Dictionnaire des rimes
Les rimes en : émir
Que signifie "émir" ?
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- Chef d’une tribu ou d’un territoire dans les pays musulmans.
 - À Dubaï, les émirs rivalisent en construisant des édifices plus prestigieux les uns que les autres.
 - — Tu dresseras la tente ! dit Ouroz au saïs. Et que mon lit soit épais et tendre et bien protégé du froid. Je veux une nuit d’émir. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
 - Quant à son père, Jules, il était mort alors qu’il était encore très jeune, des suites d’une blessure reçue au cours d’une escarmouche dans la plaine de la Mitidja en Algérie. Son escadron avait été surpris par les rebelles d’Abd el-Kader, un émir anticolonialiste qui mena la vie dure aux troupes françaises. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
 - (Noblesse) Titre de dignité que les musulmans donnent à ceux qui descendent de Mahomet par les femmes.
 
Mots qui riment avec "ir"
                        Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "émir".
                        Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
                    
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
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                                            entretenir
                                                                                            
?- Tenir en bon état.
 - Les abords désobstrués et sablés étaient soignés par l’homme chargé d’entretenir les allées du parc. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre dixième)
 - Entretenir les ponts, les chaussées, les chemins.
 - Des armes bien entretenues.
 - Une maison bien entretenue.
 - Maintenir en un certain état une chose ou une personne.
 - Entretenir quelqu’un d’espérance, l’entretenir de belles promesses, le tromper, l’amuser en lui donnant toujours des espérances, en lui faisant beaucoup de promesses.
 - On a souvent fait remarquer que des sectaires anglais ou américains, dont l’exaltation religieuse était entretenue par les mythes apocalyptiques, n’en étaient pas moins souvent des hommes très pratiques. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La grève prolétarienne, 1908, note de bas de page 165)
 - Je sors et vais m’asseoir près de leur feu […]. Nous l’entretenons parcimonieusement, allumant chaque nouveau sarment au sarment qui s’éteint, pour que le fagot suffise jusqu’au matin. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
 - Cette île narcissique qui a plus d’une raison objective de se proclamer « de Beauté » a de tout temps entretenu avec les « autres » des rapports compliqués. — (Erik Empatz, La Corse démasquée, dans Les dossiers du Canard enchaîné, nº 60, p. 5, juillet 1996)
 - A dater de ce moment, elle commença à entretenir l'idée qu'elle avait ou allait avoir un cancer du nez ; de là, un état d’hypochondrie et de mysophobie extrême. — (Archives internationale de neurologie, des maladies héréditaires, de médecine mentale et psychosomatique, 1881, vol.1, page 610)
 - Entretenir la paix, l’amitié, la concorde. — Entretenir une correspondance avec quelqu’un, des intelligences avec l’ennemi.
 - Les bons offices entretiennent l’amitié.
 - (En particulier) Faire subsister en fournissant les choses nécessaires.
 - Entretenir un grand train, un grand équipage, avoir beaucoup de valets, de chevaux, etc.
 - Ils allumèrent des feux qu’ils entretinrent nuit et jour, et les hommes qu’on envoyait à la corvée du bois aux environs devaient tenir les loups en respect. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 271 de l’édition de 1921)
 - Entretenir quelqu’un de linge, de vêtements.
 - Il a de quoi s’entretenir honnêtement.
 - Il s’entretient avec ce qu’il gagne, de ce qu’il gagne.
 - Il s’entretient avec la pension que lui donne son père.
 - Je donne tant à mon domestique pour s’entretenir.
 - (Spécialement) Pourvoir aux dépenses d’une personne avec laquelle on est en commerce de galanterie.
 - Le « gros » l’entretenait parcimonieusement de repas et de cadeaux mesquins et lui payait sa chambre, au coin de la rue Grange-Batelière. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 88)
 - Oh certes, il aurait tout abandonné dans la seconde à Dieu, sans l'ombre d'une hésitation, mais certainement pas aux hommes censés le représenter ; afin qu'ils pètent dans la soie, entretiennent sur un grand pied leurs catins ou damoiseaux, ou dilapident son argent en mangeries et en beuveries ? — (Andrea H. Japp, Les mystères de Druon de Brévaux, vol.4 :In anima vili, Flammarion, 2013, chap.1)
 - (Par extension) Converser avec quelqu’un sur tel ou tel sujet.
 - C'est uniquement de cette partie que je vais vous entretenir en peu de mots, laissant à d'autres sociétés savantes le soin d'examiner ce qui est de leur domaine. — (« Rapport de la Commission de la Société royale des Antiquaires de France », donné par Labouderie, séance du 19 juillet 1829, dans Rapports faits par les diverses académies et sociétés savantes de France sur les ouvrages et collections rapportées de l’Égypte et de la Nubie par M. Rifaud, Paris : imprimerie de Crapelet, 1829, page 35)
 - (Pronominal) Se conserver, se maintenir.
 - L’union ne s’entretient pas longtemps entre personnes qui ont des intérêts contraires.
 - Parce que, formant une communauté soudée, ils se sont entretenus mutuellement dans l'illusion que les savants seraient plus forts que les militaires ? — (Frédéric Pagès, Pétards et farandoles, Le Canard enchaîné, 18 mai 2016)
 - (Pronominal) S’exercer pour se maintenir au même degré de force, de savoir.
 - Il fait tous les jours des armes pour s’entretenir la main.
 - (Pronominal) Converser, discuter.
 - Tandis que nous nous entretenions amicalement avec ces bonnes gens, j’observais l’heureuse disposition du dressoir, de l’évier, des tablettes, où étaient rangés les pots et les assiettes. — (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, page 93)
 - (Sens figuré) — S’entretenir de ses propres pensées.
 - (Sens figuré) — S’entretenir avec soi-même.
 - (Pronominal) Se tenir, s’assujettir réciproquement.
 - Ces deux pièces de bois s’entretiennent.
 
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                                            rendormir
                                                                                            
?- Faire dormir de nouveau, en parlant de quelqu’un qui était réveillé.
 - Allez rendormir cet enfant.
 - On a beaucoup de peine à le rendormir.
 - Il a fallu le rendormir pour une seconde intervention.
 - (Pronominal) Recommencer à dormir.
 - Mme, M. et Mlle Chapoulot étaient éveillés, ne pouvaient plus se rendormir, et faisaient observer que la journée était assez longue pour répéter les musiques de théâtre, et que, dans une maison du Marais, on ne devait pas toucher du forté pendant la nuit… — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
 
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                                            saillir
                                                                                            
?- (Vieilli) Jaillir, sortir avec impétuosité et par secousses, en parlant des choses liquides.
 - Quand Moïse frappa le rocher, il en saillit une source d’eau vive.
 - Le sang saillissait de sa veine avec impétuosité.
 - Sortir, déborder.
 - C’est qu’il faut voir ces brimborions, ces riens qui vous viennent à peine au genou : ces corps sans poids où saillissent des os de chat maigre, ces malheureuses frimousses cireuses ! — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
 - Quand son frère sortit de la maison, il aperçut le doux visage de l’Anaïs, et en même temps la culotte à festons, les bas de coton noir serrés au-dessous du genou par les jarretières bleues. À cette vision, ses yeux saillirent, environ un pied et demi de leurs orbites, et y rentrèrent toutefois. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 255)
 - Quand le piston revient en arrière, son extrémité saillit sous le réservoir, comme le jabot sous la tête du dindon mâle qui fait la roue devant sa compagne. Mais le métal du piston, lisse et huilé, est bien plus beau que le jabot craquelé du dindon. — (Roger Vailland, 325.000 francs, 1954, réédition Le Livre de Poche, page 94)
 - Sur son visage net et cruel, qu’affinait une barbe courte taillée en pointe de poignard, la crispation des mâchoires faisait danser les muscles et saillir les pommettes. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
 - (Vieilli) (Militaire) Faire une sortie, s'élancer avec force.
 - Las d’être bloqués dans notre salle, nous prîmes la résolution de saillir dehors, l’épée à la main. — (Chateaubriant, Mémoires d’outre-tombe, tome 1, 1848, page 211)
 - A l’arrivée des Anglois, aucuns compagnons saillirent, et il y eut par diverses fois, de gaillardes escarmouches. — (Jean Alexandre C. Buchon, Collection des Chroniques Nationales Françaises - XVe siècle, 1827, page 263)
 
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                                            nourrir
                                                                                            
?- Sustenter, servir d’aliment.
 - Les aliments propres à nourrir l’homme.
 - Cette fertile région produit tout ce qui est nécessaire pour nourrir hommes et animaux.
 - (Absolument) — Le pain nourrit beaucoup. — Certaines viandes nourrissent trop.
 - (Par analogie) (Jardinage) Donner des engrais, engraisser, fumer.
 - Cet arbre n’a pas de quoi se nourrir dans ce sol peu fertile.
 - Élever un nouveau-né en l’allaitant.
 - Mounira était malade depuis quelques jours. Elle devait renoncer à nourrir son bébé. Gasbieha demandait anxieusement à son amie d’enfance de chercher une nourrice. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
 - Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la plupart de nos grands-mères – les arrière-arrière-grands-mères de notre petit-enfant – nourrissent leurs bébés, c'est-à-dire nos mères et nos pères, au sein, comme cela s'est fait depuis des millions d'années. — (Sylvie Marion, Les Nouvelles Grands-mères: L'art et la manière d'être grand-mère aujourd'hui, Librairie Hachette, 1995)
 - Entretenir d’aliments.
 - Petite et misérable gargote de la rue Sainte-Geneviève où je me nourrissais jadis si mal que j’en ai, quand j’y pense, encore faim, je ne vous oublie pas […]. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
 - Les biquettes se nourrissent des broussailles. Elles permettent l'entretien de la végétation de cette réserve naturelle. — (« Chevrettes du terril » dans le Dictionnaire amoureux du Nord, de Jean-Louis Fournier, Éditions Plon, 2018)
 - Les enfants sont obligés de nourrir leur père et leur mère dans le besoin.
 - Je lui donne tant par an pour me loger et pour me nourrir.
 - On est bien nourri, on est mal nourri dans cette pension, dans cet hôtel.
 - (Sens figuré) Instruire, élever.
 - Ce jeune homme a été nourri dans l’amour de la vertu, dans la haine du vice.
 - (Sens figuré) Approvisionner de vivres.
 - La Sicile nourrissait la Rome antique.
 - (Sens figuré) Procurer un revenu, une rente.
 - Cette terre le nourrit, lui et toute sa famille. - Ce métier ne nourrit pas son homme.
 - (Rare) (Vieilli) Produire, porter, renfermer.
 - L’Afrique nourrit beaucoup d’animaux féroces.
 - Cette terre nourrit une race d’hommes forts et courageux.
 - (Sens figuré) Donner un aliment.
 - Nourrir son imagination de chimères. - Il se nourrit d’idées tristes.
 - (Sens figuré) Entretenir ; faire subsister ; faire durer.
 - Votre silence peut confirmer des doutes que je nourris depuis longtemps. — (Alfred de Musset, Le Chandelier, 1835, acte I, scène 1)
 - Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception, au sens kierkegaardien du terme. Elle exile celui qui la vit. — (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, p.77)
 - Nourrir une base de données.
 - Entretenir, faire profiter de certaines choses.
 - La bonne terre nourrit les plantes, les arbres. - Mettre du fumier au pied d’un arbre pour le nourrir.
 - Le bois nourrit le feu.
 - (Sens figuré) — Nourrir un dossier d’éléments constitutifs. - Les services mutuels nourrissent l’amitié.
 - (Sens figuré) — L’étude, la lecture, la conversation des hommes éclairés nourrit l’esprit.
 - (Musique) (Sens figuré) Faire que les sons soient pleins et les soutenir pendant leur durée.
 
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                                            élixir
                                                                                            
?- (Pharmacie) Liqueur spiritueuse qui résulte du mélange de certains sirops avec de l’alcool.
 - Dites-moi bien tout alors, ne me cachez rien, j’aurai des élixirs pour toutes vos douleurs. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844 ; page 180 de l’édition Houssiaux de 1855)
 - [L]e curé de Graveson me versa deux doigts d’une liqueur verte, dorée, chaude, étincelante, exquise… J’en eus l’estomac tout ensoleillé.— C’est l’élixir du Père Gaucher, la joie et la santé de notre Provence, me fit le brave homme d’un air triomphant […]. — (Alphonse Daudet, « L’élixir du révérend père Gaucher », Lettres de mon moulin, 1887)
 - (Désuet) La substance la plus pure que l’on tire de certaines choses.
 - Leur ignominie, que j’avais estimée complète, irréprochable et savoureuse autant que peut l’être un élixir de malédiction, n’avait plus la moindre sapidité et ressemblait à de la noblesse en comparaison de cet indévoilable cauchemar d’opprobre. — (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, 1906)
 - (Par extension) Liqueur réputée dotée d’effets magiques.
 - Il a connu Cagliostro et le comte de Saint-Germain : il prétend être de leur famille, avoir comme eux le secret de l’élixir de longue vie. — (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes, 1849)
 - Baume universel, élixir composé par les alchimistes : c’est, disent-ils, le remède souverain et infaillible de toutes les maladies. Il peut même, au besoin, ressusciter des morts. — (Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
 - (Sens figuré) La quintessence d’une chose.
 - Tout mes travaux et expos se rejoignent dans l’humour et le dessin pour en extraire l’élixir de l'auto[-]dérision — (Nicolas Caudeville, BD / Coronavirus : « l’origine avant le confinement » 3 par l’artiste perpignanais Quentin Harel sur L’archipel contre-attaque, 20 avril 2020. Consulté le 17 juin 2020)
 
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                                            forcir
                                                                                            
?- Devenir plus fort, plus gros, en parlant d’une personne.
 - La mère Lefrançois, en le voyant, fit de grandes exclamations, et elle le trouva « grandi et minci », tandis qu'Arthémise, au contraire, le trouva « forci et bruni ». — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
 - — Mon garçon, c’est mon garçon !Il nous fallut plusieurs minutes pour nous remettre et pour nous essuyer les yeux.— Bien sûr, dit-elle, que si je n’avais pas toujours pensé à toi je ne t’aurais pas reconnu ; es-tu changé, grandi, forci ! — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
 - Ils ne seraient sauvés que vers douze quinze ans, après avoir traversé la coqueluche, la rougeole et la varicelle, les oreillons et les otites, la bronchite de tous les hivers, échappé à la tuberculose et à la méningite, et qu’on dirait ils ont forci. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 41)
 - Engraisser, prendre de l’embonpoint.
 - — Dites-moi, comtesse, me trouvez-vous changé depuis la Grèce ? Répondez-moi franchement.— Vous avez peut-être un peu forci.— C’est à cause de la cuisine irlandaise, surtout après la cuisine grecque. — (Ronald Firbank, Œuvres romanesques, Volume 1, traduit de l’anglais par Gérard Joulié, L’Âge d’homme, Lausanne, 1991)
 - Anthony avait un peu forci depuis leur dernière visite, c’était sans doute inévitable, la sécrétion de testostérone diminue avec l’âge, le taux de masse graisseuse augmente, il abordait l’âge critique. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 83)
 - Devenir plus fort, en parlant du vent.
 - Le vent forcit et siffla dans les agrès ; toute la voilure établie, nous marchâmes grand train. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Devenir plus fort, en parlant d'un bruit.
 - La rumeur enflait à mesure qu'il s'en approchait. Au début, ce n'était qu'un bourdonnement sourd, flottant dans le lointain. Puis le bruit forcit, jusqu'à devenir une clameur immense, rugissement ininterrompu de mille fauves. L'eau. L'eau qui chutait depuis la falaise et se précipitait en hurlant dans le vide. Abraham atteignit le bord du rempart. De là, on découvrait les chutes vertigineuses, et la rivière qui serpentait en contrebas. Le cours d'eau où miroitait le soleil, entaillant la gorge d'une plaie scintillante. — (Philippe Morvan, Les Fils du Ciel, Calmann-Lévy, 2021, page 264)
 
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                                            asservir
                                                                                            
?- Réduire, un être, un peuple ou une nation à la servitude.
 - Coriolan conçut le projet d’asservir son propre pays.
 - Mettre dans une extrême dépendance.
 - Il n'y a pas de corporation ecclésiastique qui ait plus asservi aux circonstances ses doctrines et sa conduite que le haut clergé anglican. — (Ferdinand Goldschmidt, Histoire politique de Guillaume III, Paris : chez Adolphe Blondeau & au Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1847, page 21)
 - Soumettre autrui à sa volonté.
 - Repaire de fanatiques fascistes dont le seul mot d’ordre est de tuer tous ceux qui ne sont pas de leur avis, voire de ceux qui se foutent de leur gueule et d’asservir les autres… — (Jean Pierre Bonnavion, Métaphysique de mes deux, Société des Écrivains, 2012, page 330)
 - (Technique) Réguler ; contrôler.
 - Lorsque le local n’est pas occupé, l’installation d’éclairage doit permettre soit l’abaissement à un niveau déterminé, soit l’extinction de l’éclairage si aucune règlementation n’impose un niveau minimum. Il faut donc une détection de présence qui asservit la commande d’éclairage. — (Pascal Poggi, « A quoi sert la RT Existant par élément ? », batirama.com, article du 20 février 2020, consulté le 21 février 2020)
 - (Pronominal) Se mettre dans une extrême dépendance.
 - S’asservir aux caprices de quelqu’un.
 - S’asservir à l’étiquette.
 - Tu t’es servi de lui. Tu ne t’es pas asservi à lui. Il est temps aujourd’hui d’écrire avec ta propre tête. — (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, pages 96-97)
 
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                                            contredire
                                                                                            
?- Opposer à ce que quelqu’un vient de dire une affirmation absolument contraire.
 - Les théories alternatives n’ont pas à être cohérentes et peuvent même se contredire les unes les autres sur certains points. Elles reposent sur des anomalies, prétendument inexplicables, qui laissent planer un doute sur certains aspects de la version officielle. — (Louis Dubé, « L’Argument déterminant et les théories du complot », dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
 - Le diable soit de la parole de ton grand—père !— Mon grand—père a bien agi, et si je l’avais contredit, j’aurais été une sans-cœur. — (George Sand, Les Maîtres sonneurs, 19e veillée, 1853)
 - O.K., elle ne respire pas l'intelligence, et son sex-appeal laisse peut-être à désirer. Mais une brave fille sympatoche comme ça, qui ne vous contredit pas et ne vous coûte pas bonbon en sacs Vuitton, ça ne vous dit pas ? — (Nicolas Carreau, L'amour au temps de Replika, dans Marianne, n° 1351 du 2 au 8 février 2023, p. 79)
 - Le complément du verbe, au lieu de désigner la personne en question, peut désigner ce qu’elle affirme.
 - Contredire les déclarations, le témoignage de quelqu’un.
 - (Vieilli) Contredire à quelqu’un, à quelque chose.
 - Les bienfaits de l'industrie, y compris celle des armes à feu, sont devenus un dogme laïque qui aura la vie dure : Jean-Arnould et Pierre-Robert n'y contredisent pas. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 83)
 - (Droit) Opposer des pièces à celles de la partie adverse.
 - Contredire un moyen.
 - Ce moyen ne peut être contredit.
 - Prendre communication des pièces et contredire.
 - (Par extension) Mettre en état d’opposition. Se dit des choses aussi bien que des personnes.
 - Craignez de vous contredire en parlant ainsi.
 - Voilà qui contredit ce que vous disiez tout à l’heure.
 - Ces deux propositions se contredisent.
 
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                                            prémunir
                                                                                            
?- Munir par précaution ; précautionner ; garantir.
 - Nous lisons , dans les documents, qu'en 1760, on vitriolait la semence avant de la jeter dans les champs. Ce fut M. de Chalvet-Rochemonteix qui apprit aux paysans à se prémunir contre les ravages de la carie dans les grains par le sulfatage de la semence, dont les résultats furent souverains. — (Abbé Henri-Dominique Larrondo, Monographie de la commune de Merville (Haute-Garonne), dans Monographies de communes, concours ouvert en 1897 par la Société des agriculteurs de France, Paris & Lille : J. Lefort - A. Taffin-Lefort, successeur, 1898, page 96)
 - Il avait d’abord invité la comtesse à se souvenir des deux lettres adressées par le pape en décembre 92, l’une au peuple italien, l’autre plus spécialement aux évêques, prémunissant les catholiques contre les agissements des francs-maçons. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
 - Naïveté de ma mère, elle croyait que le savoir et un bon métier me prémuniraient contre tout, y compris le pouvoir des hommes. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 344)
 - J’ai pensé qu’être adulte ne prémunissait pas de la peine vers laquelle j’avançais, que ce n’était pas plus facile qu’avant, quand nous étions enfants […]. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
 
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                                            nantir
                                                                                            
?- Munir d’un nantissement, donner des gages pour assurance d’une dette.
 - Cet homme ne prête point si on ne le nantit auparavant.
 - Il ne veut rien prêter s’il n’est nanti.
 - Il ne perdra rien dans cette affaire, il s’était nanti de gages sûrs, il s’était nanti.
 
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                                            inspire
                                                                                            
?- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
 - Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de inspirer.
 - Le réalisateur des deux premiers épisodes, Juan Antonio Bayona, s’inspire de la conception des films de Peter Jackson, elle-même inspirée par les artistes fétiches de Tolkien, John Howe et Alan Lee. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 2 septembre 2022, page 11)
 - Première personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
 - Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de inspirer.
 - Deuxième personne du singulier de l’impératif de inspirer.
 
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                                            décrire
                                                                                            
?- Représenter, dépeindre dans son ensemble une personne, une chose, soit par écrit, soit de vive voix.
 - Nous voici devisant avec des Montalbanais de toutes sortes, gens fins et subtils, très avertis du fléau dont nous recherchons les causes, le dénonçant, le déplorant même, le vitupérant, le décrivant, l'analysant, l'exécrant, l'accablant d'imprécations, mais s'en tenant là. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
 - Quant aux brides, aux mors, aux têtières, aux frontails, nos langues du Nord sont trop froides, trop pauvres, trop mesquines, pour en décrire les somptuosités. — (Théophile Gautier, L'Inde, dans Caprices et zigzags, 1852)
 - Je sais fort bien qui est Mr Kipling, bien que vous ayez cru bon dans votre "Étude en rouge" de me faire passer pour un béotien en décrivant ma culture littéraire comme nulle ! — (Philippe Chanoinat (scénario) & Frédéric Marniquet (dessin), Les Archives secrètes de Sherlock Holmes, vol. 3 : Les adorateurs de Kâli, éd. Glénat BD, 2017, p. 23)
 - Nylander a décrit plus de 3000 espèces nouvelles, d'Europe et d'ailleurs, […]. L'abbé A. M. Hué, un excellent lichénologue qui fut un élève de Nylander, a réuni l'ensemble de cette œuvre descriptive en deux volumes (1886, 1892). — (Hendrik Cornelius Dirk De Wit & A. Baudière, Histoire du développement de la biologie, vol. 3, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1994, page 145)
 - (Absolument) Cet auteur décrit bien, mais il décrit trop.
 - (Plus généralement) Donner une idée générale de quelque chose.
 - Il y a certaines choses qu’on ne définit pas aisément, on se contente de les décrire.
 - Tracer une ligne courbe ou un cercle.
 - Lorsque j'ai fait paroître mes voyages, je comptois vingt-sept olympiades ; c'est à dire que le soleil avoit décrit, depuis ma naissance, cent-huit fois son cercle annuel. — (E.-F. Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page XI (préface d'Anténor))
 - Une assourdissante détonation partit du zénith, et l’aéronat décrivit une terrible embardée. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 249 de l’édition de 1921)
 - La place de la Nation, […], s'ouvrait à tous les vents. Des tramways éclairés et vides y décrivaient, en piaulant sur leurs rails, une courbe laborieuse. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
 - Parcourir
 - Puis, à certains tournants, quelques quinquets rougeoyaient indiquant le circuit que l’on décrivait dans ces atermoiements de lumière et d’ombre. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
 - Les hommes auraient dû faire en terrain découvert tout un circuit qu'il leur aurait été impossible de décrire en un temps aussi court. — (Charles Dickens, Les Aventures d'Olivier Twist, 1837-1839, traduit de l'anglais par Francis Leroux, 1973)
 
 - 
                                            rentrouvrir
                                                                                            
?- Entrouvrir à nouveau.
 - Cet Être suprême, un peu roide, reste toujours impersonnel, même lorsque le Consulat a déjà rentrouvert les églises. — (Choderlos de Laclos, Louis de Chauvigny, Lettres inédites de Choderlos de Laclos, 1904)
 - Il fermait les yeux puis, les rentrouvrant, distinguait comme dans un rêve, en face de lui, sur le mur, une femme aux cheveux défaits, issue de la mer napolitaine et rapportant au fond des flots, avec une voluptueuse sensation de fraîcheur, un étincelant flacon de lotion philocapillaire. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
 - La lame plantée au fond de moi a rentrouvert les portes de ce récent et douloureux passé. — (Marielle Niccolaï, Au fil des maux, 2008)
 
 - 
                                            flétrir
                                                                                            
?- Décolorer, faner entièrement, en parlant de fleurs, de feuillages.
 - Le vent de bise flétrit les fleurs.
 - Les roses se flétrissent.
 - (Par analogie) Donner l’aspect de la vieillesse, en parlant de certaines parties du corps humain.
 - […] il serait délicat d’insister sur l’apparence regrettable qu’ont prise certains visages féminins qui ont été trop longtemps exposés aux attaques des fards ; ceux-ci ont pu à un certain moment donner un éclat particulier au visage, mais ils l’ont souvent irrémédiablement flétri. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie., 1924, page 126)
 - Avoir la peau, le visage, les yeux flétris.
 - (Sens figuré) Rendre dépourvu de sa fraîcheur, de son éclat, de son intégrité.
 - Les chagrins ont flétri sa jeunesse.
 - Leur jeunesse s’est flétrie dans les larmes.
 - Flétrir les grâces du jeune âge.
 - Le malheur flétrit l’âme.
 - Flétrir l’innocence.
 - Flétrir la réputation, la mémoire, la gloire de quelqu’un.
 
 - 
                                            couvrir
                                                                                            
?- Garnir, revêtir, pour protéger ou orner en appliquant, en déposant quelque chose.
 - Avant la paix d’Amiens, cet Anglais avait résolu le problème de couvrir le buste sans assommer le corps de cet affreux carrick qui finit aujourd’hui sur le dos des vieux cochers de fiacre ; mais comme les fines tailles sont en minorité, la mode du spencer pour homme n’eut en France qu’un succès passager, quoique ce fût une invention anglaise. — (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847)
 - Ils avaient une maison à eux. […]. Oh ! une vraie cabane ! couverte de chaume, bâtie en pisé, fermée par des volets qui claquaient au vent ; […]. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 324, Fischbacher, 1896)
 - Couvrir un véhicule avec la bâche.
 - Vêtir chaudement.
 - Cet enfant s’enrhumera, vous ne le couvrez pas assez.
 - Garnir en grande quantité, en déposant quelque chose sur quelque chose, ou en s'étendant uniformément sur quelque chose.
 - La région que nous parcourons est une vaste plaine monotone, […]. Son sol est formé d'une couche presque ininterrompue d'une terre végétale noire et grasse qui, au printemps, se couvre de blé, d'orge, de maïs, de fèves, de pois chiches. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 36)
 - Le thermomètre est descendu à -6° ; tout le gréement était couvert de givre et de glace que je dus casser en montant dans la mâture ; […]. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Le ciel est huit dixième couvert par cumulus et cumulo-nimbus, et un vent de S.-S.-E. à S.-E. de 60 kilomètres-heure augmente notre vitesse jusqu'à 240 kilomètres-heure. — (Jean Mermoz, Mes Vols, Flammarion, 1937, page 91)
 - La grande forêt des Ardennes est une des plus chargée de mystères. Dans sa partie orientale, elle couvre un plateau accidenté coupé de vallées et de ravins profonds. — (Georges Blond, L'Agonie de l'Allemagne 1944-1945, Fayard, 1952, page 130)
 - Interposer une chose comme défense ou rempart.
 - Il le couvrit de son corps.
 - (Militaire) Assurer un tir de suppression pour protéger un élément ami en mouvement.
 - Vas-y, je te couvre !
 - Cacher.
 - Elle tâchait de couvrir sous ces paroles menaçantes la joie de son cœur.
 - Pallier ; excuser.
 - Or, c’est bien ça le nœud du problème de la pédophilie dans l’Église catholique: ce n’est pas qu’il y ait des prêtres pédocriminels mais qu’ils aient été couverts continûment par leurs supérieurs. — (Josselin Tricou et Anthony Favier, « Pédocriminalité dans l'église catholique française : une commission parlementaire est indispensable », le 5 octobre 2018, dans Libération (www.liberation.fr))
 - Effacer, réparer, en parlant des fautes, des manquements.
 - Une amnistie a couvert ce délit.
 - Dominer, étouffer.
 - Le bruit qui se faisait dans l’assemblée couvrait la voix de l’orateur.
 - (Commerce) Suffire à.
 - Malgré ces avancées, Claire Hédon, la Défenseure des droits, dénonce « le nombre grandissant d’enfants dont les besoins sont très largement non ou mal couverts ». — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 12 septembre 2022, page 6)
 - (Biologie) S’accoupler avec la femelle.
 - […] on les met au vert au mois de mars, quand l’herbe est assez grande ; c’est dans cette même saison que l’on fait couvrir les juments, et on a grand soin de leur jeter de l'eau froide sur la croupe, immédiatement après qu’elles ont été couvertes […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 543)
 - Il s’indigne qu’une fille pauvre choisisse de se faire couvrir par un amant de passage, souvent de connivence avec sa propre mère, dans l’espoir de coiffer dans dix ou onze mois le bonnet enrubanné des nourrices et de trouver chez des riches une bonne place qu’elle gardera peut-être des années, si, plus tard, de nourrice elle est promue bonne d’enfants. — (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 35)
 - (Médias) Relater journalistiquement un événement.
 - Cette manifestation a été largement couverte par les médias.
 - (Sports hippiques) En parlant d'un cheval dans une course hippique, se rabattre devant un autre.
 - (Pronominal) (Réfléchi) Se vêtir, s’envelopper.
 - Se couvrir d’un manteau.
 - (Sens figuré) Se couvrir des apparences, du manteau de la vertu, cacher ses vices sous des apparences d’honnêteté.
 - (Pronominal) Mettre sur sa tête quelque chose qui coiffe. Absolument : mettre son chapeau.
 - Couvrez-vous, monsieur.
 - Je m’étais souvent arrêté malgré moi, comme saisi par un charme, devant l’ancienne copie qu’en possède à Orsenna la Galerie du Conseil, et devant laquelle un rite séculaire exige qu’on se couvre, en signe d’exécration pour la mémoire d’un traître dont Orsenna porta longtemps le souvenir gravé dans sa chair. — (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
 - (Sens figuré) Se couvrir de lauriers, remporter d’éclatantes victoires.
 - Rembourser une perte, un dommage.
 - Cela lui était complètement égal, à lui, Rollner, que ces « saloperies » d’assurances refusent désormais de « couvrir » Tellegen. — (Patrick Modiano, Livret de famille, Gallimard, collection Folio, 1977, page 101)
 - (Pronominal) Être rempli.
 - À partir du mois de juin, la plage, aujourd'hui disparue, se couvrait de tentes pour la saison des bains de mer. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 19)
 - Je suis plein d'ardeur. J'invente la parité, en lançant la liste « femme, homme » avec laquelle non seulement je vais perdre des voix mais aussi me couvrir de ridicule – on va l'appeler la « liste chabadabada ». — (Michel Rocard, Si la gauche savait, Robert Laffont, 2005)
 - Incapable d'exprimer mes émotions profondes, je pique une crise et je me couvre de ridicule. On dit que le ridicule ne tue pas. Eh bien moi, ça me tue! — (Paul Longpré, Dans le jardin du monde : Chroniques d'un voyage intérieur, Éditions Fides, 1996, page 140)
 - (Sens figuré) Se couvrir du sang de quelqu’un, le tuer ou le faire tuer.
 - (Sens figuré) Se couvrir de gloire.
 - Aujourd’hui, mon cher, tout le monde veut se couvrir de gloire et beaucoup se couvrent de ridicule, de là des caricatures entièrement neuves… — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
 - Se couvrir de honte. Se couvrir de boue, s’avilir par des bassesses.
 - Le ciel, le temps se couvre de nuages, ou, absolument, le ciel, le temps se couvre, des nuages s’étendent sur le ciel.
 - (Pronominal) (Militaire) Se défendre, se protéger.
 - Se couvrir d’un bois, d’un retranchement, d’une rivière, s’en faire un abri contre l’ennemi.
 - (Pronominal) Se cacher sous.
 
 - 
                                            redire
                                                                                            
?- Répéter, dire une même chose plusieurs fois.
 - Nous l’avons dit au début de ces pages et nous le redisons plus catégoriquement encore […] — (Wladimir d’Ormesson, La Question de Tanger, dans La Revue de Paris, 1922)
 - Héloïse dit et redit son chapelet. Les grains cliquettent de minute en minute et sans relâche, le chuchotement rapide des oraisons s’allonge. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Elle ne voulait plus faire de photos, voilà tout, elle le redirait à sa mère. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
 - Répéter, dire à son tour ce qu’un autre a dit.
 - Le héraut redit à Rébecca les paroles du grand maître ; […]. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
 - […] et les bergers conduisant les troupeaux, et les bœufs couchés dans la prairie, redisaient la chanson, l’épouvantable, la suppliciante chanson de Carmen. — (Octave Mirbeau, Contes cruels : La Chanson de Carmen (1882))
 - Et sur ce boulevard de Clichy, ainsi modernisé, une femme arrivait à chaque fin d'après-midi, et de vieux Montmartrois se redisaient son nom à son passage : La Goulue ! — (Jean Valmy-Baysse, La Curieuse Aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 237)
 - La quakeresse répéta en détail la conversation qu'elle avait entendue la veille. Sa mémoire était excellente et elle put redire mot pour mot les propos des officiers britanniques. — (Kurt Singer & Jane Sherrod, Les espions qui ont changé l’histoire, traduit de l'anglais par Bruno Bax, Paris : Presses de la Cité, 1961, page 36)
 - Révéler ce qu’on a appris de quelqu’un en confidence.
 - Il va redire tout ce qu’on lui dit.
 - (Soutenu) Retracer, célébrer.
 - L’histoire et la poésie redisent les exploits d’Alexandre.
 - Reprendre, blâmer, censurer. Note : En ce sens, il ne s’emploie qu’à l’infinitif.
 - Je n’ai rien trouvé à redire dans cet ouvrage.
 - Il trouve à redire à tout ce qu’on fait.
 - Il n’y a rien à redire à sa conduite.
 - (Belgique) (Suisse) Confirmer.
 - Je te redis quoi pour jeudi soir.
 - (Belgique) (Suisse) Tenir au courant.
 
 - 
                                            hennir
                                                                                            
?- Faire entendre son cri ordinaire, en parlant du cheval ou du zèbre.
 - J’aimais aussi alors, comme aujourd’hui, à voir les armes reluire au soleil, à entendre les chevaux hennir et frapper du pied, […]. — (Anonyme, Revue littéraire, 1830, Revue des Deux Mondes, 1830, tome 1)
 - En effet, au bout de cinq minutes de marche, le cheval releva la tête et hennit comme pour annoncer son arrivée, […]. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
 - Alors les chevaux, excités par les coups de fouets des chasseurs, se précipitèrent dans toutes les directions en hennissant et en lançant des ruades. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
 - Tant qu'a duré ce défilé j'ai eu toutes les peines du monde à faire tenir mon cheval tranquille. Grisé par tout ce bruit et ce mouvement autour de nous, il hennit, piaffe, s’ébroue et danse d'impatience de se mêler à ses congénères. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 118)
 - Le Pourquoi pas, lutte, lutte toujours. Mais déjà les chevaux blancs des Walkyries hennissent dans les rafales. — (José Gers, Sur la mort du Pourquoi pas ?, France libre, volume 6, 1936)
 
 - 
                                            navire
                                                                                            
?- (Navigation) Bateau qui sert à naviguer sur mer.
 - Dès le second jour de notre traversée, nous arrivâmes en vue des Orcades. […]. Dans ces parages se sont perdus des milliers de navires, au nombre desquels on compte les vaisseaux de l’Invincible Armada. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 28)
 - Le temps était calme et le navire dériva vers l’Équateur, sans que l’équipage se souciât de son sort. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l’édition de 1921)
 - Lui-même, à son dernier congé, en plaisantait devant moi, d’être un gradé de la marine qui, comme le petit navire de la chanson, n’avait ja-ja-jamais navigué. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.151)
 - Au-dessus de ma couchette est une boussole à carte renversée et, lorsque mon navire se gouverne lui-même et que je me repose, je n’ai qu’à ouvrir les yeux pour savoir la route qu’il suit. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, 1929)
 - […] le navire imperturbable cingle vers l’immensité polaire, se glisse parmi les icebergs fantastiques qui dérivent en tournoyant cauteleusement, évités de justesse, en vain menaçants. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - (Héraldique) Meuble représentant un bâtiment de fort tonnage dans les armoiries. Sa représentation est si variée que le blasonnement doit être exhaustif pour éviter les erreurs. Il faut préciser le nombre de mâts ou le type de navire auquel on fait référence. Si les voiles sont d’une couleur autre que le navire, on le dit habillé. S’il est représenté avec son agrès, il est dit équipé. Si des pavillons sont visibles en haut des mâts, on le dit flammé. S’il est posé sur une onde (mer, rivière…), on le dit flottant ou voguant. À rapprocher de bateau, drakkar, flobard, gabarot, galère, nef et vaisseau.
 - D’azur au navire contourné de trois mâts de sable, habillé d’hermine, flammé de gueules et voguant sur une mer d’argent, qui est de la commune d’Hennebont du Morbihan → voir illustration « armoiries avec un navire »
 
 - 
                                            équarrir
                                                                                            
?- Tailler à angle droit.
 - Les ponts sont de grands troncs d'arbres que les chefs de district font jeter sur les cours d’eau, et ensuite équarrir sur leur face supérieure; ils pourrissent ou sont emportés rapidement. — (Jean Fremigacci, État, économie et société coloniale à Madagascar (fin XIXe siècle-1940), chap. 8 : L'échec des prestations dans la province de Maroantsetra (1905-1930), Éditions Karthala, 2014, page 217)
 - Les entreprises des Monuments historiques ni même les compagnons charpentiers n’équarrissent plus les bois à la hache et s’approvisionnent directement en scierie. — (Frédéric Épaud, Charpente de Notre-Dame : stop aux idées reçues !, CNRS, le Journal, 18 juin 2019)
 - (En particulier) (Miroiterie) (Vieilli) Rendre une glace carrée en se servant du diamant et des pinces.
 - Dépecer les bêtes mortes ou que l’on abat et que l'on va couper en quartiers.
 - Équarrir un cheval.
 
 - 
                                            sourire
                                                                                            
?- Rire sans éclat, par un léger mouvement de la bouche et du visage.
 - Il m’a salué à sa manière, en portant deux doigts à sa tête et en souriant d'un air bonasse. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 133, Fischbacher, 1896)
 - Mais Jacques souriait, et il n’avait pas l’air de lui vouloir du mal. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina,1902)
 - Les indigènes se montraient très sympathiques, aimables et complaisants ; leurs figures du type mongol caractérisé, souriaient, intelligentes et franches. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
 - Coupé par un immense béret, son petit visage bien rasé, triangulaire et anguleux comme celui d’un fennec, souriait. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
 - De sa bouche lisse, Amédée souriait, repris par l’hébétude de l’enfance. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
 - Considérer avec un peu de moquerie ou de dédain.
 - […] ; ces arbres nains qui nous font sourire nous paraîtraient de grandes merveilles si nous revenions de l’Islande, où nous ne verrons plus la moindre végétation arborescente. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 35)
 - (Sens figuré) Présenter un aspect séduisant.
 - Qu'est-ce que tu croyais ? Que la chance allait enfin te sourire et t'assurer une sortie sous forme d'un golden parachute ? Mais la scoumoune qui s'est penchée sur ton berceau, avec une schlague en guise de baguette magique, elle ne te lâche plus. — (Philip Corré, Lili de Chinatown, Éditions Juste Pour Lire, 2012, chapitre 3)
 - Cette affaire lui sourit beaucoup.
 
 - 
                                            attiédir
                                                                                            
?- Rendre tiède.
 - Dans le bruit grandissant des galoches et des nez mouchés, j’étais dolente, le cerveau usé, le cœur fondant, sans aucune envie de critiquer. J’avais froid aussi ; le préau et les classes ne s’attiédissent à dix degrés que vers neuf heures et les seize degrés réglementaires, on ne les obtient que le soir, parce qu’il faut aérer à chaque sortie des classes, quelle que soit la température. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
 - Évidemment, le vent de nord, là-dedans, devait pincer ferme. L’ouest aussi, d’ailleurs, dans la Grande Galerie, car pour celle-là, on n’imagine pas comment on pouvait l’attiédir. — (Jean de La Varenne, Versailles, Paris, éditions Henri Lefebvre, 1959, page 174)
 - Cette eau est trop chaude, il faut l’attiédir avec de l’eau froide.
 - Cette eau est trop froide, le soleil l’attiédira.
 - (Sens figuré) Diminuer, amortir la vivacité, l’ardeur de quelque sentiment.
 - Le temps attiédira leur zèle.
 - Ce dissentiment n’attiédit pas leur amitié.
 - Son zèle s’est fort attiédi.
 - Un orchestre jouait-il dans une auberge des environs et en étaient-ce les sons attiédis, apportés par le vent ? — (Stefan Zweig, traduit par Alzir Hella (2002), La pitié dangereuse, Grasset, Paris, 1939, page 178)
 - (Pronominal) Devenir tiède.
 - En ce moment, les pièces trop chaudes s’attiédissent, l’odeur particulière aux bureaux s’évapore, le silence revient. — (Honoré de Balzac, Les Employés, édition définitive)
 
 - 
                                            désenlaidir
                                                                                            
?- Rendre moins laid.
 
 - 
                                            radoucir
                                                                                            
?- Rendre plus doux.
 - La pluie a radouci le temps.
 - Le temps s’est bien radouci depuis peu.
 - (Métallurgie) Rendre un métal moins cassant.
 - (Sens figuré) Apaiser, rendre moins aigre, moins rude.
 - Radoucir quelqu’un.
 - On est parvenu à radoucir son humeur.
 - Son ton s’est bien radouci.
 - Il n’est plus si en colère, il commence à se radoucir.
 
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                                            enfouir
                                                                                            
?- Enterrer dans un trou creusé à cet effet et le recouvrir une fois mis en terre.
 - Il s’appliquait à retourner une terre noirâtre dans laquelle son chien, un jeune setter anglais, enfouissait déjà un os avant de recommencer à tournailler autour de son maître. — (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre I)
 - La cuscute, nommée teigne dans le pays , infecte trop souvent les luzernes et les semis de vesce; on essaie de la détruire, en enfouissant à la fourche toutes les plantes attaquées. — (Louis Graves, Précis statistique sur le canton d'Auneuil, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais : chez Achille Desjardins, 1831, page 80)
 - Le dîner étant fini, la vaisselle en ordre et la porte bien close, elle enfouissait la bûche sous les cendres et s’endormait devant l’âtre, son rosaire à la main. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : Un cœur simple, 1897)
 - (En particulier) Mettre en terre afin de cacher.
 - Enfouir un trésor.
 - Cacher.
 - Les ruines […] sont enfouies dans un bocage de figuiers, d'oliviers et de grenadiers, à l’ombre desquels jaillissent de nombreuses sources fraîches et limpides. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 125)
 - Ce manuscrit était enfoui sous une liasse de vieux papiers.
 - (Pronominal) Se blottir pour se cacher.
 - Le site de la Jalle regroupe tous les milieux dont elles ont besoin. Des petites mares forestières dans l’aulnaie pour hiberner : elles s’enfouissent dans la vase tout l’hiver. — (journal Sud-Ouest, édition Charente-Maritime / Charente, 13 août 2022, page 34)
 - (Pronominal) (Sens figuré) Vivre dans un lieu isolé, s’isoler.
 - Il est allé s’enfouir dans une province reculée.
 
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                                            abasourdir
                                                                                            
?- Assourdir, étourdir par un grand bruit.
 - Encore abasourdi par la détonation, il entendit le cri furieux de l’adjudant Morache qui arrivait sur lui en gesticulant … — (Roland DORGELÈS, Les Croix de bois.)
 - (Sens figuré) Surprendre à un tel point qu’on en reste coi. Jeter dans la stupeur, consterner, accabler.
 - Il a été abasourdi de sa disgrâce, de la perte de son procès.
 - Cette nouvelle nous a tous abasourdis.
 - M. Hyacinthe roule des yeux effarés. Ce qu’il entend l’abasourdit. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 378.)
 - Un claquement de doigts, et ce qui était impossible une semaine plus tôt ne l’est plus aujourd’hui ! De quoi abasourdir un peu les 3 millions de malades prenant ce traitement… — (Isabelle Barré, Un médoc malade de sa com’, Le Canard Enchaîné, 20 septembre 2017, page 4)
 
 
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.