Que signifie "appeler" ?

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  • Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
  • […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
  • Le sucre de raisin que l’on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
  • Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note no 1 page 130)
  • Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
  • (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
  • Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French, page 9)
  • Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
  • Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
  • Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
  • (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
  • Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
  • On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
  • Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
  • (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
  • Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
  • Faire venir en se servant de la voix ; héler.
  • Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
  • Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
  • (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
  • (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
  • Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
  • T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
  • Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
  • Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
  • (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
  • Inviter à venir.
  • Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
  • Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
  • Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
  • (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
  • Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
  • Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
  • Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
  • Envoyer, défier.
  • Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
  • Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
  • Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
  • (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
  • J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
  • La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
  • (Rare) Rendre nécessaire.
  • Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
  • Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
  • Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
  • (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
  • Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
  • Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
  • Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
  • L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
  • (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
  • Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
  • Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
  • Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
  • (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
  • Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
  • Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
  • (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
  • J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
  • (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
  • J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
  • J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
  • Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
  • Près de quarante-huit heures après qu’elle s’est tenue, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris n’a pas encore fini d’appeler les commentaires. — (Aude Dassonville, JO 2024 : ce que l’on n’a pas vu de la cérémonie d’ouverture et ce que certains ont voulu voir, Le Monde. Mis en ligne le 28 juillet 2024)
  • (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
  • Il en a appelé.
  • (Pronominal) Porter le nom de.
  • "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
  • (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
  • Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
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Mots qui riment avec "é"

Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "appeler".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.

Cette liste comprend des mots se terminant par : ai , ais , ait , aits , aie , aies , aix , é , és , ée , ées , er , ers , ez , ied , et et ets .

  • modeler
    • Façonner une matière molle pour en faire une forme.
    • On dit que pétrir, c’est modelerMoi je dis que péter, c’est démolir — (Stupeflip. L.E.C.R.O.U., extrait de l’album Stupeflip, 2003.)
    • Modeler une statue, un groupe.
    • (Absolument) Figure bien modelée.
    • (Peinture) Rendre exactement, par le moyen du clair-obscur, le relief des figures, les méplats et les détails du système musculaire.
    • (Sens figuré) Régler, conformer.
    • Il a modelé sa conduite sur celle de ses aïeux.
    • On doit se modeler sur les gens de bien.
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  • met
    • (Linguistique) Code ISO 639-3 du mato.
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  • paix
    • Interjection dont on se sert pour faire faire silence.
    • Paix, messieurs!
    • Allons, paix !
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  • antiquité
    • État de ce qui est antique ; ancienneté.
    • Une dame considérable étant entrée, madame de Serpierre dit à Lucien qu’elle allait le présenter, et, sans attendre sa réponse, elle se mit à lui expliquer l’antiquité de la maison de Furonière, à laquelle appartenait cette dame, qui entendait très bien tout ce qu’on disait d’elle. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • Je n’ai rien nié, j’ai expliqué. Je n’ai pas eu besoin de récuser les évangiles ni la tradition chrétienne, de supposer des interpolations, des anachronismes, des mensonges dans cette haute et respectable antiquité du christianisme. J’ai tout accepté, et j’ai seulement expliqué. — (Leroux, De l’Humanité, tome 2, 1840)
    • Azemmour est une ville très ancienne. […]. Malgré son antiquité et les vicissitudes de son histoire, elle n’a rien de bien intéressant à offrir au visiteur, si ce n’est l’aspect d’une vieille ville maure dépérissante : […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 146)
    • Ancienneté reculée.
    • Les murs extérieurs ont été probablement ajoutés par les Normands, mais le donjon intérieur présente les indices d’une très grande antiquité. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • L'oxydation relativement rapide du fer n'a pas permis de retrouver aisément, parmi les restes des travaux métalliques que l’antiquité a laissés derrière elle, un grand nombre d'objets fabriqués avec ce métal ; […]. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 179)
    • Monument, chose qui nous reste de l’Antiquité.
    • On voit près de cette ville une belle antiquité.
    • Les antiquités de Rome.
    • L’histoire des antiquités de Paris, de Nîmes.
    • Objets plus ou moins anciens.
    • Magasin d’antiquités. — Marchand d’antiquités.
    • L’imagination ne manquait pas à Julia. Elle ouvrit bientôt à l’autre bout de la ville un magasin d’antiquités, le premier sans doute qu'il y eût eu jamais dans le département, achetant tout ce qu’on lui offrait de rencontre sur son chemin ou dans les encans. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 366)
    • (Péjoratif) Vieillerie.
    • Son chopper est une antiquité. Un tas de boue avec un guidon très haut de type Harley Davidson. — (Patricia Cornwell, Registre des morts, traduit de l’anglais (États-Unis) par Andrea H. Japp, Éditions des Deux Terres, 2008)
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  • vanité
    • Caractère de ce qui est vain, futile.
    • L’abondante littérature idyllique des professeurs de rhétorique est évidem­ment une pure vanité. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.363)
    • Inutilité, inconsistance.
    • Mais quand il s’aperçut de la vanité de ses efforts et que, d’autre part, il vit l’Église menacée dans son existence par le développement prodigieux pris par les sectes hérétiques, il changea brusquement d’attitude. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Deux ans chez les trappistes lui ont appris à la fois le poids des mots et leur vanité. — (Antoine Bello, Scherbius (et moi), Gallimard, 2018, p. 96)
    • Désir de se faire valoir, fatuité.
    • Il y a une différence entre l’orgueil et la vanité. L’orgueil est le désir d’être au-dessus des autres, c'est l’amour solitaire de soi-même. La vanité au contraire, c’est le désir d’être approuvé par les autres. Au fond de la vanité, il y a de l’humilité; une incertitude sur soi que les éloges guérissent — (Henri Bergson)
    • Tels sont surtout les comédiens, les musiciens, les orateurs et les poètes. Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil, de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les applaudissent;.. — (Érasme; Éloge de la folie, 1509, traduction de Thibault de Laveaux, 1780)
    • Il avait endossé pour la circonstance un complet vert — peut-être un peu voyant — et orné sa cravate d'une perle qu'il reluquait sans fausse honte, ni, je dois bien le dire, une ombre de vanité. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous— (Jane Austen, Orgueil et Préjugés)
    • Fierté excessive, amour-propre frivole.
    • Eh ! bien, lui qui devait n’avoir que de l’orgueil était dévoré de vanités blessantes et maladives qui décourageaient l’amitié. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • […]; et, sur ces sentiments de basse vanité, se greffait encore l’orgueil d’une vertu qu’il n’avait même pas conquise au prix d’efforts, […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Mais tout de même, procréer à son âge lui paraissait louche et, bien qu’un tel résultat flattât sa vanité de vieux coq, la crainte d’avoir été aidé dans cette œuvre par des collaborateurs bénévoles autant qu’inconnus le retenait hésitant au bord du fossé conjugal. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • (Art) Peinture de genre signifiant le temps, la mort, l’instabilité des choses, à l’aide de composition d’objets périssables, tels que bougie, crâne, sablier, végétaux.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • (Spécialement) (Bijouterie) Bijou, bague, orné d’une tête de mort.
    • Les voûtes de l’établissement devaient remonter aux catacombes, l’éclairage aurait convenu à un enterrement clandestin, les clients et les serveurs arboraient des vanités à chaque doigt – tout ici présageait la mort. — (Amélie Nothomb, Pétronille, Éditions Albin Michel, Paris, 2014, page 162)
    • (Au pluriel) Mondanités, frivolités, futilités.
    • Je n’aime pas ces vanités, qui étaient inconnues à nos pères lorsque l’Angleterre était libre. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • La lampe éteinte, Félicité ne put dormir. Les yeux fermés, elle faisait de merveilleux châteaux en Espagne. Les vingt mille francs de rente dansaient devant elle, dans l’ombre, une danse diabolique. Elle habitait un bel appartement de la ville neuve, avait le luxe de M. Peirotte, donnait des soirées, éclaboussait de sa fortune la ville entière. Ce qui chatouillait le plus ses vanités, c’était la belle position que son mari occuperait alors. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 104)
    • De toute évidence, hommes et femmes ne viennent ici que pour se faire admirer. C'est le rendez-vous des vanités élégantes, des rivalités paradeuses et des clins d'œil assassins. — (Martial Debriffe, Le temps des illusions, Terre d'Histoires (City Edition), 2017)
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  • frapper
    • Donner un ou plusieurs coups à quelqu’un, à quelque chose.
    • Le visage de Félicité s’empourpra d’une joie chaude. Elle se mit sur son séant, frappant comme une enfant dans ses mains sèches de petite vieille. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 102)
    • Dans les premiers âges historiques, on ne voit pas seulement les maîtres frapper et fouetter leurs esclaves ; les rois eux-mêmes administrent le supplice de la bastonnade. — (La bastonnade et la flagellation légales, dans le Le Magasin pittoresque, 1854, volume 8, page 54)
    • Surprenant un homme qui volait la ration d’un camarade, il l’invectiva et le frappa à la face. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 272 de l’édition de 1921)
    • Les deux danseurs à tour de rôle s’agitaient en frappant sur un tambourin de peaux de phoque. Ce n’était pas beaucoup plus étrange que le charleston ou le black-bottom. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • L’infortuné n’avait pas eu le temps de presser ce bouton. Déjà ses assaillants le frappaient, sauvagement, par derrière. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 120)
    • Il reste à trouver celui qui t’a frappé avec une barre de fer. Celui qui ordonna à quelqu’un d’ordonner à quelqu’un qui ordonna à quelqu’un d’autre de te tuer. — (Vassilis Vassilikos, Z, 1966, traduit du grec par Pierre Comberousse, NRF Gallimard, 1967, page 342)
    • (Spécialement) Donner des coups à une porte pour signaler sa présence et se faire ouvrir.
    • Ne m’avez-vous pas dit qu’un instant avant que nous arrivassions, un homme sans chapeau, […], était venu frapper à la porte, et qu’on lui avait ouvert ? — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
    • Toute la nuit, nous entendons marcher, devant les chambres, des gens chaussés de souliers. De temps en temps, les pas s’arrêtent : on frappe à quelque porte, d’un doigt seulement, et il est amusant de se dire que malgré cela, la dame qui habite cette chambre a bien reconnu tout de suite, à sa manière de frapper, celui qui est là. — (Sei Shonagon, Notes de chevet (c. 1001-1010), traduit par André Beaujard, Gallimard, Collection Connaissance de l'Orient, format poche (no 5), 1985, pages 97-98)
    • (En particulier) Donner une empreinte à quelque chose, au moyen d’une matrice ou autrement.
    • Frapper de la monnaie. Frapper des médailles.
    • (Sens figuré) Retenant et prodiguant les phrases toutes faites qui se frappent régulièrement à Paris pour donner en petite monnaie aux sots le sens des grandes idées ou des faits, les gens du monde le réputèrent homme de goût et de savoir. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • (Par extension) Battre de la monnaie physique, des espèces.
    • Banassac, qui avait fabriqué des poteries sous les Romains, frappa alors des monnaies et ce village peut « revendiquer la dixième partie des monnaies mérovingiennes éparses dans tous les cabinets du monde ». — (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 37)
    • Il s'agit d'une version adaptée du portrait créé par le sculpteur Martin Jennings pour Royal Mint, l'organisme chargé de frapper la monnaie britannique. — (AFP, Royaume-Uni: Royal Mail dévoile les premiers timbres à l'image de Charles III, Le Journal de Québec, 7 février 2023)
    • (Par extension) Se diriger vers, tomber sur, en parlant de la lumière
    • Les parties d’un objet que la lumière frappe, où la lumière frappe.
    • (Sens figuré) Faire de l’impression sur les sens, sur l’esprit, sur l’âme.
    • Le bruit sourd de la chute, les flots de sang qui jaillirent du corps et diaprèrent au loin le pavé, frappèrent d’épouvante jusqu’au duc lui-même. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VIII)
    • Ce qui me frappait le plus en lui, c’était le sourire le plus franc, le plus engageant que j’aie jamais vu sur aucune face humaine. — (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Si l’on met à part les simples témoignages d’argotiers proprement dits ou de personnes les fréquentant professionnellement (policiers, magistrats), ce qui frappe c’est le caractère relativement tardif des études consacrées aux argots. — (Jacques Dargaud, Les argots, réunion du 22 janvier 2011, La Lettre de la DLF Champagne-Ardenne, Reims, lettre no 84 de février 2011)
    • Ce qui m’a frappé est la capacité des États à suspendre les libertés en invoquant un principe supérieur qui est « la santé », qui pourrait être très bien un jour la sécurité, qui pourrait être d’autres maladies. Et ce qui m’a frappé aussi est qu’un conseil de défense, occulte et opaque, puisse décider, sans qu’on sache sur quelles bases, qu’on ne peut pas sortir de chez soi sans que la police mette une amende sauf si l’on va travailler et faire des courses. — (Geoffroy de Lagasnerie in Hervé Kempf, Geoffroy de Lagasnerie : « Guérilla juridique, infiltration, action directe… Il faut déployer un autre imaginaire de l’action », Reporterre, 28 novembre 2020 → lire en ligne)
    • Faire périr, exterminer, ou affliger par quelque grand malheur, par une calamité.
    • C'était un de ces copains-là, un de ceux dont les parents travaillaient depuis toujours dans les usines de « Sainté », et dont les familles étaient frappées de plein fouet par la brutalité des licenciements, qui était venu me parler le lendemain, quand j'étais rentrée de l'enterrement. — (Anne Bennet, Revoir Benny, Éditions du Cerf, 2019)
    • Le précédent record de 1,85 million de kilos de denrées avait été établi en janvier. À titre de comparaison, un peu plus de 1,2 million de kilos avaient été distribués en février 2020, avant que l'épidémie ne frappe le Québec. — (François Messier, Moisson Montréal confrontée à une demande sans précédent, site radio-canada.ca, 3 mars 2021)
    • (Absolument) — Mais il comprit que oui, ils l'imaginaient et qu'il fallait frapper un grand coup s'il voulait les mettre à genoux, les obliger à capituler et terminer ainsi des combats aussi sanglants qu’inutiles et démoralisants pour ses hommes. — (Françoise Genoud, Les Galiciens, Éditions Flammarion, 1978, chap. 5)
    • (Droit) Être établi, assigné sur.
    • Je le répète, il n’entre pas dans ma pensée, ni dans mon sujet, d’insister particulièrement sur ce personnage […] qui, d’ailleurs, vient d’être frappé durement par un rigoureux arrêt de cour d’assises. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)
    • Une hypothèque qui frappe tous les biens du débiteur. Un immeuble frappé d’hypothèques.
    • Rafraîchir ; rendre extrêmement frais par le moyen de la glace.
    • Frapper le champagne.
    • (Pronominal) Se donner des coups à soi-même.
    • Se frapper la poitrine, montrer qu’on se sent coupable, qu’on s’en veut d’avoir mal agi. → voir battre sa coulpe.
    • Se frapper le front, montrer qu’on vient de trouver la solution d’un problème ou qu’on met en doute la santé mentale de quelqu’un.
    • (Pronominal) (Absolument) (Familier) Avoir des pensées négatives, se faire du souci.
    • Ne vous frappez pas pour ces balivernes.
    • (Marine) Fixer, attacher avec un nœud. Note : Ne pas confondre avec l’expression québécoise frapper un nœud.
    • (Cameroun) Escroquer.
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  • dignité
    • Gravité noble qui inspire la considération, commande le respect, les égards.
    • Elle retira son voile et laissa voir un visage où la dignité le disputait à la timide modestie. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • En revanche, la plus stupide de leurs tristes conceptions, l'esprit de dignité, est venu remplacer parmi nous la gaieté française. — (Stendhal, De l'Amour, 1822, 3e préface du 15 mars 1843)
    • …elles étaient, l’une pour l’autre, l’idéal d’une certaine perfection de manières tant soit peu froides et composées, qu’elles appelaient décence et dignité. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
    • Il arborait une manière de dignité burlesque qui préparait la salle en sa faveur, […]. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Révolte de la dignité de la bête contre l'asservissement de l'homme. — (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, p. 124)
    • (Droit, Philosophie, Politique) Fait que la personne humaine ne doive jamais être traitée seulement comme un moyen, mais toujours aussi comme une fin en soi.
    • La dignité humaine.
    • Pour agir ainsi, il ne faut pas avoir le sentiment, la conscience de sa dignité.
    • Poste, grade éminent, charge ou office considérable.
    • Il fit sentir à tout le monde le pouvoir sacré des lois, et ne fit sentir à personne le poids de sa dignité. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
    • Dans mon dernier passage à Francfort, j’avais trouvé mon oncle en possession de la maison et du jardin ; en sage fils, semblable à son père, il s’éleva aux plus hautes dignités de la république. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 138)
    • Un riche propriétaire, M. Roudier, au visage grassouillet et insinuant, y discourait des heures entières, avec la passion d’un orléaniste que la chute de Louis-Philippe avait dérangé dans ses calculs. C’était un bonnetier de Paris retiré à Plassans, ancien fournisseur de la cour, qui avait fait de son fils un magistrat, comptant sur les Orléans pour pousser ce garçon aux plus hautes dignités. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. III ; réédition 1879, p. 93)
    • La vérité est qu’en tout ils auraient voulu dominer, être les premiers, être chefs, et que ni Lebrac, ni Camus, forts du sentiment populaire qui les avaient portés à ces dignités, n’avaient l’intention de leur céder ces postes d’ailleurs tenus par eux avec une majesté en tout digne de l’investiture dont ils avaient été revêtus. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • (Astrologie) Fait qu'une planète soit valorisée par le lieu où elle est située dans un thème astral.
    • Lorsqu'une planète est complètement - ou un peu - chez elle, elle est en dignité. En dignité, car elle dispose de plus de pouvoir que si elle logeait chez quelqu'un d'autre. — (Denis Labouré, Cours Pratique d'Astrologie: Secrets de l'Astrologie des Anciens, 2004, Éditions Chariot d'Or, p. 133)
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  • tiers
    • (Mathématiques) Partie d’une unité qui est subdivisée en trois parties égales ; résultat de la division par trois. 1/3.
    • Chacun d’eux semblait aussi long que le Strand et aussi large que Trafalgar Square. Certains même devaient avoir un tiers de mille de longueur. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 130 de l’édition de 1921)
    • Les sociétaires soumis à l’assurance obligatoire auront à supporter deux tiers du montant des cotisations, l'autre tiers est à la charge du patron. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l'arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 49, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 80)
    • Un tiers environ du département est formé de ces causses dénudés, de ces plateaux calcaires hauts, ici de 500 à 1000 mètres […] — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Cette salle des machines est découpée en deux. Deux tiers de l'énergie sont distribués à une fréquence de 50 Hz pour alimenter des sites industriels en Bavière. Le tiers restant, qui affiche 16,7 Hz, est fourni à la Deutsche Bahn, pour faire rouler ses trains dans le land. — (Ludovic Dupin, La centrale qui a électrifié la Bavière, dans L’Usine nouvelle, n° 3252, 8 septembre 2011, page 8)
    • Troisième personne.
    • Il survint un tiers.
    • (Par extension) Personne étrangère à une affaire.
    • La baronnie d’Elbeuf fut adjugée à René, duc de Lorraine ; mais Jean de Rieux déclara ne pouvoir rendre les 12 fiefs dont Bourgtheroulde faisait partie, attendu que, donnés en mariage à sa sœur, ils étaient détenus par des tiers. — (M. Charpillon , Dictionnaire historique, géographique, statistique de toutes les communes de l'Eure, Les Andelys : chez Delcroix, 1868, page 522)
    • De telles relations, si elles m’avaient été révélées par un tiers, eussent suffi pour me tuer à demi, mais comme c’était moi qui les imaginais, j’avais soin d’y ajouter assez d’incertitude pour amortir la douleur. — (Marcel Proust, La Prisonnière, Gallimard, 1923)
    • De nouveau j'éprouve cette fureur sourde bien connue de tous les pères de famille : ce sont les tiers, neuf fois sur dix, qui nous entraînent dans leurs aventures et, à cet égard, l'imprudence des enfants, si peu soucieux de leurs actes comme de leurs relations, multiplie les chances noires. — (Hervé Bazin, Cri de la chouette, Grasset, 1972, réédition Le Livre de Poche, pages 118-119)
    • Pourtant, tous les actes unilatéraux ne sont pas réceptices alors même qu'ils produisent des effets sur des tiers. Ainsi, la reconnaissance d’enfant naturel, le testament et l'acceptation de succession sont de nature à produire des conséquences sur des tiers. Pourtant ils ne s'adressent à personne. — (Jamal Rbii, « L'acte unilatéral réceptice », dans Métamorphoses de l'acte juridique, sous la direction de Marc Nicod, Presses de l'Université de Toulouse 1 Capitole, 2011, page 98)
    • Il avait expliqué que les Britanniques étaient «des ressortissants de pays tiers», une catégorie de voyageurs pour laquelle le transit vers un autre pays de l'UE n'est pas permis. — (Le Figaro avec AFP, «Après deux jours de confusion, les Britanniques à nouveau autorisés à emprunter le tunnel sous la Manche», Le Figaro avec AFP, 30 décembre 2021)
    • Troisième situation.
    • Le principe du tiers exclus
    • (Par ellipse) (Histoire de France) Le tiers état.
    • On dit que vous avez un beau nom, et que pour l’honneur vous êtes sans reproche ; mais on dit aussi que vous pourriez bien adhérer au doublement du tiers. — (Julie de Quérangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
    • Pour l’élection du député direct, la municipalité […] obtint du Garde des sceaux l’autorisation de réunir indistinctement dans les paroisses tous les membres du tiers, corporés ou non corporés. — (Jean-Louis Masson, Histoire administrative de la Lorraine ; des provinces aux départements et à la région, Paris, F. Lanore, 1982, page 125)
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  • ennuyer
    • Causer de l’ennui, fatiguer l’esprit par quelque chose d’insignifiant, de monotone, de déplaisant, ou de trop long.
    • Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Je craignais que toutes mes lettres ne l’ennuyassent. Je faisais ce que je pouvais pour qu'elles ne fussent pas longues. J'y réussissais rarement; elle me plaignait; elle m'écrivait souvent, cela est vrai; je vivais de ses lettres. — (Mémoires de M. le duc de Lauzun, Paris : chez Barrois l'Aîné, 1822, page 385)
    • (Impersonnel) — Il m’ennuie d’être si longtemps séparé de vous. — J’ai cessé de les fréquenter, il m’ennuyait d’entendre toujours déraisonner.
    • Causer du désarroi, contrarier quelqu’un.
    • Sa défaite l’ennuie beaucoup.
    • (Pronominal) Éprouver de l’ennui, se morfondre, ne pas savoir s’occuper.
    • Vous vous ennuierez bien ici. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre deuxième)
    • (Pronominal) (Par extension) Éprouver de la contrariété à cause d'une absence. Note : l'objet de l'absence est introduit par la préposition de ou, plus rarement, par la préposition après.
    • Revenez au plus vite : je m’ennuie de vous.
    • (Pronominal) Être ennuyé, avoir du souci.
    • — Le petit est malade. Je ne sais pas ce qu’il a… Je m’ennuie. — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
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  • fermer
    • Clore ce qui était ouvert, par une porte, un couvercle, une trappe, etc.
    • Elle vit plusieurs fois s’ouvrir et se fermer la porte, et à chaque fois, par l’entrebâillement, elle aperçut Catherine rajeunie par l’action, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre X)
    • L’entrée était d’abord fermée par une chaîne dont les attaches sont encore à leur place […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Fermer une chambre.
    • Fermer une armoire, un secrétaire, une malle.
    • Fermer une boîte.
    • Fermer une cour.
    • Clore un édifice, un établissement, un lieu de réunion, etc., en vue d'interrompre ce qui s'y faisait, momentanément ou définitivement.
    • Fermer un théâtre.
    • Fermer un bureau.
    • (Absolument) Les maisons de commerce ferment les dimanches et les jours de fête.
    • Interdire ; mettre en interdiction.
    • Faire fermer une école pour cause d'épidémie.
    • Cette maison de jeu, cette salle de bal a été fermée par ordre supérieur.
    • Cesser un commerce, une occupation.
    • La plupart des commerces devant lesquels je passai en bringuebalant sur Main Street avaient déjà fermé pour la journée… si tant est qu'ils se soient donné la peine d’ouvrir. — (Elizabeth Little, Les réponses, traduit de l’anglais (États-Unis) par Julie Sibony, Paris : Sonatine éditions, 2015)
    • Fermer boutique, cesser son commerce.
    • Boucher une ouverture, une entrée, un passage et se dit en parlant des objets qui servent à la clôture.
    • […] il remarqua que la porte de dehors n’était fermée qu’au loquet alors que, la veille au soir, il était sûr d’avoir poussé le verrou. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Elle disposa les fleurs au chevet, fit arrêter le balancier de l’horloge, voiler les glaces et les miroirs, fermer les fenêtres et cacher les portraits. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 21)
    • Fermer la porte.
    • Fermer une trappe, un judas.
    • Fermer une écluse.
    • Fermer la porte à clef, au verrou.
    • La porte n’était fermée qu’au loquet.
    • Fermer la porte en dedans, en dehors.
    • Fermer un robinet.
    • (Absolument) On ferme ! on va fermer les portes.
    • Fermer un tiroir, le faire rentrer dans le meuble où il est emboîté.
    • Fermer les rideaux, tirer les rideaux pour se garantir du froid, de la chaleur, du grand jour, etc.
    • Interrompre un passage, le rendre impossible ou très difficile.
    • Fermer un chemin, une allée, une issue.
    • Faire fermer des fenêtres avec des grilles.
    • Des portes de bronze fermaient l’entrée du temple.
    • L’avenue est fermée à chaque extrémité par des barrières.
    • Des bancs de sable ferment l’entrée du port.
    • Des broussailles fermaient l’entrée de la grotte.
    • (Par extension) Empêcher, par une résistance, par une défense quelconque, l’accès, l’entrée ou la sortie.
    • Ce corps d'armée ferme le passage à l’ennemi.
    • Fermer les ports, les mers, les chemins.
    • (Sens figuré) Fermer à quelqu’un le chemin des honneurs.
    • Cette carrière lui est à jamais fermée.
    • Enclore.
    • Fermer une ville, un parc, un jardin, enclore de murailles, de haies, de fossés.
    • La grande muraille qui ferme la Chine au nord.
    • Rapprocher l’une contre l'autre des parties dont l’écartement formait une ouverture.
    • Fermer un sac, une bourse.
    • Fermer la bouche.
    • Fermer la main.
    • Fermer un livre.
    • Cette plaie se fermera bientôt.
    • Les fleurs de cette plante se ferment dès que le soleil paraît.
    • Fermer une lettre, un paquet, plier et cacheter une lettre, un paquet.
    • Clore, arrêter, terminer.
    • Fermer un compte.
    • Fermer une discussion.
    • Fermer les débats.
    • Fermer une liste, une souscription.
    • Son nom ferme la liste.
    • (Vosges) Fermer la lumière : arrêter l’éclairage.
    • (Intransitif) Être clos, se clore.
    • Ce coffre ferme à clef.
    • Ces fenêtres ne ferment pas bien.
    • Cette porte ferme mal.
    • La Bourse a fermé à tel cours.
    • Cette valeur a fermé à tel cours, le cours des valeurs ou de cette valeur était tel à la fin de la Bourse.
    • (Vosges) Éteindre.
    • Tu pourrais fermer la lumière en sortant !
    • (Sens figuré) (Pronominal) Se renfermer sur soi-même, stopper tout dialogue.
    • C’était incroyable comme le visage de Niclas se transformait quand il souriait. Puis le sérieux repris le dessus et il se ferma de nouveau. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 315)
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  • manquer
    • (Vieilli) Faillir ; tomber en faute.
    • J'ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
    • Tous les hommes peuvent manquer, sont sujets à manquer. — N’avez-vous jamais manqué?
    • (Spécialement) Ne pas partir, en parlant du coup d'une arme à feu, lorsqu’on veut tirer.
    • Son revolver, son fusil a manqué.
    • (Sens figuré) Tomber, faiblir, défaillir.
    • Ce cheval manque par les jambes. — Il ne peut plus se soutenir, les jambes, les forces lui manquent.
    • Elle va s’évanouir, le cœur lui manque. — Je suis si interdit que la parole me manque.
    • Elle ne put pas y arriver, bien que la distance ne fût pas longue de leur chambre à la rue : le cœur lui manqua, et si Perrine ne l’avait pas soutenue elle serait tombée. — (Hector Malot, En famille, 1893)
    • (Par extension) Se dérober, s’affaisser, en parlant des choses.
    • La terre manqua sous leurs pieds. — Le pied lui a manqué, et il est tombé
    • Mourir, disparaître, en parlant de quelqu’un qui est nécessaire.
    • Cet homme est bien malade, s’il vient à manquer, sa famille est ruinée.
    • Au revoir, dis-je gravement à la jeune fille. Mais écoutez-moi : votre ami est vieux et peut vous manquer. Permettez-moi de ne jamais vous manquer à vous-même, et je serai tranquille. Dieu vous garde, mon enfant ! — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éditions Le Livre de Poche, 1967, page 196)
    • Faire faute, faire défaut.
    • Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L'air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
    • Aux élections générales de 1837, Cobden se porta candidat à Stockport. Il lui manqua une centaine de voix pour être élu. — (C. Lavollée, Richard Cobden, Revue des Deux Mondes, tome 58, 1883)
    • Les gazelles et les outardes ne manquent pas non plus, mais il faudrait organiser des battues pour s'en emparer. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 123)
    • Mes gamins y m’manquent grave, dites-leur qu'on se capte la semaine prochaine ici, au supermarché, tiens, prends ça !… 20 keusses, c’est pour la note ! — (Ferréz, Manuel pratique de la haine, traduit du brésilien par Paula Anacaona, Paris : Anacaona éd., 2009)
    • (En particulier) Ne pas se trouver là où l'on devrait être.
    • La formule du pain perdu s'inspirerait-elle des deux recettes d’Aliter dulcia données par Apicius ? sous le règne de Tibère ? N'y manquent que les œufs. — (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, éditions Robert Laffont, 2012)
    • Il manque deux élèves dans cette classe. — Il manque beaucoup de livres dans cette bibliothèque.
    • (Transitif) Ne pas réussir dans ce qu’on a entrepris, ne pas rencontrer ce qu’on cherchait, laisser échapper ce qu’on poursuivait.
    • Cependant, au milieu de la chaussée, des nègres se poursuivaient à coup de boules de neige et parfois, une de ces boules, manquant son but, s'écrasait contre une devanture ; […]. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 51)
    • De tous les pianistes soviétiques, Sofronitzki fut sans doute le plus adulé du public : Gilels et Richter eux-mêmes le vénéraient et ne manquaient pas ses récitals. — (Alain Lompech, Vladimir Sofronitzki (1901-1961), chapitre 22 de Les Grands pianistes du XXe siècle, version enrichie, Éditions Buchet-Chastel, 2013)
    • Je suis arrivé trop tard, j’ai manqué mon ami, je l’ai manqué d’un quart d’heure.
    • Il a manqué le train. — Je regrette d’avoir manqué votre visite. — Il a manqué une belle occasion. — Il a manqué son coup. — Il a manqué le but.
    • (Transitif) (Spécialement) (Chasse) Tirer un gibier et ne pas l’atteindre.
    • J’ai manqué un lièvre qui était au bout de mon fusil.
    • (Transitif) (Chasse, Pêche) Ne pas réussir à prendre.
    • Les chasseurs ont manqué le cerf.
    • (Transitif) (Par extension) Laisser échapper.
    • Il s’agit d’un évadé de la Guyane. Je le piste depuis cinq mois et je l’ai manqué une première fois à Nogent dans une guinguette du bord de l’eau, où on l’employait comme garçon. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • (Par ellipse) (Familier) Faillir ; manquer de.
    • Vic en avale de travers son sacro-saint rocher praliné, tousse, manque s'étouffer. Une bonne âme lui frappe dans le dos à tour de bras. — (Anne-Marie Pol, Danse !, tome 36 : La danseuse et le prince, Pocket jeunesse, 2010, chapitre 2)
    • La jeune fille s’écarta brusquement, manquant trébucher et chuter au bas de la falaise. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021)
    • Être dans le besoin, ne plus avoir d’argent.
    • Avoir peur de manquer.
    • Les deux sœurs ont toujours été parmi ceux qu’on appelle, à Maupeyrou, les heureux de ce monde. Et, en effet, elles n’ont jamais « manqué ». — (Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; éditions Le Livre de Poche, page 105)
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  • caresser
    • Faire des caresses de la main ou des lèvres.
    • Pan dansa comme les autres & en suite prit une satyrelle qu'il caressa de la bonne maniere au milieu de la chambre, alors on n'entendit de tous côtez que cris de joye. — (Dialogues, ou Les Fables les plus curieuses de l'Antiquité sont expliquées d'une maniere fort agreable, Cologne : chez Pierre du Martau, 1672, page 140)
    • Et tandis qu’elle lui caressait ses cheveux blancs, exténué et rassuré, trop rassuré, il s’endormit sur la descente de lit, et, un bon moment, alors qu’elle le croyait encore éveillé, elle ne caressa plus que son sommeil. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 146)
    • Helmy buvait ses paroles, contemplait ses yeux alternativement enflammés et tendres, et caressait lentement la main qu’elle lui abandonnait. — (Out-el-Kouloub, Nazira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • (Sens figuré) (Poétique) Frôler.
    • Le zéphyr caresse les fleurs.
    • (Sens figuré) Flatter ; cajoler.
    • Les sœurs de la Belle manquèrent mourir de douleur quand elles la virent habillée comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put étouffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut conté combien elle était heureuse. — (Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, La Belle et la Bête, 1756)
    • Elle caressait, en lui témoignant de la confiance, un des faibles de son mari. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, tome 2, 4, 1833)
    • Attiré par la gloire de Canalis, […] un jeune Référendaire à la Cour des Comptes se constitua le secrétaire bénévole du poète, et fut caressé par lui comme un spéculateur caresse son premier bâilleur de fonds. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • À quoi servent les faits divers ? […]. En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier. — (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9 535, 7 et 8 janvier 2012, page 3)
    • (Sens figuré) Se complaire dans un travail ou dans une pensée.
    • Mais il trouvait un secret plaisir à se dire qu’à sa place bien d’autres n’eussent pas été aussi délicats, et tout en caressant en lui-même le sentiment de sa propre vertu, il arrivait à trouver cette vertu plus méritoire qu’il ne l’aurait imaginé une heure auparavant. — (George Sand, Jeanne, 1844)
    • Le Valdemar devait pousser son voyage de circumnavigation jusqu'à Seidisfiord, station située sur la côte orientale de l'Islande ; mais comme je caressais toujours l'idée de gagner Reykjavík par terre en franchissant le désert du Stórisandr, le moment était venu de prendre congé du capitaine Kihl et de mes compagnons de traversée. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 70)
    • Ai-je donc la figure d’un homme qui caresse de mauvais desseins ? — (Georges Courteline, Le commissaire est bon enfant, 1899)
    • Fin février, on se rendait compte dans tous les milieux français et indigènes qu’il fallait faire une fois de plus son deuil des espérances que l’on avait caressées. — (R.-A. Lortat-Jacob, Sauvons l’Indo-Chine ! Politique & Vérité, Paris : Éditions de La Griffe, sans date (fin 1926-début 1927), chapitre 4, page 30)
    • Dire qu’il y a des années que je caresse cette chimère, que je vis avec cette idée folle : mon journal à moi […]. Je l’ai réalisé, ce rêve impossible, je le tiens, l’oiseau bleu, entre mes doigts. Le Justicier. C’est un journal de finance. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 171)
    • Elle ne manque pas d’allure la Porsche 912 coupé, couleur crème, millésime 1968, garée sur un boulevard parisien. Un vrai petit bijou pour collectionneurs que plusieurs passants caressent d’un œil connaisseur. — (Eric Béziat, La France devrait autoriser en 2020 la conversion électrique des véhicules thermiques, Le Monde. Mis en ligne le 17 décembre 2019)
    • (Vieilli) (Art) Donner un beau fini à une œuvre, un ouvrage.
    • Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • (Spécialement) (Par euphémisme) pronominal Se masturber.
    • En attendant, je devais me caresser pour me calmer. J'ai ouvert un autre classeur à souvenirs. La langue de Mandy m'est venue en tête, au creux de la main. — (David Goudreault, La bête à sa mère, Stanké, 2015, page 181)
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  • éveiller
    • Passer du sommeil à la veille.
    • Tirer du sommeil.
    • Le chant des coqs, l’aboiement des chiens, les appels des oiseaux l’éveillèrent. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 99 de l’édition de 1921)
    • Il prêta l’oreille. Rien ne remuait dans la maison. Le bruit du gond rouillé n’avait éveillé personne. — (Victor Hugo, Les Misérables, I, 2, 11 ; 1862)
    • (Pronominal) Sortir du sommeil.
    • Deux berceaux côte à côte, dans sa chambre, renfermait les deux petits corps. La nuit, Zaheira s’éveillait pour leur donner le sein. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
    • Il s’éveille tous les jours à une certaine heure.
    • Elle s’est éveillée en sursaut.
    • On emporterait la maison, qu’il ne s’éveillerait pas.
    • S’éveiller au bruit.
    • Vous paraissez tout endormi, éveillez-vous.
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  • malgré
    • Contre le vouloir de quelqu’un, contre le gré de.
    • Cette muraille est à portée d’arbalète des tours 11, 12 et 40 et est commandée par celles-ci. Il était donc fort difficile d’arriver, en descendant la rive droite de l’Aude, jusqu’à la barbacane, malgré la garnison de la cité. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • En dépit d’un objet faisant obstacle ou contrariant l’action.
    • Avant-hier il a plu toute la journée, mais le soir, malgré le ciel couvert, tout le monde guettait anxieusement l’apparition de la lune nouvelle. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 131)
    • L’idée d’une sépulture intentionnelle est donc d’emblée refusée, malgré la présence d’une vingtaine de cyprées d’origine méditerranéenne disposées par paire à divers endroits du corps, […]. — (Marc Groenen, Pour une histoire de la préhistoire: le Paléolithique, Éditions Jérôme Millon, 1994, page 227)
    • Il disait que malgré les arbres, malgré les villes et les villages, malgré les côtes, les esquifs et le sombre, un homme mourant en mer pouvait voir sa clarté. — (Sorj Chalandon, Une promesse, Éditions Le Livre de Poche, 2008, ISBN 978-2-2531-2114-5, page 114)
    • En dépit d’une considération abstraite susceptible d’en modifier l’appréciation.
    • Le climat arctique n’est pas le même que le climat alpin malgré certaines analogies qui sont indiscutables (enneigement, courte période de végétation, température moyenne basse). — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, page 143)
    • Le 15 avril, comme on meurt toujours malgré les déclarations encourageantes du corps médical et de la presse, on triture les chiffres pour trouver des raisons d’espérer. — (Ange-Pierre Leca, Et le choléra s’abattit sur Paris - 1832, Albin Michel, 1982, page 101)
    • L'héritière médiévale, malgré la fidélité aux sources antiques dont elle se réclame, malgré une connaissance minutieuse des agronomies orientale et byzantine contemporaines, s'avère plus expérimentale et libre de superstitions. — (Lucie Bolens, Agronomes andalous du Moyen-Age, Librairie Droz, 1981, p. 219)
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  • parfait
    • Qui réunit toutes les qualités, sans nul mélange de défauts.
    • La télévision retransmettait en boucle la performance parfaite de Nadia Comaneci aux barres asymétriques. [...] La perfection, répétait le commentateur éberlué, qui paraissait à bout de souffle. J'avais presque envie de lui dire : Calmez-vous, mon vieux! Des tas de choses sont parfaites : les aurores boréales, les fjords de la baie d'Ungava, l'obscurité polaire, le moindre flocon de neige est parfait! [...] — (Serge Lamothe, Mektoub, éditions Alto, Québec, 2016, pp. 19-20)
    • Deux épéistes se sont livrés à un duel devant un superbe fond de pleine lune. Une initiative qui a permis à un photographe italien, Francesco Fanti, de capturer deux silhouettes parfaites. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 9 septembre 2022, page 22)
    • Qui n’a que des qualités ; qui est accompli dans son genre ; qui est au plus haut de l’échelle des valeurs.
    • La porcelaine, cette matière céramique la plus parfaite, résulte de la liaison à une température très élevée, de l’infusible kaolin et du fusible feldspath, en une masse homogène. — (Le Siècle du rococo: art et civilisation du XVIIIème siècle, Residenzmuseum München, H. Rinn, 1858, page 223)
    • Rosebud se cherche toujours. Elle ne sait pas exactement ce qu’elle veut, mais elle sait très bien ce qu’elle refuse : retourner à Aix et devenir la parfaite épouse d'un pinardier. — (Michel Lebrun, Les ogres, French Pulp éditions, 2014, chap. 21)
    • Qui est complet, total.
    • Dans cette chambre noire, l’obscurité n’est pas parfaite.
    • Une solitude parfaite.
    • Un repos parfait.
    • Sa guérison n’est pas parfaite.
    • Un parfait imbécile.
    • Un parfait coquin.
    • Et le Christ a dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Et parfait ne veut pas dire seulement exempt de péchés, mais de défauts, de manques, c'est-à-dire terminé. — (Arnaud Desjardins, Les chemins de la sagesse, La Table Ronde, Pocket spiritualité, 1999, p. 38)
    • Qui répond exactement, strictement à un concept.
    • Carré parfait, nombre parfait, consonance parfaite, ensemble parfait, gaz parfait.
    • (Topologie) Se dit d’une partie fermée sans points isolés.
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  • vérifier
    • Examiner, rechercher si une chose est vraie, si elle est telle qu’elle doit être ou qu’on l’a déclarée.
    • Vérifiez certains points de détail. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 36)
    • A plat ventre, près de la rampe, l'électricien vérifiait les ampoules sans s'occuper de la vedette. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Elle vérifia que la mentonnière maintenait bien la mâchoire. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 121)
    • Les bancs d’essai automatiques de dosage des protéines dans les céréales seront vérifiés globalement à l'aide de farines de référence. — (L’audit de la métrologie dans le cadre des certifications de systèmes de management, Collège Français de Métrologie & Lexitis Éditions, 2014, page 10)
    • Gorbatchev y affirme bien que l'élargissement de l' OTAN constituerait une trahison de ce qu'était selon lui «l'esprit» des discussions de l'époque, mais réaffirme qu'aucun engagement formel n'avait été pris. Les Russes continuent d'affirmer que les Occidentaux auraient néanmoins offert des garanties informelles. Une théorie qui a l'avantage d'être par nature impossible à vérifier. — (Elie Guckert, Cette promesse de l'OTAN à la Russie qui n'a jamais existé, 14 décembre 2021 → lire en ligne)
    • Dans l’ancienne législation, enregistrer un édit.
    • Vérifier un édit en parlement.
    • Faire voir la vérité ou l’exactitude d’une chose, d’une proposition ou d’une assertion ; les confirmer.
    • Ces photographies étaient cependant fort intéressantes : elles vérifiaient ce que la méthode graphique m’avait fait saisir relativement au mécanisme du vol, […]. — (Étienne-Jules Marey, Le Fusil photographique, dans La Nature - Revue des sciences, page 326, 1882)
    • Dans le deuxième cas, montrer que le mouvement est uniformément accéléré en vérifiant que la vitesse varie linéairement avec le temps (v = at + b) ou, ce qui est équivalent, en vérifiant que les intervalles entre les points forment une progression arithmétique de raison r = a(Δt)2. — (Roger Duffait, Expériences de physique: CAPES de sciences physiques, Éditions Bréal, 2e éd., 1996, p. 213)
    • Si vous voulez mon avis, Œdipe et tout ça, c'est des conneries. Et Freud est un malin et un sacré branleur parce que toutes ses théories reposent sur des suppositions et qu'on ne pourra jamais rien vérifier. — (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap. 15)
    • L’évènement a vérifié votre prédiction.
    • Matignon pourra souligner qu’il n’est pas question, dans son projet de loi, de « contrôler », mais de « vérifier », et que l’on vérifie déjà l’identité des citoyens souhaitant payer par chèque, entrer dans un casino ou voir un film interdit aux moins de 16 ans. — (Henri Seckel;, «Passe vaccinal : les contours flous d’un contrôle d’identité inédit», LeMonde , 27 décembre 2021)
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  • consacrer
    • (Religion) Dédier à Dieu, à une divinité, à un saint, avec certaines cérémonies.
    • L’église est consacrée, son nom le dit assez, à saint Nicolas, évêque de Myre, patron des enfants et patron de la Lorraine. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1923)
    • Le 19 septembre de l’an 1846, la Vierge s’était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi, le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour de pénitence, à cause des Quatre-Temps. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • (Religion) Donner, dévouer à Dieu, sans observer aucune cérémonie particulière.
    • Après soixante heures de traversée, nous jetons l'ancre devant Thorshavn, capitale des Féroë. […]. Les Féroésiens l’ont consacrée à Thor : de tous les dieux de l'ancienne mythologie scandinave, Thor est celui qui a la vie la plus dure. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 31)
    • Après tant de temps donné au monde, il a consacré le reste de ses jours à Dieu.
    • (Sens figuré) Dévouer, destiner ou employer quelque chose à un certain usage.
    • Louis Pasteur, dont la vie exemplaire a été consacrée au service de l’humanité, fut ce savant modeste, parfois incompris, qui a fécondé par ses travaux de nombreuses branches de l’art de guérir. — (Pierre Chanlaine, Pasteur et ses découvertes, 1966)
    • Aux vacances de l’année suivante, j’appris que cette belle à peine entrevue était consacrée par sa famille à la vie religieuse. — (Gérard de Nerval, « Sylvie », in Les Filles du feu, 1854)
    • La Centre de Documentation du C.N.R.S. publie mensuellement un « BULLETIN SIGNALÉTIQUE » en plusieurs fascicules […].Quatre fascicules d'entre eux sont consacrés à la Philosophie et aux Sciences Humaines et paraissent trimestriellement. — (Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 36e année : 1961, Paris : Librairie J. Vrin, 1962, Notice du CNRS, non paginée (328e page))
    • (En particulier) Employer son temps à une action.
    • Oui, comme par hasard, c’est le seul auteur dont nous n’ayons rien brûlé, et, comme par hasard, c’est aussi celui auquel vous avez consacré votre thèse de doctorat. — (Amélie Nothomb, Les Combustibles, Paris : chez Albin Michel, 1994)
    • Il peut-être intéressant de noter que l’architecte naval norvégien Colin Archer (1832-1921) consacra sa vie à dessiner et construire des "cutters". — (Freddy Philips et Jacques Leblanc, Voiliers-pilotes des Bancs de Flandres, Éditions du Gerfaut, 2004, page 78)
    • Vous vous consacrez à votre famille. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 19 septembre 2022, page 13)
    • (Religion) Rendre sacré, saint, vénérable.
    • Ce lieu fut consacré par le sang des martyrs.
    • (Par extension) Sanctionner ; rendre durable.
    • Les Flamands, soucieux de protéger leur langue, l'ont pour leur part envisagé comme permettant aux autorités d'imposer la langue de Vondel, voire d'interdire l'usage d'une autre langue. Le principe du double unilinguisme a été consacré dans divers textes législatifs et ensuite constitutionnels. — (Adèle Remiche et Laura Van den Eynde, La nouvelle procédure de nomination des bourgmestres des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise, dans La sixième réforme de l'État (2012-2013): Tournant historique ou soubresaut ordinaire, sous la direction de Joëlle Sautois & ‎Marc Uyttendaele, Limal (Belgique) : éditions Anthémis, 2013)
    • [Ce principe] est consacré par l’article L.311-5 du code des relations entre le public et l’administration, aux termes duquel les avis du Conseil d’État ne sont pas des documents administratifs communicables. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
    • Un monument fut élevé pour consacrer le souvenir de cette victoire. - Une gloire que les siècles ont consacrée. - Les erreurs, les préjugés que le temps consacre.
    • (En particulier) Adopter, rendre constant par l’usage en parlant des mots, des locutions.
    • Il eut même cette bonne fortune d’inventer à plusieurs reprises un de ces vocables essentiellement parisiens que la mode consacre pendant quelques mois et qui reçoivent toujours l’accueil le plus enthousiaste […] — (Octave Mirbeau, Contes cruels : Gavinard)
    • Cette expression est consacrée par l’usage. - C’est le terme consacré.
    • (Théologie) Déterminer le sens d’un mot, de manière qu’il ne puisse être pris dans une autre signification.
    • L’église a consacré ce mot.
    • (En particulier) (Rite chrétien) Prononcer les paroles sacramentelles en vertu desquelles le pain et le vin sont changés en corps et sang de Jésus-Christ, en parlant du prêtre.
    • Le prêtre consacra autant d’hosties qu’il y avait de communiants. - Hostie consacrée.
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  • exploser
    • Faire explosion.
    • Vers la droite, l’un des aéroplanes piqua follement du nez, se redressa presque perpendiculairement, explosa avec un bruit énorme et s’abîma en flammes dans la mer. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 192 de l’édition de 1921)
    • (Sens figuré) Se manifester ou s’exprimer de manière soudaine et violente.
    • Chiquant du tabac et recrachant entre ses dents gâtées des jets de salive marron, son père explosa de colère, une colère noire qu’il ne pouvait contenir plus longtemps même en présence de sa belle-fille. — (Catherine Fourgeau, Dobadjo : la première épouse, L’Harmattan, 2000, page 239)
    • (Sens figuré) Augmenter, s’accroître de manière fulgurante.
    • Dans une interview aux Échos, Isabelle Falque-Pierrotin a dressé un nouveau bilan des plaintes, quatre mois après l’entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données (RGPD). « Les indicateurs explosent, prévient la présidente de la CNIL. […] » — (Next INpact, RGPD : les plaintes collectives seront traitées en priorité par la Cnil, 25 septembre 2018 → lire en ligne)
    • Au Cap d’Agde, la notoriété de l’événement fait exploser les compteurs. — (Stéphanie Maurice, La passion du tuning, Seuil, 2015, collection Raconter la vie, page 67)
    • Les contaminations explosent, mais l’essentiel est sauf : de nouvelles règles ont été édictées, semblant sorties tout droit d’un jeu médiéval inventé par le Perceval de Kaamelott.— (Christian Lehmann, Le virage Boris Johnson d’Emmanuel Macron, 29 décembre 2021)
    • (Sens figuré) Être réduit en fragments, perdre son unité en se divisant, se fractionnant.
    • La réalité est pourtant là, sous nos yeux. Le travail explose, éparpillé par petits bouts façon puzzle. — (Olivier Tesquet, Les nouveaux Temps Modernes, Télérama n° 3513, mai 2017)
    • (Sens figuré) Ressentir une immense fatigue
    • (Cyclisme) Couper son effort brutalement par manque de force.
    • Il a explosé dans la dernière bosse du parcours.
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  • appeler
    • Désigner quelqu’un par son nom ; pourvoir quelqu’un d’un nom.
    • […]; trois mois auparavant, c’est-à-dire à l’époque où sa mère vivait encore, on l’avait appelé le prince de Béarn ; on l’appelait maintenant le roi de Navarre, en attendant qu’on l’appelât Henri IV. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
    • Le sucre de raisin que l'on appelle aussi glucose, se rencontre dans les fruits sucrés qui présentent en même temps une saveur acide, comme les raisins, les groseilles, etc. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 120)
    • Le thé le plus exquis est un thé dont les feuilles sont dorées comme celles du tabac turc ; les Chinois l’appellent le thé rouge. Ne s'en procure pas qui veut. — (Léon Caubert, Souvenirs chinois, Paris : Librairie des bibliophiles, 1891, note n° 1 page 130)
    • Roland avait, depuis le berceau, ce que nos grands-mères appelaient le diable au corps, ce que nous appellerions nous la bougeotte névrotique, un besoin viscéral de se frotter à tous les interdits, […]. — ('Francis Renaud, Justice pour le juge Renaud : Victime du gang des lyonnais ?, Éditions du Rocher, 2011, chap. 8)
    • (Pronominal) Il s’appelle Charles. — C’est ainsi qu’on l’appelle. — Cette fleur s’appelle anémone.
    • Quel est votre nom? — Je m’appelle Marie. — Un joli nom. — C’est le nom de ma mère. — En vérité! — (1854, Gustave Chouquet, Easy Conversations in French‎, page 9)
    • Désigner une personne ou une chose par une qualité bonne ou mauvaise.
    • Quand il suivit un peu plus tard comme externe les classes du collège d'Arbois, il appartint tout d'abord à la catégorie des élèves que l'on pourrait appeler bons-ordinaires. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, p. 12)
    • Le mouvement pacifiste, au XXe siècle, a été très largement porté par les femmes, plus sensibles que les hommes à l'absurdité d'une puissance qui s'édifie en semant la mort, et qui appelle « champs d'honneur » les lieux des pires massacres. — (Marie Gratton, Côté cour, côté jardin : Voyage intérieur en 365 jours, Montréal (Canada) : éditions Médiaspaul, 2001, page 492)
    • (Pronominal)Ceux qui s’appellent les gens comme il faut, les sages par excellence. Cela s’appelle un véritable ami. Cela s’appelle folie en bon français.
    • Désigner par leur nom ceux qui doivent se trouver présents en un endroit.
    • On va appeler tous les soldats l’un après l’autre. Ce soldat n’était pas à la caserne quand on l’a appelé.
    • Je ne me suis point entendu appeler quand on a lu cette liste. Beaucoup d’appelés et peu d’élus.
    • (Justice) Lire tout haut le nom des parties, afin que leurs avocats viennent plaider pour elles.
    • Appeler une cause. On vient d’appeler votre cause. La cause sera appelée à son tour de rôle.
    • Faire venir en se servant de la voix ; héler.
    • Il appela un de ses copains, un jeunot coiffé d'une gapette américaine à viscope pointée vers le ciel. — (Léo Mallet, Les rats de Montsouris, Éditions Robert Laffont, 1955)
    • Quand cette image de la mort en turban crasseux, en casaquin sinistre, regarda les grains de millet que la poule noire piquait, et appela son crapaud Astaroth pour qu’il se promenât sur les cartes étalées, Mme Cibot eut froid dans le dos, elle tressaillit. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
    • (Par extension) Ne pouvant plus l’appeler de la voix, il l’appelait encore de la main. Appeler des yeux, du geste.
    • (Transitif) ou (Pronominal) (réciproque) Contacter quelqu'un par téléphone.
    • Les toxicos t’attirent que des emmerdes. Surtout les PD. Ces chbebs qui t’appellent trois fois par jour, ils s’injectent la coke avec des seringues. — (Alexandre Kauffmann, Surdose, Paris : Éditions Goutte d'or, 2018, chap. 8)
    • T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chap. 5)
    • Pousser son cri pour faire venir à eux ceux de leur espèce, pour les animaux.
    • Le mâle appelle sa femelle. La brebis appelle son agneau.
    • (Par analogie) Appeler des oiseaux en imitant leur cri.
    • Inviter à venir.
    • Appeler le médecin, le chirurgien. Cet artiste fut appelé en France, à la cour, par tel prince.
    • Appeler un général à l’armée. Tous les chefs furent appelés à ce Conseil.
    • Les Maures furent appelés en Espagne par le comte Julien.
    • (En particulier) (Droit, Justice) Citer devant le juge.
    • Appeler en justice. On l’a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme.
    • Appeler quelqu’un en témoignage. Être appelé comme témoin.
    • Appeler en garantie. Le juge ordonna que les parties seraient appelées.
    • Envoyer, défier.
    • Appeler au combat, appeler en duel ou simplement Appeler :
    • Avertir de se trouver en quelque lieu par un signal.
    • Mais avant que Kurt eût pu fournir une explication, les sonneries aiguës du branle-bas appelèrent chacun à son poste, et l’officier s’éloigna. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
    • (Sens figuré) avertir, exciter, obliger à se trouver en quelque endroit, pour quelque chose que ce puisse être.
    • J’irai où l’honneur, où le devoir m’appelle. Mes affaires m’appellent ailleurs.
    • La vengeance l’appelle. Ce beau temps nous appelle à la chasse.
    • (Rare) Rendre nécessaire.
    • Les hormones, une des plus anciennes familles d’herbicides, vont continuer à nous rendre service et elles sont un bon exemple d'un certain type de sélectivité et de systémie ; cette dernière notion appelait le glyphosate. — (Christian Gauvrit, Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, 1996, page 111)
    • Ce crime appelle la vengeance des lois. Ces abus appellent une réforme.
    • Ce mot ne peut être employé seul, il appelle un complément. Ce grave sujet appelle toute votre attention.
    • (Religion) Faire ressentir sa volonté aux hommes, en parlant de Dieu.
    • Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l’apostolat. Il fut appelé de Dieu à cette mission.
    • Désigner une personne, pour une fonction ou une action importante.
    • Appeler quelqu’un à un poste. Il fut appelé à siéger dans le Conseil.
    • L’important devoir que nous sommes appelés à remplir. Il fut appelé à lui succéder.
    • (Par extension) Désigner pour prendre une décision.
    • Par dérogation au premier alinéa de l’article 42 de la Constitution, la discussion d’un projet de loi devant l’Assemblée nationale appelée à statuer définitivement porte sur le texte dont cette assemblée a été saisie et non sur le texte de la commission, qui n’en adopte pas […]. — (Secrétariat général du gouvernement et Conseil d’État, Guide de légistique, 3e version, La Documentation française, 2017, ISBN 978-2-11-145578-8 → lire en ligne)
    • Être conduit par ses qualités, ses talents et les circonstances qui déterminent la vocation, le sort, la condition.
    • Le génie de Turenne l’appelait au commandement des armées. Il a su jouer le rôle auquel il a été appelé par les événements.
    • (Absolument) (Droit, Justice) Recourir à un tribunal supérieur pour faire réformer le jugement, la sentence d’un tribunal inférieur.
    • Il appellera de ce jugement. Il a appelé du tribunal de première instance à la Cour d’appel.
    • Appeler comme de juge incompétent. Appeler a minima.
    • (Sens figuré) (Familier) Ne pas se soumettre à une décision, ne pas l’adopter.
    • J’appelle de votre décision, ou J’en appelle.
    • (Sens figuré) Invoquer ; se référer.
    • J’en appelle à votre témoignage : J’invoque votre témoignage.
    • J’en appelle à votre probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc. : Je m’en réfère à votre probité, à votre sagesse, etc.
    • Jeunes filles, mes sœurs, et jeunes femmes, j’en appelle à vos souvenirs. Ne sont-ils pas délicieux, les moments de rêve et d’angoisse que l’on vit dans sa chambre pendant qu’au salon, une mère dit à la vôtre :— Madame, j’ai l’honneur de vous demander pour mon fils la main de Mademoiselle votre fille… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 99.)
    • (Sens figuré) (Familier) Revenir d’une grande maladie.
    • Il en a appelé.
    • (Pronominal) Porter le nom de.
    • "Il n’y a de vérité que dans les détails" : c’est un froggie, Stendhal qu’il s’appelait, qui a dit ça… — (Bernard Domeyne, Vacances trop mortelles, 2014, page 1002)
    • (Foresterie) Annoncer à voix haute les caractéristiques de l’arbre marqué ; faire un appel.
    • Les coupes d'éclaircie et de jardinage sont marquées en délivrance: seuls les arbres à abattre portent les empreintes du marteau (blanchis et empreinte au pied, blanchis et empreinte au corps). Ils sont appelés par essence, circonférence (ou diamètre) et hauteur, pour que l'estimation en soit possible. — (Jean-Paul Debleau, Peintres, peintures marques peintes sur les arbres en forêt de Fontainebleau., février 2016 → lire en ligne)
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  • redonner
    • Donner de nouveau la même chose.
    • […] or, après trois décennies d’hégémonie idéologique néolibérale et de pari sur la main invisible du marché, les retombées délétères du capitalisme de casino et l’effilochage du lien social qu’il entraine semble redonner […] une nouvelle actualité à ce souci. — (Alexis Lacroix, « Quand le justice sociale redevient une idée neuve », dans Marianne, n°665, du 16 janvier 2010)
    • Il saisit rageusement sa perruque, qui lui redonnait pour un soir la chevelure bananoïde de ses chères sixties, et la jette dans le lavabo où elle se met à sombrer comme un transatlantique. — (Jacques Jouet, sur un scénario de François Rivière, Jonathan Cap : Racket à Roland-Garros, Éditions Nathan, 2015, chap. 1)
    • Donner, même pour la première fois, une chose qu’avait déjà eue celui à qui on la donne.
    • Ma présence lui avait redonné de la vitalité, il doit avoir un faible pour mes fesses, car le voilà qui bande comme un cerf. — (Jean Pierre Bassus, Les Rêves érotiques d’une jeune femme, Publibook, 2006, page 78)
    • Il a redonné à ce tableau son premier éclat, sa première fraîcheur en le nettoyant.
    • (Sens figuré) Alors comment redonner aux bourgeois français le goût de la famille et des progénitures copieuses ? Des ligues pour la repopulation ? Bah ! Elles sont composées, en majeure partie, de célibataires endurcis […] — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
    • (Sens figuré) Ici, Piganiol et Pesquidoux se rencontrent : il faudrait qu’une impulsion suprahumaine vînt redonner à ces races blasées l’appétit de vivre, la foi en l’avenir. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • (Par hyperbole) Ce remède m’a redonné la vie : Il a rétabli ma santé dans un moment où j’étais en grand danger de mourir.
    • (Intransitif) Se livrer, s’adonner de nouveau à quelque chose.
    • Il paraissait vouloir devenir économe, le voilà qui redonne dans les folles dépenses.
    • Il a redonné dans le piège d’où il s’était tiré.
    • (Intransitif) (Militaire) Revenir à la charge.
    • L’infanterie, qui avait été rompue à la première charge, se rallia et redonna avec un nouveau courage.
    • (Familier) Le soleil redonne de plus belle : Le soleil donne (luit) plus que jamais.
    • (Pronominal) Reprendre, recommencer, ce que l’on avait cessé de faire.
    • Se redonner au soin de ses affaires, aux affaires.
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  • refermer
    • Fermer de nouveau ; fermer ce qui était ouvert.
    • – Vieux rapiat ! – s’écria Bert, au moment où le secrétaire refermait la porte en s’en allant. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 163 de l’édition de 1921)
    • Elle tenta d’entraîner François et, comme celui-ci l'envoyait paître, elle l’abandonna, ouvrit la porte et la referma violemment. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 49)
    • Ruisselant de sueur, Jimmy tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, fit entrer Jim et la referma derrière lui. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Elle ouvrit chaque lame, passa le doigt sur le fil et les referma lentement. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Lorsque Bishop revint et posa un gobelet fumant devant elle, Anise referma les mains dessus pour se réchauffer ; il faisait trente-cinq degrés à l'ombre, et pourtant elle tremblait de froid. — (Kay David, L’ombre du doute, traduit de l’anglais par B. Dufy, en recueil avec La machination de Harper Allen, éditions Harlequin (collection Black Rose), 2009, chapitre 12)
    • (Pronominal) — Les gendarmes avaient enquêté, mais dans cette boue, la trace se referme comme sur de l'eau. Personne ne savait rien. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 19)
    • (Chirurgie) Reprendre et unir les chairs de telle sorte qu’il n’y ait plus d’ouverture.
    • Refermer une plaie,
    • (Absolument) (Pronominal) Cicatriser.
    • La plaie se referme.
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  • manier
    • Prendre, tâter, toucher avec la main, pour s'en servir, pour évaluer ou pour déplacer.
    • Manier un drap pour voir s’il est souple.
    • Manier des papiers.
    • J’ai manié beaucoup de livres dans ma vie.
    • Il manie bien, il sait bien manier le ciseau, le burin, la pointe, la plume, le crayon, le pinceau, l’épée, le sabre, les armes.
    • Manier un fusil, une raquette.
    • Diable ! des glaces, c’est fragile, et je veillerai à ce qu’on ne les manie pas trop rudement. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre XXIII, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • (En particulier) Mettre en œuvre la matière propre à un ouvrage.
    • Des entraves, ils en ont créé des centaines, maniant à tout va les outils de la récurrence, de la géométrie, de la linguistique, plus récemment de l'informatique. — (Pierre Jean Ruffieux , Les chroniques de l'Acratopège, Lulu.com, 2012, page 63)
    • Manier la pâte, le levain.
    • Manier les couleurs.
    • Manier la terre, le plâtre, le marbre.
    • (Manège) Manier un cheval : le faire aller, le mener.
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  • transporter
    • Porter d’un lieu dans un autre.
    • Le lendemain, à l'aube, nous nous mettons en marche — en marche est ici une façon de parler — car nous nous faisons tout bourgeoisement transporter en chemin de fer jusqu’à La Neuveville, où nous redeviendrons piétons. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1895)
    • La malheureuse était grise et il allait falloir bientôt la transporter dans une salle du premier pour l’y laisser cuver son vin. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Ce sont d’abord les saints ayant foi en la révélation qui, prochainement et du jour au lendemain, disparaîtront tous de ce monde pour être transportés au ciel, sans laisser ici-bas aucune dépouille mortelle. — (Une station sur les côtes d’Amérique — II. New-York et la société américaine, dans La revue des deux mondes, 1862, page 197)
    • On écrivit au maire d’Allemant qui répondit qu'en effet le capitaine Bordes-Pagès avait été transporté le 9 Septembre à Allemant et que de là on l'avait dirigé sur Linthes. — (Joseph Ageorges, Une famille française au XIXe siècle (les Pagès et les Bordes-Pagès), J. Duvivier, 1920, page 442)
    • Il saisit Héloïse, l’enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu’il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Le bureau d’Halifax de Atlas Shipping était chargé de noliser les bateaux par vingt ou quarante à la fois. La contrebande était transportée, sur ces navires, de Saint-Pierre au Canada et aux États-Unis. — (Jean-Pierre Andrieux, La Prohibition... Cap sur Saint-Pierre et Miquelon, traduit de l'anglais par Georges Poulet, Ottawa : Éditions Leméac, 1983, page 171)
    • (Sens figuré) Implanter dans un endroit ce qui vient d’un autre lieu.
    • La véritable foi transporte les montagnes, mais, à cause de cela, elle ne saurait être transportée elle-même, par simple décret administratif, dans l’âme de l’incroyant... — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • (Sens figuré) Déplacer.
    • Et les deux hommes, s’étant enquis cordialement de leur santé respective, parlèrent de la pluie et du beau temps, puis transportèrent la conversation sur divers autres sujets d’un intérêt tout aussi palpitant ; […]. — (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Constantin transporta le siège de l’empire romain à Constantinople.
    • Transporter la guerre dans un autre pays. — Transporter un événement, une action sur la scène.
    • (Spécialement) (Histoire de France) Déporter hors du pays, en parlant de personnes.
    • L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Si quelques-uns de ces fils de famille sont, demain, massacrés ou transportés, c’est de la graine d’insurrection jetée dans le champ des bourgeois. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
    • La réhabilitation mémorielle concerne en premier lieu les victimes d'une politique coloniale de peuplement, par laquelle des condamnés de droit commun ont été transportés en Nouvelle-Calédonie pour des faits parfois mineurs. — (Benoît Carteron, Identités culturelles et sentiment d'appartenance en Nouvelle-Calédonie, L'Harmattan, 2008, page 67)
    • (Droit) Céder, transférer à quelqu’un le droit qu’on a sur quelque chose.
    • Il m’a transporté tous les droits qu’il avait sur cette terre, sur ce domaine.
    • Transporter une rente, une dette, une créance.
    • Mettre hors de soi, agiter violemment.
    • La fureur le transporte à un tel point qu’il ne se connaît plus.
    • La joie l’a tout transporté.
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  • enflammer
    • Mettre en flamme.
    • En un instant, une nappe de feu se propage autour de la coque du paquebot. Ce bouillonnement provenait d’une source sous-marine de naphte, et il a suffi de ce fragment de cigare pour l’enflammer. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • François s'exécuta, puis, d'un coup de pouce, il enflamma son briquet d'amadou et le tendit, en silence, à la fille. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 40)
    • Celui-ci enflammait des torches de papier toutes préparées et me chauffait la plante des pieds. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • (Sens figuré) La colère enflamme les yeux, le visage.
    • (Médecine) Causer une inflammation.
    • Mais loin de son Plateau, Arsène André étouffait. L’air résineux lui manquait, les brouillards de la Meuse lui enflammaient la gorge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 71)
    • Le mal de dos prend souvent pour noms : « lumbago » (ou « tour de reins »), lié à un début de détérioration du disque intervertébral qui se fissure et s’enflamme à certains endroits, « hernie discale », résultant d’une dégénérescence d’un disque intervertébral, et « sciatique », conséquence de la hernie qui vient comprimer le nerf sciatique, à la jonction entre les deux dernières vertèbres lombaires et le sacrum. — (France Mutuelle Magazine, n° 175, janvier-février-mars 2023, page 23)
    • (Sens figuré) Animer d’une vive passion, particulièrement en parlant des effets de l’amour.
    • Leurs chansons et les gestes de leur danse étaient d’une impudeur ardente qui enflammait peu à peu les spectateurs très nombreux ce soir-là. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
    • Quelques jeunes clubmen, dont l’imagination aventureuse s’était enflammée de patriotisme, s’entassèrent dans cinq ou six automobiles et partirent clandestinement pour Beacon Hill. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 234 de l’édition de 1921)
    • Une heure auparavant, j’avais cru que Mauricette serait l’héroïne de mon aventure… Sa mère m’enflammait dix fois davantage. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre II)
    • Ce 4 mars, Hébert, hargneux, enflammait les tribunes du club des Cordeliers pleines à craquer de « bonnets rouges ». Comme ceux qui venaient de le précéder au perchoir, il désignait Robespierre et ses alliés sans les nommer, préférant employer le mot faction. — (Jean-Pierre Fournier La Touraille, Le jeu de quilles en or, Paris : Éditions Plon, 2014, chap. 26)
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  • enterrer
    • Enfouir, mettre dans la terre.
    • Ce soubassement est intact, […], les parties inférieures du monument sont restées enterrées pendant des siècles et ont été ainsi préservées des mutilations. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Le déchaumage est donc une façon culturale légère, destinée, en remuant la couche superficielle du sol, à enterrer les mauvaises graines, pour qu'elles germent au plus vite. — (Les mauvaises herbes et leur destruction, dans Almanach de l'Agriculteur français - 1932, page 86, éditions La Terre nationale)
    • Enterrer de l’argent dans une cave.
    • (Funéraire) Inhumer, mettre un corps en terre.
    • Je suis d’une famille où l’on se fait enterrer les pieds tournés du côté de la France, afin de protester, même après la mort, contre la conquête de notre pays par Louis XIV, et contre l’anéantissement de nos libertés nationales. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, t. 2, 4, 1833)
    • Les farouches Vendéens, excités par la voix de leurs prêtres, par les discours des ministres du Dieu de miséricorde, égorgeaient, brûlaient vifs, enterraient vivants les républicains qui tombaient entre leurs mains. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • On comprend bien des choses si l'on sait que chacun de ces hommes devait être enterré selon les rites de sa bande, avec tout ce qu'il peut y avoir de prières : catholiques, juives, puritaines, presbytériennes, méthodistes, parsies, jaines, musulmanes. — (Paul Nizan, Aden Arabie, chap. VIII., Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
    • Claude expirait, privée des secours de la religion, et on refusa de l’enterrer en terre chrétienne. — (Aragon, Les Beaux quartiers, 1936)
    • Dans une petite commune telle que Drain, l’épidémie de peste de 1563 fit 153 morts qui furent enterrés ensemble à l'endroit où se dresse la croix commémorative du Moulin-Moreau, sur la route de Saint-Laurent-des-Autels. — (Pierre-Louis Augereau, Les Mauges mystérieuses, Éditions Cheminements, 1994, page 103)
    • Tuer en mettant en terre.
    • [Elles] portent en elles jusqu'à leur dernier jour la peur d’être enterrées vivantes. — (Joë Bousquet, Traduit du silence, 1935-36)
    • (Sens figuré) (Par extension) (Familier) Survivre à quelqu’un.
    • C’est un homme plein de vigueur, et qui nous enterrera tous.
    • Vous nous enterrerez tous ! — (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes, 1921)
    • (Sens figuré) Cacher.
    • Enterrer son secret.
    • Enterrer ses talents.
    • L’avare enterre ses trésors au lieu d’en jouir.
    • (Sens figuré) Dépenser beaucoup d’argent en remuements de terre.
    • Son jardin lui a coûté trop d’argent, il y a enterré une fortune.
    • (Sens figuré) (Politique, Administration) S’arranger de manière qu’une proposition, un projet n’aboutissent pas.
    • [Titre] L’A45 définitivement enterrée par le gouvernement — (L’A45 définitivement enterrée par le gouvernement sur LyonMag.com, La News. Mis en ligne le 17 octobre 2018)
    • Tout juste le gouvernement reconnaissait-il que « les effets de la taxation ne faisaient pas consensus ». Nulle part, il ne disait aux citoyens vouloir enterrer la mesure. — (Gaspard d’Allens, En coulisses, le gouvernement a dézingué des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, Reporterre, 17 décembre 2020 → lire en ligne)
    • (Sens figuré) (Familier) Faire les dernières réjouissances de quelque chose qui se termine.
    • Enterrer la vie de garçon.
    • (Pronominal) (Manège) Porter la tête très basse, en parlant d’un cheval.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
    • (Pronominal) (Sens figuré) Quitter le monde pour vivre dans un endroit reculé.
    • S’enterrer dans la province, dans son château.
    • Mes collègues de France sont moins bêtes que moi, grogna-t-il. On m'y reprendra, à venir m'enterrer parmi ces magots. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 230)
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Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.