Dictionnaire des rimes
Les rimes en : ébahir
Que signifie "ébahir" ?
Afficher la définitionMasquer la définitionwiktionary.org
- Étonner fortement, surprendre.
- Je restai ébahi.
- Il n’y a point là de quoi s’ébahir.
- Puis elle souleva par ses moignons un gilet de couleur cuivrée, charmant et fort coûteux, l’étirant lentement entre ses mains silencieuses tel le chasseur d’oiseaux ébahi qui retient son souffle en contemplant l’oiseau prodigieux qu’il déploie en le tenant par le bout de ses ailes flamboyantes. — (Nabokov, traduction de Maurice Couturier, Lolita, in Œuvres romanesques complètes, t. II, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2010, p. 932)
Mots qui riment avec "ir"
Cette page a pour but de vous proposer une liste de rimes avec le mot "ébahir".
Ces rimes vous permettront, je l'espère, de trouver de l'inspiration pour l'écriture de vos vers et textes poétiques.
Cette liste comprend des mots se terminant par : ir , irs , ire , ires , irre , irres , yr et yrs .
-
réduire
- Restreindre, diminuer, ou faire diminuer.
- L’exposition en adret provoque la disparition du pergélisol et celui-ci s’y réduit comme une peau de chagrin et s’amincit. — (Jean-Noël Salomon et Marian Pulina, Les karsts des régions climatiques extrêmes, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, page 59)
- La technique de récolte du coton laisse la plante en place, avec une quantité importante de matière végétale en partie lignifiée à détruire par brûlage, ou à réduire en brins courts pour favoriser l’enfouissement et la décomposition dans le sol. — (La Motorisation dans les cultures tropicales, éditions Quae, 1998, page 297)
- — Ma fortune ! gronda amèrement Concini. Tu as soufflé dessus. Ma grandeur, tu l'as réduite à néant. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Son trésor est vide. Son armée, mal recrutée, mal équipée, mal disciplinée, absolument démoralisée par ses défaites récentes, est réduite à fort peu de chose par les licenciements forcés et les désertions. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 15)
- La dépense moyenne par hectare pour me défendre contre l’oïdium et le mildew atteignit 106 fr., tandis que dans les années ordinaires, je puis me contenter de cinq traitements mixtes, dont les frais peuvent être réduits à 60 fr. — (Paul Coste-Floret, Les travaux du vignoble : plantations, cultures, engrais, défense contre les insectes et les maladies de la vigne, Montpellier: chez Camille Coulet & Paris : chez Masson & Cie, 1898)
- (Géométrie) …
- Réduire une figure, La changer en une autre semblable et plus petite.
- Réduire un plan, un tableau, une statue, une médaille, une photographie, Les reproduire dans des dimensions moindres en respectant leurs proportions.
- (Musique) …
- Réduire une partition d’orchestre, En faire une réduction.
- Voyez « réduction ».
- Contraindre ; amener par nécessité ; obliger.
- Malgré son excessive floribondité, elle donne rarement des graines, et on en est réduit à la multiplier de boutures et de couchages. — (Le Bon jardinier: nouvelle encyclopédie horticole, page 175, Maison rustique, 1882)
- Lorsque le général Annenkof commença ses travaux à Mikhaïlov, il en fut réduit à distiller l’eau de la Caspienne, comme on fait à bord des navires au moyen d’appareils ad hoc. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
- […], il ne manqua pas de déserteurs en Lozère comme dans les autres départements. Pour les réduire au devoir, l'autorité employa d'abord les gendarmes, mais ceux-ci attrapèrent plus de coups que de soldats ; puis elle eut recourt aux garnisaires : on mettait des soldats en pension forcée chez les parents des conscrits réfractaires jusqu'à reddition de leur fils. — (J.-B. Delon, Histoire de Gévaudan-Lozère, Mende : Imprimerie Saint-Privat, 1941, page 121)
- Il n’était plus exilé dans la petite maison en ruines du Rialto, réduit à transporter du bois de chauffage dans sa gondole rapiécée, en danger perpétuel de pécher seul par la faute des rouées qui ne sont même pas encore filles mais qui coquinent comme si elles l'étaient. — (Léon Thoorens, La vie passionnée de Marco Polo, Éditions Seghers, 1962, chapitre 2)
- Réduire quelqu’un à la plus triste extrémité, à la dernière extrémité, être cause qu’il tombe dans l’état le plus fâcheux.
- On dit dans la même acception :
- Réduire quelqu’un à la mendicité, à l’hôpital.
- Réduire quelqu’un au désespoir.
- Amener par force ; soumettre ; dompter.
- La cité de Carcassonne était, à la fin du XIIIe siècle, […], une place imprenable qu’on ne pouvait réduire que par la famine, et encore eût-il fallu, pour la bloquer, une armée nombreuse, […]. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
- Thérèse quittait le royaume de la lumière et du feu et pénétrait de nouveau, comme une guêpe sombre, dans le bureau où les parents attendaient que la chaleur fût tombée et que leur fille fût réduite. — (François Mauriac, Thérèse Desqueyroux, Grasset, 1927)
- Mais nos clercs entendaient que le favorisé prît possession du disgracié, le réduisît en esclavage, comme fait l’homme pour l'animal dont il veut qu'il le serve, […]. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, page 31)
- Réduire une place, réduire une province, réduire des rebelles.
- Réduire quelqu’un à la raison, le réduire à son devoir et, simplement,
- Le réduire, Le ramener par force à la raison, le ranger à son devoir.
- Cet enfant est si opiniâtre qu’il sera difficile de jamais le réduire.
- Il est accoutumé à faire ses volontés, on aura de la peine à le réduire.
- Je saurai bien le réduire à la raison.
- Enfin je l’ai réduit à son devoir.
- Réduire un cheval, L’habituer, à force de leçons, d’adresse, de caresses et de châtiments bien employés, à faire ce qu’on exige de lui.
- Résoudre une chose en une autre, changer la figure, l’état d’un corps, toujours avec l'idée d'un amoindrissement.
- Réduire un corps en ses éléments ; le réduire en poudre, etc.
- On réduit le blé en farine.
- Le feu réduit le bois en cendre et en fumée.
- (Sens figuré) Tous ses beaux projets sont réduits à rien.
- Guerre nous est faite, bien réelle, par tous ceux qui s'enrôlent chez Daech pour mater, asservir la femme, réduire son corps à un réceptacle. — (Malika Boussouf, Opprimer, c'est sacré, Télérama n° 3460, mai 2016)
- Réduire une maison en cendre, La consumer entièrement.
- (Géométrie) …
- Réduire un polygone en triangles, Le ramener à un certain nombre de triangles de surface équivalente.
- (Mathématiques) …
- Réduire les francs en centimes, les centimes en francs, les milles marins en mètres, Ramener des quantités des mesures, à d’autres quantités, à d’autres mesures.
- (Logique) …
- Réduire à l’absurde un raisonnement, En faire la réduction à l’absurde.
- Voyez « réduction ».
- Réduire une proposition, un problème à ses plus simples termes, à sa plus simple expression, Exprimer cette proposition, ce problème de la manière la plus simple, la plus précise, la plus dégagée de toute circonstance accessoire ou indifférente.
- On dit de même, en termes d’Arithmétique :
- Réduire une fraction à sa plus simple expression.
- (Chirurgie) Remettre à leur place les os luxés ou fracturés, replacer les intestins déplacés, etc.
- Réduire une fracture, une hernie.
- Dans la salle d’opération, l’interne de service, jeune chirurgien afghan qui avait étudié sous des maîtres français à la Faculté de Kaboul, informa Ouroz qu’il allait réduire sans plus attendre la fracture du tibia et la plâtrer. — (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
- (Chimie, Métallurgie) Appliquer une réduction. C’est à dire appliquer un gain d’au moins un électron pour une espèce chimique.
- Le lévulose cristallise difficilement; il réduit la liqueur de Fehling comme le glucose. — (Cousin & Serres, Chimie, physique, mécanique et métallurgie dentaires, 1911)
- Moins répandues que les hématites brunes, les hématites rouges sont des minerais recherchés: leur traitement qui consiste à les « réduire », c’est à dire à les désoxyder (si l’on peut employer ce terme) est assez aisé. — (Maurice Lecerf, Le Fer dans le monde, Payot, 1942)
- Alors que, dans les mitochondries, la respiration réduit l’oxygène en eau, dans le chloroplaste, la photosynthèse oxyde l'eau et produit de l’oxygène. — (Gerald Karp, Pierre L. Masson, Biologie cellulaire et moléculaire: Concepts and experiments, 2010, page 220)
- La production de l’acier commence par le minerai de fer, en général sous forme d’oxyde Fe2O3, qui est réduit par une série de réactions rédox et acide-base de Lewis. — (Peter William Atkins, Loretta Jones, Leroy Laverman, Principes de chimie, 2017, page 714)
- (Cuisine) Chauffer un liquide (sauce, fond, etc) pour en diminuer le volume par évaporation.
- Mettez vos échalotes ainsi que le vin blanc dans une casserole et faites réduire ce mélange à feu assez vif. — (Héléna Filip, L’astuce de Philippe Etchebest pour vérifier que votre poisson est bien cuit !, marmiton, 25 mai 2022)
- (Intransitif) Subir une réduction, une diminution.
- Ses ressources ont réduit de moitié.
- Ce sirop n’a pas assez réduit, il faut le laisser sur le feu.
- (Pronominal) Diminuer son train de vie.
- Ils ont été obligés de se réduire.
- (Pronominal) Se ramener, se résumer.
- Tout cela se réduit à une question de chiffres.
-
mourir
- Cesser de vivre ; devenir mort.
- « Eh bien, tu sais, toi, tu ne t’amènes pas trop vite, dit-il.— Faut-il s’en faire mourir ? » — (Hector Malot, En famille, 1893)
- Ce qui est certain, c'est qu'en Extrême-Orient on meurt beaucoup plus par la fièvre typhoïde que par le choléra. — (Jules Guiart, Les Parasites inoculateurs de maladies, Paris : Flammarion, 1918, page 297)
- À leur âge, dans notre pays, les grand’mères se préparent à mourir pieusement et les jeunes filles ne pensent qu'au flirt. — (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 59)
- Celui-ci se rendit, vers 1121, en Palestine, avec d’autres rabbins et il mourut en cours de route. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Elle allait mourir dans des souffrances atroces, sans que rien pût la soulager. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Je ne mourrai pas ! je ne mourrai pas ! dit-elle à moitié folle de joie et en se pendant à mon cou : je pourrai t’aimer encore longtemps. Ma vie est dans la tienne, et tout ce qui est moi vient de toi. — (Théophile Gautier, La morte amoureuse, 1836)
- L’hiver 1953-1954 fut particulièrement rude. Des clochards moururent de froid, ainsi qu’un enfant dans une famille mal logée. — (Bertrand Marchand, Paris, histoire d’une ville XIXe-XXe siècle, Éditions du Seuil, 1993, page 279)
- Au sortir de la guerre, dans la table sans fin des jours de fête, au milieu des rires et des exclamations, on prendra bien le temps de mourir, allez ! la mémoire des autres nous plaçait dans le monde. — (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 31)
- Disposant de peu d’énergie, les plantes du sous-bois ne peuvent produire que de très petites graines et ces dernières, lorsqu’elles germent, mourraient si elles se laissaient enfouir sous la litière; […]. — (Luc Jacquet et Francis Hallé, Il était une forêt, Actes Sud, 2014, page 38)
- (Par hyperbole) Subir des tourments ; être tourmenté.
- Dites donc, vous autres, – les apostropha-t-il, […], – je meurs de fatigue, et je ne me tiens plus sur les jambes d’avoir été si longtemps en selle. Impossible de vous accorder une seule seconde d’entretien, je suis fourbu, esquinté. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 31 de l’édition de 1921)
- C’est à mourir de rire comme c’est écrit là, mais moi, je ne meurs pas de rire, je meurs de honte et engueule cet âne de gros émile laconique… […]. — (Louis Paul Boon, La Route de la chapelle, traduit par Marie Hooghe, L’Âge d’Homme, 1999, page 380)
- Après la vente de l’entreprise, elle avait failli mourir d’ennui la première année passé à la maison, et elle avait tout de suite sauté sur l’occasion quand la bibliothèque avait recherché quelqu’un pour un mi-temps. — (Camilla Läckberg, traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Le Tailleur de pierre, Actes Sud, 2009 (1re édition 2005), page 116)
- Mornet replia le journal. Il allait mal et nul ne songeait à le questionner, alors qu’il en mourrait d'envie. — (Pierre Saha, Le porteur de mauvaises nouvelles: Liancourt, avril 1972, une tragédie ordinaire, Éditions Ravet-Anceau, 2017)
- — Parce que tu regardes toujours les catalogues de tondeuses à gazon. Tu meurs d’envie d'en acheter une., — (Agatha Christie, Le Cheval à bascule, Librairie des Champs-Élysées, traduction de Janine Lévy entièrement révisée, Éditions du Masque, 2014, chapitre 3)
- (Par analogie) Finir, disparaitre, en parlant des États, des institutions, des établissements, des choses morales, des productions de l’esprit, des ouvrages de l’art.
- Au milieu de leurs anathèmes et de leurs malédictions, ils poussaient ce cri, répercuté d’un bout de la France à l’autre : « Le petit commerce meurt !… Le petit commerce ne veut pas mourir ! » L’ombre de Bossuet en frémissait peut-être. — (Gilles Normand, La guerre, le commerce français et les consommateurs, Perrin, 1917, page 7)
- Au manifeste du journal Le Décadent, […], fait écho un éditorial de La Croix : « La religion est persécutée, la noblesse est anéantie, la magistrature a perdu son indépendance et son caractère, l'armée est vaincue et humiliée, l'industrie meurt, l'agriculture est ruinée. — (Laurent Mucchielli, La découverte du social: Naissance de la sociologie en France, La Découverte, 2010, page 101)
- (Sens figuré) Finir peu à peu en parlant de certaines choses, de l’activité, du mouvement ou de choses qui finissent par une dégradation insensible, comme les sons, les couleurs, etc.
- Vers l’est mouraient en pentes douces les versants de ces hauteurs qui composaient le plateau de Lattakou. — (Jules Verne, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, 1872)
- L’embarquement et le débarquement s'opèrent à l'aide de barcasses d'un faible tirant d’eau, pouvant pénétrer dans une petite anse où les vagues viennent mourir au pied même des murs de la ville. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 21)
- (Pronominal) Être sur le point de mourir — Note : Surtout au présent et à l’imparfait de l’indicatif.
- Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte ! — (Jacques Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d’Angleterre, 1649)
- Mais mon père se meurt ! mon père se meurt ! s’écria le Dauphin. - Hâtez-vous, André, dit Ambroise : le roi est bien mal ! - Le roi a encore trois ou quatre jours à vivre, ne craignez rien, répondit Vésale. — (Alexandre Dumas, La Royale Maison de Savoie : Emmanuel-Philibert, 1852)
- (Sens figuré) La soie artificielle, à Anduze ! Ainsi, c’est donc bien vrai, l’un des fleurons de notre France ancienne est en train de s’effriter : la magnanerie se meurt ! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
-
rembrunir
- Rendre brun, rendre plus sombre.
- Des nuages ont rembruni l’horizon.
- Je suis étonné que les peintres espagnols aient, en général, si fort rembruni leurs tableaux, et se soient jetés presque exclusivement dans l’imitation du Caravage et des maîtres sombres. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- Il avait un teint rembruni, profondément sillonné par la petite vérole. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- (Vieilli) (Sens figuré) (Familier) Assombrir, attrister.
- Un air rembruni.
- Alphonse s’est enfin décidé à nous rejoindre, mais, à sa mine rembrunie, je comprends vite qu’il n'est pas ici de gaieté de cœur et que mon avidité d’affection ne sera pas assouvie de sitôt... — (Richard Di Domenico, Moi, Lautrec / docteur litho - mister ribaud, Editions Phi, 2021)
-
encourir
- Attirer sur soi, faciliter la survenue, la réalisation, d'un châtiment, d'une peine venant d’une autorité supérieure, d'une pénalité, d'un jugement moral. Le sens de ce verbe contient une connotation de probabilité mais non de certitude : l'objet encouru n'est pas systématiquement réalisé (une peine encourue n'est pas systématiquement appliquée).
- Schomberg, qui le connaissait bien, avait agi précisément comme le maître avait écrit, ne compromettant que quelques troupes légères, et combattant assez pour ne pas encourir de reproche d’inaction, et pas assez pour obtenir un résultat quelconque. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
- Encourir les peines portées par la loi.
- Encourir le blâme.
- Il avait encouru l’excommunication.
- Sous peine d’encourir…
- Vous encourrez l’indignation de votre famille.
- Encourir la disgrâce, le déshonneur, l’infamie.
- Encourir la haine publique, le mépris public.
- Subir la peine encourue.
- (Par extension) Mériter un châtiment, une peine, un jugement moral.
- Hélas ! si la dame de Montragoux n’avait attenté qu’à l’honneur de son époux, sans doute, elle encourrait le blâme de la postérité […] — (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
- En réalité, la Justice n'encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu'elle n'a besoin de soutiens d'où qu'ils viennent. — (Communiqué du premier président et du procureur général de la Cour de cassation, président du Conseil supérieur de la magistrature, 1er mars 2017)
- (Par extension) Risquer d'être condamné à une peine, risquer d'être sanctionné.
- Ils seront jugés devant le tribunal correctionnel d'Epinal et encourent cinq ans d'emprisonnement. — (Laurence Munier, Mort par overdose : trois interpellations, Vosges Matin, 13 mai 2016)
- Il encourt une amende — ("Rubrique Dire, Ne pas dire" du site de l'Académie Française)
- (Par extension) Être susceptible de devoir payer une somme.
- En cas de retard de livraison, le fournisseur encourt des frais supplémentaires dont le montant est détaillé en annexe.
- Pour tout Go de données au-delà des 5 Go offerts, l’utilisateur encourt des frais à hauteur de 5€ par tranche de 2 Go supplémentaire.
- (Pronominal) S'esquiver rapidement.
- Là-dessus, Camille Pierrotte s’encourt vite, toute confuse et le feu aux joues, comme si elle venait de mentir. — (Alphonse Daudet, Le petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 271)
- Pris d’une folle peur, je m’encourus vers le chemin, tandis que le jeune M. de V… que son chien entraînait me poursuivait en se moquant de moi. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 30)
-
ébaubir
- (Familier) Rendre ébaubi ; étonner.
- Leur récit embrouillé ébaubit tout le monde, à commencer par les fonctionnaires : de prime abord leur ahurissement rappelait celui d’un écolier […]. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- Le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, était ébaubi par cette nouvelle. — (Marco Bélair-Cirino et Mylène Crête, Quatre partis, quatre déclinaisons du nationalisme québécois, journal Le Devoir, 7 septembre 2019)
-
rétroagir
- Opérer rétroactivement ; avoir une force rétroactive.
-
abonnir
- (Transitif) (Vieilli) Rendre bon, rendre meilleur.
- Les caves fraîches abonnissent le vin.
- Le feu est en marche, le feu multiple et brutal, qui réchauffe ou brûle, qui débusque le gibier, détruit les serpents, effraie les fauves, abat l’orgueil des herbes et des arbres, le feu qui défriche les terrains propices aux prochaines semailles et , en passant, les abonnit. — (René Maran, Batouala, Albin Michel, Paris, 1921)
- J’avais peut-être l’espoir que la maternité l’abonnirait. — (Henri Calet, Monsieur Paul, Gallimard, Paris, 1950)
- À propos de glace, et puisque vous la rompez si vite, je me suis permis de vous apporter un petit cadeau, qui, je crois, n'abonnira ni votre narcissisme naissant ni l'image déjà peu favorable que vous avez de mon gouvernement, mais qui peut toutefois vous amuser. — (Alain Damasio, La Zone du dehors, éditions La Volte, 2007, Gallimard Folio SF, 2009, page 223)
- (Intransitif) (Vieilli) ou (Familier) Devenir meilleur.
- C’est un vieux pécheur, il n’abonnit point en vieillissant.
- (Pronominal) (Vieilli) Devenir meilleur.
- Depuis son arrivée, il s'abonnit.
-
ressentir
- Sentir ; éprouver.
- J'avais les membres roidis et ressentais une si pénible lassitude, que je restai longtemps sans pouvoir trouver le sommeil. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 94)
- Ma myopie renforçait encore l'impression d'irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- Le changement des conditions objectives de la lutte, qui imposait la nécessité de passer de la grève à l’insurrection, fut ressenti par le prolétariat bien avant que par ses dirigeants. — (Lénine, Rapport sur la Révolution de 1905, traduit du russe (Pravda du 22 janvier 1925), Moscou : Éditions du Progrès, 1966, page 6)
- Vous ressentirez une fatigue générale. — (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 3 août 2022, pages locales, page 24)
- Il a ressenti vivement la perte de son ami. — Il est également incapable de ressentir et d’inspirer l’amitié. — Je ressens un grand plaisir, une grande joie de votre retour.
- (Pronominal) Sentir quelque reste d’un mal qu’on a eu.
- Il se ressent encore de sa maladie, de sa blessure, de son opération.
- Dans l’antichambre, je trouvai Wood qui mettait son paletot. Il ne semblait pas se ressentir de sa crise. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 100)
- (Pronominal) (Sens figuré) Éprouver les suites, les conséquences fâcheuses, l’influence nuisible de quelque chose.
- Il se ressentira longtemps des désordres de sa jeunesse.
- Ce pays a été ruiné par la guerre, il s’en ressentira longtemps.
- Il se ressent de la mauvaise éducation qu’on lui a donnée, de la fréquentation des mauvaises compagnies.
- Son ouvrage se ressent de la précipitation avec laquelle il l’a composé.
-
soupir
- Expiration prolongée qu’on laisse échapper sous l’influence d’un sentiment de tristesse, d’une émotion, d’une souffrance.
- À mesure qu’il approchait de ses antagonistes, des craquements, des soupirs et des han ! l’aidaient à se diriger. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 356 de l’édition de 1921)
- Il secoua la tête, jeta un soupir puis essuya son front avec le revers de sa manche de chemise : […]. — (Franz-Olivier Giesbert, L'immortel : 22 balles pour un seul homme, Éditions Flammarion, 2011, chap. 44)
- Je tremble toujours de n’avoir écrit qu’un soupir, quand je crois avoir noté une vérité. — (Stendhal, De l'Amour, chap. 9, dans la collection Œuvres complètes de Stendhal), Paris : chez Michel Lévy frères, 1843, p. 21)
- (Musique) Signe qui marque l’endroit où l’on doit observer un silence équivalent à une noire.
- Il y a un soupir marqué en cet endroit-là.
-
nadir
- (Astronomie) Point situé sous l’observateur en suivant la verticale tirée du point où il se tient et passant par le centre de la Terre, ou dirigée dans le sens de la gravitation.
- En deux points du globe, ayant respectivement la lune au zénith et au nadir, la surface des océans a tendance à monter créant une pleine-mer.
- (Par analogie) Valeur la plus basse dans une série.
- La livre sterling, déjà fortement dévaluée depuis le référendum sur le Brexit du 23 juin 2016, a réagi, en approchant de son nadir. — (Eric Albert, Brexit : face au risque de « no deal », la livre sterling proche du plus bas niveau de son histoire, Le Monde. Mis en ligne le 2 août 2019)
- (Par extension) Le pire moment, ou le moment où il y a le moins d'espoir et le moins de réalisation.
- Dans les existences les plus illustres comme dans les plus obscures, n’y a-t-il pas pour l’animal comme pour les secrétaires généraux un zénith et un nadir, une période où le pelage est magnifique, où la fortune rayonne de tout son éclat. — (Honoré de Balzac, Les Employés, 1838, édition définitive)
-
mugir
- (Sens propre) Pousser son cri, en parlant des bovins.
- Ses concitoyens le regardaient comme un homme d’une grande opulence. Il possédait cinquante feddans de bonne terre ; cinq gamousses, dix bœufs mugissaient dans ses étables. — (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
- (Sens figuré) Donner de la voix, quand on la force et qu’elle approche du mugissement, pour un humain.
- Entendez-vous dans les campagnesMugir ces féroces soldats ? (paroles extraites de l’hymne national français ‘’La Marseillaise’’, 1792)
- Cet homme mugissait de colère, de fureur, de rage, de douleur.
- (Par extension) Le fracas de l’orchestre leur arrivait, assourdissant. Par instants, les violons dominaient le vacarme qu’ils semblaient apaiser, caresser, contenir, mais le saxo, le piston, la clarinette et surtout la trompette […] se mettaient ensemble à mugir et à pétarader de telle sorte que personne ne parlait plus. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Sens figuré) Faire le bruit des flots de la mer, des vents, des torrents, etc., quand ils sont violemment agités.
- En effet, on entendait la tempête mugir autour de la maison. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Rien n’a pu effacer le souvenir de la sauvagerie de la pointe du Raz et de la Baie des Trépassés, et l’horreur fascinante de la mer mugissant dans l’enfer de Plogoff. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
-
déchire
- (Rare) Action de se déchirer, défonce.
- Est-ce qu’une grasse mat après une grosse déchire doit compter autant de points qu’une grasse mat pour le plaisir?? — (Rando V.T.T de Guérande)
-
mollir
- Devenir mou.
- Le fruit nommé cul-de-chien, nèfle d'Allemagne, est astringent avant sa maturité ; lorsqu'il a molli sur la paille c'est un aliment fort agréable ; […]. — (Édouard Adolphe Duchesne, Répertoire des plantes utiles et des plantes vénéneuses du globe, Paris, Jules Renouard, 1836, page 249)
- Sur la pente des toits exposés au soleil, la neige commença à mollir, puis elle fondit presque aussitôt et un bruit d'eau dégorgeant des chanlates ou ruisselant des tuiles sur la chaussée, annonça le dégel. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 157)
- (Par analogie) Manquer de force ; faiblir ; fléchir.
- Le vent, qui parfois mollissait, reprenait bientôt avec plus de rage, au milieu de grains de grêle et de neige. — (Frédéric Zurcher et Élie-Philippe Margollé, Les Naufrages célèbres, chap. 19, Hachette, Paris, 1873, 3e édition, 1877, p. 184)
- En un tour de main, j'insérai une K7 vierge dans la caméra, attrapai mon voile noir et dévalai l'escalier, me retenant à la rampe tant mes jambes mollissaient. — (Anne-Isabelle Tollet, La mort n'est pas une solution: Asia Bibi condamnée à la pendaison pour blasphème, Éditions du Rocher, 2015)
- Les troupes mollissaient et commençaient à plier.
- (Sens figuré) Céder trop aisément dans une occasion où il faudrait avoir de la fermeté.
- Il ne faut pas mollir dans cette affaire.
- Il se pique de fermeté, mais je l’ai vu mollir dans une occasion importante.
- (Transitif) (Marine) Rendre plus mou ; détendre.
- Dès que la chaîne est rendue à son poste et bien bossée sur l’avant de la bitte : défrapper la caliorne après l’avoir mollie en douceur ; prendre le tour de bitte et terminer l’opération comme il a été dit plus haut. — (M. L. Lewal, Traité pratique d’artillerie navale et tactique des combats de mer, volume 2, 1899, page 209)
-
pâlir
- Devenir pâle.
- Le soleil pâlit au milieu de son cours, et l'azur du ciel, traversé de bandes verdâtres, semble se décomposer dans une lumière louche et troublée. — (François-René de Chateaubriand, Les Martyrs, livre dix-neuvième, volume 2, éditions Le Normant, 1809, page 239)
- Pour sonder son frère, Aristide, qui n’osait paraître inquiet ouvertement, se contenta de lui demander :— As-tu lu mon article d’hier ? Qu’en penses-tu ?Eugène eut un léger mouvement d’épaules.— Vous êtes un niais, mon frère, répondit-il simplement.— Alors, s’écria le journaliste en pâlissant, tu donnes raison à Vuillet, tu crois au triomphe de Vuillet.— Moi !… Vuillet… — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 99)
- Les révoltés du Moyen-ÂgeL’ont arboré sur maints beffrois.Emblème éclatant du courage,Toujours il fit pâlir les rois. — (Paul Brousse, Le drapeau Rouge, 1877)
- La moindre émotion le fait pâlir.
- Il pâlit de colère.
- Arlette inconsciemment regarde Marie. Celle-ci était très rouge d’avoir collaboré au nettoyage. Elle ne peut pas rougir davantage. Alors elle pâlit… — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 133.)
- Il ne fit point part de ses craintes à sa femme, mais elle les avait devinées et, à chaque coup de sonnette, se cachait pour pâlir. — (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 116.)
- La couleur de cette étoffe a pâli.
- (Sens figuré) Briller faiblement, éclipser, perdre en force, faiblir.
- Son prestige fait pâlir celui de tous ses rivaux.
- Son mérite pâlit auprès du vôtre.
- Inspirer des émotions qui rendent pâles, de la crainte, de l'envie, du dépit, etc.
- En Algérie, le brigandage est une des principales ressources de l'indigène. […] Les voleurs s’approchent, tenant une branche d’arbre devant eux, ou se couvrent de broussailles : des ruses à faire pâlir un Mohican. — (Eugène Blairat, Tunis : Impressions de voyages, Paris : Librairie Ch. Delagrave, 1891)
- Il y a vraiment lieu d'espérer que je vais être riche, oh ! follement ! à faire pâlir les sots et les gensses d'esprit. — (Auguste de Villiers de L’Islie-Adam, Correspondance générale, 1866, page 84)
- Ce qui remontait à la surface, du fond de sa jeunesse effrénée [de Racine], avait de quoi le faire pâlir, lui qui avait appris dès l’enfance qu’il n’est point d’acte célé aux yeux de l’être infini. — (François Mauriac, La Vie de Jean Racine, 1928, page 129)
- Fouché pâlit, il a compris. En lui-même il tremble de fureur, songeant avec quelle astuce et quelle adresse le vieux renard lui a, devant tout le monde, devant toute la cour, ôté son fauteuil ministériel. — (Stefan Zweig, Joseph Fouché, Grasset, 1969, page 268)
-
cuir
- Peau épaisse de certains animaux.
- L’âne et le mulet ont le cuir extrêmement épais et dur.
- Peau des animaux, quand elle est séparée de la chair et corroyée.
- Autrefois, nos écorces se vendaient à vil prix, et nos cuirs n’avaient pas une grande valeur ; mais nos écorces et nos cuirs, une fois bonifiés, la rivière nous permit de construire des moulins à tan, il nous vint des tanneurs dont le commerce s’accrut rapidement. — (Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, édition de 1845, chapitre premier)
- L’ameublement était sommaire : un bureau, un fauteuil de cuir, des classeurs métalliques, deux petites tables dont l’une supportait une presse à copier. — (Claude Orval, Un Sursis pour Hilda, Librairie des Champs-Élysées, 1960, première partie, chapitre premier)
- L’écorce de chêne, employée pour le tannage des cuirs, est un élément important de la richesse forestière du département. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 173)
- Il choisit avec un soin méticuleux son plus beau caillou, qu’il plaça dans le cuir du lance-pierres, puis, une jambe en avant, l’autre en arrière, le buste cambré, il tendit les élastiques. — (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Lo…, aidé d’un autre, m’attacha par les poignets et les chevilles avec des lanières de cuir fixées au bois. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
- (Par extension) Objet fabriqué dans une telle peau.
- On l’expulsa de sa jolie cabine,dont le personnage à tête d’oiseau reprit possession, jurant entre ses dents et réemménageant ses cuirs à rasoir, ses tire-bottes d’aluminium, ses brosses, ses miroirs et ses pots de pommade. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 170 de l’édition de 1921)
- Le quartier où tous les dix mètres un grand noir patibulaire vous tendait un paquet de mouchoirs frappé de l’image d'une fille en cuir ou en bikini avec, au dos, le plan d'accès vers un bar à hôtesses. — (Jean-Philippe Depotte, Le chemin des dieux, Éditions Denoël, 2013)
- J'avais toujours mon cuir sur le dos, et ma casquette sur l'œil. — (Romain Gary, La promesse de l'aube, Folio)
- (En particulier) (Sport) Ballon de cuir.
- L’appui vidéo a permis de trancher que le cuir avait bel et bien franchi la ligne de justesse. — (Gwenn Lucas, « La France n’a pas forcé son talent pour battre le Honduras (3-0) », Le Soir, juin 2014)
- Peau de l’homme.
- Rien de très précis, mais un peu comme ces effluves électriques qui vous chatouillent le cuir, avant l'orage, et font se redresser à rebrousse poil la toison intime des ménesses. — (Marcel-Étienne Grancher, Ce mec est contagieux, Éditions Champs fleuris, Lyon, 1951, chapitre 1)
- Et il semblait vouloir s’arracher les cheveux. Il se les serait bien tous tirés du cuir sans que je l’en empêchasse. Mais il s’arrêta de lui-même avant de s’être fait grand mal. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, réédition Le Livre de Poche, 1967, page 59)
- (Linguistique) Procédé de langage qui consiste à lier les mots entre eux avec un t qui ne fait partie d’aucun mot. Lorsqu’il s’agit d’un z on parle de velours.
- Un homme de vingt ans se soumettre à étudier comme un enfant, et encore avec un vieux soldat, qui ne pouvait parler sans faire des cuirs ! — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
- — Ça n’en aura pas moins été un gniaf qui sera entré ici le premier, comme un sorbonniot, et que toute la valetaille de bureau ou d’office aura salué ! Nous aurons introduit le cuir dans le Conservatoire de la langue française, et flanqué un coup de pied au derrière de la tradition ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
- « Vous êtes excellente, lui dis-je mielleusement, vous êtes gentille, vous avez mille qualités, mais vous en êtes au même point que le jour où vous êtes arrivée à Paris, aussi bien pour vous connaître en choses de toilette que pour bien prononcer les mots et ne pas faire de cuirs. » Et ce reproche était particulièrement stupide, car ces mots français que nous sommes si fiers de prononcer exactement ne sont eux-mêmes que des « cuirs » faits par des bouches gauloises qui prononçaient de travers le latin ou le saxon, notre langue n'étant que la prononciation défectueuse de quelques autres. Le génie linguistique à l'état vivant, l'avenir et le passé du français, voilà ce qui eût dû m'intéresser dans les fautes de Françoise. — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, Gallimard, 1921-1922)
- Pied était pié au moyen âge, le d étant une pure graphie rétablie par la Renaissance : la prononciation pyé t à tèr (pied-à-terre) est donc un cuir légitimé. — (Albert Dauzat, Phonétique et grammaire historiques de la langue française, Larousse, 1950, page 115)
- (sens plus large? à préciser ou à vérifier) Comme elle n’avait aucune instruction et avait peur de faire des fautes de français, elle prononçait exprès d’une manière confuse, pensant que si elle lâchait un cuir il serait estompé d’un tel vague qu’on ne pourrait le distinguer avec certitude, de sorte que sa conversation n’était qu’un graillonnement indistinct duquel émergeaient de temps à autre les rares vocables dont elle se sentait sûre. — (Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913)
- (Cuisine) Friandise constituée d’une purée ou d’une compote de fruit séchée.
- Après avoir disposé votre purée au déshydrateur, s’il vous reste du jus, vous pourrez après quelques heures de séchage, le verser sur vos cuirs pour obtenir une surface plus lisse et un cuir plus consistant. — (Tom Press Magazine, Tom Press éditions, n° 13, avril-mai 2016, page 8)
-
kéfir
- Boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés.
- On peut aussi ajouter de la poudre de lait sec dans les farines maltées ou utiliser kéfirs et yoghourths en cas de troubles intestinaux. — (Paul Chêne, Régimes et santé, Presses universitaires de France, 1941, page 49)
- Le Dr. Kühne (Wiesbaden) fait connaître le kéfir, liquide alimentaire analogue au koumys. Le kéfir peut être fabriqué avec le lait de vache ; son goût et son arôme sont agréables, ce qui n’est pas le cas du koumys ; sa fabrication est plus simple et moins coûteuse que celle de ce dernier liquide. Il entre ensuite dans d’assez longs développements sur le mode de préparation du kéfir. — (Mœller, Compte-rendu du 3e congrès de médecine interne à Berlin (21 au 24 avril 1884, Suite), Revue médicale, Louvain, 1884, pp. 363–372)
- Le kéfir est un lait crémeux et mousseux, alcoolisé et acidifié, non coagulé, originaire du Caucase et que l’on trouve en Asie. C’est l’exemple d’une préparation fabriquée partout dans le monde. Il est produit par une association de bactéries lactiques, de bactéries acétiques et de levures présentes dans le grain de képhir, qui produit une fermentation principalement lactique et faiblement alcoolique… Il stimule fortement le système immunitaire… — (Meyer, C., Denis, J.-P. ed. sci., Élevage de la vache laitière en zone tropicale, 314 p., page 280, 1999, Montpellier, Cirad, Collection Techniques)
- À grands coups de verres de kéfirIvres de joie et sans l'savoirOn reprenait Mers el-Kebir — (Hubert-Félix Thiéfaine, La ruelle des morts, 2011)
- Grain de micro-organismes servant à ensemencer cette boisson.
- L’autre type de Kéfir : Le kéfir d’eau est un grain translucide. Il permet de fabriquer une boisson fermentée et riche en pro-biotiques. — (Jemangevivant.com, Articles sur le kéfir d’eau, Blog sur l’alimentation vivante, 2013)
- Le premier des SCOBY connus est peut être le kéfir, dans lequel plus d'une trentaine de variétés de microbes et de levures on sécrété des polysaccharides formant des grains, qui se maintiennent ensemble et se reproduisent à l'identique. — (Marie-Claire Frédéric, Je mange des aliments fermentés, et ça me fait du bien !, Collection Marabout, Éditions Hachette 2016)
- Prenez 1 litre d’eau (pauvre en chlore de préférence), ajoutez 20 grammes de sucre, 1 figue séchée (ou un abricot, ou un pruneau, ou des raisins secs), 2-3 rondelles de citron et 20 grammes de "grains" de kéfir… — (Kéfir : la vérité sous ferment, La Recherche, 22 mai 2022)
-
souvenir
- Avoir mémoire de quelque chose ; rappeler.
- Ils me font toujours souvenir du ciel gris de chaleur, de la poussière qui portait l’empreinte de pieds nus et des touffes immobiles des hauts papayers lisses qui émergeaient d'une étonnante végétation. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
- — Oh toi, ronchonne-t-elle, tu joues l’esprit fort, n’empêche que tu dormais mal, souviens-toi. Et que t'as été bien content de rhabiter Paris. — (Frédéric Dard, San-Antonio, n° 63 : Faut être logique, Éditions Fleuve Noir, 1967)
- (Impersonnel) Se remémorer, se revenir, se mémoriser.
- Ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient guère ! — (Thomas Corneille, Le Geôlier de soi-même)
- Il lui souvint à propos que saint Jérôme avait eu pour compagnons de route, dans le désert, des satyres et des centaures qui avaient confessé la vérité. — (Anatole France, L’Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 30)
- Il me souvint, précisément, à ce bal de la Java, d'une de ces créatures qu'un jeune voyou ne quittait pas des yeux. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il ne me souvient pas au lycée, d’avoir trouvé le moindre plaisir à étudier Virgile ou Racine. — (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 26)
- Il lui en souviendra toute sa vie.
- C’était, il m’en souvient, une belle journée de printemps.
- (Sens figuré) et (Soutenu) C’est du plus loin qu’il me souvienne, se dit d’une chose, d’un événement qui date de loin.
- Note : ces formes impersonnelles (employées plutôt dans un registre de langue soutenu) sont toujours transitives indirectes, avec un premier complément d’objet indirect obligatoire (souvenir à quelqu’un), le plus souvent pronominal (par exemple, il me souvient) et avec habituellement un second complément d’objet indirect (souvenir à quelqu’un de quelque chose), lui aussi le plus souvent pronominal (par exemple, il m’en souvient) ou propositionnel (par exemple, il me souvient que...). Dans un registre de langue moins soutenu, on utilise plutôt la forme pronominale réfléchie se souvenir qui se conjugue alors de façon personnelle à toutes les personnes.
- Garder la mémoire, soit d’un bienfait pour le reconnaître, soit d’une injure pour s’en venger.
- Un grand jeune blondin, que je me souviens de n'avoir point vu durant l'éclipse de la belle, rentra en catimini. — (Restif de la Bretonne, Le Paysan et la Paysanne pervertis, 1775-1784)
- Jacques s'était bien souvenu de ce qu'il appelait maintenant «son idylle bédouine» et en avait même parlé à sa femme... — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
- Tu ne te souviens sans doute pas de moi, m'écrivait-il, mais il est impossible que tu aies complètement oublié nos petites aventures guerrières de l'été 1914, l'entrée en Belgique par Trelon, la rentrée en France, dare-dare, par Solre-le-Château, et cette sinistre nuit de Zorées, et cette traversée du bois du Nouvion, […]. — (Pierre Benoit, Boissière, Paris : chez Albin Michel, 1935, chapitre 1)
- Avoir du ressentiment.
- Je m’en souviendrai !
- Souvenez-vous-en.
- Avoir soin, s’occuper de quelque chose.
- Je me souviendrai de votre recommandation.
- Souvenez-vous de mon affaire.
-
pressentir
- Prévoir confusément quelque chose par un sentiment non raisonné.
- Giselle ! cria le comte d’une voix angoissée, messieurs, excusez-moi, j’ai peur, je pressens quelque malheur. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
- Quand Olivier Émery était au fond du trou comme aujourd'hui, il n'avait plus aucun espoir et pressentait que tout était joué. Téléphoner à FIP ne servirait plus à rien, aucun réconfort ne lui parviendrait, […]. — (Jean-Marc Souvira, Le Vent t'emportera, Éditions Fleuve Noir, 2011, chapitre 24)
- Les autorités provinciales, à qui rapport fut fait de l’événement, ordonnèrent de laisser les choses comme elles étaient et pressentirent que cet enterrement par les tigres présageait un avenir brillant à la famille. — (Le Courrier du Vietnam, Histoires courtes, site lecourrier.vn, 14 novembre 2020)
- (Par extension) Entrevoir, deviner.
- Bien que, par intervalles, de brèves et pâles soleillées courussent sur les chemins défoncés, sur les prairies semées de flaques miroitantes, on pressentait que l’accalmie serait de peu de durée, et que l’averse recommencerait avant la fin du jour. — (André Theuriet, La Chanoinesse, partie 3, chapitre II, 1893)
- Le baromètre est en baisse, mais le ciel s’éclaircit vers le Sud où je pressens le beau temps. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il pressentait que l’eau triompherait des semelles sans résistance, et, sournoisement, s’infiltrerait jusqu’aux chevilles. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 9)
- Mais Loïse, sa fille, insiste pour demeurer : elle aime la forêt, paraît-il, […], le père cède. Non qu’il ne pressente pas qu’autre chose travaille cette jeunesse. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Sonder, tâcher de découvrir les dispositions, les sentiments de quelqu’un sur quelque chose.
- Pressentir quelqu’un sur une affaire.
- Avant de lui proposer cet échange, il serait bon de le pressentir.
- Le seul moyen de ne pas s’exposer à un échec est de pressentir les intéressés.
- Il faut le pressentir sur ce mariage.
- Se renseigner sur les intentions de quelqu'un auquel on envisage de confier des responsabilités.
- Le poste qu'on m'avait proposé n'était plus vacant. Mais les affaires montées par la société qui m'avait pressenti étaient en train de prendre une extension énorme. — (Pierre Benoit, Le Soleil de minuit, Albin Michel, 1930, réédition Le Livre de Poche, page 97)
-
sévir
- Exercer la répression avec rigueur, contre les personnes, leurs actes.
- Dans un tout autre camp, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé mardi matin que le recteur de l'université sévisse contre Amir Attaran. — (La Presse canadienne, Amir Attaran applaudi par un néo-démocrate, critiqué par les autres partis, radio-canada.ca, 23 mars 2021)
- On a justement sévi contre ce scélérat.
- Il a eu raison de sévir contre ce fils coupable.
- Les lois ne sauraient trop sévir contre ce genre de crimes.
- Il faut sévir contre cet abus.
- (Sens figuré) Agir avec violence, en parlant d’un fléau.
- Faut-il s'étonner si, en une population aussi entichée de ses habitudes, la mortalité puerpérale et la mortalité infantile sévissent au delà des moyennes connues! — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Spirillum minus est l’agent causal du Sodoku sévissant surtout au Japon (de so = rat et doku = poison) et Streptobacillus moniliformis provoque la Streptobacillose ou fièvre d'Haverhill. — (Henri Le Louarn et Jean-Pierre Quéré, Les Rongeurs de France: Faunistique et biologie, page 78, Éditions Quae, 2003)
- Pour les « défenseurs de la liberté » qui sévissent sur internet, les citoyens qui se comportent de façon responsable et qui respectent les consignes sanitaires sont des peureux, des moutons. — (Richard Martineau, Le Journal chez les résistants!, Le journal de Québec, 29 décembre 2020)
-
croupir
- Rester couché dans ses ordures.
- (Sens figuré) — Sa maison était propre, bien tenue ; elle tranchait avec la blancheur gaie de sa façade et le luisant de ses meubles, sur les taudis immondes où, d’ordinaire, croupissent dans la fange et dans la vermine, les marins bretons. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes)
- Deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, croupissent dans une prison chinoise, arrêtés en riposte à l’arrestation de Meng Wanzhou. — (Joseph Facal, Comment peut-on sérieusement appuyer Justin?, Le Journal de Montréal, 9 février 2021)
- Cet enfant croupit dans ses langes. — Il ne faut pas laisser croupir un malade dans la saleté.
- (Par extension) Se corrompre et pourrir dans une eau stagnante, en parlant de certaines matières.
- De la paille qui croupit dans une mare.
- (Par extension) Se corrompre, en parlant de l'eau qui stagne trop longtemps.
- Les eaux qui croupissent deviennent puantes.
- (Sens figuré) Rester dans un état misérable sans rien faire pour en sortir.
- les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide. — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, Paris, 1857)
- Ce sont, pour la plupart, des pauvres hères assez bas, travaillant trop ou croupissant trop, mangeant mal, buvant mal, tournant dans un cercle étroit de souffrance, de laideur, d’ignorance et de préjugé, ayant une petite animation cérébrale désastreusement entretenue, une intelligence de samedi de paie, de café-concert, de lendemain de noce et de tirage au sort… — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Voici les cellules. Oh! la commission d'hygiène a passé par là ! Elles ne ressemblent par au cul de basse-fosse où croupissait Latude ni le baron de Trenck. Elles sont de dimension possibles et pas froides, pourvues de l'essentiel. — (Séverine, Sous clef, en préface de Histoire d'un Complot, par Henry Torrès, Paris : Éditions Clarté, 1921, page 9)
- Jamais je n'aurais obtenu un semblable résultat en m'obstinant à croupir dans les marécages du reportage et du chroniquage à tant la ligne. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 179)
- « Il n’y a aucune justification possible à laisser croupir ces enfants dans cet environnement inhumain, où la maladie et la malnutrition prolifèrent », a exprimé Mme Fournier. — (Karine Gagnon, Les petits Canadiens sacrifiés, Le Journal de Québec, 29 novembre 2020)
-
saurir
- Synonyme de saurer.
- D'après l'abbé COCHET, un acte de 1230 rapporte que le Cellérier de l'Abbaye de Fécamp avait coutume de céder à la commune de Colleville, « un ou deux arbres à prendre dans le bois de Torp, pour saurir le hareng ». Ce document est le plus ancien concernant le saurissage en France. — (Histoire du hareng et de ses traditions à travers les siècles, harengfume.com)
- (Normandie) Fumer (un jambon).
-
farcir
- (Cuisine) Remplir de farce.
- Les oreilles de veau ont de commun avec les pieds et les cervelles, l'avantage de pouvoir être frites ou mangées à la poulette ; et de plus elles se laissent farcir, accommoder aux pois, aux oignons, au fromage, etc. — (Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, Almanach des gourmands : servant de guide dans les moyens de faire la bonne chère, Paris : Maradan, an XII, page 12)
- Un jour, Sûzel ayant eu l’idée de chercher en ville une poitrine de veau bien grasse, et de la farcir de petits oignons hachés et de jaunes d’œufs, et d’ajouter à ce dîner des beignets d’une sorte particulière, saupoudrés de cannelle et de sucre, Fritz trouva cela de si bon goût [...]. — (Erckmann-Chatrian, L’Ami Fritz, L. Hachette & Cie, Paris, 1864, pages 85-86)
- (Sens figuré) Remplir avec succès. Il ne s’emploie que dans ces sortes de phrases, et toujours en mauvaise part.
- Catholiques plus ou moins pratiques, mais presque tous libéraux exaltés, ils arrivaient au congrès la tête farcie des idées américaines sur la séparation de l’Église et de l’État, sur le système fédératif, et autres utopies alors très prônées à la Nouvelle-Grenade. — (Auguste Berthe, García Moreno Président de L’Équateur Vengeur et Martyr du Droit Chrétien, 1887, chapitre VII, page 314)
- Il ne cherche pas à rester seul avec moi. Rêve, pauvre fille, rêve, farcis-toi la tête de rêves de pensionnaires, cramponne-toi à tes rêves. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 315)
- Farcir l’esprit de connaissances inutiles.
- Farcir un discours, un plaidoyer de citations.
- (Pronominal) (Familier) Faire quelque chose sans grand plaisir, supporter quelqu'un ou quelque chose de déplaisant.
- Mais je dois rester, chéri. Hein, dans ce bled ? mais t'es folle ! tu voulais Vegas pas Triffouilly-les-Oies ! Ce contrat tu m'as dit toi-même que c'était juste pour rendre service à ton agent ou à je ne sais plus qui, et que ça te faisait drôlement braire de te farcir cette trotte. — (Joseph Bialot & al., Du noir dans le vert : nouvelles, éd. Ecailler du sud, 2002, volume 1, page 129)
- Tu veux mater un Desplechin en te curant le nez peinardos quand l’autre veut te forcer à te farcir Avengers 4. — (Nadia Daam, Comment ne pas devenir une fille à chats ?, 2018)
-
discourir
- Parler sur une matière avec quelque étendue.
- Lui, discourt, explique une affaire. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Bourgons et Renaud revenaient à Bordeaux en discourant, chemin faisant, sur les dogmes de notre religion, et sur ses bienfaits civilisateurs.— (M. de Robville, Histoire de quatre fils Aymon, vers 1860)
- Ils l’entourèrent, discourant tous à la fois et voulant, comprit-il, qu’il les menât immédiatement à l’endroit où il avait laissé l’aéroplane. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 387 de l’édition de 1921)
- Quand De la Hodde discourt, elle écoute toute frémissante d’allégresse ! — (Victor Avril, Littérature contre-révolutionnaire, dans Les Veillées du Peuple, Paris, n°2, mars 1850, page 124)
- Parler longuement et inutilement.
- […], M. de Persigny discourait à perte de vue, au hasard de l’improvisation, sans se préoccuper de la discrétion de ses interlocuteurs. — (Gustave Rothan, Souvenirs diplomatiques : L'Europe et l'avènement du Second Empire, Éditions Calman-Lévy, 1890, p. 165)
-
dessaisir
- (Droit) Déposséder un tribunal de ce dont il a été saisi.
- Le tribunal a été dessaisi de cette affaire.
- (Pronominal) Se déposséder volontairement.
- Se dessaisir d’un gage.
- Dans le commerce chacun cherche son intérêt. Le vendeur accepte de se dessaisir d'un objet de valeur, mais à la condition d'en tirer le maximum. Le client est prêt à payer cher, à condition d'obtenir ce qu'il convoite. — (Jean-Marie Gueullette, Laisse Dieu être Dieu en toi, Éditions du Cerf, 2002, p. 16)
-
dégauchir
- (Art, Taille de pierre) Rendre unie, droite la surface d’une pierre, d’une pièce de métal ou de menuiserie.
- Dégauchir une poutre.
- (Sens figuré) (Familier) (Vieilli) Corriger la gaucherie.
- Il arrive de sa province, le commerce du monde ne l’a pas encore dégauchi.
- (Argot) Trouver.
- Je fouinasse dans l'appartement de ma cocotte pour dégauchir un annuaire. — (San-Antonio, Bas les pattes!, Éditions Fleuve noir, 1954, chap. XVII)
Cette liste se basant uniquement sur la terminaison des mots, elle n'est très probablement pas sans erreur mais je m'efforce de la maintenir la plus juste possible. Si vous le souhaitez, vous pouvez me signaler les mots qui ne correspondent pas et la page sur laquelle ils se trouvent.