Dictionnaire des rimes
Les rimes en : admire
Que signifie "admire" ?
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- Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe admirer.
 - Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1886, volume I, chapitre IV)
 - Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe admirer.
 - Le mécanicien redoute la machine que le voyageur admire, et les officiers étaient un peu les chauffeurs de la locomotive napoléonienne, s’ils n’en furent pas le charbon. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
 - Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe admirer.
 - Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe admirer.
 - Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe admirer.
 
Mots qui riment avec "ir"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "admire".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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                                            déchire
                                                                                            
?- (Rare) Action de se déchirer, défonce.
 - Est-ce qu’une grasse mat après une grosse déchire doit compter autant de points qu’une grasse mat pour le plaisir?? — (Rando V.T.T de Guérande)
 
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                                            réussir
                                                                                            
?- Avoir une bonne ou une mauvaise issue.
 - Il faut voir comment ce projet réussira.
 - Cela lui a mal réussi.
 - Cette affaire a bien réussi.
 - Avoir une issue heureuse.
 - Fouché, dans ses Mémoires, avoue que ses plans ne réussirent pas; Talleyrand fut plus heureux, il contribua grandement à la restauration des Bourbons. — (François-Cécile Drujon de Beaulieu, Napoléon jugé par l'histoire, ou précis historique et critique de la vie de cet empereur, chez Maison, Paris 1844, page 133)
 - Quelques graveurs, surtout M. Marcellin-Legrand, ont cherché et ont réussi en partie à modifier l’œil des sept chiffres grands devenus pour ainsi dire les plus petits (depuis le 3 jusqu’au 9), afin de pallier leur disparate intolérable.. — (A. Frey, Nouveau manuel complet de Typographie, nouvelle édition revue, corrigée & augmentée par M.E. Bouchez, Manuels-Roret, 1857, partie 1, page 98)
 - Par quel biais le remettre sur la bonne voie ? Ni menaces, ni gronderies n'ont réussi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - En réfléchissant différemment sur l’installation des équipements, en refusant d’utiliser les équipements disponibles sur étagère, en traquant les poids inutiles, nous avons réussi à gagner 300 kilos sur le bateau proposé par les architectes. — (Michel Desjoyeaux, Coureur des océans, Éditions Odile Jacob, 2009, chapitre 1)
 - (En particulier) Donner un produit ou un résultat satisfaisant.
 - Les pommiers, les poiriers, etc., réussissent dans ce terrain. — Les vignes, les blés ont bien réussi cette année.
 - Arriver à une issue heureuse.
 - Dans la première année, c’est-à-dire immédiatement après l’endiguement, on a l'habitude d’ensemencer le polder en orge. C'est l’ensemencement qui réussit le mieux dans la terre imparfaitement desséchée et dessalée. — (Achille Le Cler, « Mémoire sur l’endiguement et la mise en culture des polders de la baie de Bourneuf (Vendée) », dans les Mémoires et compte-rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils de France, année 1867, Paris : chez Eugène Lacroix, 1867, page 201)
 - On y plante principalement des pins, des bouleaux, des marsaults, et des aulnes ; quelques-unes de ces essences réussissent assez bien. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 159)
 - — Elle m’a chargé de t’apprendre… Elle débute, cette semaine…— Elle débute ?— Oui… au studio de Castan. Paraît qu’elle est tout ce qu’il y a de photogénique… Ils disent tous qu'elle va réussir. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 170)
 - Enfin, ayant réussi à se mettre sur son séant, le malheureux frotta sa joue contusionnée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 240 de l’édition de 1921)
 - (Familier) — T’as perdu la boule ou quoi ? Tu me l’as refilé hier en me demandant de t’appeler ce soir. La picole te réussit pas, p’tit gars. — (Greg Waden, La disparue du 5701 : Coup de cœur virtuel à Lille, Villeneuve-d'Ascq : Éditions Ravet-Anceau, 2018, chapitre 5)
 - Cet avocat réussit au barreau.
 - Cet auteur réussit mieux dans la prose que dans les vers.
 - Cet homme a du mérite, il réussira.
 - Il est étourdi, il ne réussira à rien.
 - Accomplir quelque chose avec succès ; mener à bien quelque chose ; venir à bout de quelque chose.
 - A propos, monsieur Vincent, aimez-vous le quatre-quart ? Anne le réussit admirablement. — (Charlotte Nielsen, Anne, ma sœur Anne !!, Presses de la Cité, 1945, page 48)
 - J’ai réussi mon examen de la Royal Society of Arts. Un beau diplôme calligraphié qui fera sûrement la joie de ma mère. — (Barbara Ogier, Les bals de Douvres, 2010, Éditions Le Manuscrit, page 206)
 
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                                            éblouir
                                                                                            
?- Frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir.
 - …à 1 heure du matin, je pénétrais dans le port de Colon. Entre les deux jetées j'étais ébloui par de nombreuses lumières et j'évitais de justesse un vapeur qui sortait. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - (Absolument) — L’éclat des diamants éblouit. - La neige, la blancheur de la neige éblouit.
 - (Sens figuré) Toucher la vue par quelque chose de remarquable.
 - Je suis incapable de rassembler deux idées ; votre vue m’a ébloui. Je ne pense plus, j’admire. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre IV)
 - (Sens figuré) Surprendre par quelque chose de vif, de brillant ou de spécieux.
 - Sur deux pages, la spécialiste internationale du jupon nous éblouit de son savoir encyclopédique et de son sabir savant. — (François-Xavier Ajavon, Comment se libérer de ce foutu... Libé !, sur RING : News, culture & société (www.surlering.com), le 27 mars 2010)
 - (Par extension) Fasciner ; séduire.
 - Je ne me laisse pas éblouir par les bobards : je suis pour les actes, moi, mon cher monsieur. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - Les grandeurs l’ont ébloui.
 - Être ébloui de l’éclat des richesses, par les richesses.
 - Les promesses qu’on lui a faites l’ont ébloui.
 - Il est tout ébloui de sa fortune.
 
 - 
                                            bruir
                                                                                            
?- (Vieilli) Chauffer une étoffe à la vapeur pour l'amollir.
 
 - 
                                            enfuir
                                                                                            
?- (Transitif) Échapper rapidement quelque part.
 - Cela n'eut d'autre effet que d'effrayer la troupe, et de la faire enfuir cinq milles plus loin dans la prairie. — (Voyage au Nouveau-Mexique, à la suite d'une expédition ordonnée par le gouvernement des États-Unis, pour reconnoître les sources des rivières Arkansas, Kansès, La Plate, et Pierre-Jaune, dans l'intérieur de la Louisiane occidentale, Zebulon-Montgomery Pike, Breton de La Martinière, Société de Géographie de Lyon, D'Hautel, 1812)
 - (Pronominal) Fuir, s’échapper de quelque part.
 - […]; mais, quand il vit s’enfuir devant lui, en boitant, l’homme courbé et enveloppé de bandages sanglants, sa pitié l’emporta. […]. Il ne revit pas l’éclopé et il n’en aperçut même aucune trace. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 369 de l’édition de 1921)
 - Confusion : le kaiser s'est enfui en Hollande, mais le militarisme demeure et les chefs sociaux-démocrates du nouveau régime, républicain, font alliance avec les généraux monarchistes et les corps francs à croix gammée contre les spartakistes. — (Jacques Delpierrié de Bayac, Histoire du Front populaire, Fayard, 1972, page 12)
 - (Pronominal) (Sens figuré) S’écouler d’un pot, d’un vase, en parlant d’une liqueur.
 - Prenez garde, votre vin s’enfuit.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Passer, disparaître, se dissiper.
 - […], Rinaldi expliquait si gaiement comme quoi, son père le destinant à la moinaille, on l'avait enfermé en un couvent d'où il s'était enfui, un beau jour, avec la caisse de l’économe, la nièce de l’abbé et une douzaine de mots latins dans la cervelle pour tout bagage, […]. — (Adrien Paul, Les Malvivants, ou le Brigandage moderne en Italie, Paris : Librairie centrale, 1866, p. 131)
 
 - 
                                            languir
                                                                                            
?- Être dans un état de langueur.
 - Il est malade, il y a trois ans qu’il languit.
 - (Par analogie) Végéter faiblement ; ne donner que peu de fruits, en parlant des végétaux.
 - Cet arbre languit, ces fleurs languissent faute d’eau.
 - (Poétique) Être en état d’engourdissement, en parlant de la nature.
 - La nature languit, toutes choses languissent pendant l’hiver.
 - (Sens figuré) Manquer de force, de chaleur, de vivacité, en parlant des ouvrages d’esprit.
 - Ces vers languissent.
 - Cette pièce commence bien, mais sur la fin elle languit.
 - La conversation languissait car personne ne la soutenait, on la laissait tomber.
 - Si la conversation tendait à languir (car on ne peut constamment à deux, dont une femme, frapper des pensées ingénieuses), aussitôt elle se battait légèrement les côtés, ce qui faisait lever de la poussière. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
 - (Sens figuré) Être en état atone, en parlant des affaires.
 - L’industrie languit, le commerce n’est pas encouragé. — (Anonyme, Brésil. - situation financière, Revue des deux Mondes, 1829, tome 1)
 - Traîner en longueur ; ne pas connaître de conclusion.
 - L’affaire languit.
 - Souffrir de la continuité, de la durée d’un supplice, d’un châtiment, d’un besoin, d’un mal physique autre que la maladie.
 - On le fit languir dans de cruels tourments.
 - Languir de faim, de soif, de misère.
 - Languir dans une prison, dans un long exil.
 - (Sens figuré) Être en état de tourment, en parlant des peines de l’esprit et de l’âme.
 - Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée. — (Jean Racine, Phèdre)
 - Nous étions tous possédés d’une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s’ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l’ennui. Il paraissait d’avance que cette nuit n’aurait pas de fin. — (Ivan Tourgueniev, L’Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
 - Languir d’ennui, d’amour, dans l’attente.
 - (Pronominal) Éprouver du chagrin de l’absence de quelqu’un ou de quelque chose. Ressentir cruellement l’absence. Note : certainement d’origine occitane
 - Vous avez un peu tardé. Je me languis toujours de mes amis. — (Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier)
 - Il se languit de sa chérie.
 - Je me languis de vous.
 - Attendre longtemps.
 - Ne me fais pas languir.
 - (Occitanie) (Pronominal) Attendre avec impatience quelque chose que l’on veut vraiment
 - Ne me fais pas languir, dis-moi tout.
 - Je me languis de mettre ce but qui me fera franchir ce palier, qui sera extraordinaire pour moi. — (Andy Delort au micro de Bertrand Queneutte pour France Bleu Hérault, 2021. → lire en ligne)
 - Être impatient de voir quelqu’un ou d’obtenir quelque chose.
 - « Moi, ici, ce qui me manque, c’est le Gaz. Franchement, je languissais de partir, à cause du Gaz ! » — (Marcel Pagnol, Le château de ma mère, 1958, collection Le Livre de Poche, page 107)
 
 - 
                                            soutenir
                                                                                            
?- Porter ; supporter ; maintenir.
 - Cette colonne soutient tout le bâtiment.
 - Cette pièce de bois soutient la charpente.
 - Cet arc-boutant soutient cette muraille.
 - Donner la main à quelqu’un pour le soutenir.
 - Luizzi la soutenait dans ses bras en protégeant sa tête contre le mouvement et les cahots de la voiture ; il l'enveloppa dans la roulière et la contempla ainsi pâle, froide, presque mourante. — (Frédéric Soulié, Les mémoires du diable, Paris : chez Michel Lévy frères, 1858, tome 2, chapitre 26, page 236)
 - Ils résistent aussi bien au froid glacial qu’à la chaleur torride, et peuvent soutenir le galop une journée entière. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
 - (Sens figuré) Appuyer ; réconforter.
 - De leur côté, Louis VII et son fils, Philippe Auguste (1180-1223), jouèrent la carte de la déstabilisation, en intervenant dans les comtés d'Auvergne et de Toulouse, ou en soutenant la révolte de Jean et Richard contre leur père Henri II. — (Antoine Destemberg, Atlas de la France médiévale. Hommes, pouvoirs et espaces, du Ve au XVe siècle, éd. Autrement, 2017)
 - Je vous soutiendrai dans cette affaire.
 - Cette pensée, cet espoir le soutient.
 - Pourquoi le soutenez-vous quand il a tort ?
 - Vos encouragements m’ont soutenu.
 - Il l’a soutenu contre tous ses ennemis.
 - Soutenir une entreprise.
 - Il est très important pour un orateur de soutenir sa voix à la fin des phrases.
 - Soutenir ses fins de phrases.
 - Soutenez votre cheval dans cette descente.
 - Assurer, affirmer qu’une chose est vraie.
 - Par exemple il soutenait, et toujours colériquement, que tout est guerre, que la lutte pour le salaire est guerre, que toute rivalité est guerre, et qu’ainsi la guerre sera toujours. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 215, Hartmann, 1937)
 - Il y en a qui prétendent que le gofio se fait avec de la farine de maïs mais il n'y a que le dictionnaire de l'Académie espagnole pour soutenir pareille chose et dans ces cas-là on sait ce que ça veut dire. — (Julio Cortázar, Un Certain Lucas, traduit de l'espagnol (Argentine) par Laure Bataillon , Éditions Folio (Gallimard), 2014)
 - Défendre, appuyer une opinion, une doctrine, etc.
 - Oui, je le soutiens, la superstition est plus injurieuse à Dieu que l’athéisme, […]. — (Denis Diderot, Pensées philosophiques, Texte établi par J. Assézat, Garnier, 1875-1877)
 - Je quitte Dollero tout heureux car, au milieu de ses éloges, il a, prétend-il, trouvé une épigramme, […]. Je l’attriste en soutenant que c’est encore un éloge et pas une épigramme. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - (Sens figuré) Supporter, endurer sans découragement, sans trouble, quelque chose de fâcheux, d’inquiétant, de mortifiant, etc.
 - La dernière grande guerre qu’avait soutenue l’Angleterre, la guerre contre les Boers, était oubliée, et le public avait perdu l’habitude de la critique militaire experte. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 54 de l’édition de 1921)
 - Il n’a pu soutenir sa disgrâce, son malheur, sa ruine. — Il a soutenu ce revers avec un grand courage.
 - Supporter, résister à une attaque, à quelque chose dont il est difficile de se défendre.
 - Il s’agit ici des combattants seulement ; mais il faut ajouter à ce chiffre les servants, les ouvriers qu’il fallait avoir en grand nombre pour soutenir un siège : soit au moins le double des combattants. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - Si les Spinaliens soutinrent vaillamment un siège contre Charles le Téméraire, il n’en fut pas de même, deux siècles plus tard, quand Louis XIV déploya contre eux ses forces […]. — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
 - Soutenir un procès.
 - Sustenter, donner de la force ; il se dit des aliments.
 - Il faut prendre un peu de nourriture pour vous soutenir.
 - (Pronominal) Se tenir debout ; se tenir droit.
 - Il est si faible qu’il peut à peine se soutenir.
 - Il a peine à se soutenir sur ses jambes.
 - La tige de cette plante n’a pas besoin de tuteur, elle se soutient d’elle-même.
 - (Pronominal) Être porté, de manière à ne pas tomber ou s’enfoncer.
 - L’échalassement , s'il est mal soigné , nuit à tous les ceps , mais sur-tout aux jeunes ; ils sont trop foibles pour se soutenir par eux-mêmes, et si leur échalas est renversé, on les voit ramper sur la terre avec lui. — (Jean Antoine Roulet, Recueil des mémoires sur la culture de la vigne, 1808, page 121)
 - Les oiseaux se soutiennent en l’air au moyen de leurs ailes.
 - Les nageurs se soutiennent sur l’eau par le mouvement de leurs bras.
 
 - 
                                            blêmir
                                                                                            
?- Devenir blême.
 - À ces mots, le pauvre torçonnier blêmit ; le roi et lui s’entre-regardèrent pendant un moment. — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
 - Vrai Dieu, dit mon père, voilà un beau brin de fille, et jolie comme un jour, encore que la fièvre l’ait blêmie. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 14)
 
 - 
                                            couvrir
                                                                                            
?- Garnir, revêtir, pour protéger ou orner en appliquant, en déposant quelque chose.
 - Avant la paix d’Amiens, cet Anglais avait résolu le problème de couvrir le buste sans assommer le corps de cet affreux carrick qui finit aujourd’hui sur le dos des vieux cochers de fiacre ; mais comme les fines tailles sont en minorité, la mode du spencer pour homme n’eut en France qu’un succès passager, quoique ce fût une invention anglaise. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
 - Ils avaient une maison à eux. […]. Oh ! une vraie cabane ! couverte de chaume, bâtie en pisé, fermée par des volets qui claquaient au vent ; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 324, Fischbacher, 1896)
 - Couvrir un véhicule avec la bâche.
 - Vêtir chaudement.
 - Cet enfant s’enrhumera, vous ne le couvrez pas assez.
 - Garnir en grande quantité, en déposant quelque chose sur quelque chose, ou en s'étendant uniformément sur quelque chose.
 - La région que nous parcourons est une vaste plaine monotone, […]. Son sol est formé d'une couche presque ininterrompue d'une terre végétale noire et grasse qui, au printemps, se couvre de blé, d'orge, de maïs, de fèves, de pois chiches. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
 - Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Le ciel est huit dixième couvert par cumulus et cumulo-nimbus, et un vent de S.-S.-E. à S.-E. de 60 kilomètres-heure augmente notre vitesse jusqu'à 240 kilomètres-heure. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 91)
 - La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. Dans sa partie orientale, elle couvre un plateau accidenté coupé de vallées et de ravins profonds. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
 - Interposer une chose comme défense ou rempart.
 - Il le couvrit de son corps.
 - (Militaire) Assurer un tir de suppression pour protéger un élément ami en mouvement.
 - Vas-y, je te couvre !
 - Cacher.
 - Elle tâchait de couvrir sous ces paroles menaçantes la joie de son cœur.
 - Pallier ; excuser.
 - Or, c’est bien ça le nœud du problème de la pédophilie dans l’Église catholique: ce n’est pas qu’il y ait des prêtres pédocriminels mais qu’ils aient été couverts continûment par leurs supérieurs. — (Josselin Tricou et Anthony Favier, « Pédocriminalité dans l'église catholique française : une commission parlementaire est indispensable », le 5 octobre 2018, dans Libération (www.liberation.fr))
 - Effacer, réparer, en parlant des fautes, des manquements.
 - Une amnistie a couvert ce délit.
 - Dominer, étouffer.
 - Le bruit qui se faisait dans l’assemblée couvrait la voix de l’orateur.
 - (Commerce) Suffire à.
 - Malgré ces avancées, Claire Hédon, la Défenseure des droits, dénonce « le nombre grandissant d’enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 12 septembre 2022, page 6)
 - (Biologie) S’accoupler avec la femelle.
 - […] on les met au vert au mois de mars, quand l’herbe est assez grande ; c’est dans cette même saison que l’on fait couvrir les juments, et on a grand soin de leur jeter de l'eau froide sur la croupe, immédiatement après qu’elles ont été couvertes […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 543)
 - Il s’indigne qu’une fille pauvre choisisse de se faire couvrir par un amant de passage, souvent de connivence avec sa propre mère, dans l’espoir de coiffer dans dix ou onze mois le bonnet enrubanné des nourrices et de trouver chez des riches une bonne place qu’elle gardera peut-être des années, si, plus tard, de nourrice elle est promue bonne d’enfants. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 35)
 - (Médias) Relater journalistiquement un événement.
 - Cette manifestation a été largement couverte par les médias.
 - (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, se rabattre devant un autre.
 - (Pronominal) (Réfléchi) Se vêtir, s’envelopper.
 - Se couvrir d’un manteau.
 - (Sens figuré) Se couvrir des apparences, du manteau de la vertu, cacher ses vices sous des apparences d’honnêteté.
 - (Pronominal) Mettre sur sa tête quelque chose qui coiffe. Absolument : mettre son chapeau.
 - Couvrez-vous, monsieur.
 - Je m’étais souvent arrêté malgré moi, comme saisi par un charme, devant l’ancienne copie qu’en possède à Orsenna la Galerie du Conseil, et devant laquelle un rite séculaire exige qu’on se couvre, en signe d’exécration pour la mémoire d’un traître dont Orsenna porta longtemps le souvenir gravé dans sa chair. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
 - (Sens figuré) Se couvrir de lauriers, remporter d’éclatantes victoires.
 - Rembourser une perte, un dommage.
 - Cela lui était complètement égal, à lui, Rollner, que ces « saloperies » d’assurances refusent désormais de « couvrir » Tellegen. — (Patrick Modiano, Livret de famille, Gallimard, collection Folio, 1977, page 101)
 - (Pronominal) Être rempli.
 - À partir du mois de juin, la plage, aujourd'hui disparue, se couvrait de tentes pour la saison des bains de mer. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 19)
 - Je suis plein d'ardeur. J'invente la parité, en lançant la liste « femme, homme » avec laquelle non seulement je vais perdre des voix mais aussi me couvrir de ridicule – on va l'appeler la « liste chabadabada ». — (Michel Rocard, Si la gauche savait, Robert Laffont, 2005)
 - Incapable d'exprimer mes émotions profondes, je pique une crise et je me couvre de ridicule. On dit que le ridicule ne tue pas. Eh bien moi, ça me tue! — (Paul Longpré, Dans le jardin du monde : Chroniques d'un voyage intérieur, Éditions Fides, 1996, page 140)
 - (Sens figuré) Se couvrir du sang de quelqu’un, le tuer ou le faire tuer.
 - (Sens figuré) Se couvrir de gloire.
 - Aujourd’hui, mon cher, tout le monde veut se couvrir de gloire et beaucoup se couvrent de ridicule, de là des caricatures entièrement neuves… — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
 - Se couvrir de honte. Se couvrir de boue, s’avilir par des bassesses.
 - Le ciel, le temps se couvre de nuages, ou, absolument, le ciel, le temps se couvre, des nuages s’étendent sur le ciel.
 - (Pronominal) (Militaire) Se défendre, se protéger.
 - Se couvrir d’un bois, d’un retranchement, d’une rivière, s’en faire un abri contre l’ennemi.
 - (Pronominal) Se cacher sous.
 
 - 
                                            abâtardir
                                                                                            
?- Altérer de façon à faire dégénérer par un mélange génétique.
 - Nous démontrerons dans le courant de cette thèse que ce prétendu type améliorateur n’a produit rien de bon sur nos races, et nous irons même jusqu’à dire qu’il a perdu et abâtardi nos chevaux. — (Jean Déhès, Essai sur l’amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
 - Le pommier, que je sache, ne méprise point la vigne, ni le palmier le cèdre. Mais chacun se durcit au plus fort et ne mêle point ses racines. Et sauve sa forme et son essence car il est là un capital inestimable qu'il ne convient point d'abâtardir. — (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle (1948), XXXII)
 - (Sens figuré) Dégrader.
 - Une longue servitude abâtardit le courage.
 - Courage abâtardi.
 - (Pronominal) Dégénérer, avilir.
 - Cette race s’est abâtardie.
 - Ce plant de vigne s’abâtardit chaque jour.
 - Les plus heureux talents s’abâtardissent dans l’oisiveté.
 
 - 
                                            bénir
                                                                                            
?- (Religion) Consacrer au culte, au service divin avec certaines cérémonies.
 - En 1096, le pape Urbain II vint à Carcassonne pour rétablir la paix entre Bernard Aton et les bourgeois qui s’étaient révoltés contre lui et il bénit l’église cathédrale (Saint-Nazaire),[…]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
 - Bénir une église, une chapelle, des ornements d’église, une pierre d’autel, des fonts, un cierge, etc.
 - (Religion) Installer un abbé ou une abbesse, dans leur dignité avec certaines cérémonies et en faisant sur eux certaines prières.
 - C’est aux évêques de bénir les abbés et les abbesses.
 - (Religion) Faire certaines prières pour attirer la grâce divine sur des choses.
 - De nombreuses pirogues, qui venaient d'être construites, furent bénies par le missionnaire en présence d'une partie de la population. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - Bénir des armes, des drapeaux, etc.
 - (Religion) Appeler la protection céleste sur des personnes. Il se dit en particulier pour les pères et les mères appelant cette protection sur leurs enfants.
 - Seulement on remarqua avec étonnement qu’à l’heure de l’agonie, au lieu que ce fût la mourante qui bénît les enfants, ce furent les enfants qui bénirent la mourante, et qu’ils eurent l’air de lui pardonner d’avance sur la terre une faute dont elle allait sans doute recevoir l’absolution dans le ciel. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer (1839))
 - (Religion) Faire sur les personnes le signe de la croix, en leur souhaitant la grâce divine.
 - Bénir le peuple, les assistants, etc. — Le prélat bénissait les passants agenouillés.
 - (Religion) Consacrer une union, un mariage, suivant le rite religieux.
 - Bénir des époux, bénir un mariage.
 - Dire du bien de quelqu'un et lui vouloir du bien.
 - Bénir son conjoint, c'est dire du bien de lui, lui souhaiter tout le bonheur qu'il espère, et œuvrer pour cela. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, p. 124)
 - Louer, glorifier, remercier avec des sentiments de vénération et de reconnaissance.
 - […], il serait béni du pauvre dont le pain coûterait alors moins cher, et celui que bénissent les pauvres est béni de Dieu ! — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
 - "Votre nom, madame ! Votre nom, que pas un jour ne se passe où je ne le bénisse au fond de mon cœur !" — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Des coteaux d’Arbois, de Poligny et de Salins, descendait, chaque automne, avec les cuves pleines, le beau vin couleur peau d’oignon, jailli des grappes de poulsard, et les vignerons à rouge trogne bénissaient le Seigneur dont le bon soleil gorgeait de vie les pampres vigoureux et emplissait leurs futailles. — (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Se féliciter d’une chose, en se la rappelant par un agréable souvenir.
 - Je bénis le lieu, l’heure, le moment où je vous ai vu. — Je bénis le hasard qui me fait vous rencontrer.
 - (Religion) Combler de faveurs, faire prospérer, en parlant de Dieu, du destin, etc.
 - Dieu avait béni la race d’Abraham. — Que Dieu bénisse vos armes !
 - (Populaire) Asperger abondamment.
 - À Soissons, la fameuse nuit où les autres nous bénissaient... Quelle dégringolade !... une décoction de petit pois. On cherchait le piston partout. Pas de piston. Inconnu le piston. On l’a retrouvé, à la fin, dans une cave, plié en deux... une loque. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 13-14)
 
 - 
                                            abolir
                                                                                            
?- Mettre hors d’usage ; réduire à néant.
 - Le 20 juin 1790 furent abolis non-seulement ces titres, mais encore les armoiries, les livrées, les ordres de chevalerie, tous les hochets de la vanité. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
 - La Révolution abolit la peine du pilori que, quelques années plus tard, le Code pénal remplaça par celle de l’exposition. Elle-même fut abolie en 1848. — (Le pilori des Halles, dans Hippocrate revue d'humanisme médical, janvier 1949, n° 1, page 32)
 - Mais cette Novelle marque une régression dans la voie de la répression de l’eunuchat. Estimant l'ancienne législation trop draconienne, Léon VI abolissait la peine du talion contre les opérateurs et adoucissait les autres pénalités. — (Études byzantines, Institut français d'études byzantines, 1943, volumes 1-2, page 200)
 - […]; les taxes impopulaires, abolies en juin 1908 en don de joyeux avènement, avaient été rétablies et considérablement renforcées. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 194)
 - La question à préciser serait alors celle de l’identité de celui qui peut espérer se définitiser sans s’abolir. — (Revue de métaphysique et de morale, 1997, page 436)
 - (Ancien droit criminel) Arrêter ou interdire la poursuite judiciaire d'un crime, par un acte d’autorité souveraine.
 - Tout crime s’abolit au bout d’un certain nombre d’années.
 - Faire disparaître.
 - Un clair soleil brillait. La pluie avait lavé les feuilles et aboli toute poussière. — (Maurice Leblanc, Voici des ailes, 1898, réédition Éditions François Bourin, collection Libretto, 1999, page 71)
 - Mais au milieu de décembre, la neige tomba avec abondance, fine et sèche comme une poudre, et trois jours avant Noël le vent du nord-ouest se leva et abolit les chemins. — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
 - La musique nostalgique des Cosaques aidant à son illusion, il abolissait le restaurant de nuit, les murs historiés d’armes circassiennes et les danseuses en jupe rouge, accroupies pour danser une Kazatchok. — (Edmond Jaloux, Le dernier jour de la création, 1935, page 149)
 
 - 
                                            redémolir
                                                                                            
?- Démolir de nouveau.
 
 - 
                                            réjouir
                                                                                            
?- Donner de la joie.
 - Tout venait de s'écrouler en elle et autour d'elle, et rien n'avait plus le pouvoir de toucher son cœur, de le réjouir ou de l'attrister. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
 - On saura aussi et on révérera les courtisanes sacrées ayant réjoui le plus grand nombre d’hommes ou de femmes. Et leurs noms, gravés sur le marbre, seront conservés pour la postérité. — (Renée Dunan, Ces Dames de Lesbos, 1928)
 - (Pronominal) Éprouver de la joie, du plaisir.
 - L'artiste, le poète et le touriste se réjouissent ici d'un pittoresque qui fait le désespoir de l'agriculteur. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Elle se réjouissait de revoir la ville, Gasbieha, de bavarder, de rire peut-être, d'écouter d'autres histoires que les commérages des femmes de fellahs. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
 - Je m'assis et écrivis une lettre cordiale: monsieur Saito se réjouissait à l'idée de jouer au golf le dimanche suivant avec monsieur Johnson et lui envoyait ses amitiés. — (Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements, Éditions Albin Michel, 1999, page 10)
 - (Pronominal) Se féliciter, éprouver une vive satisfaction de quelque chose.
 - Encore étendus dans notre foin, endoloris, il nous faut raisonner, pour nous rappeler que l'Alsace dort près de nous, et nous en réjouir. — (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
 - Intérieurement, le prêtre se réjouissait : il allait regrouper ses ouailles pas tellement impies, en vérité. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - « C’est un choc, mais nous nous réjouissons qu’il n’y ait pas de blessé », a déclaré Shaoul Abramczyk, président du groupe Les Halles Mandar, à qui appartenait l’entrepôt. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 26 septembre 2022, page 2)
 - (Pronominal) Passer le temps agréablement, se divertir.
 - Se réjouir avec ses amis.
 - (Pronominal) (Suisse) Avoir hâte
 - Je me réjouis de te revoir !
 
 - 
                                            froidir
                                                                                            
?- (Désuet) ou (Régional) Devenir froid après avoir été chaud, refroidir.
 - Puis je n’habite pas la splendide villa des Vilquin, il n’y a pas, Dieu merci, dans mes veines la dix-millionième partie d’une goutte de ce sang froidi dans les comptoirs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
 - « Je montai chez moi comme un fou, et quand je me fus un peu froidi par la réflexion, je me demandai ce que j’allais faire pour nouer bel et bien une intrigue, comme on dit en province, avec une fille si diaboliquement provocante. — (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, page 57)
 - Et tandis qu’ils s’éteignaient, sous la brise crépusculaire, comme un fer rouge qui froidit, du fond de la vallée, montait par les sentiers de la montagne, avec l’ombre, une étrange procession. — (Le Correspondant, volume 278, 1920, page 349)
 - Comme si la fraîcheur montée du sol m’eût dégrisé, je demeurai un moment le front collé à la vitre froidie et, pour la première fois, je sentis dans mon exaltation se glisser un sentiment d’alarme. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
 - On eût dit parfois que le regard de Marino souriait pour un autre, et il était de fait que ce sourire un peu cruel ne lui ressemblait pas ; comme si quelque chose d’infiniment plus dur et d’infiniment plus vieux que lui eût substitué à son clignement complice, dans la fente de cette paupière soudain sans âge, le reflet coupant et glacial comme un éclat de rire qui me froidissait le sang. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
 
 - 
                                            buire
                                                                                            
?- Vase servant à mettre des liqueurs.
 - Buire d’argent, d’or.
 - On en était au saki, la liqueur de riz apportée bouillante dans de très délicates buires de porcelaines à long col. — (Pierre Loti, La Troisième Jeunesse de Madame Prune, 1905, page 55)
 - (Désuet) Pot à anse.
 - On ne dit rien non plus, je gage, contre ceux qui mangent au nid les mouchons — les moineaux — qui accrochent sous leur toit et aux murs des buires de terre pour qu'ils viennent y pondre et couver. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 
 - 
                                            pourrir
                                                                                            
?- Se décomposer, fermenter, s'altérer, se corrompre, se gâter sous l’action de bactéries.
 - Les fruits pourrissent quand on les garde trop longtemps.
 - Il y a eu tant de pluies que le raisin pourrissait sur le cep au lieu de mûrir.
 - Le bois de chêne ne pourrit pas dans l’eau aussi rapidement que les autres bois.
 - Quelle fin pour notre histoire. Toi, pourrissant dans ce tombeau, lardé de coups de dague de mes barons et moi, tout nu, comme un imbécile, dans les courants d'air, attendant que ces brutes viennent me taper dessus. — (Jean Anouilh, Becket, Éditions de la Table Ronde, 1959, page 7)
 - (Sens figuré) (Familier) Rester, croupir ou s'enfoncer dans un état de délabrement avancé.
 - Et ce ne fut pas une lente décadence qui surprit le monde européanisé ; les civilisations antiques pourrirent et s’effritèrent ; la civilisation européanisée sauta d’un coup, pour ainsi dire. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 392 de l’édition de 1921)
 - Il pourrissait dans l’ordure, dans la misère.
 - Pourrir dans le vice : persévérer dans ses habitudes vicieuses, s’y enfoncer de plus en plus.
 - Il ne pourrira pas dans cet emploi : il ne gardera pas longtemps cet emploi.
 - Une fois en prison, il y pourrira : il n’en sortira jamais.
 - (Vulgaire) Subir une situation rappelant le fait de pourrir.
 - J’ai pourri en cellule pendant des années. (cf. moisir).
 - Bourg pourri : voir à bourg.
 - Pot pourri : voir à pot.
 - Un temps pourri : un temps humide et malsain.
 
 - 
                                            similicuir
                                                                                            
?- (Textile) Variante orthographique de simili-cuir.
 - On le fait aussi en similicuir.
 
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                                            choisir
                                                                                            
?- Action de faire un choix ; prendre une personne ou une chose de préférence à une autre ou à plusieurs autres.
 - On ne s'étonnera donc pas que l'astronome de Greenwich eût été choisi pour opérer dans la circonstance suivante qui intéressait au plus haut point la science sélénographique. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
 - Dans le pays de production ou d’élève, tout le monde est à peu près apte à choisir un cheval. — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
 - J’allai dans la sellerie où je choisis des courroies solides dont j’éprouvai la force de résistance... […]. — (Octave Mirbeau, Le colporteur,)
 - Ensuite il accompagna le médecin du Zeppelin dans une rue voisine, et força la porte d’une pharmacie où le major choisit les médicaments dont il avait besoin. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 304 de l’édition de 1921)
 - Notons que le terme association a été très mal choisi. Il n'implique pas que les plantes se prêtent une aide quelconque. En général, elles sont concurrentes. — (Henri Gaussen, Géographie des Plantes, Armand Colin, 1933, p.114)
 - On préfère construire un roman, qu'on déroule à sa guise, au rythme que l'on choisit, on l'illustre d'images d'Épinal aux coloriages grossiers, aux violentes couleurs. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Débusquer les bases biologiques d’un comportement n’enlève rien à l’humanisme du geste ni au libre arbitre : nous demeurons toujours libres de choisir entre un geste altruiste ou égoïste. — (La démagogie est-elle génétique ?, dans Le Québec sceptique, n°58, p.17, automne 2005)
 - Personne ne vous engage pour être votre ami. Les gens vous engagent pour concevoir des solutions à des problèmes. Mais s'ils peuvent obtenir la même solution auprès d'un chic type et d'un personnage imbuvable, ils choisiront le premier. — (Mike Monteiro , Métier web designer, adapté de l'anglais par Charles Robert, Editions Eyrolles, 2012, page 14)
 - (Absolument) — Il y a chez ce marchand de quoi choisir.
 - (Intransitif) — Nous choisirons parmi ces objets.
 
 - 
                                            éclaircir
                                                                                            
?- Rendre clair, rendre plus clair.
 - Un vent de mer avait écharpé les frondaisons, jonché les sous-bois de bouleaux de feuilles mordorées, éclairci les halliers. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - L’atmosphère ne s’était pas éclaircie depuis le matin. Un brouillard captif de la forêt baignait les frondaisons jaunies, […]. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chapitre 2, 1910)
 - (Par extension) …
 - Éclaircir la voix : La rendre plus distincte.
 - Je me relevai le premier et me dirigeai en m’éclaircissant la gorge vers le guichet. — (Patrick Modiano, Livret de famille, Gallimard, collection Folio, 1977, page 19)
 - Éclaircir de la vaisselle, des armes : Les rendre luisantes, plus brillantes.
 - Éclaircir le teint : Le rendre plus net et plus pur.
 - (Teinturerie) Rendre la couleur d’une étoffe moins foncée.
 - Rendre moins épais, en parlant des liquides.
 - Il existe aussi des médicaments (warfarine) dont l'usage est destiné à ralentir la formation du caillot sanguin, à « éclaircir le sang », comme disent certains patients. — (Robert Patenaude, Survivre à la leucémie, Éditions Québec/Amérique, 1997)
 - Éclaircir un sirop.
 - Éclaircir une sauce.
 - Rendre moins serré, diminuer en nombre.
 - Le canon a fort éclairci les rangs.
 - Éclaircir les branches d’un arbre.
 - (Sens figuré) Rendre net, intelligible.
 - Longtemps confuse, la situation s’éclaircit à bord du cargo à mesure que le système de ventilation désenfumait le pont principal. — (Stéphane Desienne, Voyager, tome 2 : Confins , Du 38 Éditions, 2019)
 - Éclaircir un fait.
 - Le temps éclaircit la vérité.
 - Éclaircir une matière, une affaire.
 - Cela demande à être éclairci, a besoin d’être éclairci.
 - Éclaircir un doute, une difficulté : Résoudre un doute, faire disparaître une difficulté.
 - Éclaircir les idées : Rendre claires des idées plus ou moins obscures, confuses.
 - Prenez un peu de repos, cela vous éclaircira les idées.
 - Me trouvant en Andalousie au commencement de l'automne de 1830, je fis une assez longue excursion pour éclaircir les doutes qui me restaient encore. — (Prosper Mérimée, Carmen, 1845 (Pocket, 1990, page 30))
 - (Vieilli) Donner connaissance, d’une façon claire, de quelque chose à quelqu’un et s’emploie avec un nom de personne pour complément direct.
 - Éclaircir quelqu’un de quelque chose.
 - Il ne refusa pas de l’éclaircir sur ce point.
 - Il doutait de la vérité du fait, je l’en ai éclairci.
 - Ceci me semble étrange, je veux m’en éclaircir.
 - Je désire être éclairci de la chose.
 - Je doute de cette nouvelle, je tâcherai de m’en éclaircir.
 - (Pronominal) Devenir clair, plus clair.
 - Le baromètre est en baisse, mais le ciel s'éclaircit vers le Sud où je pressens le beau temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
 - D'une lucarne, dans le haut du mur, je voyais la nuit s'éclaircir. J'entendis un coq chanter […]. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - (Pronominal) (Sens figuré) Sembler devenir moins menaçant, moins inquiétant.
 - L’horizon s’éclaircit, commence à s’éclaircir ; l’avenir s’éclaircit
 - (Pronominal) Devenir moins serré, diminuer en nombre.
 - L’âge vient, les cheveux s’éclaircissent.
 - Sous le feu de l’ennemi, les rangs s’éclaircissaient.
 - En ce temps-là, les guerres de l’empire éclaircissaient singulièrement les rangs des jeunes hommes à marier. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
 
 - 
                                            applaudir
                                                                                            
?- (Intransitif) Battre des mains en signe d’approbation.
 - Des gens applaudirent à la fin. — (Éric Neuhoff, La Petite Française, Albin Michel, 1997, page 47)
 - (Transitif) Donner son complet assentiment à une chose, en ce sens, il est le plus souvent suivi de la préposition « à ».
 - […] et, si elles ont été portées à applaudir à la sagacité du philosophe, elles ont été sur le point de condamner la philosophie. — (Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc., volume 35, 1816, page 376)
 - En cette fin d'année 1937, des ateliers de flottage sont en projet ou en cours d'installation dans plusieurs charbonnages français. On doit y applaudir puisqu'il n'y a pas moyen meilleur d'épurer les schlamms et les poussiers. — (Ch. Berthelot, Épuration, séchage, agglomération et broyage du charbon, Paris : chez Dunod, 1938, page 8)
 - (Transitif) Battre des mains en signe d’approbation à l'adresse de quelqu'un.
 - Pour de pareils applaudissements, je conçois qu’on risque sa vie à chaque minute ; ils ne sont pas trop payés. Ô chanteurs au gosier d’or, danseuses au pied de fée, comédiens de tous genres, empereurs et poëtes, qui vous imaginez avoir excité l’enthousiasme, vous n’avez pas entendu applaudir Montès ! — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
 - (Pronominal) Se vanter, se glorifier.
 - C’est un homme vain qui s’applaudit sans cesse.
 - (Pronominal) Se féliciter de quelque chose.
 - Je m’applaudis de mes erreurs si elles tournent à votre gloire, je ne vois que votre bonheur dans ma faute. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
 - Au moment où elle s’applaudissait du bonheur négatif qu’elle avait su conquérir, elle entrevit d’effroyables abîmes. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Le duc et la duchesse mouraient de rire à tous ces propos , comme gens qui avaient fabriqué l'aventure, s’applaudissant de la finesse et de la dissimulation que montrait la Trifaldi. — (Miguel de Cervantes Saavedra, L'ingénieux hidalgo don Quichotte de la Manche, traduction L. Viardot, 1836, tome 2, page 402)
 - — Vous ne sauriez croire, continua Sainte-Austreberthe, combien je m’applaudis maintenant d’avoir employé auprès de vous les bons offices de M. de Mériolle. — (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)
 - Je m’en applaudissais, il est vrai, dans mon for intérieur. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
 
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                                            prédéfinir
                                                                                            
?- Définir à l’avance.
 - Bien qu’il ne s'agisse pas de code Html à proprement parler, il est aussi possible de prédéfinir un objet du message ainsi envoyé ou de prévoir l’envoi d'une copie à un autre destinataire. — (site Luc Van Lancker, HTML 4 : maîtrisez le code source, 2008)
 - Il existe deux façons de prédéfinir le contenu d’un élément avec XML Schema. — (site Kevin Howard Goldberg, Petit manuel de prise en main de XML, 2009)
 
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                                            enquérir
                                                                                            
?- S’informer ; faire des recherches.
 - Je n’ai besoin de personne pour pleurer mes fils avec moi. Adieu, ne vous enquérez plus de moi. Mon sort à venir n’appartient plus qu’à moi et à Dieu. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
 - Sa première idée fut de s'enquérir au premier passant du logis du maréchal d'Ancre. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
 - Et les deux hommes, s’étant enquis cordialement de leur santé respective, parlèrent de la pluie et du beau temps, puis transportèrent la conversation sur divers autres sujets […]. — (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Au XVIIIe siècle, un Européen en voyage au Mozambique s’enquiert auprès d’un groupe d’esclaves qu’on s’apprête à charger dans la cale d’un bateau de ce qui, à leur avis, les attend : « Ils nous ont achetés et nous embarquent pour nous manger », répondent les esclaves. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, p. 320)
 - (Transitif) (Procédure civile) (Absolument) Interroger.
 
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                                            avilir
                                                                                            
?- Rendre vil, abject, méprisable.
 - Abandonnez ce projet de revoir Mlle Chantal, vous vous aviliriez en vain, vous seriez écrasée, piétinée… — (Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne, 1936, réédition Le livre de poche, 1968, page 192)
 - Sa conduite l’avilit aux yeux de tout le monde.
 - Avilir son caractère.
 - Il a laissé avilir sa dignité.
 - Rendre de vil prix, déprécier.
 - Il ne faut pas avilir la marchandise.
 - Chaque pinasse pourrait en rapporter des centaines de mille, mais on préfère rester très au-dessous de ce chiffre pour ne pas avilir les prix, comme cela se produit lorsque la pêche est trop abondante. — (Comment on pêche la sardine, in Pierrot, le journal des jeunes, n° 37, 14e année, Paris, 10 septembre 1939)
 - (Pronominal) Devenir vil, abject ou méprisable.
 - Les grands une fois corrompus ne doutent de rien : devenus étrangers à la dignité d’une ame élevée, ils en attendent ce qu’ils ne balanceroient pas d’accorder; et lorsque nous ne nous avilissons pas à leur gré, ils osent nous accuser d’ingratitude. — (Denis Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron, livre 1, §. 29, dans les Œuvres de Denis Diderot, publiées par Jacques-André Naigeon, Paris : chez Desray & chez Deterville, an VI, vol. 8, p. 76)
 - Cet homme s’est avili par ses bassesses.
 - S’avilir à ses propres yeux.
 
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                                            dégarnir
                                                                                            
?- Dépouiller de ce qui garnissait.
 - Dégarnir une terrasse des arbres qui l’ombrageaient.
 - Dégarnir une chambre, une maison des meubles qu’elle contenait, ou simplement Dégarnir une chambre, une maison.
 - Les bancs se dégarnissaient, la salle se dégarnissait peu à peu, et bientôt il n’y eut plus personne.
 - (Militaire) Diminuer le nombre des troupes qui forment un bataillon, une armée.
 - Dégarnir le centre d'une armée, pour fortifier l’aile droite.
 - (En particulier) (Militaire) Retirer une partie considérable d'une garnison ou de ses munitions.
 - Dégarnir une place.
 - (Par extension) — Dégarnir les côtes, les frontières, etc.
 - (En particulier) Dépouiller de sa garniture.
 - Dégarnir une chemise, une robe. - Dégarnir un lit. - Dégarnir un chapeau de femme.
 - (Pronominal) (Vieilli) Se vêtir, se couvrir plus légèrement.
 - Il s’est enrhumé pour s’être dégarni trop tôt.
 - (Pronominal) (Sens figuré) (Commerce) Se dessaisir de son argent comptant.
 - Vous avez eu tort de vous dégarnir.
 - (Pronominal) (Familier) Perdre ses cheveux, devenir chauve.
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.