou succéder à quelque chose
- D’autres auteurs proposent de définir la nouveauté comme ce qui est perçu comme récent (temps perçu depuis la découverte ou la première utilisation de l’innovation, ou durée perçue de la disponibilité de l’innovation sur le marché) et différent (caractéristiques de l’innovation perçues différemment de celles des produits typiques de la catégorie de produits, existants déjà sur le marché). — (Josselin Masson, « Effets de la modification d'un attribut constitutif d'un produit sur son adoption par les consommateurs », Montpellier SupAgro, 2010, p. 25)
- (Commerce) Caractéristique innovante, ce qu’il y a d’unique dans un nouveau produit ou un service ; différence avantageuse.
- Nous proposions lundi un résumé des principales nouveautés de la huitième itération d’iOS, revenons dessus en détail aujourd’hui avec ses 10 nouveautés marquantes. — (Le Journal du Geek, 4 juin 2014, iOS 8 : 10 nouveautés marquantes)
- (Psychologie) Situation inédite et inattendue engendrant le sentiment de merveilleux.
- L'émotion de l'étonnement est plus que la simple nouveauté. Le degré au-dessus de la nouveauté est la surprise ou choc produit par ce qui est à la fois nouveau et inattendu — (Alexander Bain, Les émotions et la volonté, Traité de psychologie II, 1859, L'Harmattan, 2006, p. 83)
- De toutes les circonstances qui éveillent le sentiment de merveilleux, la nouveauté est celle dont l'influence est la plus puissante. ; l'aspect d'un objet nouveau produit, à l'instant, une vive impression de surprise qui s'empare de l'esprit pour un temps, à l'exclusion de toute autre idée, — (George Combe, Traité de phrénologie, 1825, p. 407.)
- (Économie) Caractère, qualité éphémère de ce qui est nouveau, récent, présenté pour la première fois ; récence.
- Par définition, toute innovation doit comporter un élément de nouveauté. La notion de nouveauté se décline sous trois formes […] : nouveauté pour l’entreprise, nouveauté pour le marché, nouveauté pour le monde entier. — (Manuel d’Oslo, 2005, p. 67, § 205)
- Phénomène inédit.
- L'apparition de l'automobile dans les années 1870-1880 fut la nouveauté de cette décennie.
- (Commerce) Dernier produit présenté ou exposé par une entreprise.
- La tablette du 21ème siècle est déjà une nouveauté obsolète telle qu'elle est à l’heure actuelle."
- Les dernières nouveautés du Salon de l'électronique de Las Vegas.
- La Golf 7 a été une des grandes nouveautés de l'année automobile 2013
- Les nouveautés du Salon de l'Agriculture
- (Art) Livres qui viennent de paraître, pièces de théâtre qu’on vient de monter pour la première fois, films qui viennent de sortir.
- Mon libraire m’envoie toutes les nouveautés.
- Elle va au théâtre voir toutes les nouveautés.
- (Vieilli) Doctrine nouvelle, en contradiction avec les idées, le régime, la tradition établis.
- Celui qui gagne au changement remercie la fortune et le temps; mais celui qui perd, s'en prend à l'auteur de la nouveauté. Il est bon de ne pas faire de nouvelles expériences pour raccommoder un état sans une extrême nécessité et un avantage visible. — (Diderot, Encyclopédie, Nouveauté, [Morale , Gouvernement , Politique] (Jaucourt), 1772)
- Rappelez-vous le moment terrible qu'elle [l'Église] a passé, au temps du concile de Trente [1545-1563]. La Réforme venait de l'ébranler d'une façon profonde (...) partout, c'était un flot montant de nouveautés, d'idées soufflées par l'esprit du mal, de projets malsains qu'enfantait l'orgueil de l'homme, lâché en pleine licence.— (Émile Zola, Rome, 1895) .
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.