Dictionnaire des rimes
Les rimes en : évanouir
Que signifie "évanouir" ?
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- Détruire, dissiper, faire disparaître.
 - Voilà donc de quoi dépendent les destins des hommes ! Mais, ajouta-t-il, un bonheur si étrange sera peut-être bientôt évanoui. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
 - Le spectacle de la mort de Virginia, immolée par son père à la pudeur et à la liberté, fit évanouir la puissance des décemvirs. — (Montesquieu)
 - Il soupesa ce scrupule et le trouva bien léger en face de cette femme honnête dont il évanouissait la douleur. — (Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, partie I (« Des enfants pour les cannibales »), chapitre 3, page 43, éditions Gallimard, 2001)
 - (Pronominal) Tomber en faiblesse, perdre connaissance.
 - Cette femme s’évanouit en apprenant la mort de son mari.
 - (Pronominal) Disparaître sans laisser de traces, en parlant des choses et, plus rarement, des personnes.
 - Mais le moment était arrivé où la terre et tous ses trésors allaient s’évanouir devant ses yeux, […], alors que ses regards plongeaient sur le sombre abîme de la vie future. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - Elle s’était évanouie comme un silphe sans laisser de traces de sa fuite. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858, page 341)
 - Ces légers événements s’évanouissent comme des scènes de comédie sur lesquelles le rideau tombe. — (Henri Barbusse, L’Enfer, chapitre III, Éditions Albin Michel, Paris, 1908 ; éditions G. Crès, Paris, 1925, page 23)
 - De Gaulle que tant de tempêtes avaient assailli sans jamais l’ébranler, s’évanouit et disparut à la première égratignure que lui fit un parlement-croupion. — (François Mitterrand, Le coup d’État permanent, 1965)
 - Perdre conscience, perdre connaissance, tomber en pâmoison, en syncope.
 - Quand on commence à s’évanouir, il y a une douceur à se sentir le cœur s'en aller. — (Goncourt, R. Mauperin, 1864)
 - Je vis tourner devant moi les verres et les fleurs ; je crus que j'allais m’évanouir. — (Maurois, Climats, 1928)
 
Mots qui riment avec "ir"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "évanouir".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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                                            assagir
                                                                                            
?- Rendre sage.
 - Le malheur assagit les hommes.
 - (Pronominal) Devenir sage.
 - à la longue, il s’est assagi.
 
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                                            revernir
                                                                                            
?- Vernir à nouveau.
 - Avec le fond de serrage mobile I on évite les désagréments que cause souvent le fond de serrage immobile; par exemple, si le socle est bossué, il est impossible, avec le fond de serrage immobile, de le débossuer sans démonter le cylindre J et le fond de serrage, ce qui est très-coûteux et très-difficile; pour faire ce travail on est souvent obligé de revernir la lampe; cela arrive même aux lampes neuves, en les livrant, et surtout en les expédiant. — (Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d’invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844, XLVIII, 1864)
 - Mais Minouche tirait déjà un casier puis deux d’un vieux meuble de musée qu’elle avait découvert au marché aux puces et qu’elle avait, elle-même, gratté et reverni. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre IX)
 
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                                            assombrir
                                                                                            
?- Rendre sombre.
 - Ces arbres assombrissent notre maison. Les malheurs ont assombri son caractère.
 - (Pronominal) Devenir sombre.
 - Le ciel, très chargé, s’assombrissait de plus en plus. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
 - Le soleil était couché depuis quelques instants, le ciel perdait peu à peu sa teinte pourprée et s’assombrissait de plus en plus, […]. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
 - Et il s’engagea dans le couloir, qui allait toujours s’assombrissant. — (Alexandre Dumas , La Reine Margot, C. Lévy, 1886)
 - Partie de la trop aimable idylle florianesque, son histoire d’amour peu à peu s’était assombrie jusqu’à prendre les couleurs arrières du roman flaubertien, qui dit l’universelle maldonne. — (Philippe Berthier, Figures du fantasme: un parcours dix-neuviémiste, Presses Universitaires du Mirail, 1992, p. 164)
 
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                                            redire
                                                                                            
?- Répéter, dire une même chose plusieurs fois.
 - Nous l’avons dit au début de ces pages et nous le redisons plus catégoriquement encore […] — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger, dans La Revue de Paris, 1922)
 - Héloïse dit et redit son chapelet. Les grains cliquettent de minute en minute et sans relâche, le chuchotement rapide des oraisons s’allonge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Elle ne voulait plus faire de photos, voilà tout, elle le redirait à sa mère. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
 - Répéter, dire à son tour ce qu’un autre a dit.
 - Le héraut redit à Rébecca les paroles du grand maître ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - […] et les bergers conduisant les troupeaux, et les bœufs couchés dans la prairie, redisaient la chanson, l’épouvantable, la suppliciante chanson de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
 - Et sur ce boulevard de Clichy, ainsi modernisé, une femme arrivait à chaque fin d'après-midi, et de vieux Montmartrois se redisaient son nom à son passage : La Goulue ! — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
 - La quakeresse répéta en détail la conversation qu'elle avait entendue la veille. Sa mémoire était excellente et elle put redire mot pour mot les propos des officiers britanniques. — (Kurt Singer & Jane Sherrod, Les espions qui ont changé l’histoire, traduit de l'anglais par Bruno Bax, Paris : Presses de la Cité, 1961, page 36)
 - Révéler ce qu’on a appris de quelqu’un en confidence.
 - Il va redire tout ce qu’on lui dit.
 - (Soutenu) Retracer, célébrer.
 - L’histoire et la poésie redisent les exploits d’Alexandre.
 - Reprendre, blâmer, censurer. Note : En ce sens, il ne s’emploie qu’à l’infinitif.
 - Je n’ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage.
 - Il trouve à redire à tout ce qu’on fait.
 - Il n’y a rien à redire à sa conduite.
 - (Belgique) (Suisse) Confirmer.
 - Je te redis quoi pour jeudi soir.
 - (Belgique) (Suisse) Tenir au courant.
 
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                                            hennir
                                                                                            
?- Faire entendre son cri ordinaire, en parlant du cheval ou du zèbre.
 - J’aimais aussi alors, comme aujourd’hui, à voir les armes reluire au soleil, à entendre les chevaux hennir et frapper du pied, […]. — (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
 - En effet, au bout de cinq minutes de marche, le cheval releva la tête et hennit comme pour annoncer son arrivée, […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
 - Alors les chevaux, excités par les coups de fouets des chasseurs, se précipitèrent dans toutes les directions en hennissant et en lançant des ruades. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
 - Tant qu'a duré ce défilé j'ai eu toutes les peines du monde à faire tenir mon cheval tranquille. Grisé par tout ce bruit et ce mouvement autour de nous, il hennit, piaffe, s’ébroue et danse d'impatience de se mêler à ses congénères. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 118)
 - Le Pourquoi pas, lutte, lutte toujours. Mais déjà les chevaux blancs des Walkyries hennissent dans les rafales. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
 
 - 
                                            dégarnir
                                                                                            
?- Dépouiller de ce qui garnissait.
 - Dégarnir une terrasse des arbres qui l’ombrageaient.
 - Dégarnir une chambre, une maison des meubles qu’elle contenait, ou simplement Dégarnir une chambre, une maison.
 - Les bancs se dégarnissaient, la salle se dégarnissait peu à peu, et bientôt il n’y eut plus personne.
 - (Militaire) Diminuer le nombre des troupes qui forment un bataillon, une armée.
 - Dégarnir le centre d'une armée, pour fortifier l’aile droite.
 - (En particulier) (Militaire) Retirer une partie considérable d'une garnison ou de ses munitions.
 - Dégarnir une place.
 - (Par extension) — Dégarnir les côtes, les frontières, etc.
 - (En particulier) Dépouiller de sa garniture.
 - Dégarnir une chemise, une robe. - Dégarnir un lit. - Dégarnir un chapeau de femme.
 - (Pronominal) (Vieilli) Se vêtir, se couvrir plus légèrement.
 - Il s’est enrhumé pour s’être dégarni trop tôt.
 - (Pronominal) (Sens figuré) (Commerce) Se dessaisir de son argent comptant.
 - Vous avez eu tort de vous dégarnir.
 - (Pronominal) (Familier) Perdre ses cheveux, devenir chauve.
 
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                                            affranchir
                                                                                            
?- Rendre libre ; déclarer libre.
 - Denis et son fils avaient été serfs des comtes d'Udressier. Claude-Étienne voulut être affranchi. Il le fut à trente ans. Un acte du 20 mars 1763, rédigé par-devant le notaire royal Claude Jarry, en fait foi. — (René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette, 1900, Flammarion, 1941, pagr 6)
 - Décharger ; exempter.
 - On sentait bien que le seul moyen de rendre la vie à cette importante cité, et d’utiliser au profit de l’Europe entière son admirable position, c’était de l’affranchir. — (Anonyme, Espagne. - Cadiz et Gibraltar, Revue des Deux Mondes, 1829, tome 1)
 - L'abbé a renouvelé maintes fois ses supplications, pourque le chapitre de Notre Dame, en considération des immenses travaux qu’il se voit forcé d’entreprendre, affranchisse le monastère des dîmes qu'il paie sur les biens que nous venons de mentionner: […]. — (Léopold van Hollebeke, Lisseweghe, son église et son abbaye, Bruges : Edw. Gailliard, 1863, page 51)
 - Sa compagne, […], était une déesse du plein air et du plein vent, aussi affranchie des soucis du confort qu’une bohémienne de grands chemins. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 13 de l’édition de 1921)
 - (Droit féodal) Libérer des servitudes, des charges.
 - Affranchir un héritage,
 - (Poste) Payer le timbre postal d’avance pour en libérer le destinataire.
 - Affranchir une lettre, un paquet.
 - Une des deux lettres, qui vous est adressée, est affranchie. — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
 - (Sens figuré) Tirer d’une sujétion, d’une dépendance.
 - Affranchir un peuple de la servitude, de la tyrannie.
 - Il est affranchi du despotisme qu’on exerçait sur lui, de la dépendance où il était.
 - Délivrer d'un mal, d'une peine.
 - La mort nous affranchira des misères de ce monde.
 - Votre présence m’affranchit de toute crainte, de toute inquiétude.
 - (Argot) (Rare) Débaucher, pervertir, c’est-à-dire affranchir des règles sociales.
 - Affranchir un sinve pour grinchir : pousser un honnête homme à voler. — (Vidocq, Les Voleurs, t. 1, 1837)
 - (Argot) Connaître une question, ne rien craindre.
 - (Argot) Informer.
 - De plus, Madrigaul m’affranchit que Saltierra est une terreur et un caïd dans le milieu. — (Peter Cheyney, La Môme vert-de-gris, chapitre III, traduction de Marcel Duhamel, Gallimard, 1945)
 - – Vous vous croyez donc en Tunisie?– D'après mes petites estimations, oui.– Vous feriez un piètre navigateur.– Eh quoi! reprends-je, toujours à mi-voix, voudriez-vous me faire croire, Excellence, que nous nous trouvons dans la banlieue de Copenhague?La fin de l'altière musique l'empêche de m’affranchir. — (San-Antonio, Béru-Béru, Éditions Fleuve noir, 1970, chapitre 11)
 - (Argot) (Absolument) Informer des usages du milieu.
 - Je l’ai affranchie avant de me l’envoyer.
 - (Pronominal) Se libérer ; se délivrer, etc.
 - Le pays de Vaud , de tout temps français par ses habitudes, ses mœurs, son caractère, son commerce, ses besoins, son langage, conspirait, à la faveur du voisinage de la révolution, pour s'affranchir de l’oligarchie bernoise. — (« Mémoires de Napoléon, chapitre 2 : Politique du Directoire », dans les Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène par les généraux qui ont partagé sa captivité, vol. 6, écrit par le général comte de Monthelon, Paris : chez Firmin Didot père et fils & Bossange frères , Berlin : chez G. Beimer, 1825, page 48)
 - Dans les pays de protectorat, plus que partout ailleurs, il est rare que les représentants de l’État suzerain, après un séjour prolongé au milieu de la race subjuguée, ne s’affranchissent pas des scrupules de l’honnêteté vulgaire. — (Félicien Pascal, L'assassinat de Morès ; un crime d’État, Imprimerie Hardy & Bernard, Paris, 1902, page 35)
 - Lorsque le substrat est une solution aqueuse et le liquide mouillant un alcane, on peut s'affranchir de ce problème en utilisant les propriétés de surface d'un polymère fluoré industriel : le téflon, ou polytétrafluoroéthylène. — (Emmanuel Bertrand, Transitions de mouillage: rôle des interactions entre interfaces, Publibook, 2003, page 54)
 - Quand il drague une fille, ce lourdingue qui s'affranchit des codes de la séduction tombe rapidement dans la vulgarité. « Clair c'est un dalleux, il m'a fait un clin d'œil, lui avec moi, mais même pas en rêve ! » — (Vincent Mongaillard, Petit Livre de la tchatche : Décodeur de l'argot des cités, First Éditions, 2013)
 - Rendre une chose indépendante d'une autre.
 - On ne put pas affranchir les pompes. — (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, 1846)
 - (En particulier) (Arboriculture) Rendre un greffon indépendant de son porte-greffe en lui permettant de se développer sur ses propres racines.
 - (Cartes à jouer) Au bridge, rendre maîtresses des cartes qui ne l’étaient pas au début du jeu.
 - Il s’agit, tout en essayant de faire tomber les honneurs supérieurs, d’affranchir les petites cartes qui accompagnent l’honneur possédé. — (Michel Bessis, Jean-Luc Seret, Les jeux d’affranchissement par la coupe, chinonbridge.free.fr)
 - (Anjou) Châtrer un animal. (note : en dehors de l'Anjou l'usage est désuet).
 - Couper, châtrer : Affranchir un taureau, un cheval. — (Prosper Poitevin, Nouveau dictionnaire universel de la langue française, tome 1, Éditions Reinwald, Paris 1868)
 
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                                            avertir
                                                                                            
?- Informer quelqu’un de quelque chose, prévenir quelqu'un.
 - Oui, c’était son devoir de les avertir ; il fallait qu’il le fît, qu’il le fît avec force, qu’il le fît avec éclat, qu’il le clamât en pleine chaire, un beau dimanche, car cela devenait scandaleux à la fin ! — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Nous venions de repartir et de regagner un peu d’altitude, quand on vint m’avertir qu’une chaîne de montagnes était signalée dans notre ouaiche. Je me rendis immédiatement au poste de cartographie, dans la tourelle arrière. — (L’Esprit nouveau, no 7 à 9, 1968, page 795)
 - Avertir par une lettre, par un cri, par un signal, par un geste, etc.
 - (Équitation) Exciter un cheval au moyen de quelques aides lorsqu’il se néglige dans son exercice.
 - L’aide des gras de jambes, qui se fait en les approchant délicatement du ventre, est pour avertir le cheval qui n’a point répondu à l’aide des jarrets, que l’éperon n’est pas loin , s’il n'est point sensible à leur mouvement. — (M. de la Guérinière, Aides du cavalier, dans le Journal des haras, chasses, et courses de chevaux, édition belge, volume 5, Bruxelles, 1837, page 115)
 - (Sport) Donner un avertissement, symbolisé généralement par un carton jaune, à la suite d'une faute ou d'un comportement déplacé.
 - Afin de lutter contre le jeu dur, il dispose depuis 1970 de cartons jaunes et rouges qui lui permettent d’avertir puis de renvoyer le joueur fautif et/ou récidiviste. — (Benoît Heimermann, Alain Constant & Thierry Hubac, L’ABCdaire du football, Flammarion, 1998, page 32)
 - Cette dernière locution, qui désignait déjà au XVIIe siècle un joueur de cartes gagnant, s'utilise également à propos d'un arbitre trop prompt à avertir les joueurs. — (Baptiste Blanchet & Jean-Damien Lesay, Le Dico du parler sport, Fetjaine, 2012, § : Avoir la main chaude)
 
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                                            décrépir
                                                                                            
?- Dégarnir du crépi.
 - Décrépir un mur lézardé.
 - Ce mur se décrépit.
 
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                                            repartir
                                                                                            
?- (Littéraire) Répliquer vivement et sur-le-champ.
 - Il ne lui a reparti que des impertinences.
 - Il ne lui a reparti que par injures, que par des injures.
 - Ainsi interpellé, il repartit avec vivacité.
 - – Oh… suffoquait ma mère. Pourvu que la petite n’ait pas entendu !– Pour la petite, repartait mon père, ça n’a pas d’importance… — (Colette, Sido, 1930, Fayard, page 68.)
 
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                                            empire
                                                                                            
?- Groupe d’États qui sont dirigés par un État qui les domine.
 - Faites une France très forte, et nul n'osera jamais convoiter ses colonies. Laissez la France se débiliter davantage et son empire colonial, d'une manière ou d'une autre, s'écroulera. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Pour le Chili du XIXe siècle, qui faisait l'expérience d'un début d'industrialisation, l’ennemi et le partenaire principal était l’Empire britannique. — (Armando Uribe, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, traduction de Karine Berriot & Françoise Campo, Seuil, 1974)
 - Autorité absolue.
 - Le Prince les développa avec une énergie et une habileté merveilleuses, résolu, disait-il, à donner à l’Allemagne l’empire du ciel, des mers et de la terre. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 129 de l’édition de 1921)
 - La Fable attribuait à Neptune l’empire des mers, à Pluton l’empire des enfers. - Alexandre rêvait de conquérir l’empire du monde.
 - (Sens figuré) Ascendant, influence dominante.
 - Atala ne pouvait pas prendre sur un homme un faible empire : pleine de passions, elle était pleine de puissance ; il fallait ou l’adorer, ou la haïr. — (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
 - Ce sentiment n’avait eu sur moi jusqu’ici qu’un empire partagé avec d’autres passions rivales ; dorénavant il me remplira tout entière, […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - C'est dire que nos banques devraient cesser de vivre sous l’empire d'un monopole aussi absolu qu’injuste et funeste. — (Michel Gustave Partounau du Puynode, De la monnaie, du crédit et de l'impôt, page V, 1853)
 - Mais si la beauté impressionne les sens, elle ne saurait obtenir d’empire durable et puissant qu’autant qu’elle les subjugue. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
 - C'est aussi sous l'empire du même sentiment que la Chambre abordera la question de la séparation des Églises et de l'État, déjà étudiée avec beaucoup de soin par une des Commissions … — (Émile Combes, Discours à Auxerre, 4 septembre 1904)
 - Tout l’empire que Mlle de la Ferté pouvait avoir sur elle-même, elle dut l’employer, pendant que sa mère parlait, pour rester calme. — (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, Cercle du Bibliophile, page 44.)
 - Comme approchait le jour de l'inauguration du nouveau président, le désordre, la crainte et la misère étendaient leur empire. — (André Maurois, Chantiers américains, 1933)
 - (En particulier) Autorité absolue d’un chef d’État qui porte le titre d’empereur.
 - Aspirer, parvenir à l’empire.
 - (Par extension) État, nations soumis à cette autorité.
 - Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, […]. — (Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une nation ?, Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882)
 - Comparé à la libéralité et au confort de la vie ordinaire de l’époque, l’ordre de l’Empire romain, sous les Antonins, apparaît local et limité. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 407 de l’édition de 1921)
 - Certains chroniqueurs prétendent même qu'il aurait étendu cette mesure à tous les juifs de son royaume, à l'instigation de l'empereur d'Orient, Héraclius, qui lui aurait fait savoir qu'aux dires de ses astrologues l'empire chrétien était menacé par un peuple circoncis. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - L’Empire romain, qui s'étendait des sables d’Arabie jusqu’aux neiges d’Écosse, fut constamment à la recherche de frontières défendables. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 163)
 - Période de temps qu’a régné un empereur.
 - L’empire d’Auguste fut une époque de paix pour Rome. - Les guerres du Premier empire, du Second empire.
 - (Absolument) (Histoire de France) Règne de Napoléon Ier ou celui de Napoléon III.
 - La France allait faire ses adieux à Napoléon, à la veille d'une campagne dont les dangers étaient prévus par le moindre citoyen. Il s'agissait, cette fois, pour l'Empire Français, d'être ou de ne pas être. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
 - Pas une goutte de sang n'avait été versée; l'empire s'était écroulé tout seul; personne ne se leva pour le défendre, […]. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
 - Je sors d'un département, l'Orne, qui est celui où l'on trouva le plus de réfractaires sous le premier Empire ; et ceux qui connaissent ce pays fourré et isolé comprendront que l'esprit de Chouannerie y est éternel. — (Alain, Souvenirs de guerre, page 173, Hartmann, 1937)
 - (Biologie) Rang taxinomique supérieur au règne.
 - L’empire des Eucaryotes.
 - L’empire des Procaryotes.
 - (Zoologie) Grande région zoogéographique, à l'échelle d'un continent.
 - Un empire faunique ou faunistique.
 - L’empire afro-tropical ou éthiopien.
 - L’empire antarctique.
 - L’empire australasien ou australien.
 - L’empire indo-malais ou oriental.
 - L’empire néarctique.
 - L’empire néotropical.
 - L’empire paléarctique.
 - L’empire océanien ou polynésien.
 
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                                            obscurcir
                                                                                            
?- Rendre obscur.
 - Les nuages obscurcissent le jour, le soleil.
 - Les fumées obscurcissent l’air.
 - (Sens figuré) Devenir peu clair.
 - Quand l’intelligence est obscurcie par les passions, par les préjugés.
 - Le code est obscurci par des commentaires abscons.
 - Rendre confus.
 - Quelquefois le commentaire obscurcit le texte en voulant l’éclaircir.
 - Son principal talent était de démêler la vérité, que tous les hommes cherchent à obscurcir. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, VI. Le ministre, 1748)
 - (Pronominal) Devenir obscur, perdre sa clarté.
 - L’air, le jour, le temps s’obscurcit.
 - (Pronominal) (Sens figuré) Devenir peu clair, confus.
 - Quand la raison vient à s’obscurcir.
 - Sa gloire s’est obscurcie peu à peu.
 
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?- (Botanique) Appendice filiforme, simple ou rameux, diversement tortillé ou roulé, au moyen duquel certaines plantes s'attachent aux corps voisins parfois considéré comme un synonyme de vrille.
 - (Zoologie) Appendice fin de certains animaux.
 
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?- (Vieilli) Chauffer une étoffe à la vapeur pour l'amollir.
 
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                                            ressaisir
                                                                                            
?- Reprendre ; se remettre en possession de quelque chose.
 - Elle prit son temps, elle calcula ses mouvements, et, avec une agilité de chatte, elle saisit les deux interrogatoires et les lança dans le feu ; mais Camusot les y reprit, la comtesse s’élança sur le juge et ressaisit les papiers enflammés. — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, troisième partie)
 - (Pronominal) — Je me suis ressaisi de mes biens.
 - (Pronominal) — Se ressaisir du pouvoir.
 - (Pronominal) (Absolument) Redevenir maître de soi.
 - Personne ne parla plus d’abandonner la culture ; les femmes les moins courageuses, les vieillards les plus fatigués se ressaisirent ; les champs qui étaient restés en friche furent bien vite ensemencés. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 87)
 - […] mais quand Habib, rendu furieux par un uppercut qui faillit l’envoyer à terre, se ressaisit et fonça bestialement sur l’homme au beau visage, le combat prit une allure saisissante. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - — Jules !… Je t’en supplie… Ressaisis-toi…Justement, il ne lui plaisait pas de se ressaisir. — (Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau, Gallimard, 1936, réédition Folio, page 124)
 - Je percutai enfin, et mon cerveau enregistra l’information. Je me ressaisis immédiatement, en réalisant qui me faisait face : […]. — (Françoise Gosselin, Fear to love, Éditions Sharon Kena, 2018, page 46)
 
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                                            avachir
                                                                                            
?- Rendre, devenir mou, sans vigueur.
 - Ces bottes sont avachies.
 - Sa taille s’avachit.
 - Cet habit commence à s’avachir.
 - Écrire une langue avachie.
 - Rendre incapable de produire un effort.
 - Il est avachi dans le divan.
 - S’avachir sur le divan.
 - Mais s’avachir devant un poste de télévision quand les forêts sont profondes, quand l’eau promet la fraîcheur, la lumière ! Pourtant on a le droit, si c’est pour regarder le Tour de France. — (Philippe Delerm, La Première Gorgée de Bière et autres plaisirs minuscules, Gallimard, 1997, page 39)
 
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                                            établir
                                                                                            
?- Asseoir et fixer une chose en un endroit, l’y rendre stable.
 - On communique d’un gaillard à l’autre par les passe-avans, et les dunettes sont établies à l’extrémité du gaillard d’arrière. — (Jean-Baptiste-Philibert Willaumez, Dictionnaire de marine, 3e édition, 1831, page 302)
 - Au XIIIe siècle, on éventra les murs latéraux du chœur, comme à Laffaux (Aisne), pour établir un transept voûté d'ogives. — (Eugène Lefèvre-Pontalis, L'architecture religieuse dans l'ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle, Plon & Nourrit, 1897, volume 2, page 79)
 - (Pronominal) — Les expéditeurs sont à leur poste ; les courtiers des grandes maisons étrangères sont sur pied. Sans beaucoup de bruit, des cours s’établissent, des transactions s’effectuent, des chargements s’accomplissent. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Quels parterres auront pu ainsi être établis artificiellement dans les bois d'agrément avec les pervenches, les primevères, les scilles, les cyclamens, les sceaux de Salomon, les galanthes, les nivéoles, le saxifrage ombreux, etc... : […]. — (G. Plaisance, Demain la forêt, Paris : SEDES, 1964, chapitre 2)
 - Établir sa demeure, son domicile, sa résidence en un lieu.
 - Établir des communications, des moyens de communication, de correspondance entre deux villes.
 - Une correspondance régulière s’établit entre eux.
 - Des relations se sont vite établies entre ces écoliers.
 - Être bien établi à la cour, dans une maison : Y avoir beaucoup de crédit.
 - Bien établir sa fortune, son crédit : Leur donner des bases solides.
 - Établir sa réputation : La fonder, lui donner de la consistance.
 - Sa réputation est trop bien établie pour que…
 - (Simplement) Installer.
 - […], on avait établi, dans toutes les rues en pente avoisinant l’école, de superbes glissades. — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
 - Le 24, le vent tourna au Sud nous permettant d’établir la voilure, et, le lendemain la plupart de mes compagnons franchissaient pour la première fois le cercle polaire. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Au sortir de cette ville, on entre dans un pays plat et peu fertile; un relais est établi à la Commodité, un autre à Nogent-sur-Vernisson, petite ville bâtie sur le bord du canal ; […]. — (Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France ; département de la Nièvre ; itinéraire de Paris à Chambéry, 1838, page 2)
 - C'est vers le milieu du XIe siècle que parait avoir été établie la première exploitation de la houille dans les environs de Newcastle en Angleterre, du moins en ce qui concerne l'Europe, car, d'après les récits des missionnaires, les Chinois se seraient servis de ce combustible bien avant notre ère. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 87)
 - Le nouveau campement est établi à une douzaine de kilomètres de l'ancien, dans une plaine ondulée et verdoyante. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 119)
 - (En particulier) (Sens figuré) Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable.
 - Je ne puis voir un pauvre sans lui donner ma bourse. J’ai doté des orphelines, établi des jeunes gens méritants, nourri des vieillards, fondé des hospices. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
 - Ce père a bien établi tous ses enfants.
 - Établir quelqu’un dans un emploi, dans l’exercice d’un emploi.
 - Établir une fille : (Vieilli) La marier.
 - Il ajouta qu’on désirait l’établir. Du reste il n’était pas pressé, et attendait une femme à son goût. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1877)
 - Instituer. — Note : Il s’applique alors tant aux personnes qu’aux choses.
 - Il offre des sacrifices, aux autres dieux selon le rite albain, à Hercule selon le rite grec, suivant en cela la règle établie par Évandre. — (Tite-Live, Histoire romaine, éditions "Les belles Lettres", 1940, texte établi par J. Bayet et traduit par G. Baillet, tome 1, livre 1, § VII, page 13)
 - Art. 23. — Il est établi sur l’acide stéarique, et autres matières à l'état de bougies ou de cierges, un droit de consommation intérieure, fixé en principal à 25 fr. les 100 kilogrammes. — (Séance du 30 décembre 1873, Annales de l'Assemblée nationale: Compte-rendu in extenso des séances, tome 28, Paris : Journal Officiel, 1874, page 666)
 - Dès le 16 juin 1947, la France, qui avait déjà établi un cordon douanier autour de la Sarre, procéda à une première réforme monétaire, l'échange du mark allemand contre un mark sarrois, première étape avant l'introduction du franc. — (André Kaspi et Jean-Baptiste Duroselle, Histoire des relations internationales, tome 2 : De 1945 à nos jours, Éditions Armand Colin, 2009, 16e édition, 2017)
 - (Sens figuré) Faire adopter, en parlant des lois, des opinions, des doctrines et autres choses semblables et, auxquelles on commence à donner cours.
 - Établir de nouvelles opinions, de nouvelles maximes.
 - De nouveaux usages, de nouvelles doctrines s’établirent.
 - Ces locutions auront bien de la peine à s’établir dans l’usage, à s’établir.
 - C’est une coutume, une opinion établie, un principe établi.
 - On a établi que… il est établi que… : C’est une coutume reçue que…
 - (Sens figuré) Prouver ; démontrer.
 - Enfin , si cet acte authentique ne fait pas foi du paiement tempestif des frais, j'offre subsidiairement d'en établir la preuve par témoins. — (Philippe Antoine Merlin, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, Bruxelles, H. Tarlier, 1827, volume 21, page 259)
 - Une étude plus large et plus scientifique des dialectes locaux établira que, par son origine et par ses caractères essentiels, le slovaque appartient au groupe yougoslave. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, page 97)
 - D’autre part, les renseignements recueillis sur la ménagère établissaient qu’elle radotait assez souvent et n’était pas capable, pour peu qu’on insistât, d’affirmer deux fois les mêmes choses. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
 - Fresnel meurt phtisique à trente-neuf ans en 1827, paraissant avoir établi sur des bases inébranlables la théorie ondulatoire de la lumière. — (Louis de Broglie; La Physique quantique restera-t-elle indéterministe ? Séance de l’Académie des Sciences, du 25 avril 1953)
 - (En particulier) Dresser avec pièces à l’appui, en parlant d’un compte financier.
 - De par sa position, le chef de projet peut être amené à établir lui-même le chiffrage d'une prestation. En général, cette action fait suite à la remise d'une consultation sous la forme d'un cahier des charges. — (Olivier Englender, Fouad Bouchaouir & Yannick Dentinger, Gestion de projet : 50 outils pour agir, Vuibert, 2014, outil 6)
 - (En particulier) Poser, en parlant des principes.
 - (En particulier) (Droit) Exposer avec ses preuves, en parlant d’un fait.
 - Mais le chantage est un délit, Monsieur le juge. Il faut l’établir. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 240)
 - (Pronominal) (En particulier) Fixer sa demeure, sa résidence en quelque lieu.
 - Par ailleurs, on sait que les juifs français qui s’établirent en Italie, à la suite des proscriptions du XIVe siècle, continuèrent d’écrire en français. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
 - C’est à partir de la Méditerranée que les Grecs entreprirent de coloniser la côte ouest de l’Asie Mineure, mille ans avant l’ère chrétienne, ou s’établir sur la côte de Cyrénaïque et le delta du Nil, en Sicile et en Italie du Sud (Grande-Grèce). — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 162)
 - (Pronominal) (En particulier) Se marier ou prendre un état.
 - — Rose, dit-il, est-ce que tu n’as jamais songé à t’établir ? — (Guy de Maupassant, Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 104)
 - Elle ne resterait pas éternellement en condition. Avec l’argent qu’elle possédait déjà, celui qu’elle ne pouvait manquer d’économiser encore, il lui serait aisé de s’établir. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 275)
 - Tu es brave, hardi compagnon, adroit. Tu ne songes pas encore à t’établir, je veux dire à te marier, à te fixer dans une tenure ? — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 45)
 - Lolo était une belle grimelle. Elle aurait pu facilement trouver un homme pour l’épouser en dépit de sa cécité. Elle n'a jamais voulu se marier ni s’établir avec un homme. — (Félix Morisseau-Leroy, Ravinodyab (La Ravine aux diables), Éditions L'Harmattan, 1982, page 221)
 - (Pronominal) (Sens figuré) Gagner la faveur, la confiance.
 - Se bien établir dans une ville, dans un milieu.
 
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                                            satire
                                                                                            
?- (Primitivement) À Rome, forme de pièce de théâtre en partie chantée.
 - (Littéraire) Ouvrage en vers, fait pour reprendre, pour tourner en ridicule, pour châtier les vices et les sottises des hommes.
 - Certains ouvrages de longue haleine, ordinairement mêlés de prose et de vers, qui sont faits dans la même intention.
 - La troisième est une ère prosaïque et pédantesque; à elle la dernière partie du Roman de la Rose, recueil de science aride, dans lequel il n’y a de remarquable que la satire, la satire toujours puissante contre une époque qui approche de sa fin. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au moyen-âge, Revue des deux Mondes, 1839, tome 19)
 - Satire d’Horace, de Juvénal, de Boileau.
 - Satire contre l’avarice, contre l’ambition.
 - On a fait contre lui une satire qui le couvre de ridicule.
 - Tout écrit ou discours piquant, mordant contre quelqu’un.
 - Cela n’est rien. Un philosophe sait recevoir comme il faut les choses, et je vais composer contre eux une satire du style de Juvénal, qui les déchirera de la belle façon. — (Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670)
 - Ainsi, dans le cadre de la satire des financiers, nous trouvons des allusions nombreuses à l'origine petite-bourgeoise des grands du jour: avoir exercé jadis le métier de cordonnier, de fripier ou d'usurier constitue ipso facto une tare aux yeux de l'opinion. — (Jean V. Alter, Les origines de la satire anti-bourgeoise en France, II : L'esprit antibourgeois sous l'Ancien Régime, Genève : Droz, 1969, 1970, p.31)
 - (Absolument) Le genre satirique.
 - Imitation railleuse ou accusatrice.
 - Sa conduite est la satire de la vôtre, L’honnêteté, la régularité de sa conduite fait remarquer davantage les torts de la vôtre.
 
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                                            dénantir
                                                                                            
?- (Droit) Dépouiller quelqu’un de ce dont il était nanti, des valeurs, des gages, des nantissements qu’il avait entre les mains.
 - Il avait un très bon gage, mais il a fait l’imprudence de s’en dénantir.
 - Travail ingrat, qui leur ensanglante les doigts et leur irrite les bronches pour un salaire de famine ; mais travail à domicile, tellement recherché qu’il a fallu la protection du maire pour l’obtenir, et qu’elles tremblent chaque semaine de s’en voir dénanties. — ( Roger Martin du Gard, Vieille France, Gallimard, 1933 ; éd. Le Livre de Poche, p. 113.)
 - Cet usurier avait sur sur tous ses emprunteurs de très bons gages ; il a été contraint de se dénantir.
 
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                                            écatir
                                                                                            
?- Donner aux draps un apprêt, un lustre qui en raidit l'aspect.
 
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?- Rester couché dans ses ordures.
 - (Sens figuré) — Sa maison était propre, bien tenue ; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
 - Deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, croupissent dans une prison chinoise, arrêtés en riposte à l’arrestation de Meng Wanzhou. — (Joseph Facal, Comment peut-on sérieusement appuyer Justin?, Le Journal de Montréal, 9 février 2021)
 - Cet enfant croupit dans ses langes. — Il ne faut pas laisser croupir un malade dans la saleté.
 - (Par extension) Se corrompre et pourrir dans une eau stagnante, en parlant de certaines matières.
 - De la paille qui croupit dans une mare.
 - (Par extension) Se corrompre, en parlant de l'eau qui stagne trop longtemps.
 - Les eaux qui croupissent deviennent puantes.
 - (Sens figuré) Rester dans un état misérable sans rien faire pour en sortir.
 - les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, Paris, 1857)
 - Ce sont, pour la plupart, des pauvres hères assez bas, travaillant trop ou croupissant trop, mangeant mal, buvant mal, tournant dans un cercle étroit de souffrance, de laideur, d’ignorance et de préjugé, ayant une petite animation cérébrale désastreusement entretenue, une intelligence de samedi de paie, de café-concert, de lendemain de noce et de tirage au sort… — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
 - Voici les cellules. Oh! la commission d'hygiène a passé par là ! Elles ne ressemblent par au cul de basse-fosse où croupissait Latude ni le baron de Trenck. Elles sont de dimension possibles et pas froides, pourvues de l'essentiel. — (Séverine, Sous clef, en préface de Histoire d'un Complot, par Henry Torrès, Paris : Éditions Clarté, 1921, page 9)
 - Jamais je n'aurais obtenu un semblable résultat en m'obstinant à croupir dans les marécages du reportage et du chroniquage à tant la ligne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 179)
 - « Il n’y a aucune justification possible à laisser croupir ces enfants dans cet environnement inhumain, où la maladie et la malnutrition prolifèrent », a exprimé Mme Fournier. — (Karine Gagnon, Les petits Canadiens sacrifiés, Le Journal de Québec, 29 novembre 2020)
 
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                                            ravir
                                                                                            
?- Enlever de force, emporter avec violence.
 - Si les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c’est qu’elle m’aura été ravie. — (Pierre Benoit, L’Atlantide, Albin Michel, 1920, p. 9-14)
 - Ravir une femme.
 - Ravir le bien d’autrui.
 - (Sens figuré) Enlever, ôter, priver de.
 - Ravir l’honneur à une jeune fille.
 - Ravir à un général la gloire d’une action.
 - Charmer l’esprit ou le cœur de quelqu’un, faire éprouver un transport d’admiration, de plaisir, etc.
 - […]: c’est qu'on mesure mal l’état de divertissement où sont ravis tant de jeunes gens qui découvrent à la fois les livres et les femmes. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.44)
 - Les merveilles que vous me racontez me ravissent.
 - C’est une beauté qui ravit tous ceux qui la voient, qui ravit tous les cœurs.
 - Cette musique a ravi tous ceux qui l’ont entendue.
 - Ce prédicateur, cet avocat a ravi tout son auditoire.
 - Un homme ravi de joie, ravi d’admiration, Un homme transporté de joie, d’admiration.
 - (Par hyperbole) (Familier) En éprouver un vif plaisir, en être bien aise.
 - L’élu se ravit que désormais les visiteurs puissent se promener sur le toit de la criée. — (journal Sud-Ouest, supplément Guide saison 2022 Charente-Maritime, page 22)
 - (Religion) Transporter au ciel.
 - Saint Paul fut ravi jusqu’au troisième ciel.
 - (Mysticisme) Être transporté hors de soi par une forte contemplation et par l’effet d’une grâce particulière.
 - Ce saint a été plusieurs fois ravi en extase.
 - (Sens figuré) Être transporté hors de soi par un sentiment très vif d’admiration.
 - À la vue de ce grand monument, il fut ravi en extase.
 
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                                            jaillir
                                                                                            
?- Sortir impétueusement, en parlant surtout de l’eau ou de tout autre fluide.
 - Une fontaine qui ne jaillissait, de mémoire d’homme, qu’à la fonte des neiges, avait coulé sans interruption depuis. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
 - Les ruines […] sont enfouies dans un bocage de figuiers, d'oliviers et de grenadiers, à l’ombre desquels jaillissent de nombreuses sources fraîches et limpides. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 125)
 - (Sens figuré) Apparaitre soudainement ; fuser.
 - L'industrie des corps gras est arrivée à un tel degré de développement qu'elle se place au même rang que les diverses industries chimiques qui pendant les cinquante dernières années, ont jailli du laboratoire avec la prodigieuse vitalité qu'on leur connaît. — (J. Fritsch, Fabrication et raffinage des huiles végétales, manuel à l'usage des fabricants, raffineurs, courtiers et négociants en huiles, Paris : chez H. Desforges, 1905)
 - Ensuite, il contracte les muscles protracteurs de son système génioglosse; la langue jaillit alors de la bouche, les muscles rétracteurs se laissant étirer jusqu'à l'extrême distension des fibres. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
 - Aussitôt, comme par enchantement, tout l'établissement s’illumine. L’électricité jaillit de tous côtés. — (Jacques Mortane, La guerre des airs : Traqués par l'ennemi, Baudinière, 1929, page 69)
 - Le tout resplendit, enlaçant des rocs datant de la préhistoire et en jaillissent des herbes de la pampa qui se terminent par de majestueux plumeaux blancs. — (Auguste Le Breton, Monsieur Crabe, Editions du Rocher, 1995, p. 32)
 - Les bougies comportant deux électrodes séparées par un espacement de 0,5 à 1 mm environ ; l'étincelle jaillit entre les électrodes pour une tension de 12 000 à 40000 V. — (Jean-Claude Guibet, Carburants et moteurs, tome 1, Éditions Technip, 1997, page 136)
 - Il y a un an, en pleine mobilisation contre la loi travail portée par Myriam El Khomri, le mot d’ordre jaillit soudain d’un petit groupe de militants : « Ce soir après la manifestation, on ne rentre pas chez nous, on occupe une place ! » — (Catherine Vincent, Un an après, Nuit (toujours) debout ? sur LeMonde.fr. Mis en ligne le 30 mars 2017, consulté le 2 avril 2017)
 
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                                            buire
                                                                                            
?- Vase servant à mettre des liqueurs.
 - Buire d’argent, d’or.
 - On en était au saki, la liqueur de riz apportée bouillante dans de très délicates buires de porcelaines à long col. — (Pierre Loti, La Troisième Jeunesse de Madame Prune, 1905, page 55)
 - (Désuet) Pot à anse.
 - On ne dit rien non plus, je gage, contre ceux qui mangent au nid les mouchons — les moineaux — qui accrochent sous leur toit et aux murs des buires de terre pour qu'ils viennent y pondre et couver. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 
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                                            blêmir
                                                                                            
?- Devenir blême.
 - À ces mots, le pauvre torçonnier blêmit ; le roi et lui s’entre-regardèrent pendant un moment. — (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
 - Vrai Dieu, dit mon père, voilà un beau brin de fille, et jolie comme un jour, encore que la fièvre l’ait blêmie. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, George Bell and sons, 1908, page 14)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.