Dictionnaire des rimes
Les rimes en : anoblir
Que signifie "anoblir" ?
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- Rendre noble, donner à un roturier le titre et les droits de noblesse.
- Pour le prince, Othon n’était qu’un archer, plus adroit que les autres, il est vrai ; mais l’adresse n’anoblissait point, et les nobles seuls avaient droit de porter des cheveux longs. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
- Tandis qu'on contestait aux juifs les droits de bourgeoisie, un juif parvint à se faire anoblir : Liefman Calmer, devint baron de Picquigny et vidame d'Amiens. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne fait nul cas du prestige et de l'ancienneté des familles : celle de Charles-Augustin et la sienne lui paraissent assez bonnes pour n'y pas ajouter un éclat emprunté. Dans son langage dru de femme bien née d'ancien régime, Reine dirait que la truie n'anoblit pas le cochon. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 160)
- Donner à quelque chose un caractère noble.
- Et la vanille Bourbon, à la puissance aromatique enivrante, d’anoblir flans, macarons, riz au lait, tartes aux pommes, gaufres, crèmes pâtissières et autres vanillades. — (France Mutuelle Magazine, no 175, janvier-février-mars 2023, page 53)
- (Pronominal) Devenir noble.
- Ce métal s'anoblit avec le temps.
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "anoblir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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ensevelir
- Mettre un corps dans le tombeau, inhumer dans le lieu de la sépulture.
- Si l'un des pèlerins venait à mourir sur le bateau, le capitaine devrait ne point pratiquer aussitôt l’immersion, mais bien atterrir quelque part et faire ensevelir le défunt dans un cimetière. — (« Pèlerinage en Terre Sainte au temps jadis », dans Jérusalem, tome 4, 1911, page 368)
- Moins l'habit et la cornette, c'est une sœur de la charité qui pose des ventouses, des cataplasmes, applique des sinapismes, masse les rhumatisants, ensevelit les morts. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- S’ensevelir sous les ruines d’une place, se faire tuer en défendant une place jusqu’à la dernière extrémité.
- (Par analogie) Enfouir sous une couche de matériaux.
- Fi du conseil, Maurice de Bracy ! les ruines de ce château enseveliront mon corps et ma honte avant que je consente à une capitulation si vile et si déshonorante. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Ce vent, s'il ne démolissait pas, il enterrait, il ensevelissait, et il était probable que douze heures après le début de la tempête, la maison, le chenil, le hangar, l'enceinte, auraient disparu sous une égale épaisseur de neige. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Être enseveli dans le chagrin, avoir un chagrin profond.
- (Sens figuré) Cacher profondément.
- Cette influence contre nature fut pour elle une espèce d'humiliation et la source de bien des peines qu'elle ensevelissait dans son cœur. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Être enseveli dans sa rêverie, (Sens figuré) Rêver profondément.
- S’ensevelir dans la retraite, dans la solitude, se retirer entièrement du monde.
- Envelopper dans un linceul.
- Que tu meures absous ou damné, […], tu auras pour linceul une toile d'araignée, et j'ensevelirai l'araignée avec toi ! — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Deux femmes de la rue Monselet, à qui Anne n’avait jamais adressé la parole, avaient enseveli le corps, avec l’aide d’une religieuse venue de Toutes Aides. — (Paul Nizan, Antoine Bloyé, Grasset, 1933, p. 17)
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maudire
- Lancer des imprécations contre quelqu’un pour qu’il lui arrive du mal.
- Le christianisme défend de maudire ses persécuteurs. - Il maudit tous les jours ceux qui lui ont donné de mauvais conseils.
- Il a alors compris la source de son malheur, il avait été maudit pour avoir volé le bien d’autrui. — (Nesrine Choucri, « Le pêcheur », Le progrès égyptien, 14 juin 2018)
- Réprouver.
- Je maudissais ces pauvres riches qui, dégoûtés de notre belle France, vont acheter à prix d’or le droit de dédaigner leur patrie […] — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Si une chose frappe particulièrement, ces années-ci, lorsqu’on voit se déployer la frange radicale de ceux qui se croient en insurrection contre un Système qu’ils peinent à définir mais qu’ils ne cessent de maudire, c’est la conviction profonde que l’Histoire mettrait en scène un affrontement irréductible entre des forces obscures, agissantes, maléfiques et, de l’autre côté, une résistance composée de guerriers héroïques, déchiffrant à travers l’actualité les signes invisibles aux autres de cette lutte sans merci. — (Mathieu Bock-Côté, Couvre-feu: je réponds à vos questions!, Le Journal de Québec, 10 janvier 2021)
- Détester une chose, exprimer l’horreur qu’on en a.
- Haï, Épicure le fut et le sera parce qu’il est un des héros de l’humanité. […] Et si, à sa suite, l’ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c’est parce qu’il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin ! — (Robert Redeker, Les Épicuriens, professeurs de liberté, dans Marianne du 5 au 11 février 2011, pp. 72-73)
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enforcir
- Rendre plus fort.
- La bonne nourriture a enforci ce cheval.
- (Intransitif) Devenir plus fort.
- Le grand air a fait du bien à cet enfant, il a beaucoup enforci.
- (Pronominal) Devenir plus fort.
- Cet enfant s'enforcit au grand air.
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havir
- (Désuet) (Cuisine) Se dit, en parlant de la viande, lorsqu’on la fait rôtir à un grand feu, qui la dessèche et la brûle par-dessus, sans qu’elle soit cuite en dedans.
- (Sens figuré) — Qu'est l'arraisonnement auprès de la chair labourée de l'envie, la chair en absence, frémillante, qui ne cesse de havir ? — (Marie Laberge, Pierre, ou, La consolation: poème dramatique, Boréal, 1992, p. 61)
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désinvestir
- Diminuer ou supprimer un investissement.
- Elle a désinvesti 15 milliards d’euros dans les énergies fossiles pour les réinvestir dans les énergies vertes. — (Pascal Canfin, (propos recueillis par Erwan Benezet et Frédéric Moucho), Pascal Canfin : «Si le nucléaire était une si bonne affaire, EDF aurait gagné des milliards…» sur LeParisien.fr. Mis en ligne le 6 septembre 2018)
- Selon Hannah Arendt, la perte de sensible relève de notre pouvoir de « désensorialiser les objets sensoriels », de désinvestir les sens selon notre habitude à les abstraire. — (Steven Bernas, L’image, le sensible et le photographique, 2014, page 14)
- (Pronominal) Cesser de s’investir dans une action, une organisation…
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ahurir
- (Familier) Jeter dans le trouble, étonner fortement.
- Hein, de quoi ? s’écria le Carcan, ahuri par ce déballage de mots inconnus. — (Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Vous l’avez ahuri à force de questions. — N’ahurissez pas cet enfant.
- (Littéraire) Hérisser.
- A la fin, le paysage, tondu court, fut méconnaissable, rajeuni, ahuri. — (Henri Troyat, Sophie ou la Fin des combats, Flammarion, Paris 1963, page 97)
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mincir
- S'amincir, devenir plus mince.
- Ce magazine féminin refait un numéro « Spécial mincir » avant les vacances.
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réintroduire
- Introduire à nouveau.
- Deux options sont possibles : soit éradiquer les herbivores ayant été importés, soit réintroduire les herbivores indigènes, auxquels l’arrivée de l’homme sur leur territoire a souvent été fatale — par exemple, le kangourou en Australie. — (revue La Recherche, 2006)
- Si le mammouth, par exemple, est réintroduit, ce sera forcément au détriment d’autres espèces. — (Maud Ginestet, Qu’est-ce que la désextinction ? Comment ressusciter une espèce disparue ? Et quelles questions cette éventualité soulève ?, article disponible sur le site planet-vie.ens.fr, 12 janvier 2018)
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dégauchir
- (Art, Taille de pierre) Rendre unie, droite la surface d’une pierre, d’une pièce de métal ou de menuiserie.
- Dégauchir une poutre.
- (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Corriger la gaucherie.
- Il arrive de sa province, le commerce du monde ne l’a pas encore dégauchi.
- (Argot) Trouver.
- Je fouinasse dans l'appartement de ma cocotte pour dégauchir un annuaire. — (San-Antonio, Bas les pattes!, Éditions Fleuve noir, 1954, chap. XVII)
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rouir
- (Art) Se dit en parlant de plante (comme le lin, le chanvre ou le manioc) que l’on fait tremper dans l’eau, afin que les fibres textiles puissent aisément se séparer de la partie ligneuse.
- […] ; de même que le travail de rouir, tiller et peigner le chanvre, saler ou sécher le poisson , etc. , passe pour un appendice de l'industrie de ceux qui récoltent le chanvre, ou qui pêchent le poisson. — (Jean-Baptiste Say, Cours complet d’Économie politique pratique, 3e édition augmentée de notes par Horace Émile Say, chez Guillaumin & Cie, Paris, 1852, volume 1, 2e partie, chapitre 1, page 206)
- Quand le lin a roui, on lui fait subir une sorte de décortication qui ne laisse subsister que la fibre textile. Ce fut le travail auquel le pauvre Kermelle crut pouvoir se livrer sans déroger. Personne ne le voyait, l’honneur professionnel était sauf ; mais tout le monde le savait, et, comme alors chacun avait un sobriquet, il fut bientôt connu dans le pays sous le nom de broyeur de lin. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 27)
- Une herbe plus sombre, mêlée à des joncs, marquait la place d’anciens étangs où l’on faisait jadis rouir le chanvre ; ils n’étaient pas tous asséchés et dès la tombée du jour les grenouilles s’y mettaient à chanter. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 114)
- On voit rouir dans la chaleurDes gerbes longues, lasses, lâches ;C’est comme un embarras de fleurs,D’oeillets, de mauves, de bourraches. — (Anna de Noailles, « Chaleur dans un jardin », Les Éblouissements, 1907 → lire en ligne)
- Faire rouir du lin.
- Le chanvre ne rouit pas bien dans l’eau courante.
- Mettre du lin, du chanvre à rouir.
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querir
- (Archaïsme) Variante de quérir.
- Le Roy ordonna aussi tost aux Officiers de sa Garde robe d’aller querir un de ses plus beaux habits — (Charles Perrault, Le chat botté, dans Histoires, ou Contes du temps passé, page 92. 1697)
- Va querir une échelle. — (Émile Zola, La Terre, deuxième partie, chapitre IV)
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empire
- Groupe d’États qui sont dirigés par un État qui les domine.
- Faites une France très forte, et nul n'osera jamais convoiter ses colonies. Laissez la France se débiliter davantage et son empire colonial, d'une manière ou d'une autre, s'écroulera. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Pour le Chili du XIXe siècle, qui faisait l'expérience d'un début d'industrialisation, l’ennemi et le partenaire principal était l’Empire britannique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
- Autorité absolue.
- Le Prince les développa avec une énergie et une habileté merveilleuses, résolu, disait-il, à donner à l’Allemagne l’empire du ciel, des mers et de la terre. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
- La Fable attribuait à Neptune l’empire des mers, à Pluton l’empire des enfers. - Alexandre rêvait de conquérir l’empire du monde.
- (Sens figuré) Ascendant, influence dominante.
- Atala ne pouvait pas prendre sur un homme un faible empire : pleine de passions, elle était pleine de puissance ; il fallait ou l’adorer, ou la haïr. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
- Ce sentiment n’avait eu sur moi jusqu’ici qu’un empire partagé avec d’autres passions rivales ; dorénavant il me remplira tout entière, […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- C'est dire que nos banques devraient cesser de vivre sous l’empire d'un monopole aussi absolu qu’injuste et funeste. — (Michel Gustave Partounau du Puynode, De la monnaie, du crédit et de l'impôt, page V, 1853)
- Mais si la beauté impressionne les sens, elle ne saurait obtenir d’empire durable et puissant qu’autant qu’elle les subjugue. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
- C'est aussi sous l'empire du même sentiment que la Chambre abordera la question de la séparation des Églises et de l'État, déjà étudiée avec beaucoup de soin par une des Commissions … — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
- Tout l’empire que Mlle de la Ferté pouvait avoir sur elle-même, elle dut l’employer, pendant que sa mère parlait, pour rester calme. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, Cercle du Bibliophile, page 44.)
- Comme approchait le jour de l'inauguration du nouveau président, le désordre, la crainte et la misère étendaient leur empire. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
- (En particulier) Autorité absolue d’un chef d’État qui porte le titre d’empereur.
- Aspirer, parvenir à l’empire.
- (Par extension) État, nations soumis à cette autorité.
- Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, […]. — (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)
- Comparé à la libéralité et au confort de la vie ordinaire de l’époque, l’ordre de l’Empire romain, sous les Antonins, apparaît local et limité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l’édition de 1921)
- Certains chroniqueurs prétendent même qu'il aurait étendu cette mesure à tous les juifs de son royaume, à l'instigation de l'empereur d'Orient, Héraclius, qui lui aurait fait savoir qu'aux dires de ses astrologues l'empire chrétien était menacé par un peuple circoncis. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- L’Empire romain, qui s'étendait des sables d’Arabie jusqu’aux neiges d’Écosse, fut constamment à la recherche de frontières défendables. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
- Période de temps qu’a régné un empereur.
- L’empire d’Auguste fut une époque de paix pour Rome. - Les guerres du Premier empire, du Second empire.
- (Absolument) (Histoire de France) Règne de Napoléon Ier ou celui de Napoléon III.
- La France allait faire ses adieux à Napoléon, à la veille d'une campagne dont les dangers étaient prévus par le moindre citoyen. Il s'agissait, cette fois, pour l'Empire Français, d'être ou de ne pas être. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- Pas une goutte de sang n'avait été versée; l'empire s'était écroulé tout seul; personne ne se leva pour le défendre, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- Je sors d'un département, l'Orne, qui est celui où l'on trouva le plus de réfractaires sous le premier Empire ; et ceux qui connaissent ce pays fourré et isolé comprendront que l'esprit de Chouannerie y est éternel. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 173, Hartmann, 1937)
- (Biologie) Rang taxinomique supérieur au règne.
- L’empire des Eucaryotes.
- L’empire des Procaryotes.
- (Zoologie) Grande région zoogéographique, à l'échelle d'un continent.
- Un empire faunique ou faunistique.
- L’empire afro-tropical ou éthiopien.
- L’empire antarctique.
- L’empire australasien ou australien.
- L’empire indo-malais ou oriental.
- L’empire néarctique.
- L’empire néotropical.
- L’empire paléarctique.
- L’empire océanien ou polynésien.
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jouir
- Profiter d’une chose que l’on a, que l’on possède, en goûter le plaisir, l’agrément, etc.
- Ce prologue le fatiguait, mais il ne pouvait l’écourter. L’éloquence fait partie de la fonction ; et il en avait trop complaisamment composé les périodes pour se priver de la satisfaction de s’entendre les phraser et de jouir de ces cadences étudiées. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Éprouver du plaisir.
- Jouir de l’embarras de quelqu’un, de son affliction, de sa détresse, etc.
- Avoir la liberté ou le temps de conférer avec quelqu’un, de l’entretenir, d’en tirer quelque service, quelque plaisir.
- Nous jouirons de lui pendant son séjour à la campagne. – Il est si occupé que l’on ne saurait jouir de lui.
- Bénéficier.
- Je ne puis pas comprendre, autrement que par un souffle de Dieu, l’inconcevable popularité dont je jouis ici. — (Lamartine cité par Philippe Sollers in Éloge de l’infini, Gallimard, page 452)
- La Belote […] inspira même chansonniers et revuistes, et l'extraordinaire faveur dont elle jouit ne paraît guère prête de s’éteindre. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & Cie, 1966, p.51)
- Léon ayant regagné l'Alsace pour quelque temps, ils jouissaient tous deux d'une parfaite tranquillité. Ils lantiponnaient sur tout et sur rien. — (Jean-Gabriel Gobin, La cougar, BoD/Books on Demand, 2016, chap. 10/p. 113)
- Avoir l’usage, la possession actuelle de quelque chose et en tirer tous les profits, tous les avantages, etc.
- Tout Français jouira des droits civils. […] Tout étranger jouira en France des mêmes droits civils que ceux qui sont ou seront accordés aux Français par les traités de la nation à laquelle cet étranger appartiendra. […] L’étranger qui aura été admis par le Gouvernement à établir son domicile en France, y jouira de tous les droits civils, tant qu’il continuera d'y résider. — (Code civil des Français, Livre Premier - Des Personnes, Titre Premier - De la jouissance et de la privation des droits civils, 1804)
- Cet homme avait un rang élevé, et jouissait d’une grande considération parmi ses frères. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Quant au duc d’Orléans, il jouissait de peu de popularité et de peu d’influence. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
- …bien que la production allemande se soit fort améliorée depuis quelques années, elle ne jouit point encore d’une très haute considération. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.356)
- En Belgique, les chèvres étaient assez nombreuses et jouissaient d’une certaine faveur auprès des campagnards, surtout dans les pays ardennais. — (Paul Diffloth, Zootechnie : Chêvres, porcs, lapins , Encyclopédie agricole J. B. Baillière, & fils, 4e éd., 1918, page 62)
- La foule entend désormais jouir des raffinements réservés naguère à de peu nombreux privilégiés. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Ces messieurs étaient attablés autour de vichy-fraise et de vittel-cassis, innocents breuvages qui […] jouissent d’une rassurante vertu, laissant le cerveau lucide quand on se voit obligé de boire souvent et qu’on ne veut pas courir le risque de s’enivrer. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- (Absolument) Éprouver un vif plaisir, un orgasme, etc.
- Quand je baise, la peur que j’ai d’être enceinte me coupe toute envie de jouir. Je n’aime pas baiser. — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
- Et j’flippe à n’en plus pouvoir trembler, j’ai joui à n’en plus pouvoir bander […]. — (Casseurs Flowters, Des histoires à raconter, 2014)
- Ne demandez jamais à une dame la permission d’aller jouir avec sa fille. Dites « jouer », qui est plus décent. — (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation, 1926)
- Il la coquait sans arrêt comme s'il avait hâte de rattraper des années d’abstinence forcée et elle s'amusait plus de ce qu'elle tenait pour des gamineries de bougre trop savant, qu'elle ne jouissait vraiment. — (Raphaël Confiant, Le nègre et l'amiral, Éditions Grasset & Fasquelle, 1988, chap. 5)
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accourir
- Courir, venir promptement en un lieu où quelque chose ou quelqu’un nous attire.
- Mais quand tout fut fini, les magnats accoururent des quatre coins de la Pologne, en qualité de sauveurs de la patrie. Les sauveurs sont la plaie des révolutions populaires. — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
- De tous les pays circonvoisins, des campagnes et des villes, malades et infirmes, paralytiques, culs-de-jatte et pieds-bots accouraient dans des carrioles, dans des calèches, sur des ânes, sur leurs moignons calleux. — (Octave Mirbeau, « Rabalan », in La Pipe de cidre, 1919)
- Mais un grand escogriffe en smoking et coiffé d’une casquette à carreaux sortait de la limousine et accourait vers les trois femmes qui l’accueillirent fraîchement. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Le bruit, les allées et venues des gens m’alertèrent. J’accourus avec un funèbre pressentiment, sans toutefois penser à un malheur aussi terrible. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
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pétrir
- Malaxer de la farine détrempée avec de l’eau pour en faire de la pâte.
- Pétrir du pain, un gâteau.
- Ce boulanger pétrit bien sa pâte, son pain.
- Ce boulanger pétrit bien.
- (Par extension) Presser et malaxer pour faire prendre une forme, modeler, façonner.
- Pétrir de l’argile.
- On dit que pétrir, c’est modelerMoi je dis que péter, c’est démolir. — (Stupeflip. L.E.C.R.O.U., extrait de l’album Stupeflip, 2003.)
- (Par extension) Presser fortement avec les mains pour donner une autre forme ou pour assouplir.
- Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel… qu’il hurlait… et de flancher du genou, et de pétrir son menton à main que veux-tu, et de piauler, les yeux au blanc. — (Gérard-Fernand Bianchi, Brune intestine, Éditions Éphémère/Lulu.com, 2015, chapitre 12)
- Anaïs pétrissait son grand mouchoir, puis le dépliait pour le refroisser à nouveau. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre II)
- (Sens figuré) Façonner, travailler en profondeur.
- À ses débuts, il avait acquis une véritable célébrité par la façon habile dont il pétrissait la matière électorale et en tirait ce qu’il voulait. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
- (Sens figuré) Produire un bruit désagréable semblable à ces cris et gémissements.
- Certains peuples sauvages pétrissent la tête des enfants nouveau-nés.
- Façonner d’une matière, d’un matériau, etc.
- J’ai vu, dans ma longue carrière d’ingénieur acousticien, bien des matières excellentes conductrices du son, mais jamais je n’en rencontrerai une seule comparable, même de loin, à celle dont sont pétris les murs de l’hôtel Terminus à Marseille. — (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895)
- « L’être humain est pétri de contradictions », dit l’adage. — (Richard Martineau, Qui est la vraie Lise Payette?, Le Journal de Québec, 27 janvier 2021)
- (Sens figuré) (Voix passive) Imbiber de sentiments.
- Être pétri d’orgueil, de bons sentiments, etc.
- On pourrait dire de son beau visage aux traits délicats, comme d’ailleurs de toute sa personne, qu’ils sont « pétris de bonté »… elle irradie des plis autour de ses lèvres, de ses yeux clairs délavés, et même des petites poches qu’il a sous les yeux… — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 196)
- Son visage avait la pâleur et l’éclat des perles, ses cheveux la profondeur sombre des nuits étoilées et son tempérament était pétri de bonté et de tendresse. — (David Lelait-Helo, Si l’amour m’était conté: 50 passions du monde entier, Univers Poche, 4 février 2016)
- Mais l’impérialisme, de par ses progrès mêmes, est pétri de contradictions ; les forces révolutionnaires doivent savoir préparer leur action pour être prêtes au moment où ces contradictions éclateront, et profiter ainsi du déséquilibre pour faire sauter le maillon le plus faible du système. — (Nguyen Khac Vien, propos cités par Jean Chesneaux, Le Vietnam : études de politique et d’histoire, éditions François Maspero, collection « Petite collection Maspero » no 24, 1968, pages 101-102 → lire en ligne)
- Pour les sceptiques pyrrhoniens, le monde semble à tel point pétri de contradictions qu’il vaut mieux s’abstenir de s’interroger, afin de ne pas déchoir dans une agitation frénétique. Peu importe que le monde soit porteur d’une vérité ou d’une autre : ses contradictions apparentes le rendent trop complexe pour qu’on puisse y réfléchir sans trouble. — (Thibault Isabel, Manuel de sagesse païenne, Le Passeur éditeur, 2020, page 33 → lire en ligne)
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kéfir
- Boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés.
- On peut aussi ajouter de la poudre de lait sec dans les farines maltées ou utiliser kéfirs et yoghourths en cas de troubles intestinaux. — (Paul Chêne, Régimes et santé, Presses universitaires de France, 1941, page 49)
- Le Dr. Kühne (Wiesbaden) fait connaître le kéfir, liquide alimentaire analogue au koumys. Le kéfir peut être fabriqué avec le lait de vache ; son goût et son arôme sont agréables, ce qui n’est pas le cas du koumys ; sa fabrication est plus simple et moins coûteuse que celle de ce dernier liquide. Il entre ensuite dans d’assez longs développements sur le mode de préparation du kéfir. — (Mœller, Compte-rendu du 3e congrès de médecine interne à Berlin (21 au 24 avril 1884, Suite), Revue médicale, Louvain, 1884, pp. 363–372)
- Le kéfir est un lait crémeux et mousseux, alcoolisé et acidifié, non coagulé, originaire du Caucase et que l’on trouve en Asie. C’est l’exemple d’une préparation fabriquée partout dans le monde. Il est produit par une association de bactéries lactiques, de bactéries acétiques et de levures présentes dans le grain de képhir, qui produit une fermentation principalement lactique et faiblement alcoolique… Il stimule fortement le système immunitaire… — (Meyer, C., Denis, J.-P. ed. sci., Élevage de la vache laitière en zone tropicale, 314 p., page 280, 1999, Montpellier, Cirad, Collection Techniques)
- À grands coups de verres de kéfirIvres de joie et sans l'savoirOn reprenait Mers el-Kebir — (Hubert-Félix Thiéfaine, La ruelle des morts, 2011)
- Grain de micro-organismes servant à ensemencer cette boisson.
- L’autre type de Kéfir : Le kéfir d’eau est un grain translucide. Il permet de fabriquer une boisson fermentée et riche en pro-biotiques. — (Jemangevivant.com, Articles sur le kéfir d’eau, Blog sur l’alimentation vivante, 2013)
- Le premier des SCOBY connus est peut être le kéfir, dans lequel plus d'une trentaine de variétés de microbes et de levures on sécrété des polysaccharides formant des grains, qui se maintiennent ensemble et se reproduisent à l'identique. — (Marie-Claire Frédéric, Je mange des aliments fermentés, et ça me fait du bien !, Collection Marabout, Éditions Hachette 2016)
- Prenez 1 litre d’eau (pauvre en chlore de préférence), ajoutez 20 grammes de sucre, 1 figue séchée (ou un abricot, ou un pruneau, ou des raisins secs), 2-3 rondelles de citron et 20 grammes de "grains" de kéfir… — (Kéfir : la vérité sous ferment, La Recherche, 22 mai 2022)
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nourrir
- Sustenter, servir d’aliment.
- Les aliments propres à nourrir l’homme.
- Cette fertile région produit tout ce qui est nécessaire pour nourrir hommes et animaux.
- (Absolument) — Le pain nourrit beaucoup. — Certaines viandes nourrissent trop.
- (Par analogie) (Jardinage) Donner des engrais, engraisser, fumer.
- Cet arbre n’a pas de quoi se nourrir dans ce sol peu fertile.
- Élever un nouveau-né en l’allaitant.
- Mounira était malade depuis quelques jours. Elle devait renoncer à nourrir son bébé. Gasbieha demandait anxieusement à son amie d’enfance de chercher une nourrice. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la plupart de nos grands-mères – les arrière-arrière-grands-mères de notre petit-enfant – nourrissent leurs bébés, c'est-à-dire nos mères et nos pères, au sein, comme cela s'est fait depuis des millions d'années. — (Sylvie Marion, Les Nouvelles Grands-mères: L'art et la manière d'être grand-mère aujourd'hui, Librairie Hachette, 1995)
- Entretenir d’aliments.
- Petite et misérable gargote de la rue Sainte-Geneviève où je me nourrissais jadis si mal que j’en ai, quand j’y pense, encore faim, je ne vous oublie pas […]. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- Les biquettes se nourrissent des broussailles. Elles permettent l'entretien de la végétation de cette réserve naturelle. — (« Chevrettes du terril » dans le Dictionnaire amoureux du Nord, de Jean-Louis Fournier, Éditions Plon, 2018)
- Les enfants sont obligés de nourrir leur père et leur mère dans le besoin.
- Je lui donne tant par an pour me loger et pour me nourrir.
- On est bien nourri, on est mal nourri dans cette pension, dans cet hôtel.
- (Sens figuré) Instruire, élever.
- Ce jeune homme a été nourri dans l’amour de la vertu, dans la haine du vice.
- (Sens figuré) Approvisionner de vivres.
- La Sicile nourrissait la Rome antique.
- (Sens figuré) Procurer un revenu, une rente.
- Cette terre le nourrit, lui et toute sa famille. - Ce métier ne nourrit pas son homme.
- (Rare) (Vieilli) Produire, porter, renfermer.
- L’Afrique nourrit beaucoup d’animaux féroces.
- Cette terre nourrit une race d’hommes forts et courageux.
- (Sens figuré) Donner un aliment.
- Nourrir son imagination de chimères. - Il se nourrit d’idées tristes.
- (Sens figuré) Entretenir ; faire subsister ; faire durer.
- Votre silence peut confirmer des doutes que je nourris depuis longtemps. — (Alfred de Musset, Le Chandelier, 1835, acte I, scène 1)
- Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception, au sens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vit. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, p.77)
- Nourrir une base de données.
- Entretenir, faire profiter de certaines choses.
- La bonne terre nourrit les plantes, les arbres. - Mettre du fumier au pied d’un arbre pour le nourrir.
- Le bois nourrit le feu.
- (Sens figuré) — Nourrir un dossier d’éléments constitutifs. - Les services mutuels nourrissent l’amitié.
- (Sens figuré) — L’étude, la lecture, la conversation des hommes éclairés nourrit l’esprit.
- (Musique) (Sens figuré) Faire que les sons soient pleins et les soutenir pendant leur durée.
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refleurir
- Fleurir de nouveau.
- Les orangers, après avoir porté des fleurs au printemps, refleurissent ordinairement en automne.
- (Sens figuré) Reprendre de l’éclat, mériter et obtenir plus d’estime, plus d’admiration.
- Alice se remit à manger, imitée par Colombe qui refleurissait sous le bienfait de la viande rouge et du vin honnête […] — (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Toutounier, 1939)
- La jeune fille arabe est toujours un enfant, et c’est par là qu’elle donne le ton (de même que la vierge hellène) à la poésie amoureuse toute naïve qui refleurit depuis trois mille ans autour des mers levantines. — (Pierre Louÿs, « La Femme dans la poésie arabe », 1901, dans Archipel, 1932)
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saisir
- Prendre vivement, rapidement, délibérément, avec vigueur.
- Elle saisit le feuillage d’une façon très-singulière, faisant sortir pour cet effet une langue longue, rugueuse, très-étroite et noire, en l’entortillant autour de l’objet qu’elle convoîte. — (Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, Quelques Considérations sur la Girafe, 1827)
- D’une main, l’assassin avait dû saisir la vieille femme à la gorge et, de l’autre main, la bâillonner pour l’empêcher d’appeler au secours. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- Mais, pas un instant, Virginie n'avait tenté de saisir le flingue que Coste avait confisqué dans son baisenville. — (André Caroff, La roue de l'écureuil, Fleuve Noir, 1983)
- Il saisit rageusement sa perruque, qui lui redonnait pour un soir la chevelure bananoïde de ses chères sixties, et la jette dans le lavabo où elle se met à sombrer comme un transatlantique. — (Jacques Jouet, sur un scénario de François Rivière, Jonathan Cap : Racket à Roland-Garros, Éditions Nathan, 2015, chapitre 1)
- Au moment précis où les mouchards accostaient les fugitifs et tendaient la main pour les saisir, Mme Hyde braqua sur eux le volumineux parapluie qu'elle tenait à la main et l'ouvrit subitement; […]. — (G. Lenotre, Femmes, amours évanouies: ouvrage orné de quatre héliogravures, Éditions Bernard Grasset, 1933, page 133)
- Saisir l’occasion, saisir le moment favorable, Se hâter d’en profiter.
- Saisir un prétexte, Prendre la première raison qui se présente, bonne ou mauvaise, pour faire une chose, ou se justifier de l’avoir faite.
- Saisir une chose du regard, L’apercevoir rapidement et avec netteté.
- Il saisit d’un regard la configuration du terrain.
- Prendre une chose de manière à pouvoir la tenir, la porter, à ne pas la laisser échapper.
- Il saisit Héloïse, l’enlève entre ses bras comme une balle de fougère, une sachée de linaigrettes floconneuses, et la transporte doucement, parmi les couvertures qu’il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le manche de cet outil est trop gros, est trop court, on a de la peine à le saisir, on ne peut le saisir commodément.
- Saisir par l’anse une marmite qui est sur le feu, pour l’en retirer.
- L'explication parfois proposée après un incident est "le saisissage a lâché". Cependant, c'est rarement la cause principale si les conteneurs ont été arrimés et saisis selon les stipulations du manuel de saisissage. — (Transport de conteneurs en sécurité, Dossier MARS 200885, afcan.org)
- Inscrire de façon à avoir une trace tangible, comptabiliser, noter.
- Tu as saisi cette écriture comptable dans le compte de report à nouveau ?
- Saisir des données dans un ordinateur et les sauvegarder ensuite.
- (Sens figuré) Discerner, concevoir nettement, comprendre.
- Bien sûr, il n’y pige rien et comme il croit, dur comme fer, qu’on lui débite des cochoncetés, il voudrait bien saisir. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- Tu saisis ? Moi, sur la banquette arrière, bien assis, et le cigare au bec, comme le gros patron avec sa dactylo. La môme à mes pieds, tu saisis ? Le grand patron, tu saisis ? — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 20)
- Je ne saisis pas, quant à moi, un seul mot de leur jargon. Ni le maire, ni le curé je ne les entends. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Il a saisi sur-le-champ mon intention.
- Vous n’avez pas bien saisi le sens de ses paroles.
- Saisissez bien ce que je vous dis.
- Représenter, croquer avec exactitude, esquisser avec précision.
- Ce poète comique saisit parfaitement les ridicules.
- Cet artiste a bien saisi la ressemblance de son modèle, il a su le représenter d’une manière très ressemblante.
- (Cuisine) Brûler modérément la partie extérieure d’un solide.
- Il faut d’abord cuire à la vapeur un potimarron une dizaine de minutes jusqu’à ce qu’il soit tendre. Ensuite, saisir rapidement au wok dans l’huile d’olive chaude les blancs de dinde (320 g) découpés en dés et les remuer souvent. — (Dinde et potimarron : une recette pour célébrer le nouvel an chinois de Clémentine Gallot pour Libération du 27 janvier 2017)
- (Sens figuré) S’emparer vivement et fortement d’une personne, en parlant des maux du corps, des maladies, des passions, des sentiments.
- Le froid l’a saisi.
- La douleur, la crainte, le désespoir l’a saisi.
- Cette pensée m’a saisi.
- Être saisi de joie, de peur, d’étonnement, de respect, etc.
- (Absolument) Être saisi, être frappé subitement, touché de plaisir, pénétré de douleur.
- Quand on lui dit cette nouvelle, elle fut tellement saisie, qu’elle perdit connaissance.
- J’en suis encore saisi, tout saisi.
- Yves demanda pourquoi on ne lui avait pas télégraphié ou téléphoné.— J’ai eu peur qu’une dépêche te saisisse. Au téléphone, on ne se comprend pas. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 184)
- (Droit) Confisquer, arrêter, retenir par voie de saisie.
- J'avais voulu inscrire l'avion à son nom. On m'a charitablement avertie que le premier soin des créanciers serait de le saisir... — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre IV, Gallimard, 1937)
- Saisir les revenus d’une terre entre les mains des fermiers.
- Il y a des objets qui ne peuvent être saisis pour aucune créance.
- Saisir des objets de contrebande.
- Le garde-chasse lui a saisi son fusil.
- On a saisi ce numéro de journal.
- (Marine) Utiliser un matériel adéquat, en particulier des saisines, pour immobiliser ou au contraire transporter un objet volumineux dans la cale ou sur le pont d’un navire.
- La présente partie de l’ISO 9367 prescrit les caractéristiques minimales permettant d’arrimer et de saisir efficacement les véhicules routiers embarqués à bord des navires rouliers et spécifie, en particulier, les points de saisissage sur les véhicules et le mode de fixation à utiliser. — (ISO 9367-1:1989 Dispositifs d’arrimage et de saisissage des véhicules routiers en transport maritime sur navires rouliers -- Conditions générales -- Partie 1: Véhicules utilitaires et ensembles de véhicules, semi-remorques exceptées, iso.org)
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rabonnir
- (Vieilli) Rendre meilleur.
- Du mot Soracté on a fait saint Oreste; du mot Rabboni on a fait saint Raboni, qui rabonnit les maris jaloux ou qui les fait mourir dans l'année ; […]. — (Voltaire, article « Bekker », dans le Dictionnaire philosophique, dans les Œuvres de Voltaire, Paris : chez Pourrat, 1838, volume 2, page 480)
- Je ne consentirai jamais à changer la figure du Christ de place. Je n'en sens point la nécessité, et si mon tableau était mauvais, ce changement ne le rabonnirait point. — (Antoine Jules Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs français et de leurs relations avec les artistes, Paris : chez Jules Renouard, 1858, volume 3, page 146)
- Aussi, la nature et l’art, associés dans ces vitrines, «rabonnissent» en quelque sorte ce que la rue et la fabrique - éléments de la culture urbaine - auraient eu d’incongru pour la représentation d’une idéologie artistique si raffinée. — (Marie-Josée Lément, L’architecture fonctionnelle: Le projet de José-Luis Sert pour l’École des Beaux-Arts de Besançon pose la question, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1982, page 116)
- (Vieilli) (Pronominal) Devenir meilleur.
- La deuxième série agit dans la cave, qui achève et parachève le produit, où la transformation du sucre en alcool s’achèvera lentement, où toutes les matières en suspension ou en dissolution restées dans le vin s’élimineront petit à petit, où le vin se pare, se rabonnit pour la vente. — (F.-V. Delécraz, « Constructions agricoles », in Revue tunisienne, Tunis : au Secrétariat général de l'Institut de Carthage, 1900, volume 7, page 172)
- Ces lignes datent de 1811. Les hommes comme les choses avaient eu le temps de se rabonnir. — (Henri Calet, Acteur et Témoin, Mercure de France, 1959, page 198)
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clapir
- Crier en parlant du lapin.
- Quand j’étais enfant, je regardais fasciné le mâle monter la femelle un bref instant puis s’écrouler comme mort en clapissant.
- (Pronominal) Se blottir, se tapir, se cacher dans un trou. Se dit particulièrement des lapins ou par métaphore.
- On se clapissait comme des lapins pour échapper aux balles.
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réunir
- Rejoindre ce qui est désuni, séparé.
- Réunir les lèvres d’une plaie.
- Les chairs de la plaie se sont réunies.
- Unir une chose à une autre.
- Nous noterons en passant que l’’Azalea de Desvaux (Azalées de pleine terre des fleuristes), et de quelques auteurs, doit lui être aussi définitivement réuni en ce qu'il n'en diffère que par le nombre fixe des étamines et un feuillage décidu : caractères qui n'empêchent pas un facile croisement avec les espèces de toutes les autres sections des vrais Rhododendrum ; […]. — (Charles Lemaire, « Azalea indica Exquisita », dans la Flore des serres et des jardins de l'Europe, ou Descriptions et figures des plantes les plus rares et les plus méritantes, ouvrage collectif, Gand : chez Louis Van Houtte, 1847, note 1 p. 239)
- Cette galerie réunit les deux corps de logis. — Le cou réunit la tête au corps.
- (Sens figuré) Réconcilier, remettre en bonne intelligence.
- Ils étaient brouillés, un intérêt commun les a réunis.
- Ils se sont réunis contre l’ennemi commun.
- Ils se sont réunis sur ce point-là.
- (Histoire) Rejoindre une chose démembrée au tout dont elle faisait partie, en parlant de fiefs, de domaines, etc.
- Réunir au domaine royal un fief qui avait été donné en apanage.
- Réunir au fief dominant ce qui en été démembré.
- Réunir des domaines aliénés.
- On voulut empêcher cette province de se réunir au royaume dont elle avait été séparée.
- Joindre pour la première fois une chose à une autre.
- Ce roi, par ses conquêtes, par son mariage, a réuni telle province à la couronne.
- Cette administration a été réunie à telle autre.
- (Sens propre) (Sens figuré) Rassembler.
- Le général Suchet, averti, s'est porté à Rozan, a réuni ses troupes, et a fait reconnaître et observer l'ennemi, qui prit position en avant du camp de Borki, et jeta sa cavalerie dans la plaine. — (Comte Mathieu Dumas, Précis des événemens militaires, ou Essais historiques sur les campagnes de 1800 à 1807, tome 5, Paris : chez Treuttel & Wurtz & Hambourg : chez Perthès & Besser, 1826, p. 329)
- […], John, Patrick et Henry qui, eux aussi, n'avaient pas les yeux dans leur poche, n'osèrent donc adresser un mot à la nouvelle venue quand l'heure du dîner les eut réunis autour de la table, copieusement garnie. — (Cécile Cassot, La vierge d'Irlande, Paris : chez C. Marpon & E. Flammarion, 1889, p. 65)
- Le lendemain, je me rendis à bord du Rochester, où une quarantaine d'officiers, réunis à leur mess autour d'une table immense, me firent une excellente réception. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Faute de pouvoir faire toute la lumière désirable sur ce fait énigmatique, nous réunirons ici le faisceau de vraisemblances et de témoignages qui peuvent seuls nous éclairer pour le moment. — (Robert Triomphe, Joseph de Maistre, page 67, Droz, 1968)
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divertir
- Détourner de ce qui préoccupe, fatigue, ennuie en amusant, en récréant.
- Dès que tout fut en ordre, les industrieux animaux [les castors] prirent un moment de récréation, se poursuivant dans l’étang, plongeant au fond de l’eau ou jouant à la surface, en frappant à grand bruit l’eau de leurs queues. […]. Tandis que les premiers se divertissaient ainsi, deux autres membres de la communauté parurent. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
- Détourner d’une occupation, d’un dessein.
- Divertir quelqu’un de ses travaux. - Il avait formé un projet peu raisonnable, je l’en ai diverti.
- Les larmes d’Yves jaillirent enfin, et Jean-Louis en éprouva du soulagement. Lui, demeurait calme, – diverti de sa douleur. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 185)
- Faire diversion.
- (Vieilli) Soustraire, dérober, s’approprier illégitimement.
- Il avait diverti plusieurs des effets de la succession. - Divertir des papiers importants. - On l’accuse d’avoir diverti les fonds qui lui étaient confiés.
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ourdir
- (Tissage) Préparer ou disposer sur une machine, l’ourdissoir, les fils de la chaîne d’une étoffe, d’une toile, etc., pour mettre cette chaîne en état d’être montée sur le métier, où l’on doit la tisser en faisant passer au travers, avec la navette, le fil de la trame.
- Dans d’immenses pièces où règne une atmosphère chaude et humide afin d’éviter toute électricité statique, les fibres sont ourdies et ensuite tissées.— (Fabrice LÉONARD – Au pays des fils d’or - Journal Le POINT, page 144, N° 2193-25, septembre 2014)
- (Par extension) (Sens figuré) Préparer la trame d’une action.
- La ruse la mieux ourdiePeut nuire à son inventeurEt souvent la perfidieRetourne à son auteur. — (Jean de La Fontaine, Fables, « La Grenouille et le Rat »)
- Malgré moi, j’ourdissais des plans abominables ; et chaque jour Madeleine, à son insu peut-être, mettait le pied dans des trahisons. — (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 177)
- Que les instruments qui ont servi à ourdir cette sanglante machination politique doivent disparaître, cela est évident … — (Victor Serge, Portrait de Staline, 1940)
- Ah ! elle avait été bien ourdie la machination du docteur de La Pommerais ! Il est bien connu que la civilisation ne tend nullement à faire disparaitre la délinquance mais bien à la faire évoluer. — (Achille Dehel, Le poison au service du crime, 1946)
- Dès minuit, le père Canquoëlle pouvait ourdir toutes les trames, recevoir des espions et des ministres, des femmes et des filles, sans que qui que ce soit au monde s’en aperçût. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, première partie)
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éblouir
- Frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir.
- …à 1 heure du matin, je pénétrais dans le port de Colon. Entre les deux jetées j'étais ébloui par de nombreuses lumières et j'évitais de justesse un vapeur qui sortait. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- (Absolument) — L’éclat des diamants éblouit. - La neige, la blancheur de la neige éblouit.
- (Sens figuré) Toucher la vue par quelque chose de remarquable.
- Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
- (Sens figuré) Surprendre par quelque chose de vif, de brillant ou de spécieux.
- Sur deux pages, la spécialiste internationale du jupon nous éblouit de son savoir encyclopédique et de son sabir savant. — (François-Xavier Ajavon, Comment se libérer de ce foutu... Libé !, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 27 mars 2010)
- (Par extension) Fasciner ; séduire.
- Je ne me laisse pas éblouir par les bobards : je suis pour les actes, moi, mon cher monsieur. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Les grandeurs l’ont ébloui.
- Être ébloui de l’éclat des richesses, par les richesses.
- Les promesses qu’on lui a faites l’ont ébloui.
- Il est tout ébloui de sa fortune.
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.